feat. Haut Commandement

Réunion au Sommet

“Connais l’adversaire et surtout connais toi toi-même et tu seras invincible.

C-commandant ! Dit-il en effectuant le salut militaire. J’ai une terrible nouvelle qui vient d’arriver. Blue Pegasus vient de tomber. Le temps sembla ralentir, brisant une nouvelle fois des espoirs futurs.


Combien de temps ? Demandai-je, impassible.


Je suis parti aussi vi… Il vit dans mes yeux l’envie de connaître uniquement la réponse à ma question. Cinq minutes, Mon Commandant. Les Forces Spéciales sont déjà sur place, les chevaliers runiques travaillent sur la réécriture d’une Protection.


Qui a commis ce crime ? Je le savais au fond de moi, mais je devais l’entendre.


Weisslogia, Maître de l’Alliance Baram et de Lux Requiem, Monsieur. Annonça-t-il, son souffle redevenu régulier.


En un éclair, je réunis mes troupes et leur indiquai mes ordres.


Escouade Sandaran, sur les lieux de l’attaque. Analysez la moindre preuve. Imaginez chaque possibilités. Je regardai le gradé en charge de la communication entre nos services. Sous-Lieutenant, rejoignez-les et faites le point avec notre antenne à Troia. Je veux les rapports de nos surveillants, pourquoi a-t-il pu rentrer et ressortir aussi vite, mais surtout comment. Je me tournai vers l’officier ayant la responsabilité des informations. Envoyez vos coursiers avertir la chaîne de commandement ainsi que Notre Souverain. Megi, utilisez Archive pour me connecter aux membres de l’escouade Sandaran. Je sentis une intrusion dans mon esprit puis un lien vers chacun des soldats.


Ainsi, plusieurs cafetières furent utilisées pour me maintenir en état de comprendre le raisonnement de mes équipes. Des théories fusaient dans tous les sens, tandis que les faits s’étalaient dans mes pensées. Une faiblesse. Ou plutôt, plusieurs. À priori, l’ancien général avait mémorisé les trajets de nos aéronefs et s’était dissimulé sur l’un d’eux pour profiter de sa proximité avec la ville lors de son itinéraire. Il s’était lancé de celui-ci et avait plongé sur la guilde pour la décimer en quelques secondes. Tous les membres s’y trouvaient pour célébrer quelque chose, un anniversaire. Une occasion à ne pas manquer. Le bouclier magique n’était pas prévu pour stopper un être seul, aussi puissant fut-il. Les militaires postés sur les murs n’avaient rien vu, dans le vide de la nuit personne ne pouvait remarquer la Faucheuse abattre son jugement de sa lame mortifère. Quelle indignité ! Mes poings se serrèrent, je devais revoir tellement de choses quant au fonctionnement de la Troisième que j’en avais occulté ce besoin de fortification. Nos anciens protocoles ainsi que nos défenses présentaient des failles trop visibles, comme les projectiles non-magiques mais bien létaux pouvant les traverser. Dorénavant, cette lacune allait faire le tour des guildes et des bandes illégales.


À peine réfléchis-je à d’autres idées qu’un de mes hommes me remit un document, armoirie royale le scellant. Deux heures. Le temps imparti pour rejoindre l’île Condor pour une réunion avec mes pairs et Sa Majesté. Je dis à Megi d’interrompre la communication et lui permit d’aller se reposer, maintenir un sort autant d’heures était éprouvant, même pour elle. Je rejoignis mes quartiers pour me débarbouiller, prendre une rapide douche et enfiler mon uniforme habituel. Un Legyon m’était assigné, je m’envolai avec ce dernier en direction du lieu de rassemblement du Conseil. De mémoire, c’était la première fois que j’étais convoqué là-bas. J’y avais bien été en tant que relais d’informations, il y a de cela quelques années. Mais rien d’aussi important et solennel qu’une réunion des individus les plus influents du royaume. J’en vins à me dire que seul l’ordre du Roi avait le pouvoir de nous réunir tous les trois. Un triste constat qui me fit relever la lèvre supérieure.


