Le retour à la capitale s’avéra aussi frustrant que rageant. Décevant peut-être, aussi. Depuis qu’elle avait compris le sens, le sous-entendu des mots de River, elle ne lui en avait plus adressé un seul. On l’avait envoyée à la tente médicale pour faire examiner son bras et elle y était restée en observation. Ignorant tout des ennemis et des monstres de la région, il fallait s’assurer qu’aucun effet secondaire ne surgisse après tout. L’excuse fut parfaite pour terminer de rédiger le bestiaire dans le calme et, surtout, loin du caporal-chef, qui était lui-même probablement occupé à rendre ses propres rapports. Comme on lui refusa de quitter la surveillance des médecins, elle passa le carnet à un autre soldat qui l’apporta à Pierce. Ce qui était parfait car il n’était pas aidé d’éviter quelqu’un dans un si petit campement. Les ordres suivants tombèrent comme une sanction : elle rentrait, emportant avec elle un mélange de déception et de colère. « A vos ordres. » Elle ne prononça pas un mot de plus et ne lui accorda pas de dernier regard en repartant pas Legion. Mais elle avait fait le strict minimum, juste assez pour qu’on ne puisse pas lui reprocher quoi que ce soit dans son comportement. Elle obéissait. Personne n’exigeait qu’elle doive le faire avec le sourire.

Maigre compensation, son corps s’était réchauffé progressivement à mesure que la bête s’éloignait du continent nord et approchait de la capitale. Les jours suivants n’avaient pas aidé à calmer son ressenti. Les interrogatoires auxquels elle fut soumise n’avaient rien apporté, si ce n’est une perte de temps de tous les soldats de la troisième qu’on avait réquisitionnés pour l’occasion. Qu’elle en ressorte blanchie de tout soupçons ne changeait rien au fait qu’elle s’y était trouvée en premier lieu. Elle avait essayé de voir l’inquiétude de River bien au-dessus du manque de confiance mais…Le fait qu’elle comprenne ce qu’il avait fait, et pourquoi il l’avait fait, n’empêchait pas la brune d’en être blessée. Surtout après ce qui s’était passé. Les jours suivants, elle les avait passés dans la chambre d’hôpital de Clifford. Pour voir comment il allait, pour lui tenir compagnie. Parce qu’il ne restait plus qu’eux et parce que ce simple fait renforçait leur lien au-delà du compréhensible pour ceux qui n’ont jamais vécu de perte si grande et si soudaine. On est censé y être préparé, à l’armée, mais la réalité c’est qu’on n’est jamais réellement préparé pour ce genre de chose.

La nouvelle du retour imminent de Riv soulagea Liz avant de l’emmerder. Elle avait beau avoir été blessée, bien évidemment qu’elle s’était fait du souci pour lui. Parce qu’elle avait vu une toute petite partie de l’accueil du continent, et ce n’était pas joyeux. « Je repasserai plus tard. » Son départ de la chambre de Clifford était totalement une fuite. Elle se doutait bien que Riv passerait le voir et elle n’avait pas très envie de le croiser. Principalement parce qu’elle n’avait pas envie de revenir sur ce qui s’était passé, parce qu’elle ne savait pas quoi lui dire, et parce qu’elle ne savait pas non plus où se positionner avec lui. Qu’allait-il attendre d’elle exactement ? Qu’elle soit heureuse de le revoir ? Elle le serait, même si elle ne le montrerait sans doute pas. Qu’elle l’embrasse ? Qu’elle fasse comme s’il ne s’était rien passé ? C’était compliqué, et elle n’avait pas envie d’y réfléchir. Même si, dans les faits, elle s’était posée la question à peu près tous les jours de toute façon. Soupirant, elle quitta la base à la fois pour prendre l’air et pour ne pas croiser Pierce. Elle passa devant l’Escale, et s’y arrêta un long moment avant de reprendre sa marche. Elle espérait ne croiser personne en rentrant au milieu de la nuit. Mais comme la vie est horriblement bien faite, elle tomba nez-à-nez avec lui dans le couloir de sa chambre. Soulagement. Il était entier, et n’avait pas l’air blessé. Malaise. Elle ne savait pas quoi dire, ni comment se comporter. « Salut, Riv. » Comme ils n’étaient que tous les deux paumés au milieu des couloirs, elle jugea mal venu de faire un salut officiel. Il l’aurait mal pris même avant qu’ils déconnent et aillent trop loin. Elle s’adossa contre le mur, juste à côté de sa porte, fixant vaguement le mur d’en face. Un moment, elle laissa le silence s’installer entre eux. Elle ne savait pas quoi lui dire. « Il s’avère que le mal des montagnes n’était rien de plus et qu’il ne cachait rien de plus…Inquiétant. » Finit-elle par expliquer doucement. Sauf qu’il avait probablement déjà eu des retours sur son interrogatoire. « Ça doit te rassurer, j’imagine. » Haussement d’épaule. Elle préférait expédier le sujet pour ne plus jamais avoir à en reparler un jour.

