Cursed soul : La magie d’Alice lui permet de matérialiser son âme sous forme d’une énergie sombre, de couleur rouge-noire, qu’elle peut manipuler librement. Elle contrôle la forme, l’aspect et l’état qu’elle donne à son âme. Cela peut être aussi bien solide comme une épée, liquide comme de l’eau ou gazeux comme de la brume.

Puisqu’il s’agit d’une émanation de son âme, Alice à besoin de rester en contact avec pour la contrôler efficacement. Par exception, il est aussi possible d’utiliser des attaques à distance mais cela nécessite, soit, un temps de préparation, soit, d’avoir l’émanation de son âme dans son champ visuel. Si elle la perd de vue, la substance disparaît en quelques secondes.

Puisqu'elle se bat directement en utilisant son âme comme arme, l’utilisation de sa magie n’est pas sans conséquence sur Alice. Une utilisation abusive ou prolongée de sa magie lui occasionne des douleurs physiques et la rend plus instable mentalement. Quand elle est dans cet état, son aspect change drastiquement. Ce maléfice est paradoxal puisqu’il augmente considérablement sa force au détriment de son état mental, on peut donc le considérer comme une sorte de “forme ultime.”

Forme maudite "sorcière de la damnation" :

Alice possède une personnalité tout en contraste. En la voyant pour la première fois, on a tendance à imaginer une personne polie et distinguée. Cette première impression résulte souvent du fait que la demoiselle est bien habillée et assez gracieuse dans sa gestuelle. Mais ça c’est quand elle est silencieuse, parce que dès qu’elle ouvre la bouche…c’est une toute autre histoire.

Méprisante et vulgaire, son franc contraste avec sa noblesse apparente. Si elle aime jouer à la princesse, son cruel manque d’éducation se ressent lorsqu’elle s’exprime. Elle n’a pas sa langue dans sa poche et a l'insulte facile lorsqu’elle est contrariée.

Ce côté rustre vient surtout du fait qu’Alice est naturellement méfiante vis-à-vis d’autrui. Elle a tendance à voir le mal partie et est persuadée que, d’une manière ou d’une autre, tout le monde lui en veux ou est hostile à son égard. Ce côté misanthrope de sa personnalité rend difficile le fait de nouer des relations avec autrui qui soient autres qu’innamicales.

Malgré cette misanthropie apparente, Alice est seulement quelqu’un de profondément seule qui serait capable de s’attacher facilement à quiconque arrive à passer outre la barrière de son mauvais caractère. Sous ses airs de dame arrogante et sûre d'elle, Alice est parfois plus proche de la petite fille cherchant désespérant l’approbation d’autrui pour se sentir exister.

S’agissant de ses goûts, la demoiselle est une matérialiste convaincue. Elle aime posséder de belles choses, et c’est particulièrement vrai sur le plan vestimentaire. Robes, vestes, chaussures de luxe, rien n’est trop beau pour Alice. Outre son penchant pour la mode, elle a également le dent sucrée et ne refuserais jamais une petite douceur si l’occasion se présentait.

Chapitre 1 : Née avec une cuillère en bois dans la bouche

Alice est née en X772 dans un petit village de Bosco, à quelques kilomètres à peine de la frontière avec le Royaume de Fiore. Elle était la benjamine d’une fratrie de trois enfants, elle avait deux sœurs jumelles âgées de six ans de plus qu’elle. Il y a cette croyance populaire qui dit que le plus jeune d’une fratrie est souvent chouchouté par rapport à ses aînés, qui peut avoir les mêmes choses qu’eux mais en étant plus jeune, ce genre de chose. Dans le cas d’Alice, on ne peut vraiment dire que c’était le cas. En vérité, c’était même l’exacte opposé.

Les sœurs aînées d’Alice étaient la perfection incarnée aux yeux de leurs parents. Elles avaient une jolie bouille, elles étaient débrouillardes, elles parlaient bien, elles avaient de beaux yeux bleus. En bref, les parents s'enorgueillaient presque d’avoir donné naissance à deux petites princesses. Aussi, quand ils décidèrent de renouveler l’expérience, on aurait pu légitimement s’attendre à ce que la troisième vienne parfaire le tableau…mais ce n’est pas ce qu’il se passa.

Alice n’avait, du moins aux yeux de ses parents, rien pour elle en comparaison de ses aînées. Pour commencer, la jeune fille est née avec un teint plus pâle que la moyenne. Non pas qu’elle soit spécialement maladive ou de faible constitution, mais il suffit de peu pour que les gens les plus médisants en viennent à le penser. Pas non plus de jolies yeux bleus de princesses comme ceux de ses sœurs, mais des yeux gris et froids qui ne brillaient pas du même éclat.

