Ayant vite un besoin vital d'argent pour une raison évidente qu'il n'y a même pas besoin d'énumérer -ou bien insérez une raison à la con ici-, j'étais partie prendre une quête de type tout à fait légale et tout à fait dans mes cordes, dans l'un des nombreux recoins où l'on peut en obtenir une facilement. Moi ? Me casser le cul ? Ô grand jamais. Je n'y suis pas allée par quatre chemins, dès l'instant où je lis un beau prix et des cadeaux à la clé concernant l'hébergement, la nourriture ou des vêtements, cela me fait obligatoirement poser la feuille sur le comptoir avec envie et détermination ! Bah quoi ?! Les mages plus riches que moi peuvent se le permettre, pourquoi leur laisserais-je ces opportunités dont ils n'ont pas besoin plus que moi ? Par ailleurs, un pass illimité à l'hôtel !! Cela ne se loupe pas ! Bien que je me fiche royalement de dormir dehors à même le sol, cela est une opportunité qui ne se laisse à personne d'autre. Je bavais littéralement sur l'offre.

Par ailleurs, je trouvais même ultra facile cette requête ! Dormir dehors ou faire le guet pendant une nuit, je le fais tout le temps donc c'est du gâteau pour moi, et les fantômes pour exister, ils doivent probablement nécessiter d'une magie, d'un truc indirect qui fasse provoquer leur apparition ou d'une bêtise du genre, sinon tous les morts feraient leurs apparitions et nous zyeuteraient jusque dans les wc et les douches publiques du monde entier... Wait... Non non non, non non, non non ! Ce n'est qu'un exemple des plus septiques et qui ne tenait qu'à moi, mais pour moi cela n'existait qu'à travers les conneries de magies noires ou ce genre de choses, ou bien ça n'existe tout simplement pas. Moi qui aurais rêvé revoir mes parents même vaporeux ne serait-ce qu'une seule fois, je m'étais rendue compte au fil des années qu'attendre ce genre de phénomène était complètement débile. Voilà pourquoi un fantôme dans un camping ne me paraissait qu'amusant, et au pire, les événements m'occuperaient. Amenez le popcorn, le coca et les sucettes chupa chups ! C'est sans doute un mage qui aime faire peur, tout bêtement. Mais, comparé à Jason, son masque et sa hache, le fantôme peut s'accrocher pour m'effrayer.

J'étais partie de Rhoïnes par bateau afin de rejoindre Altissia, ou plus précisément le sud de cette région ou ville, je ne sais même pas. Interroger les habitants locaux et visiter les lieux en quelques jours m'avait beaucoup plu, cet endroit est des plus charmants... Pour une nana qui kiff pas Edoras ! Prenez-le comme un compliment GRA-TUIT. Ma route se jonchait de sociabilité : parler ou plutôt emmerder les passants pour leur demander mon chemin, tout en le suivant, était assez épuisant. J'avais dû faire plusieurs haltes, recharger mes batteries dans des coins sombres et rues désertes. Lorsqu'enfin j'arrivais au camping, j'entendais déjà des cris, levant mon nez au ciel, je me disais que j'arrivais pile à la tombée de la nuit et les étoiles étaient SPLEN-DIDES. L'émerveillement se lisait dans mon visage légèrement rougi, mais bref. Vêtue de ma nouvelle tenue style courte tunique nippone à longues manches fendues, et couverte de cet agréable manteau royal de couleur bordeaux, j'avançais vers des feux de camps afin de chercher le responsable. Dans cette tenue je suis sûre de n'effrayer personne, je ferai même presque envie ahaha. En plus je m'étais faite coquette avec ma demi couette sur le haut-droit de ma tête.



Demandais-je en me préparant à sortir de ma poche le papelard qui annonçait la quête mentionnant les faits improbables et désagréables qui se passaient ici. Une fille grillant ses chamallows au feu sous mon nez affamé -et dieu que ça donnait envie- me répondit en pointant du doigt l'une des plus belles tentes. Ah bah oui, suis-je conne, c'est toujours celui qui a la plus grande à qui profite l'endroit.



Ah... Je vois ! Y en a qui s'emmerdent pas. M'enfin, on m'invitait à discutailler et prendre l'apéritif avec eux, ainsi donc je squattais les rondins de bois et les chamallows. C'était aussi une façon pour moi d'en apprendre plus sur ce foutu fantôme ou même avoir des témoignages sans poser de questions ciblées. Les ragots et les discussions sont riches à ce moment-là.

