conquête du nord

Les équipes quittent la base les unes après les autres. Svetlana fait même le débrief avec certaines recrues alors qu’elle ne connaît du continent que ce qu'ont pu lui en dire les deux commandants qui s’étaient rendus sur place une première fois pour faire l’état des lieux. Elle avait composé un parfait discours de neutralité entre l’optimiste d’Ethan et les réserves de sa propre commandante. Quoi que chacun puisse en penser, les ordres de s’y rendre venaient du Roi lui-même. Chaque débrief qu’elle avait fait n’était que factuel : un point sur les missions qui étaient confiées à chaque groupe sur le départ et un récapitulatif des conditions climatiques du continent. Svetlana évoluait en montagne depuis des années, elle avait bien moins d’appréhension que tous ces soldats qui avaient la chance de n’endurer le froid et la neige qu’en hiver. Envoyer des soldats qui n’y étaient pas préparés relevait d’une erreur, selon elle. Mais l’armée n’avait pas l’embarras du choix sur les personnes qui partaient et restaient. Une majorité d’entre eux, d’ailleurs, étaient des volontaires. Les mots n’auraient su les préparer à ce qui les attendraient là-bas, mais elle fit de son mieux.

Étant la plus habituée à opérer sur un terrain comme celui du continent Nord, elle préparait également son départ. Comme le commandant de la première, elle établirait des campements qui serviraient de bases pour des explorations plus poussées. Ethan étant parti devant, elle organisa également tout le transport de matériel et d’hommes qui seraient nécessaires sur place, lorsqu’ils auraient trouvé les emplacements adéquats et sécuriser les zones. L’objectif n’était d’ailleurs que de planifier le chargement de tout ça dans un héliport militaire. Les Legions n’étaient pas destinés à des transports d’aussi grande envergure. Elle lisait les rapports et les comptes rendus en diagonale lorsque Clifford vint traîner dans ses pattes. « Retourne te coucher, t’es pâle à en faire peur aux fantômes. » Il tenta de plaider sa cause en disant qu’il avait besoin d’action (tout comme Pierce) mais la différence s’illustrait dans le fait que Pierce était capable de faire face. Malgré le souffle, Clifford était encore convalescent. Il ne discuta pas le refus de la capitaine, mais traîna dans ses pattes jusqu’à ce qu’elle ordonne à un soldat d’aller le foutre dans son lit de gré ou de force. « Et attache-le s’il se lève encore. » Elle plaisantait. A moitié. « Oh. Et passe à Lamia donner ça à Lyon Vastia. » Elle mit dans les mains du soldat un document qui ressemblait en tout point aux quêtes qu’ils recevaient régulièrement, à l’exception que celle lui était personnellement destinée. Le Nord sera aussi familier au mage de glace qu’à la capitaine. « Précise bien qu’il est en droit de refuser. Et si tu ne le trouves pas, ce n'est pas grave. » Un atout précieux n’en est pas un s’il n’a pas envie d’être là. Le soldat parti et Svetlana se remis au travail. La logistique lui prendrait encore assez de temps pour voir s’il se manifesterait ou non.

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Tant bien que mal, la vie reprend son cours. Les malheureux ont passé le flambeau à plus malheureux encore, Blue Pegasus, dont il ne reste rien si ce n’est deux ou trois esprits pour honorer la mémoire de leur mort. Lyon réalise après cette tragédie qu’ils ont été chanceux, au final, de n’avoir à pleurer que la mort de Jura. Sa perte n’ébranle pas moins la guilde. Lui parti, Lyon et Alycia portaient désormais Lamia Scale et cette responsabilité s’avère lourde, presque étouffante. Ce jour-là, la guilde reçoit un soldat, Lyon s’éloigne du tableau des quêtes quand son nom est murmuré de lèvres en lèvres jusqu’à lui. Il se présente devant le soldat qui lui tend une missive à son nom. Lyon l’ouvre devant lui, bien qu’il aurait pu se passer du geste car le soldat énonce ce qu’elle dit tout en même temps qu’il lit. Il ajoute même des informations supplémentaires.