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« Oui… » Liz glissa son regard vers lui mais n’ajouta pas un mot et le silence s’installa une nouvelle fois quelques secondes. River aurait pu avoir des tas de choses à lui dire, mais le fait était qu’il n’avait pas à justifier ses doutes ni ses décisions auprès d’elle. Elle comprenait ça autant qu’elle le respectait. « Dis-toi que t’as rien raté, à part une semaine à se geler l’cul et quelques macchabées de plus … Tu m’en veux ? » L’interrogatoire était-il réellement préférable à tout ça ? Probablement pas. « …Oui. » Admit-elle alors qu’une petite moue se dessinait sur le coin de ses lèvres. Ce n’était pas dans ses habitudes non plus de raconter n’importe quoi. Elle ne taisait sa franchise, à contre cœur, que lorsqu’elle savait que l’exposer revenait à aller trop loin dans les limites de l’acceptable à l’armée. Là, elle ne remettait rien en cause. Elle exposait juste un fait.

Elle aurait pu en rester là, se détacher du mur, lui souhaiter une bonne nuit et s’isoler dans sa chambre. Mais maintenant qu’ils étaient là et que le sujet était abordé, mieux valait que les choses soient claires, pour qu’ils n’aient plus jamais besoin de revenir dessus. « Je comprends ce que tu as fait et pourquoi tu l’as fait. C’est pas le fond du problème. » Ses yeux reviennent chercher le mur d’en face. Elle n’était habituellement pas du genre à chercher ses mots. Mais là, elle buttait un peu sur la suite. « Le fond du problème c’est ce qui s’est passé avant, Riv. Si tu doutais de moi, ça n’aurait pas dû arriver à ce moment-là. T’aurais dû attendre de ne plus avoir de doutes… » Ou ne pas le faire du tout, d’ailleurs. Peut-être que le fond du problème résidait aussi dans le fait que l’enchainement des choses faisaient qu’elle ne savait plus que penser de ce qui s’était passé entre eux.

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Les mots de Riv la rassuraient sur des craintes qu’elle essayait d’ignorer depuis qu’elle était revenue toute seule à la Cité. Elle n’avait pas manqué de confiance en lui, n’avait pas cru qu’il avait fait ça dans le seul but de baisser sa garde. Mais, en revanche, elle s’était interrogée sur ses éventuels regrets après coup, sur ce que ce qui s’était passé pouvait signifier pour lui. Elle se sentait déjà mieux lorsqu’il s’approcha d’elle en posant sa main sur la sienne, elle lui en voulait déjà moins. Rien que de le savoir proche, de savoir tout ça, elle lui en voulait moins. Elle prit sa main dans la sienne et la serra doucement, façon silencieuse de lui faire savoir. Elle aurait voulu aller plus loin que ça, l’attirer contre elle, le prendre dans ses bras.  Elle ne le fit pas pour ne pas brusquer les choses. Et peut-être aussi parce qu’ils étaient au milieu du couloir. Même s’ils étaient en pleine nuit, il n’était pas exclu que quelqu’un passe par ici. « Je ne regrette pas non plus. » Souffla-t-elle simplement doucement.

