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Ces plaisirs violents ont des fins violentes † Kyoka
Anonymous
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Sam 20 Aoû - 20:47

Ces plaisirs violents ont des fins violentes & Le commandant de la Garde ne dormait pas. Une insomnie fiévreuse, traversée de mauvais rêves, l’avait levé du lit. De nombreux sujets préoccupants se bousculaient dans son esprit, tous concernant sa reine, tous terriblement importants, au point qu’il n’envisagea pas de faire appel à Parvati. Elle aurait pourtant su adoucir sa nuit et ses tourments. L’éclat des exploits d’hier s’était fondu dans l’obscurité de l’inertie. En un an, l’une après l’autre, des centaines de villes et de villages étaient tombés sous le charme de Nyx. Depuis la conquête de la moitié d’Edoras, le pas avait ralenti. Les clan des lunes et de la nuit tentaient de grignoter le territoire du rival en secret et, ils guettaient l’erreur de l’autre qui déclencherait la guerre. Accoudé à la balustrade de sa chambre, Malik contemplait la bruine poser son voile humide sur les monuments d’hommage à Nyx, de majestueux mastodontes qui faisaient l’orgueil d’Eulmore. Les dégâts causés par les incendies terroristes avaient été réparés en un rien de temps. Même endormie, la ville respirait l’or et l’abondance. L’absence de Shin se faisait sentir dans ce silence sempiternel bercé par le vent.

La pluie cessa au matin mais, le soleil de la veille ne reparut pas. Les nuages attristaient la capitale d’un jour livide. Malik se surprit des minutes, peut-être même des heures qu’il avait passé là, à ne rien faire. Comme s’il redoutait la perspective de repos. La reine lui accordait un congé forcé sans en expliquer la raison. Ce qui aurait dû avoir valeur de récompense portait l’habit de la punition. Malik n’avait pas besoin de repos. Ou peut-être que si, après cette nuit blanche. Il préféra malgré tout faire sa toilette et démarrer sa journée. Ignorer son armure lui coûta de l’effort. Peu importait la signification qu’elle avait pour lui, la porter serait une atteinte à l’autorité de Nyx. Il favorisa une tenue de sport, légère malgré les températures rudes du Nord. Il n’avait pas d’autre soulier que les bottes de combat et dut s’en contenter. Dans le couloir de la caserne, il ralentit lorsqu’il passa devant la chambre de sa camarade de prédilection. Son instinct ne lui fit pas défaut. Kyoka en sortit. Il stoppa sa route et se tourna vers elle pour la saluer.

« Nour. »

Ce surnom à la résonance douce renfermait des années d’amitié et de tendresse quand Malik le prononçait.

« La reine t’a sollicitée ? »

C’était la condition qui aurait signé leur séparation ici même. Cependant, en l’absence d’ordre de la reine, Kyoka était disposée à lui accorder du temps. Elle était en service et, en ce jour, la plus haute gradée de la Garde. Cela ne signifiait pas que Malik ne pouvait rien lui demander. En congé ou non, un commandant restait commandant. Il ne s’accordait toutefois pas le luxe d’abus de pouvoir sur ses semblables, encore moins ceux qui lui étaient chers. C’est pourquoi il ne lui forcerait pas la main.

« Je voulais m’entraîner dans un endroit suffisamment reculé » Qu’il se souciât du matériel au point de quitter la ville était le signe qu’il comptait se dévouer entièrement à la tâche. « Je n’ai pas parcouru les glaciers depuis notre premier voyage ici. J’aimerais que tu viennes, mais je te préviens… tu risquerais de manger des kilos de neige… », taquina-t-il avec un sourire en coin, afin de lui laisser une porte de sortie.

Connaissant la fierté du lieutenant, il venait plutôt de lui donner une excellente raison de l’accompagner.
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Kyoka el-Nour
Affiliation : Garde personnelle de Nyx
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Kyoka el-Nour
Il fallait le tuer, la pauvre bête avait la rage



Ven 2 Sep - 17:24

Kyoka se glissa par la fenêtre entrouverte, invitant un courant frais derrière elle. La prévision d’un prophète de rue, même si tout dans son attirail criait charlatan, lui avait donné envie de profiter des étoiles avant que la grisaille ne prenne tout, et un instant s’était transformé en deux puis en une nuit entière ; son dos ne l’en remerciait pas, ni sa peau glacée, mais il était trop tard pour regretter – de toute façon le paysan avait eu raison et le souvenir de la nuit claire promettait d’être le seul réconfort de la journée. Elle ferma la fenêtre en frissonnant, dans un claquement sec, et tendit la main vers une tenue plus décente avant de se raviser.

