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Nahim & Alicya

Today was a Fairy Tale

Lorsque la nouvelle tombe, ils sont presque tous à la guilde, à Lestallum. Nul besoin des menaces d’Ohba pour que chacun se redresse d’un bond et se prépare à partir. En un temps records, tous les mages disponibles sont dans l’Héliport qui se dirige vers la capitale, certains terminent même de s’y préparer, affutent leurs armes. Alycia, elle, n’a rien à préparer et c’est bien dommage. Elle fait les cents, elle tourne en rond, elle s’inquiète. Elle sauterait sans hésitation du transport si elle pouvait s’y rendre plus rapidement à pied. Elle ne supporte pas cette idée d’être ici alors que là-bas, la bataille fait déjà rage. Jura, dans son calme apparent habituel, lui demande de se calmer et elle ne pose sur lui qu’un regard assassin -si c’était un membre qu’elle estimait moins qui lui avait fait cette remarque, elle l’aurait insulté. Elle est incapable de tenir en place, elle n’y peut rien. Ce genre d’attaque, comme l’attaque de Midgar autrefois, lui renvoie à la figure son propre passé. Peu de mages à Lamia en sont conscients, parce que peu de mages sont au courant qu’Alycia est une ancienne Sunrise. Ohba a eu la délicatesse de demander aux mages qui l’ont trouvée de garder ça pour eux. Elle ne voulait pas qu’on la regarde différemment simplement à cause de ce qu’elle avait vécu.

Sa sale manie à tourner en rond agace, mais ses collègues connaissaient le caractère de merde de la rousse se gardent bien de lui faire une remarque qui la ferait encore montrer en pression. Elle n’aime pas rester à rien faire, elle a besoin d’agir voilà tout. L’idée de se trouver là alors qu’il y a tant de genre à protéger à la capitale la rend folle. Elle se sent comme un animal en cage. Aussi, elle est tout ouïe lorsqu’enfin Ohba donne des consignes globales à la guilde. La Cité Royale n’est plus très loin. Bientôt ils seront sur le champ de bataille. Et la maîtresse de guilde a beau vouloir se montrer confiante, elle s’inquiète pour ses membres. Quoi de plus naturel ? Alycia a beau tenter de se convaincre que tout ira bien, elle sait que dans ce genre de batailles il est impossible de ne pas avoir de pertes…Et elle enrage d’avance. Elle croise les bras et grimace quand on lui demande de rester avec un autre membre de la guilde, lui spécialisé en corps à corps. Elle comprend bien entendu le raisonnement mais…L’idée ne l’enchante guère.

Lorsque discours et tactiques sont terminées, Aly tourne les talons. Interpelé, son coéquipier du jour lui demande où elle va. De son point de vue, ils doivent rester ensemble…Point de vue bien plus abstrait pour l’archère.  « Sur le pont. On approche de la capitale. Si je peux défoncer la gueule de quelques-uns de ces enfoirés d’ici, je vais pas me gêner. » Et elle s’exécute. Avec juste un arc il aurait été impossible de viser qui que ce soit d’une telle hauteur et surtout à une telle vitesse de déplacement. Mais Aly maitrise la magie du chasseur et elle possède un arc qui lui permet justement les visées à longue portée. Elle se positionne sur le pont, invoque son arc, et attend que le vaisseau se trouve au-dessus de la capitale pour canarder ces enfoirés qui sont déjà en train de faire un carnage. Elle n’active pas son œil de chasseur, elle aura besoin de toute sa magie sur le terrain. De fait, dans ces conditions, elle rate autant de cibles qu’elle en touche, mais c’est toujours ça de moins. Lorsque l’appareil se pose, elle entend vaguement de dernière consignes êtres hurlées aux gens de la guilde. Son coéquipier avec elle, ils se frayent un chemin dans les rues déjà partiellement détruites en mettant ennemis à terre, sans être toujours capable de sauver les civils ciblés. Alycia en est déjà malade. D’aussi près, ses flèches font toujours mouche mais elle n’a pas le meilleur point de vue. « Je dois prendre de la hauteur. » Murmure-t-elle à son compagnon. Mais elle s’arrête net dans son élan alors que son regard croise celui de quelqu’un qu’elle n’a que trop bien connu.

Nahim.

Cela ne dure qu’une fraction de secondes. Elle a l’impression que son cœur se tort. Elle n’a qu’une certitude après ce qu’il a fait à Sunrise : Elle ne peut pas le laisser s’en tirer cette fois. « Aly ! » Son coéquipier lui hurle dessus et la traine à couvert, lui faisant ainsi éviter une attaque qui aurait pu faire très mal. « Mais qu’est-ce que tu fous ?! » Elle n’est même pas en état de lui hurler dessus comme il le fait. En plus, sa réaction est sans doute le résultat de la peur qu’il a eu pour elle. « Je… » Comme sonnée, elle a besoin de quelques secondes pour reprendre ses esprits. Elle ne peut pas se permettre de penser à Sunrise aujourd’hui. Pas alors que les enjeux sont si importants. « Tu vas me ralentir. Va t’occuper des autres. » Lâche sèchement la rouquine avant de prendre de la hauteur, en le laissant planter là. Son arrogance est bien plus crédible que son inquiétude. Pourtant, si elle ne veut pas que son compagnon reste avec elle, c’est bien parce qu’elle ne veut pas qu’il soit lui aussi la cible de Nahim. Elle le connait tristement bien. Assez pour avoir lu dans ses yeux qu’elle était devenue une cible prioritaire. Tant mieux, parce que lui aussi.

Elle tâche de rester en hauteur dès que c’est possible. Sur les toits des maisons et des immeubles encore debout. Elle tire sur chaque ennemi qu’elle fois et fait mouche la plupart du temps. C’est en se postant au sommet du clocher d’une petite église qu’elle repère enfin Nahim. Ce n’est pourtant pas sa cible principale lorsque, de là où elle est, elle voit un mage lancer un sort important non loin de lui. Elle change d’arc et attrape son arc d’annihilation pour stopper le sort. De là où elle est, elle est certaine qu’elle ne peut pas manquer sa cible. Pourtant sa flèche s’arrête avant l’impact. Elle n’a ppour le moment aucune idée que sa flèche vient d’interrompre un sort de maladie de Nahim. « Mais c’est quoi ce bordel ?! » Peste-t-elle. Elle balance aussi vite qu’elle le peut une seconde flèche, qui a cette fois l’effet escompté, juste à temps pour éviter qu’un groupe de civils en train de fuir soit touché. Si Nahim n’avait pas pu voir d’où était venue la première flèche à cause de l’effet de surprise, la position d’Alycia est maintenant dévoilée. Ce n’est pas plus mal. Elle reste là où elle quelques secondes, regardant Nahim droit dans les yeux alors qu’il lève la tête vers elle, avant de tourner les talons pour trouver un autre point de vue duquel tirer. Était-ce pour lui une invitation à la suivre ? Peut-être.

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Nahim & Alicya

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Elle est là. Nahim sourit de toutes ses dents. Des émotions contradictoires se percutent dans sa poitrine. Il était tellement sûr de l'avoir tuée ! Quel incompétent il fait ! Il aurait dû lui trancher la gorge, là, il aurait été sûr que cette garce ne serait pas revenue à la vie. Il prend une inspiration, ce n'est pas grave. Il est meilleur qu'avant. Il a l'occasion de rattraper sa bourde. Ici, en ce jour si parfait. Il grince des dents, de tous les grains de sable qui pouvaient gripper la machine parfaitement huilée, il tombe sur elle. Elle va foutre en l'air tout son merveilleux stratagème, il y a passé des jours à le construire, le peaufiner. Pas question qu'une zombie vienne tout pourrir. Pour l'instant, seule la victoire et la destruction de la Cité Royale importent à Nahim. Il doit rester focus sur son objectif. Il lance une nouvelle vague de miasmes. Il réfléchit s'il ne doit pas leur faire gonfler leurs ganglions, la douleur que ça cause est insoutenable. Il sourit, mauvais. Pas question que cette journée soit gâchée, cette journée si féerique ! Il voit les gens tomber sur le sol, parfait, tout simplement parfait. Une flèche vient claquer l'air, rompant instantanément son sort. Les gens essaient de se relever mais Nahim leur plante une salve de flèches, il bénit avec plaisir d'avoir enchanté son arc. Créer une flèche qui peut suivre sa cible est une bénédiction. Mais cela n'empêche pas que quelqu'un ait annulé son sort. Une deuxième flèche vient se planter. Nahim a pu observer d'où elle a été tirée. Alycia, toujours elle. Elle le regarde d'un œil mauvais. Il lui sourit en retour. Elle veut jouer à ça ? Pas de souci. Elle ne pourra pas tous les sauver de toute façon. Elle finira par pleurer devant la myriade de corps qui commencent à s'entasser dans les rues. Pauvre chose inutile qu'elle est. Elle dégoûte Nahim au plus haut point, à se demander comment il a pu éprouver de l'amour pour elle ? Comment a-t-il pu apprécier de passer du temps avec elle ? Veiller sur son sommeil agité ? Il crache par terre, de la bile s'est formée dans sa gorge, il a envie de vomir. Il reporte son attention sur elle, mais elle a disparu. Il soupire, il la connaît assez pour savoir qu'elle va vouloir régler ça toute seule, comme une grande. Pathétique, décidément, elle n'apprendra jamais cette idiote.