Je quittai ma bête volante pour me rendre dans les corridors de l’immense bâtiment. Je tapai mon visage pour stimuler mes nerfs et tenter d’effacer le début de cernes creusé sous mes paupières. La salle choisie été mentionnée dans la lettre du Roi, un choix atypique. Une des annexes réservées aux entrevues plus privées, loin des prétentions de la pièce principale aux ornements abusifs. Le dispositif anti-espionnage obligeait l’écriture de runes d’insonorisation pour une sécurité maximale quant aux propos qui allaient être tenus avec Sa Grandeur. D’un naturel curieux et méfiant, je relis les sortilèges gravés, correspondant à mes attentes. Je saluai les chevaliers puis rentrai en dernier dans la salle. À la suite d’une révérence protocolaire, le Roi Mystogan me donna l’autorisation de m’asseoir à sa droite. Je n’arrivai pas à lire les émotions traversant Notre Monarque, seule une froideur métallique habitait son regard obscur. L’heure était grave, des mesures devaient être prises.


Sa Majesté expliqua les raisons ayant conduit à ce rassemblement. Weisslogia. Blue Pegasus. L’échec de la protection de Troia. Pourtant, des protocoles existaient, des observateurs quadrillaient la zone vingt-quatre heures sur vingt-quatre. La menace des mages noirs planait sur tout Edoras, aucun de nos militaires n’avait baissé sa garde. Les gardes dans les héliports étaient aux aguets, comme les pilotes et le personnel à bord. La Commandante prit la parole en première, énonçant la vérité simple et cruelle. Je demeurai stoïque, les membres de ma Division m’ayant tenu au courant des avancées du début d’enquête. Je ne pouvais feindre la surprise, bien que sa précision relatant la défense d’une cité me parut être une pique inutile. Une autre information stimula mes neurones. L’énonciation des expéditions sur le Continent de l’extrême-Nord. Un projet m’étant inconnu, comble de l’ironie. Des ressources devaient y affluer, alors que la faune avait dû se propager en une ligne hostile contre toute forme d’intrusion. Qu’importait, ce n’était pas à l’ordre du jour, me dis-je.


Ethan, le Commandant de la Première apporta son point de vue. Une animosité semblait relier Knightwalker et Cavendish. Le tempérament de l’écarlate ne m’était pas inconnu, le tueuse de fée savait s’imposer et faire peur à ses ennemis comme à ses alliés. Pour ce qui était de l’officier supérieur de la Division Défensive, j’avais encore trop peu d’éléments. Un parvenus selon les rumeurs, sa famille ayant utilisé leurs relations pour le propulser au sommet de la chaîne de commandement. Je n’étais pas Homme à juger sans preuve, donc je mis de côté de potentiels jugements de valeurs. Lorsqu’il termina son discours, ayant mentionné ma Division et ses réflexions vis à vis des problèmes de sûreté, je réajustai mon uniforme sombre aux motifs argentés.


Mon Roi, la situation vous a été parfaitement expliquée par la Commandante et les propos de mon collègue sont intéressants. Je regardai chacun d’eux, yeux dans les yeux avant de me rabattre sur Notre Souverain. Nos espions sont déployés sur les continents principaux et les mesures de contre-espionnage standards sont respectés à la lettre. Des enquêtes sont désormais ouvertes au vu des éléments troublants concernant Blue Pegasus. Les itinéraires d’aéronefs. La fête d’anniversaire. Les runes appliquées autour de la guilde. Une opération qui a dû demander plusieurs semaines au vu de la surveillance intensive de nos troupes et de leur vigilance pourtant inébranlable.


Je posai mes coudes sur la table et joins mes doigts, mes iris rouges paraissant lire et relire des lignes de rapport encore et encore, une poignée de secondes.


Je ne connais pas vos intentions pour le continent Nord, mais une terre supplémentaire pouvant nous donner de l’espace, des ressources ainsi que de nouvelles perceptives d’assauts me semble essentielle. Pour les idées énoncées, connaissons-nous la portée maximale de saut des individus sous sérum, des mages d'Earthland ou s'ils peuvent voler comme les Exceed ? Une moyenne ne serait pas suffisante, Weisslogia ainsi que Skyadrum sont dans le lot, revoir l’intégralité des lignes aériennes avec ces éléments-là semble compromis. Je propose l’arrêt pur et simple de ces services civils jusqu’à nouvel ordre. Pour l’heure, aucune route n’est sûre et nous devons penser à nos citoyens. Autoriser uniquement les déplacements entre villes pour les raisons les plus urgentes, avec escorte de mages recensés ou une escouade de soldats entraînés. Incluant le commerce et le transport de ressources militaires.


Mon regard neutre s’attarda sur l’albinos au bandeau.