Elle en était au point où on ne sentait même plus le froid, de toute façon. N’était-ce pas le moment d’en profiter pour prouver au monde que le froid n’était rien face à elle ? Elle enfila une chemise de nuit – de celles transformées en tenues de sortie parce que dormir dedans était aussi inconfortable que marcher sur du verre – et des bottines et ouvrit la porte avec un air satisfait.

« Nour.
– Bonjour, Malik,
sourit-elle.
– La reine t’a sollicitée ? »

Elle haussa les sourcils dans un questionnement évident. Son habitude de s’informer avant de parler était touchante, et elle avait toujours apprécié cette rare preuve de prévenance – même si le choix aurait été vite fait entre lui et Nyx, elle lui était reconnaissante de le lui épargner – mais elle n’était en l’occurrence pas sûre des raisons de sa question. Était-elle censée être sollicitée ? Quelque chose s’était passée ?

« Pas que je sache, pourquoi ?
– Je voulais m’entraîner dans un endroit suffisamment reculé. Je n’ai pas parcouru les glaciers depuis notre premier voyage ici. J’aimerais que tu viennes, mais je te préviens… tu risquerais de manger des kilos de neige…
– Je te promets d’en grignoter un peu si tu ne réussis vraiment pas à me toucher, »
déclara-t-elle en posant solennellement une main sur sa poitrine, le pétillement dans son regard prouvant qu’il restait de ceux qui ne vexaient pas. Rien n’était plus improbable que sa victoire, en réalité, et elle était prête à devoir y mettre tout son cœur si elle voulait une chance, mais l’avouer ? « Allons-y ! Ça nous réchauffera, tu as l’air d’en avoir besoin ! »
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Lun 17 Oct - 23:11

Ces plaisirs violents ont des fins violentes & En l’espace de quelques secondes, ses préoccupations s’effaçaient à chaque sourire de Kyoka. La rétorque de sa camarade leva une vague de défi dans le fond de ses yeux clairs. Ses lèvres envoyèrent un « tch » désinvolte, soufflant le sérieux de la menace. Le jour où Kyoka le vaincrait, elle serait commandante et lui lieutenant. Il n’était pas près d’arriver. Le blond chérissait bien trop sa place et ses responsabilités auprès de la reine pour les céder à quiconque, y compris à Nour.

« Allons-y ! Ça nous réchauffera, tu as l’air d’en avoir besoin ! »
« Quelque chose me dit que tu parles en ton nom. »

Une fois l’adolescence passée, la frilosité ne l’avait jamais vraiment troublé. Les températures rudes de leur milieu de vie ces dernières années l’avaient davantage endurci. Ils franchirent le pont Sud et traversèrent le marché d’Eulmore qui s’éveillait tout juste, troublant la paix mélancolique du matin. Des mains frénétiques sortaient les articles et bibelots des caissons et les disposaient sur les étalages. Une grosse voix réprimandait un jeune garçon d’avoir fait tomber une de ses coupelles caractéristiques des hommages à Nyx, où l’on plantait des bâtons d’encens. Malgré les accoutrements modestes des deux gardiens, on les saluait respectueusement sur leur passage. Malik répondait en hochements de tête vague.

« Je peux venir avec vous ? »

Le commandant jeta un œil par-dessus son épaule. Shinsegi les suivait. Depuis quand les suivait-il ? Les esprits de Malik étaient sensibles et influencés par ses émotions et sentiments. S’il appréciait Kyoka, c’était aussi leur cas. Celui-là marchait d’ailleurs plus près d’elle que de son maître. Il était le seul capable de franchir la barrière de son épée sans préavis. Malik devait parfois forcer son retour car le bougre avait l’obéissance relative.

« Du balai, Shin. »

Son humeur ne l’inclinait pas à supporter ses pénibles bavardages de si bon matin. Le commandant ferait appel à lui en temps voulu. Shin soupira de déception et disparut.

