Ft. Rui mon alter égo de poisse

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Elle s’était affalée sur le comptoir en constatant que Natsu n’était pas encore revenu de sa mission et oublia l’idée de partir à l’aventure avec lui aujourd’hui. Poussant un long soupire, elle commanda une boisson chaude à Mira. C’est elle qui, en mettant devant elle sa boisson chaude, avait poser une mission sur le comptoir juste devant les yeux de la blonde. Observatrice, elle avait dû constater que la constellationniste attendait avec impatience la fin de la mission de Natsu car elle lui proposa de se charger de celle-ci en attendant son retour. En lisant la mission, qui n’était ni plus ni moins de garder un enfant pendant deux jours, Lucy posa un regard septique sur elle. « Je ne suis pas sûre, Mira… » Elle n’était pas vraiment persuadée qu’elle serait capable de s’occuper correctement d’un enfant, encore moins durant deux jours entiers. Mais finalement les arguments de Mira vinrent à bout de son hésitation. Comme elle le disait si bien, il y avait encore beaucoup à faire pour que la guilde retrouve sa réputation d’antan, et chaque mission prise, aussi simple puisse-t-elle paraitre, y contribuerait.

Ainsi s’était-elle rendue à Louen pour se rendre à temps au lieu de rendez-vous. C’était sans compter sa poisse naturelle qui avait fait que l’appareil avait dû rester quelques heures en maintenance. Elle leur aurait bien proposé son aide, mais la mécanique n’était pas son fort et rien que les regarder faire lui fila un mal de crâne abominable. Malgré la marge d’erreur calculée, c’est avec du retard qu’elle débarqua à Louen. D’un pas pressé, elle traversait les rues pour se rendre dans la zone résidentielle, et atteindre enfin l’adresse mentionnée sur la mission -fort heureusement pour elle, elle avait un esprit capable de compenser ses lacunes en termes d’orientation lorsque c’était nécessaire. Elle lâche un profond soupire lorsqu’elle arrive enfin devant la porte des jeunes parents qui doivent partir en voyage d’affaires ; elle n’aime pas être en retard.

Lorsqu’elle frappe à la porte, c’est une jeune femme à la chevelure rose qui vient lui ouvrir, bébé dans les bras. Bien qu’elle semble jeune, Lucy pense tout naturellement qu’il s’agit de la mère de l’enfant -certaines ont des enfants jeunes, Lulu ne juge personne- et elle lui adresse un petit sourire gêné. « Bonjour…Je suis désolée pour le retard, le transport est tombé en panne sur le chemin… Je suis Lucy. » Elle lui fait un petit signe de la main. Il aurait sans doute été plus adéquat de lui serrer la main, mais la présence du bébé rend cet échange compliqué. « J’espère que je n’ai pas trop retardé votre départ ? » demande-t-elle d’un ton désolé. « Ce petit bonhomme doit être Léo ? » Elle se penche vers le bébé et lui sourit. Il ne se met pas à hurler ce qui semble être un bon premier contact avec lui. Elle tend les bras vers lui, afin que la jeune femme la laisse le prendre, et elle prend le petit Léo dans ses bras. « Est-ce que vous avez des recommandations particulières ? »

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A voir la jeune femme ainsi, avec ce petit bébé dans les bras, la mage était persuadée qu’il s’agissait de sa mère, jusqu’à ce qu’elle lui explique le malentendu qui lui était tombé dessus en même temps qu’on lui avait laissé le bébé dans les bras…Drôle d’histoire. Lucy n’avait aucune idée de ce que ça pouvait bien être, d’être mère, mais elle était persuadée qu’elle ne pourrait pas laisser ainsi son enfant dans les bras de quelqu’un sans s’assurer en premier lieu de son identité. Une chance qu’elle semblait être femme de confiance et la preuve en était, elle semblait s’occuper parfaitement bien du bébé jusque là. C’est du moins la sensation que l’on peut en avoir à voir sa bouille amusée. S’il ne pleure pas, c’est que tout va bien, non ? Elle lui adresse un petit sourire désolé pour l’avoir prise pour la mère de l’enfant -bon d’accord elle semblait jeune pour déjà être mère mais cela ne veut rien dire- et passe la porte lorsqu’elle l’invite à entrer.

La blonde referme derrière elle et prend la main tendue avec un sourire alors que les présentations se font. « Enchantée Rui, je suis Lucy, mais il semblerait que tu me connais déjà ? » Elle savait bien que Fairy Tail avait une certaine réputation…Pourtant il ne lui semblait pas faire partie des mages les plus connus de la guilde -ne fait-elle pas pâle figure à côté de Natsu ou d’Ezra ? Peut-être que leur disparition et leur réapparition avait fait plus de bruit qu’ils ne l’auraient cru, finalement. Pourtant, le monde avait changé, entre leur disparition et leur réapparition.

C’est un peu un soulagement, elle doit le reconnaitre, lorsque Rui lui demande si elle peut rester pour s’occuper de Leo avec elle. Elles ne savent pas dans quoi elles s’embarquent. Lucy n’est pas très douée avec les enfants, et elle se sentirait rassurée et plus en confiance que quelqu’un soit avec elle. « Ca ne me dérange pas du tout, ça me fait même plaisir ! On ne sera pas trop de deux pour s’occuper de lui ! » Surtout vu l’inexpérience en la matière de la blonde. Elle adresse un sourire à la rose et c’est à cet instant que les problèmes commencent. Confortablement installé dans son porte bébé, Léo se met soudainement à pleurer comme si sa vie était en danger. Ce n’est pas si éloigné de la réalité puisque, lorsqu’elle tourne la tête, elle réalise qu’il n’a plus son doudou entre les mains. « Ne pleure pas Léo, on va le retrouver, ton doudou ! » Adresse calmement la blonde au bébé avec un sourire. Mais après cinq bonnes minutes de recherches infructueuses, elle prend le bébé dans ses bras pour tenter de le calmer. « Ce doudou n’a quand même pas pu s’envoler… » Soupire la blonde. Elle a recherché dans la zone autour de laquelle il se trouvait. Comment un objet aussi important pouvait disparaitre aussi vite ? Elle pose un regard suppliant sur Rui qui veut tout dire. Pitié dis moi que tu l’as trouvé.