Mais Nahim a envie de la briser, il se demande comment elle s'est reconstruite en cinq ans, combien de temps ça lui a pris pour retrouver ce misérable aplomb ? Beaucoup de temps à n'en pas douter. Nahim a envie de la briser une seconde fois, la voir se rouler en boule sur le sol, implorant qu'une bonne âme achève son calvaire. Oh non ! Elle ne doit pas mourir, elle doit vivre ! Elle doit voir son monde être réduit en flamme, voir ses nouveaux amis mourir les uns après les autres sans qu'elle puisse les sauver. Être totalement impuissante, inutile. Oui, cette idée plaît à Nahim ! Il adore ! Depuis combien de temps n'a-t-il pas pris pour torturer quelqu'un ? Trop longtemps. Savoir qu'il va réduire son ancienne amante à une condition plus basse qu'un être humain. Cela va apaiser son cœur, c'est le baume dont il avait besoin pour calmer sa poitrine qui le fait souffrir depuis des années. Il a enfin l'occasion de faire cicatriser cette plaie béante qui ne fait que saigner depuis des années son âme. Qu'importe s'il cautérise ça avec le feu le plus sale possible, il en a assez d'avoir ces pensées parasites qui regrettent les bras de la rouquine. Il veut passer à autre chose, il veut pouvoir dominer son ancien lui, le petit faible pas capable de ne pas voir la mauvaiseté chez les autres. Les humains sont mauvais, ce sont des créatures qui ne méritent pas la pitié. Il a été libéré de ce mensonge qui lui a fait croire que tout le monde a du bon en soi. Tant qu'Alycia sera là, il a peur que son cœur se détourne de la mission de Skyadrum. Si Nahim ne s'aimait pas autant, il se serait suicidé avec de pareilles pensées.

Il continue son carnage, il s'en va la rejoindre mais ça ne l'empêche pas de semer la mort ici et là. Il agit comme un dément, ses sens sont exacerbés, il a l'impression de tout voir, tout entendre. Il se sent invulnérable. Il bande son arc. Il n'a pas oublié qu'Alycia possède la magie du chasseur, la moindre erreur serait fatale. Et la connaissant, elle a dû travailler comme une damnée pour s'améliorer encore et encore. Combien d'arcs possède-t-elle ? Trop, bien trop. En plus, elle possède un arc d’annihilation ce qui n'arrange pas les affaires de Nahim. Mais c'est son œil qui l'inquiète le plus. Elle ne loupera aucun de ses tirs, Nahim va devoir décocher avant elle. Il doit lui viser les bras ou l'épaule pour la rendre incapable de riposter. Il avance prudemment, elle doit se trouver sur les toits pour être capable de viser en snipeuse. Il sourit, elle n'a pas changé, si prévisible ! Il monte doucement les escaliers, heureusement que la bataille fait un bruit épouvantable, passer inaperçu est presque trop évident. Mais Nahim n'est pas à l'abri d'un coup dans le dos, il guette chaque coup, chaque mage. Il doit finir vite fait cette histoire, Skyadrum ne lui pardonnera pas d'avoir quitté le champ de bataille pour une simple broutille. Mais Nahim en a trop envie, trop heureux de pouvoir revoir Alycia.

Trop heureux de pouvoir lui faire du mal.

Il la retrouve finalement, au dernier étage d'une maison, décapitée de son toit, un endroit parfait pour tirer sans être vu et se protéger. Il doit le reconnaître, elle sait ce qu'elle fait. Il contrôle sa respiration. Tremblant d'excitation. Il a envie de tirer, mais en même temps, il a envie de lui parler, de voir comment elle va réagir. Il est comme un enfant qui se demande s'il doit ouvrir son précieux cadeau de Noël. Il se demande s'il elle va tirer à vue ou si elle va tenter de lui parler. Il aimerait bien lancer un sort, mais avec son arc, elle le ferait immédiatement sauter, et ça foira son effet de surprise. Il se pose, à couvert, toujours, autant faire les deux ! Avec sa lacrima, il peut affronter son œil de chasseur, ce qui est plutôt pas mal. Je n'ai pas besoin de la voir en ligne de mire pour tirer. La magie de la lacrima influe sur la trajectoire de ma flèche. Je jette un coup d'œil pour connaître sa position dans la pièce. Il suffit simplement de lui toucher l'épaule, pas besoin de l'esquinter davantage. Il tire, il attend un petit peu, il entend un juron. Il a touché. Il rigole, elle a toujours eu un vocabulaire aussi riche et fourni en matière d'insultes ? Il bande de nouveau son arc, rien de plus dangereux qu'un animal blessé. Il sort de sa cachette, il a toujours son épaule, une blessure superficielle mais suffisamment douloureuse pour l'empêcher de décocher une flèche, ou du moins pas sans souffrir énormément. Il avance tranquillement, un sourire joyeux aux lèvres, ah quelle douce vision que de voir Alycia blessée ! Nahim est ému. Elle ne souffre pas assez à son goût mais ce n'est pas grave, ce genre de détail, ça s'arrange, ça se peaufine.

Il la regarde, étincelant de bonheur, c'est si beau des retrouvailles !

"Salut chérie, ça faisait un bail. Moi qui m'attendais à ce que tu prennes le thé avec Taylor en Enfers, j'admets être surpris. Mais après tout, ce n'est pas grave, tu es si ravissante ! Comment vas-tu depuis tout ce temps ?"

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Nahim & Alicya

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Ce sourire qu’elle aimait tant auparavant lui donne à présent simplement envie de tirer une flèche dans la tête de Nahim pour qu'il n'ait plus jamais le plaisir d'étirer ses lèvres de cette manière. C’est un sentiment étrange que de passer de l’amour à la haine, surtout de façon aussi rapide et aussi radicale. Le passé n’interfère plus dans son jugement. Si elle n’a pas oublié les moments passés ensembles à Sunrise, elle est capable de les dissocier de l’homme que Nahim est devenu aujourd’hui. Elle est là pour défendre la cité et il est là pour la détruire. Les crimes commis faisaient déjà de lui son ennemi à l’époque. Aujourd’hui, c’est encore plus flagrant, encore plus évident et encore plus logique. Elle tourne les talons. Elle sait qu’elle n’a pas besoin de le suivre ou de le canarder d’en haut pour qu’ils aient à se retrouver l’un face à l’autre. Elle a lu la surprise dans ses yeux, celle de voir qu’elle était encore vivante. Elle ne peut pas le blâmer, elle aussi a cru que son dernier jour était venu. Elle serait morte, d’ailleurs, sans l’intervention des mages de Lamia Scale. C’est légitime d’avoir été surpris de sa présence ici…Tout comme c’est légitime qu’il veuille finir son travail inachevé. Seul petit problème ? Alycia n’a pas l’intention de se laisser faire, et elle est malheureusement pour lui plutôt du genre increvable de toute façon. Ça doit venir de son côté peste, elle ne veut pas faire plaisir à ses adversaires en lâchant l’affaire. Même quand elle est à bout, elle s’accroche. Toujours. Une vraie saleté, vraiment. Pas étonnant que Nahim veuille la butter, tient.

Elle quitte le clocher de la petite église avec une certitude, c'est que Nahim va la suivre. Il ne la laissera pas s'en tirer à si bon compte et elle ne cherche pas à le fuir de toute façon, bien au contraire. Elle préfère simplement qu'ils règlent cette affaire entre eux car finalement, dans cette étrange rivalité et haine partagée, ils sont les seuls concernés. Passant d'un toit à l'autre avec un regard en arrière de temps en temps, tant qu'elle est certaine de ne pas risquer de se prendre une flèche dans le dos, elle fait ce qu'elle peut faire de mieux dans un contexte comme celui-ci : Elle abat les ennemis d'en haut et couvre les alliés en difficulté, avant de bouger pour tirer d'un autre angle et depuis un nouveau poste d'observation car rester statique la rendrait trop aisément localisable -et ferait donc d'elle une cible facile. Puisqu'elle n'est pas le centre d'attention et que les ennemis portent leurs attentions sur les cibles face à eux, elle n'a même pas besoin d'activer l’œil du chasseur pour faire mouche à chaque flèche -elles ne sont pas toutes fatales, mais elle permet au moins aux alliés un avantage certain qui leur permet de terminer son travail avec un danger amoindris.

