Le moral n'allait pas fort, me réveiller dans un monde presque apocalyptique, rempli de haine, de guerre et de destruction, me peinait fortement malgré toute la folie qui avait bercé mon long coma. À peine levée ce matin, j'avais directement quitté ma chambre, larmes aux yeux afin de me diriger dans l'infirmerie, pour m'allonger près de notre amie Akané. Elle me manquait terriblement, c'est dingue de se dire que je me réveille et elle, elle est tombée dans le même état que je l'étais. D'un côté, cela a quelque peu rassuré Sting qui a dû se dire que si je m'étais réveillée, elle pouvait le faire aussi. J'espère de tout cœur qu'elle y parviendra, qu'importe le temps qu'elle prendra. De mon côté, c'est assez frustrant. Revenir dans une vie active, et avoir cette peur au ventre de la perdre elle. Bien que je ne la connaisse pas énormément, elle fait partie de ma famille. Recroquevillée dans son lit, je nichais mon nez quelque peu attristé dans son cou. Durant de longues heures, je restais là à tenter de me rassurer. Jusqu'à ce que tout à coup, je sursaute lorsqu'une voix appelait dans la guilde.
Est-ce qu'il y a quelqu'un ?! Hé... Hé oh ?
Voix inconnue masculine, je sortais de l'infirmerie tout doucement sur mes gardes. Collée à la porte, je laissais mon nez à peine sortir afin de regarder l'homme en armure qui demandait la présence de quelqu'un.
"Oups ... Il m'a vue ! Qu'est-ce que je fais ?!" Toute timide, je me remettais en tête qu'il y avait une armée dans cette ville et qu'elle venait souvent demander de l'aide directement à la guilde.
Ha vous voilà ! On a besoin d'aide de toute urgence. Est-ce ... que vous êtes seule ?
Je niais du visage malgré que je n'en savais rien, mais probablement que Rogue ne devait pas être loin ou Sting.
De quelle aide est-ce que vous avez besoin au juste ?
Voici l'ordre de mission qu'on m'a chargé de vous remettre. Le capitaine vous y attend sur place.
Vous comptez vraiment me laisser m'y rendre seule ? C'est une blague j'espère ? Car elle est de très mauvais goût... Bon tant pis c'est une urgence, je n'ai pas vraiment le temps de me préparer je présume. Pourriez-vous m'y conduire maintenant s'il vous plaît ?
L'homme semblait réfléchir pendant que je me demandais où j'avais mis mes zori, il ne faudrait pas m'y rendre pieds nus.
"Oh, eh puis zut, prenons cette veste, voilà qui cachera ma nuisette." D'habitude, je n'aime pas du tout m'imposer ou demander très clairement des choses du genre mais s'il s'agissait d'une urgence, pourquoi prendrais-je le risque de laisser des gens dans la panade ou pire, en restant intimidée ? Je finissais par prendre les chaussures de n'importe qui dans l'entrée. Je suppose qu'elles appartiennent à Yukino.
Allons-y, je vous suis.
L'homme ne refusait pas et m'amenait à une énorme bestiole qui pouvait voler. Légèrement réticente à monter dessus par peur d'en tomber, je fus plutôt rassurée et surtout repositionnée devant le soldat qui me tenait fortement dans son emprise. Nous survolions la région très rapidement jusqu'à arriver à un endroit quelque peu frisquet. Par ailleurs, j'en apprenais suffisamment sur ce bout de papier pour imaginer toute sorte de techniques magiques que je pourrais utiliser lorsque je serais arrivée.
D'ailleurs nous arrivions bien plus vite qu'espéré, je fus descendue en douceur par le soldat dès que la bête volante se posait platement au sol. Il pointait discrètement une belle blonde aux commandes de cette opération et je la rejoignais bien vite. Apparemment, des roches encombraient toute la zone d'une grosse mine.
"Mh... Ce serait trop fragile pour taper à coup de poing ensablé, mais créer deux énormes bras qui se relayent pour déblayer agilement et en douceur, ce serait parfait. Il faudrait que je commence par les roches du haut, mais puis-je créer un troisième bras pour me tenir en hauteur et choisir les roches stratégiquement ? Ce serait trop puiser sur ma magie d'un seul coup. Hm." Réfléchissais-je en voyant toute cette agitation.
"Ah. Oui il faudrait commencer par me présenter. Où ai-je la tête ?"Bonjour Capitaine, je suis Iori Pthah de Sabertooth. Je viens à votre aide comme convenu. Excusez mes camarades qui n'ont pu se joindre à moi.