Ce ne sont que des détails insignifiants pour des gens normaux, mais pas pour les parents d’Alice qui, si fiers qu’ils étaient de leurs filles ainées, avaient l’impression d’avoir été blessés dans leur égo en donnant au vilain petit canard.

A partir de ces bases qui, disons le, sont loins d’êtres saines, l’enfance d’Alice fut tout sauf heureuse. Délaissée par ses parents, son éducation fut négligée au profit de celles de ses sœurs ainées. A défaut d’une véritable éducation pour la plus jeune, celle-ci était reléguée aux corvées et tâches ménagères diverses. Là encore, cela ne lui permit pas de gagner les faveurs des ses parents. Manque de chance, ou cruelle ironie, Alice était du genre maladroite. Les fois où, par mégarde, elle cassa un objet ou de la vaisselle n’étaient pas rares. S’en suivait punition et remontée de bretelles par ses parents et moqueries par ses sœurs. Ces dernières n’étaient d’ailleurs pas en reste dans le calvaire de la benjamine.

En plus de jouer la bonniche, elle faisait office de souffre douleur pour ses sœurs qui voyaient en elle le moyen idéal d’évacuer leur frustration. Après tout, les pauvres avaient la vie dure à être considérés comme des enfants models.

Ce calvaire dura pendant 8 ans, jusqu’au jour où un événement allait changer drastiquement le quotidien si peu enviable de la jeune Alice.


Chapitre 2 : C’est pas gentil d’être méchant…vraiment ?

C’était peu de temps après le huitième anniversaire d’Alice, durant une journée toute aussi maussade que les autres aux yeux de l’enfant. Nous étions dans l’après-midi, la petite rousse était en train de faire la poussière dans sa chambre quand un bruit sourd retentit au loin à l’extérieur. Très vite le bruit se rapprocha et fut bientôt suivi de cris provenant de l’extérieur qui étaient en partie étouffés par les murs de la maison. Curieuse dans un premier temps, Alice choisit malgré tout d’ignorer ces bruits étranges, préférant se concentrer sur son ménage, n’ayant pas envie d’être réprimandée si elle n’avait pas fini avant le dîner.

Les minutes passant, la cacophonie à l’extérieur ne cessait pas. Alice tenta bien de prendre quelques secondes pour satisfaire sa curiosité, mais elle ne pouvait rien voir d'intéressant depuis la fenêtre de sa chambre. Frustrée, elle continua simplement son ménage. Au bout d’un moment, un grand bruit, plus fort que ceux d’avant, se fit entendre. Alice sentit les murs vibrés légèrement, comme si la maison avait subi un grand choc. Désirant aller voir ce qui se passe, Alice quitta sa chambre et commença à marcher lentement dans le couloir. Elle entendait des voix, des voix d’hommes qu’elle ne connaissait pas. Elle entendait des cris aussi, cris qu’elle identifia comme provenant de ses aînées. Descendant lentement les escaliers, elle se pencha pour avoir une vue sur le salon en contrebas.

Au centre de la pièce, il y avait trois hommes. Contre le mur du fond, ses sœurs étaient assises au sol, tremblant de tous leurs membres. Enfin, au niveau de la cheminée qui s'était partiellement effondrée, Alice vit ses parents…enfin ce qu’il en restait. Tandis qu’elle contemplait le spectacle morbide, elle lâcha un petit “oh” de surprise. L’un des hommes remarqua sa présence dans les escaliers et la signala à ces deux compagnons. Un autre, le plus vieux des trois à priori, intima à la jeune fille de descendre, ce qu’elle fit de manière presque mécanique, son esprit toujours absorbé par ce qu’elle voyait. Elle continua à marcher, passant lentement devant le groupe sans s'arrêter. D’un pas lent, elle alla jusqu’aux dépouilles des ses parents. Les regardant plusieurs secondes en silence, elle laissa échapper un nouveau “oh” de surprise mais d’un ton plus posé que le premier.

Ses yeux passèrent plusieurs fois de ses parents au groupe d’intrus, Alice avait le visage neutre mais ses yeux trahissaient une forme d’interrogation silencieuse. Après ce jeu de regard, Alice prit à nouveau conscience de la présence de ses sœurs, toujours tremblantes et adossées au mur. Une nouvelle fois, son regard alla s’attarder successivement sur ses parents et le groupe d’homme avant que, finalement, la jeune fille ne se remette en mouvement. D’un pas lent, elle alla jusqu’au meuble de cuisine situé non loin, ouvrit l’un des tiroirs et en sortit un couteau. Tandis qu’elle faisait demi-tour, l’un des hommes se mit sur la  défensive, une boule de feu commençant à se former dans sa main. Alice lui jeta un regard interrogatif, ralentissement légèrement son rythme sans toutefois s'arrêter. D’un geste du bras, un autre membre du groupe intima au premier de s'arrêter, c’était peut être leur chef ?