Elle s'apprête une nouvelle fois à passer d'un bâtiment à un autre lorsqu'elle est stoppée net dans son élan. Contrairement à la plupart de ses alliés, qu'elle couvre sans les connaitre ou sans même savoir de quelle guilde ils proviennent, elle remarque en contrebas un visage qu’elle ne connait que trop bien. « Kanamé… » Murmure-t-elle. Elle n’a pas changé, c’est la première remarque que se fait la rousse alors qu’elle la voit mettre à mal ses opposants avec des coups rapides et puissants. Elle est au milieu de l’horreur et pourtant elle lui adresse un sourire tendre qui déteint avec l’ambiance générale. Elle sait sa meilleure amie forte mais le nombre pourrait vite la submerger. Ses flèches viennent trouver les ennemis autour d’elle et elle disparaît avant que la brune ne puisse lever la tête vers elle. Ce n’est pas un endroit pour des retrouvailles saines. Surtout pas si c'est pour qu'elle devienne une cible à cause de sa proximité avec elle. Retrouver Nahim ici, au milieu de sang et des cris, ça lui suffit bien pour aujourd’hui, songe-t-elle en grimaçant. Aurait-elle pour autant préféré ne pas le croiser et apprendre sa mort au combat par la suite ? Non…Parce que dans le fond elle le considère comme sa responsabilité et c’est exactement pour ça que c’est une de ses flèches qui doit mettre fin à ses jours. Cinq ans, c’est long. Pourtant, même si elle a pu faire son deuil de Sunrise, elle n’a pas réussi à se séparer de cette culpabilité qui lui colle à la peau. Il y a des signes qu’elle aurait dû voir. Il y a des comportements qu’elle aurait dû comprendre. Elle a encore cette idée qui lui trotte dans la tête qui la hante jour et nuit. J’aurais dû être capable d’empêcher ça. Le mal est fait depuis longtemps maintenant et pourtant elle continu de se torturer l’esprit avec ça. Il lui manque des pièces du puzzle. Alycia ne comprends pas comment ils en sont arrivés là. Elle ne comprend pas ce qui s’est passé et une part d’elle-même continuera à jamais à se demander si elle avait une part de faute dans le pétage de plombs de Nahim.

Elle finit sa course au dernier étage d’une maison décapitée de son toit. L’endroit est parfait car il lui permet de tirer dans les rues tout en restant à découvert. Il est également parfait car lui permet d’être à l’écart de la guerre qui se déroule dehors…Ce qui signifie que Nahim, en venant la chercher là, se trouvera à l’écart également. Elle tire sur des connards qui sont probablement des potes de Nahim quand elle se prend une flèche dans l’épaule. Sur l’effet de la surprise et de la colère, elle balance peut-être une insulte ou deux pas fort sympathique à entendre…Son arc disparait, rangé bien au chaud pour qu’elle puisse le ressortir plus tard. Elle se tourne dans la direction de laquelle venait la flèche. Nahim sort de sa cachette, arc bandé face à une Aly qui est désarmée et qui se tient l’épaule ; il sourit et il semble pétiller de bonheur. Ce qu’il est flippant, à sourire comme ça, cet enfoiré. Loin de montrer sa haine ou quelconque forme de faiblesse, elle a simplement une expression blasée quand elle pose ses yeux sur lui. « Salut chérie, ça faisait un bail. Moi qui m'attendais à ce que tu prennes le thé avec Taylor en Enfers, j'admets être surpris. Mais après tout, ce n'est pas grave, tu es si ravissante ! Comment vas-tu depuis tout ce temps ? » Elle grimace, à la fois pour le chérie, pour l’évocation de Taylor, et pour le compliment qu’il peut se foutre là où elle pense. « Taylor veut pas de moi là-bas tant t’es pas des nôtres malheureusement. J’ai pour mission de te ramener, du coup. » A chaque mot son regard sur lui est un peu plus noir. Elle sourit, mais ça sonne tellement faux. « C’est aimable de prendre de mes nouvelles. Je vais bien, même si un enfoiré m’a récemment tiré une flèche dans l’épaule, et toi ça va ? » Elle se fiche du bien être de Nahim comme elle se fiche de la dernière paire de chaussette dont elle s’est débarrassée mais soit, elle joue le jeu. « Une chance que je n’aie pas besoin de mon bras pour tirer. » Ajoute-t-elle alors qu’un arc bandé et visant sa direction est invoqué à côté d’elle. Elle ne savait pas faire ce genre de choses à l’époque, mais elle a changé, en cinq ans. Lui aussi, visiblement. Ce qui est moins visible pour lui, c’est ce second arc qui est invoqué derrière lui et qui tire dans son épaule également. Œil pour œil, comme on dit… « Toi qui veux me tuer et moi qui te tire dessus dans le dos… » Commente-t-elle. « C’est comme au bon vieux temps ! » Conclu Alycia avec un sourire amer.  

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Nahim & Alicya

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« Taylor veut pas de moi là-bas tant t’es pas des nôtres malheureusement. J’ai pour mission de te ramener, du coup. »

Le ramener ? Comment ça le ramener ? Il hausse le sourcil, d'un demi-millimètre. Il est interrogatif. Elle ne désire pas le tuer ? Comme c'est étrange ! Inattendu même. Il se retient de soupirer. Décidément, Alycia n'est pas récupérable, elle le déçoit un peu plus. Il ne pensait pas que c'était faisable. Elle creuse toujours, dommage que ça ne soit pas sa propre tombe. Elle veut le ramener où ? À la maison ? Cela fait belle lurette que Sunrise a été détruite. Le traduire en justice ? Comme s'il allait passer devant un tribunal. S'il doit se faire attraper, il choisira le suicide plutôt que de salir l'honneur de Blood Moon. Son regard se durcit, l'envie de lui planter une flèche dans la gorge le chatouille violemment.

« C’est aimable de prendre de mes nouvelles. Je vais bien, même si un enfoiré m’a récemment tiré une flèche dans l’épaule, et toi ça va ? »

La garce.

Il la regarde tendrement désormais, reprenant son masque à la perfection, même si le fond de ses yeux la maudit dans la pénombre. Il a un mal fou à cacher sa haine qu'il éprouve pour elle, bon dieu, pourquoi est-ce qu'il la laisse parler ? Elle est d'un ennui total ! Sérieusement, qu'est-ce qu'il a bien pu lui trouver à l'époque ? Jeune puceau qu'il était, la vue d'un bout de sein l'a rendu complètement fou. Le désir de chair l'a emporté sur son esprit. Ne jamais tout foutre en l'air pour une femme. Une erreur de débutant. Si Nahim avait réfléchi, il n'aurait pas autant souffert. Si Alycia n'avait pas existé, il n'aurait pas connu le désespoir. C'est une démone qui s'est jouée de lui. Sa posture de pauvre dame en détresse le rend fou. Qu'elle n'inverse pas les rôles.

« Une chance que je n’ai pas besoin de mon bras pour tirer. »

Il tique, il n'a pas le temps de bouger, la flèche l'atteint dans l'épaule. Il réprime un hurlement de douleur, comme il la hait ! Il la déteste si fort ! Pourquoi a-t-il fallu qu'elle vive ? Il allait très bien sans elle ! Il était enfin libéré d'elle et elle revient pour foutre sa vie en l'air ? Ca ne lui a pas suffi de détruire Nahim une première fois ? Il faut qu'elle le marque de nouveau dans sa chair ? La cicatrice entre ses omoplates s'enflamme, lui rappelant avec douleur ce jour funeste. Il n'a jamais voulu effacer cette marque, pour ne pas oublier que les hommes ne sont pas des anges. Que sous de faux sourires, on peut détruire les gens pour son bon vouloir. Il serre les doigts. Il ne va pas laisser la douleur le guider. C'est vrai qu'il ne peut pas tirer à l'arc sans s'évanouir de douleur, mais il a toujours sa magie. Elle veut jouer à ça ? Pas de souci, elle ira vite rejoindre ses gentils traîtres de camarades, que son corps pourrisse enfin comme il se doit.

« Toi qui veux me tuer et moi qui te tire dessus dans le dos… C’est comme au bon vieux temps ! »

Il rit malgré la douleur qui lui perce la peau, il ne se laissera pas avoir par cette fausse morte vivante. C'est vrai que le parallèle est tentant, il l'admet.

"Dans ce cas, je vais devoir te brûler les organes et te laisser morte ... L'idée de revoir cette scène me rend si heureux, tu n'as pas idée !"

Il tire la flèche dans son dos, c'est une opération délicate car difficile à extraire, mais c'est plus facile à se mouvoir sans. C'est l'os qui a pris, la plaie saigne peu malgré l'extrême douleur que ça implique.

"J'admets que de te laisser mourir dans ton sang était une vision idyllique ... Mais dis moi, comment as-tu pu rester en vie ? La question m'intrigue bien que je suis heureux de te voir ... Après tout, cela fait cinq longues années que nous n'avons pu parler entre nous !"

Le timbre de sa voix est affreusement doux, aucune haine ne transparaît, rien ne permet de dire qu'il est en colère contre elle. On dirait sincèrement qu'il est heureux de la voir. Bien sûr en réalité, la torturer est toujours un plaisir. Le prochain coup qui sera donné sera rapide. Il peut lancer des miasmes, il faut que ce soit rapide, si ça attaque sa gorge, la douleur va la paralyser et il pourra la voir suffoquer avec plaisir. Ses yeux brillent d'intérêt. Trop de possibilités, les probabilités défilent devant lui. Il analyse la situation sous tous les angles. Elle a progressé, indéniablement. Elle n'est pas si nulle que ça finalement, mais ne suffit pas à raviver un intérêt pour Nahim autre que celui de la massacrer mentalement. Quoique cette inconnue qui flotte dans l'air, ait un goût certain. Être capable d'invoquer un arc ? C'est intéressant. C'est vrai que c'est dans sa magie. Peut-elle en invoquer d'autres ? Le seul qui inquiète vraiment Nahim, c'est l'arc d'annihilation de magie, sûrement le plus puissant.

