Depuis combien de temps était-elle enfermée ? Elle n’en avait aucune idée. Les journées s’étaient enchainées avec toujours plus de nouvelles expériences. La blonde faisait évidemment de son mieux pour résister. Mais contrairement à la dernière fois, les scientifiques semblent avoir reçu de nouvelles consignes qui les autorisent à utiliser tous les moyens pour arriver à leur fin et obtenir ce qu’ils voulaient. C’est ainsi que les expériences devinrent plus dangereuses pour elle et qu’elle se retrouva en mauvais état. Au départ cela ne sembla pas vraiment inquiéter les scientifiques qui continuèrent leurs expériences comme si de rien n’était et la mage sainte continuer de résister comme elle le pouvait, même si cela devenait difficile mentalement et physiquement. 
 
Les choses changèrent lorsqu’un jour alors que les expérimentations étaient en cours, la jeune femme tomba dans l’inconscience, un filtre noir venant se placer devant ses yeux avant que tout ce qui se trouvait autour d’elle disparaisse, tout simplement. Plus aucun son ou sensation n’arrivait jusqu’à son cerveau. Cela ne dut pas durer très longtemps puisque quand elle se réveilla, elle était dans le couloir allongée sur quelque chose qui devait ressembler à un brancard, les scientifiques semblant un peu inquiets. Peut-être avaient-ils peur de ce qui pourrait leur arriver si l’on apprenait que le sujet principal du projet était “cassé”. Les sensations dans ses jambes et ses bras revenaient lentement alors qu’elle sentait sa tête tourner. C’est alors que les sensations lui revenaient dans les membres qu’elle se rendit compte que ses chevilles n’étaient pas attachées et un léger mouvement du bras lui confirma qu’il en était de même pour ses poignets. Elle se sentait encore un peu absente, mais ignorant combien de temps il faudrait pour arriver à l’infirmerie, où ils l’emmenaient  sûrement, elle n’avait pas le choix et devait réagir vite. Il s’agissait sûrement de son unique chance de s’enfuir d’ici. 
 
La mage sainte se redressa alors et commença à vouloir se lever, mais un des scientifiques tenta de la retenir. Malheureusement pour lui, elle ne pouvait pas se laisser arrêter. Un bruit sourd se fit entendre après que la tête dudit scientifique vint rencontrer le bord du brancard et qu’il s’écroule au sol. Il était simplement assommé ce qui donnerait le temps au sujet de test de s’éloigner. Enfin, si l’autre scientifique qui s’était enfui en voyant ça ne trouvait personne trop rapidement. Elle n’avait pas le choix, le temps était son ennemi. Le complexe scientifique était semblable à un labyrinthe qu’elle ne connaissait pas du tout en dehors du trajet entre sa cellule et la salle d’expérimentation, mais elle n’aurait pas d’autres choix que de se repérer si elle voulait trouver la sortie au plus vite. 
 
Chaque pas lui donnait l’impression d’être le dernier qu’il lui était possible de faire, mais sa volonté de mettre fin à tout ceci en prévenant ses collègues était le carburant la poussant à en faire à chaque fois un de plus. À plusieurs, reprise, la jeune femme fut obligée de se cacher, ceux chargés de la sécurité s’étant mise à sa recherche et elle n’était clairement pas en état pour se battre contre des personnes entrainées. Cette course poursuite dura combien de temps ? Elle était incapable de le dire, cela lui sembla durer une éternité, beaucoup trop longtemps pour son niveau d’énergie. Ceci, jusqu'à ce que finalement la sortie soit visible. Ou en tout cas ce qu’elle supposa être la sortie en se fiant au nombre de membres de la sécurité  qui étaient présents dans le couloir, sur le qui-vive. Elle s’arrêta donc dans un coin un peu caché afin de réfléchir à comment libérer le passage.