Ils franchirent les portes Sud de la ville, quittant le cocon protégé d’Eulmore. Le large sentier qui filait vers l’horizon terne traçait une route qui se divisait parfois en carrefour. Chaque branche conduisait à une ville importante du continent Nord mais, ce n’était pas ce qui les intéressait. Ils s’en éloignèrent et se perdirent dans les plaines enneigées en quête du calme écrasant de l’absence de civilisation. Pour l’instant, seul un vent soutenu les accompagnait. Les deux gradés se trouvaient encore en terres protégées. Une bonne marche de quelques kilomètres les amènerait en territoires un peu plus hostiles, encore habités par des monstres des glaces et des neiges, au vice particulièrement développé. Bons nombres ne faisaient savoir leur présence qu’au dernier moment, celui de fondre sur leur proie. Malheureusement pour eux, deux prédateurs de plus grande envergure allaient à leur rencontre.

« J’ai entendu dire que tu t’intéresses aux méthodes de la caste de la Foi, plus particulièrement de Noé… »

Le coin de ses lèvres se releva en un rictus sardonique. Malik était au fait des talents de séduction du Cardinal, il en était parfois victime.

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Kyoka el-Nour
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Il fallait le tuer, la pauvre bête avait la rage



Mar 8 Nov - 14:15

« Quelque chose me dit que tu parles en ton nom. »

Je ne vois pas de quoi tu parles, parlèrent ses yeux alors qu’elle soufflait sur ses mains. La rosée et la poussière s’accumulaient sur le cuir de ses bottes, rappels honteux de l’humanité que les civils vénéraient à travers elle. Une des coupelles vint justement s’échouer à ses pieds, échappant de justesse à un pas assassin. Elle sentit plus qu’elle ne vit le marchand se tendre, en écho de ses propres doigts lumineux, et le temps s’arrêta un instant. Avait-elle déjà condamné des accidents ici ? Sans un mot, elle ramassa l’objet – même pas encore sacré – pour le tendre à l’enfant, qui l’accueillit avec un large sourire. Et la vie reprit.

Elle salua l’esprit d’un hochement de tête, silenciée par un cou qu’elle n’était plus sûre d’avoir et les spectateurs, discrets se soient-ils voulus. Lui n’en souffrait visiblement pas – avait-il du sang, vivant et battant, à chauffer et partager ? Elle faillit tendre la main pour vérifier, mais se retint. Il était trop de Malik pour le toucher sans permission, même si lui ne se serait pas plaint – il pouvait disparaître d’un claquement de doigts, après tout, ça imposait une certaine distance.

« Je peux venir avec vous ?
– Du balai, Shin.
– Pourquoi ? »
Shin disparu, elle s’approcha de Malik de trois pas rapides. Les esprits ne l’avaient jamais gênée, compagnons presque agréables et indubitablement utiles lors des entraînements, bien qu’elle soit toujours incapable d’en déduire l’humeur de leur maître ; quoiqu’elle ne puisse se plaindre de son départ, plus à l’aise dans une rue à deux qu’à trois. « Quelqu’un d’autre se joindra-t-il à nous ? »

Les portes de la ville derrière eux, seule la neige immaculée et les quelques oiseaux qui y avançaient tant bien que mal les accueillaient. Épaisse, froide et menaçante. Une lueur dorée échappa à sa paume, déblayant les mètres devant eux ; chaleur éphémère dont le bienfait seul témoigne du passage.

« J’ai entendu dire que tu t’intéresses aux méthodes de la caste de la Foi, plus particulièrement de Noé… »

Était-ce pour cela qu’il l’avait invitée ? Son sourire n’augurait rien de bon en tout cas, et elle dut se mordre l’intérieur de la joue pour ne rien faire de regrettable. S’intéresser aux autres branches était dans son droit, et ne sous-entendait même pas qu’elle soit sous l’influence de Noé – non, c’était sa propre curiosité qui l’avait mené à lui, une fois n’est pas coutume, et même Malik ne pouvait lui reprocher cette qualité. N’est-ce-pas ?