Elle releva ses yeux vers lui. Le voir si proche et l’entendre prononcer ces mots lui donnait envie d’avoir un geste tendre envers lui. « …Parce que tu t’en tires toujours ? » Demanda-t-elle alors qu’un mince sourire naissait sur le coin de ses lèvres. Elle avait eu peur pour lui, était angoissée de recevoir de mauvaises nouvelles chaque jour. Maintenant il était là et elle se demandait si elle ressentirait cette angoisse à chaque fois qu’il partira et qu’elle restera là. « J’avais vraiment hâte que tu rentres. » Admit-elle d’une toute petite voix. C’était admettre qu’il lui avait manqué, mais avec d’autres mots. « Viens, on va pas rester là. » Ils auraient pu rester au milieu du couloir mais…Elle n’avait pas vraiment envie de croiser qui que ce soit. Encore moins alors qu’ils se trouvaient juste devant sa chambre. Elle en ouvrit la porte et l’attira avec elle à l’intérieur avant de la refermer. A l’intérieur, elle alluma une lampe pour qu’ils ne restent pas dans le noir. Elle réalisa après tous les sous-entendus que le fait qu’elle l’invite dans sa chambre pouvait engendrer.

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Elle voyait sans mal la gêne de River, qu’elle partageait probablement à un degré moins intense, en posant son regard sur lui qui avait le regard baissé. « Tu ne travailleras pas avec la nouvelle escouade. Tu vas être mutée à un autre commandement. » L’information sonna comme le besoin qu’un sujet de conversation soit mis sur la table pour atténuer la gêne. Elle avait également des échos de quelque chose qui naissait véritablement. Plus tôt, elle lui avait demandé cette mutation et River lui avait balancé un refus en pleine face sous prétexte que cela n’arrangerait rien. Depuis, ils avaient mis plus que des mots sur leur attachement réciproque. « D’accord. » Acquiesça-t-elle simplement. C’était la meilleure chose à faire, Liz n’avait pas envie de passer son temps à attendre qu’il se passe un truc sous ses yeux pour qu’elle ait l’occasion d’agir. Il fallut quelques secondes supplémentaires pour que River lève enfin son regard vers le sien. Elle lui adressa alors un léger sourire, doux. « Tu étais avec eux ce soir ? » « Non…J’avais totalement oublié que c’était ce soir. » La semaine qu’elle avait passé pouvait le lui excuser. De toute façon, même si elle s’en était souvenue, elle aurait probablement esquivé cette soirée, puisqu’elle avait cherché à éviter River avant que certains points se soient clarifiés. Maintenant…Elle ne voulait plus le quitter.

Ses yeux se ferment doucement lorsque River s’approche d’elle et pose son menton sur son épaule. Tout aussi à l’aise que lui, Liz mit autant de temps à l’enlacer qu’il en mit à enrouler ses bras autour de sa taille. Le fait qu’une main caresse doucement son dos tandis que l’autre remonte pour caresser ses cheveux n’est pas la preuve qu’elle est à l’aise, contrairement à l’impression que cela pourrait donner. Elle est incapable de rester inactive, de simplement profiter de ce moment en restant blottie contre lui. Et elle se sent également bien incapable de se détacher de lui tant elle se sent bien à présent, même si les battements de leurs deux cœurs s’affolent au même rythme. Elle se recule pourtant, très légèrement. Pas assez pour qu’ils se séparent, mais assez pour qu’elle puisse venir poser son front contre le sien et plonger son regard dans le sien. Contrairement à elle, qui ne fout rien depuis une semaine, Riv revient de mission. La fatigue se lit sur ses traits. « T’as une mine affreuse. Tu t’es assez reposé ? » L’inquiétude se voit dans ses yeux, se ressent dans le timbre de sa voix. « Tu veux…Dormir ici ? » Finit-elle par demander malgré la gêne. Ce serait le parfait compromis entre son envie qu’il se repose et celle de rester avec lui. Malgré le sous-entendu. Liz n’est pas entreprenante, elle est simplement maladroite.