Il faut bien admettre une chose, le camping c'est plus convivial que le mode SDF que je vis au quotidien. Cependant, je n'y passerai pas ma vie car si je devais camper, cela s'accompagnerait forcément à vie de ces petites sucreries cliché qui à terme mettraient vite fin à ma beauté fatale... Ahaha. Je raffolais de ce qui sortait du feu embroché par ce fin et long branchage à l'odeur de sapin et qui venait délicatement se glisser entre mes lèvres si affamées. Le caramel, y a pas à dire, c'est la vie ! Par ailleurs, je n'entendais plus "ces cris" enjoués depuis plusieurs minutes et mieux encore, le gérant de ce bordel euh j'veux dire.... de ce camping, avait fini par nous rejoindre nous raconter ses histoires. Et j'avais tout bonnement la nette sensation d'être là pour rien, que j'allais être payée à rien faire pour rameuter la foule, faire sa campagne de pub et écouter des histoires bidons au coin du feu. Feu qui crépitait et me mettait malgré moi de bonne humeur. Il faut dire que lorsqu'on me nourrit, on a le droit à toute ma sympathie et que mon ouïe se développe étrangement bien. Oh mais moi fuir pour si peu ? Bouhou les fantômes j'en ai les chocottes dis donc, et glander une nuit à surveiller le hululement des chouettes ainsi qu'à compter les sauterelles qui passeraient à côté de moi, ce n'est pas une si mauvaise affaire pour moi.

Quelques minutes plus tard, un beau gosse ténébreux s'invitait à la fête. Durant une minute, je me demandais tout un tas d'idioties à son sujet, j'avoue que mes joues ne m'avaient pas piqué de rougissement depuis très très longtemps. L'ambiance y était-elle pour beaucoup ? Ou bien tout mon être réagissait de bonheur juste en la présence de ce jeune homme ?! Quoique... jeune homme... Il a l'air plus mature que moi ? Je rabaissais enfin mon regard inattentif à la situation. J'enlevais enfin le bâton de ma bouche que je mâchouillais comme un bâton de sucette. Le goût de cette sucrerie m'avait complètement chamboulé, du moins c'est ce que je pensais. Le gérant nous raconterait presque sa vie, le tutoriel du comment du pourquoi il s'est endetté sur je-ne-sais-combien d'années pour créer cet endroit qu'il adorait pour son idéal de vie etc... Blablabla... M'en fous... abrège.

Il venait de me perdre au fin fond de ce monologue, tandis que l'une de ses collaboratrices me resservait un verre de ce si bon cidre. Elle me fit un petit geste de la main qui voulait tout dire, faisant raviver la flamme étincelante de mon regard et mon sourire. Effectivement, j'en ai rien à cirer de ses discours, si en plus elle me disait de lire entre les lignes ou en diagonal, ça signifiait qu'on en aurait encore pour longtemps. Je ricanais un peu et mon regard se reposait sur la bogosse attitude face à moi. Bon sang mais fixe autre chose. Le rougissement me reprit en traitre, comme un tacle au foot qui te fait faire le grand écart.



C'est ça, fais donc la poule, qu'on se marre un peu. Des fantômes, je t'en foutrais. Pourquoi pas Chucky au coin du feu tant qu'on y est ?! Je repris un peu de chamallows que je fis retourner griller sur les flammes histoire de m'occuper l'esprit et ne pas penser à celui qui me faisait face. Beau brun aux yeux bleus, des frissons m'en parcouraient le dos. Je sens que je vais passer une nuit en enfer rien que d'y penser ahahaha... Ça va être dur de ne pas s'endormir s'il est aussi gentil et protecteur que beau.