Aucun doute, les expériences subies par la jeune femme étaient allées trop loin, mais contrairement à avant sa libération, elle n’avait pas encore abandonné et ne comptait pas se laisser mourir ici. En se rendant compte quand elle revint à elle, qu’elle était sur un brancard en direction de l’infirmerie, elle dut agir très vite. Une fois arrivée là-bas Skyadrum serait mis au courant, si ce n’était pas déjà fait. Elle ne pouvait pas perdre de temps si elle voulait sortir de cet endroit. Une fois libérée des scientifiques, une course contre la montre et une partie de cache-cache géant démarrèrent pour la mage sainte qui n’était pas en état de se battre et faisait donc tout pour éviter cette option. 
 
Après une durée incertaine, la Scalienne se retrouva à proximité de ce qui semblait être une sortie possible au vu du nombre de soldats se trouvant là en surveillance. Cachée dans un coin, les neurones de la jeune femme tournaient à plein régime pour tenter de trouver la solution qui lui donnerait le plus de chance de sortir d’ici. Mais alors qu’elle pensait aux probabilités de réussites de ses différentes options, un grésillement attira son attention. Elle vit alors les soldats écouter ce qui devait être de nouvelles consignes puisqu’ils partirent petit à petit, la porte se retrouvant finalement sans surveillance. Une part d’elle, pensa évidemment qu’il s’agissait d’un piège, que les gardes s’en aillent comme par hasard alors qu’elle se trouvait si près de la sortie, cela n’arrivait que dans les romans. Mais elle n’avait pas d’autres choix que d’essayer de saisir cette occasion, en restant sur ses gardes. Malheureusement, tout ceci était en effet un piège pervers du responsable de ce laboratoire.
 
Lorsque l’homme apparut, l’espoir qu’elle avait malgré elle, disparut. Son corps n’était vraiment pas en état de le combattre, elle le savait parfaitement et ne pouvait pas se mentir. Pourtant, son instinct de survie n’avait pas disparu et il la poussa à tenter de s’éloigner lorsque le maître des lieux se matérialisa à ses côtés, le sourire qu’il arborait, ne la rassurant aucunement. Sa lenteur ne lui permit pas de s’éloigner, la main de l’homme en blanc venant attraper la sienne avant de la tirer fermement dans sa direction tout en lui intimant l’ordre de venir.
 
La proximité avec cet homme  raviva dans l’esprit de la Scalienne le souvenir de la vision qu’elle avait eu la dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés aussi près l’un de l’autre. Souvenir qu’elle aurait préféré effacer. Seulement, elle n’était véritablement pas en état de résister. Le carburant à son avancée, qu’était l’espoir de sortir et de prévenir le gouvernement, étant désormais totalement épuisé. Telle une poupée de chiffon entre les mains de cet homme, la jeune femme se fit entrainer sans avoir la force physique de lui résister. L’importance et l’influence de son ravisseur au sein du laboratoire ne faisaient aucun doute et le calme qui s’était abattu sur l’endroit dès qu’il était apparu en était la preuve formelle. Cela changeait drastiquement de ce dont elle était habituée, le bruit de pas régulier, de temps en temps accompagné des roues d’un brancard ou des hurlements des cobayes emmenés pour des expériences ou pendant ces dernières. Le silence rompu uniquement par les frottements de leurs vêtements dans l’air fut également brisé par les paroles de l’homme en blanc.
 
“Je ne faisais que me dégourdir les jambes, vous n’aviez pas besoin de venir.”
 
C’est à cela que se résumait sa tentative d’évasion “grâce à” l’intervention du maître. Une simple promenade qui n’aura eu aucune répercussion positive pour la jeune femme et qui ne mènerait qu’à un durcissement de la sécurité réduisant encore davantage ses possibilités de sortir d’ici. Mais tout ceci n’avait pas été que négatif, elle avait pu se rendre compte des moyens de sécurité qui était actuellement mis en place et connaissait la vitesse approximative de réaction de la sécurité sur place et d’arrivée de Skyadrum. En sachant que tout ceci ne serait qu’amélioré à l’avenir, elle avait le niveau minimum auquel elle pourrait être confrontée à l’avenir et se préparer pour beaucoup plus la prochaine fois. Si son corps le lui permettait.
 