Pourtant, quelque chose fait clic dans sa tête. Elle aurait pu le tuer très facilement, aussi orgueilleux qu'il est, il n'a pas pensé à vérifier toutes les possibilités. Le nombre d'erreurs qu'il accumule avec le cas Alycia commence à l'enrager. Lui qui n'a commis aucun impair en cinq années de bons et loyaux services, cela est fort embêtant. Ca entache son tableau de chasse jusqu'à là parfait. Elle ne l'a pas tué, elle aurait pu le mitrailler. Elle ne l'a pas fait. Son sourire s'élargit. Elle ne veut pas le tuer ? Ca l'étonnerait fortement qu'elle désire taper la causette avec lui. Il n'a qu'une envie, c'est de tourner les talons, leurs retrouvailles manquent de sel, c'est même d'un ennui profond pour Nahim qui s'attendait à ... Plus que ça.

Elle désire sincèrement le ramener de l'autre côté de la barrière ? C'est absurde. Nahim ne mérite que la peine capitale pour les crimes qu'il a commis. On ne va pas l'accueillir les bras ouverts, une bouteille de champagne prête à être débouchée. Alycia est d'une naïveté aberrante. Et c'est quoi la suite ? Elle va lui sortir cette phrase mythique "c'est pas bien d'être méchant !" ? Elle croit qu'en disant ça, Nahim va se taper le front, frappé par une illumination divine et lui répondant "C'est vrai ! Maintenant que tu le dis !". Ca n'existe que dans les contes de fées où un méchant se range du côté des gentils. Dans la vraie vie, soit le gentil meurt, soit le méchant. Il n'y a pas de seconde chance en ce bas monde. On mérite l'Enfer et rien d'autre. Le Paradis est un chimère créée pour rassurer les pauvres âmes qui craignent le jugement dernier. Nahim a conscience que ses actes sont répréhensibles et ignobles mais il affronte la vérité en face : il fait ça pour débarrasser Edoras de cet idiot de Mystogan et de sa clique de débiles utopistes.

Il reporte son attention sur Alycia, un dernier mot avant de mettre les voiles, elle ne vaut pas le coup de rester ici. Nahim a du travail et elle a été une perte de temps total.

"Ma Chère Alycia, je n'ai pas envie de croiser Taylor, elle parlait trop à mon goût. Je ne comprends pas pourquoi tu ne l'as rejoint pas, elle doit se sentir si seule sans toi, pauvre âme qu'elle est."

Une déclaration de guerre, une menace voilée, enroulée dans du velours. Le message est clair :

Approche toi de moi et je t'envoie la rejoindre, ma patience a des limites, Alycia.

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Nahim & Alicya

Today was a Fairy Tale

« Dans ce cas, je vais devoir te brûler les organes et te laisser morte ... L'idée de revoir cette scène me rend si heureux, tu n'as pas idée ! » Il est vrai que le parallèle à leur passé ensemble -ou plutôt à la fin de leur passé ensemble- ramène à la façon dont tout s’est terminé. Mais elle n’est plus la gamine d’autrefois, et il ne peut plus la prendre par surprise. Il peut faire toutes les tentatives qu’il voudra, elle ne se laissera plus avoir par ses coups en traitre. La confiance qu’elle lui accordait autrefois, à l’inverse de la rouquine, est morte avec tous les autres membres de Sunrise ce jour-là. Il ne peut plus profiter d’une faiblesse qui n’existe plus. Son affection pour lui a aujourd’hui laisser place à une haine qui, visiblement, est réciproque. Elle n’arrive même plus à avoir pitié de lui, c’est qu’il est tombé bien bas dans son estime. Il n’est plus rien. Pourtant il se tient là devant elle, prêt à faire toujours plus de victimes. C’est un ennemi comme les autres…A la différence qu’Alycia le connait assez pour savoir qu’elle veut le garder à l’œil pour l’empêcher d’agir. Elle sait de qui il est capable et c’est précisément ce qui fait qu’elle préfère lui faire face plutôt que de le laisse déambuler dans les rues. N’importe qui d’autre aurait juste pris une flèche dans la tête, et elle aurait juste poursuivi sa route. Pour l’instant, il s’en tire pas trop mal, avec juste une flèche dans le dos. La douleur se lit sur son visage lorsqu’il la retire. Blasée, Alycia croises ses bras sur sa poitrine. Elle pensait que le voir souffrir lui ferait quelque chose mais en fait…Elle en a strictement rien à foutre.

« J'admets que de te laisser mourir dans ton sang était une vision idyllique ... Mais dis-moi, comment as-tu pu rester en vie ? La question m'intrigue bien que je suis heureux de te voir ... Après tout, cela fait cinq longues années que nous n'avons pu parler entre nous ! » Le timbre de sa voix est si doux qu’il lui donne envie de vomir. C’est que cet abruti, malgré tous les défauts qu’il peut avoir, semble être un bon comédien. C’est qu’il pourrait en berner, des naïves. Mais la chasseuse n’en fait pas partie et elle a juste envie de lui foutre son poing dans la figure pour lui remettre les idées en place et pour qu'il arrêter ainsi de jouer la comédie devant elle. « L’hypocrisie te sied à merveille, mais c'est un masque inutile à porter devant moi. » Murmure-t-elle simplement. Le message est assez clair pour que même un abruti comme lui le comprenne. Mieux que personne elle sait qui il est, elle se dégoutterait même presque de le connaitre encore autant. Jouer ce petit jeu avec elle ne le mènera à rien. Son regard blasé sur lui n'a pas changé d'un pouce. Elle est toujours soûlée par sa présence ici. Soûlée par lui en général, pourrait-elle même dire. Elle aurait préféré qu’il crève dans un coin sombre et qu’elle n’entende plus jamais parler de lui. Cinq ans de silence, c’est long. C’est assez pour s’imaginer qu’il est déjà mort, en tout cas. Quelle déception de le voir entier devant elle. « Je pouvais pas te faire le plaisir de crever si facilement. Puis tu sais, les cafards ça a la peau dure, je suppose. » C’est si simple de répondre à côté de la plaque. La vérité ? Il ne mérite pas de l’entendre.

Si la guerre continue de faire rage tout autour d’eux, ils ne semblent plus la remarquer. Ils ont chacun en face d’eux un adversaire à ne pas sous-estimer. Elle ignore encore beaucoup des capacités de Nahim aujourd’hui. Tout ce qu’elle sait, c’est que ça serait facile d’invoquer tous ses arcs atour de lui pour en finir une bonne fois pour toutes. Au diable ses réflexes, ses capacités et toutes les défenses qu’il pourrait invoquer, il serait bien incapable de ne laisser passer aucune flèche, peu de personnes le pourraient. Pourtant elle ne l’a pas fait, et elle ne le fait pas. Ce serait simple de le tuer, de l’exécuter ici et maintenant pour qu’il ne commette plus aucuns crimes. Mais est-ce que sa peine ne serait-elle pas alors trop douce pour lui ? Elle ne se savait pas rancunière à ce point et pourtant elle voulait qu’il souffre comme elle avait souffert, comme les membres de Sunrise avaient souffert. Elle n’était pas utopiste au point de se dire qu’elle pourrait le ramener dans le droit chemin, pour elle il s’était déjà trop enfoncé dans les ténèbres pour ça. Mais dans la souffrance il comprendrait l’ampleur de ses actes. Elle le savait désormais membre d’une des guildes de l’alliance Baram. Il était loin, très loin, de réaliser combien Alycia pouvait être tenace. Elle ne lui foutrait pas la paix, jamais. Le chasseur sera traqué comme une proie, il ne sera plus jamais libre d’agir comme il l’entends sans la menace de se prendre une flèche dans la tronche. Il ne se sentira plus jamais libre parce qu’elle ferait tout pour ruiner cette liberté illusoire dans laquelle il pense vivre.

« Ma Chère Alycia, je n'ai pas envie de croiser Taylor, elle parlait trop à mon goût. Je ne comprends pas pourquoi tu ne l'as rejoint pas, elle doit se sentir si seule sans toi, pauvre âme qu'elle est. » Entourée de velours, la déclaration de guerre n’en est pas moins claire pour la rouquine, qui le toise du regard. Les menaces ne prennent pas avec elle et il ne lui donne que l’envie de le provoquer davantage. Il ne veut pas qu’elle s’approche de lui ? Alors, provocante, elle fait quelques pas dans sa direction, s’arrêtant à mi-chemin, regard froid plongé dans le sien. Elle espère ainsi être absolument claire sur le fait qu’elle n’a pas peur de lui. Qui pourrait en avoir peur, d’ailleurs ? Qu’importe ces cinq années et ce qui a bien pu se passer durant celles-ci. Elle ne verra toujours en Nahim que le gamin de Sunrise qu’elle tirait vers le haut. Et qu’elle compte bien faire redescendre sur terre cette fois ci. « Tu n’es pas en droit de parler de Taylor. » Elle invoque un nouvel arc, son arc élémentaire, à côté d’elle. Dans la foulée l’arme tire sur Nahim une flèche de foudre. Rien de bien méchant, elle en mesure le voltage pour que ce soit tout juste un peu douloureux. C’est un avertissement.

