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Quand on a que l'Amour [PV: Nui Soma]
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Lun 12 Juil - 23:18


feat. Nui Soma


Quand on a que l'amour

J'adore Jacques Brel, oui ça se voit pas trop.




Quand on touche le fond,
Et qu'une lumière irradie des tréfonds.
Je tends ma main pour la saisir,
Alors que je voulais juste mourir.






kmklnd11.jpg
Une silhouette errante marchait sur les routes sableuses menant à Sycca. Ses pas incertains témoignaient de sa détresse physique autant que morale. Les vêtements de cette ombre étaient rapiécées à la va-vite, quelques hématomes demeuraient apparents. Des bleus sur son visage ajoutaient de la couleur sur la pâleur de son faciès apeuré. Ses pieds raclaient le sol battu, comme s’ils traînaient des chaînes colossales. Ses membres tremblaient comme une feuille en plein automne, malgré la chaleur étouffante du désert de Mideel. Là où les averses se faisaient trop rares, des perles de pluie coulaient sur ses joues violacées. Des serpents de douleur lézardaient sous sa peau meurtrie. Les rayons du soleil couchant donnait une teinte orangée à ses cheveux ensanglantés.

À l’orée d’un faubourg, ses genoux grelottèrent avant de le faire chuter. Il s’étala de tout son long, des grains dorés collés sur ses yeux par la sueur. Le brun essaya de ramper sans tenir plus de trois mètres. Il cracha du sable, vomit de l’eau puis se recroquevilla. L’entièreté de ses forces l’avait quitté. Il ferma ses lourdes paupières avec une seule envie : mourir. La moindre pensée lui causait moult maux. Quelconque geste entraînait d’irrémédiables souffrances. Il était inutile dans son état…


Un temps indéfini défila. Durant son inconscience, un être inconnu l’avait traîné dans un bas-quartier de Sycca. Des individus vociférèrent dans sa direction. Le bruit alentour couvrait leur voix. Ses tympans sifflaient. Sa vue se brouillait. Il lui fallut bien une poignée de minutes pour reprendre quelques-unes de ses facultés. Avec difficulté, il se redressa en cherchant son équilibre. À ses pieds gisait un peu de joyaux, sans doute déposés là par quelqu’un l’ayant pris en pitié. Zarlian attrapa l’argent après s’être gratté la figure encore envahie de sable. Il grimaça, la douleur de ses ecchymoses rejaillit à chacun de ses mouvements. Il grogna puis s’enfonça dans les ruelles étroites.


Les badauds autour ne pouvaient s’empêcher de le fixer. Sa démarche mal-assurée lui donnait des airs d’alcoolique. Ce qu’il fût plus ou moins. Ses jambes toujours aussi faibles l’amenèrent devant une taverne malfamée. La misère jonchait le sol sur la forme d’une mer de crasse. Les yeux mal réveillés du mage ne virent pas cela. Ils se contentèrent de regarder droit devant, les innombrables bouteilles derrière un comptoir sur le point de s’écrouler. Il entra dans l’établissement. On le mira une seconde avant de se concentrer de nouveau sur ses activités : jeux d’argent, prostitués, combat clandestin, beuverie, entre autre. Les gens d’ici n’étaient pas dignes d’avoir la protection d’un bouclier magique. Il fallait habituer au cœur de la capitale pour cela. Qu’importait pour le dipsomane. Plus rien n’avait d’importance dans ce monde. Il n’était rien qu’un déchet irrécupérable.


Il s’installa avec des appuis instables. Le gérant crut qu’il allât choir. Zarlian se retint grâce au bar en manquant d’arracher le bord. Il fit glisser ses joyaux providentiels puis commanda l’alcool le plus fort. Le tavernier ricana, raillant le blessé en se demandant si s’était pour boire ou désinfecter ses plaies. Hamavor leva un regard sans vie, ni envie. L’ambiance se refroidit au point de devenir glaciale. Les vents brûlants du lieu avaient comme disparu, au moins l’espace d’une pincée de secondes. L’homme haussa les épaules en pestant et servit son rhum bon marché et costaud. Il était temps de se péter la gueule jusqu’à en crever. Il prit la bouteille puis commença à boire le breuvage.

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Mar 13 Juil - 2:56

Quand on a que l'amour • Zarlian

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La journée fut longue, troooooop longue. Je ne sais même plus ce que je fais ici ou comment j'y suis parvenue. Est-ce quelqu'un qui m'a déposé là par ras-le-bol de se coltiner le fardeau que je suis ? Est-ce que je suis venue ici de mon plein gré et m'y suis oubliée ? Je n'en sais rien. Ce désert SEC, trop chaleureux et trop ensablé vaut bien son nom. Ah par contre la présence des gens amoindrie de par ce climat, il y aura au moins un bon côté à cet endroit. Quoique... En vrai, j'avais pu dormir tranquillement toute la journée mais la nuit dernière, j'avais dû rester sur mes gardes, ces lieux sont vraiment mal famés du crépuscule à l'aurore. Il y a tellement ce je-ne-sais-quoi qui attise la pulsion criminelle, ici. Couchée à même le sol ensablé entre plusieurs caisses de provisions dans cette petite ruelle, je surveillais les marchandises pour une vieille peau qui m'avait engagé contre un petit retour sympathique. Boiteuse, elle suivait doucement sa canne et faisait porter ses caisses jusqu'à sa boutique par d'étranges choses que je ne saurais décrire. Malheureusement, elle ne pouvait en prendre qu'une par une... Et voilà à quoi je servais, jouer les gardes du corps de simples boites. Mais ce n'était pas plus mal, si elle parvenait à me ramener ce que je lui ai demandé, je serai gagnante. Je louchais encore sur ma poche quasiment vide, par terre entre mes mains. J'ai l'air d'un cadavre comme ça.

Les heures passaient, il ne restait plus qu'une caisse lorsque j'ouvrais un œil entre deux sommeils car oui, je m'étais endormie à force d'attendre. Mais quelque chose d'effrayant me fit aussitôt rouvrir les yeux. Une sensation que je n'aime pas du tout. C'était les mains d'une bande de malotrus qui tentaient des choses inadmissibles et perverses à mon encontre. Le premier et le plus proche se prit mon talon dans le nez par réflexe. J'invoquais mon shuriken de foudre. Je sais qu'il fait chaud et lourd, alors un bon orage ne sera pas de refus ! Même si je ne me sens pas d'attaque, je me dois de me défendre. Le second mec voyant que je ne me laissais pas faire, vint tenter de m'apprivoiser par la force et restreindre mes bras. M... Merde, le shuriken est tombé derrière lui, il avait poussé l'étoile translucide plus loin avec ses pieds avant d'approcher son entre-jambes de ma tête... Heureusement il avait encore son pantalon. Un autre type vint faire monter la tension d'un cran et me forcer à me débattre des jambes qu'il tenait serré dans ses mains musclées. Je fermais les yeux, fronçais les sourcils... "Je ne vais pas y arriver... je suis trop faible... J'arrive à peine à serrer les dents."

La peur de me faire rape dans cet endroit fit monter une forte adrénaline en moi. Mon shuriken se relevait à ma volonté et tournoyant sans son élément sur lui-même, je provoquais une marre de sang en coupant verticalement le corps en deux, de celui qui me maintenait les poignets. Je pouvais récupérer ma déchiqueteuse. Bon eh bien... pas besoin de teinture, le sang salé sur mes lèvres me donnait la gerbe et avait teint mes cheveux sur la racine. Je me redressais et rattrapais mon arme. Tuer un mec sous leur nez ne les aura pas calmé, ils continuaient de me tripoter. L'un des types s'exclamait toutefois de peur comme une fillette en faisant remarquer au chef que j'avais tué l'un de leurs camarades. Deux de QI. Ils m'ont énervé ! Je ramassais ma poche vide et la coinçais entre deux bandes et ma cuisse.

Vous allez tous mourir pour avoir osé me toucher !


Si tu crois que tu vas nous faire peur ! Tu vas payer la mort de notre pote, connasse ! Eh.... hehe... tu peux nous rapporter gros... Hé ! Appelle les autres ! On a un trésor dans les mains. Et dis lui de ramener sa cage !


Q... Quoi ?! Toute une armée de trouducs rien que pour moi ? Trop d'honneur. Ou trop d'horreur... Au choix. Moi qui pensais cette ville vide... J'ai dû rêver... Ou bien ce n'est que la partie de l'iceberg en surface et peut-être que je me suis fais un faux avis. En même temps, je n'ai pas visité. Mais bref, celui qui me tenait les chevilles prenait son téléphone en main pour obéir à l'ordre d'appeler du renfort. Il avait fait l'erreur de me lâcher. Plus personne ne m'attrapera quitte à ce que je ne me relève pas de ce combat. Le shuriken pèse une tonne quand je n'ai plus aucune ressource dans la perf. J'y vois double, mais je n'vais pas avoir besoin de viser grandement s'ils s'amassent tous à un endroit, néanmoins l'électricité dans les mains me redonnait un peu de tonus, ça me blessait et me piquait mais rien à foutre. Je commençais par me relever modestement, je crains ne pas pouvoir bouger aussi rapidement que d'habitude.

Demande leur d'appeler votre garde royale plutôt, et quelques cercueils ambulants, ça va saigner.


Ah parce que tu crois pouvoir nous vaincre ?! J'suis mage moi aussi ma cocotte !


"Le mec ! il me raconte sa vie comme si j'en avais quelque chose à foutre, attends excuse moi, c'est pas moi qui t'ai demandé de vouloir me vendre ou me violer... mais c'est bien gentil de penser à moi." Je ricanais... "Toi, tu vas me servir de banque de sang." Je jetais le shuriken dans sa jambe qui se fendait à moitié, l'électricité brûlait ses chaires et les empêchait d'inonder le sol de sang, surtout de me salir une seconde fois. S'il hurlait, je n'y prêtais même pas attention, mais étrangement, personne ne bougeait plus autour de moi pour m'empêcher d'agir. Une éclipse me projetait derrière le mage et je récupérais l'arme qui broyait son os, finissant la découpe. Son genou suivit le reste de la jambe pour s'allonger au sol tandis que le mec perdait l'équilibre sous mon nez. Mais je le rattrapais d'un bras, oh merde il est pas léger... Je le laissais plus doucement tomber assis à mes pieds finalement, trop lourd. Je ne pourrais pas le porter mais je refusais de le blesser plus qu'il ne l'était ainsi que de le tuer.

Cela effrayait les autres qui n'osaient pas s'approcher car je le menaçais de mon arme, afin de me protéger. Ils ne sont pas mages, c'est pour ça qu'ils n'attaquent pas, mais ils ont l'air aussi cons que la lune et totalement flippés. Pourquoi un clampin d'Earthland traîne avec ces abrutis d'humains Edorasiens ?! C'est pour se faire mousser d'être le plus fort ?! J'ai du mal à comprendre... Mh... en fait j'ai du mal à tout comprendre, ma vue se trouble de plus en plus. Dans l'urgence, je sortais de la poche en tissu de ma tenue : un second câble et son cathéter, et les branchais sur ma poche plastifiée qui me servait de perfusion. Je plantais sauvagement l'aiguille dans le cou du "mage". Tant pis pour la vieille et sa petite récompense, ou bien est-ce elle qui me les envoie ?! À vrai dire je n'osais plus rien attendre d'elle, mais tant mieux si elle a pensé à me récompenser.

Qu...Qu... Qu'est-ce que tu FOUS ?! [...] Hoi ! Qu'est-ce que vous attendez ?! BUTEZ LAAAAAAAAAAAA !


Oooooh, il s'est déjà remis du choc, mais il ne bouge pas pour autant, pas même pour retirer le câble que je tenais fortement dans sa gorge. Huhuhhu... Je ricanais encore et tandis qu'ils avançaient tous armés pour tenter de me fracasser, j'envoyais valser mon arme dans chaque corps perdu qui atterrissait à droite et à gauche. Une porte vitrée volait en éclat, je crois savoir que c'était un bar... à première vue ou odeur d'alcool qui en émanait en tout cas. Je ne pourrais pas m'éclipser de suite, je rechargeais mes batteries. L'odeur de l'urine monta peu à peu à mon nez aussi, je baissais les yeux... Il s'est pissé dessus ! Non mais quelle tâche. Moi qui suis incapable de me battre à pleine puissance, je me fais grave plaisir à leur niveau !

Mon shuriken s'envolait encore comme un boomerang, partait, revenait dans diverses éclipses à ma volonté, et envoyait paitre dans une bourrasque électrique tous les mecs dans mon champs de vision. La poche enfin pleine de sang, j'arrachais désinvolte l'aiguille du pisseux, le laissant tomber au sol comme la lavette qu'il était et je pouvais désormais m'éclipser de nouveau.

L'un des mecs les plus musclés du groupe vint tout à coup venger son pote unijambiste par derrière et me frapper de toutes ses forces, ce qui me fit tomber dos contre le bas du mur. Ce coup bas, moi-même j'adorais l'utiliser, je ne pourrais pas lui en vouloir même s'il attisait ma colère ardente. Il vint me mettre plusieurs coups de couteau, coupant mon flan, mes cheveux maladroitement, tailladant mon dos et mes bras, ainsi que m'assener de coups de pieds dans les côtes. Je commence à comprendre... Personne ne m'avait attaqué pendant que je tenais la vie de leur ami "chef" entre mes mains avec cette aiguille, mais désormais, ils pouvaient se lâcher ?! En tout cas celui qui semblait le plus musclé n'était pas le dernier mais il était ma cible prioritaire.

Je parais un dernier coup de pied qui visait mon visage une énième fois et je contre-attaquais, le shuriken couché au sol revint vite dans mes mains, je pouvais envoyer cet enfoiré dans le bar, appuyant mon élan d'une éclipse pour foncer sur lui. À la fin du vol plané, je me retrouvais assise à califourchon sur le mec que j'avais envoyé se coucher sur le comptoir, shuriken sous sa gorge, je baissais honteusement la tête face au barman. Je ne saurais quoi lui dire... Mais si l'autre tentait encore de me frapper, je le finissais d'un coup de poing dans le museau.

Couché, pas bouger. [...] D... Désolée monsieur. Je ne saurais rembourser tous les dégâts de votre bar. J'espère que vous m'excuserez pour le souk que j'ai mis.


M'adressais-je au barman. À côté de moi, il y avait assis là un type blessé de partout prêt à tomber à la renverse. Mh...?! Je vois trouble... Je ne le reconnais pas ?! Je ne l'ai pourtant pas attaqué, je crois...? Est-ce qu'il se serait battu pour moi ?! Ou bien... A-t-il prit des dégâts dans la tronche par ma faute ?!

Je ... je suis désolée si vous avez été blessé par ma faute monsieur.


Bizarrement, son regard bleuté et perçant, me calmait tout à coup. Mais l'adrénaline en moins, je me sentais tomber en arrière. Oh-oh.
awful
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Mar 13 Juil - 21:08


feat. Nui Soma


Quand on a que l'amour

J'adore Jacques Brel, oui ça se voit pas trop.




Quand on touche le fond,
Et qu'une lumière irradie des tréfonds.
Je tends ma main pour la saisir,
Alors que je voulais juste mourir.






kmklnd11.jpg
Une existence entière tournait à l’intérieur de la bouteille. L’ambre tournoyante aspirait toute l’attention de Zarlian. Il revoyait les tranches de sa vie s’engouffrait dans le liquide. Une demi-décennie perdue, partie en fumée dans les limbes du temps. Le barman essuyait ses verres en ricanant. Des individus aux balafres saillantes causaient ensemble et se marraient avec le tenant. Le brun s’en foutait. Affalé sur ses avant-bras douloureux, il but comme un trou. Sa gorge le brûlait à l’en faire pleurer. Il avait l’impression d’avoir des clous dans le corps. Des idées noires envahissaient ses sombres pensées. Il lui fallait plus de sucres. Il vida le breuvage orangée en grosses gorgées. Il interdit à son organisme d’éliminer la sensation d’alcoolémie naissante, jamais…


Ouais, y des gars qui sont postés autour du bar, patron. Le gars lâcha des regards discrets à droite, à gauche. La milice s’est barrée vers la capitale pour renforcer les contrôles là-bas, geehee. Énonça-t-il d’un air mauvais. Cette zone de non-droit va d’venir notre nouvel empire, boss. Murmura le filou.


Trop occupé à se désaltérer, Zarlian ne fit pas attention aux dires alentours. Il se concentra sur la sensation d’ivresse envahissant son organisme. Ses nerfs devinrent moins sensibles, transformant ses souffrances aiguës en bourdonnements sourds. Son esprit s’embrumait au fur et à mesure des doses ingérées. Une chaleur rassurante lécha son hypoderme. Ses coudes perdirent leurs appuies. Sa tête cogna sa mâchoire inférieure sur le comptoir. Le tavernier le héla, l’invectivant d’un ton railleur. L’alcoolique souleva son crâne dans un effort énorme pour fixer le commerçant dans les yeux. Cette simple action musela le Tenancier très décontenancé par tant d’indifférence à son égard.


Le calme reprit le contrôle du bâtiment. Des murmures lointains grouillaient dans l’air. Pire que tout. La bouteille de Hamavor se terminait. Il la posa sur le bois pourri lui faisant face. La face vacillant de gauche à droite en cherchant son milieu. Il faillit s’endormir et redevenir un sujet de moquerie de la part des vauriens du bar. Mais il n’en fut rien. Un choc retentit. Les loubards mirèrent en chœur l’élément perturbateur. Son entrée détonante réveilla Zarlian. Un gars avait été envoyé sur le comptoir avec violence. Le bruit de l’impact tétanisa le grand brun. Ses yeux grands ouverts regardèrent l’homme puis la personne assise sur ce dernier. Une jeune femme aux cheveux blancs habillée de bandages et de guenilles. Il resta là, quelques secondes, à dévisager la demoiselle.


Je ... je suis désolée si vous avez été blessé par ma faute monsieur. Déclara-t-elle d’une voix digne du chant des anges.


J… J’l’étais d’… jà. Réussit-il à articuler.


Son temps de réaction laissait à désirer. Il remarqua la chute de la belle dame, avec une certaine latence. Instinctivement, il accéléra la réponse de son système nerveux, afin de se projeter sur le parquet craquelé. Son dos à moitié en miettes servit à amortir l’impact. L’arme en forme d’étoile tomba à une dizaine de millimètres de Hamavor. Il geignit, le moindre geste demeurait douloureux. Ses iris bleutés contemplèrent le shuriken de cristal. Translucide, pur, une pièce d’une rare élégance. Quelque part, c’était une belle lame pour tuer ou pour mourir. D’un mouvement éprouvant, il se tourna en soutenant l’ange déchu du ciel du bras droit. Sa clavicule avait été soignée il y a quelques jours, cependant, elle restait fragile. Zarlian se mouvait avec précaution, trop pour certains brigands.


Il en fait des manières le pochtron. L’énergumène jeta un œil au gars rétamé. Hey, mais ce serait pas Boris ? Patron, la gamine a défoncé nos gars ! Cria-t-il vers le tavernier, étonnamment silencieux.


Le regard triste du mage organique scruta les entailles de la fille aux cheveux blancs teintés de sang. Elles étaient récentes, causées par des couteaux ou des dagues. Des meurtrissures apparaissaient par endroit sur sa frêle enveloppe. Des traces laissaient penser à des tentatives d’abus. Poignets et chevilles rougis par une poigne trop forte. Qu’est-ce ces mecs avaient tenté de lui faire ? Une question dangereuse qui tourbillonnait dans sa boîte crânienne. À force de vagabonder dans le pays, Zarlian avait entendu des histoires sur les activités préférées des malandrins, quand ils pouvaient lier plaisir et profit. Ces termes sonnaient écœurants pour l’ancien fermier, qui restait bien trop naïf.


Le blessé aida la combattante à se relever avant de prendre un petit instant à la rejoindre. Ses mains tremblantes s’accrochèrent avec difficulté aux ornements dégradés du bar. Il se hissa sur ses jambes meurtries. Lorsqu’il leva le visage, le gangster se trouver juste devant. Celui-ci recula son buste puis donna un puissant coup de boule à Hamavor. Sous l’impact, il chut en arrière en esquivant de justesse la demoiselle. Les tabourets s’écroulèrent sous son poids et les pieds en bois frappèrent ses lombaires. Son souffle fut coupé une dizaine de secondes avant qu’il se mît à tousser pour respirer. Des gouttes d’hémoglobine sortirent de sa bouche en tâchant ses lèvres gercées. Le monde tournait et les objets se dédoublaient. Ses douleurs remontèrent à l’unisson, prêtes à lui pourrir l’existence…


Putain, t’as l’crâne dur, mon vieux. Beugla-t-il en grattant son front empourpré. Bref, reste à terre… Il balança un mauvais regard à la jeune fille. Il t’arrivera rien si tu fermes ta gueule et continues d’te bourrer, mon gars. Il jeta sa bière à demi-vide sur le ventre du mage organique qui se recroquevilla.


D’un claquement de doigt, des lianes épineuses surgirent du sol. Un éclat pernicieux ombragea le regard du mage noir. Les tentacules végétaux plongèrent vers la demoiselle entaillée. Le mutilé enragea. Les liens hérissés s’enroulèrent autour du bras levé de Zarlian. Un liquide rougeâtre perla de la prise enracinée dans ses chairs. Sa peau était une toile où le bleu, le violet et l’écarlate se mélangeaient sans grâce. Sa condition ressemblait à un tableau de la misère retenant toute la médiocrité humaine dans son intégralité. Pourtant, ses iris azurés résonnaient d’une colère immense.


S’tu dois d’foncer quelqu’un, c’moi, connard ! Il enroula la plante autour de son poignet et serra sa paume dans les pics. Tu crois qu’c’est la véritable douleur, ça ?! Il tira avec violence le mec vers lui.  


Son bras gauche grossit à en rouvrir ses meurtrissures. Dans un souffle sec, le brun décocha un crochet dans l’arête nasale du manant. Un craquement puis une projection. L’individu vola à plusieurs mètres derrière, détruisant une table moisie avec son échine. Les lianes épineuses suivirent leur maître en arrachant l’épiderme de Zarlian. Sa main se retrouvait presque à vif dans sa totalité. L’ex-paysan mis une rotule à terre en se tenant l’épaule gauche. Ses mâchoires se compactaient sous la souffrance enfantée par la frappe ainsi que les fouets piquants. Il était totalement inutile et inapte.



J’vais l’démembrer c’fils de pute ! Hurla le coupe-jarret en sautant sur ses deux pieds, le visage ensanglanté. Deadly Garden ! Psamoldia-t-il avant de se taire, son boss leva la main pour le stopper.


Laisses-les moi, crétin. Je vais les faire taire. Crois-moi, après ce que je leur réserve, ils seront muets comme des tombes. Gyahahahaha ! Il sourit, élargissant ses lèvres à l’instar d’un fou furieux.

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Ven 16 Juil - 11:45

Quand on a que l'amour • Zarlian

nui90.png
La vue troublée, le souffle coupé, l'instant d'une minute, je crus ne plus rien ressentir excepté ce vertige et ce vide intégral en moi... Je vis les étagères de verres et bouteilles s'éloigner brutalement de moi, le plafond tournoyait et je finissais par m'écrouler en arrière. Qu'est-ce que...?!

[...]

Lorsque je rouvrais mes yeux, j'attrapais doucement la première chose qui venait sous ma main. Du tissu...? Une capuche de sweat. Je relevais les yeux. Quels sont ces bruits qui résonnent sous ma tête ?! J'ai la sensation d'avoir la tête posée sur quelqu'un à l'agonie. Un homme ?! Qui est-ce qui gémissait ? Pourquoi il gémissait ? Remuant doucement la tête, je finis par voir mon arme plantée dans le sol boisé, à deux millimètres à peine d'une tête familière... Minute ?! En proie aux doutes et à l'incompréhension, je galérais à sortir de ma léthargie ainsi qu'à remettre les choses dans leur contexte. Les yeux plissés et sourcils froncés, je gardais mes questions pour mes pensées, n'osant ouvrir la bouche. Familière ?! Qu'est-ce que je fous couchée sur un mec d'abord ?! Ce n'est pas inconfortable mais... mes joues me piquaient en rougissant sans doute à son contact. Il me redressait doucement en gémissant. De là, j'apercevais en gros plan toutes les blessures de son visage. Oh mon dieu. Mais pourquoi tu bouges si t'as mal ?!