Je prendrai les dispositions nécessaires vis-à-vis de notre « gangrène ». Ce sera un travail long où l’erreur ne sera pas permise. Mes yeux flamboyants passèrent de visage en visage, un sérieux intransigeant parant mon faciès, dû à ma fatigue naissante. Des listes devront être dressées. Une recherche approfondie de chacun des membres sur celles-ci devra se faire. Sans compter qu’avec les homologues d’Earthland, les possibilités d’infiltration sont décuplées. Il nous faudra de nouvelles armes pour combattre cette menace invisible et j’ai pensé à une possibilité : créer officiellement un service de recherche et de développement supervisé par ma division. Mais plus que tout, une association plus poussée de nos Divisions, chers Collègues. Trouver une alchimie entre certains de nos régiments et coordonner de manière concrète des manœuvres inédites, pour surprendre l’ennemi. Je repris discrètement mon souffle et redressai mes épaules pour laisser la parole à autrui.

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“Connais l’adversaire et surtout connais toi toi-même et tu seras invincible.

Chacun fit part de ses observations quant au sujet du Nord qu’à la protection des voies aériennes. Clairement, nos obligations nous interdisaient d’aller nous jeter dans la gueule du loup, en territoire austère et inconnu. Les réflexions d’Erza étaient pertinentes. Pour ma part, ce projet venait de m’être révélé et Le Roi lui-même avoua qu’il ne fût qu’au stade embryonnaire. Je plussoyai donc les observations de l’écarlate, sans plus de conviction. Nos forces étaient faibles, nous ne pouvions nous permettre de les fractionner davantage. L’idée avait un potentiel, cependant, l’instant ne se prêtait pas aux expéditions hasardeuses. La raison amenait aux défenses de notre royaume, aujourd’hui en sang. L’interdiction de vol civil fut mal interprété par Ethan, ou peut-être avais-je mal énoncé mon idée. Il enchaîna sur des informations portant sur des entrepôts démantelés dans le désert de Mideel. Où mon régiment d’opération et les Forces Spéciales avaient observé des mouvements suspects amenant à la possible localisation d’un lieu important du leader de l’Alliance Baram. Des projets de contrôle d’esprit et de modification de la faune vinrent corroborer mon idée de centre de développement, bien que les deux autres Commandants furent contre son rattachement à ma Division. Chose qui me fit lever un sourcil, sachant que l’on parlait là d’une entreprise secrète et qu’au sein de la Troisième, celle-ci allait être impossible à découvrir. D’autres dangers et réponses furent apportés à cette réunion chargée en affaires, témoin de nos nombreuses divergences.  


Cette proposition de Loi Martiale, Mon Roi, est difficilement réfutable. Vous nous demandez de protéger notre peuple et de garantir nos défenses. Les événements récents nous ont montré qu’une limite vient d’être atteinte et dépassée. Nous allons devoir multiplier les contrôles, procédures et restrictions afin de maîtriser un maximum d’informations. Je relevai mes yeux ardents vers la Rousse. Je sais très bien où je me trouve, merci bien. Rattacher ce potentiel projet à ma Division n’a rien de contre-indiqué. Je ne suis pas un scientifique, certes, mais un tel centre sera dédié aux recherches militaires et doit être commandé par une Autorité Militaire. Je ne serais pas le chef ni des chercheurs, ni des ingénieurs. Je superviserai juste les procédures d’admission, la dissimulation de son existence et la protection des données sensibles, entre autre chose. Le reste pourra être décidé par nous seuls, les ressources allouées, l’axe des recherches. D’autant plus que mes régiments ont à leur disposition des tonnes d’éléments concernant les avancées ennemies. De quoi donner des pistes potentielles à explorer et exploiter. Cela me semble logique, d’autant plus que le problème d’espionnage prend de l’ampleur. Autant essayer de mettre toutes les chances de notre côté pour éviter des fuites malencontreuses.


Ma main droite caressa mon menton imberbe, avant que mes ongles le grattassent légèrement.


