La perte du maître était certainement ce qui était arrivé de pire à la guilde depuis qu’ils se trouvaient dans ce nouveau monde. Ils avaient déjà perdu des camarades, mais Makarov était leur maitre, la figure maternelle de beaucoup de membres y compris la démone et comme beaucoup de monde, dans son inconscient, il était immortel. Pourtant la réalité les avait rattrapés lorsque la bataille s’était arrêtée et que leur défaite avait sonné. Malgré les combats féroces que Fairy Tail et l’armée avaient menés, Midgar est aux mains de Blood Moon. Mais pour les fées, cette nouvelle déjà mauvaise fut vite éclipsée par une pire : la mort de leur maître.

Lorsque Svetlana confirma qu’elle ne pouvait rien faire, qu’il était bel et bien mort, la blanche pleura longuement la perte de celui qui leur avait offert un refuge, une nouvelle famille à sa fratrie et elle. Mais il fallait organiser les funérailles, ils ne pouvaient pas laisser le maître pourrir dans l’infirmerie de la guilde. Laxus semblant ne pas assimiler l’information, Erza et elles se chargèrent de ceci. Mirajane savait que le dragon slayer devait faire son deuil à sa manière et elle ne voulait pas l’accabler davantage avec toute la paperasse. Les deux rangs S décidèrent qu’un enterrement officiel serait réalisé avec tous les membres de la guilde puisque le corps du maître serait déplacé dans le nouvel endroit sacré des fées et connu uniquement des rangs S, à l'abri de tout nécromancien qui aurait voulu récupérer le corps du maître pour l’utiliser.

Alors que la date approchait, Mirajane était de plus en plus inquiète pour Laxus, il était devenu plus distant. Elle comprenait que c’était sa manière de gérer sa perte, mais elle ne voulait pas qu’il s’isole totalement, elle décida de tout de même lui laisser du temps jusqu’à l’enterrement et verrait ensuite s’il continuait et s’il fallait donc le forcer à revenir vers ceux qui tenaient à lui. Le grand jour finit par arriver et ce fut la première fois depuis l’horrible événement que la blanche se laissa aller à pleurer l’homme qui les avait recueillis elle et sa fratrie. Elle vit Laxus qui observait de loin et se sentit mal pour lui, qu’il ne se permette pas de pleurer son grand-père et de partager la tristesse de la guilde. Elle s'inquiétait également pour Erza qui comme d’habitude faisait en sorte de rester forte et elle savait que même en privé, il y avait peu de chance que la rouge s’autorise à pleurer. Il allait falloir qu’elle s’occupe de ces deux handicapés des émotions.

Malheureusement le blond disparu juste après les funérailles ce qui empêcha la blanche de vérifier qu’il allait bien. Il avait beau être un grand garçon, elle le connaissait depuis assez d’années pour savoir que cette fuite  était un moyen pour lui de fuir ses problèmes sans les affronter. N’étant pas en capacité de le chercher le jour des funérailles et voyant qu’il n’était pas de retour à la guilde le lendemain, elle décida de le contacter pour essayer de savoir où il était parti. Elle attrapa donc son PHS et appela celui qui devait devenir leur nouveau maître comme le souhaitait le défunt. Par chance, Laxus décrocha, ce qui semblait plutôt surprenant à la démone, mais elle en profita.

“Bonjour Laxus ! Je ne t’ai pas vu à la guilde aujourd’hui est-ce que t….”

Elle fut coupée par le blond déclarant qu’il devait y aller et qui ne lui laissa pas le temps de lui dire au revoir. Elle soupira alors qu’elle rangeait son PHS, il ne lui laissait pas le choix ! Est-ce qu’il pensait réellement que la barmaid ne reconnaîtrait pas un rugissement de rajang alors qu’elle avait passé une semaine à en entendre plusieurs fois ? Ou il espérait lui faire croire qu’il avait besoin de se concentrer pour s’en occuper ? En tout cas, elle n’avait plus le choix. Si elle voulait l’aider et l’empêcher de s’isoler totalement, elle allait devoir se rendre sur place.

“Erza, est-ce que tu peux rester à la guilde ? Je vais chercher Laxus.”

Ayant décidé de reprendre une vie normale tout de suite pour redonner une routine aux autres membres, elle demanda également à Kinana de la remplacer avant de rentrer prendre quelques affaires et de sauter dans le premier héliport direction l’île Salomon. En quelques heures elle arriva et fut la seule à descendre. Elle avait beau ne pas être souvent venue sur l’île, l’endroit lui sembla tout de suite familier et sa partie de cache-cache avec le dragon slayer put commencer. Il ne fut finalement pas si difficile à trouver, mais elle sentit qu’il était ailleurs. La preuve étant qu’il l’aurait entendue arriver depuis bien plus longtemps si ses sens avaient été en alerte. Quand il lui dit qu’elle aurait pu laisser un message, elle sourit en coin tout en continuant de s’approcher, venant s’asseoir à côté de lui.

“J’aurais pu, mais tu l’aurais écouté et ignoré. Là tu ne peux pas.”

Ne voulant pas le brusquer alors qu’il n’était pas habitué à se montrer honnête avec ses sentiments, elle resta assise à côté de lui en silence, venant poser sa main celle du petit-fils de Makarov, sa manière silencieuse de lui faire savoir qu’elle n’allait pas le laisser et qu’elle resterait avec lui. Elle resta ainsi un long moment, ignorant combien de temps était passé, mais le soleil commençait à décliner.

“Je ne vais pas te laisser mourir de faim.”

Dit-elle en se relevant, posant son sac là où elle se trouvait quelques instants plus tôt et revêtant Satan Soul avant de partir chercher à manger. Elle trouva rapidement un groupe de Pohei dont elle n’eut aucun mal à s’occuper. Ils avaient beau être rapides, il en fallait plus pour se débarrasser de la démone et leur nombre ne représentait pas un problème lorsqu’ils étaient paralysés par l’éclair des enfers. Elle en tua 4 spécimens, pensant à l’appétit de Laxus et revint auprès du blond où elle se chargea de préparer la viande tout en laissant de l’espace à Laxus. Ce serait contre-productif de le pousser à se confier à tout prit, elle en avait conscience et le fait de ne pas le lâcher était la manière douce de faire, même si elle savait qu’elle allait devoir le pousser à parler à un moment. Il était très peu probable qu’il s’ouvre de lui-même.

“Le dîner est prêt.”

Finit-elle par annoncer, attendant de voir s’il venait ou si elle devrait lui apporter.