Eeeeh ..?


Je voulais l'aider à me redresser, je voulais moi-même me relever mais j'attrapais ma tête endolorie avec la seule paume de ma main. Mauvaise idée, j'avais encore ces vertiges qui me firent plisser les yeux. Ça me revient. Familière parce que je l'ai vu affalé sur le comptoir pendant que j'éclatais la tête de ce type à coup de poing. Mais qui a bien pu le blesser comme ça ?! Pourquoi ... est-ce qu'il me regarde avec tristesse au juste ?! Je revenais à la réalité doucement, mes plaies me piquaient, je me sentais plus faible mais la raison pour laquelle j'étais blessée me revenait. Il m'avait bien semblé entendre des vrombissements de voix en bruit de fond. Ferme la... Oui, je les ai déééééfoncé et je vais tous vous buter. J'en ai pas fini avec vous. La colère revenait en moi comme une meute entière de loups au galop prêts à en découdre. Je fus aidée à me remettre sur pieds mais les vertiges me firent encore confondre le tabouret et le sol dans mon champs de vision.

Je ne compris même pas les mouvements autour de moi, mais le bruit des tabourets résonnant me fit esquiver d'un petit pas chassé, quelque chose qui tombait... non pas quelque chose mais quelqu'un. J'ai impliqué un homme déjà blessé dans mon combat ?! Va falloir que je me fasse pardonner pour ça. Mais pour ça il faudrait peut-être que j'arrive à bouger et revenir à mon combat. Défense, attaque, c'est pas compliqué ! Pourquoi est-ce que je panique autant ?! J'en ai pourtant vu d'autres ! Enfin, quoique, je n'ai jamais vu comme aujourd'hui des racines sortir du sol pour venir tenter de m'entraver. Je tendais le bras vers mon arme qui revenait dans mon emprise d'une fine éclipse. Trop lente, l'inconnu blessé me protégeait en se faisant serpenter le bras par ces épineuses.

Mais qu.... ?!


S'tu dois d'foncer quelqu'un, c'moi, connard !


Je ne vais tout de même pas l'engueuler de vouloir me protéger, mais je rougissais fortement, toute intimidée de son geste. Je me remettais, j'avais affaire à des mages d'Earthland qui osaient se faire la mauvaise ennemie, les mauvais ennemis, en comptant mon nouvel ami. Le mec aux racines s'envola et s'éclatait le dos contre une table qu'il cassait en deux dans sa chute. Il osait insulter mon bienfaiteur, je ne vais pas rester là sans rien dire ! J'allais attraper gentiment l'épaule de celui qui voulait jouer mon bouclier humain, mais au vu de ses blessures, je n'osais que l'effleurer du bout de mes doigts. Sourire sur les lèvres, je me sentais d'attaque pour finir ce fumier, sans voir qu'un autre arrivait.

Une sale odeur empestait tout à coup dans la salle. Du gaz empoisonné ? Pas seulement... Je ne le vis que du coin de l'œil mais je crois bien qu'il était en train de picoler la tête bien en arrière. Que buvait-il ? Je n'en sais rien, moi, je fonçais dans une éclipse sur le mage aux lianes. Dans mon élan, je coupais les deux ou trois cordes végétales qui m'empêchaient d'avancer. Je prenais mon élan vers le plafond et finis par fondre d'une éclipse foudroyante sur cet abruti. Lorsque j'ai atterri, l'étoile s'enfonçait dans le torse du mage végétal. Je retombais assise à califourchon sur un ennemi. Va falloir que j'arrête d'avoir cette sale habitude. Cela dit, il n'était pas mort, mes oreilles me bourdonnaient  dans le cri que l'homme poussa. Il prononçait des techniques magiques à la con avant que je ne sente des liens épineux étreindre violemment mon corps, me déchirer la peau dans leur mouvement et me serrer la gorge si fort que j'en perdais le souffle.

J... Je te tuerai le prochain coup ! Réfléchis, réfléchis au lieu d'agiter tes doigts sur ces coupantes épines. Je ne parvenais pas à retirer ce qui m'empêchait de respirer... Finalement, je fis une éclipse statique à la recherche de la liberté. J'en profitais dans mon élan pour me relever armée et couper ces trucs qui gesticulaient dans mon dos. Cette ordure ne cessait de ricaner. C'est ça, marre toi d'avoir ensanglanté une mignonne demoiselle qui n'a rien demandé à personne... Marre toi de t'attaquer à plus faible ! Un vertige lourd revint me faire baisser la tête, je laissais malencontreusement tomber mon arme qui s'alourdissait dans mes faiblesses. Malheureusement, il avait fait une roulade sur lui, dommage, il aurait fini la gorge empalée mais tant pis. C'est quoi ce truc ?! Je vis ma poche se bleuir ...non... se violacer plutôt. Heh ?! Le pisseux de dehors avait pourtant le sang rouge ! Pourquoi c'est violet maintenant ?! Je comprenais tout à coup qu'une très longue épine était plantée dans ma poche et ma jambe de chaque côté. Je ne l'avais même pas senti. Quand ... ?! Où ? Qui ? Je me retournais en essayant d'enlever cette aiguille mais impossible, ça me faisait mal rien que d'y toucher, je vis toutefois que l'autre gars envoyait des épines et du gaz dans toute la salle.

Regarde par ici pouffiasse !


Trop tard. Je n'ai pas pu esquiver. Je ne le vis et ne l'entendis pas arriver, j'étais trop concentrée sur mes vertiges, ma panique et mon envie soudaine de vomir. Sa voix m'avait semblé n'être qu'un simple bruit de fond comme si mes oreilles étaient blindées d'eau. Quelque chose est en train de m'envahir de l'intérieur et ça me fait perdre la tête. Je me rendais seulement compte que je n'avais plus pied à terre... Non seulement ça, mais en plus que j'étais étreinte de partout par des ronces. Mes poignets étaient liés dans mon dos, mes chevilles étaient liées entre elles. Lentement, les ronces prenaient place sur mon corps et déchiraient aussi bien mes vêtements que ma peau, surtout mes bras et mon ventre.

Héhé, t'es à moi maintenant. Tu vas crever leeeeeentemeeeent, et ça c'est pour avoir décapité mon frère !


J'ai juste vu un pied s'approcher de mon visage, mais je ne ressentais soudain plus rien et mes yeux se fermaient brutalement.
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Sam 17 Juil - 14:17


feat. Nui Soma


Quand on a que l'amour

J'adore Jacques Brel, oui ça se voit pas trop.




Quand on touche le fond,
Et qu'une lumière irradie des tréfonds.
Je tends ma main pour la saisir,
Alors que je voulais juste mourir.






kmklnd11.jpg
Pourquoi s’impliquer dans cette affaire ? Lui qui désirait périr. Nous étions la somme d’un tout, d’une multitude d’expériences forgeant nos destinées. Zarlian n’aimait pas s’investir dans quelconque cause ou idée. Mais une chose l’horripilait plus que tout : l’injustice. À sa manière, il défendait ceux qu’on rejetât. Cette jeune fille semblait faire parti de ce groupe. Des avances lui ont été faites. Des coups lui ont été portés. Le monde était sourd et aveugle à sa détresse. Cette unique pensée enflammait la rage du mage. Qu’importait son état. Il allait être l’Armure de la jeune femme.


Il n’avait plus le temps de réfléchir. La douleur devint abstraite. Une donnée que Hamavor ne pût  plus se permettre de calculer. Une douce caresse vint se poser sur son épaule. Son cœur palpita. De peur ou d’autre chose ? Il n’eut pas le temps de savoir. La jeunette sauta à l’assaut contre le manieur de plantes. Elle se battait ? Courageuse avec ça. Qui était-elle ? Quel était son nom ? Le brun se posait ces questions. Alors que la situation ne donnât pas lieu à de telles interrogations. Pitoyable…


Le tavernier profita de sa confusion afin de lui envoyer un coup de pied retourné. Le meurtri s’envoila hors du bar, d’où venait l’ange blanc. Une demi-dizaine de scélérats sortirent leur couteau, affichant un horrible faciès. L’Indépendant souleva sa carcasse avec peine, geignant au moindre geste. Il faisait pitié, au point qu’un mec seul s’approchât, sûr de pouvoir en finir sans problème. Erreur fatale. La souffrance alimentait sa hargne vis-à-vis de ces ratés. Il stoppa l’attaque de face, laissant ses yeux froids pénétrer l’âme du bandit. Ce dernier comprit sa bêtise. Trop tard, dommage.


Raclure… T’mérite aucune pitié… Mec ! Cracha-t-il, l’iris empli de haine.


Il brisa le poignet du vaurien puis planta la lame dans sa carotide. Un geyser d’hémoglobine jaillit. Zarlian prit soin d’éviter le liquide, ne voulant d’aucune de ses potentielles maladies. Il se mit en position de combat. Des râles douloureux sortaient de sa gorge. Pourtant, les sbires l’entourant se montraient moins confiants. Un duo tenta une frappe frontale. Hamavor s’engouffra entre eux, saisit le bras gauche de l’un puis le droit de l’autre. Durant un court instant, il augmenta sa masse musculaire afin de déboîter leur épaule d’un coup sec. Ils hurlèrent. Le brun les acheva d’un coup de talon en plein crâne. Un bruit de craquement retentit. Ils moururent sur le moment. Sans douleur.
     

Le combattant perdit l’équilibre avant de choir en avant. Il se recroquevilla pour mieux encaisser la chute. Ses côtes fêlées voire brisées réveillèrent une souffrance cruelle. Sa respiration fut arrêtée. Les deux connards restants saisirent l’opportunité de le tuer. L’adrénaline alliée à son instinct de survie fit mouvoir ses jambes pour taper les chevilles des fonceurs. Pris d’un mouvement de panique, Zarlian recula en vitesse en raclant le sol à moitié affalé. Son souffle revint à la fin de sa fuite. Ses ennemis se remirent sur leurs guibolles. Leurs appuis étaient incertains. Ils chouinaient…


V’pouvez pas… Plus encaisser, bande d’troufions ? Z’êtes plus pathétiques qu’moi !


L’esprit du guerrier le poussa à se relever. Cet homme avait appris la véritable signification de la douleur. Sa magie résidait dans le fait de détruire ses membres pour les modifier ou les améliorer. Le déchirement de la chair de l’intérieur. La croissance anormale de ses os perçant son épiderme et prenant la forme d’une lame. La moindre modification entraînait des maux insoupçonnés. Son maître lui avait enseigné ses arts martiaux en brisant ses bras et ses jambes. Il punissait ses échecs par des entraînements effroyables ayant mené l’ancien fermier aux limites de sa tolérance nerveuse.


Nonobstant ses blessures, le gladiateur progressa vers ses opposants. Le doute fit trembler leur prise. Deux coups de métacarpe dans leur main et leur couteau s’envola à plusieurs mètres. Les crétins tentèrent des frappes maladroites. Des crochets avec trop d’amplitude. Des directs imprécis. Tocards ! Le forcené serra ses poings puis les envoya avec puissance dans la cage thoracique de ses victimes à de nombreuses reprises. Il tambourina leurs os dans un déluge ivre de violence insensée.


Leur carcasse bascula, de rares soubresauts animés encore leurs membres. Ses phalanges ruisselaient de leur hémoglobine. Des cicatrices longeaient ses doigts tremblotants. La sensation de brûlure ne rivalisait pas avec le feu de sa colère. Il s’économisa en marchant lentement jusqu’à l’intérieur du bar. Les badauds s’éclipsaient, de peur de devenir un dommage collatéral. Sage décision. La garde semblait absente. Cela concordait avec les dires du mage végétal. Triste quartier.


À son arrivée, Zarlian vit ll'earthlandais préparer un coup de talon. Ses pupilles s’élargirent. L’ange aux cheveux blancs se tenait au sol, à la merci du manant. Hors de question ! Un dernier petit effort. Quitte à crever, il fallait pousser ses limites. Ça n’avait pas suffit pour sauver ces gens contre son maître… Mais ces attardés ne lui arrivaient même pas à la plante du pied ! Il puisa dans les calories but dans sa bouteille de rhum. Il eut l’impression de changer son sang en magma tant il devenait chaud. Il serra les dents, ignora ses larmes et ne pensa qu’à une chose : défoncer le manieur de plantes.


Ses cuisses semblèrent se mouvoir seules. Son corps entier doubla de volume. À une vitesse stupéfiante, il sauta pour marquer la gueule du scélérat de l’empreinte de sa godasse. La mâchoire du type partit de travers avant de décoller du sol et racler son parquet plus loin. Une sorte de fluide se dégageait dans l’établissement. Une odeur nauséabond en émanait. Du poison ? N’écoutant que son instinct, il déchira son justaucorps en deux. Il se fabriqua un masque de fortune à lui ainsi qu’à la demoiselle écroulée par terre. Elle respirait encore. Le brun remercia le ciel pour ce beau miracle.


He… Hey ! Réveilles-toi, s’t’eu plaît. Il posa ses mains écorchées dans son dos pour doucement la secouer. Merde, j’foutu du sang partout, désolé ! Une voix détonante attira son attention devant lui.


Sac à merde, tu crois pouvoir déglinguer mes hommes comme ça ?! Vomit-il en s'avançant d'un air menaçant J'vais tous les deux vous crever ! Des griffes étranges sortaient de ses poings. Un liquide bizarre gouttait de ces dernières.


D’un coup d’œil, Zarlian remarqua la poche de sang virer au violet. Elle avait besoin de ça pour rester en vie ? Malgré sa condition la jeune femme démontrait une détermination totale. Une leçon d’humilité pour le grand brun, mais aussi une pulsion rageuse. Pas envers cette délicieuse fille. Non. Contre lui-même. L’énergumène chargea avec ses lames palmaires en arrière. Ce vil imbécile croyait détenir un armement digne de ce nom ? Le mage organique allait lui démontrer le contraire.


Hamavor geignit, des râles douloureux grattaient sa gorge. Ses mains s’élargirent avant de s’ouvrir dans un son affreux. Ses os prirent la forme de longues griffes. Ses tissus se regroupèrent autour afin de permettre leur mouvement. La dernière ligne droite. L’enfoiré tenta d’enchaîner frappe sur frappe sur l’enveloppe du combattant. Cependant, il n’arrivait qu’à atteindre les extrémités coupantes de celui-ci. Les parades firent virevolter moult étincelles. Le tintement des lames résonna jusque dehors. Aucun des deux ne prenait l’avantage. L’état du brun ne l’aidait pas pour ce combat.


Argh !


Des aiguilles sortirent d’il ne savait où pour se planter dans son dos. Non. Non. Non. Non ! Son cœur diminua son rythme. Des fourmis rampaient dans ses tissus musculaires. Sa vue s’éteignit peu à peu. Jamais ! Son organisme s’accéléra au point de faire jaillir du sang de toutes ses plaies. Ses gestes devinrent rapides. Ses griffes fendirent l’air en diagonal, horizontal et vertical en défiant les meurtrissures de Zarlian. Ses os lui hurlaient d’arrêter. Ses tendons l’implorer de se stopper. Médiocres. Faibles. Ratés. Le fou furieux n’écouta pas. Il resta sourd jusqu’à trancher le parrain con de long en large mais surtout en travers. Le rouge couvrit les murs ainsi que le plafond et le parquet.  


Gyaaah ! Ses mains redevinrent normales dans un gargouillement organique. Pars… A… Après avoir pris d’mon sang… D’un mouvement maladroit, il extirpa les piqûres de son échine. J’en perds trop, d’toute… Mais il… Guh ! Il s’renouvèle vite… P… Profites-en et s… sauves-toi… Aaaaargh !

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Sam 17 Juil - 17:08

Quand on a que l'amour • Zarlian

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Quelles sont ces sensations étranges ?! Quel est ce... parfum délicat mélangé à plusieurs odeurs familières ? Qu'ai-je sur le nez ? Je sentis mon corps se secouer brutalement... je crois que j'ai des convulsions...? Nh... On me secoue plutôt, j'ai enfin senti cette main chaude dans mon dos. Chaude, mais agréablement réconfortante dans sa chaleur. Alors que je rouvrais mes yeux, j'y voyais flou quelques poignées de secondes avant d'apercevoir avec stupeur le sol envahi de cadavres. Comment pouvais-je être sûre qu'ils étaient morts à peine réveillée ? J'sais pas... Leur position inhumaine et totalement incohérente sans doute. Personne ne supporterait une telle chose de son vivant. Le sang ... du sang partout. Ça va, je suis habituée à une telle vision d'horreur, ce n'est ni la première... ni la dernière... Je toussais en voulant reprendre mon souffle. Un masque de fortune enveloppait mon nez et ma bouche. Alors c'est bien du poison ce gaz qui flotte dans l'air ? Je n'hallucine dont pas. Ma main se redirigeait vers mon visage, j'avais encore plus de mal que tout à l'heure à me remettre.

J'vais tous les deux vous crever !


L'homme dont la voix m'était inconnue, hurlait sa haine. Quand je pense que tout a démarré à cause de moi. Oui cette fois-ci, j'ai bien tout le contexte en main. Mais pour l'heure je n'avais d'yeux que pour celui qui me soulevait dans son emprise. Ses sublimes perles bleuâtres me perturbaient. Toutes ces blessures qui le marquent ne conviennent pas à un -j'imagine- si beau visage. J'ai bien l'impression que ce n'est ni l'endroit ni le moment pour de telles pensées mais de toute façon mon corps refusait de bouger à cet instant. Éprise par ce parfum naturel qui recouvrait mon visage, même si ça se mélangeait à l'iode ferreuse de l'hémoglobine, et à l'acidité d'une rude journée, je ne pouvais que me sentir apaisée. Est-ce la fin pour moi ? La fin pour nous deux ? Vu son état, il a l'air de bientôt en finir avec la vie, et même si je ne le fréquente que depuis une poignée de minutes, ça me rend affreusement triste... J'en retenais pourtant mes larmes et serrais les dents. Pourquoi suis-je entrée dans ce bar ? Je ne voulais que tuer ces mecs qui ont osé me toucher, pourquoi tout a dégénéré d'un coup ? Qui sont ces autres abrutis qui sont venus se mêler d'un combat qui ne les regardait pas ?! Et pourquoi ai-je embarqué dans mes sales histoires, ce jeune homme ?

Motive toi putain... Faut en finir avec tout ça... bouge... remue. Et fais en sorte de tout arranger. Fais en sorte qu'il vive. Fais toi pardonner. Il ne mérite pas une mort aussi cruelle par ma faute. Je gémissais, je remuais... Ces épines encore plantées dans mon corps s'amusaient à me tenir en laisse par la souffrance et leur force végétale. Rrrrrr.... Tandis que j'entendais du métal tinter et résonner comme des petites clochettes, je tentais de faire revenir mon shuriken électrique vers moi... Quitte à me blesser, il fallait qu'il vienne me délivrer, mais je n'y arrivais pas. Où est-il ?! Il n'est pas dans son canal fantôme. Le cri de mon protecteur me fit le regarder soudainement. Q... Des aiguilles se sont plantées dans son dos... La même transperçait ma jambe, si empoisonnée était-elle que je n'en ressentais plus que la douleur perçante de sa présence si j'y touchais. Mais pour le moment j'étais loin de pouvoir toucher autre chose que mes fesses avec mes poignets liés. Les larmes s'écoulaient de mes yeux... C'est vraiment la fin ! Si cet inconnu bienfaiteur meurt, je suis la suivante.

La colère revint m'habiter, contre moi, contre ces énergumènes qui n'ont pas choisi les bons punch-in-balls. Je disparaissais enfin. C'est la façon la plus simple de me dépêtrer de ce bourbier, et j'y parvenais enfin. L'éclipse fit partir mon corps dans des petites étoiles, habituellement elles étaient bleuâtres... mais là je ne parvenais pas à définir la couleur. Serait-ce mon sang qui tourne au violet qui provoque une telle chose ?! Je n'en sais rien. Je ne visais rien dans la salle, je voulais juste prendre un dernier élan pour aider le jeune homme là-bas. Vu d'en haut, son corps semble déchiré de partout... J'ai tellement l'impression qu'il va mourir quand je vois tout ce sang s'éloigner de lui, que je ne peux pas m'empêcher de m'écrier de peine. Mais je réalisais enfin avoir vu trouble, ce n'était que le sang de son ennemi qui s'éparpillait et qui avait failli m'atteindre, moi qui étais accrochée d'une main à l'une des poutres de la charpente brute, cherchant mon arme du regard.

Trouvée, je me laissais tomber en rappelant le shuriken à ma portée. Il me rejoignit à mi chemin et je pouvais réactiver son pouvoir électrique... Les arcs blancs gagnaient en puissance tout en couleur : celle de ma haine. D'un dernier élan du bras, je visais correctement, il n'est pas question de foirer mon coup. J'élançais la scie circulaire et électrique qui vint couper le bout du comptoir en deux et dans sa trajectoire continuée, tuer d'une cruelle façon celui qui se planquait derrière : le mage aux ronces qui jouait aux pisseuses tremblantes à côté de l'alcool. Il n'aurait jamais dû s'y cacher, tant pis pour lui, l'électricité enflammait aussitôt l'alcool qui consommait sans modération son corps décapité. Je retombais malgré moi à genoux non loin de la terrible condition physique de mon bienfaiteur, n'ayant pas pu suivre l'arme et tant mieux. Il m'implorait de prendre son sang et de m'enfuir tout en se retirant les aiguilles qui lui transperçaient le dos... Refusant du visage, je me forçais à sourire sous ce masque, alors que les larmes noyaient mes yeux.

Je ne peux pas vous faire ça... ça vous tuerait... regardez-nous.


Et puis il est aussi empoisonné que moi, à quoi servirait-il que je lui vole son sang et que je m'enfuie ?! Je l'ai embarqué là-dedans, à moi de l'en sortir. Je suis quelqu'un de principe, même si j'ai peur que l'on meure tous les deux... Si seulement on pouvait survivre tous les deux. J'attrapais avec peine et douceur son visage balafré tandis qu'un incendie grimpait l'étagère du bar. Mince, je tremble des mains... Les flammes ardentes faisaient exploser chaque bouteille d'alcool, une à une dans milles éclats qui gagnaient la salle. Mon étoile cristalline disparaissait du cadavre carbonisé dans de petites lumières, avec mes dernières ressources magiques. Mes yeux se posaient sur chaque chose qui nous entourait, une mer de cadavres, de sang, d'organes, des bris de verre, des éclats de bois... On a tout pété, on a tué... tous ceux qui me faisaient chier... Le reste des clients et des malfrats s'est enfui, il ne reste que nous.

Il est hors de question de vous laisser tout seul dans votre état... De toute façon, je peux à peine marcher. Je n'irais pas bien loin...


Il faut croire que ma force m'a abandonné, ou bien est-ce la douleur qui m'en empêche, je n'arrivais toujours pas à retirer cette épine de ma jambe. Mais quoiqu'il en soit, je tombais doucement dans les bras de celui qui m'avait protégé, ma joue se posait doucement sur son torse nu. C'est bien son parfum qu'il y a sur ce morceau de tissu, je voulais l'enlever pour mieux reprendre mon souffle, mais peut-être ne valait-il mieux pas étant donné la fumée épaisse et ardente qui commence à envahir les lieux. Je ne sais pas si j'ai bien le droit de m'imposer dans son étreinte. Y a-t-il peut-être une autre nana dans sa vie ? ... si c'est le cas, pour le moment, elle n'est pas là mais j'espère juste que lui ne m'en voudra pas.

Si la mort ne nous emporte pas toute suite... j... j'aimerai savoir votre nom... Le mien.... c'est Nui...


Ma petite voix s'éteignait tout comme mes yeux qui se fermaient doucement. Je ... je dois rester éveillée... Lutte... Il faut lutter... Il faut ... que je le sorte d... d'ici. Allez ! Un effort. Je reprenais mon souffle. Rouvrais mes yeux, la fumée me les irritait et rendait ma vue trouble mais je parvenais à bouger. Je voulais me relever mais je crois que c'est mort, de toute façon je ne parviendrai jamais à relever un tel homme musclé et tout. Une dernière éclipse... Une seule. Je peux le faire. Je peux même le faire assise... Je veux essayer de l'embarquer avec moi. Glissant ma main sur son torse pour tenter d'avoir une petite emprise sur lui, je commençais à grogner contre mes forces magiques. Allez !