“Pour venir en personne m’arrêter dans cet état, c’est sûrement moi qui vous manquais. Pourtant vous savez où me trouver, mes déplacements sont assez limités."
 
Elle connaissait parfaitement son rang et le fait qu’il lui serait très facile de se débarrasser de la sécurité en temps normal, mais les temps étaient tout sauf normaux. Toutes ses forces avaient quitté son corps et elle sentait bien que s’il lâchait sa main, elle ne pourrait pas tenter de partir, son poids serait certainement trop important pour ses jambes. 
 
“Le scientifique que j’ai assommé s’est-il réveillé ?”
 
Il faudrait qu’elle lui présente des excuses lorsqu’ils se reverraient. Même s’il faisait partie de ceux qui tentaient de la brise pour manipuler son pouvoir, il restait un citoyen et en y réfléchissant, Skyadrum et Blood Moon étaient capables d’enlever des mages pour les transformer en sujet de test, rien ne garantissait que tous les scientifiques présents l’étaient de leur plein gré.
 
Lorsque finalement la marche du duo s’arrêta, peut-être parce qu’ils étaient arrivés à destination ou pour autre chose, la blonde sentit ses jambes peiner à supporter son poids et trembler légèrement, même si elle faisait de son mieux pour rester debout. Ne reconnaissant pas l’endroit, ils n’étaient pas de retour à la salle d’expérimentation.
 
“Où sommes-nous ?”

Rattrapée par le maître des lieux, elle n’était définitivement pas en état pour se battre contre lui et s’échapper. Ses options étaient désormais extrêmement limitées et pour le moment elle se faisait simplement guider par l’homme en blanc, certainement vers l’infirmerie ou la salle de test pour reprendre les expérimentations.  Dans un autre pan du multivers, dans lequel Skyadrum n’était pas l’un des criminels les plus recherchés et qu’il ne tentait pas de la briser par tous les moyens possible et imaginable, elle aurait pu être charmée par son regard et son geste. Mais les conditions n’étaient pas réunies dans ce monde.  
 
Alors qu’ils continuaient d’avancer, ils rencontrèrent évidemment du personnel et cela lui fit penser au scientifique qu’elle avait assommé pour se libérer, elle demanda donc naturellement s’il s’était réveillé, mais Skyadrum ne semblait pas vraiment intéressé par ce qui pouvait arriver à son personnel, c’est en tout cas ce qu’elle pensa en l’entendant répondre de manière détachée qu’il ne savait pas, avant de lui demander pour cela l’intéressait.
 
“M’assurer qu’il va bien, et m’excuser.”
 
Répondit-elle alors simplement. Alors qu’elle venait de répondre, l’homme à ses côtés ouvrit la porte d’un sas les menant à ce qui semblait être une chambre d’hôpital, blanche dans laquelle se trouvait deux lits semblant eux aussi sortir d’un hôpital ce qui appuya l’idée de la jeune femme de se trouver à l’infirmerie, mais ce qui attira particulièrement son regard fut la baie vitrée. Sa teinte laissait très peu voir l’extérieur, mais c’était déjà beaucoup pour la jeune femme qui avait l’impression de ne pas l’avoir vu depuis une éternité. Elle lui demanda alors où ils se trouvaient et apprit qu’il s’agissait d’un raccourci entre sa cellule et la salle d’expérimentation. Quand il lui demanda si elle ne la reconnaissait pas, elle commença à réfléchir à si elle était déjà passée par là, mais la suite des paroles de son interlocuteur la firent se raidir. 
 