Commandant Cavendish, vous vous contredisez. Ma tête pivota vers l’être susnommé. Rajouter un département de la recherche serait du suicide, mais faire naître une simili-division pour les guildes vous semble faisable ? Je suis d’accord pour mettre en place des instructions plus strictes et précises quant à l’activité de ces mercenaires, mais de là à les assimiler à notre gouvernement, je ne sais pas. Mes iris cherchèrent des solutions en roulant sur la droite puis la gauche. Le Conseil Magique tient lieu d’autorité sur ces organisations, non ? Peut-être devrions-nous juste nous coordonner plus souvent avec lui et les Maîtres de guilde. D’autant plus que ces gens, bien qu’ayant été d’une aide très précieuse, ne sont pas tous faits pour la Guerre. Il ne faut pas qu’ils nuisent à nos diverses opérations et tous se trouvent à la capitale, où nous ne pouvons nous permettre de retirer des gardes. La défense de la campagne relevant uniquement de nos troupes également, je ne vois ce qu’ils pourraient faire. Ils fonctionnent au contrat, seules des actions courtes dans le temps. Ou alors les faire participer à l’effort de guerre autrement, par le biais d’impôts de joyaux ou d’autres ressources. Je tournai le regard vers Sa Majesté. Fairy Tail était connue pour les dommages collatéraux de ses interventions, de fortes amendes pouvaient être légitimement imposées aux Fées.

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“Connais l’adversaire et surtout connais toi toi-même et tu seras invincible.

Le Roi avait parlé et le sujet en devint caduc.


D’où ma proposition concernant les entrevues plus régulières avec le Conseil Magique. Nous ne pouvons nous permettre de gérer au cas par cas les guildes et leurs membres, cette responsabilité leur revient. Toutefois, je suis Contre une utilisation de ces mercenaires pour cartographier ou mener des opérations de repérage pour notre compte sur un continent inconnu. Je ne souhaite pas que mon département de l’analyse se retrouvent avec plus de rapports contradictoires et incomplets. La situation n’aidant pas, ils ont déjà trop à rectifier ou trop de compléments à demander, sans parler des futures enquêtes à venir. Je frottai la racine de mon nez, imaginant déjà d’innombrables angles de lecture et relecture de tous les profils de nos militaires, sources et employés. À moins d’une formation accélérée avec mon régiment d’opération et encore, trouver le temps pour cela me paraît impossible. Je réfléchis, la proposition de rapatrier les villageois des hameaux les plus isolés semblait réalisable. Cependant. Les minerais et denrées alimentaires de ces villages sont malheureusement nécessaires. Arrêter la production de tous ces lieux-dits, car ils sont nombreux, handicaperait une part importante de nos industries. Pourquoi ne pas garder le gros de la proposition et fusionner certaines localités ? Regrouper nos habitants ruraux ainsi que nos garnisons me paraît raisonnable. Certes, pour les fermiers, il faudra reprendre de zéro l’entretien d’un ou plusieurs champs, construire des enclos neufs, granges et cetera. Il faudra aussi établir le nouveau village à une distance raisonnable des ressources anciennement exploitées par les mineurs et artisans locaux. Néanmoins, cela reste mieux que juste paralyser une partie de notre royaume. Peut-être également penser, à l’éventualité de former nos villageois aux armes. C’est triste à dire, mais en l’état actuel, chaque bras devient précieux à l’effort de guerre. Ils sont les plus vulnérables, autant leur donner une autre chance de survie, la fuite étant trop rarement salvatrice. Dis-je en faisant perdre de son éclat à mon regard, peu fier de la nécessité d’une telle entreprise. Pour ce qui est des contrats, ça me semble difficile. Vous voulez affecter des mages par contrat dans les villes plus modestes, c’est bien cela ? Combien de temps ? Avec quelle mission, exactement ? Patrouiller ? Repérer ? Informer ? Nous ne pouvons prévoir une attaque ennemie, je ne vois pas comment de courtes quêtes pourraient améliorer notre défense territoriale. À moins d’effectuer un roulement régulier, mais ça reviendrait à les intégrer, d’une certaine manière, à notre armée, à notre garde pour être plus précis. Le problème étant, encore une fois, leur localisation. Toute la puissance des guildes se trouvent à la cité royale. Un déploiement rapide et efficace serait complexe à mettre en place avec ces organisations « libres ». Et nous avons beaucoup investis dans leur intégration à la Capitale, les délocaliser me semble compromis et insensé. Peut-être leur construire des sortes d’antennes ? Où quelques mercenaires viendraient se relayer suivant leurs envies, avec des closes décidées en amont par nous et relayées par le Conseil Magique, qui assura la surveillance du respect de nos attentes ? Et au vu de l’aspect continuel de la tâche, notre trésorerie se viderait en l’espace de quelques semaines.