Je peux le faire... Allez... Je... je dois y arriver.


Tiens ma voix parvient encore à être audible ? Je la pensais à bout de souffle et éteinte. Du coin de l'œil, je visais au moins la lumière éblouissante à l'extérieur de ce bar qui ne va pas tarder à nous exploser à la tronche. Je sentais ce cœur battre contre mon front, j'ai l'impression de ressentir toute sa souffrance dans chacun de ses battements. Peut-être que cet ange sauveur ne parviendra pas à nous extirper de cet enfer sanglant et flamboyant, alors il faut que je le fasse.

Cette lumière provoquée par mon corps pouvait peut-être impressionner en nous happant, mais elle ne voulait aucun mal. Nous disparaissions de cet enfer étouffant ressemblant à une bombe à retardement. Tout à coup le vent chaud et ensablé soufflait sur mes cheveux. Ce n'est pas aussi loin que je l'aurais espéré mais on a passé la porte... C'est déjà ça. Par contre c'était la dernière fois de la journée que je pouvais utiliser la magie. Je ne peux plus bouger, je suis à bout de force, allongée sur le torse de mon sauveur.
awful
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Dim 18 Juil - 0:16


feat. Nui Soma


Quand on a que l'amour

J'adore Jacques Brel, oui ça se voit pas trop.




Quand on touche le fond,
Et qu'une lumière irradie des tréfonds.
Je tends ma main pour la saisir,
Alors que je voulais juste mourir.






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L’unique espoir de servir avant son trépas lui fut volé. Cette jeune femme avait une bien belle âme. Refuser le sacrifice d’une personne pour périr à deux. L’accompagner de l’autre côté. Zarlian tenta de rire, sans succès. Elle irait dans les cieux et lui dans les tréfonds. Triste ironie. L’obscurité veina sa vision. Les alentours devinrent des ombres imperceptibles. Seul le visage magnifique de la sainte éblouit ses pupilles. La pauvre avait la sclère humide. Pourquoi s’en faire autant pour une vie anonyme ? Sa faiblesse fit choir ses pieds pour qu’il se retrouvât sur les rotules. Misérable faiblard !


Il ferma ses phalanges avec difficulté. Ses forces l’avaient quitté dans son entièreté. C’était son baroud d’honneur. La seule chance de faire une bonne action avant de rejoindre les enfers. Peut-être y était-il déjà ? La température monta drastiquement et un grondement sourd crépitait quelque part derrière. Parfois des bruits de bouteilles éclatées percèrent outre le bourdonnement dans sa boîte crânienne. Impossible. L’être angélique demeurait ici, présent à ses côtés, mais toujours larmoyant.


Il est hors de question de vous laisser tout seul dans votre état... De toute façon, je peux à peine marcher. Je n'irais pas bien loin... Déclara-t-elle d’un ton calmant même les maux les plus profonds.


Un sourire fendit la face de Hamavor. Ses bleus et autres contusions devaient lui faire mal, pourtant la douleur sembla s’éteindre. La jeune femme blottit son visage contre le tronc du combattant. Une curieuse sensation fit s’emballer son cœur. La douceur du contact des cheveux blancs, qui caressaient son épiderme balafré et abîmé. Les effluves de son enveloppe charnelle qui se frayaient un chemin entre corps brûlé et fumée toxique. La fraîcheur de ses larmes qui perlaient sur son torse. Ces sensations firent grimper en lui une forte émotion. Sa gorge se noua et ses iris bleus s’humidifièrent.


Si la mort ne nous emporte pas toute suite... j... j'aimerai savoir votre nom... Le mien.... c'est Nui... Soupira-t-elle dans un dernier effort.


Nui… Un nom magni… fique. Sa main gauche se posa contre le dos de sa sauveuse. J’m’a… J’m’appelle Zarlian… Zarlian Hamavor. Sa droite saisit avec douceur les doigts de la jeunette. Dé… Désolé d’pas avoir été… plus utile. Haha… Son rire sans envie le fit craquer. Ses larmes coulèrent.


Son regard plein d’eau salée se détourna de Nui. Sa faiblesse le rattrapait jusque devant elle. Ses sentiments l’avaient emmené sur le chemin de la solitude et la tristesse. Comment un fermier comme lui pouvait survivre dans ce monde en proie à la guerre ? Son bonheur se résumait à rendre son père fier. Ce dernier voulait juste qu’il fût heureux. Pas en prenant soin de sa vielle peau, comme disait son paternel. Sa seule consigne : « Vivre la vie à fond en la croquant à pleines dents. »


Je peux le faire... Allez... Je... je dois y arriver. Sa voix caressa les tympans du combattant et son courage lui donna des frissons malgré les flammes.


Une volonté inébranlable paraissait investir la fille aux cheveux blancs. Les traits parfaits de son visage merveilleux se tordaient avec grâce, soulignant un effort de tous les diables. En comparaison, Zarlian se sentit calamiteux. Il essaya, canalisant ses forces restantes, de faire au moins quelque chose, en vain. Son corps tremblait. Pourtant, la chaleur devenait de plus en plus étouffante. Il sentit une pression sur ses pectoraux. Une lumière aveuglante apparut. L’emmenait-elle à la cité d’argent ?


Hamavor crut tenir dans la paume de Nui l’espace d’un instant. L’univers rétrécit à un niveau ridicule avant de redevenir normal. Le faisceau éblouissant recracha les deux blessés à même le sable devant le bar en proie aux flammes. Le choc fit geindre le grand brun. Sa respiration saccadait. Le froid s’enracinait dans son organisme. Les grains dorés autour se teintèrent de rouge. Ses plaies laissaient couleur son sang en abondance. Bientôt, inspirer et expirer allait lui paraître impossible. Il tremblait, frissonnait et son teint blêmit au point de ressembler à du marbre…


Un instinct enfoui se réveilla. Ses yeux se fermaient. Son souffle ralentissait. Son organe battant réduisait son rythme. Son organisme tournait au ralenti. Zarlian se sentait planer au-dessus du sol. Emporter par les ténèbres de l’inconscience. Toutefois, il luttait. Ses idées gisaient à la limite de sa conscience. Son cœur ne se contractait qu’une dizaine de fois par minute, de quoi ralentir son hémorragie. Ses yeux s’ouvrirent à peine. Ce mouvement lui parut demander de grosses ressources.


Mer...ci, Nui… Souffla-t-il en ayant incliné sa tête vers la chevelure blanchâtre de la jeunotte.

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Lun 19 Juil - 23:18

Quand on a que l'amour • Zarlian

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Un nom magnifique ? Je ne saurais que rougir et tant mieux si c'est vraiment le cas, quoique je ne saurais pas l'affirmer, entre ce masque de fortune et le fait que je ne sentais presque plus mon visage.

Quand était-ce ...? La dernière fois que je me suis couchée sur quelqu'un ? Cette chaleur aussi réconfortante, ce corps si confortable, cette douceur dans son parfum naturel. J'avais tellement la sensation de le câliner... mais se blottir dans les bras d'un parfait inconnu... c'est pas bizarre ?! Même si pour ma part, il n'est plus si inconnu que ça. Il m'a protégé, j'ignore encore pourquoi il l'a fait mais son geste me réchauffe le cœur à un point inimaginable. C'est comme si les couleurs revenaient peu à peu dans ma vision sur ce monde si terne et si morose, je lui dois déjà beaucoup... C'est tellement dommage qu'à peine rencontrés on se sente sur le point de mourir. Mais au moins, on ne mourra pas seuls. Et puis je connais son nom maintenant, Zarlian. Zarlian Hamavor. Non ce n'est vraiment plus un étranger à mes yeux. Toutefois il s'excusait de ne pas avoir été plus utile que ça. Il se fout de moi... plus efficace tu meurs, il a été plus utile que moi en tout cas. Car à part avoir été allongée durant quasiment toute la vidange du bar, je n'avais pas servi à grand chose... Si... à y mettre le feu, d'ailleurs je ricanais tout doucement contre son torse en revenant à moi. J'ai encore tout pété. J'ai encore foutu la merde à un endroit pour la seule raison de m'être défendue, et j'ai aussi embarqué le jeune homme dans mes ennuis. J'ai plus à me reprocher que lui. Quel monstre je fais ! J'ai tué combien de mecs ? Trois ? ...Quatre ? Je n'arrive plus à compter. Ma conscience fait des siennes et joue au yoyo. Je devrais tellement me sentir coupable, accablée, au bas de l'échelle de ma propre estime... alors que j'en ai tellement rien à carrer de ces types. Z'avaient qu'à pas tenter le pire... qu'ils crèvent ! Et lui combien en a-t-il buté pour me secourir ? Je ne sais même pas, mais il a été plus utile qu'il ne le croit.

Le poison s'intensifie je crois... je n'en ai plus pour longtemps à vivre s'il envahit tout mon corps. Ma respiration déjà difficile, je sentais mon cœur suivre celui de mon bienfaiteur, louper autant de battements ; le batteur s'est gourré dans la partition et ça s'envenime encore comme si la musique devenait de plus en plus infecte... c'est presque totalement aléatoire et si faible que j'ai du mal à me croire moi-même en vie.... J'aimerai tellement qu'l'on puisse survivre. Tout à coup je sentais un merci se souffler dans mes cheveux... nh... Mes larmes s'écoulaient brutalement, quelle est cette lourdeur que je ressens ? C'est pas le poison qui me fait ça... non,... ça me faisait revenir à la réalité et me forcer à me bouger le cul. Mes yeux si épuisés peinent à rester ouverts, je savais pas qu'il y avait autant de muscles dans le corps, les miens sont H.S. Je tremblais rien qu'en essayant de me lever ! Il n'a pas le droit de mourir en m'ayant protégé. Non... Il en est hors de question. Je suis retombée sur lui dans une première tentative de me relever.

Rév... réveille toi....


Chuchotais-je au jeune homme en lui caressant la joue. Je me sens mouillée, humide, un peu collante aussi, c'est là que je réalise deux choses : je suis tout de même à califourchon sur lui et sans culotte en plus !! ... Mais c'est pas ça le problème... il saigne abondamment de partout, même le sable se retrouve imbibé de son hémoglobine. Je saigne aussi mais en de moins grosses quantités malgré que mon corps soit aux portes de l'enfer, jouant à faire toc toc. Ça c'était la première chose. La seconde c'est qu'il y a je-ne-sais combien de paire de pieds d'enfants qui sont là, autour de nous, à nous mater. L'un des gamins tient un bâton dans sa main et s'apprête à nous poker. Je ne peux m'empêcher de penser à une chose, derrière nous le bâtiment flambe, noircit, se consume et eux, ils restent plantés là à côté du danger.

Je n'arrivais pas à rouspéter, je me contentais de réfléchir à quoi faire pour Zarlian. Je ne peux décemment pas le laisser mourir par ma faute ! C'est inconcevable. Tandis que la fumée et les flammes effaçaient bien sagement nos crimes, je m'inquiétais de comment survivre à ce poison et toutes ces blessures. Allez, on tente. J'essayais de forcer ma voix.

P'tit... hé... p'tit !! Tu veux t'faire un peu d'argent... ?


L'un des gamins s'accroupissait à notre niveau, il acquiesçait. Je tentais donc de sortir tous les billets de ma poche, oups ils sont aussitôt salis par mon sang, je tremblais alors je laissais tomber ça. Il ramassait tout avant que ça ne s'imprègne du sang de mon ami et aussitôt je plaçais mes conditions.

La... la barre en fer... sur la porte là-bas ? Essayez de ... essayes de la péter et donne la moi... non... essaye de t'approcher des flammes et.... ouf... je ... je vais pas y arriver...


Tu veux faire quoi sistah ?! Je t'écoute !


Je pointais du doigt les plaies de Zarlian. Les gamins comprenaient qu'on était à deux doigts de claquer, disons le clairement, j'avais une mine affreuse, et lui c'était limite s'il ne me doublait pas pour mourir le premier. L'un des gamins partit en courant, prévenant qu'il revenait avec du renfort.

Faut... Faut arrêter les saignements.


Celui qui m'écoutait attentivement avait du mal à m'entendre, mais il comprenait facilement mes intentions, une chance que je ne sois pas tombée sur des teubés, je soupirais de soulagement. Malins ces gosses. Je pouvais enfin me reposer, il s'occupait avec son frangin -du moins je pense- de péter la porte d'un bâtiment face à nous, afin d'en récupérer la barre en métal tant convoitée. Espérons que ça supporte le feu, je me serais bien levée pour prendre tous les risques à sa place mais je n'avais aucune force. Il revenait avec sa barre rougie, ouah ça peut marcher, vite ça noircit, ce qui signifie que ça refroidit. J'attrapais le bâton bouillant et je posais son bout ardent et qu'importe s'il hurlait, je me devais de stopper l'hémorragie. Quand je pense que cet idiot m'a dit de lui prélever son sang sans s'attendre aux complications, heureusement que j'ai refusé... même si... je suis quasiment sûre et certaine que je vais y passer.

Hé sistah ! Nos frères arrivent, tiens bon... au fait, t'as un truc dans la jambe, on peut l'enlever ?


Q... quoi ? Il est pas net, il va mourir s'il le fait à main nu, il se contaminera du poison tout seul. Mais j'étais trop occupée à chercher ces plaies béantes pour les cramer, je ne me préoccupais pas de mon sort. Je lui fis juste un non clair net et précis de la tête. S'il y touche, il va m'entendre. Voilà j... je pense avoir fais le maximum pour calmer ces saignements. Je lâchais la tige métallique et retournais caresser le visage de mon ange gardien.

Z... Zzaaa....


Urgh... Je pense avoir accompli ma dernière B.A... Il peut survivre... quant à moi, je me sentais toute légère et plus que jamais bizarre. Est-ce ma dernière heure ? Ma tête retombait sur son torse. Mes yeux ne veulent plus s'ouvrir...
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Mar 20 Juil - 15:59


feat. Nui Soma


Quand on a que l'amour

J'adore Jacques Brel, oui ça se voit pas trop.




Quand on touche le fond,
Et qu'une lumière irradie des tréfonds.
Je tends ma main pour la saisir,
Alors que je voulais juste mourir.






kmklnd11.jpg
Noyé dans des abysses bouillants. Zarlian se sentait dériver à l’intérieur d’un océan chaud. Ses sensations se perdaient peu à peu. Seule l’agréable présence sur son tronc continuait de stimuler ses nerfs. Entre les ténèbres et les lumières du brasier, sa vision se résumait à des formes intangibles. Ses larmes n’arrangeaient rien. À la fois présentes pour ses douleurs, mais aussi pour son bonheur. Il avait beau ressentir sa conscience partir, son cœur s’affaiblir, ses muscles se ramollir… Une chose lui apparaissait claire, limpide. Sa dernière rencontre dans ce monde de malheur était sa meilleure…


Rév... réveille toi.... Ce murmure s’engouffra dans les oreilles du brun et s’imprima dans son âme.


Un liquide salé se déversait sur les plaies de sa poitrine. De petites perles lacrymales coulant sur sa peau meurtrie. Elles titillèrent ses balafres, faisant s’enflammer des picotements curieusement aigres. Un sentiment de culpabilité imprégna son être. Sa sauveuse pleurait à cause de lui ? Les doigts délicats de Nui se mirent à effleurer sa joue. Cette douceur… La face de Zarlian s’orienta vers la main de l’ange aux cheveux ivoirins. Ses lèvres gercées s’étirent en un sourire souffrant. Ses paupières s’entrouvrirent, sans pouvoir faire plus dans son état réduisant toutes ses fonctions vitales.


Faut... Faut arrêter les saignements. Cette pensée émut le balafré. Pourquoi se morfondre pour lui ?


Des sons résonnèrent en échos dans le lointain. Des voix, peut-être, couvertes par le bruit de l’incendie. Un espoir ? Hamavor sembla déceler le timbre de la Blanche. Elle avait peur. Elle s’inquiétait. Elle suppliait. Une tonalité enfantine parut lui répondre. Des échanges brefs et difficiles eurent lieu. Il sentit comme du papier le frôlant puis disparaissant de son radar. Des chocs contre une porte. Un claquement, non, plusieurs avant qu’elle ne cédât. Des pieds qui se mirent à courir vers eux. Le sable s’affaissait à chaque pas, alors que celui entourant le Brun durcît et s’empourprât.


Guuuargh ! Gargouilla-t-il avec ses traits se tordant de douleur.


Une brûlure infernale se couchait sur ses plaies. Elle s’enfonçait dans un son de chair fondue. Une odeur terrible émana de Hamavor. Il luttait pour ne pas se mouvoir, crispant autant que possible ses poings et ses mâchoires. Malgré le fonctionnement ralenti de son organisme, les maux ardents embrasèrent son esprit. Des râles pénibles s’échappaient de sa gorge nouée. Était-ce une punition ? Un châtiment pour avoir osé faire verser des larmes à la sublime demoiselle ? Ses songes se mélangeaient dans un parfait amalgame de sens et de non-sens, tournant comme un ouragan funeste.


Le monde tourbillonna en proie au chaos des maux. Il se devait de résister. C’était comme ci il s’accrochait sur le bord d’une falaise d’une main. Des vents violents secouaient sa carcasse boursouflée. Néanmoins, il tenait bon. Sa conscience demeurait là, présente. Au fur et à mesure des brûlures, le brun comprenait la démarche de la Blanche. Ses larges entailles se refermaient. Son sang ne s’écoulait plus comme les eaux d’une cascade. Son organe battant put à nouveau fonctionner normalement. Il tambourinait sa cage thoracique comme des baguettes roulant sur des tambours. Ses sensations lui revinrent en progressif malgré l’extrême fatigue diffuse dans son corps.


Hé sista ! Nos frères arrivent, tiens bon... au fait, t'as un truc dans la jambe, on peut l'enlever ? S’écria un geignard, un enfant des rues sans doute.


Un truc dans la jambe ? Des impulsions électriques pulsaient dans sa boîte crânienne. Il usa du peu d’intellect qu’il détînt afin de recoller les morceaux du puzzle. Avait-elle également une aiguille empoisonnée ? Son poignet se leva avec peine, plein de fourmis. Il retomba dans les grains écarlates et durs. Allez connard ! Il se motiva, moult insultes tempêtaient dans sa tête. Ses mains se durcirent par couches noirâtres. Ses phalanges s’assombrirent et devinrent plus résistantes que l’acier. D’un geste tremblant, il se saisit de la piqûre après avoir tâté la jambe de l’ange immaculé. Danger levé…


Z... Zzaaa.... Souffla l’être merveilleux, avant d’étreindre Morphée.


Sa frêle enveloppe devint inerte, seule sa respiration gonflait sa poitrine en suivant un rythme discordant. La panique gagna Hamavor. Ses iris se mouvaient avec frénésie à droite, à gauche, en haut et en bas. L’attente fut insoutenable. Les mioches tentèrent de parler à Zarlian, de le rassurer à leur manière. Mais lui ne pouvait s’exprimer, trop de ses forces l’avaient quitté. Ainsi, le sable coula dans le sablier du temps jusqu’à l’arrivée des aînés. Des chausses mal adaptées au climat foulèrent le sol safrané. Des costumes noirs toisaient le brun et des roses rouges enjolivaient le textile sombre.


Signore ? Come stai ? Ses sourcils un peu épais s’arquèrent. C’est eux alors, fratellino ?


Si, si ! Faut les aider, fratellone ! Ils ont distrutto les Otraviteli ! Veloce, veloce ! Geigna-t-il.


Qui étaient-ils ? De quoi parlaient-ils ? Ces questions causèrent des céphalées au mage organique. Au point où il s’évanouit complètement avec comme dernière image : Nui ainsi que lui-même se faisant porter vers une destination inconnue. Il repensa, ce qu’il crût n’être qu’un court instant, à ses jeunes années. À ce jour précis où dans son village, des garçonnets embêtaient leur petite sœur. Un des enfants la gifla, se prenant pour son père à lui gronder dessus pour ne pas les laisser l’emmerder.


Comme à son habitude en ce temps-là, il flânait aux abords du hameau. Les mains dans les poches, la marche assurée et le regard narquois. Il se baladait jusqu’à tomber sur cette scène déplorable. Il claqua sa langue pour rabattre l’attention des crétins. Ses yeux saphir transperçaient les leurs d’une hargne acide. Les gamins se détournèrent de leur victime, parés à en découdre. L’insolent les nargua en ne sortant même pas les doigts de son pantalon. À cette époque déjà, il ne pouvait qu’agir face à une injustice. Il dut encaisser de nombreuses frappes avant de battre les cons avec ses tibias solides.


Signore ? Une claque. Sa main avait touché la joue de Zarlian. Faut s’réveiller maintenant, signore.      


Hein, que, quoi ?! Aïe ! Son corps lui faisait un mal de chien. Merde, ‘n’est où là ? Il mira ses avants-bras, des tubes translucides serpentaient jusqu’à un autre lit. Nui ! Qu’est-ce que ?!


Calmati,  signore. Vous êtes en sécurité et la bambina était en mauvaise posture. Son sang était vicié par l’autre stronzo ! Mais t’inquiètes, on a géré. On a vu qu’vous renouveliez votre sang par vous-même. Fantastico, n’est-ce pas, signore ? Wo wo wo wo, bougez pas, z’êtes pas en état figliolo !


Le mage organique tenta de se lever, retenu par cette personne à l’accent chantant. Inutile. Il avait à peine la force de grogner. Un autre homme apparut dans sa vision périphérique. Un long manteau de cuir noir cachait son enveloppe, un chapeau sombre dissimulait sa chevelure et un masque bec de corbeau couvrait son faciès. Une respiration grave sortait de l’accessoire, de quoi peu rassurer l’ancien fermier. Le volatile bipède posa sa main sur l’épaule de son patient et l’allongea sans souci.


J’ai été cherché la poche de sang, comme demandé Cuodito. Son regard planqué derrière ses verres opaques scruta le brun. Votre corps est spécial, monsieur. J’ai pris grand plaisir à l’examiner et l’opérer. Kuh kuh kuh. Son ensemble sinistre branla dans son entièreté lorsqu’il rit avec bizarrerie.


Basta ! Ce n’est pas comme cela qu’on traite nos amici, dottore. Excusez-le, signore. Vous devez encore vous reposez vous et la bambina. Demain, vous devriez vous sentir mieux, assez pour rencontrer notre Padrino. Maintenant, buonanotte. Il mira le docteur injecter un sédatif à Hamavor.

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Mar 20 Juil - 19:18

Quand on a que l'amour • Zarlian

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Quel est ce parfum si doux ? C'est si enivrant, si hypnotisant. Je me réveillais et me relevais... Hah ! ça pique... mais où suis-je ?! Tiens, c'est étrange, mon doigt ne saigne pas. Quel est cet endroit ? Balayant du regard les environs je m'apercevais que j'étais entourée de rosiers, des épines... des ronces qui esquivaient avec tendresse mes pieds, mais surtout de magnifiques rosiers rouges à perte de vue. Hoh ce parfum me met dans tous mes états, je ne sens plus que lui... mais il me fait rappeler celui que je chérissais tant... Où est-il ? Suis-je seule ? Le ciel étrange que je contemplais me répondait à ma question, évidemment... Si laiteux et sombre était-il que je ne pouvais qu'être seule dans un tel endroit,... je ne sais pas d'où provient cette lumière tamisée, par contre... Il n'y a ni soleil, ni lune... c'est le paradis n'est-ce pas ?! ... Ou bien l'un des enfers de la solitude à perpétuité et perte de vue ?

Il neigeait quelque chose d'ultra doux qui chatouillait ma nuque et mes épaules, cela recouvrait les pétales de chaque fleurs. Putain, mais c'est dingue ! À chaque fois que je tente de penser à un truc, autre chose s'accapare mon attention. Non ce ne sont pas des flocons, c'aurait dû être froid... Je tendais ma main et attrapais l'une des petites plumes blanches qui s'abandonnait du ciel. C'est sublime... À qui appartient-elle ? Un oiseau ? ... Un ange ? Je tournoyais sur moi-même comme heureuse de découvrir tant de douceur en ce monde, dansant en sentant une longue robe nacrée s'épanouir sur mes jambes. Ce tissu est aussi doux que de la soie.