« Il est venu à une de mes missions, expliqua-t-elle en ignorant la nervosité qui lui grignotait le cœur. Avec toutes ses remarques et son jugement. Il est normal que je m’intéresse à ses méthodes en retour, non ? » De là à admettre leur efficacité il y avait un pas qu’elle ne franchirait pas – le pouvoir du cardinal était réel, mais palissait éternellement face à ses défauts – le commandant devait connaître l’immuabilité de ses sentiments à ce sujet. « Pourquoi, c’est un problème ? »
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Dim 4 Déc - 16:20

Ces plaisirs violents ont des fins violentes & La disparition de Shin ne provoqua pas l’enchantement du côté de Kyoka.

« Pourquoi ?
- Il m'ennuie.
-Quelqu’un d’autre se joindra-t-il à nous ? »

Un rire lui échappa.

« Voilà quelques minutes que nous sommes ensemble et tu t'ennuies déjà ? Tu as bien changé, si ma compagnie ne te suffit plus. J'avais prévu de te laminer seul, en fait. »


La solitude les enveloppa avec autant de force que le froid. Un rayon lumineux traça une route large et lisse vers l'horizon, aux bordures gratinées d'épaisseurs de neige. Kyoka aimait bien se dérouler des tapis rouges, des petites manies que son commandant jugeait parfois charmantes, parfois exaspérantes. Ce jour, elles étaient charmantes. Son regard en coin ne manqua pas la gêne de la brune en abordant le sujet du cardinal. Une réaction inattendue. Elle se justifia d'ailleurs comme un coupable pris sur le fait, ce qui le laissa penser un défaut d'honnêteté.

« Il est venu à une de mes missions. Avec toutes ses remarques et son jugement. Il est normal que je m’intéresse à ses méthodes en retour, non ? »

« Je ne sais pas ce qui est normal. Je ne m'intéresse pas à lui quand il s'intéresse à moi. »
 déclara le blond avec un haussement d'épaules indifférent « Dois-je comprendre qu'il t'a adressé des reproches ? »

Noé maniait cet art  parfaitement subtil de faire comprendre de façon détournée, à qui acceptait de l'écouter, qu'il était un élu et un être supérieur. Une arrogance qui n'avait pas tout à fait sa place dans les rangs de sa majesté. Mais Malik, ou Kyoka, n'en étaient-ils pas pourvus également ? Le blond ignorait ce qui soulevait son mépris du cardinal. L'égo de ce dernier, ou le fait que cet égo empiétait sur le sien.

« Il n'y a pas de problème. Seulement, je me suis toujours méfié de lui. J'ai l'impression que sa dévotion n’est qu’une façade, qu'il utilise son amour envers la reine pour servir ses ambitions et sa propre soif de pouvoir. Tu le connais mieux maintenant, alors dis-moi. Faut-il que je revoie mon jugement ? »

Leur périple fut troublé par quelques perturbateurs. D’abord, les shleis, ces araignées géantes qu’ils écartèrent à renfort de lame. Des gargoles volantes s’invitèrent ensuite, armées de l’illusion de pouvoir les déstabiliser par la lumière aveuglante projetée par leur unique œil. Hélas, ils avaient en face d’eux une mage de lumière bien plus offensive. Les deux reapers arrivèrent au bout du chemin improvisé. L’ombre des glaciers se formait dans la brume, au loin. Malik s’arrêta sur la plaine vallonnée de neige. Le vent siffla. Il avisa les alentours. Personne. L’avis de Shin sur son choix de terrain ne serait pas de trop, mais le commandant trouvait qu’il se reposait bien trop sur le dos de l’intuitif. Le commandant s’était hissé jusqu’à sa position seul, il devait garder cette débrouillardise afin de ne pas mettre en péril la légitimité de son statut. À la place, il se tourna vers sa partenaire. Son avis comptait. Toujours laisser à sa victime le choix de sa sépulture quand on avait de la considération pour elle.

« Cet endroit te convient ? »

Son rictus augurait le début des hostilités. Nettoyer le terrain au préalable lui semblait inutile. Les monstres des alentours se feraient emporter par la tornade de l’affrontement, ou s’éloigneraient s’ils étaient pourvus d’un semblant d’intelligence. Galant, Malik laissa à Kyoka le soin de démarrer les hostilités.