Cette vision dont elle avait tenté d’empêcher qu’elle arrive réellement… Il l’avait vue. En effet, cette pièce semblait ressembler à ce qu’elle avait vu et de la sensation désagréable et de la crainte qu’elle avait ressenties à ce moment-là. Est-ce que cela était censé se passer maintenant ? Si c’était le cas, elle pouvait encore faire en sorte que ça n’arrive pas, même dans son état, elle ne se laisserait pas faire. Pourtant, il affirma ne pas être de ce genre-là. Paroles qu’elle ne crut absolument pas. Elle l’avait vu. Elle savait ce qu’il lui ferait, il ne pouvait donc pas lui mentir sur ça. 
 
“Si vous le dites…”
 
Se contenta-t-elle de murmurer pour elle-même. Ce qu’il lui dit ensuite la perturba. Il parlait de l’avoir imaginé, la questionnant sur le fait que ce soit un fantasme. Ses visions n’avaient évidemment aucun lien avec l’imagination ou le fait de fantasmer… Doutait-il du fait que cela provienne de l’Oracle ? C’était donc une occasion unique de l’éloigner de la vérité en le laissant croire que le projet Apollon ne s’approchait pas de son but. Même si cela serait extrêmement honteux pour elle, elle n’avait pas le choix, tout était préférable au fait de le laisser savoir qu’il s’agissait bien d’une vision.
 
“Le cerveau choisit des visages que l’on a déjà vus lorsque l’on rêve. Je n’ai pas décidé que ce serait vous.”
 
Elle avait tenté d’éviter son regard alors qu’elle lui répondait. Pas besoin de jouer la comédie pour être réellement honteuse de ce qu’elle avait vu.  Son esprit était embrouillé entre la gêne et la fatigue qu’elle ressentait, mais elle devait pourtant rester sur ses gardes, elle le savait. Après tout, ce mensonge était peut-être plus inutile qu’elle le pensait ou bien c’était peut-être son mensonge qui mènerait à cette situation, elle ne pouvait pas se laisser aller.
 
Et c’est ce moment que choisit son corps pour lâcher. Elle avait tiré sur la corde jusqu’à présent, l’adrénaline de son évasion l’aidant à tenir, mais même celle-ci ne pouvait plus la faire tenir. Sa main se resserra sur celle de Skyadrum dans un réflexe pour se maintenir alors que la libre vint s’appuyer contre un des lits pour ne pas totalement tomber.  Fatiguée, elle libéra sa main de celle de Skyadrum et s’assit sur le lit contre lequel elle s’était appuyée.Restant ainsi quelques instants pour se reprendre, elle finit par lever le regard vers l’homme.
 
“Les expériences se sont intensifiées dernièrement.”
 
Est-ce que son mensonge serait d’une utilité quelconque ? Elle devait quand même chercher à le savoir et elle espérait obtenir quelques informations avec cette simple phrase. Avaient-ils augmenté l’intensité, car ils savaient qu’ils commençaient à avoir accès à sa magie ? Ou bien, car ils n’y arrivaient pas et espérer que cette manière aiderait ? Elle devait également tenter de détourner le sujet pour ne pas risquer de faire se réaliser sa vision avec son mensonge. Le karma, le destin, le temps, appelez-le comme vous voulez, pouvait se montrer impitoyable. 

Le mélange d’émotion que ressentait la jeune femme ne cessait de s’amplifier, que ce soit la honte ou l’angoisse qui commençait à naitre au creux de son ventre à l’idée d’être à l’origine de ce qui se passait dans sa vision, avec ce mensonge. Ajouter à la diminution d’adrénaline dans son corps, cela n’aidait en rien sa fatigue physique et mentale. En sentant les doigts de l’homme se poser sur son menton, elle tourna le regard, mais fut bien obligée de le regarder lorsqu’il le leva sèchement, lui demandant si elle se croyait en vacances ici. Étant donné ce qu’elle vivait ici, cela aurait été extrêmement difficile. Elle ne répondit cependant pas, sentant la boule d’angoisse grandir en elle en voyant le regard dangereux de cet homme.
 