Mais à vrai dire tout ça n'a aucun sens, j'arrêtais donc de danser. Non, ça n'a pas de sens que des ronces esquivent chacun de mes pieds pour m'empêcher de me blesser. Sont-ce-t-ils en vie et ont-ils une conscience ? J'en doute... Mh... Ça me revient, j'ai été ligotée par des lianes épineuses. Cet endroit boisé... Je me retournais soudain. Où est-il ?! Le mec avec qui je voulais passer mes derniers instants avant ma mort... Mais c'est si stupide que j'en ricane, sa silhouette n'apparaîtra dont pas devant moi ?! Je sais que je suis rouge pivoine rien que d'y penser, je ne peux pas m'empêcher d'attraper ma poitrine.

Pourquoi m'accrocher à un homme que je ne connaissais que depuis des poignées de minutes ? ... Attends, ça fait combien de temps que je suis ici ? Je me rendais compte de mon erreur de repenser à lui, et à la fois ... ce sentiment si écrasant me faisait comprendre que ce n'en était pas une... Son prénom... voilà que j'ai des vertiges, je n'arrive pas à me remettre son prénom en tête, pourtant je l'ai sur le bout de la langue. Devrais-je l'attirer ici ? Mon ange gardien, sont-ce ses plumes qui se détachent de ses ailes pour me tomber dessus ? ... Est-ce que ça voudrait dire qu'il aurait pu survivre... et moi non ?! Huhu... tout cela n'a vraiment aucun sens, j'ai pété une durite, je suis devenue folle... À genoux dans les rosiers, je me sentais si frustrée, seule, mais à la fois si soulagée...

Pourquoi pleurais-je alors ?! J'agrippais une fleur que je dépouillais, rageant... avant d'hurler ma haine. Pourquoi la mort nous a-t-elle séparé ?! Ce paysage qui se voulait réconfortant n'est qu'un tissu de conneries ! J'invoquais ma magie et passais mes nerfs à tout enflammer, déchiqueter, déraciner, les multiples éclipses que je parvenais à faire avec tant de légèreté et souplesse me paraissaient si réelles, si épuisantes, si soulageantes, j'avais beau parcourir des kilomètres à tout défoncer sur mon passage, ça ne s'arrêtait dont jamais... c'est si infini, si vaste que j'en perdais la boule d'énervement.

Quel est ce bruit ?! J'avais beau me retourner, j'entendais des bips continuels partout autour de moi. Ce n'est pas croyable, il a fallu que je m'énerve pour que les choses changent ne serait-ce qu'un peu ?!


Zaar... Za... Zaaarlian...


J'empoignais quelque chose, croyant être ma robe... mes yeux s'ouvraient et ce n'était qu'un drap. Ce plafond m'est inconnu, où suis-je ? Je sentais une odeur particulièrement forte de cigare. La fumée me faisait un peu tousser, mais je m'apercevais être bien entourée...

Rilassati, non agitarti troppo.


Je ne comprend rien à ce que ce type essaye de me dire... Je voyais mon ami dans le lit d'à côté. Depuis quand est-on là ? Il a l'air lessivé ... attends, on est encore en vie ?! Alors... ce n'était qu'un rêve ? Il m'a paru si long... Mince, c'est quoi tous ces fils ? Je remuais, je n'ai demandé à personne de faire ça, ils sont pas bien ?! Ils les ont relié ... de Zarlian à moi ?! Mais il pourrait en mourir ! Je commençais à arracher les fils, puis une foule vint m'entourer, tentant d'arrêter mes agissements. Agacée qu'on me retienne prisonnière de mes mouvements dans ce lit, d'une éclipse, j'atterrissais derrière eux, debout... Oh, merde !

Zarlian...


Je me retournais et fonçais sur son lit, inquiète. Je le secouais puis je soupirais de soulagement, il m'a plutôt l'air d'aller bien. Après ce que je lui ai fais subir, le pauvre, il a tellement hurlé, tellement souffert, mais c'était pour son bien. J'espère qu'il ne m'en veut pas !!! Ses plaies sont pansées, c'est bon signe. Les hommes autour de moi m'inquiétaient, mais serait-ce de la paranoïa ? Je n'en savais rien, rien que ma tenue me faisait penser qu'on m'avait changé pendant que j'étais inconsciente, je me sentais mal à l'aise de ça. Leur dialecte incompréhensible à mon ouïe me faisait reculer de panique vers l'autre côté du lit. Plus personne ne me touchera.

Ma cosa ti preoccupa ?!


Prononçait l'homme en costard, agitant le cigare qu'il tenait entre deux doigts. Je penchais la tête comme un idiot de chien. Le premier groupe en blouse blanche semblait être en tout point de bons médecins, ça me fait penser que mes plaies ne me font plus mal, je suis remplie de pansements et bandages, ah j'ai l'air d'une momie dans un négligé blanc, et avec un tel endroit, ça ne présageait peut-être rien de bon, ou alors j'ai une case en moins. D'un coup, je ne sais pas ce qui m'a prit, j'ai voulu déranger une fois de plus le sommeil de mon ami en lui tapotant doucement mais plusieurs fois l'épaule. C'est cet homme en costard noir décoré de rayures blanches et à la rose, qui m'inquiétait le plus. C'est dingue à quel point je me sens bien maintenant, je ne sais pas si ça fait plusieurs jours ou quoi qu'on est là, mais ce qui est sûr, c'est qu'on ne guérit pas aussi vite. L'homme au cigare s'approchait doucement tandis qu'un enfant le doublait en courant vers moi pour m'étreindre. Je fis les gros yeux le temps de le remettre en mémoire. Ses pieds avaient défoncé une porte, c'est lui, c'est ce brave gamin qui avait brûlé la petite perche en métal, c'est grâce à lui que j'avais pu cautériser les plaies de mon sauveur.

Sistah ! Tu vas mieux maintenant ? T'inquiète pas ! Tu peux te recoucher si t'es encore fatiguée.


Toi... Mais on est où ? Qui sont tous ces gens ? Et pourquoi vous m'avez branché à lui ? Vous voulez le tuer ?! Ce corps ne s'arrêtera jamais de pomper le sang des autres...


Il ne restait plus qu'un fil de branché entre Zarlian et moi, il n'est pas nécessaire d'en avoir plus à vrai dire. Néanmoins je me sentais d'une forme olympique, prête à faire les quatre cents coups pendant que lui dormait profondément. Ce n'est pas normal, je devrais avoir des séquelles du poison et d'avoir perdu autant de sang. Le gamin me tirait vers mon lit par la main, mais je la lui lâchais gentiment. Le mec en blouse blanche qui semblait sacrément effronté et sans gêne s'adressait maintenant à moi après avoir lâché son menton et rabaissé son fichier.

Tu fais beaucoup d'anémies oui, on se demande encore quelle en est la cause. Mais moi qui pensais que tu ne pourrais pas remarcher avec cette jambe, visiblement je me trompais. Quelle surprise ! Ah tu n'as pas à t'en faire pour ton ami, son sang est si spécial que vous avez repris des forces en si peu de temps.


Sp... Spécial, rien que ça...?! Je me méfiais de plus en plus de ce pervers qui fouine dans nos affaires sans que ça le regarde. Je soupirais, revenant pleinement à la réalité même si ce rêve m'envahissait encore, le fait que cette robe soit aussi longue et douce que les draps, la rose dans la poche de la veste de l'homme là-bas et les roses rouges de mon rêve, les blouses blanches, trop de corrélation à vrai dire, enfin, je l'interprétais à ma sauce en quelque sorte. En revanche, je ne pourrais pas dire pourquoi il y avait autant de plumes blanches, c'est sans doute rien d'important. Mais ce rêve m'avait semblé si long et interminable avant que je ne revienne vraiment à moi.

Combien de temps... Depuis quand on est là ? Et combien... Combien est-ce qu'on vous doit... pour... Pour tout ça, les soins et l'hébergement ?! Je ne suis pas dupe, tout a un prix dans ce monde.


Oula, le rital du fond dans son costard recrachait sa fumée en ricanant, il appela le tiot qui recevait ses quelques chuchotis dans l'oreille. Le gamin revenait souriant vers le lit de mon compagnon.

Vous êtes là depuis hier sistah ! Vous avez déjà payé à vrai dire. Vous ne nous devez rien. C'est vous qui avez... décimé les Otraviteli ! Padrino vous remercie ! ...Padrino ! Padrino ! Devono avere fame !


Les revoilà qui reparlaient dans leur langue. Je soupirais, ignorant volontiers ça. Je ne vais plus chercher à comprendre, j'ai mieux à penser. Seulement... un jour a-t-il dit ? C'est pas croyable, je ne pouvais pas m'empêcher de regarder dans la direction de Zarlian. On était à un poil de cul d'y passer, la faucheuse a failli nous happer et ils disent qu'en un jour on a repris des forces ? C'est assez miraculeux, trop pour être honnête. Mais je ne comprenais pas ce que c'était les Otraviteli... il parle du bar sans doute ? Je ne sais pas. Ce ne sont quand même pas tous ces mecs qu'on a buté qu'il nous énumère ? J'espère pas... s'ils sont témoins de nos crimes, il y aura sans doute des retombées cosmiques sur notre intégrité. Edoras est assez emmerdante à ce sujet, pire encore avec ses soldats. Me préparant au pire, je grimpais dans le lit de mon sauveur et m'asseyais à côté de lui. Il m'en voudra peut-être de prendre de la place avec mon petit fessier, mais je ne pouvais m'empêcher de vouloir l'embrasser sur la joue. Problème, on est entouré ! Et si intimidée étais-je que je n'osais pas devant tous ces gens.

Avoir ressenti autant de manque le concernant dans ce rêve, c'était.. frustrant, pourquoi je me sentais autant éprise de lui ? Est-ce que je serais amoureuse ?! Ça s'peut pas de tomber amoureuse en si peu de temps... si ?! Ou bien quelque chose cloche chez moi... J'ai soudain peur que rien ne soit réciproque. Tout à coup je me souvenais qu'il avait glissé sa main sur ma cuisse... C'est lui qui m'a enlevé l'épine empoisonnée, le petit n'aura donc pas de fessée, mais ... cet ange allongé-là, en revanche,... en aura peut-être une amicale pour le remercier. Je rougissais encore plus rien que d'y penser.
awful
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Mer 21 Juil - 1:19


feat. Nui Soma


Quand on a que l'amour

J'adore Jacques Brel, oui ça se voit pas trop.




Quand on touche le fond,
Et qu'une lumière irradie des tréfonds.
Je tends ma main pour la saisir,
Alors que je voulais juste mourir.






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Le grand brun s’assit en tailleur au milieu d’une dimension vide. De l’obscurité jusqu’à perte de vue s’étalait aux points cardinaux, si cela comptait ici. Les iris bleutés du jeune homme contemplaient son épiderme. Rien. Pas de trace. Pas de cicatrice. Pas d’ecchymose. Ses mouvements ne lui causaient nul dégât. Son esprit semblait épuré de toute pensée. Il pouvait se comparer à un lac plat où la quiétude sévissait, sans tempête, ni remous, ni averse. Mais un endroit sans Elle. À quoi bon exister en ce lieu, s’il n’était pas avec l’ange qui avait enflammé son cœur ? Une belle interrogation.


L’espace et le temps n’avaient aucun sens dans cet endroit. Zarlian voulait bien rêver, revoir le visage de la jeune femme… Quelque chose l’en empêchait. Certaines substances inhibaient ces capacités-là du cerveau. Aucune liberté ne lui était permise. Uniquement l’ennui accompagna son interminable attente. Ainsi, il patienta durant ce qui lui parût une éternité dans la solitude absolue…


Zarlian... Ce chuchotement se glissa dans les oreilles du concerné qui fit bouger ses paupières.


Une lumière aveuglante tournoya comme celle d’un phare. Le monde sombre se vit être habité par un chemin se construisant à mesure que Zarlian marchât. Un chant discret résonna dans le lointain. La voix d’un ange. Les harmoniques bercèrent l’âme errante. Ses pieds l’emmenèrent naturellement sur le bon sentier. La direction vers son bonheur lui était tout indiquée. Les paroles gagnèrent en intensité. L’envie du brun de retrouver la belle Blanche aussi. Ses chaussures martelèrent les pavés ayant du mal à suivre la cadence. Ils apparaissaient de justesse, mais le mage organique s’en foutait.


Je ne suis pas dupe, tout a un prix dans ce monde. Déclara-t-elle d’un ton plein d’assurance.


Une toux. La senteur d’un cigare. Les touches subtiles d’arôme sucré indiquait la grande qualité du produit. Ses narines s’excitaient. Autre chose. Un parfum familier caressa ses sens olfactifs. Une odeur chaude et apaisante. Son organe battant s’emballa. Une chaleur étrange monta jusqu’à son front. Il déglutit, avec peine. Nombre de pensées harcelèrent sa cervelle. Que dire ? Que faire ?  Pourquoi ici ? Pourquoi maintenant ? Lui qui voulait périr, au moins en sauvant la vie de quelqu’un.


B-b-b-bonjour. Le petit, les médecins et l’ancien au cigare le regardèrent à l’unisson. Je euh, hum… J’sais pas quoi dire, en fait… Il voulut lever la main, une douleur l’en empêcha. Guh ! Son corps demeurait dans un sale état. On ne pouvait pas faire de miracle en un seul jour. Malheureusement.


Fratello, calmati, calmati ! Les pommades et onguents d’nos toubibs n’ont pas pu soigner toutes tes blessures, fratello. Il fit un geste des mains comme pour calmer le combattant. Dolcemente, Zarlian.


Hamavor suivit son conseil et mouva son bras avec lenteur. Le mal gisait toujours dans ses deltoïdes, cependant, il put placer la paume de sa main contre la joue de Nui. Son mutisme parlait pour lui. Ses iris azurés se gorgèrent d’émotions fortes. À la fois la joie, le soulagement et la tristesse de ne savoir quoi dire. Il se savait bête, mais pas à ce point. Il tourna avec prudence ses doigts, pour effleurer du dos de la main la face parfaite de l’ange. Sa peau était si douce, si désirable. Un sourire béat se dessina sur son visage encore marqué par les frappes de son ex-maître.


Final’ment, on s’en est sorti. Son regard se plissa un peu. Ses sourcils se froncèrent. Même ces mouvements-là lui piquaient la figure. Bon, moi c-c-c’normal, j’suis tout l’temps comme ça, ha ha !


L’homme plus loin congédia ses subalternes à l’exception du marmot. L’individu s’approcha dévoilant ses traits ridés par la vieillesse. Une grande dignité trônait sur son faciès, ses cheveux noirs étaient plaqués en arrière et une fine moustache habillait sa bouche. Son cigare se termina et les dernières cendres finirent dans un récipient adapté. Le type âgé avait comme une aura, un respect naturel s’imposait de par ses mouvements calculés et son expression battue par l’expérience.


Si, si, molto bene. Sa voix grave, un peu sifflante témoignait de ses longues années de fumeur. Le bambino a raison, mio nipotino a toujours raison. Il ouvrit les bras, comme s’il énonçait une évidence. Signore, signorina, nous organisons un petit banquet. La dame a sa robe sur la commode de son lit. Vous, amico mio, un costume est dans l’armoire là. Il montra de la main le meuble en susnommé, juste à côté d’eux. Vous avez l’air d’avoir des choses à vous dire, almeno, le déjeuner commence dans un’oretta.


D’un clin d’œil, il fit comprendre à son petit-fils de les laisser en tête-à-tête. Il fit un salut aux deux blessés puis s’éclipsa avec son grand-père. Le silence s’en suivant paralysa Zarlian. Ses yeux cherchèrent une issue, une aide, un soutien. Rien. Le destin pouvait lui envoyer un ange, mais pas un signe, quelque chose ?! À moins que sa profonde mélancolie le tétanisa. Ses idées noires flottaient dans un coin de sa tête. Son inutilité le rendait indigne d’éprouver quoique ce soit. Le plus important : que ressentait-il ? Était-ce réciproque ? Tant de questions, aucune réponse. Désespérant.


Il tenta de bouger ses jambes, du côté opposé à la demoiselle. Ses dents se compactaient sous l’effort. Enfin, il réussit à les sortir des couettes. Il posa ses pieds sur la moquette et souleva son buste dorénavant dévoilé. Il souffla puis pris appui sur ses paumes pour laisser son poids reposer sur ses cuisses. Hamavor fit quelques pas en grognant avant de s’habituer à l’intensité des maux. Un humain normal devait prendre plusieurs jours pour cela, mais lui s’était construit avec la souffrance.


Je… je… T’es splendide ‘vec c’tte robe. Cette robe, pardon… J’veux pas faire tâche, mais tu peux me donner l’costume ? J’voudrais éviter des pas inutiles, ha ha, ha, ouille. Il se tint les côtes en grimaçant. Désolé, j’suis vraiment un cas, hein ? Il échauffa ses épaules en crispant ses mâchoires.


Il était si nerveux qu’il n’ait vu ses vêtements. D’ailleurs, il n’avait que son boxer noir, le reste était nu. En bougeant, ses bandages se défirent. Là, toute l’horreur de son état se dévoila. Ecchymoses, meurtrissures, contusions, cicatrices, ça et bien d’autres maux parsemaient son enveloppe musclée. Certaines blessures semblaient en voie de guérison alors que d’autres paraissaient nouvelles, ayant juste reçu des soins de premiers secours. Sa chair brûlée rappelait le triste épisode après l’échappée.


M-m-merde ! A-a-attends, juste passe-moi les fringues. J’t’embête plus après. Il tendit son bras au maximum, la douleur fronçant ses sourcils. Merci ! Il essaya de vite enfiler les atours, mais ses gestes imprécis rendaient la tâche impossible. Ses membres tremblaient trop et ses maux l’empêchaient de se concentrer. Fait chier, fait chier…. Aïe aïe, kuh ! Murmura-t-il pour lui-même.

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Jeu 22 Juil - 23:47

Quand on a que l'amour • Zarlian

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Zarlian s'était réveillé, nous avait salué et les médecins s'adressaient à lui durant ses divers gémissements de douleur, moi je ... n'osais pas lui parler, sur le coup j'étais fortement intimidée. Il ne semblait pas avoir de difficulté à les comprendre, perso j'aimerai bien qu'on m'traduise ! Mais la seule chose que je comprenais était qu'ils n'avaient pas soigné toutes nos blessures. Ça coule de source en si peu de temps et ça me rassure un peu quelque part, pourquoi ai-je cru au miracle ? Aucune idée, je suis sans doute très très mal réveillée.

Pour ma part, j'avais plusieurs pansements au visage, je les sentais du bout du doigt. L'arête de mon nez était la plus douloureuse de mon visage avec mon arcade sourcilière gauche... Le type qui m'avait tabassé pour venger l'unijambiste, n'y avait pas été de main morte avec mon visage, mon dos et ma poitrine, toutefois j'évitais de me plaindre ouvertement. Une fille qui se plaint bruyamment ça peut faire fuir les mecs, non ?! Rhaaah j'sais pas ! Quoiqu'il arrive, seule ma respiration pouvait différer avec mes plaintes de douleur, je savais souffrir en silence depuis le temps et avec mon quotidien, j'avais de l'entraînement. Le reste de mes blessures restait encore assez flou, vrai qu'avec tous ces bandages je ne faisais plus la distinction de quoique ce soit, et pour le moment mes vilaines blessures quelles qu'elles soient ne se réveillaient pas trop. On m'a sans doute administré un anti-douleur pour que je sois tranquille. Pour ce que je me souviens de ce combat sans merci, on m'avait tailladé d'un peu partout et même coupé des mèches de cheveux. Des ronces m'avaient agrippé de partout, les chevilles, les poignets, le ventre, les bras, qu'elles m'aient autant étreint en me rayant le cuir m'avait profondément marqué, autant physiquement que psychologiquement. Heureusement qu'il est mort ce mage... même si la peur d'un jour retomber sur un mage de ce type, pouvait demeurer en moi. Le plus terrible restait ma cuisse... Cette aiguille avait vraiment transpercé le muscle et me faisait serrer des dents de douleur.

Assise dans le lit voisin de là où j'étais avant mon éveil, à côté de cet ange gardien où je me sentais plus en sécurité, je tentais de calmer mes idées, me recentrer sur moi-même. Je tentais aussi de penser à autre chose et de faire descendre la température de ce feu qui faisait bouillonner mon être... Tomber amoureuse d'un seul coup comme ça, d'un mec que je connais à peine mais qui avait eu le cran de me protéger seul contre tous et ce, sans même me connaître, me faisait un peu flipper en se mélangeant à la reconnaissance. Bien que Zarlian n'ait rien d'effrayant à mes yeux, il avait une magie vraiment unique certes, de ce que j'avais pu en voir mais il reste un homme à mes yeux, c'est le plus important. Mais rien que l'idée de me prendre une veste, et rien que l'idée de ne rien connaître à tout ce qui est ... amour... C'est largement suffisant pour me mettre mal à l'aise ! En revanche, savoir sa paume de main surprise contre ma joue me faisait intensément rougir, mon cœur battait déjà la chamade alors ça ne changeait pas de grand chose, mais je n'arrivais plus à réagir et je ne pouvais que rester immobile à savourer les yeux fermés. Sa douce caresse sur mon visage, ça me réconfortait.

Final'ment, on s'en est sorti.


O-oui... Ch-C'est un... mur.... mi...mi-mimi-mirate, un... un-un miracle ! J-j-j'ai... du mal à y croire.


Calme... calme toi Nui, tu bafouilles ! J'écartais brutalement ma tête de sa main en regardant ailleurs... Fiou, reprends ton souffle... Pourquoi je me suis assise ici d'abord ?! Abrutie. Il me rend dingue rien que par une caresse, je perd les pédales.

Je décidais d'arrêter d'y réfléchir pour le moment. J'observais mieux la chambre, ses détails, l'environnement, la décoration... Ce n'est pas un hôpital, je soupirais de soulagement. Mais même si ce n'en est pas un, la chambre est ultra médicalisée, rien que ces lits et l'équipement, les tables de nuit... Sur celle du lit d'à côté, il y avait une très belle robe bohème de couleur blanche. Son gros nœud de devant était assez mignon et sa retombée de tissu, adorable ! Tout autant que ce négligé blanc d'ailleurs ! Mais je me demandais quoi en penser, qu'est-ce que ça fout là ? À qui est-ce ? Qui aurait pu laisser traîner ça là et pourquoi personne n'a râlé pour le faire ranger ? Ils n'ont pourtant pas l'air d'être le genre de personnes à laisser traîner un truc comme ça vu comment ils sont sapés.

C'est là qu'en réfléchissant, je baissais la tête et remarquais avoir la chemise de nuit toute tâchée... d'où proviennent toutes ces effluves de sang ? Est-ce... que j'aurai attaqué quelqu'un sans le vouloir pendant que je dormais ? Non, j'pense pas, et le pire c'est que c'était encore humide lorsque j'y touchais... Je cherchais donc, retraçant mon parcourt et trouvais la réponse aussitôt : ces câbles que j'ai arraché, la conne de moi. Ils se sont déversés sur ma tenue, le lit et le sol. Les médecins finirent par sortir de la salle, il ne restait plus que moustache à costard et cigare, mais encore une fois je ne comprenais pas un mot de ce qu'il disait. Qui a raison ? Le gosse ? En quoi ? J'ai perdu le fil de la conversation. Mais j'ai réussi à reprendre mon calme concernant Zarlian, c'est déjà ça. Je ne comprenais que deux choses, nourriture en quantité suffisante pour minimum cinquante personnes et robe blanche destinée à nulle autre que moi. C'est trop gentil ! Mais je ne comprend pas vraiment pourquoi, où est-ce qu'on est au juste ?! Tous ces gens sortaient au final, ne nous laissant que tous les deux, entre blessés.