Dans la foulée, une autre flèche, d’eau cette fois, percute Nahim. Celle-ci ne lui fait subir aucun dégât ni aucune douleur…Disons simplement qu’elle n’avait pas un sceau d’eau froide à lui balancer dans la tronche pour lui remettre les idées en places, alors une flèche d’eau glacée faisait bien l’affaire. « A qui penses-tu faire peur, Nahim ? » Elle fait un nouveau pas vers lui, sans que ses yeux bleus quittent Nahim du regard, alors qu’une troisième flèche est lancée vers lui. Elle le frôle tout juste, laissant sur lui une entaille à peine. Volontairement. Il ne veut pas qu’elle s’approche de lui ? Il l’aura sur le dos, tout le temps. « Tu peux essayer de t’en aller, de tourner les talons et de t’enfuir. Tu peux même essayer de disparaitre une nouvelle fois si ça te chante. Mais tu ne seras jamais capable de te débarrasser de moi. Je te laisserais plus agir à ta guise. » Contrairement à lui, Alycia ne fais pas dans la demi-mesure et ne tente pas d’enrober le venin dans de la guimauve. Il peut bien essayer de partir pour retourner faire un massacre dans la cité, il en sera bien incapable parce qu’elle sera là pour parer tous ses coups. « Tu veux retourner à tes petites occupations ? Je crains que tu doives m’abattre d’abord…Si tu en es capable. »

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Nahim & Alicya

Today was a Fairy Tale

« Tu n’es pas en droit de parler de Taylor. »

Son regard s'enflamme. La rage brûle. Elle si grande, si vive. Nahim ne dit rien, la laisse s'avancer. Les paroles amicales sont finies, il est temps de passer aux choses sérieuses, il sait. Il ne peut s'empêcher de grincer des dents. Il s'est précipité, il aurait dû la clouer contre le mur sans aucun répit, elle a l'avantage en invoquant ses arcs. Mais ce n'est pas grave, il trouvera la faille. Il la trouve toujours. Si elle pense avoir le dessus, petite chose méprisable qu'elle est, elle peut le regretter amèrement. Nahim la laisse approcher, tranquillement, il a la furieuse envie de tourner la tête pour voir si un arc va apparaître derrière lui. Il le sait, elle va attaquer. Pour l'instant, il est entre ses griffes. Il attend, le plus paisiblement du monde. Se demandant une dernière fois comment il a fait pour lui nourrir un amour aussi puissant pendant si longtemps. Qu'avait-elle de si particulier, cette rouquine ingrate et malpolie ? Il se le demande encore. La femme qui se trouve devant lui n'est qu'une âme morte se laissant guider par la vengeance. Elle veut le tuer ? Très bien. Mais elle y laissera autre chose que des marques parsemant son corps. Ça, Nahim le jure. Le premier coup part, une flèche électrique. Il ne bronche pas, si elle croit qu'elle va l'avoir avec si peu, elle se trompe. Ça fait rire Nahim, elle qui a clairement l'avantage, elle ne le tue pas. Elle est donc incapable d'ôter la vie d'autrui ? C'est pourtant si simple, plus simple que de dire bonjour en vérité. Elle tire une seconde flèche, d'eau cette fois. Elle ne fait aucun dégât, mais elle agace profondément Nahim. Elle se rapproche rayonnante, une aura guerrière l'entourant.

« A qui penses-tu faire peur, Nahim ? »

Il rit doucement. Pendant cinq ans, il a eu affaire a des poltrons qui se tordaient de douleur, réclamant la mort ou une grâce, qu'il n'a jamais accordé d'ailleurs, et elle demande s'il peut faire peur ? Il ne fait pas peur Nahim. Bien au contraire, il est doux que peut l'être le vent d'un soir d'été. Brillant comme une luciole dans la nuit. Si elle veut avoir peur, qu'elle aille se frotter aux membres de Soul Reaper qui ont le don de foutre mal à l'aise n'importe qui. Nahim ne les porte vraiment pas dans son coeur, il a horreur des fanatiques. Surtout de ceux-là, rassemblés autour de leur fausse déesse qui a une magie bien perverse, il faut bien le reconnaître. Il la regarde droit les yeux, ses yeux verts rencontrant les yeux bleus de son ennemie. Ce n'est pas une guerre de magie qui a lieu, mais bien psychologique. Cela tombe bien, Nahim possède un avantage indéniable là-dessus.

"Allons, ma très chère, nous savons tous les deux que je ne fais pas peur. Comment un sourire pourrait-il faire peur ? Par contre, ta mine ... Tsss, on dirait une sauvage, il ne manque plus que la bave et j'ai devant moi un tableau d'horreur."

Elle tire une troisième flèche, elle entaille légèrement la joue de Nahim. Ciel que c'est agaçant qu'elle rate volontairement ses tirs ! Elle compte le rendre fou avant la fin de la journée ? Ce n'est pas la fin du monde si elle pouvait tirer dans un bras ou même un poumon ... Elle n'a pas le sens du spectacle. Elle a tellement confiance dans son avantage du terrain qu'elle a la tête qui monte gonfle comme une jolie montgolfière ... Nahim a bien hâte de percer ce joli ballon avec une flèche bien placée. Pourquoi ne pas tirer dans un oeil ? Ce serait pas mal tient ... Mais pas d'empressement, s'énerver ne sert à rien. Il garde son calme et essuie avec son pouce le mince filet de sang qui coule sur sa peau. Il va être temps de passer à l'attaque.

« Tu peux essayer de t’en aller, de tourner les talons et de t’enfuir. Tu peux même essayer de disparaitre une nouvelle fois si ça te chante. Mais tu ne seras jamais capable de te débarrasser de moi. Je te laisserais plus agir à ta guise. »

Il éclate de rire pour seule réponse. Elle veut le chasser ? Comme c'est curieux. Voilà cinq ans qu'il vagabonde ici et là, sans vraiment rencontrer de véritables difficultés. Lui qui a réussi à éliminer tous ses concurrents, le voilà bloqué par la seule personne qui a survécu. D'ailleurs, ce point le contrarie toujours autant. Comment-a-t-elle pu survivre ? Elle a tenu combien de temps avant que les secours n'arrivent ? Il ne regrette qu’une chose : pourquoi n’a-t-il pas tirer une flèche dans sa gorge ? Il aurait pu l’admirer se vider de son sang. La laissant suffoquer, s’étranglant dedans. Pourquoi n’a-t-il pas pu le faire ? Parce qu’il aimait encore cette gorge qui quelques jours avant, il embrassait avec passion ? Il se maudit, lui et sa stupide faiblesse. Il a raté la plus belle occasion de sa vie de se défaire à jamais de son passé.

« Tu veux retourner à tes petites occupations ? Je crains que tu doives m’abattre d’abord…Si tu en es capable. »

« Effectivement … Tu ne me laisses guère le choix. Je suis embêté, perdre mon temps avec toi alors que dehors se produit un festival de toute beauté. »

Il se rapproche d’elle. Elle a clairement l’avantage, elle aurait pu le tuer, elle ne le fait pas. Elle va regretter ce choix. Il passe sa main derrière le cou d’Alycia et la ramène brusquement contre lui. Il s’en fiche de ce craquement, les os gémissant sous cette pression. Ils sont pratiquement collés l’un à l’autre. La dernière fois que c’est arrivé, c’était pour s’unir, ne faire plus qu’un le temps de quelques caresses. Nahim remercie de porter des gants, Alycia ne peut pas voir les frissons qui commencent à parcourir son épiderme. Sa peau reconnaissant celle de la rouquine, satané chair qui ne demande qu’une chose, retrouver cet être qui fut tant aimé. Nahim a envie de vomir, haïssant son corps de ne pas vouloir l’aider. Il fait abstraction, il est passé à autre chose. Ce n’est pas de l’amour qu’il ressent pour elle, c’est de la haine pure, viscérale. Il a franchi cette limite entre ces deux sentiments si proches et si opposés à la fois. Il la regarde, plantant son regard dans le sien. S’il pouvait tuer par la vue, elle serait morte sur le champ. Yeux émeraudes contre saphirs. Pourtant, son sourire est toujours désagréablement doux. Cette scène est tellement malsaine, si Skyadrum y participait, il jouirait de bonheur et d’extase. Leurs souffles s’entremêlent. Il empêche Aly de se dégager de son emprise. Elle a beau être une teigne, son poids et ses muscles la surpassent totalement. Elle est obligée de subir cette pression. Nahim tend l’oreille, il sait qu’une flèche devrait arriver bientôt, mais elle est trop curieuse, elle veut savoir.

« Dis-moi Alycia, ça te fait quoi de savoir qu’il y a une myriade de gens qui meurent dehors ? Pas seulement des soldats, mais aussi des mages. Peut-être même de ta guilde qui sait ? Et tout un tas de civils, ils n’ont pas pu être tous évacués et ils se retrouvent entre deux feux. N’as-tu aucune honte de ne pas vouloir les sauver ? »

Nahim lui lance par la même occasion la nécrose, sort beaucoup rapide quand il y a un contact physique, il sent la chair pourrir, se noircir, au niveau du cou. Il ne compte pas la laisser en vie, elle pourra lui tirer une flèche dans la tête, la nécrose sera quand même là. Il la laisse se répandre dans son dos, touchant les omoplates. Elle ne mourra pas s’il elle se tire dessus avec une flèche d’annihilation. Le sort ne sera plus là, mais les dégâts seront bien présents. Il l’oblige à subir ce calvaire, il en a que faire de mourir, si elle meurt d’abord.