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Chercher le doudou dans toute la pièce, dans tous les recoins de la maison n’avait mené à rien et la blonde avait posé un regard plein d’espoir sur sa compagne d’infortune qui ne semblait pas avoir eu plus de chance qu’elle. Et le fait qu’elles ne l’aient per retrouvé, ça, Leo n’était pas près de laisser passer ! Il hurlait toujours et l’effet de saturation donnait presque à la blonde l’impression qu’il hurlait un peu plus fort à chaque instant. Alors que non. Il avait beau être petit, il avait une énergie débordante. Et si elle en croyait le peu qu’elle savait sur les enfants, il ne se calmerait pas avant que l’on ait retrouvé son bien le plus précieux, le centre de son univers. L’ennui, c’est qu’il demeurait introuvable et la situation était si désespérée qu’elle était sur le point de faire appel à son fidèle Pyxis pour l’aider à retrouver le trésor perdu. C’était avant que Rui lui fasse une fausse joie. « LE DOUDOU ! » Lucy se tourne vers elle, regard brillant d’admiration. « Tu l’as retrouvé ? » Demande-t-elle, pleine d’espoir. Elle avait retrouvé son emplacement oui, mais de là à dire qu’elle avait retrouvé le doudou…C’était beaucoup dire. Elle suit le doigt pointé de Rui du regard… Et se décompose. Comment diable le doudou avait-il pu se retrouver sur une charrette à l’extérieur de la maison ? Explication mathématique simple : Rui + Lucy = Toutes les poisses au monde deviennent possibles Et cette fois c’est une certitude, le bébé se mets à hurler plus fort tandis que la rose plaque ses mains sur sa bouche. « Désolée Léo. Le doudou est sur une charrette ! Il faut qu'on le rattrape ! » Lucy acquiesce et voilà que les deux jeunes femmes se préparent pour sortir.

Rui enfile un porte bébé sur son dos, et Lucy y glisse Léo, toujours en train de hurler à la mort. Est-ce que c’est utopiste d’espérer qu’après tout ça, au moins, il ne devrait pas avoir de difficultés à s’endormir pour sa sieste ? Ça, c’était une question à se poser quand le doudou serait de nouveau sain et sauf…Opération sauvetage de doudou lancée ! Elles sortent toutes les deux et se mettent à courir dans la direction qu’avait prise la charrette, perdue de vue pendant qu’elles étaient en train de se préparer. S’il était déjà compliqué de la retrouver, voilà que les choses le devaient encore plus alors qu’elles arrivaient en plein milieu du marché de la ville. Les commerçants étaient nombreux, et il y avait beaucoup de monde dans les rues et dans les diverses allées. Comme si la situation n’était pas jusqu’alors assez compliquée. « Est-ce que tu la vois ? » Lucy a beau tourner la tête dans toutes les directions, et se mettre sur la pointe des pieds comme si elle allait mieux y voir en gagnant quelques petits centimètres, elle ne voit pas la fameuse charrette poursuivie depuis la maison de Léo. « Non… » Souffle-t-elle finalement, un peu dépitée, après avoir regardé dans tous les sens une dernière fois. Quelle poisse…

Elles continuent ainsi leur avancée dans les rues du marché, demandant à quelques passants s’ils n’avaient pas vu la fameuse charrette passer. Ils ne reçoivent que des réponses négatives, pourtant… « Une charrette au milieu de tous ces gens ça ne passe pas inaperçu quand même ! » Pour cause, avec une charrette aussi grosse dans des rues si bondées, les passants devaient forcément se décaler pour lui laisser la place de passer. Entre le manque d’aide, et les cris de Léo qui leur vaut des regards clairement emplis de jugement, Lucy commence à perdre patience. Aux grands maux les grands remèdes, elle s’éloigne un peu de la foule et attrape la clé de son fameux esprit de la boussole, allié indispensable sans lequel elle ne serait pas comment elle pourrait s’en sortir au quotidien. Pyxis apparait à ses côtés et elle s’accroupi près de lui avec un sourire. « Dis...Peux-tu nous aider à retrouver le doudou de Léo ? » La constellationniste et l’esprit tournent la tête vers l’enfant en larmes au même moment, et la boussole de Pyxis commence à s’agiter sur sa tête. L’esprit ouvre la marche. Mais s’il est capable de dire dans quelle direction se trouve le doudou…Il n’a pas de notions des routes et les deux jeunes femmes se retrouvent finalement devant une rue dont le passage est fermé les jours de marché…La blonde soupire. « Tentons de trouver une autre rue pour aller dans cette direction ! » Propose-t-elle. Les cris du bébé et les mauvaises surprises à répétition commencent déjà à avoir raison de son courage.

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Est-ce que garder un enfant n’aurait pas dû être une quête facile ? Agaçante, peut-être épuisante à la fois psychologiquement et mentalement…Mais relativement facile ? Heureusement que la blonde n’était pas seule, parce qu’il n’avait guère fallu plus de quelques minutes à garder l’enfant que cette histoire était déjà partie dans tous les sens. Perdre un doudou, bien évidemment, cela arrivait parfois et c’était même le cauchemar de tout parent qui se respecte. Cependant, les doudous ne sont habituellement jamais loin car la seule personne apte à les perdre sont les bébés eux-mêmes…Qui ne se déplacent que très peu. Parfois, la vie vous met devant des mystères inexplicables, même dans un monde où la magie est monnaie courante. A quel moment ce doudou avait-il pu se retrouver sur une charrette à l’extérieur. L’espace d’un instant, juste avant de sortir, Lucy s’était passé la question en boucle dans sa tête. Elle avait regardé l’enfant l’air suspicieux alors qu’il continuait de pleurer à chaudes larmes. La seule explication un tant soit peu convenable qui lui venait en tête, c’était que ce gamin était un mage et qu’il commençait à se découvrir une mage de téléportation d’objet de façon un peu précoce…Elle espérait sincèrement avoir tort là-dessus et s’en remettre à l’inexplicable poisse toute puissante, parce que si c’était vraiment ça Rui et elle étaient dans la merde pour cette mission. Et même sans ça, elle étaient dans la merde parce qu’elles étaient le combo de poisse ultime du forum.

Ainsi avaient-elles terminé à poursuivre cette charrette jusqu’à un marché où il aurait été impossible qu’elle circule vu le monde qui y trainait…Et c’était surtout invraisemblable que personne ne l’avait vu passé ou était capable de leur dire quelle direction elle avait prise. A croire qu’elle était devenue invisible, ou que le sort s’acharnait sur les deux jeunes femmes ! Sans oublier que le bébé continuait de hurler, ce qui allait finir par les rendre sourdes, mais ce qui faisait aussi qu’elles étaient le centre de l’attention. La curiosité poussait la foule à naturellement tourner leurs regards vers le bébé qui hurle…encore un peu et y’a un mec qui va appeler la protection de l’enfance. La situation était tellement désespérée que la blonde avait du faire appel à l’esprit de la boussole pour l’aider à retrouver cette maudite charrette qui semblait avoir disparut de la circulation. Tout fier de voir que Rui le regardait avec admiration, il leur montra fièrement la direction à prendre pour retrouver le doudou perdu et tant convoité. Mais comme rien ne semblait vouloir aller dans leur sens aujourd’hui…Elles finirent par tomber sur une rue fermée à cause de la présence du marché, et forcées de faire demi-tour pour trouver un autre chemin. Cette idée fut proche de déprimer le petit esprit qui s’était alors senti inutile. Fort heureusement, Rui lui remonta le moral et lui redonna de l’aplomb en une seule phrase. « Il est trop mignon ton esprit Lu-chan ! » Malgré les hurlements du bébé, l’esprit avait très bien entendu les paroles de la rosée. Susceptible au possible, à l’inverse il était heureux d’un rien et ce petit compliment lui alla droit au cœur. Il continua sa marche encore plus fièrement qu’auparavant tandis que Lucy l’observait avec un petit sourire. « Je crois que ton compliment lui va droit au cœur. » Souffle-t-elle à Rui. « Honnêtement, je ne sais pas ce que je ferais sans lui ! » Elle serait perdue au milieu d’une forêt lugubre, peut-être.

