Son sabre lui permet d'utiliser Solide Oriental Script: L'utilisateur peut tracer des signes orientaux dans l'air à l'aide de son sabre, chaque signe permet soit, de se protéger, de lancer une attaque, ou de casser les oreilles de son adversaire.

A ça il faut ajouter que Sora a une affinité toute particulière avec l'art du déguisement, ce qui est très pratique pour des missions d'infiltration. Mais qu'il a aussi un talent inné de faussaire.

Et, il faut préciser qu'il est loin d'être le meilleur à mains nues, ce pourquoi il privilégiera toujours l'escrime, un domaine dans lequel il excelle.

Le jeune mage du nom de Sora est pareil à la banquise, si vous le regardez de loin, vous ne verrez qu'une large étendue d'un blanc immaculé. Un sourire tantôt discret, tantôt charmeur, tantôt malicieux. Un visage aux traits fins, presque efféminés, au quel on prête tout de suite une nature angélique. D'ailleurs, en public, en admettant que vous parveniez à le croiser dans un lieu public, et à remarquer sa présence, Sora vous apparaîtra certainement comme le gendre idéal, ou monsieur tout le monde. Un individu proche du mutisme, dont le simple fait de communiquer fait l'affaire d'une économie drastique. Il vous faudra alors, abandonner l'idée d'en apprendre plus à son sujet, ou bien, traduire les infimes nuances de son langage corporel. Alors, vous continuerez votre chemin classant cette rencontre comme un souvenir anecdotique. Jusqu'au jour où vous comprendrez sans jamais en être sûr que vous avez peut être, croisé le Lieutenant Coldsun...

Pour les rares élus qui auront le privilège de partager sa présence sur des mois, voir, des années, comprendront qu'il s'agit d'un individu hors du commun. Vous êtes passé maintenant sous cette banquise, sous ce masque d'un blanc vernis. Le garçon vous apparaît à présent comme, un monstrueux génie, un esprit froid d'une profondeur insondable, un calculateur obsessionnel.

Un être narcissique et séducteur, jouant de son propre pouvoir, mais qui se tient dans l'ombre fuyant la lumière. Un stratège fait pour la guerre, mais une guerre subtile, quasi invisible, une guerre dite, froide. Un individu protecteur mais, possessif. Il est respectueux de sa hiérarchie et pourtant il est critique de cette dernière. Vous vous figurerez qu'il a le pardon facile mais qu'il n'oubli jamais. D'ailleurs, il n'oubli jamais rien. A ce moment là vous serez certain d'avoir le véritable Coldsun devant vous.

Journal du Lieutenant Coldsun entrée du 14 avril X791

Il est 17 h et quelques, je me trouve actuellement quelque part à l'Est de Solest. Mon équipe a subi de lourdes pertes... Notre bivouac a été découvert la nuit dernière. Dieu merci, je ne dormais pas et, comme à l'accoutumé, j'avais gardé mon sabre avec moi. Je ne connais pas les détails de ce qu'il s'est réellement produits. Tout ce que je sais... C'est que si moi et les autres nous nous en sommes tiré. C'est parce que notre artificier, peut être de sa propre volonté, est comme qui dirait parti en beauté...

Notre opération est compromise, l'ennemi sait où nous comptions frapper. Inutile de dire qu'il y a eu des désistements. Je ne leur en veux pas. C'est moi qui ai dit à ceux qui souhaitent, qu'ils peuvent rejoindre le point d'extraction. Moi et les téméraires, nous attendrons la prochaine navette, ou pas.

Comment dire qu'il aurait été plus raisonnable de faire demi-tour dès à présent... Je n'aime pas improviser, je préfère tout planifier. Mais, l'improvisation, fait partie du métier. Ce petit imprévu joue en autre faveur, dans un certain sens... Les occupants de la forteresse que nous visons ne s'attendent plus à nous voir débarquer. J'ai entendu les échos de leurs rires de triomphe alors que je fessait le guet, ils fêtent déjà leur victoire et, ils sombrent dans l'ivresse. Pauvres imbéciles.