Zarlian s'agitait et ses plénitudes réveillaient en moi l'empathie et par conséquent, mes propres douleurs. Nom d'un chien, ... Restée figée durant un petit instant, j'eus le souffle coupé. Ma poitrine allait me faire hurler de douleur. Pour autant, il arrivait à articuler des mots sincèrement élogieux à mon égard, malgré son état et ses râles. Je rougissais de nouveau. "Mais arrête de me mettre dans tous mes états, rhooo, enfin !! Quoique... non continues, ça me fait reprendre mon souffle." Est-ce que je suis devenue complètement gaga à en devenir débile ?! ... C'est la sensation que j'avais de ne plus réussir à placer un mot correctement, en m'adressant à lui.

Qu- quoi ? Ce... C'est plé de 'ang... Urgh... Il faut kr...


Je toussais dans mon effort en le suivant à quatre pattes sur le lit, derrière lui, ai-je les côtes brisées ?! En reprenant mon souffle, je retentais de parler en français, en articulant mieux.

M... Mais c.. C'est plein... de sang. Il va falloir... que je me change..


Tête baissée de honte, je l'entendais me demander s'il était un cas... non mais n'importe quoi ! Je lui souriais et multipliais mes efforts de prononciation même si ça me faisait parler lentement, une main sur le cœur pour tenter de me calmer. Je reposais aussi mes fesses sur le lit, dans la position presque identique à un chat assit derrière son maître.

Un homme qui me protège, s... sans me connaître... J'appelle pas ça un cas. Ssss... Seul contre tous en plus... Tu m'as sauvé la vie !


D'ailleurs je voulais tenter de l'embrasser sur la joue mais trop tard, il s'enfuyait du lit. Erf... Je suis vraiment pas futée pour montrer ma reconnaissance. Je soupirais doucement de ma propre désespérance. Je m'apercevais seulement qu'il m'avait demandé sa tenue et pire encore, je m'apercevais qu'il était juste en boxer sous mon nez. La vue de ses fesses me fit tourner le visage au cramoisi, je fermais les yeux une minute. Non mais je rêve ?! Je ne fis même pas attention aux bandages qui s'écroulaient, ni à ses blessures. Franchement s'il a honte de ça, que devrais-je dire de ma jambe cachée sous son looong bandage... Avec cette horreur, pas sûr qu'il ose s'approcher de moi. Heureusement, c'est un truc que je n'enlèverai jamais. Il me redemandait les vêtements, je marchais alors à genoux sur le lit et en descendais. Passant à ses côtés, je l'effleurais du bras maladroitement avant d'aller chercher ce costume... de mafieux ? cintré et perché sur l'armoire.

Honnêtement, mon visage tournait à l'inquiétude, je soupirais gentiment de compassion avant de l'aider à se vêtir. Pour le coup ça pouvait être une approche plus douce pour l'embrasser sur la joue, je tentais ma chance... avant de me rendre compte comme une débile être sur la pointe des pieds. Il est trop grand ! Je ne pouvais pas m'empêcher de redescendre sur mes talons en ricanant.

Ahahaa... ahahahaha... hihihi... Tu... pfufufu... tu ne m'aides pas ! Mais laisse moi te remercier enfin !


Rire était douloureux mais ça va j'ai connu pire. C'est quoi ces manières à la fin ?! J'avais trop envie de le tirer gentiment le bras pour le baisser à ma hauteur, lui faire une bise sur la joue... Mais je n'osais plus, il m'a coupé dans mon élan avec ses vêtements que j'aidais à lui mettre, à commencer par la chemise. Toutefois maintenant qu'on était proches, je reprenais mon sérieux en parlant un peu plus bas.

Au fait ? ... Tu les connais ces types ? ... Cet endroit me fait flipper, je n'ose pas imaginer où on est tombé. Puis t'as vu ces fringues de bourge ? Comparés au nôtres, je trouve ça suspect. Tout à l'heure ils ont dit quelque chose comme "vous avez décimé les Otraviteli !" et quand je leur ai demandé combien tout ça allait coûter, ils m'ont répondu qu'on n'avait rien à payer, rapport au fait qu'on ait ... tu vois ?


Avais-je besoin de préciser mes derniers mots concernant ces crimes effacés par les flammes ?

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Sam 24 Juil - 18:52


feat. Nui Soma


Quand on a que l'amour

J'adore Jacques Brel, oui ça se voit pas trop.




Quand on touche le fond,
Et qu'une lumière irradie des tréfonds.
Je tends ma main pour la saisir,
Alors que je voulais juste mourir.






kmklnd11.jpg

La tête ailleurs, comme sur un nuage malgré la douleur. Zarlian sourit à Nui en entendant ses bafouillements. Sa frêle enveloppe semblait s’être mieux remise que celle de son chevalier servant. Mais quel était ce rouge étalé sur sa robe et ne séant guère à une demoiselle ? Pourtant elle paraissait être bien. Quoique, l’espace d’un instant il se demanda si les tremblements et sa mauvaise élocution ne résultaient pas de ce sang tachant sa robe de nuit. Il regarda plus en détail avant d’avoir des rougeurs aux joues et détourner les yeux. Pouvait-il être accusé de harcèlement à la fixer ainsi ?


Un homme qui me protège, s... sans me connaître... J'appelle pas ça un cas. Ssss... Seul contre tous en plus... Tu m'as sauvé la vie ! Miaula-t-elle assise sur le lit, les fesses et genoux sur le matelas.


Ha ha, j’pouvais pas laisser… guh… laisser c’malfrats faire d’mal à une aussi jolie fille, hé hé. Il tenta de gratter l’arrière de son crâne, un peu gêné, mais sa clavicule lui refusa. Argh ! Eh merde…


La demoiselle aux cheveux blancs accepta de lui donner le costume. Veste, pantalon et cravate noirs avec une chemise blanche. Le style paraissait un peu plus décontracté que celui parant les hôtes de ces deux oiseaux. Malgré son envie de bien faire, ses gestes trop imprécis l’empêchèrent de se vêtir. Ainsi, naturellement, Nui vint lui apporter son soutien. Ce fut alors à ce moment que Hamavor comprit être en sous-vêtement face à elle. Il déglutit difficilement, ne plus sachant où se positionner.


La jeune femme s’affairait à l’habiller, comme une mère le faisait pour son enfant. Quel triste état l’handicapait pour devoir ainsi se faire bichonner. Ses poumons s’emplirent d’air et l’expirèrent de plus en plus vite. Ses côtes fêlées l’empêchaient d’avoir un mouvement fluide du thorax, au contraire, il était saccadé, imparfait. Son organe battant boxait son sternum, voulant peut-être sortir de sa poitrine tant se qu’il ressentît lui tournait la tête. Il tenta de réfléchir à autre chose, vainement.


Au fait ? ... Tu les connais ces types ? ... Cet endroit me fait flipper, je n'ose pas imaginer où on est tombé. Puis t'as vu ces fringues de bourge ? Comparés au nôtres, je trouve ça suspect. Tout à l'heure ils ont dit quelque chose comme "vous avez décimé les Otraviteli !" et quand je leur ai demandé combien tout ça allait coûter, ils m'ont répondu qu'on n'avait rien à payer, rapport au fait qu'on ait ... tu vois ? Déblatéra-t-elle, sortant Zarlian de ses ruminations douteuses.


Ah… Euh, ouais. Euh, ces gars doivent, kuh ! Attends, j’m’assois. Il se tint au cadre de son lit pour mieux s’installer dessus. Au fait merci d’m’avoir aidé, N-Nui. Merde, pourquoi j’bégaye, moi ? Donc ! J’pas tout pigé, mais dans ces bas-quartiers, j’ai l’impression qu’c’est la loi d’la rue, un peu… Genre, c’doit être une bande organisée, des mafieux p’t’être. Il ébouriffa ses cheveux bruns pour leur redonner un semblant de cohérence. J’sais pas à vrai dire…


L’ancien fermier examina la salle. Du matériel de pointe avait été subtilisé et placé ici. Ou alors était-ce acheté par les bénéfices du groupe illégal ? Des questions inutiles pour le moment. Ils étaient en vie et ensemble. Si les gangsters avaient voulu les liquider, leurs yeux ne se seraient jamais rouverts. Malgré eux, les tourtereaux se retrouvaient mêlés à une guerre de territoire. Leurs actions défirent une famille adverse et les gagnants célébraient leur victoire. C’était presque normal.


Mhh, s’ils avaient voulu nous faire d’mal, on s’rait d’jà morts. Son ton était redevenu sérieux. On ne parlait pas de décès à la légère. Pour l’instant, restons ‘vec eux. Ils nous ont soigné. Autant leur laisser l’bénéfice du doute. Son ventre gargouilla dans un bruit de tous les diables. Il frotta son estomac. Puis y a un buffet dans l’air, j’aurai bien b’soin d’un p’tit casse-dalle, hé hé. Le brun zieuta dans la pièce jusqu’à tomber sur la robe dédiée à sa partenaire. Euh, tu veux que j’te laisse seule pour mettre ta robe, j’pense, nan ? Dit-il d’un air peu assuré, l’index frottant son arcade droite.

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Dim 25 Juil - 0:29

Quand on a que l'amour • Zarlian

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Sans aucune hésitation, même s'il souffrait entre chaque mot, il me répondait qu'il n'avait pas pu laisser ces malfrats me faire du mal... Je vois. J'allais être déçue en entendant cela, comme s'il n'avait eu que de la pitié à mon égard, mais j'entendais vite un compliment de sa part qui me surprit et me fit légèrement sourire. De plus il rougissait lui aussi, au même niveau que moi, comme un gamin. C'est mignon tout plein, il me fait vraiment craquer... Le jeune homme tentait des gestes qu'il ne fallait pas en vue de ses blessures, pendant que je l'aidais à se vêtir, mais bon, pour le nœud de cravate, boy, tu te démerdes... J'ai jamais su faire ça de ma vie. Mais jeune... jeune... jeune comment d'abord ? Il a l'air plus vieux que moi c'est sûr mais il n'approche pas la quarantaine, c'est déjà bon signe... "Rhooo eh puis merde Nui ! L'âge a-t-il une importance cruciale ? Ou y en a-t-il une dans son angle de vision ?!" Je vais finir par abandonner si je réfléchis trop, d'ailleurs j'ai déjà abandonné pour le bisou même s'il n'était là que pour le remercier, il ne s'est pas laissé faire. C'est vrai après tout, de quel droit je fais ce genre de chose ? Et de quoi je me mêle ?! Il ne cherche probablement pas à s'enticher d'une gamine dans mon genre, aussi devrais-je arrêter de rêver tout debout.

Ah… Euh, ouais. Euh, ces gars doivent, kuh ! Attends, j'm'assois. Au fait merci d'm'avoir aidé, N-Nui. Donc ! J'pas tout pigé, mais dans ces bas-quartiers, j'ai l'impression qu'c'est la loi d'la rue, un peu… Genre, c'doit être une bande organisée, des mafieux p't'être. J'sais pas à vrai dire…


Sa réponse me fit réfléchir et bouder cette robe blanche qui m'attendait de plus en plus. Je soupirais. Rien à faire, j'ai mal à la poitrine. Je m'asseyais à mon tour face à lui sur le lit qui m'était destiné, en sentant tourner les meubles autour de moi. Sans bouger, j'observais dans ma tête un semblant de réponse, fixant le vague face à moi. Bien que Zarlian n'était pas du tout invisible à mes yeux. La parano me reprenait peut-être mais je n'étais pas tranquille du tout.

Je ne sais pas toi, mais je ne resterai pas ici longtemps.


Mettre leurs fringues ?! Pour quoi faire ? Oui, il fallait bien que je me change étant donné l'état de la chemise de nuit, mais si c'est pour me retrouver à me faire courser pour x ou y raison dans la rue par des mafieux, ce n'est pas la peine. Zarlian se voulait quelque peu rassurant dans sa manière de faire, mais s'il n'en sait rien, ... pourquoi devrais-je avoir confiance en ces types derrière la porte ? Le seul en qui j'ai confiance pour l'instant c'est celui qui n'est pas apparu par magie devant moi et qui a su me protéger.... "Et ça y est je remet ça ! Oublie ça, il est sans doute en train de se dire qu'il est trop vieux pour toi !" Mais quelque part, certes, si ils avaient eu une quelconque envie de nous buter, on servirait déjà de repas aux scorpions et autres lézards de sable. Ce n'est pas ça qui m'inquiétait, étant donné le fourbi dans lequel je me fourre toujours comme le pire des chats noirs.

Eeeeeeeeh ... Je réfléchis peut-être trop mais s'ils avaient une idée quelconque en tête nous concernant ?! J'aime pas ça. Qu'on me convoite sans cesse de tous les côtés. D'abord on tente de me violer dans la rue, on tente de me tuer... puis je me retrouve chez qui veut bien me soigner chez lui en attendant ma reconnaissance.


C'était brut, c'était brusque, c'était d'une méfiance à couper au couteau mais clairement je ne me sentais ni en sécurité ni dans le meilleur de ma forme. Il y a quelque chose de pas clair, quitte à passer pour une idiote... ce que je suis la plupart du temps d'ailleurs. Troublée dans le genre sérieux, je gardais mes mains posées sur mes genoux, j'en oubliais mes profondes palpitations pour celui qui me faisait face. J'ai l'impression que je me suis calmée à propos de lui. D'ailleurs son ventre grognait et j'en riais un peu, aussitôt. Il a faim, c'est normal, qu'il aille manger oui. Je remarquais mon vernis bleuâtre des ongles s'écailler... Il faut croire que la faim ne viendra pas de suite.

Euh, tu veux que j'te laisse seule pour mettre ta robe, j'pense, nan ?


Je le regardais de nouveau, un peu perdue dans mes pensées... il avait l'air un peu embarrassé ou ...? J'sais pas j'ai pas réussi à définir mais gêné sans doute. Je soupirais sans savoir pourquoi.

Fffff.... Va te remplir l'estomac si tu as faim.


Soupirant, je me laissais vulgairement tomber en arrière sur le matelas, en travers du lit afin de contempler de nouveau ce plafond... Au moins je respire mieux dans cette position. Regarde moi ces décorations d'ange... C'est une chapelle ou un cartel, sérieux ?! Je n'ai jamais vu un plafond aussi décoré de toute ma vie, en dehors de la cathédrale de Magnoria où j'ai été prier plusieurs fois. C'est joli... mais je repensais à ces plumes d'ange dans mon rêve à cause de ces peintures. Et si tout bêtement, j'avais vaguement vu ces lieux en arrivant dans le coltard, ici ? ... En vrai, l'idée de sortir de la chambre et tomber sur un monde trop bourge, trop terne et trop hypocrite me retourne l'estomac.
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Dim 25 Juil - 11:07


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Quand on a que l'amour

J'adore Jacques Brel, oui ça se voit pas trop.




Quand on touche le fond,
Et qu'une lumière irradie des tréfonds.
Je tends ma main pour la saisir,
Alors que je voulais juste mourir.






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Quelque chose n’allait pas. Zarlian, malgré son état instable ressentait les peurs de Nui. Ses paroles témoignaient de son angoisse vis-à-vis de la situation. Un exercice compliqué, Hamavor tenta de se mettre à sa place quelques minutes. Tandis que le vent soufflât et la pluie battît les carreaux, l’homme réfléchit au fait d’avoir été souillé et mené à un lieu inconnu. Progressivement, sa faim se coupa, laissant place à moult nœuds serrant ses intestins. Ses pensées tournaient à n’en plus finir…


Un miroir trônait dans sa vision. Une belle pièce ornée d’arabesque abstraite. Le verre reflétait son image avec ce costume ne lui ressemblant guère. Il prit son visage dans ses mains en soupirant avec difficulté. Ses doigts serrèrent son crâne de plus en plus fort. Avait-il participé au malaise de la Blanche ? Était-il une sorte de bourreau inconscient ? Cette idée lui fit percer sa chair de ses ongles.


L’environnement puait le fric et l’arnaque. Même si cette Famille leur était reconnaissante, de nombreux crimes devaient traîner dans leur sillage. Que faire ?! Que dire ?! Zarlian se sentit impuissant. Son imbécillité l’empêchait d’exprimer clairement ses ressentis. Il regarda de nouveau la glace, voyant dans un coin la jeune femme allongée sur le dos. Sa bouche s’ouvrit. Aucun son ne sortit. Tocard ! Toutes ces années passées à feindre ses émotions et à cacher ses sentiments réels l’avaient rendu inapte à exprimer ce qu’il ressentît. Vite ! Concentres-toi sur la douleur et oublis !


Non… Murmura-t-il pour se répondre. J’crois avoir une autre proposition à t’faire, Nui. Déclara-t-il en tournant vers la concernée, un grand sourire au visage malgré ses coupures récentes au front. J’suis pas fait pour les cérémonies et j’ai l’impression qu’toi non plus. Dit-il en retirant sa cravate. ‘Même s’ils ont l’air sympas, j’pense qu’ça risque d’nous courir après si on nous voit ‘vec eux. Il enleva sa veste ainsi que sa chemise. ‘Fait un temps d’chien dehors, mais on peut s’barrer si l’envie t’en dit. Il se releva en grimaçant puis alla rechercher ses habits. Désolé, toi qui m’a aidé à m’vêtir.


Il força sur ses os et ses muscles pour remettre ses atours ensanglantés et rapiécés. C’était sa punition pour être aussi nigaud. Il étala le smoking sur son lit, pensant faire passer là un message suffisamment clair. Malgré ses râles, il examina les armoires et les commandes , cherchant quelque chose de précis. Après une pincée de secondes, il sortit fièrement la tunique de la Blanche qui avait été laissée à portée par les mafiosos. Il rougit en mirant de plus près les parties dévoilées par l’habit.


Euh, hum, hum… J’te laisse t’changer, gnn… Il tendit le joli vêtement à la demoiselle sans se soucier des maux de son épaule. J-je j’vais m’retourner, dis-moi quand t’es prête, hé hé, kuh kuh !


Chaque tentative de ricanement amenait avec inéluctabilité une toux enclenchée par ses douleurs thoraciques. Quel plaie ! Il s’assit en tailleur, dos à l’ange sublime. Ses yeux se fermèrent afin d’éviter n’importe quelle intention pouvant porter atteinte à Nui. Ses mains et ses bras tremblotaient à rester sans rien faire. Un peu agité, il se leva puis balaya la salle en ne contemplant pas la demoiselle. Des armoires médicales étaient clouées dans un coin de la pièce. Il s’y dirigea avant de regarder leur contenu. Ses lèvres s’étirèrent. Il dénicha pile poil ce qu’il désirât ! Une poche de sang toute neuve.


Selon ses souvenirs, sa compagne devait avoir du sang injecté en permanence dans son organisme. Mais le sien était-il compatible ? Question bête. Il semblait qu’il eut été relié à elle afin qu’elle pusse se débarrasser du poison de l’autre enfoiré. Il n’en fallut pas plus. Sans frémir, Zarlian planta le cathéter dans l’une des veines de son bras. Le brun n’avait peut-être pas pu se sacrifier pour la combattante, mais se défaire de quelques litres d’hémoglobine, il pouvait le faire. Le plastique se remplit de rouge jusqu’à être rempli. Hamavor prit un bandage puis l’enroula au-dessus de la plaie après avoir retiré l’aiguille. Il nettoya le cathéter avec un produit spécial avant de revoir la Blanche.


J’suis peut-être pas un bon cru, mais j’espère qu’ça t’aidera un peu d’temps. Énonça-t-il en s’approchant de l’ange revêtu de sa tunique osée. On a pas d’temps à perdre si on veut qu’ils s’doutent d’rien. Il donna la poche, ses doigts tremblant un peu plus. Dis… ça t’dérange de mettre ma veste et d’grimper sur mon dos ? Attends, attends, c’pas bizarre ou autre, j’te jure, guh ! Il avait fait des gestes de la main comme pour lui indiquer de ne pas se méprendre, réveillant moult douleurs. C’juste pour qu’tu prennes pas trop la pluie et j’cours très vite, donc c’serait plus pratique.


Son visage était proche de la jeune femme. Il pouvait sentir son parfum naturel. Il déglutit un peu trop bruyamment. Son regard se perdait dans celui de la belle. Son bleu envoûtait l’âme du mage organique. Son cœur recommençait à palpiter. Comment expliquer ça ? Pourquoi se sentir à la fois si bien et si mal ? Sa peau devint brûlante et son crâne ardent. Il passa sa main dans la chevelure immaculée de Nui puis approcha ses lèvres de sa joue gauche afin d’y déposer un baiser incertain.


Dé… désolé d’être si… si… con. Dit-il en effleurant le visage de la demoiselle du dos de la main, un faux sourire à la figure. J’voulais pas t’mettre… mal… J’suis aveugle, parfois… Tout l’temps…

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Dim 25 Juil - 23:20

Quand on a que l'amour • Zarlian

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Mes petites jambes pendaient dans le vide au bas du lit et je les balançais doucement. Je gardais un bras allongé à côté de ma tête pour jouer avec mes cheveux et j'en enroulais une mèche autour de mon doigt. Non je ne m'ennuyais pas, jamais avec Zarlian. Je tentais juste de restaurer mon calme, tenter de ne plus rien penser de nocif ou de négatif, ne plus paniquer à propos de ces gens derrière la porte. Bref, je me vidais la tête et ne pensais plus qu'à une personne, la seule dans cette pièce avec moi. Je regardais calmement l'homme qui m'avait sauvé, je constatais qu'il s'affairait soudain à quelque chose après avoir réfléchi. Il commençait par murmurer, hésitant puis... il s'exprimait enfin en souriant.

Non… J'crois avoir une autre proposition à t'faire, Nui. J'suis pas fait pour les cérémonies et j'ai l'impression qu'toi non plus.


À ses mots, je ne pouvais que me tourner sur le côté et me redresser difficilement, mes jambes se repliaient pour se reposer dans le lit. Attentive, j'observais ses fais et gestes, je comprenais vite où il voulait en venir. Je respirais mal mais ça allait encore. Le jeune homme s'excusait que je l'aie aidé à se vêtir pour rien, tout en faisant un striptease des plus touchants. Oh je regardais sans problème, sans mater ni rien, je rougissais oui, mais j'étais plus attentive à ce qu'il disait. Il me proposait que l'on se casse malgré le mauvais temps.

Quel mauvais temps ?! Huhu...


Je souriais en coin, je n'ai pas peur de me faire mouiller si c'est ce qui l'inquiète, ce ne sont pas quelques éclairs qui m'effraieront et le froid je connais par cœur. Je hochais la tête en souriant franchement.

Ravie que nous partagions le même point commun, de ne pas apprécier ce genre de situation dans laquelle on est tombé. Tirons-nous, oui, on le regrettera moins que ce qui nous attend probablement.


Malgré qu'il ait mal partout, il s'agitait beaucoup et prenait sur lui pour fouiller, chercher, et tout à coup je le vis trouver en premier lieu ma tunique, oh beh vu l'état, j'ai sacrément subi... Ce sont les ronces qui l'ont mit dans cet état ?! Enfin bon ça ne sert plus à rien de ruminer vu que le mec est mort, mais quel enfoiré ! Bon allez, un peu de fil et une aiguille, ça se recoud, mais on fera ça plus tard. Zarlian me tendait mes vêtements en me disant qu'il allait se retourner et me demandant de l'avertir quand j'en aurai fini. J'attrapais vite ma tenue afin de le laisser rabaisser son bras rapidement. Il partait d'ailleurs s'asseoir dans un coin en me tournant le dos, ce que je le laissais faire sans relever la chose.

C'est gentil.


En vrai, je ne vais pas me formaliser pour de telles choses mais j'appréciais énormément ses gestes, son respect, ces petites attentions particulières qu'il laissait à mon égard. Je ne manquerai pas de prendre soin de lui de la même façon. C'est tout de même étrange, l'oursonne grincheuse que je suis habituellement ne se montre pas en sa présence. Je suis même aussi douce que le pelage d'un petit lapin bébé. Pendant qu'il restait assit là-bas, je me levais, faisais tomber ce négligé au sol et j'enfilais ma tunique avec bien du mal. Si je ne voulais pas me plaindre ouvertement, un petit cri sortit de ma bouche sans que j'en ai le contrôle, lorsque j'enfilais par le haut la tunique. Oh bordel, mes côtes ont sacrément craqué. Je rougissais en gémissant encore de douleur lorsque je rabaissais les bras pour les reposer sur ma poitrine... Fiou... doucement, ne l'inquiétons pas plus qu'il ne doit l'être. Il a bien assez de problèmes avec son propre corps, même rire lui fait mal alors j'éviterai autant que je peux mes blagues sarcastiques et mes blagues douteuses.