Arrivée à mi distance, l’attention d’Alice se déporta des intrus pour se focaliser sur ses sœurs. Se dirigeant vers elle, son pas se fit légèrement plus rapide. Arrivée au niveau de ses aînées assises au sol, elle plia les genoux pour que son visage soit à là hauteur du leur. Elle les regarda tour à tour, une expression toujours aussi étrangement neutre sur le visage. Puis, sans le moindre avertissement préalable, elle fit un geste sec avec son bras. La gorge de son aînée fut tranchée nette, du sang s’écoulant abondamment, éclaboussant en partie le visage d’Alice.

Très vite, elle entendit les intrus murmurés dans son dos mais n’y prêta pas vraiment attention. Après avoir contemplé son œuvre macabre pendant quelques secondes et réalisant la portée son geste, un cri strident de son autre sœur vint la sortir de sa torpeur. Son regard se détacha de la morte pour se porter sur la vivante, mais là, quelque chose changea. Depuis qu’elle était arrivée dans la pièce, Alice conservait un visage inexpressif, presque comme si elle était absente. Le vide de son regard avait laissé place à un visage emplit de colère. Dans un cri de rage, elle poignarda la dernière famille qui lui restait, encore et encore. A chaque coup, son rictus devint plus haineux encore et ses cris allaient en s'amplifiant. La rage et la frustration accumulées pendant tant d’années venaient soudainement d’exploser telle une cocotte minute laissée trop longtemps sur le feu.

D’un point de vue extérieur, celui des intrus, la scène, aussi déroutante fut-elle, présentait un autre intérêt. Ils voyaient quelque chose que la jeune fille, trop aveuglée par la rage qu’elle était, ne remarqua pas. Dans le dos de l’enfant, un étrange nuage noir se forma. Très vite, cette étrange apparition prit la forme de griffes qui, conjointement avec Alice, s’acharnèrent sur sa victime qui avait de toute façon déjà rendu son dernier souffle. Une fois calmée, la création d’Alice se dissipa en même temps que sa colère. Reprenant ses esprits au bout de plusieurs secondes, elle promena son regard sur toute la pièce, s’attardant particulièrement sur la partie dont elle était responsable. Elle ne ressentait ni culpabilité, ni tristesse, juste un profond soulagement.

Par la suite, presque dégoûtés par la barbarie de l’enfant, deux des trois hommes sortirent de la maison sans demander leur reste. Le seul qui resta fut leur chef. Après un échange de regard silencieux de quelque seconde, celui-ci proposa à l’enfant de l'accompagner. Il lui expliqua qui il était, en l'occurrence le chef d’une bande de mages noirs, et qu’elle aurait un meilleur avenir avec lui qu’ici. Alice ne comprenait pas ce sentiment, cette sollicitude apparente de la part d’un inconnu. C’était quelque chose qu’on ne lui avait jamais montré, aussi fut-elle incapable de déceler que la proposition du mage était pûrement intéressé. L’enfant ne comprenait pas tout mais accepta dans un hochement de tête silencieux. De son point de vue, cet homme dont elle ignorait jusqu’au nom avait fait preuve de presque plus de bienveillance en l’espace de quelques secondes que toute sa famille en l’espace de huit ans.


Chapitre 3 : Une vie de bohème

Après avoir accepté la proposition du mage noir, Alice se joignit à la troupe de brigant. Elle était composée d’une quinzaine de mages peu recommandables. Contrairement à ce qu’elle avait cru, sa situation ne s’améliora pas vraiment après cette journée sanglante. Elle était maintenue délibérément à l’écart du groupe, telle une paria, par un chef qui ne daignait même pas lui dire son nom et que tous les autres appelaient simplement patron. Alice enrageait car elle ne comprenait pas pourquoi il lui avait tendu la main pour finalement se montrer si froid avec elle. Avec ce qu’il avait vu ce soir-là, le patron avait cogité et théorisé sur la magie de la jeune fille. Avec le temps passant et l’isolement de la jeune fille, la frustration de cette dernière ne fit qu’augmenter…et ses pouvoirs aussi. Il avait compris que les pouvoirs d’Alice allaient de paire avec ses sentiments négatifs. Plus elle se sentirait mal, plus elle deviendrait un outil puissant pour le groupe.

Les années passant, le patron sut qu'il avait fait le bon choix. Alice était devenue une fille avec un caractère exécrable mais avec d'impressionnants pouvoirs. Il savait que même lui d’ailleurs serait bien incapable de la vaincre en combat singulier. Quand il réalisa qu’elle était plus forte que tous les autres, il radoucit quelque peu la politique d’isolement qu’il avait imposée à sa bande vis-à-vis de la jeune fille. Après tout, il ne fallait pas  que celle-ci soit tentée de se rebeller. Aussi commença t-il à lui faire des cadeaux, des vêtements notamment. Cependant, si la jeune fille appréciait de voir ses envies matérialistes ainsi comblées, le mal était déjà fait...et le patron allait bientôt en faire les frais.