Ouah, génial du brouillard, moi qui suis déjà une bille en orientation ! Eh bien en espérant que je ne marche pas sur des grenouilles qui voudront se taper l'incruste, ou pire, des limaces. Urgh... En plus je n'ai pas de chaussure, j'espère que ce terrain ne sera pas aussi humide qu'il prétend l'être. Mais je fis attention de ne pas grimacer avec tout ce à quoi je pensais. Mon regard neutre était de toute façon focalisé sur la cuisson de ma sucrerie qui remontait enfin du feu jusqu'à ma bouche, je soufflais un peu dessus et l'engloutissais doucement. Hmmm ! C'est vraiment trop booon ! Mais j'en avais assez entendu pour ce soir, ce mec s'était fait mousser tout seul et il en frissonnait devant ses collaborateurs. Je vis le brun s'en aller et je fis de même en les remerciant du repas. Je bus mon verre cul sec et le rendais à la gentille demoiselle. Le cidre à la poire c'est vraiment particulier comme goût, je préfère cent fois celui à la pomme, j'espère seulement que je ne serai pas malade avec toute la nuit.



Je restais figée quelques instants, zen, calme, essaye de ne pas rougir que diable ! Et ne pas bafouiller aussi, ce sera parfait.



Bon pour une présentation, c'est plutôt réussi, pas de bafouillis, pas de maladresse, fiou. Je fis redescendre la pression en regardant plus loin et surtout à mes pieds. Heureusement que je suis vêtue chaudement, la brume s'amène. Voyons voir, si un fantôme se pointe, que vais-je lui faire à part le charcuter ? ... Le glacer ? Le brûler ? Ou ... Mon préféré, l'électrocuter. Je choisissais mon arme et l'invoquais d'une éclipse afin de me tenir prête à tout moment. Mon bras gauche se tendait et un shuriken apparût dans ma main, tournoyant sur lui-même avant que je l'arrête et ne redescende le bras. Soyons sérieux, les fantômes etc, c'est des foutaises, je préférais m'armer au cas où.



Cela m'aidera surtout à mieux me concentrer, je fis attention où je marchais car le sol me paraissait plus mou, j'avais peur de croiser ces bestioles fragiles que l'on peut tuer rien qu'en marchant dessus. BERK ! Je ne veux pas de leur sang ou de leur poison sur ma peau ou mes bandages. J'aurais dû demander des chaussures pour ne pas glisser sur ce terrain mais tant pis. Ma cheville se tordait un tout petit peu à peine avais-je fais un mètre. Je soupirais mais continuais ma route comme si de rien n'était. J'allais m'installer près de là où la brume s'amassait. D'où pouvait-elle venir et qu'allait-il se passer ensuite ?! Par là, c'est la ville quand même. Je me demande s'il y aura des surprises du genre mages qui viendront squatter les lieux ? Et la nuit ne fait que commencer. J'allais m'installer près d'une tente éteinte, sur un tronc couché au sol et je prévoyais de monter la garde de ce côté-ci.

N'y allons pas avec le dos de la cuillère par quatre chemins, et surtout, ne prononçons pas cela avec modération : OH MY GOOOOD ! C'était quoi cette voix si sucrée, douce, mielleuse, limite sensuelle et totalement envoûtante.. pardon, aussi envoûtante que ce regard azuré plongé au cœur de ces cheveux ténébreux ?! Je veux bien qu'il fasse nuit mais cela ne m'empêchera pas de mater. Yes sir ! Mon cœur frémissait, ma peau, le duvet de ma peau également se faisaient un malin plaisir à me faire devenir totalement folle. Intensity feelings. J'aurai pu le montrer, j'ai FAILLI le montrer, à deux doigts c'était le cas, (mais ouf, heureusement j'ai réussi à me contrôler). J'ai effectivement failli craquer littéralement sous son nez, mais je suis restée à juste dandiner légèrement en rougissant cependant à mort. Hélas cela, on ne peut le contrôler autant que le cœur battant la chamade. M-mm...moi... ? Tomber amoureuse ? IMPOSSIBLE. Coup de cœur, très fort probable, coup de foudre... je crois que... Oh putain ! si je suis réellement amoureuse, je veux bien être victime de tous les fantômes traînant ici bas afin que le preux chevalier vienne me sauver et tout comme dans les histoires que me racontait maman quand j'étais petite.