A peine quelques mètres plus loin, elles tombent sur une intersection dont l’une des routes semble allée dans la direction voulue. Rui ouvrit la marche d’un pas décidé, pendant que le bébé, peut-être fatigué de hurler à longueur de temps, commence à se calmer. Jusqu’à ce qu’un pot de fleur tombe et vienne s’écraser juste à côté d’eux. Il se remet à hurler, Rui tourne la tête et il n’en faut pas plus pour qu’elle butte, perde l’équilibre et finisse étalée de tout son long sur le sol. Léo, qui hurlait jusque-là, semble enfin trouver la situation drôle et éclate de rire. Lucy se précipite vers elle. « Rui ! Ça va ? » Toujours sur le sol, elle pointe une direction du doigt. « Une charrette par-là ! c’est peut-être là notre !! » Lucy lui tend sa main pour l’aider à se redresser et le petit groupe (Rui, Lucy, un bébé et un pingouin-hibou-boussole, best groupe ever) se précipite dans la direction donnée par Rui. « Attendez !! » Hurle la blonde à l’attention du mec qui fait avancer lentement sa charrette -à se demander comment il a pu prendre tant d’avance sur elles mais on peut mettre ça sur la magie de leur poisse aussi, on n’est plus à ça près. Il tourne la tête vers le groupe et ne cache même as la grimace qu’il fait. Il ne s’arrête pas mais il ralenti un peu, ce qui permet aux demoiselles et à Pyxis de le rattraper. Se hissant sur la pointe des pieds, Lucy récupère le doudou et le brandis en l’air dans un signe de victoire ultime pendant que le type qui s’en tape royal reprend son chemin. « Je l’ai !! Tient, Léo ! » Elle tend le doudou au bébé qui cesse enfin ses hurlements. Mieux encore, il semble fatigué de ces recherches (ou plutôt d’avoir hurlé tout du long). Elle remercie Pyxis pour son aide inestimable avant que la porte se referme et qu’il disparaisse. « Quelle aventure ! » Souffle la blonde. « On rentre ? » Demande-t-elle à Rui avec un doux sourire. « Il faudrait s’occuper de tes éraflures ! » Ca n’avait pas l’air d’être grand-chose mais il fallait au moins désinfecter pour éviter tout problème à venir !

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Si cette situation n’avait véritablement aucun sens, elles étaient loin de se douter qu’elles n’étaient pas au bout de leur surprise. Avec un peu de chance dans leur malheur, la chute de Rui lui avait permis de localiser la charrette qui s’était fait la malle avec le précieux doudou. L’aidant à se relever, elles s’élancent alors toutes deux à sa poursuite. Malgré les appels de la blonde, le type refuse de s’arrêter. Au mieux, il ralenti, mais s’est suffisant pour qu’elle puisse attraper fièrement le doudou. Elle n’a sans doute jamais été aussi heureuse de sa vie de récupérer un morceau de tissu aussi vieux et aussi odorant…Elle le remet dans les bras du bébé. Le petit Leo, lui, ne semble pas gêné par l’odeur qui émane de l’objet au centre de sa vie. Au contraire même, il semble absolument ravi de l’avoir récupérer et cela leur vaut au moins un peu de calme, ce qui semble être un véritable luxe lorsqu’on s’occupe d’un enfant de cet âge-là. Elle avait eu bien assez d’émotions fortes pour la journée et elle devait bien reconnaitre que l’idée de rentrer, avec l’espoir de mettre le bébé à la sieste pour qu’elles puissent elles-mêmes se reposer un peu, était attrayante. Elle lui avait donc proposer de rentrer, elles en profiteraient d’ailleurs pour s’occuper des éraflures que Rui s’était faites en tombant ! « Avec plaisir ! Je sais pas combien de temps je vais tenir avec cette odeur ! » Bien d’accord avec elle, Lucy lui adresse un large sourire. « Si la mission était plus longue, je crois que je me serais risquée à le laver, même si ça sous-entend des heures de pleurs en son absence ! » Elle peinait à croire que les parents n’avaient jamais vraiment voulu laver…Ce truc. Comment on pouvait laisser son enfant mâchouiller un truc aussi dégueulasse ? Ce truc était sans doute en train de développer des bactéries de toute sorte.

Comme elles sont toutes les deux d’accord, elles reprennent la direction de la maison, en profitant enfin d’un peu de calme. Le doudou retrouvé, le petit est d’un coup beaucoup plus calme et sans doute la fatigue est-elle en train de lui tomber dessus comme un coup de massue. L’idée de le mettre à la sieste est plaisante…il n’y a pas que lui que ça va reposer, sans l’ombre d’un doute ! Qui aurait cru que c’était si difficile de s’occuper d’un bébé ? Bon en vérité c’est sans doute beaucoup plus simple quand on s’appelle pas Rui et Lucy… Elle rêve déjà de se poser simplement dans le canapé et de profiter du silence pendant les heures de sieste lorsque la main d’un MJ sadique décide qu’il en sera autrement. Elles n’avaient fait que quelques mètres à peine lorsqu’un groupe de soldats vint à leur rencontre, leur annonçant qu’ils allaient les emmener au poste et qu’ils devaient récupérer le bébé…Il semblerait qu’elles étaient suspectées d’avoir enlevé l’enfant ! La surprise de la blonde se lisait alors sans mal sur son visage. Enlever un enfant ? Mais qui diable pourrait être capable de faire une chose pareille ? Enfin…il était vrai qu’avec toutes ces choses qui se passaient actuellement, mieux valait être trop prudent que pas assez. On ne savait jamais vraiment de quoi pouvaient être capables les guildes noires. « Mais on l’a pas enlevé ! On est ses babysitters, son doudou avait disparu, on est venu le chercher ! » Elle ne donna aucuns détails supplémentaires et mieux valait ne pas le faire de toute façon. Elle-même, qui avait vécu l’histoire, avait encore du mal à concevoir comment les choses avaient pu se dérouler de cette façon…

C’était déjà bien difficile de croire qu’elles s’étaient retrouvées au marché pour retrouver le doudou perdu. D’ailleurs, les officiers n’en crurent pas un mot. « C’est la vérité ! » La blonde fouille dans ses poches mais, bien entendu, elle n’a pas son ordre de mission sur elle. Elle a dû le laisser dans la grande maison lorsqu’elles étaient parties dans la précipitation pour rattraper cette maudite charrette. Elle tenta cependant tout de même d’argumenter en montrant la marque de Fairy Tail sur sa main. Si la guilde n’avait pas récupéré sa popularité de l’époque, elle gardait cependant une bonne réputation même dans ce nouveau monde. Malgré tout, les hommes, qu’ils soient têtus ou qu’ils ne veuillent seulement pas prendre de risques, semblaient croire que cela ne voulait rien dire et qu’elle pouvait simplement être en train de se faire passer pour l’un de ses membres. Elle lâche un profond soupire. Si elle leur remet le bébé, ils vont appeler les parents, qui vont devoir revenir et la quête sera un échec. Ce n’est pas tant pour la récompense que ça l’embête…Elle ne veut pas mettre ses clients dans l’embarras.