En une fraction de seconde, l’emprise du mage noir se fit plus forte et la jeune femme bascula en arrière sous son impulsion, se retrouvant collée au matelas, le souffle coupé par la pression exercée par son bourreau. L’angoisse se transforma en peur lorsqu’elle sentit ses jambes s’écarter contre sa volonté et le genou de Skyadrum glisser entre elles jusqu’à ce qu’il ne puisse plus. Elle n’avait pas assez de force pour se débattre, mais elle tenta quand même de se libérer, venant attraper le poignet qui tenait son menton dans le but de pouvoir respirer correctement. Mais ses forces l'avaient quittée et elle ne réussissait pas à le faire lâcher prise. Elle entendit sa réflexion sur le fait que l’Oracle provoquait peut-être le destin, mais elle était trop occupée à tenter d’obtenir de l’air pour y accorder la moindre importance sur l’instant, quand bien même s’était un élément auquel elle songeait depuis longtemps. 
 
Lorsqu’il desserra son emprise, le premier réflexe de la jeune femme fut de remplir ses poumons d’air, reprenant doucement son souffle alors que l’homme en blanc ne faisait évidemment rien pour calmer la peur qui prenait de plus en plus possession du corps de la jeune femme, toujours muette. Que l’Oracle déclenche ou non le futur, elle voulait croire qu’il était toujours en son pouvoir de le changer pour venir en aide aux autres. Après tout, lorsqu’elle l’utilisait en combat pour éviter une attaque, on pouvait voir ça comme un changement de ce qui était écrit. Même si, comme il le pensait, ce n’était pas la première fois qu’elle se retrouvait prisonnière du futur et de ce qui semblait être son destin et il était le dénominateur commun à toutes les fois où cela était arrivé. Peut-être le futur lointain était-il inéluctable… évidemment tout ceci était le fruit de plusieurs années de réflexion et cela ne lui traversa l’esprit qu’une fraction de seconde, ce qui arrivait étant bien plus important que ces pensées parasites et occupant beaucoup plus sa raison.
 
Un blanc total envahit son esprit lorsque les lèvres du mage noir vinrent s’écraser contre les siennes. Elle était tétanisée par ce geste. Elle n’arrivait plus à penser, son esprit était totalement vide, tout ce qu’elle ressentait, c’était cette peur s’amplifier au souvenir de ce qui pouvait arriver désormais. Elle en était presque désespérée. Le commun des mortels aurait pu penser que dans cette situation une mage sainte aurait eu la force, au moins morale, de se battre, d’essayer de repousser son agresseur pour éviter ce qui semblait sur le point d’arriver, mais ce n’était pas le cas. Elle avait l’impression de ne pouvoir rien faire. Les secondes passèrent alors que la blonde n’arrivait pas à réagir, elle se sentait comme spectatrice de la scène. Les larmes se mirent à couler d’elle-même, le long des tempes de la poupée de chiffon qu’elle était depuis quelques instants. 
 
“Stop…”
 
Réussit-elle à prononcer, la voix cassée et faible. Tout cela devait s’arrêter, ça ne devait pas aller plus loin.Avant d’arriver au point de non-retour, la blonde posa son regard plein de larmes sur l’homme qui la dominait. Dans son esprit, il était évident qu’il ne s’arrêterait pas, mais elle devait le faire.
 
“S’il vous plaît… Arrêtez… pitié…”
 
Elle vint replier l’un de ses bras sur ses yeux pour se couper de ce qu’il se passait, murmurant encore pour lui demander de s’arrêter.