Mais hélas, le contexte de ces doux chuchotis m'a complètement échappé, teeellement j'étais absorbée par... lui. Je tentais de me remémorer ses dires, eh merde. Souviens toi, souviens toi et vite. AH. Voilà, il me faisait part de son sentiment que nous allions réussir ensemble cette mission, ainsi que le fait qu'on allait bien s'entendre... ça mec, ça dépendra... mais je suppose qu'au bout de la nuit, si je viens lui piquer du sang, il me fera la tronche en biais et tout le bazar qui va avec. J'espérais tout à coup qu'il soit natif d'Earthland pour deux choses. Notre compatibilité amoureuse (ça y est ! je déraille complètement !) et notre compatibilité sanguine. Ah euh oui, ne vous attendez pas à ce que je lui réponde à ses doux mots, j'avais totalement bugué et la seule réponse était Fatal Error. Nui.exe a cessé de fonctionner.

Et tandis que je partais de mon côté après lui avoir annoncé notre séparation si brutale et si cruelle soit-elle (auquel cas je me serais montrée totalement inutile en mission,... quoique... ne vendons pas la peau de l'ours etc...), il partit de son côté avant de me stopper de quelques indications orales, si j'ai besoin d'aide je crie. Ce sera prit au mot chef. Mais pourquoi m'a-t-il vouvoyé ? Ah oui, c'est vrai, je suis partie tellement LOIN dans mon délire que je me crois déjà liée à lui par une solide complicité... Alors que je ne le connais ni d'Eve ni d'Adam. Il va falloir que je me calme et c'est pourquoi je continuais ma route pour m'installer. Comme dit, j'étais sur le tronc couché à côté d'une tente de campeur déjà endormi et la brume s'amassait non loin de moi. Ok. Alors premièrement si je ne peux ni voir ni sentir autre chose que l'humidité qui s'accumule ici bas -je parle de boue dans laquelle je ne vais pas tarder à patauger- je ferai mieux de fermer les yeux. Mes autres sens m'aideront peut-être à trouver ce qu'il se passe sans avoir besoin de la vue ou l'odorat.

Concentrée, assise sur mon tronc, j'attendais. Une main dans la poche, une main sur mon shuriken de feu. Ahaha, vous avez cru que c'était l'électrique, avouez. Hé non, même s'il est mon préféré, je préfère régler une histoire de fantôme à coup de sel, de carburant, de ma déchiqueteuse et de FEU. Son feu. Mon shuriken cristallisé a aussi la lourde tâche de me protéger aussi en cas de danger... Mais pour l'idée du sel etc, je n'ai pas encore trouvé où me ravitailler au cas où. Au bout de quelques minutes, je sentais quelque chose me tourner autour, une espèce de ... présence glaciale, cliché d'un fantôme ? Non. Il y avait aussi quelque chose de chaud, pas chaud comme du feu mais plutôt comme du plasma, une présence quoi ! Comme le regard brûlant de quelqu'un qui te fixe dans le dos par haine ou je ne sais pas. Les traits de mon visage se durcissaient, mes sourcils froncés, je me mettais à faire tourner mon shuriken dans ma main en chuchotant, jurant au passage.



Mais lorsque j'ouvrais les yeux, c'est comme si ça avait fui. C'était vif comme l'éclair, rapide comme un mistral qui souffle tout à coup. Rien de visuel, mais seulement un brouillard si épais que je ne verrais même plus mes pieds dans quelques instants, et pourtant je suis avachie sur mon tronc comme effrayée. Les frissons désagréables dans le dos, je sentis le duvet de ma peau se dresser comme une chaire de poule et puis soudain cette ombre. Un truc noirâtre comme une flamme de taille humaine qui s'est montré un quart de seconde, s'est aussitôt incrusté dans MON corps (sans y être invité) comme l'eau le fait dans une éponge humide. Mon sang bouillonnait, j'étais figée, je ne pouvais plus bouger de moi-même, ni même respirer. Lorsque mon shuriken tombait de ma main, je compris que je manquerais vite d'air si je ne réagissais pas.