Sur le moment, elle a l’horrible idée de se demander ce que ferait Natsu…Et d’agir exactement comme la plupart des membres de Fairy Tail l’aurait fait. « Qu’est-ce qui se passe là-bas ? » Demande-t-elle en désignant un point vague derrière les officiers. C’est la plus vieille astuce du monde et pourtant elle fonctionne toujours aussi bien…Les gardes se retournent, et interrogent la blonde sur ce dont elle parle…Mais dans le vide. Le temps qu’ils se tournent de nouveau vers les deux jeunes femmes, Lucy a déjà eu le temps d’attraper la main de son amie et de la trainer dans une autre ruelle, hors de leur vue. « Mes clients ont dû s’absenter pour leur travail…je ne voudrais pas les mettre dans l’embarras. » Explique-t-elle à Rui. « Désolée pour ça. » Heureusement que le doudou est là, cela empêche Leo de hurler et ainsi elles peuvent, en passant par les petites rues et en faisant attention à ne pas être vues, rentrer tranquillement à la maison. Ce qu’elle rêve de mettre le bébé à la sieste pour se reposer un peu !

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L’opération doudou, qui aurait pu être considérée comme une mission à elle toute seule au vu de son incroyable difficulté, est un franc succès. Après avoir poursuivi cette charrette de façon improbable dans les rues du marché, ça y est, il était de nouveau entre leurs mains ! Rendu à son propriétaire miniature, malgré l’odeur Lucy était bien contente d’en avoir fini avec cette histoire. Au moins, il avait le mérite de calmer le bébé, ce qui valait bien la peine de supporter l’odeur du tissu mâchouillé, qui a trainé partout et qui n’a jamais été lavé. Si la mission avait duré plus de deux jours, elle se serait cependant risquée à le laver pour ne pas avoir cette odeur dans le nez tous les jours, remarque qu’elle partagea à Rui. « Bonne idée ! Mais je crois que les enfants aiment pas qu’on lave leurs doudous. » Lucy hoche la tête. La rosée a raison et cela ne lui fait qu’apprécier encore plus le fait que les parents rentrent demain. Quelques heures à peine avec un gamin et elle est déjà épuisée. Elle ne sait vraiment pas comment les parents font pour faire ça à temps plein, en plus d’avoir leur propre vie à gérer à côté !

Se faire arrêter en chemin par des membres de l’autorité qui pensaient qu’elles avaient enlevé le bébé ne faisait que rajouter à l’épuisement de la blonde. Elles tentèrent de se justifier, mais ils ne voulaient rien savoir. Qu’on leur explique dans la mesure du raisonnable ce qui s’était passé avait l’air d’être, à leurs yeux, nu beau tissu de mensonge pour s’en tirer comme des fleurs après un kidnapping. En d’autre circonstances, elle n’aurait pas eu de mal à leur remettre le bébé, après tout, elle faisait confiance aux soldats qui garantissaient chaque jour la sécurité de chacun. Mais elle ne voulait pas mettre ses clients dans l’embarras et elle eut la mauvaise idée de se demander ce que Natsu aurait fait dans ce genre de situation. Honnêtement, elle n’aurait jamais cru que la ruse fonctionnerait si bien. Quand les soldats se retournèrent alors qu’elle montrait un point derrière eux, elle attrape la main de sa collègue gardienne d’enfant pour la trainer plus loin avec elle, sans manquer d’expliquer son geste et de s’excuser d’avoir agit de la sorte. Elle ne voulait pas la mettre dans une mauvaise position, mais elle ne pouvait pas non plus se permettre que l’on dérange ses clients qui semblaient avoir quelque chose de vraiment important à faire à leur travail ce week end. « Ne t’en fais pas, je comprends. On va vite rentrer et on ne sortira plus ! » Lui répond Rui, rassurant Lucy alors qu’elles empruntent de petites ruelles pour échapper aux soldats. « Oui, et on va tout barricader pour s’assurer que plus rien ne disparaisse mystérieusement ! » Plaisante la blonde. La joueuse elle plaisante pas, j’te vois la MJ.

Elles tentent, pour ne pas se faire repérer, de passer par de petites ruelles peu fréquentées. Mais les soldats semblent ne pas être que deux à être envoyés sur cette histoire invraisemblable de bébé. Elles se font remarquer par un nouveau groupe de soldat lorsqu’elles passent d’une ruelle à une autre. Lucy est sur le point de sortir une de ses clés lorsqu’elle voit pour la première fois la magie de Rui, qui pose ses mains au sol et qui semblent en modifier la propriété. Les soldats ont les pieds collés au sol. Elle s’excuse après d’eux avant de repartir. Lucy a des étoiles dans les yeux. « Ta magie est fantastique, Rui ! » Commente-t-elle alors que les deux jeunes femmes repartent dans les rues en direction de la maison de leurs clients. Dans leur malheur, elles avaient la chance que le bébé s’était calmé depuis qu’il avait récupéré son doudou. Epuisé de cette expédition, il dormait tranquillement dans le porte bébé, et Lucy jetait des coups d’œil réguliers pour s’assurer que le doudou était toujours là. Une fois mais pas deux ! Ce doudou était le saint graal, pas question qu’elles le perdent sur le chemin du retour.

« C’est la première fois que je me fais poursuivre par des soldats ! » Lui annonce la rose d’un ton amusé alors qu’elles s’éloignaient peu à peu du centre-ville pour rejoindre les quartiers résidentiels. Lucy a un petit rire un peu gêné. Elle aurait aimé répondre qu’elle aussi, mais la vérité c’est que depuis qu’elle connaissait Natsu, ce genre de choses arrivaient bien plus souvent qu’on ne pouvait le croire…Elle était contente de voir qu’elle prenait les choses à la rigolade. Lucy était bien plus anxieuse que ça la première fois que ça lui était arrivé. Mais bien sûr, elle ignorait qu’elle-même était une soldate et que ça ne lui poserait sans doute pas trop de problèmes quand elle se serait expliquée.