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Sans doute existait-il un millier de meilleurs arguments pour le faire rester, en effet. Mais Liz n’était pas connue pour son adresse en termes de sociabilité, et c’était encore moins le cas lorsqu’il s’agissait de ce genre de relation intime qui ne lui était absolument pas familière. Elle aurait pu simplement admettre qu’elle avait envie qu’il reste, mais ne l’avait pas fait et ne le fit d’ailleurs pas davantage. Peut-être aurait-elle été capable de le retenir s’il avait décidé de partir face à l’argument foireux de Liz, mais il n’en fut rien. Il s’installa dans son lit en lui rappelant ainsi qu’elle n’avait même pas encore pris le temps de se changer. Elle ouvrit la porte de son armoire, cette dernière cachant partiellement la soldate si River venait à lever les yeux vers elle, et vira ses vêtements pour enfiler un short et un t shirt que l’on pourrait assimiler à un pyjama. « Je devrais ? » Demanda-t-elle simplement, la voix teintée d’innocence. Pas parce qu’elle ne penserait pas que ça jaserait si cela se savait, mais plus parce qu’elle s’en fichait. Elle le voulait, et nul ne pourrait changer la nature humaine de toute façon. C’était une idée qu’elle avait acceptée en se rapprochant de lui.

Elle referma la porte de son armoire et envoya ses vêtements dans le panier prévu à cet effet avant de venir s’allonger à côté de River, tournée vers lui. « Même si c’est le cas, ça ne me dérange pas. » Et ça sera le cas, elle en est persuadée. « Et j’imagine que tu ne serais pas là si ça te dérangeait ? » Cela dit, ils n’en avaient pas vraiment parlé. Cette conversation donnait une dimension beaucoup plus réelle à tout ce qui était en train de se passer. Comme s’ils posaient véritablement des bases à leur relation. Elle s’approcha un peu, et embrassa sa joue avant de poser sa tête sur l’oreiller, juste à côté de son visage. Elle avait beau ne pas avoir été délicate dans sa demande, elle était dans le vrai lorsqu’elle disait qu’il avait l’air épuisé.

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« On pourrait être discrets un temps, mais ça finirait par se savoir de toute façon. » Murmura-t-elle. La discrétion ne tiendrait pas longtemps, surtout dans un univers aussi restreint que l’armée. Les unités passaient le plus clair de leur temps ensemble. Impossible que quelqu’un ne finisse pas par s’en rendre compte, que ce soit par une simple déduction des éléments au fil du temps, parce qu’ils finiraient par se faire voir ensemble, ou par une gaffe que l’un d’eux finirait par lâcher malgré leur bonne volonté. Le cacher fonctionnerait un temps…Mais probablement pas sur du long terme. L’idée fit d’ailleurs battre son cœur plus vite. Ce n’était rien, à peine le tout début de quelque chose. Se projeter était-il seulement raisonnable ? Elle n’avait pas assez d’expérience en la matière pour savoir où se positionner vis-à-vis de ça. Et il était hors de question d’aborder le sujet.

Le silence régna un temps. Ce fut assez long pour qu’elle soit sur le point de fermer les yeux afin de rendre l’instant moins embarrassant lorsque la main de River saisit la sienne pour la porter contre sa poitrine. Ce fut presque un soulagement de voir que son cœur s’emballait autant que le sien. « Comment veux-tu que je dorme comme ça ? » Elle leva les yeux vers lui, plongeant son regard dans le sien. « On n’est pas obligés de dormir. » Murmura-t-elle innocemment. Son esprit simple ne s’imagina les sous-entendus possibles qu’après que ses mots aient franchi la barrière de ses lèvres. Ses joues prirent une teinte rouge, tant que la main que River posa sur le côté de son visage lui sembla fraîche. « Embrasse-moi » La main posée sur son torse ne bougea pas d’un millimètre et sa seconde main, après une seconde d’hésitation, vint caresser doucement ses cheveux. Comme dans la grotte, elle avait pris quelques secondes avant de s’exécuter. Une nouvelle fois, ce n’était pas de l’hésitation mais bel et bien le besoin de calmer les battements de son cœur qui ne firent que s’accélérer malgré sa tentative de le ralentir. Paupières closes elle approcha doucement son visage du sien jusqu’à ce que ses lèvres viennent, d’abord timidement, rencontrer celles de River. Progressivement, la douceur de l’échange laissa place à cette passion étouffée dans l’œuf lors de leur premier baiser. Cette fois, ils n’étaient pas en mission. Il n’existait aucun impératif pouvant les pousser à mettre fin à ce moment. Elle retrouva ce sentiment qui lui murmurait que l’embrasser était plus vital encore que de respirer, et son cœur s’affola encore davantage alors qu’elle ne l’aurait jamais cru possible. Le temps de quelques secondes, elle se détacha de lui, posant son front contre le sien, pour reprendre son souffle. « Je te veux. » Susurra-t-elle tout bas, comme s’il existait le besoin de faire écho à ce qui s’était passé dans cette grotte. Comme si elle avait besoin de lui faire savoir qu’elle avait pensé chaque mot de leur échange à ce moment-là, et qu’elle n’en regrettait aucun geste. Il n'y avait pas d'ambigüité dans ses mots cette fois, et les dire à voix haute lui donna tant le rouge aux joues qu'elle eut l'impression qu'elles étaient en feu.