« Tu comptes prouver une nouvelle fois ton inutilité à pouvoir sauver des vies Alycia ? »

Il rit, un rire tellement mauvais, tellement dur. Le sourire disparait pour être avalé par une noirceur sans fond. Si elle vit, il la traquera, elle deviendra sa proie, aucun répit. Il lui fera vivre un cauchemar éternel.

« N’inverse pas les rôles, c’est moi qui te chasserai … Dis-moi, vas-tu me tuer ? Me tirer une flèche ou arrêter cette douleur qui aura raison de toi dans quelques secondes ? Comme tu dois rêver de me tuer ! Je le sens, tu le transpires tellement même. Mais si je meurs, ces questions que tu te poses n’auront jamais de réponses. Alors, ma chère Alycia, que choisis-tu ? Ma mort ou la connaissance ? »

Pour couronner le tout, de sa main libre, il attrape plus de ses flèches dans son carquois qui pend à sa hanche et lui plante avec délice dans la cuisse. Comme il aime la voir souffrir ! Un délice si sublime ! Ne pouvant pas voir exactement où il vise, il espère que la pointe a touché une artère. Nahim a appris quelque chose, on ne peut pas se battre avec un arc seul, mais les flèches, elles, peuvent faire de bons poignards de secours. Il sent le sang goutter entre ses doigts. Il retrouve son sourire, calme et serein. Il ne pourra éviter aucune flèche, il se sait. Il ne peut pas se libérer de cette étreinte et tirer une flèche pour intercepter celle d’Alycia, il n’aura pas le temps. Alors, il enfonce la flèche toujours plus profondément. Elle ne mourra pas pour si peu. Ils le savent tous les deux.

Leur mort à chacun doit être beaucoup plus spectaculaire. Et elle mourra dans le désespoir le plus total. Tel le cafard qu'elle est.

Il le jure.

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Nahim & Alicya

Today was a Fairy Tale

« Allons, ma très chère, nous savons tous les deux que je ne fais pas peur. Comment un sourire pourrait-il faire peur ? Par contre, ta mine ... Tsss, on dirait une sauvage, il ne manque plus que la bave et j'ai devant moi un tableau d'horreur. » La Scalienne tire la tronche. Parce que sincèrement le sourire qu’il aborde avec tant de fierté est tellement creepy qu’il lui donne envie de vomir. Rien à voir avec celui de l’époque. Elle se fiche bien des provocations posées à son encontre, tant que son air blasé peut le montrer en réalité. Elle le connait par cœur, et se déteste presque de le connaitre autant. Les scènes et les tirades théâtrales en valent rien à ses yeux. Elles ne lui donnent que l’envie de lui planter une flèche dans la tête, ce qu’elle ferait volontiers si elle pouvait accepter l’idée qu’il était perdu à jamais. Alycia n’a jamais été une grande rêveuse ni une grande idéaliste. Mais réapparaitre après cinq ans d’absence, ça foutrait en l’air les idées de n’importe qui. Elle avait fait son putain de deuil et voilà que l’enfoiré est là à foutre la merde. En mémoire de Sunrise, elle ne peut pas laisser faire une telle chose, n’est-ce pas ? Sa flèche qui siffle et érafle sa joue aurait pu se planter dans son crâne. Elle aurait pu le tuer comme ça, aussi facilement. Mais ne serait-ce pas trop facile ? Quoi qu’il fasse de son avenir Nahim ne mérite pas de crever ici. La rédemption ou la souffrance, ce sont les deux seuls choix qu’il lui reste maintenant qu’il a retrouvé le fantôme de son passé. Le pauvre, c’est franchement un destin de merde que d’avoir Aly sur le dos.

Ses menaces sont exposées clairement et l’assassin sait à quoi s’en tenir. Il ne partira pas d’ici tant qu’elle sera en état de le retenir et elle doute fortement qu’il soit fichu de l’arrêter. N’est-ce pas lui, le même garçon faible et à la volonté vacillante, qui n’a pas été capable d’achever une Alycia déjà au seuil de la mort ? L’avoir par surprise la dernière fois n’a pas suffi pour se débarrasser d’elle. Qu’espère-t-il alors aujourd’hui ? « Effectivement … Tu ne me laisses guère le choix. Je suis embêté, perdre mon temps avec toi alors que dehors se produit un festival de toute beauté. » La rouquine avait déjà réduit de moitié la distance entre eux et c’est Nahim qui se charge de l’autre moitié. Il passe sa main derrière son cou et la ramène contre lui. Impassible, elle ne montre pas de surprise ni ne grimace à son contact. Il plante son regard dans le sien et elle fait de même sans ne laisser paraitre aucunes émotions. La dernière fois qu’ils se sont trouvés si proches l’un de l’autres, c’était il y a bien cinq ans en arrière, quand le monde était beau, quand ils étaient assez cons pour s’aimer l’un et l’autre. C’est un souvenir qui la traverse mais qu’elle envoie valser immédiatement ; c’est un passé qui n’a plus lieu d’exister et qui ne doit pas les affecter, ni l’un ni l’autre. Pas lorsque les enjeux sont si importants, pas lorsqu’ils pourraient prendre si aisément la vie de l’autre s’ils le désiraient vraiment.

Juste une seconde le temps se fige. Et l’instant d’après elle tente de se dégager de son emprise, mais Aly n’est une bourrine qu’à distance et sa force physique ne le lui permet pas. « Dis-moi Alycia, ça te fait quoi de savoir qu’il y a une myriade de gens qui meurent dehors ? Pas seulement des soldats, mais aussi des mages. Peut-être même de ta guilde qui sait ? Et tout un tas de civils, ils n’ont pas pu être tous évacués et ils se retrouvent entre deux feux. N’as-tu aucune honte de ne pas vouloir les sauver ? » Elle tique, arrête de se débattre tout de suite. Oh, tu veux jouer à ça ? Son cœur se serre mais elle refuse d’entrer dans son jeu. Elle sait qu’il a raison, des gens meurent et elle n’y peut rien. Mais elle a confiance en ses camarades. Comme elle ils font de leur mieux. Chacun fait de son mieux, et son rôle à elle, dans l’instant présent, c’est de l’arrêter lui.

La seconde suivante, elle sent une douleur vive et brulante dévorer sa peau, démarrant de juste là où la main de Nahim est posée, contre sa nuque. Elle grimace, se mord la lèvre pour ne pas lui faire le plaisir de lui laisser profiter de sa souffrance. « Tu comptes prouver une nouvelle fois ton inutilité à pouvoir sauver des vies Alycia ? » Elle devrait porter sur lui un regard plein de haine et de souffrance. Pourtant, elle laisse sa haine de côté, elle ignore sa souffrance. L’enfoiré lui a déjà fait connaitre bien pire, s’en rend-t-il seulement compte ? Son rire mauvais et la noirceur dans le fond de ses yeux ne font face qu’à un regard emplis de pitié de la part d’Alycia. Se laissant aller au passé, juste une seconde de plus, elle pose une main sur la joue de celui qu’elle aimait, il y a une autre vie. « Tu es tombé si bas, Nahim. » Essayait-il de la faire sortir de ses gonds, de lui faire perdre ses moyens, de l’accabler d’une culpabilité qu’elle n’a pas le droit de ressentir ? Ça aurait marché avec celle qu’elle était, une gamine trop sensible, qui prenait les choses trop à cœur. Aujourd’hui Alycia est une chasseuse, une guerrière. Elle sait prendre du recul. Elle sait garder la tête froide. Sa main glisse le long de la joue de Nahim, comme une caresse perdue, et elle revient prendre sa place le long de son corps. La pitié disparait, seul le sérieux survit dans cet échange de regards malsain. « N’inverse pas les rôles, c’est moi qui te chasserai … Dis-moi, vas-tu me tuer ? Me tirer une flèche ou arrêter cette douleur qui aura raison de toi dans quelques secondes ? Comme tu dois rêver de me tuer ! Je le sens, tu le transpires tellement même. Mais si je meurs, ces questions que tu te poses n’auront jamais de réponses. Alors, ma chère Alycia, que choisis-tu ? Ma mort ou la connaissance ? » En effet, elle tremble, elle souffre. Elle s’en mord la lèvre jusqu’au sang. Mais son état lamentable ne l’a pas empêchée d’avoir pitié de lui. Est-ce que cela n’en dit pas long sur celui des deux qui est le plus à plaindre dans cette histoire ?

Il ne s’arrête pas là et attrape une flèche dans le carquois arroché à sa hanche, profite de la proximité pour la lui planter dans la cuisse. Elle serre les poings, ne montre pas la douleur qui l’a transpercée en même temps que cette flèche qui s’est plantée dans sa chaire. « Me chasser, toi ? » Marmonne-t-elle doucement. « Tu n’en seras jamais capable. » Lâche-t-elle sèchement. Il est si naïf de croire qu’elle doit choisir entre se sauver de cette attaque douloureuse au possible et le frapper lui. Dans le dos de la Lamia deux arcs sont invoqués. L’arc d’annihilation tire une flèche dans son dos, elle frappe le sort de Nahim de plein fouet et en arrête les effets. Malgré sa douleur à la cuisse elle s’accroupie pour que le second arc, son arc élémentaire une nouvelle fois, puisse le frapper de plein fouet. Ce sont trois flèches d’eau qui le frappent de plein fouet. Cette fois, elle n’en diminue pas l’intensité. Si les flèches ne sont pas perçantes, elles le frappent avec une telle violence qu’il est éjecté plus loin en arrière. Car c’était là tout l’objectif, l’éloigner d’elle. Bien que non tranchantes, ces flèches balancées à cette puissance portent des coups puissants et elle aurait aimé, elle le concède, voir l’état de ses hématomes le lendemain.