S’éloignant du centre-ville et s’approchant de la maison des parents de Léo, elles avaient inconsciemment ralenti le pas mais sans doute n’auraient-elles pas dû baisser leur garde avant de se retrouver effectivement dans la maison. Face à elles se présentaient un groupe de quatre soldats, et lorsqu’elles se retournèrent elles en virent trois supplémentaires. Elles n’avaient pas d’issus pour fuir. Lucy n’aimait pas trop l’idée d’entraver les forces de l’ordre, mais elle n’avait pas trop le choix. « Je vais bloquer ceux qui sont derrière, je ne peux rien faire pour ceux de devant, sinon on ne pourra plus avancer. Je te laisse ces quatre-là ! » La blonde hoche la tête d’un air entendu. « Merci Rui. » Murmure-t-elle quand la rosée use une nouvelle fois de sa magie, immobilisant de nouveau les soldats en modifiant la propriété du sol derrière elles. « Désolée, mais on est en mission babysitting ! »

Lucy, de son côté, attrape un de ses clés d’or. « Ouvre-toi, porte du Bélier ! Aries ! » « Désolée ! » Marmonne l’esprit à peine apparait-elle à côté de la blonde. « Aries, peux-tu les bloquer dans ta laine le temps que nous puissions passer ? » S’excusant aussi auprès des soldats, Aries les emprisonnes dans des boules de laine rose et confortable, qui leur ôte également toute envie de continuer à les poursuivre. Les deux jeunes femmes peuvent alors reprendre leur course. Lorsqu’elles sont assez loin et qu’elles tournent dans une nouvelle rue, Lucy demande à Aries de faire disparaitre sa laine, ce qu’elle fait immédiatement. Elle referme alors la porte du monde céleste et elle disparait dans la même lumière que dans laquelle elle est apparue. « Aries est l’esprit du Bélier, elle est adorable mais extrêmement timide, et elle s’excuse tout le temps ! » Explique Lucy à la rosée alors qu’elles arrivent enfin dans la rue depuis laquelle elles sont partie pour se lancer dans cette aventure incroyable.

Elle pousse un soupire de soulagement lorsqu’elle passe enfin la clé dans la serrure de la porte. Une fois les deux jeunes femmes à l’intérieur, elle referme derrière elles. « Je vais m’assurer que tout est bien fermé pour qu’on n’ait pas de nouvelles mauvaises surprises ! » Déclare la blonde, d’un air un peu dépité. Elle pose un regard sur le bébé, qui ne s’est pas réveillé malgré leurs péripéties, et qui tient toujours fermement son doudou contre lui. « Tu veux bien aller le mettre dans son lit pendant ce temps-là ? » Lui demande-t-elle. Comme convenu, elle fait bien le tour de la maison pour s’assurer que toutes les portes et toutes les fenêtres sont bien fermées. Comparé à son petit appartement, l’endroit lui semble immense…Mais d’un autre côté, le bébé possède tellement d’affaires qu’il n’aurait pas été possible de tout stocker dans un espace petit comme le sien. Lorsqu’elle a terminé de faire son petit tour de la maison, elle revient dans le salon et se laisse tomber sur le canapé. Un peu de calme, enfin ! Elle en profite, car elle se doute bien que ce calme ne sera que de courte durée…

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Lucy, naïve qu’elle est et ne connaissant pas le sadisme de la MJ, se dit que maintenant qu’elles sont toutes les deux rentrées avec le doudou, le plus dur est passé et se trouve derrière elles. Lorsqu’elles rentrent, elle prend bien soin de verrouiller la porte derrière elles. Plus question d’avoir de mauvaises surprises ! Elle n’a pas idée de combien c’est impossible sachant que le duo de la poisse est réuni pour le meilleur et surtout pour le pire. Une fois qu’elle a fait le tour de la maison pour s’assurer que tout est bien fermé et éviter ainsi, autant que possible, de nouvelles mauvaises surprises, elle s’installe quelques minutes dans le canapé. Avec la pression qui redescend, elle se sent d’un coup vidée de toute son énergie. Non seulement s’occuper d’un enfant n’est pas reposant, mais elle avait dû en plus partir en quête d’un doudou perdu et faire face aux forces de l’ordre qui pensait que le bébé avait été enlevé sur le retour…Et dire que tout ça s’était déroulé en à peine une demi-journée et que les parents ne reviendront que le lendemain ! Elle commence à se dire qu’elle ne se risquera plus jamais à prendre ce genre de quête. Il semblerait que s’occuper d’un enfant ne soit pas une tâche faite pour elle…Qui aurait pu s’imaginer qu’un être aussi petit qu’un bébé pouvait être la source de tant d’ennuis ? C’est triste mais elle est en train de se dire que Natsu est beaucoup plus facile à gérer.

Quelques minutes plus tard, Rui redescend de la chambre avec le lacryma babyphone, elle leva le pouce en arrivant dans le salon face à Lucy. « Il est endormi et au lit ! Mission réussie ! » La blonde aurait presque du mal à croire qu’elles ont enfin un peu de répit (wait for it). Un profond sentiment de soulagement l’envahit. Elle regarde la rosée, elle en a presque des étoiles dans les yeux. « Tu es mon héroïne du jour, Rui ! Je ne sais pas comment j’aurais réussi à gérer tout ça toute seule ! » Comme quoi, dans toute sa poisse de la journée, elle avait eu de la chance que les parents de Léo l’avaient prise pour la babysitter et qu’elle ait décidé de garder le petit avec elle parce qu’elle le trouvait trop mignon (bon elle doit le trouver un peu moins mignon là pour le coup). Ce que la blonde ne réalise pas, c’est que la poisse se serait peut-être moins acharnée sur elle si elle avait été seule, justement. Elle est tellement habituée à ne pas avoir de chance qu’elle ne se rend pas encore compte que sa poisse naturelle est démultipliée en ce moment.

Sa coéquipière de galère se dirigea ensuite vers la cuisine, avant de revenir avec une boite de thé et une boite de café dans les mains. « Tu veux un café ou un thé ? » D’ordinaire, elle n’aurait pas hésité une seule seconde et aurait demandé un thé. Mais elle se dit qu’un café lui serait sans doute plus bénéfique. Le petit faisant actuellement la sieste, il se réveillerait dans quelques heures encore plus énergique que jamais. Elles devaient profiter de ce répit pour se reposer et surtout reprendre des forces avant que la tornade hurlante s’abatte une nouvelle fois sur elles ! « Je veux bien un café, s’il te plait ! » Répond la blonde. Rui disparait dans la cuisine et revient avec deux tasses, dont une qu’elle tend à la constellationniste. Elle ferme les yeux quelques secondes, savourant le calme et ce repos qu’elles avaient bien mérité toutes les deux. Si seulement le reste de la mission pouvait se dérouler ainsi, avec des tasses de café et un bébé calme…Elle sait qu’elle rêve, mais elle se raccroche à ce qu’elle peut pour ne pas désespérer en se disant qu’elle doit encore tenir jusqu’au lendemain.