« C’est un territoire considéré maudit » « Je le sais » répond l’érudit avec son air impassible. « … Et d’autant plus dangereux qu’on ignore ce qui y a végété durant ces centaines d’années. Vous avez le droit de refuser. » Lyon range la missive dans la poche de sa veste. « Je ne peux pas faire ça. » Il suit le soldat qui l’amène jusqu’à une vieille connaissance. Cette femme est le capitaine du régiment alpin. Tout comme lui, les monts et les grands froids n’ont pas de secret pour elle. Il l’a déjà appelé par son prénom, familiarité dont il s’abstient en présence de ses soldats. « Bonjour Capitaine ». Les salutations faites, le Vastia marche avec elle. Sans revenir sur le brief, qu’il avait reçu de manière complète, il énonce plutôt des remarques dont la belle devrait tenir compte. « Le terrain et les températures de Norest me sont aussi familiers qu’un second foyer, je ne crains pas les malédictions et les monstres que ce continent abrite. Cependant, je ne suis pas aussi doué qu’un chasseur de dragon pour établir des campements. De ce que j’ai compris, ils devront être suffisamment sophistiqués pour servir de véritable repos aux explorateurs. Combien d’hommes avez-vous prévu à cet effet ? »

Ils partent à dos de Legion. Lyon profite du trajet pour se renseigner sur cette conquête, qui lui semble curieuse. « Quelles raisons poussent le gouvernement à explorer cette terre ? Ce n’est pas la place, ni le danger qui manque partout ailleurs. Est-ce en rapport avec l’amenuisement progressif des sols en magie ? Quand on se penche sur les civilisations anciennes du désert de Mideel, on voit que certains ouvrages parlent d’une Terre Promise, la croyance selon laquelle il existe sur Edoras même, une terre qui abonde de magie, de richesses. Extalia en serait d’ailleurs un fragment. »

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Les départs s’enchainent et ceux qui restent s’activent pour tout mettre en place pour la logistique du transport de matériel et d’hommes qui se fera dans un second temps. Et au milieu de toute cette agitation, le Vastia rejoint tranquillement Svetlana, qui le salue en retour. Pas de grands discours inutiles, fidèle à lui-même, il entre directement dans le vif du sujet. « Etablir le campement est une finalité. Avant de s’établir, il nous faut trouver une zone adaptée et la sécuriser. » Et tout cela entre dans les talents du Vastia. Des chasseurs de dragons auraient effectivement fait l’affaire également. Mais d’une part, elle n’avait pas envie de s’en coltiner un pendant le trajet, et d’autre part, ces combattants redoutables ne seraient pas de trop dans les parages lorsqu’une partie des forces armées seraient à Norest. « Suffisamment, espérons-le. Nous partons en éclaireur pour transmettre des coordonnées précises aux équipes qui apporteront tout le matériel et les bras nécessaires pour l’installation en héliport. »

La conversation se fait dans le même temps qu’ils s’installent sur le Legion, qui s’envole sur le champ. Ils n’ont pas de temps à perdre. Ils n’en avaient déjà pas assez pour s’occuper de cette exploration. Les remarques du Vastia sont précises et justes. Comme pouvait s’y attendre la capitaine. « On en trouve plusieurs dans le haut de la liste. Celle que tu as évoqué, mais pas seulement. Le Roi souhaite que ces terres ne deviennent pas un territoire ennemi, que l’on puisse s’en servir pour des usages d'entraînement et de recherche scientifique. Personnellement, je n’exclus pas qu’il y cherche également…La possibilité d’avoir un point de retrait si cela devient nécessaire. » Svetlana n’aurait pas eu cette franchise avec la plupart de ses soldats. La recherche des traîtres n’était pas du ressort de sa division, mais bloquer la transmission d’informations autant que faire se peut faisait partie de ses obligations, en ces temps incertains. Heureusement, il existe encore des personnes dont on ne peut douter de la fiabilité. Comme le Vastia.

