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And she never wanted to leave (Pv River)
Séléna Isayeva
Affiliation : Résistance - 2ème division de l'armée
Magie : les 7 péchés
Disponibilité : Daria & Ethan & Ultear (3/3)
Inventaire : - Kit de soin
- PHS
- Boisson de héros
-Pistolets x2 + cartouches d'ether
-Epée empruntée à Son Sergent-Chef
Séléna Isayeva
Je reviens de l'enfer



Lun 5 Avr - 18:18



And she never wanted to leave


This is the end
 
♣  Séléna & Pierce ♣

Je suis rentrée à Troïa après une énième mission, la bourse pleine de jewels. Je suis heureuse, je cours pour rentrer chez moi, je rentre à la maison, à l'abri des murs de Troïa. Je me dépêche, ce soir, c'est l'anniversaire de Tommy, un mage nouvellement arrivé dans la guilde et pour l'occasion, toute la famille est là. Je rentre, respirant avec délice ce parfum qu'on appelle Maison. Je monte dans ma chambre, me faisant encore plus belle pour l'occasion, je m'admire dans le miroir, jamais je n'ai été aussi belle. J'ai les joues qui deviennent roses pour l'occasion, est-ce que si Sting me voyait comme ça, il me demanderait en mariage ? Une part de moi l'espère ardemment. J'ai hâte de le retrouver, maintenant que je suis sa petite amie ... Je reste là, quelques secondes. Malgré les attaques de Baram, malgré la morosité ambiante, nous devons continuer à vivre, nous ne devons pas avoir peur. C'est le rôle de Blue Pegasus que de maintenir cette flamme dans le cœur des gens. Nous sommes la guilde la moins puissante d'Edoras, mais notre force n'est pas militaire, elle est la logistique. Nous sommes là pour s'assurer que les autres peuvent se battre sans peine. Nous sommes là pour nous s'assurer qu'ils peuvent se battre sans avoir à se retourner. Nous sommes le pilier. Je n'ai pas honte de dire que je suis faible, je vais m'entraîner avec une arme à feu, je vais m'améliorer, mais ce sera demain. Je jure que je deviendrai plus forte pour les miens ! Pour que les pégases puissent toujours voler dans les cieux, encore et encore. Je descends rejoindre les autres. Nous rions, ensembles, pleurons les ensembles.

Mourrons ensembles.

Alors que je suis au summum de l'allégresse, jamais au cours de mon existence, je n'ai été aussi heureuse, est-ce parce que le monde va si mal que la moindre parcelle de bonheur devient un phare pour mon âme ? Je l'ignore. Je danse au bras d'un compagnon de guilde, une choppe de bière à la main, pas très élégant mais on s'en fiche, on s'amuse. Je danse dans ma jolie robe rouge, elle brille de mille feux. Jamais de ma vie, tout a été aussi lumineux. J'ai quitté les ténèbres pour embrasser la lumière. Une nouvelle conviction née en moi, celle de protéger ce bien précieux qu'est ma guilde. J'aime chacun des membres. Je fais un sourire à Archi qui a l'air de s'amuser comme un petit fou, la sensation de malaise que j'avais avec lui s'est échappée, je ne peux pas me sentir mal en présence d'un ami si cher. Dans cette horreur qu'est la guerre, nous sommes unis.

Pour le meilleur et le pire.

Alors, devant tant de bonheur, devant tant de joie de vivre, un sort a été jeté. Aux douze coups de minuit, l'heure fatidique dans les contes de fée, là où la magie disparaît, le bonheur a définitivement quitté ce monde.

La lumière s'est éteinte brusquement, sans qu'on ne puisse rien comprendre, je me suis arrêtée, comme figée dans la glace, me demandant pourquoi tout couper, une animation pour le gâteau d'anniversaire, un sourire fleurit sur mes lèvres, je suis prête à chanter.

Plus jamais de ma vie je ne chanterai.

Car au lieu des bougies qu'on allume, c'est une explosion qui a retenti suivi d'un bruit sec d'une lame qui se coince dans un os. En une fraction de seconde, c'est avec les lumières de la ville que j'ai pu observer la scène, j'aurais tant voulu me crever les yeux ! Combien d'âmes nous ont quitté en quelques secondes ? J'ai vu une dizaine de corps s'effondrer devant moi, tous morts. Le visage figé à jamais dans la stupéfaction, ne comprenant même pas ce qu'il les avait tués. Mon regard s'est levé et j'ai vu l'auteur de ce crime : Weisslogia. Et avant que je puisse m'interposer, il a balancé un coup d'épée. J'ai été balayé d'un coup. Mon corps s'est fracassé contre le mur de la guilde, laissant sur celui-ci l'emprunte de mon sang, je me suis effondrée, le corps brisé, la douleur et l'incompréhension m'ont submergé. Comment le Maitre de Lux est ici, en pleine ville ?! Pourquoi ? Pourquoi ?! POURQUOI ?!