« Tout devrait aller mieux maintenant ! Je te propose qu’on reste enfermée pendant 48h pour être sûre qu’il n’arrive plus rien ! » Lucy lui adresse un petit sourire amusé mais dans le fond…il n’y a rien de drôle. Ça aurait pu l’être si l’enfant ne leur avait pas fait vivre l’enfer en quelques heures à peine mais…Avec toutes ces péripéties qui leur étaient tombées dessus, l’idée de rester enfermées juste pour être sûres qu’il n’arrive rien était bien plus tentante qu’elle ne semblait l’être de prime abord. Avec un petit sourire, Lucy sirote doucement sa boisson chaude. Habituellement, elle n’aime pas trop le café. Etrangement, celui-ci lui semble avoir un gout meilleur que tous ceux qu’elle avait pu boire jusqu’alors c’est le gout d’une paix éphémère ça. « J’approuve totalement cette proposition ! » Déclare joyeusement la blonde. « Tout ce qui peut nous permettre d’être sûres que tout se passe bien à présent est bon à prendre…Même si ça signifie rester enfermées ! » Elle finit sa tasse, et lorsque la rosée en a terminé avec la sienne également, elle se rend à la cuisine pour aller les laver -la moindre des choses puisque c’est Rui qui s’est chargée de préparer les boissons. Lorsqu’elle revient dans le salon, elle regarde les différents jeux de sociétés entreposés sur une étagère. « Tu penses qu’on peut en trouver un qui se joue à deux, pour s’occuper un peu ? » Lui propose-t-elle avec un large sourire. La naïve ignore encore que l’ombre de la MJ ne les laissera pas en paix longtemps…

Ft. Rui mon alter égo de poisse

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En tant que membre de Fairy Tail et coéquipière de Natsu de surcroit, Lucy était ce genre de personne qui savait apprécier toute la beauté et toute la saveur qu’offrait le calme et le silence lorsqu’il se présentait à elle. Le petit enfin endormi, elle avait pris quelques secondes juste pour profiter de ce calme qui, elle le savait, ne serait que temporaire. La MJ y veille n’est-ce pas ? Toute cette aventure vécue au dehors avait mis les deux jeunes femmes d’accord sur le fait que sortir, c’est bien, mais quand on doit s’occuper d’un bébé finalement, rester à la maison, c’est mieux ! « Oui, on ne reste enfermées que 48h, c’est pas comme si on passait deux mois sans avoir le droit de sortir de chez nous ! » Pas comme les français récemment quoi. Lucy hoche la tête et c’est donc un fait entendu. De toute façon, elles se basaient sur quarante huit heures, mais dans le fond elles resteraient ici bien moins longtemps. La première journée touchait déjà tout doucement à sa fin et les parents du petit Léo seraient de retour le lendemain. Elle n’irait pas jusqu’à dire qu’elles avaient fait le plus dur, parce qu’on ne sait jamais ce que peut nous réserver l’esprit sadique d’une MJ, mais bientôt elles auront au moins déjà rempli la moitié de leur mission. Lucy se raccrochera à cette idée quand les choses redeviendront chaotiques -et elles le redeviendront, elle n’a aucun doute là-dessus.

Comme Rui a pris la peine de leur faire un café à toutes les deux -et elles en ont bien besoin pour survivre à cette journée- il lui semble tout naturel de s’occuper du peu de vaisselle que cela a engendré. Elle se contente de hocher la tête lorsque la rose la remercie. Elles cherchèrent ensuite ensemble un jeu auquel elles pourraient jouer toutes les deux pour passer le temps tandis que l’enfant dormait. Rui fini par en trouver un et les deux jeunes femmes eurent ainsi l’occasion de profiter ensemble d’un moment de détente qui ne dura guère plus de quelques heures qui leur semble bien trop courtes après tous les efforts déjà engagés dans cette mission. C’est un véritable concerto pour estomac en crise existentielle qui se joua dans la maison : d’abord le ventre de Rui cria famine, puis le bébé commença à s’agiter pour réclamer son repas et, enfin, l’estomac de la blonde fit de même, à croire que l’un avait entrainé les deux autres. « Je vais le chercher. » Déclara la rose en se levant. Lucy en profita pour ranger rapidement le jeu à sa place et ainsi éviter que le petit tombe sur un pion ou quoi que ce soit d’autre qu’il pourrait être tenté de mettre dans sa bouche. Avec une MJ un bébé pareil, toutes les précautions sont bonne à prendre, et plutôt deux fois qu’une !

Une fois le salon remis en ordre, elle se dirige vers la cuisine et fouille un peu avant de trouver le Saint-Graal : le petit pot de bouillie pour bébé ! Elle le fait doucement chauffer lorsque Rui redescend avec le bébé. Lucy le prend et le pose sur sa chaise haute. « J’ai trouvé des petits pots, comme ses parents n’ont laissé que ça je suppose qu’il s’en nourrit encore exclusivement ! » …Sans doute. Lucy n’y connait absolument rien bébés, encore moins à leur alimentation. C’était quand même fou que les parents aient laissé Léo à Rui sans vérifier son identité et surtout sans lui donner de consignes ! Ça ne leur facilitait vraiment pas la tâche. Tandis qu’elle récupère le petit pot réchauffé, Rui part en expédition dans le frigo pour trouve de quoi manger pour les deux adultes…Ce qui sembla être un échec critique. « Je vais aller chercher à manger dans un restaurant, tu veux quoi ? » « J’ai tellement faim que je ne ferais pas ma difficile ! Arrête-toi au premiers restaurant que tu trouves et prend moi juste quelque chose de consistant ! » La légende raconte que même quand elle est affamée, cela dit, elle n’arrive pas à la cheville de Natsu quand il a un « petit creux ». La porte se referme sur Rui.

Et l’enfer sur terre commence.

Le chaos est tel qu’elle ne comprend pas comment une si petite chose est capable de mettre un si grand désordre dans l’équilibre du monde (non personne n’exagère ici). Il ne se contente pas de recacher sur la pauvre Lucy ce qu’il a dans la bouche, non. Il s’en donne à cœur joie et plonge ses petites mains dans les pots pour balancer la bouillie un peu partout dans la cuisine. Oui, les pots. Car lorsque le premier a fini davantage contre le mur que dans l’estomac du gamin, Lucy a bien été forcé d’en faire réchauffer un autre. Et ainsi de suite. Les victimes sont au nombre de quatre lorsque Rui rentre pour trouver une Lucy couverte de bouillie pour bébé et une cuisine dévastée. Ce n’est pas le lieu où un bébé a été nourrit, c’est un véritable champs de bataille et Lucy évite une nouvelle giclée de bouillie qui lui en envoyée dessus quand Rui entre dans la pièce. Elle a alors le réflexe miraculeux de se cacher derrière la rose. « Rui !!! » Son ton laisse clairement entendre tout le désespoir dont elle fait preuve en cet instant. « Pitié, aide-moi ! Je crois que la nourriture est plus un jouet qu’un besoin primaire chez lui ! » Elle est fatiguée et à bout de force. Elle en pleurerait presque.

