Valentin se trouvait dans le café-librairie de Matthew, à Junon. L'endroit même où quelques semaines auparavant, il avait retrouver cet ami qu'il avait cru mort pendant si longtemps. Rien que l'idée continuait de lui serrer le coeur, il pouvait encore sentir cette rage qui l'avait rongé et qui à présent, se terrait dans ses entrailles. Que penserait Matt de lui si il savait? Si il apprenait le monstre qu'il avait été là bas, sur l'île... Le mage préférait ne pas s'en préoccuper. Il avait d'autres préoccupations actuellement. Toujours en lien avec Matt ceci dit. Il tournait en rond entre les tables et les petites bibliothèques. Il avait fermé la boutique, bien incapable de se concentrer correctement pour s'occuper des clients. Son ami était parti en mission pour la guilde, sans lui. Valentin n'aimait pas du tout être loin de celui qui occupait son coeur et ses pensées, l'idée qu'il puisse lui arriver quelque chose et que le mage ne puisse être auprès de lui pour l'aider le rendait fou. Alors il faisait les cent pas, fulminant, mâchoire et poings serrés. Il tentait vainement de ne pas laisser vagabonder son esprit sur les pires scénarios possibles. Il se répétait alors mentalement que c'était parfaitement normal de s'inquiéter pour ses amis. Se mentant une fois de plus à lui-même car, si il ne l'avait jamais avouer, Matt était pour lui bien plus qu'un ami.
Il s'assit un instant sur un sofa, installé là pour que les clients puissent lire. Quelques secondes après le jeune homme était à nouveau debout, comme monté sur un ressort. Commençant à s'emporter "je savais bien que j'aurai du l'accompagner" ou encore "Si tout c'était bien passé, il serait déjà de retour.", plus le temps passait, plus l'angoisse et la frustration montaient. Il avait envie de tout saccager pour extérioriser le bouillonnement qui montait en lui seconde après seconde. Mais il n'en fit rien, il ne pouvait pas s'en prendre à la boutique de Matt, celui-ci risquait fortement de ne pas apprécier. Alors il se contentait d'aller et venir dans une danse solitaire presque démente. Il ne comprenait toujours pas comment les choses avait pu être faites de tel manière que son ami soit partie sans lui. Si ça n'en tenait qu'à lui, il l'attacherait ici pour ne plus jamais qu'il puisse prendre le moindre risque. Cependant, il se connaissait et savait pertinemment qu'il n'en ferait rien. Il ne lui dirait rien, il ne montrerait rien, comme toujours. A ce moment là, la porte s'ouvrir, un léger sursaut saisit Valentin. Un regard à peine lancé, il sut immédiatement que c'était lui.
Son coeur s'empli d'apaisement et de réconfort, il ne put retenir un furtif sourire en coin des lèvres. Il s'étira alors, comme pour feindre qu'il venait de faire quelque chose, hormis l'attendre. Il soupira, puis fit face à lui. Il espérait que tout ce soit bien passé pour lui. Il avait envie de courir le prendre dans ses bras, au lieu de ça, il alla s'asseoir sur le canapé duquel il s'était levé juste avant. Il lui demanda alors d'une voix calme "Alors cette mission? Tout c'est bien déroulé?". Ses oreilles se tendaient pour entendre sa voix délicieuse et boire ses paroles. Il était là maintenant, auprès de lui, tout allait bien, tout rentrait dans l'ordre. Une part de lui voulait le saisir, lui faire promettre de ne plus jamais partir sans lui, mais non, il restait là, statique, sans rien montrer de tout ce qui pouvait le traverser à l'intérieur. Juste un petit sourire amicale et un regard chaleureux, voilà tout ce qu'il s'autorisait avec Matt depuis tant d'années.