Son cerveau refusait d’accepter ce qui était en train de se passer, pourtant, elle savait que c’était réel et que tout ceci pouvait aller plus loin. Elle l’avait vu. Ce déni était donc probablement une tentative de protection de la part de sa psyché, mais cela n’empêchait pas la peur de se répandre en elle, alors qu’elle le sentait remonter sa robe et que les lèvres du brun venaient marquer sa peau de leur présence. Mais après ce qui lui sembla une éternité, elle craqua. Repliant un bras sur le haut de son visage, les larmes se mirent à couler alors qu’elle semblait enfin réaliser ce qu’il se passait et qu’elle demanda à son ravisseur d’arrêter. Son corps se raidit légèrement davantage lorsqu’elle sentit la main du brun prendre la sienne, le geste semblait doux, mais elle redoutait ce qui pouvait se cacher derrière celle-ci. Cet homme avait forcément quelque chose en tête. Son regard empli de larme se posa sur lui lorsqu’il lui ordonna de le regarder quand elle le suppliait. 
 
Le sourire qu’il arborait était la preuve qu’il appréciait plus que nécessaire cette situation et cela ne rassura en rien la jeune femme. Lorsque le jeune homme mis enfin un peu plus de distance entre eux, restant tout de même dans une position qui ne rassurait pas la jeune femme, elle détourna le regard, n’osant pas le regarder, alors qu’elle tentait d’arrêter ses larmes de couler, en vain. En sentant la main du maître de ce laboratoire, se poser sur sa joue la jeune femme ferma les yeux d’instinct, ne voulant pas voir ce qui allait, selon elle, se passer. Elle préférait replonger dans le déni. Pourtant, à sa grande surprise, il continua de se montrer tendre, caressant son visage et essuyant ses larmes du pouce. Dans n’importe quelle autre situation avec quelqu’un d’autre, elle aurait pu être touchée de ce geste et prendre ça pour du réconfort, mais avec lui ce n’était pas possible. Reposant son regard sur lui, elle était persuadée qu’il préparait quelque chose. Voulait-il la mettre en confiance pour la briser davantage ? Ses paroles le laissaient penser.
 
“Je suis désolée…”
 
Put-elle simplement murmurer, priant pour qu’il ne rende pas ça pire. Ses prières semblèrent avoir été entendues puisqu’après lui avoir affirmé que ça pouvait toujours être pire,ce dont elle ne doutait pas, Skyadrum commença à remettre ses vêtements en place. La blonde n’osait pas bouger, elle le laissa donc faire, n’osant même plus essuyer ses larmes. Elle commença à être réellement soulagée et rassurée uniquement lorsqu’il se leva et lissa sa veste. 
 
Apathique depuis de longues minutes maintenant, les nouvelles paroles du maître eurent l’effet d’un électrochoc sur la jeune femme. Tournant le regard vers lui, elle se redressa tant bien que mal, ses membres encore faibles à cause de l’émotion. 
 
“Je resterai, ce n’est pas la peine de vous en prendre à eux…”
 
S’en suivit un reniflement. Elle avait une totale confiance en la force des membres de Lamia Scale et en Jura, mais elle savait également qu’ils ne pourraient pas tenir longtemps face à cet homme et qu’il était capable de leur faire subir les pires horreurs pour l’atteindre et il en était hors de question. 
 
Alors qu’il se dirigeait vers la porte, la jeune femme le suivit du regard, essuyant les  dernières larmes roulant sur ses joues, réalisant clairement le but du mage noir. Il voulait qu’elle le haïsse. N’ayant pas le temps de répondre, la jeune femme fut rapidement prise en charge après le départ de l’homme en blanc. Elle fut ramenée à sa cellule où le contrecoup de tout ce qu’il venait de se passer la frapper une nouvelle fois, laissant de nouveau les larmes couler sur ses joues alors qu’elle se recroquevillait, la fatigue prenant peu à peu la place de ce mélange de sentiment qu’elle ressentait depuis trop longtemps aujourd’hui. Morphée finit par l’emporter.