Note à soit-même : Ne pas vendre la peau de l'ours...

Je me suis fait une réflexion durant la matinée. Et si, je reprenais ce vieux journal. C'est celui dans lequel je tiens le compte-rendu de mes missions spéciales. Je ne cesse de répéter à mes hommes qu'ils ne doivent pas garder de documents manuscrits sur eux. Pour autant. Je n'ai de cesse de braver l'interdit. Mais, je ne note que mes réflexions et mes observations, aucune information factuelle, je m'efforce de paraphraser tout renseignement sensible.

Je voulais écrire ici, mon histoire. C'est idiot. J'aurai dû le faire bien au chaud dans mon bureau. Et non pas; adossé à un arbre perdu dans une forêt dont j'ignore le nom. D'ailleurs, si vous lisez ces lignes, c'est que vous avez fouillé dans mes affaires personnelles, que ce soit dans ma bibliothèque ou, sur mon corps fumant...

Par où commencer ? Peut-être par le début. Je suis né dans la capitale royale. D'une famille aisée, dite aristocratique du nom de Wolfgang. J'ai dû faire mes preuves, pour mériter mon nom, qui n'est pas Coldsun. Lorsque je suis né, le roi Faust régnait encore. Le pays était en proie aux troubles dus à la raréfaction de la magie. À ce titre, je suis né sans magie propre. Pas une particule d'Eternamos ne circule dans mes veines. Ce qui a été une grande déception pour mes géniteurs. J'étais doué, dans tous les domaines de mon éducation. Des cours de piano, à ceux de bien séance, en passant par l'équitation, jusqu'à l'escrime. Je m'efforçais d'y exceller, pour compenser mon manque d'affinité avec l'art des mages. Mais la déception demeurait, comme un voile gris entachant la perception de ma véritable valeur à l'égard de ma famille.

L'actualité du monde extérieur au travers de la bulle de ma sphère familiale m'est toujours apparu comme un écho lointain. Tout du moins à l'époque. Mes parents avaient prévu de m'envoyer à l'académie militaire royale. De, me faire injecté avec le sérum magique que le roi avait mis au point pour créer de nouveaux super soldats. Or, à ce moment, nous sommes en X783 et, il est très difficile de se procurer la solution tant convoitée. Après moult efforts, il est décidé par mes instructeurs de me remettre un sabre magique qui aurait appartenu à un certain Coldsun, comme en témoignent les initiales inscrites sur le manche. Mais, pas de sérum pour moi. De plus, c'est cette année que le cours de ma vie a pris un tournant drastique.

En effet, pour ma première affectation, alors que j'étais fraîchement sorti de l'académie avec le grade de sergent, on m'a assigné à l'éradication des guildes entrées en résistance. J'étais galvanisé à l'idée de pouvoir enfin faire mes preuves, de regagner l'admiration de mes parents. Qu'elle n'a pas été mon désenchantement, lorsque j'ai compris ce que voulait dire, éradiquer dans le sens le plus concret du terme.

Le jour où mon escouade à attaqué par surprise la guilde résistante de Mermaid Heel nous étions sous les ordres de la commandante Knigth Walker. L'objectif était simple, l'exécution du plan devait être froide, dépassionnée. Mais je n'ai pas mangé de ce pain-là. J'ai désobéi à un ordre direct, pire encore, j'ai aidé quelques mages à s'enfuir avec la complicité de camarades de promotion. Bien entendu, nous nous sommes fait attraper. Et, nous sommes passés en cour martiale. Pour mes camarades, ça a été plutôt "expéditif"... Pour moi, ça risquait d'être long, très long... Il m'arrivait même de regretter de ne pas avoir été passé au fil de l'épée. Car par égard pour le rang de ma famille, j'ai "seulement" écopé d'une peine de prison à perpétuité.