J'ai fini... Mais....... qu'est-ce que tu fais ?!


Je le vis une poche plastifiée dans la main et ... se prélever du sang. Baissant les yeux, je remarquais qu'il manquait quelque chose sur ma jambe. Elle a dû finir à la poubelle ouais... Après avoir été percée et remplie de poison, elle ne pouvait qu'y finir... Mais je ne me savais pas si prévisible ou connue pour qu'on s'occupe de ce genre de chose sans même que j'en ai fais mention ou ... qu'importe ! Il avait perdu masse de sang et il s'en prélevait encore ! Non mais il est pas net, il est taré ! Il veut crever ou quoi ?! L'inquiétude se lisait dans mes yeux mais j'avais peur qu'en avançant vers lui, il ne se blesse par surprise ou maladresse. Je le laissais donc finir...

J'suis peut-être pas un bon cru, mais j'espère qu'ça t'aidera un peu d'temps. On a pas d'temps à perdre si on veut qu'ils s'doutent d'rien.


Tu me dis ça comme si j'allais le boire ? Je ne suis pas un vampire, je ne saurai pas dire si tu es un grand cru ou non, hihii... ahahaaa... kuf... kuffu kuf... oh merde, pardon je ne voulais pas faire de blague du genre ! T'es pas forcé de rire si ça t'fait mal.


Je n'hésitais pas à prendre la poche avec délicatesse. Il a raison, faut qu'on se casse et vite. Prenant une grande inspiration, je m'abaissais doucement et ramassais le négligé blanc que je n'ai pas envie de leur laisser... Il y a notre sang dessus. Il nous faudrait un petit sac ou quelque chose comme ça pour embarquer des trucs. On ne va pas partir les mains vides, surtout avec tout ce qu'il y a pour nous soigner ici... Le plus important fera l'affaire. Je m'équipais de nouveau de la poche de sang en l'accrochant à ma cuisse, puis après avoir fais passer le câble sous ma tenue par le dos, je la rebranchais à ma main par le cathéter. Je n'ai même pas eu à broncher... il faut croire que j'y suis habituée depuis cinq ans. Aussi je mettais sa veste en rougissant,... ce parfum m'avait tant manqué et il m'enivrait de nouveau ! Le sourire d'une gamine heureuse et troublée se redessinait enfin sur mon visage. Il se justifiait, croyant que j'allais mal le prendre et ça me faisait ricaner, pourquoi il s'inquiète autant ? Tout va bien...

Je ne l'interprète pas en mal, rassure toi. Je t'avouerai que... rien de ce que tu me diras ou me feras ne sera mal interprété par ma personne.


Dis-je doucement avant qu'il ne me caresse les cheveux, je rougissais en lâchant sur le lit le négligé. L'instant d'une minute j'étais figée par ses délicates attentions. Il est tout rouge et je crois que moi aussi. Je ressentais dans sa paume que son cœur battait la chamade, ouf ! Perdrais-je les pédales moi aussi ? Il vint m'embrasser la joue et me faire rougir autant qu'une cerise griotte dont la chaire est délicieusement sucrée. Quelle était cette douceur si réconfortante et si agréable, au juste ? Est-ce ... que j'ai le droit ou non d'en profiter maintenant pour lui adresser toute ma reconnaissance ? Ses excuses me firent dire un petit non du visage, je ne suis pas mal à l'aise en sa compagnie bien au contraire... J'attrapais sa nuque et profitais qu'il soit à mon niveau pour le tirer d'avantage vers moi... Je sentais son souffle vers mon visage et ne pouvais m'empêcher d'attraper ses lèvres avec les miennes, tout en fermant mes yeux. Un baiser comme celui-là, je peux te dire que jamais personne n'y a eu le droit de ma part depuis ma naissance. Encore ce batteur qui loupait des notes, ma parole, mon cœur est nul pour suivre le rythme aussi dingue soit-il d'une chanson semblant au rock. Mais c'était si bon de l'embrasser que je n'avais plus envie de le lâcher.

Malheureusement il le fallait et c'est avec beaucoup de douceur que je me reculais de son visage.

Merci du fond du cœur de m'avoir sauvé la vie. J'espère que je ne t'ai pas fais mal...


Oulala, mes émotions étaient toutes chamboulées, et tout ce que je m'étais dis avant ?! Le doute pour le moment s'était comme endormi en moi mais il finira par revenir probablement plus tard. Je lui accordais encore une minute avant de totalement me détacher de son emprise. Aussi, je partais rougir dans mon coin.

Pour le moment, il fallait qu'on se prépare à partir, aussi me mettais-je à fouiner à mon tour. J'ouvrais par curiosité les portes de placard et les tiroirs de toute la chambre... Un sac à dos là ! Parfait. Je piquais dans la pharmacie des bandages, de l'alcool modifié et d'autres trucs utiles. Je sens qu'on va en avoir besoin pour renouveler nos pansements. Je flanquais tout dans le sac avec le négligé, mais je ne prenais pas la robe bohème de la table de nuit. Elle est belle mais non, je n'en veux pas. Fermant le sac, je revenais vers Zarlian et je grimpais sur son dos lorsqu'il était prêt à me recevoir.

La pluie avait beau battre les carreaux, le vent avait beau avoir l'air de souffler, ils ne m'effrayaient pas le moins du monde. Les éclairs et le tonnerre nous offriront au moins une belle ambiance pour le chemin, en espérant qu'il aime autant que moi les intempéries. Sinon, tant pis, je serai seule à dévorer ce spectacle des yeux sur le ciel qui se déchirera de partout dans ses couleurs chaudes.
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Lun 26 Juil - 15:09


feat. Nui Soma


Quand on a que l'amour

J'adore Jacques Brel, oui ça se voit pas trop.




Quand on touche le fond,
Et qu'une lumière irradie des tréfonds.
Je tends ma main pour la saisir,
Alors que je voulais juste mourir.






kmklnd11.jpg
Les traits du meurtri se relâchèrent un peu. La belle Blanche le rassura quant à ses dires et ses manières. Son sourire illumina le visage de Zarlian, bien plus doux. Ses doigts glissaient sur sa chevelure ivoirine, comme on caressait du velours. Il se découvrait une tendresse nouvelle, une envie profonde de ne vouloir que le bien d’une autre personne. À la suite de son bisou tremblotant, la jeune demoiselle enlaça sa nuque afin de l’attirer vers sa figure d’ange et ses lèvres délicieuses…


Sa bouche se mélangea à la sienne. Sa langue effleurait celle de la petite femme. Le regard de Hamavor renvoyait à son état d’hébétement. Un flux émotionnel se déversa des vannes de sa cervelle. La chimie de son corps entra en ébullition, faisant cascader un torrent de bien-être à l’intérieur de ses artères. Ses mains ceignirent la peau de Nui contre la sienne d’un geste mielleux.


Son cœur, véritable tambour de guerre, ralentit son rythme. La présence, si proche, du parfum de la Blanche tranquillisèrent les états du grand brun. Sa proximité avec Elle lui faisait se sentir comme sur un nuage. Cette attention, ce baiser qu’ils partageassent scellait une interrogation angoissante pour Zarlian. Oui. La frêle dame détenait les mêmes sentiments que lui. Peut-être ne pouvait-elle pas s’expliquer ça aussi. Une larme perla sur sa joue, discrète, mais toutefois présente et bouillante.


Merci du fond du cœur de m'avoir sauvé la vie. J'espère que je ne t'ai pas fais mal... Lâcha-t-elle d’un souffle apaisant.


J-j’me suis jamais senti si… si bien, Nui. Il desserra son emprise, se rendant compte de son étreinte. C-crois-moi, t’m’as autant sauvé la vie qu’moi la t-tienne… Il lui sourit tristement, sa psyché pleurant.


La douce sauveuse s’en alla, l’épiderme rougeoyant plus loin. L’ancien fermier calma sa respiration et tenta de la contrôler. Il se prépara mentalement à fournir un effort supplémentaire. Ses paupières se fermèrent, tandis qu’il examinât les forces de son corps. Sans doute avait-il été nourri en intraveineuse. Ses organes ne pouvaient survivre bien longtemps sans nutriment. Des réserves pour cinq minutes, peut-être dix de sprint continu. Pour essayer de mieux se préparer, il échauffa ses jambes ainsi que son tronc. Ses lèvres s’arquèrent en grimaces douloureuses. Tant pis, il encaissa !


L’ange se mouvait dans sa vision périphérique. Elle déambulait à droite puis à gauche, ramassant des objets utiles à mettre dans son sac à dos. Une charge en plus à porter. Qu’importait ! Zarlian débuta la densification de ses tissus musculaires. Mollets, cuisses, fessier, grand dorsal… Par couches superposées, ses muscles gagnèrent en volume et dureté. Sa masse grossit assez pour le remarquer à l’œil nu. Il n’était pas à son maximum, néanmoins, ses facultés venaient de se décupler.


A-allez, accroches-toi bien Nui. Il attendit qu’elle se positionnât sur son échine puis ses mains attrapèrent ses cuisses. N-n’hésites pas à serrer bien fort. Tu n’me feras pas mal, p-promis !


Une fois la Blanche accrochée, le mage organique se releva avec lenteur. Son enveloppe s’accommoda du surplus de poids. L’heure de partir était arrivée. Il ouvrit doucement la première porte menant à des corridors luxueux. Il les longea en se rapprochant des extrémités du bâtiment, là où une issue avait le plus de chance d’être. Un brouhaha volait jusque dans les voûtes ouvragées des couloirs. Des voix et des instruments divers se réverbéraient en chœur sur les parois marmoréennes.


Le porteur fit attention au moindre son suspect tout en se déplaçant avec prudence. Bientôt, il trouva l’entrée principale gardée par deux gorilles. D’une impulsion, il enfonça la serrure puis en moins de temps qu’il n’en fût pour le dire, ses jambes battirent le sol trempé à une vitesse surhumaine. Des éclairs lézardèrent le ciel obscur, donnant un aperçu des faubourgs par intermittence. Ses cheveux sombres s’imbibaient de l’averse ainsi que le tissu de ses habits mal-recousus. Il continua sa course.


Le sol pâteux réduisait l’efficacité de ses appuis. Il contracta ses quadriceps et sauta sur les toits des habitations de fortune. Il se déplaça en bonds quelques instants pour ne pas glisser sur le grès mouillé des toitures. Le panorama qui s’offrait à eux ne dévoilait que misère, infortune et débris. L’acrobate retint ses râles en se concentrant sur la périphérie des bas-quartiers. Plus loin, un peu à l’écart, se tenait un corps de ferme ainsi que de la terre mal nivelée tout autour, en proie aux herbes.


Encore un peu, Nui. J’pense avoir trouvé l’bon coin. Il raffermit sa prise en faisant de son mieux pour ne pas endolorir les jambes de la Blanche.


Hamavor atterrit en souplesse dans une flaque d’eau. Il faillit perdre l’équilibre, sa profondeur était plus grande qu’il ne le pensât. Cependant, il se servit de sa puissance pour se remettre sur sa lancée. Il dévora les quelques mètres restants entre eux et la bâtisse abandonnée puis enfonça le portail tenant à peine debout. Rapidement, il chercha un coin où les infiltrations ne coulaient pas, une pièce à côté de l’entrée, vestige d’un salon. L’endroit avait des meubles moisis et des canapés déglingués.


C… C’pas l’grand… l’grand luxe mais… Il balaya la salle du regard. On est… à l’abri… Il reprit difficilement son souffle.


Une fois la demoiselle redescendue de son dos, il s’écroula contre un des canapés. Ses tissus corporels reprirent leur forme initiale, quoiqu’un poil plus maigre. Ses yeux se perdirent dans le lieu, des tâches d’humidité décoraient les murs ainsi que le plafond d’une couleur peu ragoûtante. Des toiles d’arachnides presque opaques longeaient les coins tant elles devaient se trouver là depuis longtemps. Il s’arrêta sur Nui, retira la capuche de son sweat et lui adressa un sourire chaleureux…


V-viens par ici, q-qu’on s’réchauffe gnn, un peu. Il ouvrit les bras pour l’y inviter. L’onde pouvait être la pire des teigne lorsqu’il s’agissait d’attraper des maladies.

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Lun 26 Juil - 17:00

Quand on a que l'amour • Zarlian

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J'avais grimpé sur son dos et en avant pour de nouvelles aventures... Décidément, j'ai le don de suivre n'importe qui comme le chat perdu que je suis. L'homme nous sortait de là pendant que j'appuyais mes bras timidement sur ses épaules. Je repensais aux précédentes minutes pendant qu'il jouait au ninja dans les couloirs d'un endroit bel et bien effrayant de sa par sa thune et les gens complètement différents de nous qui s'y trouvaient. J'avais entendu des rires hautains, des rires bourgeois, des rires graves aussi. Je ne voulais pas en savoir d'avantage, ça m'a tout l'air d'être le genre d'endroit à éviter à tout prix bien que ce ne soit qu'un banquet. Et puis s'ils étaient bel et bien témoins de nos crimes malgré la légitime défense, il fallait se méfier d'eux.

En revanche me méfier de celui qui m'avait laissé l'embrasser et qui faisait tout pour me sortir du pétrin, ce n'était pas à l'ordre du jour. J'ai bien l'impression qu'il ait les mêmes sentiments que moi, mais il faudrait que nous nous découvrions un peu plus à vrai dire... Je repense à ce baiser... Je n'ai jamais fais ça de ma vie c'est si........ embarrassant ! Heureusement qu'il ne me voyait pas rougir dans son dos et heureusement qu'il ne me voyait pas prendre plus d'aise sur son corps malgré qu'il devait probablement le ressentir. J'hésitais mais l'épuisement était plus fort.

Ma tête s'était posée sur la sienne lorsque nous sortions de là. Oups. J'ai bien entendu hurler deux gardes ?! "Accélère ils sont derrière nous !" Les éclairs dans le ciel étaient tout bonnement aussi beaux qu'un feu d'artifice... attends qu'est-ce que je raconte ? C'est beaucoup plus beau qu'un feu d'artifice ! Cette imprévisibilité, cette façon de déchirer le ciel ténébreux de part et d'autres, ces couleurs chaudes qui se mélangeaient aux tuiles des toitures luisantes par les lampadaires et mouillées par cette pluie chaude... eeeeeeh ?! On est si haut que ça ? Mais quand est-ce qu'il a réussi à grimper ? Je perd la boule, je n'y ai même pas prêté attention. Mais du coup ne risquions pas de nous prendre la foudre en courant sur ces toits à la samurai ? Il est fou ! Il est dingue !! Mais... J'adore ça !

Le fait qu'il court me faisait croire que j'étais sur le dos d'un cheval tant ça secouait mais ce n'était pas désagréable et même mieux qu'un cheval. Il me demandait de lui laisser encore un peu de temps, je crois, pour qu'il trouve quelque chose. Ma foi, la pluie ne me dérangeait absolument pas. Je l'enlaçais délicatement et prudemment, ayant assez du spectacle pour me divertir. Je n'osais regarder le reste de la ville plus bas, rien ne m'intéressait plus que ce parfum, cet homme et l'orage qui nous trempait jusqu'aux os. Les mains de Hamavor sous mes cuisses me faisaient encore un peu plus rougir lorsqu'il reprenait de l'emprise sur moi. J'espère que je ne suis pas trop lourde pour lui. Il pensait avoir trouvé le bon coin et de mon côté je constatais que plus personne ne nous suivait. Les gorilles ont dû lâcher l'affaire. Toute façon, nous remercier d'avoir décimé je ne sais plus qui, est une chose, mais nous retenir prisonniers en est une autre, et heureusement qu'ils ont fait le choix de rester à leur place.

En redescendant des toits, j'avais cru que ma magie devrait encore servir pour rattraper le corps de Zar' qui perdait l'équilibre mais je soupirais de soulagement. J'ai juste les orteils plein de boue, il a réussi à se rattraper. Encore quelques mètres et je pouvais voir à travers la pluie torrentielle qui nous encerclait et qui se faisait colorer par les éclairs, qu'une maison se dessinait sous mes yeux. Ouah, elle a pas l'air en bon état ! C'est déjà plus rassurant que le cartel au moins ! Je descendais de l'étreinte de Zarlian afin de marcher de moi-même. Vu qu'il n'a plus à courir, il n'a plus besoin de me porter.

On s'invitait dans la maison qui avait l'air totalement abandonnée. Un peu d'électricité avec ceci ? Je réinvoquais mon shuriken électrique et le gardais en main, il luisait dans la nuit de ses éclairs jaunâtres.

Et la lumière fut.


J'osais espérer que je n'attire aucun ennemi avec cette lumière. Marchant prudemment sur le sol boisé vieilli qui craquait comme s'il agonisait, je faisais surtout attention de ne pas me prendre une écharde dans les orteils. Zarlian me fit savoir que ce n'était pas le grand luxe, mais qu'au moins on était à l'abri.

Je ne me plaindrai pas, c'est déjà moins effrayant qu'un cartel rempli de mafioso prêts à nous retourner le cerveau avec leurs idées pourries.


Les araignées avaient élu domicile ici, les fuites d'eau ruisselaient goutte à goutte à plusieurs endroits de la maison, je pouvais encore entendre le grondement du ciel comme si nous étions dehors. Il doit y avoir un endroit ouvert ou bien cassé pour que le son passe autant. Marchant dans la maison, je découvrais que Zarlian s'était affalé dans le dernier canapé en à peu près bon état. De mon côté je fouinais un peu, cherchant s'il y avait des gens ici, c'est le minimum que je puisse faire. Imagine si on tombe sur des cadavres vieux de je ne sais combien de temps ? Le moisi des pièces me forçait à me boucher le nez, c'est pire que dormir à côté des poubelles. Bon je n'irai pas à l'étage,... l'escalier est complètement pété en deux. Il faudrait que je m'éclipse pour ça mais je n'ai pas envie de découvrir des sales choses. Aussi je fis demi tour pour retourner dans l'espèce de salon à l'agonie.

V-viens par ici, q-qu'on s'réchauffe gnn, un peu.


Je retirais mon sac de mon dos et le lâchais en m'approchant de Zarlian, aussi j'envoyais mon shuriken se planter dans le sol, son électricité restait en hauteur de l'étoile pour nous éclairer. Venant m'agenouiller devant l'assise au tissu moisi, où lui y était allongé, j'étendais mon bras et ma main jusqu'à son front. Ça va, il n'a pas de fièvre. Je n'ai pas envie de le faire hurler de douleur en m'allongeant à nouveau sur lui. Je préfère largement rester à genoux devant lui et fouiller mon sac. Je lui montrais un bandage, mais je commençais à avoir l'estomac qui grognait autant que l'orage. Mince, j'espère qu'il y a à manger ici. Je ne serai pas contre une boite de conserve s'il y en a ... pourvu qu'il y ait des raviolis ! C'est le meilleur des plats à longue conservation. M'enfin, j'irai fouiller plus tard.

J'ai pris ce qu'il faut pour renouveler tes pansements, tu veux le faire ou je le fais ?


Ça ne me dérangeait pas de lui refaire les bandages qu'il avait perdu en se levant avant que l'on se prépare. Mais d'un autre côté je revoyais la scène de notre baiser, encore et encore dans mes yeux... Rougissant, je laissais tomber mes fesses sur mes pieds. Mon cœur résonnait dans mes oreilles et frappait douloureusement mes côtes. Je pris longtemps afin de m'exprimer, à commencer par hésiter dans mes mots en attrapant ma poitrine.

T... J'... [...] Merde, j'y arriverai pas... Est-ce... que je peux te poser une question ? [...] Ce baiser que tu m'as accordé... est-ce que tu as une copine ou bien... est-ce que je peux le devenir ?

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Mar 27 Juil - 14:38


feat. Nui Soma


Quand on a que l'amour

J'adore Jacques Brel, oui ça se voit pas trop.




Quand on touche le fond,
Et qu'une lumière irradie des tréfonds.
Je tends ma main pour la saisir,
Alors que je voulais juste mourir.






kmklnd11.jpg
Le calme. Les plic, ploc de l’eau gouttaient. Le tonnerre grondait au-dessus. Plic, ploc. La foudre griffait le firmament noir. Plic ploc. Le plancher grinçait, bois et humidité ne faisaient pas bon ménage. Plic, ploc. Une étoile cristalline se planta dans le sol et une lumière vive dansa à son sommet. Plic, ploc. Le vent s’engouffrait dans les trous du bâtiment, son sifflement serpentait à travers la maison. Plic, ploc. Séléné se cachait derrière les cumulonimbus tempétueux, sa lueur laiteuse ondulait avec peine au travers des nuages sombres. Plic, ploc. L’ambiance relaxait le blessé.

Le lieu lui rappelait les nuits d’automne et d’été passées avec son père. La ferme familiale qui avait toujours un problème. Une fuite par ci, une autre par là. Des planches craquelées ou complètement mortes, à remplacer au plus vite. Les champs inondés. Les sillons à creuser pour déverser le surplus. Travailler de nuit comme de jour pour au final récolter le fruit d’un dur labeur. Nourrir les villageois, soi-même ainsi que payer les médicaments du paternel. Une époque qu’il regrettât trop…


La vision un peu floue du combattant décela la silhouette de l’ange à la chevelure immaculée. Un sourire se dessina aussitôt. Comme un réflexe. Même si son organisme quémandait des nutriments à l’en faire pâlir, il se sentait bien. Il ressentit la paume de Nui sur son front, sa chaleur et sa tendresse caressaient sa peau. Il comprit qu’Elle n’allât pas venir contre lui, il referma donc ses bras. Le brun pouffa, son état minable ne donnait pas envie de l’étreindre. Ne serait-ce pour lui éviter mille maux.


J'ai pris ce qu'il faut pour renouveler tes pansements, tu veux le faire ou je le fais ? Demanda-t-elle d’un ton séraphique.  


Je… J’ai ceux de… de… Le mage organique mira son corps, pour le peu visible par-delà ses habits. Ah, m-merde, j’les ai perdu quand ? Il se redressa un peu, l’air complètement paumé. Tu m’feras les miens, j’ferais les tiens. Bien sûr, si ça t’dérange pas, ha ha ! Il retint un râle. Son œil droit se ferma.


Docile et affaibli, il retira d’abord sa veste en cuir, puis son sweat argenté et enfin sa chemise blanche. Une fois de plus l’horreur de sa condition peignait son épiderme. Certains bleus avaient viré au jaune, tandis que la plupart oscillaient entre le violet et l’azuré. Des marques difformes tordaient sa peau au niveau de ses côtes et ses lombaires. De nombreuses balafres lézardaient son tronc, son sang suintait sur quelques-unes, mais les autres cicatrisaient tant bien que mal. Ses bras tremblotaient. Ses poils s’étaient arrachés par poignées à cause des coups de son ancien professeur.


… Si ça t’met mal à… Commença-t-il, le regard dans le vide.


T... J'... [...] Merde, j'y arriverai pas... Est-ce... que je peux te poser une question ? [...] Ce baiser que tu m'as accordé... est-ce que tu as une copine ou bien... est-ce que je peux le devenir ? La coupa-t-il, pour le meilleur.


Le temps stoppa. En plein milieu d’un battement. Une question si belle et innocente retourna le cerveau de Zarlian. Il avait pris pour principe de ne pas s’attacher. De ne pas se mêler de cet univers. Juste de vivre. Uniquement profiter, comme son daron l’avait exigé. Goûter aux plaisirs simples de l’existence, quitte à travailler de temps en temps. Ne pas s’enticher de vertus chevaleresques, ne penser qu’à soi à l’intérieur de ce monde pourri. C’était avant de s’être pris un crochet par la réalité. Il reniait les responsabilités, mais chaque être se devait de les assumer un jour.  