La température diminue rapidement au fil de la distance parcourue. Ils sentent qu’ils s’approchent du continent avant de véritablement le voir, même si la morsure du froid n’est un problème ni pour l’un ni pour l’autre. Lorsque le continent se dessine, Svetlana lui désigne des zones. « Nous avons des équipes de nettoyage qui chassent les monstres par ici et par là. » Elle pourrait évoquer les exploitations minières, mais l’information n’est pas utile sur le moment. « Puisqu’ils dégagent les zones, je propose de remonter la rivière pour trouver un emplacement adéquat. » L’eau est la première source de vie. Coloniser des terres abandonnées depuis si longtemps ne sera pas une partie de plaisir. Autant se faciliter la vie autant que possible. Sur les indications de la capitaine, la bête se rapproche du sol et se pose en douceur non loin du point d’eau. Habituée à la neige et aux basses températures, Svetlana se sent presque comme chez elle ici. Elle fait un rapide tour sur elle-même pour contempler les horizons. Les lieux trop calmes ne sont jamais de bonne augure.

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Bien que Lyon ignore l’existence de Babylone, il jurerait qu’on trouve déjà suffisamment de terrains hostiles à Edoras pour favoriser les entraînements militaires. La suite des arguments lui semble plus logique. Il tique légèrement à l’interprétation de potentiel repli de Svetlana. Quelque chose lui dit qu’elle n’est pas la seule à le penser, peut-être est-ce même un objectif plus officiel qu’elle ne le laisse dire. « Une telle anticipation abrite une grande charge de désespoir » déclare gravement le Vastia. Le gouvernement se rend compte petit à petit qu’il ne saura pas faire face et envisage déjà le pire. La chute de la Cité Royale.

En approchant du continent, Lyon écoute attentivement ses instructions, donnant parfois des hochements de tête. Son regard repère la rivière essentiellement gelée, mais pas moins exploitable, dont il est question. Ils se posent non loin et descendent. Le calme constatée par Svetlana est de courte durée. Un hurlement crispe ses épaules, la secousse au sol le déséquilibrant un court instant. Ses genoux fléchis se tendent rapidement quand il croit reconnaître d’énormes tigres de glace. Tiens, il a ça en réserve. Lyon frappe son poing contre sa paume, créant trois mastodontes de glace plus imposants encore. L’aspect colossale des monstres laisse présager une forte résistance, mais le mage de glace parierait que ses créations en ont davantage. Ils foncent au combat.

Le blizzard ne le dérange guère mais Lyon prend le contrôle de cet espace pour le faire mourir. Malgré son habitude, Svetlana ne se plaindra pas d’un environnement plus favorable. Un barioth franchit la barrière établie par ses créations et vient se heurter au bouclier de glace formé par le Vastia. Le choc le fait glisser sur la poudreuse sur au moins deux mètres mais son dragon de glace vient prendre la relève en s’entrechoquant violemment avec l’intrus. À la disparition de son bouclier, il note trois carcasses à terre sur dix. Une charge groupée sur son gorille le fait faiblir, mais Lyon le fait disparaître, au profit du Titan Feet qui s’écrase sur une partie de l’attroupement. « Tout va bien Svetlana ? »

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Désespoir. C’est peut-être effectivement ce qui guide le gouvernement dans cette direction. L’écart semble se creuser un peu plus chaque jour. « Ou simplement une anticipation de toutes les éventualités. » Nuance la soldate. Elle-même n’est plus certaine d’y croire, et on ne peut pas reprocher au mage de glace d’envisager le pire. L’expérience montre que la Cité Royale, qui est pourtant l’endroit le plus sécurisé d’Edoras, n’est pas capable de faire le poids face aux attaques. La bataille de la Cité le prouve : ils n’ont repoussé l'ennemi que parce que l’alliance était encline à se retirer. Leurs pertes étaient bien plus importantes qu’en face. Le ressentis n’est pas celui d’une bataille aux forces à peu près similaires, mais davantage celui d’un chat qui s’amuse avec sa proie avant de planter ses crocs dans sa gorge.