Elle se redresse, malgré la douleur, malgré sa cuisse douloureuse. Elle ôte la flèche qui y est plantée, et pour stopper temporairement l’hémorragie elle se tire une flèche de glace sur la cuisse. Le contact est douloureux, mais la plaie étant temporairement gelée, elle limite pour le moment la perte de sang. « La mort, pour toi c’est une libération trop rapide, une fin trop douce. » Elle attrape son arc. Malgré la douleur à son épaule, elle tire elle-même, avec une grimace, une nouvelle flèche de foudre, sur lui qui est désormais trempé. L’eau en amplifie l’effet, la souffrance doit être digne de ce que s’il mérite de ressentir. « Tu penses que je veux savoir pourquoi tu as trahi ta guilde ? » C’est une flèche de glace qu’elle tire cette fois sur sa main droite, pour la geler et l’empêcher de recommencer son petit manège sur elle une nouvelle fois. « Pourquoi tu as tellement changé ? Ce qui a bien pu se passer dans ta tête pour que tu foutes en l’air notre vie qui était si belle ? » Oui, j’en crève d’envie. Une nouvelle flèche de glace vient geler sa main gauche. « J’en ai rien à battre de tes états d’âme. Si t’as besoin d’en parler à quelqu’un va te trouver une assistance sociale qui fera semblant d’en avoir quelque chose à foutre. » C’est avec un arc classique, cette fois, qu’elle tire une nouvelle flèche qui vient se planter dans sa cuisse. Œil pour œil… « Je suis pas là pour t’écouter te plaindre de la vie de merde que t’avais à Sunrise.  »

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Nahim & Alicya

Today was a Fairy Tale

« Me chasser, toi ? Tu n’en seras jamais capable. »

Il sourit. Elle ne lâchera pas le morceau. Il adore ça. Elle est là, devant lui, rayonnante de douleur, de colère et elle ne baisse pas le regard. Elle est déterminée à lui faire comprendre qu’elle aura le dessus. Et elle l’aura. Nahim l’admet, il est obligé de lui concéder ce point. Elle qui avait été d’un ennui navrant se révèle enfin. Elle est telle une valkyrie qui descend sur Terre pour juger les hommes de leurs actes. Ça lui plait de la voir ainsi. Il est même admiratif. Alycia refuse d’être une pauvre chose. Elle refuse que le Destin ait raison d’elle. Elle a refusé de se laisser mourir il y a cinq ans, pour la première fois depuis leurs retrouvailles, Nahim aperçoit cette rage de vivre dans ses yeux. Ce bleu si intense, si pur, si beau. Ça lui fait quelque chose au fond de la poitrine, comme une vieille machine qui recommence à fonctionner après des années de hors-service. Complètement rouillée, détruite, dépassée. Mais pourtant, elle marche. Elle fait fi de la physique et de la logique. Nahim se touche le torse, tant ce choc est puissant.

C’est à cet instant qu’Alycia réplique. Elle lui envoie trois flèches d’eau qui vienne le percuter de plein fouet. Malgré la douleur, elle attaque. Elle est comme une bête blessée, elle ne se laissera pas tuer si facilement, elle est même bien plus dangereuse, pleine de sang et de sueur d’avoir lutté contre la maladie. Les poumons de Nahim se vide d’air, c’est vrai. Le coup est violent mais étrangement, il n’a pas mal. Il est le premier surpris. Avec un coup pareil, il devrait avoir quelques cotes fêlées. Mais il ne souffre pas. Trop d’adrénaline ? Il sentira les conséquences plus tard ? Il a l’impression de porter une armure. Mais c’est quoi cette sensation ? Ça le dérange. Son âme et son corps sont en total dissonance. Il sent une chaleur malsaine chauffer son crâne. Il retient de gémir. Ce n’est pas douloureux, mais c’est une sensation très désagréable. Des bourdonnements au niveau des oreilles le rendent presque sourd et sa vue se noircit en quelques millisecondes, il fait un malaise ou quoi ?

Il n’a pas le temps de s’effondrer. Alycia lui envoie une flèche de foudre. Elle se tient debout, tirant elle-même, n’utilisant même pas sa magie. Elle compte l’achever elle-même, Nahim doit l’admettre elle l’a battu à plat de couture. Il s’est fait avoir comme un bleu. Ignorant tout ce qu’il prône d’habitude. Mais une question vient le tarauder. Lui qui aurait pu aisément la tuer, pourquoi ne pas l’avoir fait d’un coup ? Ça aurait réglé ce souci … ça aurait réglé un tas de soucis. Il le sait. Ils vont se retrouver, s’affronter encore jusqu’à ce que l’un d’eux s’effondre de douleur, terrassé par la fatigue et la lassitude. Pourquoi se lancer dans un jeu pareil ? Pour savoir qui aura le dessus sur l’autre ? C’est idiot. C’est un assassin, quand il en aura marre, il finira par décocher la flèche mortelle.

« La mort, pour toi c’est une libération trop rapide, une fin trop douce. »

Elle tire une flèche de foudre qui le fait presque hurler, mais qui détruit ce sentiment de malaise. Il a mal, cette garce a le don de lui faire mal là où il faut. Lui dont l’orgueil vient de subir un revers tellement immense qu’il va devoir réagir. Il sourit, elle le rend dingue. Elle sait appuyer sur les bons boutons pour faire de lui son pantin. Seconde concession, elle le connait parfaitement. Lui, il a oublié comment elle était. Il avait tout oublié d’elle, jusqu’à son sourire. Elle est pour lui un mort revenu à la vie. C’est une étrangère qui est devant lui. Alors pourquoi, bougre d’âne, hésite-t-il ?

« Tu penses que je veux savoir pourquoi tu as trahi ta guilde ? »

Elle tire une flèche de glace dans sa main droite, le bloquant au sol, il ferme les yeux, elle va le planter comme un porc-épic ?

« Pourquoi tu as tellement changé ? Ce qui a bien pu se passer dans ta tête pour que tu foutes en l’air notre vie qui était si belle ? »

Elle lui envoie une flèche dans la main gauche. Nahim soupire, leur vie si belle ? Ça lui fait l’effet d’une claque, non, elle n’était pas belle sa vie à Sunrise, un foutu mensonge qui a réduit Nahim dans le désespoir le plus total. Elle, elle s’en fiche. C’était une princesse aimé de tous. Qu’est-ce qu’elle en sait de sa douleur. L’empathie qui saisissait Nahim pour elle s’envole. Elle lui fait souffler le chaud et le froid.  Il va réussir à chopper froid avec de telles émotions.

« J’en ai rien à battre de tes états d’âme. Si t’as besoin d’en parler à quelqu’un va te trouver une assistance sociale qui fera semblant d’en avoir quelque chose à foutre. Je suis pas là pour t’écouter te plaindre de la vie de merde que t’avais à Sunrise. »

Elle lui tire une flèche dans la cuisse. Nahim soupire une seconde fois, elle manque d’originalité. Mais elle a le dessus. Il refuse de se laisser dominer comme ça. Il ricane intérieurement, parce qu’elle croit qu’il a envie de discuter avec elle ? Elle ne le tuera pas tant qu’elle n’aura pas eu ce qu’elle souhaite, cette vérité qui la consume depuis cinq ans. Cinq ans qu’elle attend de se venger. Il n’a pas accumulé de haine contre elle, elle qui devait être décédée. La rage qui se lit dans ses yeux décuple ses forces, c’est un vecteur impressionnant. Nahim qui a enfermé ses sentiments à quadruple tours il y a si longtemps s’est privé de cet effet dopant. Mais quand cette colère sera retombée, qu’est-ce qu’il restera d’elle ? Une pauvre chose qui ne peut plus avancer ? Obligée d’avoir sa nouvelle dose pour bouger de nouveau.

« Je ne compte pas te parler davantage. Je veux te voir morte. Je veux voir ton corps pourrir. Je veux que les asticots te bouffent et ne laissent rien de ta carcasse. Je veux que tu disparaisses. »

Nahim … s’énerve ? Il semblerait bien. La douleur causée par les flèches n’y est sûrement pas anodine. Il s’arrache les mains du sol, faisant fi de la douleur lui aussi, s’arrachant les flèches une à une. Ignorant son sang coulant sur le parquet, l’abreuvant de ce fluide qui risque de le pénaliser pour la suite du combat. Il se relève. Ne laissant pas transparaitre la douleur qui lui fait vriller les tympans. Il ne compte pas lui laisser l’image d’un homme vaincu. Non, il ne compte pas quitter ce grenier éventré comme un perdant, priant pour sa vie. Il a vu la mort tellement de fois qu’il y ait devenu totalement insensible. C’est devenu une machine qui exécute sans jamais se soucier de demain. Il n’a que faire des conséquences. Il est fait pour tuer, alors se faire tuer … N’est-ce pas un juste retour des choses ? Pour toutes les vies qu’il a enlevées ? Il sourit, il sait qu’une fois de l’autre côté, ce n’est pas le Paradis qui l’attend. Mais qu’importe, il s’en fiche. Il compte la faire souffrir aussi tient.