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Sauf votre respect, Mon Seigneur, votre raisonnement est prématuré. Certes, leurs démonstrations portent atteinte à notre moral. C’est indiscutable. Mais une guerre se gagne par les positions et les moyens avant tout. Ils doivent, en ce moment même, profiter de la panique ambiante pour préparer des assauts et prises de territoire là où on s’y attend le moins. Ce serait même le moment parfait, en vérité. Nul doute qu’ils ont dû fomenter leurs coups pour essayer de nous conditionner à penser à nos agglomérations les plus importantes. Soit en terme d’habitants, soit en terme d’industrie, Midgar en exemple. J’écoutai mes camarades d’une oreille attentive, prêt à réfléchir à leurs propos.


La Commandante proposa d’établir une surveillance accrue sur quelques kilomètres autour de nos villes. De mémoire, certains de mes agents opérés déjà sous couverture à certains endroits. Des patrouilles de la Première devaient également se faire aux alentours. Peut-être que notre façon de faire n’était pas adaptée ? La Rousse parla des méthodes des Forces Spéciales. Pour mieux visualiser leurs procédures, je devais les voir de mes propres yeux. Il fallait juste que j’attendisse l’occasion. Mes analystes n’appréciaient pas les rapports souvent évasifs de ce régiment. Mes geôliers me rapportaient parfois des meurtres inutiles. Mes agents relayaient la destruction de données et d’appareils impossibles à utiliser. Nombre de possibilités pour moi de m’immiscer dans leurs affaires. Cela dut attendre pour l’instant, d’autres priorités requéraient notre absolue attention.


Un bouclier personnalisé pour chaque institution ? C’est une idée intéressante, qui demanderait une main-d’œuvre colossale néanmoins. À moins que l’on puisse trouver une façon de rendre les marques de guilde adaptées aux protections lacrymales. Afin d’éviter de faire du cas par cas. Trouver des méthodes pour les renforcer avec de potentielles écritures runiques et éviter au maximum les réécritures ennemies. Nous avons à notre disposition les Chevaliers Runiques d’Earthland, les seuls véritables experts en la matière. Ma main caressait mon menton délicatement. L’implantation d’agents autour des villes est déjà maximale, plus d’effectif attirerait l’attention. Peut-être pouvons-nous penser à d’autres méthodes d’observation ? Créer plusieurs réseaux de lacrymas de vision avec plusieurs filtres disponibles. Certains de mes Opérateurs peuvent s’occuper d’une surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec roulement régulier. En coordination avec les patrouilles de la Première, des résultats optimaux peuvent être atteints. À cette annonce, je regardai mon acolyte au bandeau, un sourire cordial aux lèvres qui disparut presque instantanément.


Mon Roi rebondit sur une alliance avec les mercenaires. Mes bras se croisèrent instinctivement, chose que je détestasse. Je les déliai en accordant à mon Monarque un regard sérieux. Je considérai sa proposition en y mettant de côté mes biais de pensée. Rien à faire. L’entreprise était trop risquée en l’état. Qu’importait l’angle de réflexion, apporter ne serait-ce un centième des informations détenu par ma Division relevait de l’inconscience. Des individus très disparates composaient ces rassemblements d’aventuriers. D’autres dangers s’ajoutaient à cette injonction un peu trop ingénue.


Soit. Mais je veux une liste de tous les membres de ces guildes. Une entrevue avec chacun des maîtres. Mettre mes conditions quant à l’adhésion temporaire et limitée de ces mages. Il faudra qu’ils respectent certaines clauses qui risquent de leur déplaire. Déjà que la lecture et les relectures des rapports que nous ayons à notre disposition va prendre un temps considérable, cela ajoutera une autre barrière quant à notre chasse aux traîtres. Je tapotai rapidement la table de réunion dans un rythme entraînant, mimant la cadence de mes pensées. Les espions sont dans nos rangs, mais s’ils sont intelligents, et ils le sont, les maîtres de Baram ont également envoyés des taupes dans les guildes. Ce qui reviendrait à alimenter notre problème déjà difficilement soluble. Mes yeux flamboyants voletaient de Erza à Ethan jusqu’à Notre Roi, mon regard dur soutint mon silence d’or.