Malgré l’action des équipes de nettoyage des alentours, le calme soulevé est de courte durée. Les terres sont hostiles, voilà au moins quelque chose qu’ils savaient lorsqu’ils se sont engagés dans cette opération hasardeuse. Le silence est brisé par des hurlements de bêtes. Sa main se pose par réflexe sur la garde de son épée afin de pouvoir dégainer à tout moment, mais la priorité est donnée à son équilibre lorsque le sol vibre à l’impact de l’atterrissage du premier Barioth devant eux. L’épée est sortie de son fourreau en même temps qu’apparaissent trois créations de glace imposantes. Le blizzard qui se lève est étouffé dans l’œuf par le mage de glace, geste appréciable qui ne rendra le combat que plus favorable malgré l’habitude des deux combattants.

Elle laisse aux créations de glace les monstres qui leur font face et s’élance vers les créatures qui se posent dans le dos de Lyon, répartissant ainsi les ennemis tout en laissant l’un et l’autre couvrir les arrières de son camarade. La première attaque l’aide à se faire une meilleure idée des caractéristiques des monstres qu’elle affronte : son épée se heurte contre la cuirasse épaisse qui lui sert de peau. Elle y met assez de force pour faire à peine une entaille qui lui vaut la colère grondante de la créature. Sans la particularité de son arme, elle estime que la lame aurait pu se briser. Un geste vif lui fait récupérer les libres mouvements de l’épée et un bond en arrière lui fait éviter les crocs de la bête. La cuirasse le protège de ce genre d’attaques, bien, son regard perçant cherche alors un point faible à exploiter qui lui semble tout trouvé lorsqu’un nouveau cri strident résonne.

Calculant son coup, elle s’élance quelques secondes plus tard. Elle glisse sur le verglas bien plus qu’elle marche, fléchit les genoux pour passer sous la créature. La proximité rend l’attaque risquée, mais la créature ne représente finalement plus aucun danger lorsque sa lame vient transpercer sa gorge, zone à laquelle sa peau est bien moins épaisse et donc davantage exposée. Le monstre s’écroule l’instant suivant. La même méthode est employée pour les créatures suivantes, au rythme irrégulier des attaques esquivées. « Laisse-moi une seconde. » Souffle-t-elle lorsque Lyon l’interroge sur son état. Elle fait s’écrouler à terre le dernier monstre qui lui fait face et se tourne vers le mage de glace, dont le Titan Feet termine le travail sous ses yeux. S’assurant d’un coup d’œil que Lyon n’est pas blessé, elle attrape un chiffon dans sa poche pour essuyer sa lame avant de la ranger. Rien qui ne vaudra un nettoyage convenable, mais c’est assez pour lui permettre d’attendre un moment propice.

« Les terres sont plus hostiles que ne le laissent entendre les premiers rapports. Il faudra installer des systèmes de sécurité rapidement. Des tours de garde seraient insuffisants et épuiseraient nos hommes. » Il s’agit plus d’une réflexion, d’une remarque qu’elle se fait à elle-même plutôt qu’une consigne. L’installation à proprement parler du camp ne sera pas confiée au Vastia, les effectifs qui se présenteront en aéronefs y sont spécialement formés. « Remontons encore un peu la rivière. Une zone plus en hauteur donnera une vue dégagée sur les environs. » Eviter de se faire prendre par surprise par les monstres environnants est un impératif. Elle se remet en marche. L’idée est d’établir rapidement un campement pour accueillir les équipes de nettoyage, de cartographie, et d’exploration.