Il claque des doigts, invoquant Black Mark. Mais ce n’est pas tout, il lui lance des dizaines de sort dessus, tant pis si ça nique sa réserve, elle doit morfler, il veut qu’elle pleurniche dans ses fluides, abandonnant toute décence si chère aux humains. Il lui envoie des miasmes, lèpres, nécroses, tuberculoses, … Il lui faudra une floppée de flèches pour faire sauter toutes les flèches. Il ramasse son arc, ignorant lui aussi la douleur d’avoir autant de trous dans le corps. Putain, ils ressemblent tous les deux à Bob l’éponge.

Il lui tire dessus, une flèche dans l’épaule, dans l’autre cuisse, dans le bras. Elle ne mourra pas. Elle va juste pisser le sang, mais il s’en fout. Elle doit souffrit, il en a marre de la voir debout. Il bande une dernière flèche, qu’il charge un maximum de pouvoir, lui tirant dans la clavicule, la faisant enfin basculer, tombant à terre. C’est un spectacle réjouissant. Il adore.

« Ce serait idiot de finir nos retrouvailles ici, il faut quelque chose de plus magnifique tu ne crois pas ? Ne meurs pas, chère Alycia, que j’ai le plaisir de te tuer en bon et due forme. »

Il la regarde une dernière fois avant de tourner les talons. Il se retient de grimacer, il a tellement mal, c’est horrible, il va passer des jours à se faire soigner. Tout ça contre un seul petit combat. Il sourit, non, pas un petit combat. Un immense combat. Le dernier des survivants de Sunrise, la guilde détruite en moins d’une heure. Il descend les étages, préparant ses flèches, combien de temps ont-ils passé tous les deux ? Une éternité à ne pas en douter. Il fini par déboucher dans la rue, dans un chaos sans nom. Mais quelque chose cloche. Les deux machineries qui subsistent dans son être son en contradiction. La première est puissante et fière tandis que la deuxième est petite et minuscule. Mais quelle est cette dernière ? Quel est son rôle ? Nahim s’interroge. Qu’est-ce qu’Aly a débloqué en lui. Il sourit de nouveau, comme il a hâte de l’affronter de nouveau. Il veut prendre sa revanche, il veut revoir son regard de guerrière. Il veut pouvoir la hanter de nouveau. Il s’engage dans les Ténèbres, disparaissant une fois de plus.

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Nahim & Alicya

Today was a Fairy Tale

Elle ne veut pas que les souvenirs de son ancienne vie remontent à la surface. Pourtant, c’est Nahim qui se tient devant elle et rien que pour ça, elle en est submergée. Toutes les flèches qu’elle lui a envoyé dans la figure calment légèrement sa colère, ce qui l’emmerde profondément parce que c’est sans doute toute cette haine qui bloquait tous ses souvenirs de l’époque. Pour tous ses amis elle devrait lui lancer une dernière flèche, lui planter le crâne et toute cette histoire serait définitivement terminée, laissée derrière elle sans plus qu’aucuns fantômes de son passé puisse venir la hanter. Mais ça semble trop injuste, trop facile pour lui qui s’en est toujours si bien sorti jusque-là. Ou alors, est-ce l’inverse ? Est-ce trop dur pour elle de définitivement refermer ce chapitre de sa vie ? Elle serre les poings. Tirer une dernière flèche serait simple et pourtant elle n’en fait rien. Pourtant dans sa chair elle ressent le désir de venger Luther, Taylor et tous les autres. Elle a comme un flash qui ne dure guère plus d’une seconde, de l’équipe qu’ils formaient à l’époque. Et l’image se volatilise, elle l’envoi valser au loin. « Je ne compte pas te parler davantage. Je veux te voir morte. Je veux voir ton corps pourrir. Je veux que les asticots te bouffent et ne laissent rien de ta carcasse. Je veux que tu disparaisses. » Sans doute n’ont-ils jamais été autant sur la même longueur d’onde, même par le passé.

Jamais elle n’avait vu Nahim s’énerver de la sorte. Elle aurait pu le dire à la seconde même où leurs regards s’étaient croisés dans la cité un peu plus tôt, elle l’avait compris tout de suite, il n’était plus le même. Celui qu’elle avait connu il y a cinq ans ne s’était jamais énervé de la sorte, et ne se serait jamais relevé d’une salve d’attaques comme celles qu’Alycia venait de lui foutre dans la tronche. Aujourd’hui, il arrache les flèches qu’elle lui a balancé une à une et se relève, couvert de sang. Elle peut au moins lui reconnaitre ça, il possède une force et une détermination qui lui faisaient grandement défaut, à l’époque. Elle aurait pu être admirative, s’il n’avait pas décidé de détruire sa vie, s’il n’avait pas décidé de partir de l’autre côté et d’être celui qui attaque lorsqu’elle est celle qui tente de protéger. Il est si proche d’elle et pourtant, désormais, un monde les sépare. Elle le déteste. Il la dégoute. Et pourtant…Il y a encore autre chose sur lequel elle n’arrive pas à mettre le doigt. Elle envoi valser au loin cette incompréhension qui n’a pas d’importance.  Il est comme elle, couvert de sang et pourtant encore debout. Elle le sait, que les représailles seront violentes. Elle le voit à la haine qui brûle dans ses yeux.

Il claque des doigts, et elle sent immédiatement l’effet de ses sorts sur son être. Elle se sent mal, oppressée, sa respiration devient difficile…Elle a envie de s’écrouler mais elle tient bon parce qu’elle ne veut pas lui faire le plaisir d’assister à un tel spectacle. De plus…Sa perception des choses est peut-être faussée, ou peut-être était-elle simplement moins résistante à l’époque, mais elle a le sentiment que son mal être n’égale pas celui qu’elle avait ressenti il y a cinq ans…Peut-être que le contexte n’y est pas totalement étranger non plus. Elle a de la difficulté à invoquer son arc d’annihilation et à tirer. Les flèches fusent et crament une partie de sa réserve d’énergie avant qu’elle recommence à respirer normalement et qu’elle se sente bien moins oppressée. Cela laisse largement le temps à Nahim de ramasser son arc et de lui tirer dessus. Les trois flèches qu’il lui balancent se plantent dans son corps, elle étouffe son cri de douleur en se mordant la lèvre, jusqu’au sang, simplement pour ne pas lui faire ce plaisir. Elle a l’impression que la douleur s’étend dans tout son corps, sa tête lui tourne et elle ne sait franchement pas par quel miracle sa volonté lui permet de ne pas encore s’écrouler. Elle est couverte de sang, elle souffre, mais elle le regarde encore dans les yeux avec rage et détermination lorsqu’il lui tire une dernière flèche dessus. Cette fois, elle bascule en arrière et fini à terre. Elle na plus la force d’encaisser et de tenir debout. « Ce serait idiot de finir nos retrouvailles ici, il faut quelque chose de plus magnifique tu ne crois pas ? Ne meurs pas, chère Alycia, que j’ai le plaisir de te tuer en bon et due forme. »

Elle se redresse en position assise, grimaçant de douleur. Leurs regards se croisent une fraction de seconde avant que l’assassin de Sunrise tourne les talons pour disparaitre de sa vue. Une à une, malgré la douleur, elle brise les flèches pour ne laisser que la pointe dans son corps. L’idée de ne pas s’en débarrasser ne l’enchante pas, mais elle réalise bien que les flèches ont au moins l’utilité de l’empêcher de se vider de son sang. Elles couvrent un tant soit peu les plaies et elle a pas franchement envie de perdre plus de sang avant d’avoir croisé Shelia ou une autre mage de soin. Elle reste juste là quelques secondes, sans bouger. Mentalement, elle compte le nombre de fois où elle aurait pu le tuer d’une flèche…Et le nombre de fois où il aurait pu faire de même. Pourtant, aucun des deux n’est allé jusque-là, malgré une haine clairement partagée. Cette fois, elle se laisse envahir par ses vieux souvenir, elle n’a plus la force de les ignorer. Elle grimace, passe une main sur son visage. « Putain, mais qu’est-ce qui m’a pris ? » Elle aurait juste dû viser sa tête lors de sa première attaque, alors qu’il ne l’avait pas encore repérée. Tout aurait été terminé rapidement, il n’y aurait plus eu de retour en arrière possible. Sa guilde aurait enfin été vengée, et il n’aurait plus pu faire de mal à qui que ce soit. Entre la haine et le dégout, il y a autre chose. Elle arrive pas à mettre le doigt dessus et elle a pas franchement envie de savoir, dans le fond. Elle se redresse, invoque son familier près d’elle et c’est lui qui se charge de retrouver pour elle une mage capable de soigner ses blessures, juste assez pour qu’elle retourne dans les hauteurs de la ville pour couvrir ses alliés. Elle n’a quasiment plus de magie alors elle se contente de flèches classiques, n’utilise même plus l’œil du chasseur. Alycia, il aurait fallu la tuer où la faire tomber inconsciente pour l’arrêter. Elle continu de défendre la ville jusqu’à la retraite des ennemis. Ce n’est qu’après que son corps la lâche et qu’elle s’écroule.

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