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Kyoka el-Nour
Affiliation : Garde personnelle de Nyx
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Kyoka el-Nour
Il fallait le tuer, la pauvre bête avait la rage



Mer 7 Déc - 22:44

« Voilà quelques minutes que nous sommes ensemble et tu t'ennuies déjà ? Tu as bien changé, si ma compagnie ne te suffit plus. J'avais prévu de te laminer seul, en fait.
– Qui te dit qu’il aurait été de ton côté ? »


Elle rétorqua avec légèreté – y croyant à moitié, ce qui semblait déjà presque trop et sacrilège. Se rebeller leur était-il seulement possible ? Ça aurait été amusant, surtout pour voir Malik enfin pris au dépourvu. Shin comme elle l’auraient mérité ; admirables fussent ses réussites, le battre juste une fois aurait suffi à alimenter sa fierté pendant des mois. Et puis, il le méritait, avec ses questions – tout à fait justifiées en plus, mais du genre qu’elle ignorait parce qu’aucune réponse ne la satisferait jamais. Que la remarque vienne d’un supérieur qu’elle respectait et appréciait ne fit qu’accentuer sa gêne, pourtant injustifiée.

« Je ne sais pas ce qui est normal. Je ne m'intéresse pas à lui quand il s'intéresse à moi. Dois-je comprendre qu'il t'a adressé des reproches ? »

En aucun cas ne lui enviait-elle son détachement, mais de la même façon qu’on n’enviait pas au soleil sa liberté de se perdre dans les profondeurs de la mer ; inimaginable et fascinant.

« Pas directement, tu le connais. »

Elle haussa les épaules sans le regarder, occupée à esquiver le jet de sang d’un monstre petit mais vicieux. Sans doute aurait-elle pu dire plus, étaler sa façon de faire et celle de mélanger fidèles et collègues pour ne parler honnêtement avec personne, sans oublier de s’étendre sur le sourire hautain qui ne le quittait jamais et qui brouillait encore plus la limite entre remarque et reproche, mais déjà elle était trop sur la défensive pour ne pas se défendre, et en plus elle était trop consciente de l’être pour se laisser aller ainsi. Non, le cardinal n’aurait pas un mot de plus que nécessaire.

« Il n'y a pas de problème. Seulement, je me suis toujours méfié de lui.
– Mais moi aussi !
– J'ai l'impression que sa dévotion n’est qu’une façade, qu'il utilise son amour envers la reine pour servir ses ambitions et sa propre soif de pouvoir. Tu le connais mieux maintenant, alors dis-moi. Faut-il que je revoie mon jugement ?

– Qui sait ? C’est vers lui qu’on est censés aller pour ce genre de questions, que tu ne lui fasses pas assez confiance pour le faire suffit à me répondre. » Elle essayait d’atteindre un ton assez poli pour qu’il soit clair après qui elle en avait, avec un certain succès estimait-elle malgré ses sourcils froncés et ses bras croisés. « … Mais je ne pense pas que ce soit la soif de pouvoir. Je ne saurais te dire ce qu’il croit, mais s’il fait semblant ce serait pour autre chose. » Quelques jours plus tôt, elle aurait dit s’amuser, mais comme avait dit Malik – elle le connaissait un peu mieux, et ça avait quelque peu adouci son jugement. Quelles que soient ses raisons, il n’avait pas encore failli à ses devoirs, au moins – sans quoi il ne serait plus debout. « Je n’irais quand même pas jusqu’à dire qu’on se trompait à son sujet. Peut-être quand je lui trouverai une qualité ! »

C’est vrai, quoi – à part une tête symétrique et une magie qui la rendait harmonieuse, il n’en avait pas, ils pouvaient continuer à se méfier. Savoir Malik de son avis était réconfortant néanmoins, et elle mit un entrain nouveau à ses coups, jusqu’alors exutoires, désormais échauffements. Enfin, ils arrivèrent.

« Cet endroit te convient ?
– Un peu frais, »
plaisanta-t-elle.

C’est quand ils ne marchaient pas que le vent perçait le plus violemment, alors quand il fut clair que Malik ne comptait rien faire, elle ne perdit pas de temps pour attaquer. D’ordinaire elle préférait parer le premier coup que le donner, mais la vie n’était-elle pas faite de compromis ? Une main sur sa dague, l’autre étendue vers le commandant, elle projeta une boule lumineuse – avec un peu de chance aveuglante – et s’élança vers lui.
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Mer 17 Avr - 15:29
RP archivé suite à la suppression d'un joueur. Kyoka reçoit 1 point de puissance et 1 point de célébrité.
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