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Leurs ennemis de glace sont couchés par les deux combattants, qui ramènent un calme éphémère. « Les terres sont plus hostiles que ne le laissent entendre les premiers rapports. Il faudra installer des systèmes de sécurité rapidement. Des tours de garde seraient insuffisants et épuiseraient nos hommes. » Lyon a l’impression qu’elle dit cela car elle attend une réponse, ou tout du moins son avis. Il n’en a guère. « Je ne tire pas de conclusions après seulement cinq minutes d’exploration » rétorque d’alleurs le Vastia avec ce léger côté pompeux qui agace Grey en général. Et sans doute autre que lui. Cependant, il est effectivement trop tôt pour évaluer la dangerosité réelle des lieux : soit ils viennent d’être malchanceux et le continent sera plus tendre. Soit Norest est hostile à un point tel que le simple fait de vouloir installer des campements relèverait d’une forte stupidité. Suivant les indications du capitaine, ils remontent la rivière. D’autres bestioles croisent la route des experts, et connaissent le même sort que leur malheureux comité d’accueil. Arrivés à destination, Lyon s’arrête sur le terrain plat glacé et toise les environs. La vue est dégagée. Ils surplombent une vallée de glace. « Le vent est impitoyable. C’est pourquoi j’aurais plutôt établi les campements en forêt ou près des falaises. Néanmoins, je reconnais que j'ai encore tendance à sous-estimer le matériel d'Edoras après toute ces années... ainsi que ses soldats. » Lyon s’éloigne dans l’attente de l'escadron de Svetlana et de l’apport des équipements. On lui a bien dit que sa mission principale est le nettoyage, pour optimiser les conditions d'installation. « Je vais inspecter les environs. »

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« Si tu nous sous-estime encore, c’est que tu ne travailles pas assez souvent avec nous. » Le taquine Svetlana en lui donnant un léger coup de coude complice. Le mage de glace lui a pourtant prêté main forte plus d’une fois. Il sait ce que vaut l’armée, et surtout ce que valent les hommes de Svetlana qui sont habitués à évoluer dans ce genre d’environnement. Malheureusement, tous les volontaires n’ont pas cette expertise. Mais c’est un sujet dont elle devra s’occuper en temps voulu. Pour le moment établir le campement, laisser les militaires s’installer et installer tout le matériel nécessaire à leur survie, à leur confort, et à leur sécurité est sa priorité. « Les forêts présentent des risques d’attaque, les falaises offrent de la hauteur à d’éventuels ennemis… » Et les plaines ne leur offrent aucun couvert. Elle le sait. « Il n’existe pas d’emplacement parfait en terre inconnue, chaque emplacement aura ses avantages et ses inconvénients. » Elle n’argumente pas davantage car le mage de glace sait déjà très probablement tout ça. Sa suffisance le laisse penser en tout cas.

Lorsqu’il s’éloigne pour inspecter les environs, Svetlana attrape son PHS et communique sa position exacte à l’équipe qui doit la rejoindre avec des hommes et du matériel. Ils étaient déjà en chemin et ainsi, elle sait qu’ils ne mettront pas bien longtemps à le rejoindre. Elle pose son regard sur les environs, scrute l’horizon comme si elle cherchait quelque chose qui ne se présenta pas. La nature décidait-elle d’être clémente, ou s’agissait-il du calme avant la tempête ? Tous les rapports reçus sur son PHS faisaient mention d’attaques fréquentes sur chaque groupe envoyé sur le terrain…Méfiance restait de mise. Ses pas rejoignirent ceux du mage de glace sans qu’elle ne baisse sa garde à un seul instant et sans que, malgré tout, une attaque survienne. « Les équipes d’installation ne tarderons pas. Si la zone reste aussi calme, le campement devrait être rapide à installer. Enfin, les installations indispensables tout du moins. » L’informe-t-elle. Cela signifie que si tout se passe bien, il pourra s’en retourner à ses occupations sous peu. Il est ici pour le nettoyage, elle n’abusera donc pas davantage de son temps dès que le campement sera implanté.

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Il esquisse un léger sourire, reconnaissant la faute. La brune a raison. Tout terrain aura ses avantages et ses inconvénients, le tout est de savoir ce qu'on préfère contrer.

Pour ce qui est de la suite, Lyon et Svetlana ne s'avancent pas dans une forêt, puisqu'ils sont censés protéger la zone de campement, située sur une surélévation près de la rivière, et avec vue dégagée. De ce fait, il n'y a pas non plus de branches aux alentours, et de toute façon, le Vastia n'aurait certainement pas "sursauté" pour une chose aussi simple que de la neige tombant de l'une d'elles. Ceci étant chose admise, Lyon guette le moindre mouvement, afin de protéger les soldats acheminant les installations une fois apparus dans son champ de vision. Il cille en remarquant quelque chose d'étrange, des fils, qui proviennent effectivement de nulle part, car flottants et rattachés à rien. Il se demande ce qu'il se passerait, s'il décidait de les toucher. Ce n'est pas un risque à prendre. Il jette un regard à Svetlana, quelques mètres plus loin. « Vous avez vu ça ? Ne bougez pas. »