C’était à l’automne 784, la petite troupe attaquait un village de Bosco sans défense…ou du moins il était censé l’être. A l’écart du groupe, car il est difficile de changer les vieilles habitudes, Alice explorait un coin du village, c’est là qu’elle remarqua quelque chose d'inhabituel. Il y avait des gens qui approchaient du village au lieu de le fuir comme c’était le cas dans ce genre de situation. Très vite, en voyant leur aspect, Alice compris…c’était des mages. Il semblerait qu’une guilde locale de Bosco se soit enfin décidée à mettre un terme aux agissements de la bande de parias qui terrorisaient la frontière. Pendant un instant, elle se dit naturellement qu’elle devait aller prévenir les autres du danger. Puis, après quelques secondes de réflexion, elle se ravisa. Qui étaient ses gens pour elle finalement ? Réponse : de parfaits étrangers. Ils l’avaient recueillis parmi eux pour accroître leur puissance de frappe et ça, Alice en avait pleinement conscience. Il était temps pour elle de prendre son indépendance, elle n’avait besoin de personne, encore moins d’une bande d'abrutis qui ne vivaient qu’une vie misérable au gré des pillages, elle aspirait à plus que ça.

Sa décision prise, elle partie se cacher dans une maison désertée par ses occupants, attendant que l’inévitable se produise. Attaquée par surprise, son groupe put à peine se défendre avant d’être neutralisé. Ce fut si rapide qu’Alice en vint à se demander comment ils étaient parvenus à rester dans le monde du crime si longtemps en étant si faibles. Au final, ils avaient juste eu de la chance. Une fois les mages repartis, Alice s'éclipsa discrètement du village. Ses “compagnons” d'infortune étaient désormais morts ou en prison, elle était totalement libre. Cette liberté s’apparenta toutefois plus à du vagabondage qu’autre chose. En plus d’être jeune, Alice manquait d’éducation et avait un penchant un peu trop prononcé pour la violence. Aussi vivait elle au jour le jour et commettant des larcins et autres délits mineurs pour survivre.

Elle continua à vivre ainsi pendant quelque temps jusqu’à ce qu’un beau jour, sans aucun avertissement, elle se retrouva comme aspiré ailleurs. Elle retrouva ses esprits dans un endroit qui lui était inconnu. Cela ne la déboussola pas plus que ça car elle ne connaissait pas grand chose du monde de toute façon. Elle continua ses larcins comme à son habitude, cet étrange évènement n’ayant pas impacté plus que ça son existence. Avec le temps, elle parvint à glaner des informations de si, de là, en écoutant les gens parler. De ce qu’elle avait compris, elle n’était pas la seule mage à être passée d’un monde à l’autre. De plus, ils étaient une ressource rare ici la magie n’était pas présente naturellement. Tout cela ne changea pas spécialement le quotidien solitaire de la jeune fille, elle continuait ses petits méfaits sans réellement se soucier du monde qui l’entoure comme elle le faisait depuis quelques temps maintenant.

Les années passant, Alice grandit et mûrit. Elle délaissa de plus en plus les petits larcins au profit du mercenariat. Le contexte était instable dans ce monde et propice à ce que des gens soient poussés à faire le mal. Alice profitait de ce climat ambiant pour vendre ses services de mage noire solitaire au plus offrant. Elle gagna ainsi suffisamment d’argent pour commencer à avoir une situation stable.

Elle regardait de loin les mages noirs gagner du terrain et la résistance s’organiser. Elle considéra un temps les différentes options qui s’offraient à elle. La résistance ? La situation conflictuelle de ce monde lui convenait, elle n’était de toute façon pas assez altruiste pour rejoindre « les gens biens ». Du côté des mages noirs, la situation n’était guère plus attrayante. D’un côté, Alice, en sa qualité de mage d’Earthland, avait toutes les chances de finir comme du bétail. De l’autre, elle ne voyait qu’un groupe de fanatiques qu’elle considérait avec méfiance. De part sa nature et son vécu, elle avait dû mal à comprendre le concept même de vénération.

Au final, il ne lui restait, de son point de vue, que l’option de Crystal valley. Un état neutre de ce qu’elle avait compris, de quoi lui permettre d’avoir un point d’attache stable. Et puis, si elle voulait renouer avec ces mauvaises habitudes, elle n’aurait qu’à aller faire un peu de tourisme aux quatre coins d’Edoras. Après tout, ne dit-on pas qu’il faut savoir mêler l’utile à l’agréable ?