La mauvaise volonté de certains peut parfois rendre la vie des autres bien plus difficiles. Que d’efforts supplémentaires après avoir préparé le terrain pour la prochaine offensive simplement parce que Nihayat n’avait pas que ça à faire que de leur offrir un portail pour rentrer sereinement. C’est le début des emmerdes pour Matt, l’ancien militaire qui tient à ce qu’on n’apprenne pas son appartenance à Lux Requiem juste pour garder le semblant de calme et de paix qu’il a dans sa vie de tous les jours. Les minutes suivantes lui semblent longues, les heures encore plus. Comme l’idée de faire comme Midnight et de partir en libérant le passage par la force est exclue, il joue au citoyen modèle et aide quelques habitants blessés. S’occuper d’un gamin paumé semble être une aubaine pour l’image que ça renvoi, le recul lui apprendra que c’était la pire idée au monde. De tous les enfants qui se promènent dans la capitale, il fallait que l’Evans tombe sur celui qui se baladait dans les rues à la recherche de sa famille alors qu’il est fiévreux. Rien d’important sur le papier, ni même sur le moment. Des heures et des larmes pour ramener le gamin à sa famille et enfin quitter la Citée lorsque celle-ci s’ouvre de nouveau aux entrées et sorties. Dire que si Daria lui avait fait un foutu portail il serait déjà dans son lit.
Si le trajet lui semble interminable, ce n’est pas seulement parce que sa patience est limitée, mais également parce qu’il commence à se sentir patraque durant le trajet. Bras croisé, il appuie son épaule contre le mur et somnole un peu sans que cela ne fasse passer la sensation qu’il met sur le dos de la fatigue, les runes qu’il a posées à la cité lui ayant bien plus vidé de son énergie qu’il ne l’aurait cru. Lorsque le transport se pose, il se traîne presque jusqu’au café-librairie au-dessus duquel il vit. Il ne réalise pas encore que la fatigue qui l’accable vient en réalité d’un début de fièvre. D’autant plus que la présence de son meilleur ami au milieu des canapés et des livres lui redonne du baume au cœur. C’est bon de l’avoir retrouvé. « Alors cette mission ? Tout s'est bien déroulé ? » « Daria est une égoïste ! » Marmonne-t-il en virant sa veste pour la mettre sur le porte manteau de l’entrée. « Avec un portail, je serai là depuis des lustres. » Dire que lui se donne tout ce mal avec ses runes pour faciliter la vie de ses compagnons…L’Evans ne lui rendrait probablement pas le même genre de service qu’il a rendu à Midnight, vu son manque cruel d’esprit d’équipe. Déjà que Matt n’en déborde pas. La blonde est pire que lui.
Malgré la fatigue, il se traîne jusque derrière le comptoir pour leur préparer des boissons chaudes à tous les deux, preuve que Val est un grand privilégié dans la vie de Matthew. Y’a qu’à voir comment il traite habituellement Nahim alors qu’il le considère comme un ami proche. « Et toi, t’as pas trouvé le temps trop long à tenir la boutique ? » Matt aime ne rien faire, alors l’endroit est idéal pour lui. Mais il sait que cette passion pour la glande n’est pas partagée de tous. Il revient près de son ami et dépose les deux tasses fumantes sur la table basse devant lui, avant de se laisser tomber dans le fauteuil à côté de celui de Val. « Désolé, je pensais vraiment revenir plus tôt que ça. » Il lui adresse une petite moue désolée avant d’appuyer sa tête contre le dossier du canapé. Est-ce que sa tête lui tourne depuis tout à l’heure ?
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La mauvaise volonté de certains peut parfois rendre la vie des autres bien plus difficiles. Que d’efforts supplémentaires après avoir préparé le terrain pour la prochaine offensive simplement parce que Nihayat n’avait pas que ça à faire que de leur offrir un portail pour rentrer sereinement. C’est le début des emmerdes pour Matt, l’ancien militaire qui tient à ce qu’on n’apprenne pas son appartenance à Lux Requiem juste pour garder le semblant de calme et de paix qu’il a dans sa vie de tous les jours. Les minutes suivantes lui semblent longues, les heures encore plus. Comme l’idée de faire comme Midnight et de partir en libérant le passage par la force est exclue, il joue au citoyen modèle et aide quelques habitants blessés. S’occuper d’un gamin paumé semble être une aubaine pour l’image que ça renvoi, le recul lui apprendra que c’était la pire idée au monde. De tous les enfants qui se promènent dans la capitale, il fallait que l’Evans tombe sur celui qui se baladait dans les rues à la recherche de sa famille alors qu’il est fiévreux. Rien d’important sur le papier, ni même sur le moment. Des heures et des larmes pour ramener le gamin à sa famille et enfin quitter la Citée lorsque celle-ci s’ouvre de nouveau aux entrées et sorties. Dire que si Daria lui avait fait un foutu portail il serait déjà dans son lit.