Je pensais à l'époque, avoir battu le record de la carrière militaire la plus courte qui soit. Dieu merci, je ne suis pas resté derrière les barreaux bien longtemps, un an, tout au plus. Juste le temps que le roi Faust soit détrôné et bannis. Un petit matin, on est venu me rendre visite, à moi, ainsi qu'à tous les autres détenus. En fait la prison où je séjournais venait d'être prise par une coalition adverse dont le nom est resté gravé dans mon esprit, Blood moon. Sans vouloir me vanter, j'ai tout de suite compris où Skyadrum voulait en venir. Autrement dit, j'ai vu dans son esprit qu'il ne reculerait devant rien ni personne, qu'aucun sacrifice ne serait trop grand. Pourtant, sa promesse était alléchante, j'aurai pu avoir ma propre magie. Devenir... Un véritable mage, sans passer par un artefact extérieur... Je n'ai pas hésité bien longtemps. Dès que j'en ai eu l'occasion.

J'ai faussé compagnie à mes nouveaux compagnons.

Pour aller où ? Simplement, offrir mes services au nouveau roi. Un certain Mystogan. Je n'aimais pas l'idée de voir Edolas dénuée de magie, et je n'aime toujours pas cette idée. Or, à choisir entre ça, et la... "Thérapie de choc" de l'autre cinglé. Le choix est vite fait. Je ne parle même pas de la prétendue déesse du nom de Nyx. Ces individus me dégoûtent. Mon intronisation au service du nouveau roi ne s'est pas faite sans suspicions. Au même moment, les partisans du cinglé et de la folle rasaient des villes entières. La guerre faisait rage, tout le monde se méfia de tout le monde. Alors, il m'a fallu faire mes preuves, et repartir du grade de second classe, j'étais dans l'armée du roi, là où je voulais être, c'était déjà un bon début.

Jusqu'au jour où l'alliance des deux factions précédemment cités, lança une attaque massive sur la capitale. Ce fut le jour où je pus enfin gagner la confiance des royalistes. Cette bataille restera à jamais gravée quelque part dans mon esprit comme étant la pire que je n'ai jamais connue. Tant de morts. Tant de souffrance. J'avais gagné un statut auprès de mes paires. Je l'ai payé au prix d'une part de ma joie de vivre. Le monde ne m'avait jamais paru très lumineux, pour autant, il me paraissait à présent plus sombre que jamais.

Et, si j'ose dire. Quelque chose a changé au sein des royalistes. Notre stratégie est devenue celle d'une guérilla permanente. Repliés derrière des murs infranchissables, nous avons opté pour une guerre de long terme, une guerre où nous tentions d'économiser chaque vie. Cette manière de voir la guerre dans le temps long, me correspond bien davantage. À la création des trois divisions de l'armée royale, j'ai postulé pour entrer dans les services spéciaux. Je n'étais pas le meilleur, mais avec un peu d'expérience, je savais que mon potentiel serait perçu de tous. Aussi, c'est là-bas que j'ai reçu mon nom de code, un nom lumineux et froid. Un peu comme mon attitude en opération.

Cacher derrière les murs d'enceinte de notre territoire plus que restreint, j'appris la dure réalité des rudiments d'espionnages et de sabotage. J'ai œuvré de tout mon cœur et je le fais toujours aujourd'hui. C'est simplement que j'ai développé comme tout le monde au fil du temps, ce même masque, ou carapace, qu'ont tous les vétérans de guerre.

Une sorte de froideur dans l'âme...

Dans la forêt où j'écris ces lignes, il est minuit et des broutilles. La lune flotte bien haut. Elle a tendu son manteau étoilé. L'heure est venue pour moi et mes camarades. Nous savons que certains d'entre nous ne reviendront pas. Il existe même une réalité dans laquelle aucun d'entre nous ne survit. Donc, j'emprisonne mes émotions dans ces quelques lignes, je les récupérerai demain dès l'aube, ou bien...

Elles y resteront à jamais.