Ul ferait la gueule, mais il ne peut pas vraiment déplacer ses mains pour créer une glace digne du nom. Ce n'est pas ce qu'il veut de toute façon. D'un geste de la main mesuré, il fait apparaitre un gorille de glace, dont la taille est inférieur à ce dont il est capable de faire à pleine puissance. Cependant, ça suffit. La création fait un tour de piste. Les fils la collent et, dans sa course, finissent par céder, le couvrant de toute part, libérant l'espace pour Svetlana et Lyon. Celui-ci peut utiliser ses deux mains pour faire disparaitre sa création et en faire apparaitre une autre, beaucoup plus grande, qui nettoie mieux le terrain et rentre dans les araignées de glace approchant trop près.

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« Vous avez vu ça ? Ne bougez pas. » Hochement de tête. Avançant prudemment à sa suite, Svetlana a elle aussi remarqué ces fils, blancs et brillants, que l’on distingue difficilement au milieu de ce paysage enneigé. Connaissant de réputation l’environnement des lieux, elle ne se risquerait pas à poser une main ou même une lame dessus alors que le mage de glace peut y envoyer une de ses créations. C’est d’ailleurs ce qu’il fait. Plus petite qu’à l’accoutumé, sa création prend la forme d’un gorille, rencontre les fils qui finissent par céder et lui restent collés dessus. Lorsqu’elle disparaît, le paysage est dégagé et les laissent bien plus libres de leurs mouvements. Elle dégaine son épée, d’ailleurs, dans le même temps où une nouvelle création de glace, bien plus grande, apparaît pour se débarrasser d’araignées de glace s’approchant d’un peu trop près du duo. L’évidence qui s’impose à eux est qu’elles sont responsables de ces fils placés là dans le but de capturer des proies. Elles manquent de chance, pour être tombées sur un tel duo.

A l’aise dans la neige, Svetlana n’a aucun mal à slalomer contre les monstres pour les couper en deux, lorsque d’autres se font simplement atomisés par la création de glace du Vastia. Le seul avantage dont ils peuvent se vanter est celui du nombre, mais c’est insuffisant. Ce nombre est réduit petit à petit à chaque nouvelle attaque, jusqu’à ce qu’il n’en reste finalement plus une seule. Un dernier tour des alentours leur permet de s’assurer que la zone est bel et bien sécurisée, cette fois. Ils ignorent encore la chance qu’ils ont eu d’avoir à subir aussi peu d’attaques. Dans le doute, au retour au camp, elle organise tout de même des tours de garde pour s’assurer de ne pas se faire attaquer en traître pendant l’installation. Mesure de sécurité qui ne donne aucune alerte. Elle et ses soldats s’activent donc pour monter le camp, installer des tentes, des protections, des mesures de sécurité et de défense.

Ils se réjouissent bien peu de temps lorsqu’ils annoncent fièrement que le campement est installé. De longs échanges entre une Svetlana observant avec attention une carte et d’autres équipes font apparaître qu’un nouveau camp sur une position stratégique ne serait pas de trop, loin de là. Une partie des soldats restent donc en charge ici tandis qu’elle se rend, avec Lyon et une autre partie d’entre eux, jusqu’à cette fameuse zone. Le seul avantage de pouvoir y aller par la voie des airs fit gagner au groupe un temps précieux, en plus de réduire les risques d’attaques. Un tour de la zone suffit à lui prouver que le passage de l’équipe de nettoyage fut un franc succès. « Merci pour ton aide, Lyon. » Lui souffla-t-elle alors qu’ils revenaient au camp qui prenait doucement forme grâce à l’efficacité de ses soldats. L’un d’eux, d’ailleurs, se devait de retourner à la capitale et pourrait ainsi servir de chauffeur au Vastia. Il n’était pas question de le réquisitionner plus que nécessaire. De plus…Elle n’était pas sereine à l’idée de laisser la capitale aussi vide de protection.