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C’était définitivement la dernière fois qu’elle acceptait ce genre de mission. Elle se sentait actuellement encore plus mal que si elle s’était trouvée sur un champ de bataille, et c’était encore pire depuis qu’elle s’était retrouvée seule ave l’enfant, Rui étant partie chercher à manger pour toutes les deux. Déjà, quel genre de client laissait quelqu’un s’occuper un week-end de son enfant sans lui laisser de quoi manger dans le frigo ou dans les placards ? Cela n’avait pas de sens. Hein la MJ ? Et ensuite…Elle n’avait pas rencontré les parents, mais s’ils n’étaient pas des démons et que tous les enfants étaient comme ça, elle avait eu sa dose à vie. Garder des enfants n’était définitivement pas une tâche pour elle. Elle ne savait d’ailleurs pas comment elle pourrait s’en sortir si Rui n’avait pas décidé de l’aider. D’ailleurs, à bien y réfléchir, la rosée est véritablement son héroïne du jour. Elle se souvient sans mal qu’au début de la journée, elle avait proposé de l’aider parce qu’elle trouvait Léo « trop mignon ». Elle avait sans doute dû revoir son jugement depuis. Et pourtant, elle était encore là. Et, dans son sacro-saint statut d’héroïne, elle revint triomphalement de l’extérieur avec de la nourriture pour elles…Alors que Lucy était au bout de sa vie après avoir tenté de donner à manger au monstre sans succès. « J’ai ramené des pizzas ~ » Et la blonde s’était précipitée vers la voix de la libération (au sens propre comme au figuré) qui, la pauvre, venait de perdre son radieux sourire en découvrant l’état dans lequel le bébé avait mis la cuisine. Prenant les choses en main, elle décida de sauver Lucy de sa détresse, lui tendant les boites à pizza qu’elle attrapa sans même s’en rendre compte. «  Ok, je m’en occupe. Si dans 10 minutes il ne mange toujours pas, commence à manger sans moi, ne m’attends pas ! »

Mais aucune des deux jeunes femmes n’étaient au bout de leur peine cependant. Contemplant son héroïne s’avancer vers les placards pour braver le danger, Lucy entrevoit une nouvelle note d’espoir…Jusqu’à ce que Rui se tourne vers elle, à son tour gagnée par le désespoir. « Il n’y en a plus… » Elle avait l’impression de sentir le sol se dérober sous ses pieds, et ne sut pas par quel miracle elle réussi à tenir encore debout alors qu’elle laissait s’échapper un triste « Oh non… » bien malgré elle. « Il faut que l’une de nous aille chercher de la nourriture ou… » La blonde suit le regard de la rosée qui se dirige vers les pizzas. Cela aurait pu être la meilleure idée au monde si Léo était assez grand pour manger des trucs solides. Malheureusement ce n’était pas le cas et ce n’était, de fait, pas une option qu’elles pouvaient véritablement envisager. Avec les patrouilles au dehors, il était hors de question qu’elles sortent une nouvelle fois toutes les deux avec le bébé…Et la rosée sembla avoir pitié de son dernier tête-à-tête avec Leo, puisqu’elle lui proposa d’affronter le fléau elle-même, cette fois. « Lu-chan. Je vais rester m’occuper de lui et nettoyer un peu, tu peux aller racheter des pots ? » Elle hoche la tête alors que se dessine un air solennel sur son visage. Rui reprend les pizzas de ses mains et ces dernières viennent se poser sur les épaules de sa camarade. Elle la regarde un instant avec un air déterminé. « Soit prudente. » Lui souffle-t-elle. Ce n’est pas parce que c’est la blonde qui sort que c’est elle qui prend le plus de risques dans cette histoire, bien au contraire !

Comme toute la cuisine est catastrophée, elle va déposer l’objet de la convoitise de leurs estomacs dans la salle à manger avant de revenir dans la cuisine. « Prend tout le temps dont tu auras besoin Lu-chan ! Je vais le tenir occuper d’ici là ! Et fait attention, j’ai vu quelques militaires en allant chercher les pizzas, ils continuent de nous chercher, c’est pour ça que c’est mieux qu’on y aille pas ensemble ! » Elle lui adresse un dernier sourire avant de se reconcentrer sur l’enfant. « Je vais essayer de faire vite ! » Histoire de ne pas la laisser seule trop longtemps avec le diable miniaturisé. La blonde tourne les talons et se glisse discrètement dehors. L’avantage, c’est qu’au moins cette fois, elle n’a ni Natsu ni Leo pour ruiner ses chances de se faufiler sans se faire voir. Le trajet est beaucoup plus long que prévu, parce qu’elle prend le temps de faire des détours lorsqu’elle voit un militaire au loin ou lorsqu’elle a un doute. Deux précautions valent mieux qu’une et si Leo crève de faim honnêtement c’est son  problème, il avait qu’à bouffer ses petits pots plutôt que de refaire la peinture de la cuisine avec.

Résultat, elle est si longue à atteindre le magasin qu’elle est persuadée, avec une pointe de dépit, que rien qu’au moment où elle est en train de débattre avec elle-même sur quels petits pots elle devrait prendre, que les pizzas sont déjà froides. Comme elle a déjà perdu assez de temps, elle prend plein de variétés différentes histoire de maximiser les chances de lui faire avaler à bouffer. Elle s’arrête net lorsqu’elle se dirige vers la caisse et qu’elle passe devant le rayon des glaces…Est-ce qu’elle et Rui n’ont pas mérité un petit réconfort après tout ce qui leur est arrivé aujourd’hui ? Bien sûr que si ! Elle en prend donc un pot sans aucun remord et Sting a pas intérêt à venir lui dire qu’elle a grossi s’il veut toujours la pécho après Sel et va payer ses achats (qui seront bien heureusement largement compensés par la prime pour la mission).

Le retour est au moins aussi long que l’aller. Encore une fois elle passe par de petites rues et fait par moment des détours phénoménaux pour être certaine de ne croiser personne et surtout pour être certaine de pas avoir été vu par les militaires qui sont toujours à la cherche de deux jeunes filles et d’un bébé hypothétiquement enlevé. Mais qui voudrait enlever un bébé comme Leo ? C’est avec un immense soupire de soulagement qu’elle passe finalement la porte de la maison, prenant bien soin de la verrouiller derrière elle. « Me revoilà ! J’ai pris plein de petits pots pour être certaine qu’il mange ! » Déclare-t-elle à voix haute en ôtant ses chaussures avant de rejoindre la rosée dans la cuisine. Elle est ébahie par tout ce travail de nettoyage qu’elle a réussi à faire dans la cuisine alors que Lucy était au bord de la dépression lorsqu’elle s’était retrouvée un peu trop longtemps seule avec le bébé. « Woah, Rui ! Tu as réussi à tout nettoyer toute seule aussi vite ? » Demande-t-elle avec des étoiles d’admiration dans les yeux. « Oh, regarde ! » Elle fouille dans le sac pour en sortir le pot de glace avec un large sourire triomphant. « J’ai pris de quoi nous remonter le moral après le repas ! »Lui déclare-t-elle fièrement avant de ranger la glace dans le frigo et de sortir les petits pots pour les disposer sur le plan de travail de la cuisine. « On lui donne à manger, on le recouche, et on prie pour profiter de nouveau d’un peu de calme pour manger en paix ! » L’avantage, c’est que prendre l’air lui a permis de se sentir bien mieux. Elle a retrouvé en elle un peu de courage et d’énergie. Assez pour supporter dignement la fin de cette mission…Du moins elle l’espère.