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La température de la pièce n’avait pas changé, pourtant elle eut l’impression que le chauffage venait soudainement d’être monté. Il lui sembla que la température montait un peu plus à chaque instant de leurs baisers passionnés. Rien ne s’arrangea lorsque le besoin d’air les fit s’éloigner assez longtemps pour qu’elle réitère une demande déjà faite quelques temps plus tôt, lorsque le contexte n’y était pas propice. Ignorante de l’origine du courage dont elle avait eu besoin pour prononcer ces mots une seconde fois, elle ne prononça plus un mot. Une chance que le contexte ne s’y prêtait pas. Elle était au moins aussi à l’aise que lui dans ce genre de situation.

Ses bras s’enroulèrent autour de son cou lorsque son corps se retrouva contre le sien, dans une position bien plus confortable que celle dont ils avaient tous les deux l’habitude. Elle eut ce sentiment qu’ils pourraient juste rester éternellement ainsi et qu’elle ne se lasserait jamais ce cette sensation de bien-être…Bien que l’envie que les choses ne s’arrêtent pas là lui hurlait de l’attirer contre elle pour l’embrasser encore et encore. « Tu sais, je n’ai jamais… » Silence. Liz aurait pu répondre qu’elle non plus mais elle eut ce sentiment que cela n’aurait rien arrangé, bien au contraire. Il était inutile de rajouter une pression quelconque à ce moment aussi attendu que stressant.

Ses bras retombèrent dès lorsqu’il nicha son visage au creux de son cou. Elle commença par lui caresser doucement le dos avant que ses mains ne commencent à se balader lorsqu’il la couvrit de baiser et laissa lui-même ses mains parcourir son corps. Leur nouveau baiser ne lui donna que davantage envie que les choses aillent plus loin encore. Avec un léger souffle amusé, elle joignit ses mains à celle de Riv lorsqu’il releva son haut pour l’aider à l’enlever complètement. Sentant le doute, elle lui offrait ainsi une marque de consentement supplémentaire, si la précédente n'avait pas été assez explicite. Et elle ne s’arrêta pas là.

Sur cet instant suspendu dans le temps durant lequel, peut-être juste le temps d’un souffle, ils se contemplaient l’un l’autre, elle lui offrit malgré toute la maladresse dont elle ferait preuve pour leurs premières fois respectives un sourire aussi doux qu’elle le pouvait. Comme il s’était redressé sur ses genoux, elle se redressa à son tour pour que ses lèvres reviennent contre les siennes. Et ce ne fut pas seulement parce qu’elle avait ce sentiment qu’elle pourrait passer sa vie à l’embrasser encore et encore, mais également parce qu’il était plus facile -moins gênant- de faire doucement descendre ses mains le long de son torse pour atteindre son short. Aurait-elle osé le glisser doucement jusqu’à ses genoux s’il avait continué de la regarder droit dans les yeux ?

Lorsque le short de River alla rejoindre le reste de leurs vêtements sur le sol, c’est de son propre bas dont elle se débarrassa. Pour cela, elle fut contrainte de détacher ses lèvres des siennes, lui rappelant par la même occasion son besoin de respirer. Son dernier vêtement vint bientôt rejoindre les autres. Jamais Liz n’avait été véritablement pudique, pourtant, cette fois ci était différente de toutes les autres. Elle se laissa retomber en arrière pour s’allonger et entraina Riv avec elle, les couvrant tous les deux de son drap. Ce fut un réflexe plus qu’une action réfléchie. Collant son corps au sien, elle nicha sa tête dans le creux de son cou et y déposa plusieurs baisers.

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