L'éclipse ! Vite ! L'air n'entre plus dans ma bouche merde ! J'étouffe ! Je fis bouger mon shuriken par une éclipse, le désinvoquant aussitôt en "pause" dans son canal invisible et le réinvoquant aussitôt, tournoyant et attaquant aussitôt ma cuisse de mon plein gré. Je ressentais de nouveau des sensations à ma jambe blessée, je saignais inévitablement, je m'étais coupée la cuisse droite exprès ! Non, loin de moi d'être sadique, mais si je ne pouvais plus bouger physiquement il me restait ma volonté ! Quoiqu'il en soit cela m'aida à reprendre de l'air, bien que cela soit bruyant, je parvenais enfin à HURLER comme jamais d'une voix stridente. Finalement... Je retire ce que j'ai dis. Je ne veux plus que ce TRUC me touche. Il y a quelque chose de pas normal ici, c'est certain ! Mais je reste sur ma position, je sens que c'est la magie qui provoque cette chose. Mais qui que quoi que ce soit, il va souffrir si je le trouve ! Je tombais cependant de ma hauteur et me retrouvais aussitôt couchée sur le ventre, la tronche dans la boue et ma main gauche à côté de mon nez. Impossible de bouger ! Bordel de merde, il est pas sorti de moi ce truc ! J'entendis cependant Seth arriver en courant dans ma direction, ses mots et surtout sa présence me rassuraient. Vite sors moi ce truc de là... je brûle... Et si je pouvais respirer, c'était par à-coups assez secs. J'avais l'impression d'être un poisson hors de son bocal d'eau tellement c'était violent.



Si je ne l'ai pas entendu me demander où j'étais, c'est sans doute parce que le brouillard brouille les fréquences audibles basses... Je ne sais pas ce que c'est mais c'est étrange. Respirant difficilement, je tentais d'écrire de mon indexe dans la terre molle "c'est en moi" mais je tremblais... j'avais du mal à bouger, j'étais lente, une vraie loque. Impossible de parler, il n'y avait que mes poumons qui bougeaient en plus de ce doigt. J'avais peur, alors j'imagine que c'est pour cela que des larmes s'écoulaient de mes yeux. Étaient-ce cependant mes propres sentiments, ou bien ce que cette chose voulait que je ressente, ou bien ses émotions à elle ?! J'espérais trouver un semblant de réponse, mais que dalle, si ça se trouve je partais trop loin. Mon doigt écrivait plus bas "aide moi" bien que cela était raturé et tremblant comme le dessin d'un enfant de très bas âge.

Je ne saurais dire ce qui s'est passé entre ma perte de connaissance et maintenant, d'ailleurs je ne comprends même pas pourquoi ou comment je suis tombée dans les pommes. Est-ce ce truc noir qui a fait quelque chose en moi ?! Lorsque je reprenais connaissance, j'entendais difficilement mais je crus reconnaître des rires effrayants autour de nous... C'est quoi ce délire à la fin ?! La terre a-t-elle cédé sous notre poids pour qu'il fasse aussi sombre ?! Mais sur quel terrain instable sommes-nous installés ?! Pire encore, ça veut dire que Seth n'a pas pu lire mes messages ?! Oh mais dans quelle merde suis-je à la fin ?! Je parie que je ne peux toujours pas bouger !! Mais au moins ... je respire un peu mieux pour je ne sais quelle raison. Peut-être que cette ombre essaye de s'acclimater à mon corps, je le sens, il est toujours là... m'empêchant de bouger, me retenant prisonnière dans tous mes muscles, il a une force de taré ! Comment le vaincre ?! Je ne vais tout de même pas m'entailler tout le corps pour le faire se barrer de là ? Si ?! À l'aide ?!

Et alors que je nous croyais totalement ensevelis, je me rendais compte être totalement enfermée dans un truc... immonde, dégueu, visqueux, filandreux... ne me dis pas qu'un insecte géant m'a kidnappé ?! Je ne veux rien entendre. Mais ce qui est sûr, c'est que Seth déchirait le cocon, l'air est plus doux en sa présence mais son sourire est quelque peu dérangeant pour la situation. Excuse me boy, tu vois pas que je suis un peu incapable de bouger sous ces couches de fil ?! Même si ça n'a rien à voir... Je ne pouvais déjà pas bouger avant de me faire ensaucissonner. La seule chose que je pouvais bouger, c'est ma main, tiens, ça revient peu à peu... Tout à l'heure il n'y avait que ce doigt qui bougeait. J'ignore ce qui se passe. Mais à la question de Seth, je n'avais qu'une envie qui me démangeait à mort... Laisse moi te griffer ! Baka, t'as pas lu mon message !! Il est là ton fantôme ! Devant toi, sous ton nez de beau gosse aveugle. Dans tes bras tout chauds. J'avais envie de chouiner de ne pas parvenir à m'exprimer. Allez, force toi, il doit savoir !