Ft. Rui mon alter égo de poisse

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Sans nul doute, la mission se serait soldée en un échec cuisant si elle s’était retrouvée seule avec le monstre. Elle aurait forcément dû demander de l’aide à un membre de la guilde…Mais même cette idée semblait foireuse. En effet, elle visualise mal avec qui elle aurait pu faire face à une telle situation. Nul doute qu’avec son équipe habituelle, les choses auraient pu tourner d’une toute autre façon…La maison n’y aurait certainement pas survécu. De toutes les connaissances en dehors de la guilde qu’elle avait, elle n’imaginait pas quelqu’un qui aurait pu être plus efficace que Rui dans cette tâche…Sauf peut-être Yukino, mais Sting était clair sur le fait qu’il ne voulait pas que les tigres s’allient aux fées pour les missions. Oh c’est pas pour être méchant, il a juste peur que Fairy Tail les rattrape trop vite. Lorsqu’elle revint des courses, elle était persuadée qu’elle devrait aider Rui à la tâche, après tout le chantier lui semblait énorme, surtout avec un bébé sur les bras, et elle n’était pas partie si longtemps que ça. Mais non, son regard brillait d’admiration en voyant une cuisine propre comme si elle n’avait pas été le théâtre d’une dure bataille un peu plus tôt. « J’ai l’habitude, j’ai un grand-frère et un petit-frère après tout ! » Lui explique la grande modeste. Ça ne rend Lucy, enfant unique de son état, que plus admirative en réalité.

Décidément, Rui mériterait bien plus que Lucy de manger toutes les glaces du monde. En les sortant fièrement, elle est heureuse et un peu fière de voir le regard de la rose pétiller. « Tu as eu la meilleure idée du monde Lu-chan ! » Elle lui adresse un sourire, même si cela ne les rend pas victorieuses pour autant. Elles doivent après tout encore gérer le monstre, et pour ça, la blonde a un plan d’action qui peut s’avérer payant…Si tant est que tout se passe bien, ce qui n’est pas assuré avec un enfant comme Leo, qui ne serait très certainement pas coopératif. Chauffant un petit pot, Rui reparti en guerre et, l’espace d’un instant, Lucy songea vraiment qu’elle allait réussir à lui donner à manger. Mais ce n’était pas parce qu’il acceptait quelque chose dans sa bouche que ce n’était pas pour le recracher juste après. A force de persévérance cependant, Rui fini par réussir à lui faire avaler son repas du soir, au grand soulagement de la blonde qui avait la sensation d’avoir gagné une bataille plus rude encore que celle qui avait opposé Fairy Tail à Phantom Lord à l’époque. Le bonheur fut tel qu’elle embrassa son front en posant le pot vide sur la table. « Tu vois quand tu veux ! Lu-chan ! On peut faire réchauffer les pizzas ! » « A vos ordres ! » Répond-t-elle sur le ton de la plaisanterie, n’ayant aucune idée que Rui était en fait une militaire. Elle prend les pizzas qu’elle met à réchauffer pendant que Rui réfléchis à la suite du problème Leo. « On va le laisser jouer dans son parc pendant qu’on mange, ça te va ? Comme ça on n’aura pas à monter s’il fait une crise ! » Et les risques de crise lui semblaient élevées, au vu de ce qu’elle connaissait de lui sur les dernières heures. Elle voulait manger, et surtout elle voulait manger en paix ! Aussi elle acquiesce. « Oui, ça me va ! Espérons qu’il reste calme, maintenant qu’il a mangé ! » Bénissons ensemble la non intervention de la MJ qui fera qu’il restera calme parce que, soyons sérieux deux minutes, la pizza c’est sacré. Amen.

Pendant que les pizzas sont à réchauffer, Rui prend donc le petit bébé pas innocent du tout et l’installe dans le parc du salon. Lorsque Lucy revient avec le saint graal chaud, il est assez sage et joue calmement. Ça lui semble si inhabituel qu’elle a le sentiment qu’il garde ses forces pour plus tard. « Soldat Lu-chan, je pense que nous avons gagné la guerre de la nourriture contre l’ennemi Léo ! » « Vous avez été grandiose, mon général ! » Répond la blonde sur le même ton alors qu’elle pose la pizza sur la table basse. Elle s’installe à côté de la rosée qui a déjà pris sa première part, et fait de même. C’est en avalant sa première bouchée qu’elle réalise combien elle avait faim, alors que la gestion de la crise lui en avait fait oublier la faim à tel point qu’elle ne la ressentait plus. Elle sent aussi toute la fatigue retomber d’un coup, maintenant qu’elle se pose enfin et profite d’un peu de calme. Elle regarde le bambin, se disant qu’il est beaucoup plus mignon quand il est sage et calme comme ça ! Est-ce qu’il est aussi infernal que ça avec ses parents ? Si c’est le cas, elle comprend mieux pourquoi ils ont voulu passer par un mage et non pas par une baby sitter classique pour s’occuper de lui. « Qui aurait cru que ça serait si dur de s’occuper d’un enfant ? » Demande-t-elle pour faire la conversation pendant le repas.

Grandes guerrières, elles arrivent à vaincre sans mal la pizza. Mettant les emballages à la poubelle elle leur sert à toutes les deux un grand verre d’eau et boit le sien d’une traite. A force de jouer, le petit Leo semble se fatiguer. « Je vais essayer d’aller le coucher. » Murmure-t-elle à Rui avant de prendre le petit dans ses bras. Elle a déjà bravé le repas, Lucy peut bien tenter de l’endormir ! Elle monte à l’étage avec lui en commençant à le bercer. Lorsqu’il commence à s’agiter un peu, elle craint le pire. Mais, la fatigue aidant (c’est épuisant de hurler et de pleurer) il fini par se calmer et s’endormir. Elle le pose dans son lit et le couvre, avant de prendre le babyphone avec elle pour l’entendre au cas où il se réveillerait. « C’est bon, il dort ! A nous les glaces ! » Déclare-t-elle joyeusement. Elle va récupérer les pots de glace et des cuillères dans la cuisine, qu’elle pose sur la table basse. Mine de rien, elle est épuisée. Elle songe sérieusement à s’enfermer chez elle pour dormir des heures durant lorsqu’elle en aura terminé avec cette mission…Mais elle n’est pas dupe et sait bien qu’avec un meilleur ami comme Natsu, les chances qu’elle puisse vraiment se reposer sont assez faibles.

« On peut peut-être trouver un film intéressant à regarder ? » Propose-t-elle avant d’allumer la lacrymavision. Elle zappe sur quelques chaines avant de trouver un programme qui leur plait à toutes les deux, et devant lequel elles s’attaquent aux glaces. Visiblement, ça c’est une bataille à leur hauteur, puisqu’elles en sortent victorieuses ! Y’a plus qu’à attendre que Sting ou Happy la traite de grosse maintenant. « Dis…Tu sais quand les parents de Leo doivent rentrer ? » N’ayant pas croisé les parents du petit, elle n’avait pas eu le temps d’échanger avec eux, mais peut-être que la rosée, elle, avait eu le temps d’avoir quelques informations avant qu’ils ne partent tous les deux.