Knightwalker demanda l’autorisation de quitter la réunion. Elle supposa que nos avis à moi et Cavendish valaient mieux que les siens en matière de défense. Argument peu valable. Elle était l’une des seules à connaître sur le bout des doigts les protocoles concernant les assauts des ex-soldats. Son savoir pouvait mener à moult pistes exploitables. Cavendish renchérit, comme-ci les points évoqués avaient trouvé chaussures à leur pied. Il désirait mettre en place de menus dispositifs. Rien de sérieux n’avait été mis en place, ni par les mots, ni par les ordres. Plus de la moitié de la réunion s’était focalisée sur des sujets de moindre importance dans cette situation d’urgence. Peut-être voulait-il faire avancer cette fameuse histoire de continent Nord ? Malgré les évènements, Ethan ainsi que Notre Seigneur pensait-il encore à s’occuper de ce lieu impropre à la vie ? Je ne savais quoi imaginer. Être tenu à l’écart de cette initiative soulevait énormément de questions quant à ma fonction. Qu’importait. Si Mon Roi avait décidé de ne rien me dire, c’était sans doute la meilleure chose à faire. Oui. Rien de plus. Rien de moins. Mystogan savait ce qu’il fît.


Certes, le temps est contre nous. Mais nous hâter avec des semblants de pistes ne fera rien avancer. Pour résumer. Nous devons revoir notre système d’observation autour de nos agglomérations. La création de boucliers sur-mesures pour chaque institution du Royaume. Limiter les passages aériens, également marins et terrestres pour prévenir l’éventualité d’une autre exploitation de faiblesse. Fusionner les hameaux les plus isolés et optimiser leur protection et leurs rendements malgré leur relocalisation. Débusquer un nombre inconnu de traîtres et les mettre hors d’état de nuire. Revoir l’intégralité de notre fonctionnement vis-à-vis des guildes mercenaires, en n’omettant pas les risques que cela peut amener quant à leur similis-adhésion à nos forces armées. Mes mains se joignirent pour éviter qu’elles partissent dans tous les sens à mesure de mes explications. Lorsque cette crise sera passée, penser à un moyen d’augmenter les capacités de nos soldats sans en faire des « armes humaines ». Je ne mis pas en évidence qu’un militaire était littéralement un moyen d’attaque et de défense humain, en soit une ressource martiale. Notre Roi était très attaché à cette éthique pourtant insensée en ces temps de guerre. Et la contre-attaque dans le désert de Mideel, qui sera organisée par la Commandante Knightwalker avec le soutient du régiment d’opération. Nous avons finalement peu de réelles directives. Rien d’assez impactant pour retourner la situation. Au mieux, nous allons pouvoir camper sur nos positions avant qu’ils ne trouvent une autre faille de sécurité à exploiter. Sans oublier les problèmes liés à la trésorerie, en ces-temps de crise, elle diminue fortement. Nous devons aussi jongler avec ces problématiques : la fuite de certaines familles nobles ou des financeurs importants de notre gouvernement. La criminalité qui explose et coûte de plus en plus chère à l’État. Je soupirai, réaliser la pagaille dans laquelle nous étions me valut un mal de tête.

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Réunion au Sommet

“Connais l’adversaire et surtout connais toi toi-même et tu seras invincible.

Erza prit la parole pour confirmer son envie de répliquer. L’entendre assez optimiste pour la contre-attaque fit l’effet d’un baume. Au moins une nouvelle enthousiaste. La rousse me dit qu’elle allât faire une autorisation pour que je puisse commander quelques-unes de ses troupes en collaboration avec mes propres soldats. Je la remerciai d’un hochement de tête, l’esprit déjà tourné vers cette opération. Des choses devaient être faites avant, notamment régler les soucis de communications entre régiments. Ethan commenta à son tour ses missions. Une organisation démentielle allait devoir être déployée pour le renfort des protections. Mais si le travail nous faisait peur, autant se rendre sur-le-champs et offrir notre royaume à Baram. Ce qui ne pouvait pas arriver, jamais. Quitte à périr, je préférais batailler jusqu’à mon dernier souffle plutôt qu’obtempérer comme un froussard.


La réunion se conclut sur des paroles sages émanant du Roi. Sa Majesté partit en première, suivit par la Commandante et Cavendish. Je massai mes tempes, espérant une atténuation de mes maux. En vain. Je sortis à mon tour puis autorisai les gardes à lever les runes d’insonorisation. Je ne suivis pas mes collègues qui s’envolaient déjà vers la Cité Royale. Des archives importantes se trouvaient là, beaucoup en rapport avec Earthland. Contrairement à nos bibliothèques, quasiment vides en informations concernant l’avant Anima de l’autre monde, celles-ci étaient plus fournies. Ainsi, je disparus dans les ombres d’étagères rangées et confidentielles du Conseil, mon grade le permettant.