Es… Es-tu s-sûre ? Ses iris scintillèrent d’un drôle d’éclat. Tristesse et joie se mêlaient sans cohérence. J’veux dire, j’suis pas c-contre ! Loin d’là… M-mais, t’as l’air f-formidable, si attentionnée… J’suis qu’un idiot qui aime la b-bagarre et qui picole trop… Il serra sa poitrine, une douleur inconnue hurlait. C’temps-ci c’pas la joie, non plus… J’veux pas t’faire mal ‘vec mes idées.


Il fit courir ses doigts dans les cheveux blancs de Nui. Il ne pouvait pas s’empêcher. Ils étaient si soyeux, si jolis. Malgré les gargouillis de son estomac, ses yeux gardèrent la même lueur plantée dans le regard de la demoiselle. Cette mer merveilleuse envoûtant l’âme tumultueuse de Hamavor. La peur fit vibrer ses lèvres, bien qu’il tentât de les dissimuler. Son torse se gonflait, révélant ses veines gorgées de sang poussant trop contre son épiderme blême. Le beau et le moche recouvrait sa peau. Une alchimie étrange entre membres découplés et blessures mal réparées. Un mix dérangeant.


… T’as l’air bien jeune, j’me demande c’que ça fait d’moi. Il retira sa main, songeur. Tu devrais éviter d’t’attacher à moi, en fait. Je… j’sais comment l’dire, ça va paraître débile. Tant pis. Il s’avança puis se redressa. On m’a traîné ici, mais j’m’attendais à finir desséché dans l’désert. J’ai claqué l’peu d’thunes qu’j’avais pour m’prendre une bouteille d’rhum pour trouver l’courage d’en finir. Il plaça ses paumes sur les épaules de la jeune dame. Puis t’es arrivée. J’accepte pas les injustices, mais ça fait pas d’moi un sauveur. J’suis un paumé qui a besoin d’se r’trouver ou d’se perdre pour d’bon… Pour l’heure, y a pas d’bel avenir ‘vec moi. Oublies tes sentiments, t’es juste sous l’choc, encore. Il lui sourit tristement, ses doigts glissèrent le long de ses bras puis s’écartèrent.

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Ven 30 Juil - 1:13

Quand on a que l'amour • Zarlian

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Toujours à genoux devant ce canapé, à contempler celui pour lequel j'en pinçais, j'écoutais sa réponse presque immédiate rapport aux bandages. Le jeune homme n'avait même pas fait attention lorsqu'il était sorti du lit chez les mafieux, qu'il avait tout fait tomber (sauf le boxer, merde alors !) m'enfin, s'il a un corps aussi huilé qu'un certain nudiste de chez Fairy Tail, c'est son problème mais qu'il s'en rende au moins compte, ce serait la moindre des choses ! Ne serait-ce au moins que pour sa santé et que ses plaies ne se rouvrent pas.

Tu m'feras les miens, j'ferais les tiens. Bien sûr, si ça t'dérange pas, ha ha !


Je niais du visage un peu réticente à cette idée. Je ne veux pas qu'il touche à une certaine jambe droite où le bandage part de la moitié de ma cuisse jusqu'au bout de mon pied, sans toutefois recouvrir mes orteils. J'aime bien y mettre du vernis à ongles bleuté afin de paraître un peu moins morbide. Mais quoiqu'il fasse et quoiqu'il dise et même s'il devait m'attacher, je ne veux pas qu'il voie ces horreurs sur ma jambe. Ô grand jamais personne n'aura accès à une telle vue que même moi je me refuse. Ça ne m'empêchait pas de lui répondre gentiment et vaguement quand même.

Merci mais non, je veux bien te refaire tes pansements, mais de mon côté je me débrouille très bien pour ça, ne t'en fais pas.


Ai-je franchement besoin de me justifier ? Non. Il pensait que ce serait me mettre mal à l'aise mais je n'ai pas compris de quoi il parlait avant que je me déclare à lui. Aussi, je sentais que je n'aurai pas dû, mais je n'ai pas fais exprès de lui couper la parole. Nui sombre le retour, acte un, scène deux. J'avais encore la poitrine qui se faisait marteler rapidement mais rien à faire, je sentais qu'un truc n'allait pas. Il commençait alors par me demander si j'étais sûre de moi... "Oooooo-oooooh..." Ouais je le sens mal. Eh merde j'aurai pas dû. La déception venait m'envahir tandis qu'il continuait pourtant sur une si bonne lancée. À vrai dire, je n'arrivais pas à le cerner. Ses sentiments étaient même illisibles sur ce visage. Le mec me sortait alors des arguments desquels je me fichais ROYALEMENT comme quoi qu'il était idiot, qu'il aimait boire... et plus ça allait, plus je baissais la tête. Lui, caressait pourtant mes cheveux, donnant une autre image pleine de faux espoirs au delà de ses mots précédents. Ou bien n'a-t-il tout simplement pas envie d'aller trop vite ? Va savoir. J'ai sans aucun doute été trop vite oui, pour ma part... ne sachant jamais rien du lendemain et vivant au jour le jour, je ne me faisais aucun plan d'avenir, c'est légitime de ma part, donc.

Fesses posées sur mes pieds, je me redressais en lâchant ma poitrine qui s'arrêtait presque de battre pour redevenir aussi froide que le néant. Debout, je ne pouvais pas m'empêcher de lui tourner le dos, et plutôt regarder mon shuriken. Un gros soupire sortait de ma bouche, malgré moi. L'orage faisait rage, éclairait la pièce parfois en provoquant de l'effroi de par les décorations vieillottes, en mauvais état et toutes recouvertes de poussière ainsi que diverses sécrétions d'insectes. Aussi les éclairs jaunâtres qui dansaient sur le cristal de mon shuriken, s'énervaient à mesure de ma propre humeur. Le tonnerre faisant vibrer les murs, tentait tant bien que mal de me réconforter, et j'avais beau essayer de me concentrer sur cette pluie torrentielle qui battait les carreaux au gré du vent, rien à faire... mes larmes coulaient alors que je voulais les retenir.

… T'as l'air bien jeune, j'me demande c'que ça fait d'moi.


Tout commençait par là. Lorsque la première phrase donne le contexte, le reste suit naturellement son cours et donne des conséquences plus ou moins désastreuses. Parfois ça peut avoir de bonnes répercutions... mais là honnêtement, je me contenais et me retenais. Ce n'est pas bon. Tout va finir par jaillir et j'exploserai certainement de fureur mais pour le moment, je me contentais de laisser mes larmes couler en écoutant. Pourquoi devrais-je éviter de m'attacher à lui ? Non il a peut-être raison, d'habitude je ne m'attache à personne et là... une seule erreur et je la regrette amèrement. Pourquoi me plait-il ? Pourquoi je m'attache à lui ? Je n'y ai pas réfléchi plus que ça, c'est peut-être juste chimique, la reconnaissance qu'il m'ait sauvé... En vrai je ne le connais ni d'Ève ni d'Adam, de quel droit je m'attache aussi bêtement ?! Pourtant je le trouvais bien au dessus de ces préjugés et autres trucs qui empêchent une relation saine de se construire. Je le trouvais sympa, le cœur sur la main de se mettre en danger pour une inconnue... me trompais-je à ce point ? Je sentis une main se poser sur mon épaule alors qu'il disait juste vouloir en finir. "Pourquoi donc m'avoir sauvé ?! Tu aurais pu me laisser mourir la première."

Oublies tes sentiments, t'es juste sous l'choc, encore.


Je me retournais soudain et dans un acte irréfléchi... le revers de ma main droite vint prendre un certain élan pour le marquer fortement au visage. J'avais vraiment envie de lui faire mal malgré son corps tout abîmé. Il peut se les garder ses arguments, ça tient pas la route. Je me sais crétine moi aussi, pour plus d'une chose dont celle d'avoir fais l'erreur de m'attacher et me déclarer aussi vite... Je me sais bagarreuse moi aussi... je suis tout de même la première à avoir déclenché ce combat dans le bar. J'ai beau réfléchir, je ne comprends pas plus que ça...

Tu me laisses t'embrasser... pour ensuite me rejeter derrière ? Pour des raisons de suicide ?! C'est ça ton argument ?! Non mais tu t'fous de ma gueule toi... Tu veux juste claquer et plus rien avoir à faire avec les vivants...?! T'es sérieux ? ... Mais c'est pourri comme excuse ! Ah ça s'trouve t'es puceau... quel gâchis de vouloir mourir comme ça... Je suis cent fois plus bagarreuse que toi d'abord, c'est moi qui ai tout déclenché dans ce bar et tu n'étais pas obligé de venir à mon secours, si t'avais juste envie d'en finir.


Un ricanement spontané et quelque peu méchant sortait de moi, malgré mes larmes que je n'essuyais même pas, la flemme.

'Fin bon, oui je suis jeune, tu as quoi, la vingtaine à tout casser ? On n'est pas si loin que ça, d'âge. Tu n'as peut-être pas envie de t'enticher d'une gamine... va savoir, mais en fait qui en a quelque chose à foutre, sérieusement, de l'âge ?! On n'est même pas dans notre monde et même si Edoras interdisait ce genre de relations, en quoi ce genre de chose vient encore avoir de l'importance à tes yeux, étant donné que tu veux juste en finir ? Tu veux rendre des comptes à qui, à cette heure de la nuit et dans une baraque pourrie ? Ton égo peut-être... M'enfin... T'as raison. Si tu n'as pas envie de t'encombrer d'une nana juste à cause d'une différence d'âge, ou juste parce que tu veux te suicider, éclate toi, ça doit pas manquer dans ce trou à rats, les occasions...


Comment ai-je fais pour savoir qu'il n'est pas de ce monde, mais bien d'Earthland, comme moi ? Son sang qui se mélangeait au mien sans me rendre malade à en agoniser, et sa magie qu'aucun Edorasien n'arriverait à reproduire. J'enlevais cette veste que je jetais en boule sur le mec qui de toute évidence n'avait pas envie de me connaître plus que ça. Je laissais ce sac à dos là -il peut se les foutre où je pense ses bandages- et j'attrapais le bout de mon étoile électrique pour sortir du salon, furieuse. J'attrapais la poignée de la porte et claquais cette dernière après être sortie.

Abruti... Rhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !


Hurlais-je en cognant du poing la poutre du porche au bois pourri. Mais si imbibé d'eau était-elle que ça ne se brisait pas malgré ma force. Je ricanais de mon idiotie et m'asseyais-là, sur les deux marches, le shuriken restait planté devant moi, dans la boue. Ma tête vint se nicher sur mes mains en coupelle, tandis que mes coudes aux os pointus vinrent se planter dans mes cuisses. Cette position, bien que douloureuse, me convenait pour le moment. Je fais quoi ?! J'attends qu'il se pende pour aller couper la corde ? Je retourne le défoncer pour lui faire comprendre que ses arguments ne tenaient pas la route ? Je le laisse vraiment mourir dans sa merde ? Je le laisse dormir et on verra demain ? Ou je m'en vais et je retourne à ma principale occupation aussi inutile soit-elle ? Soupirant... je finis par cesser de réfléchir et me laisser aller à juste regarder le ciel...

Finalement je me levais et j'allais danser dans le ciel, dans de multiples éclipses, avec les éclairs. Je montais si haut que je crus pouvoir toucher l'un d'eux du bout des doigts, tant ils étaient beaux. Ça me calmait les nerfs, même si je ne pensais pas une seconde à la conséquence de cet acte aussi débile soit-il...
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Mar 10 Aoû - 20:01


feat. Nui Soma


Quand on a que l'amour

J'adore Jacques Brel, oui ça se voit pas trop.




Quand on touche le fond,
Et qu'une lumière irradie des tréfonds.
Je tends ma main pour la saisir,
Alors que je voulais juste mourir.






kmklnd11.jpg
Un sourire qui s’effaçait. Un dos qui se tournait. Des larmes qui coulaient. Les prémices d’un calvaire moral, plantant ses lames froides dans le cœur de tout homme assez stupide pour aimer. Le premier refus de son aide avait cassé le frêle rictus sur son visage boursouflé. La suite ne fit qu’enfoncer un pieu dans son âme similaire à un feu tari, presque éteint. La vision de Nui si malheureuse amena des tremblements dans sa gorge et des vibrations sur ses pommettes. Dévoiler ses peurs comme ses craintes lui avaient demandé un courage fou, et voilà qu’elle ne comprît pas…


Le dos de sa main, auparavant si doux, devint épineux. Il frappa avec violence son arcade gauche. Ses ongles griffèrent peut-être l’endroit, en tout cas sa tête pivota de l’autre côté. Ses cervicales craquèrent sous l’impact. Sa force étonnante arracha un sourire machinal au mage organique. Qu’il perdît aussitôt la fureur de la demoiselle relâchée par des mots et des phrases cinglantes, sans pitié.


Tu me laisses t'embrasser... pour ensuite me rejeter derrière ?


Un acte irresponsable conduit par un instinct enfoui. La folie du moment, de se croire utile à un ange, lui un démon de la souffrance. Évoquer ses envies suicidaires juste après le fit grincer des dents. N’avoir été d’aucun secours et laisser crever des gens sous seul couvert d’être trop faible ? Elle ne devait pas connaître ce sentiment de culpabilité. Bien trop grand pour un simple fermier doublé d’un raté. Mademoiselle était forte, bien plus que lui. Puis se mettre à sa place était trop dur.


Ah ça s'trouve t'es puceau... quel gâchis de vouloir mourir comme ça... Je suis cent fois plus bagarreuse que toi d'abord, c'est moi qui ai tout déclenché dans ce bar et tu n'étais pas obligé de venir à mon secours, si t'avais juste envie d'en finir.


Si seulement… L’innocence de Zarlian s’évapora le jour où il paya, complètement torché, une troupe de péripatéticiennes pour se déclarer Homme. Son maître, plus tard, à la suite de quelques séances de torture qu’il nommât : entraînement, le poussa à libérer ses hormones au cours d’orgies innommables. Ces pratiques le suivaient jusque dans ce monde, à roucouler avec les prostituées et leur jeter des billets gagnés avec un job foireux. Triste rapport avec le sexe et l’amour de ces dames.


La vantardise de la Blanche démontrait son immaturité. Enclencher cette rixe ? Elle s’était défendue, nuance. Zarlian parlait de débuter des combats pour rien, d’agir comme le dernier des connards pour savoir qui était le plus fort. Il savait que sa débilité profonde l’amenait généralement dans les pires merdiers. Mais jusqu’à maintenant, uniquement son intégrité s’en sortait mal. Les autres, il évitait de les embrigader au sein de ses conneries. Pour éviter tout dommage collatéral.


'Fin bon, oui je suis jeune, tu as quoi, la vingtaine à tout casser ?


Vingt-quatre. Pensa-t-il dans un automatisme.


Tu veux rendre des comptes à qui, à cette heure de la nuit et dans une baraque pourrie ? Ton égo peut-être... M'enfin... T'as raison. Si tu n'as pas envie de t'encombrer d'une nana juste à cause d'une différence d'âge, ou juste parce que tu veux te suicider, éclate toi, ça doit pas manquer dans ce trou à rats, les occasions...


C’était une excuse risible, oui. Mais pas le seul argument avancé. Le tout mit bout à bout rendait une potentielle relation compliquée. Si ce n’était impossible en l’état. La petite dame s’en alla en prenant grand soin de faire claquer la porte abîmée. Un coup d’œil. Elle paraissait toujours tenir debout. Hamavor replaça sa face, craqua son cou puis souffla avec gravité. Un déluge d’idées noires tournoya tel une tornade. Meurs. Meurs. Meurs. Meurs. Meurs. Meurs. Meurs. Meurs. Crèves, raté !


La douleur laissa place à la colère d’être aussi tâche. Il se leva, attrapa le dossier du canapé puis le fit passer par-dessus son épaule. Le meuble cogna le mur en faisant trembler toute la bâtisse. Un éclair brilla. Sa lumière zébra la figure de Zarlian. Soit. Nui l’avait encouragé à en finir. Elle avait raison. Profiter de sa position pour lui voler ce baiser. Ne pas savoir s’il l’aimer ou non. Jouer avec ses espoirs le mettait au même rang que les pires bandits. Il fallait clore sa vie, son existence inutile.


L’adrénaline. L’envie. La tristesse et la haine l’envahissaient. Ses mains tremblaient. Il ferma son poing droit, anticipant la douleur terrible de ses changements. Sa chair se transforma, se mouva d’une manière terrifiante pour donner naissance à une lame malformée. Ses os déformés ne semblaient pas affûtés. Une faiblesse générale parcourait son organisme. Il n’était pas assez nourri. Il tenta avec désespoir de se transpercer la gorge. Son membre se brisa, lui arrachant un cri horrible.


Sa lame redevint son bras qui se trouvait dans une position inadéquate. Même s’ôter la vie lui était inaccessible ? Son niveau d’incompétence s’étendait jusque là ? Ses propres pleurs sonnaient pathétiques. Il était de toute façon condamner. Borroka lui avait clairement donné un dilemme. Rejoindre des psychopathes génocidaires ou le camps des « gentils » pour le combattre. Ou sinon, il viendrait le traquer puis le tuer. Le sablier de sa vie arrivait sur ses derniers grains. Tant mieux…


Son souffle se calma. Ses sensations revinrent en force. La foudre scintilla à de multiples reprises. Blanches voire jaune, puis bleue. Bleue ? Son regard se posa sur une vitre déglinguée de l’entrée. Une silhouette dansait dans l’obscurité. Des flashs venaient puis allaient dans le noir obscur. De plus en plus haut. Les iris de Zarlian se rapetissèrent. Nui ? C’était Elle qui s’envolait comme ça ? Une nuit d’orage se rapprocher des cieux ? Son shuriken crépitait et était conducteur d’électricité…


Merde… Guh ! Qu’est-ce qu’elle fout, argh ?! Grogna-t-il en avançant difficilement.


Ses pensées partirent en une seconde. Son être n’avait plus d’intérêt. Seule la jeune femme aveuglait son esprit. Il compacta ses dents pour gérer la souffrance avant d’enfoncer la porte. La pluie s’intensifia. Ses habits s’imbibèrent d’eau à la vitesse de l’éclair. La Blanche s’enfuyait dans le firmament tel l’ange qu’elle fût. Cependant, ses ailes n’avaient pas encore poussé. Le mage organique mira la Belle puis le sol. Trop de distance. La chute débutait. Bordel, pas à cause de Lui !


Vite. Vite. Vite ! Il devait réfléchir plus rapidement qu’à l’habitude. Des ruines à proximité. Une dépendance ? Une étable ? Qu’importait. Le grand brun contracta ses mâchoires et ses cuisses. Son bras droit ballait au vent tandis qu’il sprintât face à un des murs encore debout. Ses pieds coururent sur la surface rocheuse, à la verticale jusqu’à son sommet. Une impulsion. Un saut. Il attrapa la demoiselle au vol avec son bras gauche. Dans les airs, il orienta son échine vers le deuxième étage de la ferme abandonnée. La pierre se brisa puis les deux jeunots déboulèrent dans la pièce dévastée.


Pu.. Tain ! Nui ! Fais pas ça… fais pas guh, pas ça ! Il la serra guidé par son instinct. Fais pas ça…

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Mer 11 Aoû - 0:46

Quand on a que l'amour • Zarlian

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Un éclair ramifié rouge d'une pure beauté, se dessinait comme une gigantesque mais fine branche d'arbre, non loin de moi. Il déchirait le ciel dans toute sa splendeur et sa puissance provoquait un vrombissement de tonnerre si puissant que cela résonnait dans tout mon corps. Ma haine et tous mes autres sentiments négatifs volaient soudain en éclat. Il n'y a qu'en faisant des choses aussi dangereuses et folles de ce genre que je me sens revivre ! Je souriais même si j'étais toute seule dans ce ciel, à me téléporter de là à ce nuage et de ce nouvel éclair à un autre. Nombreuses étaient les traînées magiques bleutées de mon passage, d'ailleurs nombreuses étaient mes positions aussi ! Je ne m'étais jamais autant sentie bien qu'en cet instant. Les éclairs jaunâtres de mon shuriken tendaient à se raréfier et se calmer. Cela prouve que mon humeur de chien est passée. Malheureusement je commençais à ne plus avoir beaucoup de magie. Oh-oh... J'étais tellement déconnectée de la réalité, à m'amuser comme une petite folle que j'en oubliais les principaux jusqu'à mes propres réserves magiques. Pourtant je ressentais les nombreux signaux d'alarme de ce corps qui hurlait par de nombreux étourdissements, engourdissements et picotements divers : "Alerte, alerte ta main ne répond plus ! Alerte, il n'y a plus de magie, redescends et vite."

"Encore une éclipse et je descends..." c'est ce que je me disais jusqu'à ce que j'esquive de justesse un gros éclair que je vis passer de très près de moi -à quelques deux centimètres de mon petit nez- sans avoir eu l'envie de l'effleurer. Oh my god... C'était pas la foudre ?! Sa puissance et son diamètre étaient hors du commun comparée aux éclairs que j'avais côtoyé tantôt. Malheureusement c'était ma dernière éclipse, et je sors ça comme si je parlais d'une dernière cigarette alors que je ne fume pas, ahaha... Je n'étais hélas vraiment plus capable d'utiliser la magie pour aujourd'hui, trop épuisée malgré mon tempérament de feu. Mais était-ce l'orage qui me motivait à ce point ? Je crois bien que oui, mon corps lui, ne suivait pas et me disait "nope". Je commençais alors à tomber, le dos en avant toute vers le sol. Malgré ma frayeur, je tendais tout mon bras vers mon shuriken et j'essayais de le faire revenir vers moi. Rien à faire, je n'arrive pas à le rattraper. Je le désinvoquais alors, tant pis. Je n'ai pas envie de me faire transpercer par ma propre étoile cristalline ! Pourvu qu'il y ait un truc sur lequel rebondir en dessous de moi car je n'ai rien regardé ! De toute façon, tant pis ? Ce n'est pas comme si j'étais capable de viser un point de chute, sans magie à portée de main.

Mais m'écrier de peur alors que ça ne servait à rien ici et que c'était ma connerie d'être montée si haut ? Jamais de la vie, haha, j'assumais jusqu'au bout. Pourtant ce fut l'un des entraînements les plus beaux et intéressants de ma vie ! J'étais même toute souriante alors que je tombais violemment vers le sol. La pluie se fit plus forte comme si elle avait hâte que je tombe. Le vent s'engouffrait autour de moi et me glaçait le dos et mes cheveux fouettaient mon visage. Je fermais un instant mes yeux et j'écartais mes bras. Même un corbeau ne ferait pas une telle chute libre pour s'amuser, mais tant pis. Il n'empêche que je rêverai de faire monter la température de mon shuriken électrique, aussi haut pour atteindre un tel beau rouge sanglant !!! Je tenterai plus tard dans d'autres entraînements, si d'ici là je ne suis pas morte empalée par un objet ou éclatée au sol.

"Ah tout de même ! ce Zarlian ne sait pas ce qu'il rate, s'il a déjà quitté ce monde. Il ne peut plus goûter à cette si belle liberté de vivre. J'ai peur de retourner voir dans la maison pour découvrir son cadavre. Que vais-je devoir faire ? Signaler sa mort aux autorités m'effraie, surtout quand je sais ce que je lui ai dis en dernier, on va vite me suspecter de l'avoir aidé à mettre fin à ses jours. Mais si jamais il a prit mes sarcasmes au sérieux, je le réanime et je le tue ! Il sera privé d'enterrement, de tombe, d'incinération et tout le bordel. Haha... Je l'offrirai en pâture aux corbeaux." Pensais-je dans ma longue chute. Non mais je délire totalement... Mais ça y était, je sentais que les divers objets qui parsemaient le sol, comme les maisons etc, se rapprochaient dangereusement de moi -ou inversement- et alors que je m'apprêtais à serrer les dents en appréhendant une douleur sans pareille dans une chute incontrôlable, je sentis... quelque chose de mou me toucher. Sursautant, j'osais regarder par dessus mon épaule ce qui m'avait happé. Des bras glacials, imbibés d'eau et beaucoup plus mous qu'une flopée de tuiles de toiture. Une tête ombragée se discernait difficilement dans cette pénombre.

Hah ?!