Ouais ça va, c'est pas compliqué à prononcer, quand il n'y a pas besoin d'articuler. J'ai bien choisi mes mots. J'espère qu'il comprendra, plus simple je ne peux pas faire, cette mâchoire refuse de bouger. En fait, je me demande ce qu'il pourrait faire ? Mais il risque de ne pas trouver son fantôme s'il ne cherche pas plus loin que le bout de mon nez pour le coup.



Je lui griffais le visage autant que je pouvais lorsqu'il resserrait son étreinte sur moi, désolée beau gosse, tu auras une petite marque de mon passage. J'avais envie de me débarrasser de ces immondes fils moi-même mais c'est à en pleurer de rage de ne pouvoir rien faire. C'est quoi ce corps de merde envahi d'une ombre ? Je jure que si je parviens à me défaire de son emprise je défonce tous les monstres à notre portée ! Si j'ai bien compris, il y a des gremlins. Je ne sais pas trop ce que c'est, j'y connais rien en monstres de Edoras... et en même temps je n'ai pas cherché à fouiller pour en savoir plus. Mais je veux bien tous les dépecer un par un si on me rend ma liberté corporelle. Je sers vraiment à rien. J'ai envie de pleurer... Mais ce n'est pas le moment de me lamenter, je n'ai pas envie d'être séparée de mon équipier, en plus pour me mettre en sécurité......... où ça ?! Ahaha... Même la terre bouge dangereusement, il y a des monstres, de la brume, il fait nuit et un fantôme s'amuse avec mon corps... je ne vois pas où je pourrais être en sûreté quelque part ailleurs qu'accompagnée de Seth. C'est dur à admettre, je ne le connais pas, mais j'ai soudain une confiance aveugle pour notre survie à tous les deux... Moi qui pensais que cette mission allait être du gâteau, mon cul tiens.

Je fermais les yeux, non je n'ai pas perdu connaissance, je me concentrais. Je réessayais de bouger. Magiquement, mon arme apparaissait pour vriller entre mes jambes sur la bobine de fil qui les entravait. Si ça c'est pas parlant pour faire comprendre au jeune homme que je veux bouger, je ne pourrais pas en dire plus. Le feu soudain cramait un peu plus qu'espéré ces fils. Même si ma peau et mon bandage de ma jambe y passaient aussi quelque peu, je retrouvais grâce à la douleur ma motricité pour remuer un genou. Puis deux genoux. Ah ça fait du bien de bouger. Mais j'ai comme l'impression que cette ombre de merde ne supporte pas mon shuriken..?! Ma magie suffirait-elle à m'en débarrasser ?!

Je vais faire quelque chose de dangereux alors... l'arme vrillant toujours sur elle même grâce à ma simple volonté, je la laissais foncer violemment sur le sol à côté de moi afin de provoquer son feu de zone. Vas-y brûle moi qu'on en finisse avec cette ombre !!! J'avais désormais le bras gauche brûlé légèrement et suffisamment remis pour que l'ombre se sente obligée d'abandonner mon corps. J'espère que Seth ne s'est pas blessé à cause de moi, j'ai employé le feu le moins fort que je puisse afin de ne pas nous carboniser tous les deux. Mon visage était un peu noircit et ça me piquait un peu mais ça va, j'ai encore tous mes cheveux, j'ai vu pire. Je parvenais à enfin bouger ma mâchoire et tout le reste !! L'ombre s'est tirée pour se mélanger de nouveau à la brume. En revanche, je n'arrivais pas à me lever dans ce sol mouvementé. Je ne comprends pas pourquoi, quoique je préférais plonger blottie dans l'emprise de Seth et y rester un petit moment.



Maintenant que j'ai retrouvé ma liberté, je pouvais aussi appliquer ma main sur la plaie. Cette même plaie à la cuisse que je m'étais infligée à moi-même tout à l'heure et qui m'avait permis d'hurler dans la nuit. Mais plus jamais je ne laisserai l'ombre revenir en moi. Plus jamais ! J'espère qu'elle ne s'en prendra pas non plus à Seth Senpai qui devenait très clairement chef de la mission à mes yeux..., sans lui je ne sais pas ce qu'il se serait passé. Par ailleurs je ne sais pas ce que c'est la bestiole qui m'a enveloppé dans ces fils mais j'ai vraiment intérêt à faire attention et à rester sur mes gardes. Ce camping est putain de dangereux en fait !