Après avoir trouvé l’homme qui tentait de voler les plans de la Résistance, voilà que je me retrouvais encore embringué dans une mission dans la Cité Royale. Mais contrairement à ma précédente mission avec Meldy, j’étais bien moins réticent à travailler dans cette ville. J’avais réussi à me détendre, même si cela ne se voyait pas tellement.

Aujourd’hui, j’avais pour mission de retrouver un dangereux criminel. L’homme laissait aux pieds de ses jeunes victimes un smiley bleu. Cela laissait penser à un fou, j’en avais déjà vu des comme ça et ces personnes sont rarement réellement folles. Elles sont juste très particulières et c’était toujours difficile d’opérer face à ce genre de personnes. Pour m’aider dans ma tâche on m’avait assigné une mage de Fairy Tail. Je connaissais leurs faits de guerre presque aussi bien qu’eux. Je savais aussi qu’il y avait un nombre impressionnant de Dragon Slayer dans leur Guilde, avec notamment le célèbre Salamander mais aussi le dragon d’acier ou encore celui de foudre. Une guilde qui m’aurait beaucoup plus, si seulement je n’avais pas autant de sang sur les mains. Quoiqu’il en soit, on m’avait donc affecté la jeune Juvia. Ancienne membre de Phantom Lord, elle avait fini par rejoindre Fairy Tail, après la cuisante défaite de son ancienne Guilde. Elle avait une excellente réputation en tant que mage, ce qui faisait que j’avais hâte de travailler avec elle.

J’avais consulté les registres en l’attendant. Mais je n’avais rien trouvé de probant. Sans doute faudrait-il enquêter avec plus de rigueur. L’homme semblait capable de tuer sans réelles distinctions. La seule constante était la jeunesse de ses victimes. Je réfléchissais pendant que je marchais. J’avais fini par me rendre au siège de Fairy Tail pour partir en mission avec Juvia. Je venais d’arriver à la guilde quand je me présentai.
"Bonjour tout le monde. Je cherche Juvia. Est-elle là ?"
Je ne venais que pour une mission et déjà j’avais quelques regards assassins et des murmures. Je me sentais scruter. Génial, aussi bizarre que ce qu’on m’en disait dis donc.

by Didi Farl pour Never-Utopia

Je restai stoïque devant tous ces regards. Ce n’est pas comme si je n’avais pas l’habitude. Finalement, la Magicienne de l’eau se leva et me rejoignit. Après m’avoir salué, elle s’excusa pour ses camarades. Je me forçai, comme souvent, à sourire. C’était gentil de sa part, je trouvai l’attention touchante. Je haussai finalement les épaules de manière un peu désinvolte avant de lui répondre avec douceur.
"Ce n’est pas grave. J’ai l’habitude. Malgré la grâce qui nous a été offerte pour nos actions dans la protection de la ville, les citoyens me regarde souvent avec appréhension et défiance. Ils ont beau donné l’impression d’accepter, ils ne pardonnent pas facilement les crimes. Je le sais et je l’accepte."
Après ce court échange, la jeune femme me proposa d’emblée une base de travail. Elle avait pour idée d’aller inspecter le lieu de la dernière victime. Je hochai la tête, on aurait une bonne base de travail de cette façon.

Le trajet fut rapide. L’endroit avait beau être à l’écart, celui-ci semblait attiré tous les regards. Pas nécessairement comme une foule de curieux, mais je sentais les œillades discrètes, les pas de côté pour s’éloigner un peu plus d’un lieu de crime atroce. J’avais presque l’impression de ressentir ce que j’avais longtemps subi. Mais ce n’était pas un homme cette fois l’objet de cette peur indicible, mais bien un lieu. Comme si les simples badauds avaient peur d’être tué parce qu’ils approchaient trop. C’était perturbant et tellement familier à la fois.

Une fois dans la ruelle proprement dite, je m’agenouillais pour poser mes doigts sur l’endroit. Je regrettai de ne pas être un extrasensoriel. Mais mon odorat était assez développé. De suite, l’odeur du sang frappa mes narines, c’était déjà le cas depuis une dizaine de mètres. Mais là, les effluves étaient presque obsédants. Heureusement que je me contrôlais, à l’époque où je servais d’armes, je serais sans doute entré dans une rage meurtrière.  Je fermais les yeux pour essayer de passer au-delà de ce parfum métallique caractéristique. Je le décelais malgré tout, ce second parfum. Celle de la sueur, c’était très léger mais je le sentais. Cela était un indice sans doute. Mais pour cela, je devais sentir l’odeur du mort. Problème, s’il était déjà enterré ou pourrissant, je ne pourrais savoir si c’était son odeur, ou celle du tueur. Je rouvris les yeux essayant d’oublier ce parfum entêtant et je regardais Juvia.
"Je sens une seconde odeur en plus du sang, mais je ne peux pas affirmer qu’il ne s’agit pas du mort. Il faudrait que je puisse comparer avec l’odeur de la victime, mais ça risque d’être compliqué."
Surtout que je ne savais pas l’état actuelle de la victime. J’espérai que Juvia avait une idée.

by Didi Farl pour Never-Utopia