Surprise, j'en perdais mes mots. C'est bien Zarlian hein ?! Je ne rêve pas ? Ou bien c'est quelqu'un d'autre ? Il est en vie ! Ou bien c'est devenu un ange ? Oh putain je le crois pas ! Ce parfum... Comment mêler gêne, bonheur, et stupéfaction dans une situation comme celle-ci alors que... la chute n'était pas finie ?! Par ailleurs, elle allait bientôt l'être.

Nous traversions tout à coup une toiture de bois et de paille qui craquait et s'éclatait sous notre poids, la charpente suait le moisi. Un instant je perdis connaissance à cause d'une planche qui m'avait suivi dans cette descente en enfer, puis assommée. Lorsque je me réveillais toute endolorie de partout, surtout au dos et à la tête, j'entendais mon nom qui me disait de ne pas faire... "ça" ? De quoi parlait ce jeune, au juste ? Aucune idée... Mais il le répétait encore et encore comme si c'était vital que je ne le fasse pas. Mon dos allongé sur son ventre dans sa transversale, nous étions tous deux couchés sur un plancher solide, mais grinçant et poussiéreux. J'osais bouger me caboche engourdie qui résonnait sourdement au moindre frottement, pour me blottir un instant contre son torse. Ce parfum... je le reconnais. Je ne suis pas folle, c'est bien lui. Je ne lui en voulais vraiment plus. Mon entraînement de folle à lier m'avait totalement défoulé et calmé !

Une lourde latte de bois qui s'était écroulée sur nous dans l'atterrissage, gênait mes mouvements. Je la poussais difficilement de ma hanche. Heureusement que ce n'était pas une poutre ! Vu la pluie, elle aurait pesé une tonne ou deux et aurait pu nous tuer. Tiens ? Je connais cet endroit... étant donné la poussière, le manque de lumière, et sans oublier ces immondes odeurs, j'en déduisais qu'on était à l'étage de la ferme abandonnée. On ne traversait heureusement pas le plancher solide, et la paille du toit qui venaient de nous sauver. J'avais du mal à bouger, cette fois, je la sens bien ma perte d'énergie corporelle et magique.

N... Ne pas... faire quoi ? J-Je veux bien mais ça va pas être possible, je suis sur toi... Attends..? À qui appartient cette... belle voix ? Ohw... tu... Zarlian ? C-C'est toi ?!


Mes premiers mots ne voulaient sans doute rien dire, j'étais à l'ouest et ça ressemblerait presque à une vanne foireuse, si je ne savais pas que du sang s'écoulait de mon front. Et si je jouais l'étonnée aussi bien le concernant, c'est parce que je n'en revenais vraiment pas qu'il soit encore dans le monde des vivants. Un énième éclair vint éclairer son visage un quart de secondes, lui montrant également un doux sourire et sincère sur le mien. En essayant de me relever, je pouffais doucement de rire de ma connerie profonde, je suis vraiment tarée de faire des choses pareilles ! Oh eh puis merde... restons-là comme ça. Je n'ai plus envie de bouger et s'il veut me dégager de lui, qu'il le fasse. Je préférais savourer discrètement ce parfum et ces magnifiques yeux de tombeur.

C... C'est ce qui s'appelle un entraînement qui se barre en sucette. Merci de m'avoir encore sauvé la vie.


Je ne le dédommagerai pas d'un baiser cette fois-ci, même si ça me tente et me démange. Mais il ne veut pas, il a peur parce que je ne suis pas majeure...? C'est vrai que je suis hyper jeune et plus petite qu'une fille de mon âge... Tant pis pour moi, je ne le forcerai à rien. Néanmoins, je lui laissais paraître que j'avais très envie qu'il m'embrasse, en le fixant dans les yeux, loooooooontemps... Je lui donnais sa chance, en espérant qu'il la saisisse et tant pis si je me mange un vent...
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Ven 13 Aoû - 23:15


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Quand on a que l'amour

J'adore Jacques Brel, oui ça se voit pas trop.




Quand on touche le fond,
Et qu'une lumière irradie des tréfonds.
Je tends ma main pour la saisir,
Alors que je voulais juste mourir.






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La chute avait rendu cette bâtisse abandonnée encore plus triste. Un nuage de poussières rejoignit une veloute de sable s’éloignant dans l’orage. Le brouhaha de la descente de charpente fut couvert par le vacarme de la tempête. Des morceaux de bois ainsi que de paille et torchis avaient chu avec les deux Earthlandais. Des chocs répétés résonnaient sur le crâne de Zarlian, des poutrelles, bastaings et chevrons pas bien épais. Le combattant avait connu bien pire que cette attaque boisée…


Par réflexe, il voûta son grand dorsal afin d’encaisser le plus de dégâts, laissant Nui se remettre de ses émotions. Son bras gauche tenait la Blanche. Sa main laissait danser ses doigts sur sa hanche. Il attendit que la demoiselle émît le moindre son. Sa voix d’ange décolla, déboussolée, sonnée par les évènements s’étant enchaîner trop vite. La présence chaleureuse de Nui sur son torse le réconfortait. Ses songes obscurs s’envolèrent, balayés par la lumière irradiant du phare représentant la jeune fille.


N... Ne pas... faire quoi ? J-Je veux bien mais ça va pas être possible, je suis sur toi... Attends..? À qui appartient cette... belle voix ? Ohw... tu... Zarlian ? C-C'est toi ?! Bégaya-t-elle, désemparée.


‘Restes juste, kuh ! Il écarta son bras droit avec difficulté. Restes près d’moi… Nui. Murmura-t-il en plongeant sa figure dans la chevelure immaculée de la jeunotte.


La mage aux téléportations le prit au mot. À la suite d’un ou deux essais pour se remettre sur les guibolles, la demoiselle se cala contre le torse de son héros. Une sensation d’apaisement se diffusa sur sa poitrine retrouvant doucement une allure régulière. Sa colonne se colla contre un reste de mur et ses yeux furent à moitié clos. Il profita de cet instant. Son âme dévora cette tranquillité comme on dégustait le plus raffiné des mets. Il huma son parfum une énième fois, une drogue volatile, vitale…


C... C'est ce qui s'appelle un entraînement qui se barre en sucette. Merci de m'avoir encore sauvé la vie. Déclara-t-elle d’un ton mignon au possible, faisant fondre le cœur du fermier.


Sa main gauche se trouvait dans le bas du dos de Nui, tandis que la droite malgré elle palpait l’intérieur de ses cuisses. La Blanche reposait ses jambes sur son membre brisé. Pourtant, la douleur lui parut endormie, anesthésiée. Au lieu de cela, il ressentait quelque chose d’humide, de très chaud goutter le long de son avant-bras droit. Hamavor ne fit pas le rapprochement, trop occupé à être absorbé par les yeux azurés de la Belle. Il déglutit. Son cœur tambourinait fort contre son sternum endolori.


J-j-je… N-Nui… Sa gorge refusa d’émettre le moindre son cohérent.


Sa tentative mua en un silence profond. Son souffle s’accéléra. Son regard mira à la fois les pupilles de la combattante puis ses lèvres délicieuses. Une idée. Une envie. Un besoin ! Tout cela scintilla dans sa cervelle, libérant différentes hormones et décharges émotionnelles. Sa tête se baissa avec lenteur, surtout à cause de ses cervicales abîmées. Sa sclère albe se rapprocha de celle le mettant en transe. Plus près. Plus proche. Il franchit les derniers centimètres le séparant de sa bouche exquise…


Ses lèvres scellèrent un deuxième baiser. Sa fougue s’accrut à chaque rotation de langue. Son simple bisou se métamorphosa en embrassade passionnée. Son estomac gargouilla, mais les caresses de sa main gauche sur la hanche de Nui couvrit le grondement. Ses doigts s’engouffrèrent  sous la tunique bleutée, passant outre les ficelles entrelacées. Le contact pure avec son épiderme éburné répandit en lui une chaleur bestiale. Son regard demeurait planté dans celui de sa défenseure.

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Sam 14 Aoû - 23:35

Quand on a que l'amour • Zarlian

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Il murmurait quelques mots, me demandant de rester près de lui. Avec plaisir, mais je n'ai même pas besoin de lui confirmer de vive voix. J'étais contente de ne pas me faire virer comme je l'aurais appréhendé, que ce soit à cause de mon âge, ou même de ses blessures. Toutefois, je m'étais délicatement et prudemment tournée. Désormais plus à l'aise sur mon flan droit -plutôt que sur mon dos- et étalée sur la transversale de son ventre, je profitais inlassablement du confort incomparable qu'il offrait à tout mon corps, en m'ayant rattrapé. Lui, se redressait très légèrement, sa chaleur corporelle me réchauffait agréablement et me réconfortait. C'est tout de même mieux de découvrir un homme bien vivant et chaud, plutôt qu'un cadavre froid qui commence à se décomposer ! J'étais presque assise sur ses jambes, mais je ne fis plus attention à rien dans les premières poignées de secondes qui s'écoulaient. Bien trop occupée à retrouver mes esprits. Mes engourdissements s'évanouissaient, laissant mes sensations doucement me revenir.

Je sentais aussitôt m'être refroidie, du fait de ne plus être active dans les airs puisque mon entraînement s'était bien terminé. De toute façon, pour l'heure, je ne pouvais plus m'agiter de la sorte. Je savourais les douces attentions qu'il avait à mon égard, sa main sur ma hanche me gardait dans son étreinte, son nez dans mes cheveux imbibés de litres d'eau. Je le laissais faire ce qu'il voulait pendant que je me reposais sur son torse aussi viril soit-il malgré ses blessures, y compris les brûlures que je lui avais infligé en sortant de ce bar, afin de cautériser ses hémorragies.

Par ailleurs je sentais quelques gestes surprenants se glisser sous mes cuisses. D'abord légèrement dérangée en croyant qu'il s'agissait d'un insecte, je pris le temps de réfléchir et fis vite la distinction de ce toucher si particulier. On aurait dit que son bras droit venait de retomber sur les débris, je soupirais discrètement de soulagement que ce ne soit pas une vermine d'invertébré à écrabouiller. Mais mes joues viraient sans le moindre doute au pourpre, de par les picotements chauds que j'en ressentais. Je pris sur moi mais j'écoutais le cœur du jeune homme s'accélérer. Il m'a tout de même sauvé la vie deux fois, bon j'en ai probablement fais autant, de par mes derniers mots et l'éclipse dans ce bar hier. Inconsciemment, ça me revenait. S'il n'avait aucun intérêt pour le côté chevaleresque d'un héro, et qu'il avait beau avoir dit ne pas en être un, il l'était malgré lui ! Je ne pouvais m'empêcher de sourire timidement, j'ai empêché ce beau mec -et pas que physiquement- à se faire du mal... Non... Il a sans doute dû tenter quelque chose mais se foirer...? Ou bien est-ce lorsqu'il m'a rattrapé que cela s'est produit ?! Quoiqu'il en soit, ma jambe droite collée à son bras droit reconnaissait immédiatement ces sensations de peau molle, comme s'il y avait un trou en dessous et ses muscles semblaient enfler comme dans une inflammation. J'ai eu, il y a cinq ans la jambe totalement brisée, alors je sais reconnaître ce genre de chose quand je peux le sentir. De tout cœur, j'osais naïvement espérer que ce ne soit que la chute qui l'ait rendu dans cet état, et il est chanceux que j'ai tout ce qu'il faut pour le soigner.

Mais pour le moment je ne pouvais pas bouger, ni lâcher ce beau regard. Je m'occuperai de lui soigner son bras après alors.

J-j-je… N-Nui…


Hm ?


Son souffle s'accélérait aussi à présent. Qu'est-ce qu'il a ? Est-ce qu'il a mal ? Ou bien... autre chose en tête ? Difficile de le dire tant que l'orage ne nous éclairait pas plus, car oui je profitais des éclairs rouges qui brisaient le ciel de toute part pour avoir ne serait-ce qu'un peu de lumière, ne pouvant plus la créer avec ma magie. Finalement je sentais sa bouche venir se coller à la mienne, enfin ! Quelle agréable surprise. Je savais qu'il ressentait la même chose pour moi mais sans doute avait-il eu peur plus tôt... en même temps, je suis conne, je ne lui avais pas laissé assez de temps ! Ce n'était pas qu'un tout petit baiser de reconnaissance comme le mien, il s'accentuait et j'y répondais généreusement de toute ma passion. Ses caresses me faisaient rougir plus que tout et venaient s'immiscer, là où d'autres mecs avaient perdu la vie plus tôt dans la journée ! Toutefois on avait un soucis... s'il tentait de le cacher il se gourait, je sentais un grognement sous ma main et mon estomac répondait au sien qu'il était d'accord. Je finissais par ricaner en séparant nos lèvres.

Fufufu... Toi aussi tu as faim...


Non loin de moi l'envie de fuir, je devrais d'abord m'occuper de ce grand blessé, nous mettre dans un endroit confortable en dehors de cette douche céleste qui commençait à me glacer le sang, et trouver quelque chose à grignoter qui ne ressemble pas à du moisi.

Tu m'en veux si je remet à plus tard la fin de ce baiser ? Il faut s'occuper de ton bras... et je vais voir ce que je peux trouver à manger.


Me lever fut d'une difficulté si hardcore que je crus bien ne pas y arriver, cette paille imbibée d'eau m'avait fait glisser deux fois dans mes tentatives, et j'essayais tant bien que mal de ne pas faire de mal à Zarlian. Heureusement, la rampe de l'escalier déglingué et voisin à nos deux corps affaiblis, m'avait bien aidé à me redresser. C'est solide comme bois. Debout devant la grande perche, je me demandais comment j'allais faire pour le porter, dans l'éventualité où il n'était plus en mesure de se relever ? Et d'abord... est-ce que les chambres de cette vieille bicoque moisie n'hébergent pas de vieux squelettes ? C'est ma hantise de trouver ce genre de chose.

Bouge pas, je reviens. Je vais vérifier les chambres.


C'était parti pour visiter une maison hantée -en espérant qu'elle ne le soit pas- l'urbex, c'est vraiment tout sauf mon trip. En plus n'ayant plus de magie pour éclairer les pièces, je me retrouvais dans la mouise pour ne pas hurler au moindre truc que je découvrirais. J'avançais alors seule, une main devant ma bouche au cas où, dans ce grand couloir de l'étage. Poussant une porte qui grinçait d'agonie de toutes ses longues et douloureuses années de vie dans mes oreilles, je découvrais une petite salle de bain. Premier cri de ma part alors que je pensais pouvoir le contenir : je découvrais juste que des rongeurs me passaient en courant sur les pieds, pour s'enfuir. "Genre c'est moi qui vous ai fais peur ! Grrrrr... Sales bêtes !" Inutile d'aller y compter les moisissures, l'odeur me répugnait de l'entrée. Je passais alors à une autre pièce et me rendais compte que ma tête tournait un peu plus. Sûrement parce que je marche dans une maison en ayant une sacrée blessure ouverte à la tête. Je me laissais tomber l'épaule contre le mur et me reposais une minute. Je découvrais une autre porte juste à côté de moi, mon pied la poussa... même bruit de porte infernal et hanté du cul. Soupirant, j'avançais à contrecœur tant qu'aucune bestiole ne venait me ridiculiser. Ah une chambre. J'attendais des éclairs pour y voir plus clair et en attendant, je me cognais contre une fichue chaise couchée au sol et je faillis trébucher en avant.

Putain de m- ! [....] HIYAAAAAAAAAAAAAAAAA !


J'étais choquée par la découverte qui m'aurait presque fait tomber au sol sur les fesses.... Ou plutôt par RIEN. C'était en fait un foutu morceau d'isolation ! Cela avait sans doute dû être arraché du plafond par d'anciennes tempêtes ou inondations, durant de nombreuses années d'abandon. Toutefois dans ma vision plongée dans la pénombre et un fin éclair en contrejour, ça m'avait fait croire à un corps pendant du plafond, ou à une silhouette de fantôme, dans sa putain de forme humaine. J'éclatais la chaise d'un coup de pied par haine d'avoir eu aussi peur... et pouffais de rire à mon énième connerie en me frottant la cheville.

Bordel de merde...! J'suis trop conne...


Je reprenais mon souffle après avoir découvert qu'il n'y avait rien d'anormal dans cette chambre qui puisse me faire plus flipper, néanmoins j'ai vu une flopée d'oiseaux s'enfuir par la fenêtre brisée... "Hahaha, ils ont flippé à cause de mes cris, sales piafs." Calmée, je revenais vers mon compagnon, aussi exaspérée que dérangée par mes pensées glauques. Le problème c'est que je crus ... marcher sur quelque chose... de mou et qui couine ?! C'est pas poilu alors ça ne peut pas être un chat...

Yoooooups..., j'ai ...marché sur ...quoi ? [...] EEEHH ?! ZARLIAN ?!


Il a de la chance que je n'ai pas de chaussures ! Je m'accroupissais après avoir fais trois pas en arrière. Je vais enfin pouvoir le porter et l'amener dans un lit espérons confortable, mais la question c'est : "comment je vais faire ça moi ?!" Allez ... on va faire ça à l'arrache, tant pis ! Rougissant profondément de honte de lui avoir marché dessus, je tendais ma main au jeune homme en cherchant encore mes forces afin de porter un tel énergumène aussi musclé. J'espérais qu'il ne se moque pas de moi pour tous ces cris que j'avais poussé.
awful
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Dim 15 Aoû - 22:47


feat. Nui Soma


Quand on a que l'amour

J'adore Jacques Brel, oui ça se voit pas trop.




Quand on touche le fond,
Et qu'une lumière irradie des tréfonds.
Je tends ma main pour la saisir,
Alors que je voulais juste mourir.






kmklnd11.jpg
Il maudit sa faiblesse humaine. Sa faim l’avait séparé de Nui. Son corps ne pouvait-il donc la fermer ? Sa bouche chercha à emporter les lèvres de la Blanche en les baisant une dernière fois. Les petits rires de sa Belle calmèrent le feu coléreux bouillant en lui. Son cerveau n’avait guère l’habitude d’être si frustré, pourtant, l’ancien paysan géra ses pulsions avec brio. Il soupira une volute d’air ardente avant de sourire à moitié gêné et honteux. Il écouta les dires de la jeunette en la regardant dans les yeux. Le bleu dévorant l’âme du combattant par leur pureté ainsi que leur beauté.


Tu m'en veux si je remet à plus tard la fin de ce baiser ? Il faut s'occuper de ton bras... et je vais voir ce que je peux trouver à manger. Déclara-t-elle, soucieuse.


‘N’a tout l’temps, non ? J’peux attendre. J’vais pas t’en vouloir. Dit-il, osant difficilement attarder ses iris saphir dans les siens. ‘T’inquiètes trop pour moi, mais… Merci. C’gentil, Nui… Lâcha-t-il.


Impuissant, il mira la jeunotte faillir à se relever par deux fois. Hamavor voulut l’aider, son état lui interdisait. Il usa de son bras gauche afin de mieux s’asseoir contre le mur défoncé. Sa colonne vertébrale l’en remercia en chassant quelques serpents de douleur. Elle lui dit de ne pas bouger. Il pouffa en se disant que même en le voulant, ce serait compliqué. Le brun la suivit du regard jusqu’à ce qu’elle disparût de son champ de vision. Il espéra qu’aucune menace n’habitait l’endroit délaissé.


L’attente débuta à peine qu’elle lui semblât interminable. Il voulait la jeune femme à ses côtés. Continuer de sentir son parfum, sa peau, ses fluides. Ses narines n’avaient pas omis une senteur bien particulière. Nui le désirait chaudement. Le mage organique dut réfréner ses envies, rester réaliste de par ses blessures trop handicapantes, pour le moment. Il serra les dents, être éloigné de la Blanche trop longtemps lui fit ranimer ses maux atroces. Sa chair marquée au fer par la jouvencelle.


HIYAAAAAAAAAAAAAAAAA ! Hurla-t-elle dans un cri d’épouvante.


Merde ! Argh ! Il s’était retourné à la vitesse du son, claquant ses côtes contre les débris alentours. Guh ! Kukiargh ! Nui ! Il essaya de beugler, mais son souffle était coupé.


Un tas de scénarios lui passait par la tête. Un squatteur peu amical ? Un mafieux banni de son clan ? Une bête horrible ? Un fou sanguinaire ? Un esprit malin ? Bordel ! Il y avait tant de possibilités et lui ressemblait à une loque épongeant le sol. Il roula sur le côté afin de rejoindre le couloir, faisant fi de la douleur. Son avant-bras gauche dut supporter son poids puis le traîner en avant sur une poignée de mètres. Ses dents se compressèrent. Vite ! Elle était sans doute en danger. Faisais Chier !


Yoooooups..., j'ai ...marché sur ...quoi ? [...] EEEHH ?! ZARLIAN ?!


Son bras tracteur avait été écrasé par la plante de Nui. D’ordinaire, un tel accident ne le titillait même pas, cependant, ses ecchymoses le firent geindre malgré lui. Il serra le poing et releva la visage pour discerner les traits de la Blanche dans la pénombre. Ses pupilles s’acclimataient bien à l’obscurité. Son visage d’ange, sa bouche fine et envoûtante, ses iris azurés… Pas de doute, c’était elle. Toute la tension accumulée se relâcha d’un coup, son visage cogna le sol tant il se détendit fort.


‘Me r’fais plus jamais ça… Déclara-t-il, le nez bouché par une planche.


Sa voix de canard le fit souffler un rire. Ce qui ne manqua pas de déplaire à sa cage thoracique. La petite courageuse tendit sa main, une ombre un peu plus claire que le reste. Il leva son bras gauche puis glissa sa main dans la sienne avec une douceur insoupçonnée. Il baissa le regard pour forcer sur ses genoux ne voulant pas dévoiler un faciès déformé par l’effort. Il fut tiré, tandis qu’il poussât avec difficulté sur ses cuisses. Allez, presque. Une dernière petite propulsion, un trois fois rien. Go !


La foudre zébra les cieux. Ses yeux étaient au niveau du bassin de la Blanche. Sa vue distingua une fine fente à l’intérieur rosé, sous la tunique relevée par la position de sa charmante compagne. Il déglutit. Dans un réflexe, il ferma ses paupières puis balança violemment sa tête dans un sens aléatoire. Son cœur pompa une quantité anormale de sang qui vint remplir un conteneur lubrique…


Dé-dé-désolé, j-j’voulais pas, Nui ! J’te jure ! Plaida-t-il en fracassant son front sur le plancher en signe d’excuse. Aaah… Guh, pas grave. Pardonne-moi ! Son visage s’était entièrement empourpré.


Puisant dans cet odieux malaise, Zarlian réussit à se lever avec un appui incertain, fragile. D’un ton faible, il murmura à la jeunotte de le guider à travers les ténèbres des lieux. Ils firent une marche courte, un peu gênante où l’ex-fermier n’avait osé discutailler. Sa respiration, encore un peu saccadée, paraissait lourde et ses expirations ardentes. En vérité, son corps entier semblait enflammé. Ses pensées avaient du mal à se former. Elles s’accrochaient puis se décrochaient, seules.


M-merde, on a déglingué, guh, une partie d’grenier… Il fit une pause, inspirant avec peine. J’espère qu’il reste un truc ou deux. Il entama les escaliers troués, en vieux bois toujours debout.


Au sommet des marches, poussière et insectes bataillaient au milieu d’un espace délabré. Le sol s’affaissait plus loin, à cause de la sauterie des deux tourtereaux. Néanmoins, une poignée de meubles leur avait survécu. Des étagères et sacs de grains, principalement. Zarlian demanda à sa jolie camarade d’aller chercher des vivres comestibles. Lui se traîna avec bien du mal à un endroit protégé du vent ainsi que de la pluie, afin de commencer la construction avancée d’un feu de camps.


À la suite d’une vingtaine d’échecs, il contempla Nui d’un air désespéré. Ses intestins quémandaient de la nourriture. Son organisme aussi, en énorme quantité pour se remettre de ses conneries et meurtrissures. Il regarda, rageant, les deux bouts de bois qu’il frottât avec hargne sans jamais pouvoir ne serait-ce apercevoir une étincelle. Pour se rassurer, il se dit qu’avec une unique main, faire un foyer n’était tout simplement pas à sa portée. Une excuse valide pour les ratés de la survie.

© Code de Anéa pour N-U
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