Et de mes yeux j'ai vu la suite du massacre, j'ai assisté à toute la scène, chaque mort me détruisant un peu plus, j'ai voulu hurlé, mais impossible de sortir le moindre son. J'ai voulu appeler à l'aide mais je n'ai rien fait. Pourquoi faire ? L'aide ne viendra pas. Il n'y a plus d'espoirs pour ce monde, nous avons perdu, nous allons tous mourir ici. Je voudrais fermer les yeux à jamais, mais mon souffle refuse de quitter mon corps, je voudrais m'achever moi-même, m'arracher la gorge pour ne pas vivre une seconde de plus cet enfer. Je ne peux plus bouger, un regard sur mon corps me suffit pour voir à quel point il est brisé, sous le tissu de ma si jolie robe, je vois des angles anormaux, la douleur m'empêche de mourir, la douleur me force à garder les yeux ouverts et me force à entendre les miens qui rendent leur dernier souffle. Une larme coule le long de ma joue si crasse, mon regard se bloque sur une dernière vision : le gâteau d'anniversaire, intact, tâché de sang des nôtres. Dernier vestige de notre bonheur. J'ai envie de hurler mais rien ne vient. Je n'ai même plus la force de hurler.

Ce soir, Blue Pegasus vient de mourir.

Ce soir, l'espoir vient de mourir.

Ce soir, Baram a définitivement gagné.

Ce soir, je resterai avec les miens, attendant que la Mort décide enfin de me prendre elle aussi.


Codage par Magma.
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River Pierce
Affiliation : Résistance - 2ème division de l'armée
Magie : Le Talent
Disponibilité : Svetlana - Liz - Daria
Inventaire : - PHS
- Gourde infinie
- Toile d'Arachné
- Lacrima-Rappel
- Collier Trompeur
- Lacrima d'invocation Titan (7)
- Un CD dédicacé
- Un sac sans fond
- Lacrima de soin
River Pierce
Le vrai héros de tous les temps



Lun 5 Avr - 20:59
 
And she never wanted to leave

Sel & Riv

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Weisslogia tomba comme une foudre sans orage. Impossible à anticiper, à voir. Ce fut aussi furtif que l’éclair, la réalité ne s’imposa qu’après. Tel le son arrivant après la lumière.

À ce moment là, River avait fini sa journée. Installé avec le caporal des forces terrestres et son sergent, à la base de Troia, ils discutaillaient de leur retour victorieux à la cité royale le lendemain, en se lançant des vannes. Ils avaient réussi à démanteler un laboratoire ce jour-même à Galad. Après quelques prévisions, également, sur des expéditions aux abords d’Altissia, River but quelques gorgées de vin au goulot. Le sérum lui conférait une tenue exceptionnelle à l’alcool. Il en était à l’équivalent d’un troisième verre descendu, et pourtant sobre. Son visage était égal, blasé. Une soirée comme une autre à Troia semblait-il, une soirée un peu mieux que les autres car on n’était plus trop habitué au succès avec toutes les merdes qui leur arrivaient. River savait que la prochaine tomberait vite d’ailleurs. La nuit succéderait éternellement au jour, telle était la fatalité. Il ne s’attendait juste pas à ce qu’elle se présente si tôt. Un tas de fumier leur tomba sur la gueule qu’ils ne l’avaient pas senti arriver. River releva promptement la tête lorsque l’alerte fut donnée. Le pied de sa bouteille claqua contre la table, se fissurant, et il se précipita avec les autres gars dans le hall. « Attaque à Blue Pegasus ! » « Il se tire ! » « Qui ? » « C’est Skyadrum ? » « Non c’est l’autre enculé ! » « Lequel d’enculé, Weisslogia ?! » « Ouais c’est lui ! » « Vos gueules. » « FORMATION ! » Le lieutenant poursuivit: « Deux groupes ! Escouade Reinhard, sud toute, prenez les légions et collez-lui au cul ! Escouade Pierce, chez Blue Pegasus ! » L’interpellé fut le premier à s’élancer dans les ruelles. À leur vitesse, en une minute, les dopés au sérum avaient déjà atteint la guilde. « Il a foutu le feu caporal ! » Et impossible de rentrer : River se mangea un mur invisible de plein fouet.

« Putain. Des runes. Que font nos scribes ? » « Ça vient, Caporal. » Une main posée sur le mur invisible, qui était placé devant le mur de pierre de la guilde, le soldat parcourut précipitamment le bâtiment pour essayer de trouver une faille. Il tourna au coin et détala sur la longueur. Soudain, la façade vers laquelle il se précipitait s’effondra devant lui, River s’arrêta de justesse, avant de se prendre une pierre sur la tête. Cette chute lui offrit une vision de l’intérieur, il shoota des pierres pour mieux voir ce qu’il s’y passait. Des chaises et des tables retournées. Du sang. Des corps inertes, dont un, tout près, presque à ses pieds. River tendrait la main que, sans la barrière invisible, il le toucherait. La blondeur le fit penser à Jenny au départ mais celle-ci avait une chevelure plus épaisse et longue que la blessée. Cette dernière était donc ….« Séléna ? » Une fille plutôt connue pour ses charmes, sa malice et l’aide qu’elle avait apporté à des opérations musclées que River ne lui attribuerait pas spontanément à la base. Capacités en combat plutôt mauvaises, mais d’une grande aide aux fers de lance, en plus d’avoir une énorme paire de couilles spirituelle. « Séléna » River s'accroupit près d'elle. Elle respirait, il le vit clairement. « Séléna, je suis juste là. Ouvre les yeux » Il tendit la main, mais celle-ci se posa sur cette vitre indestructible qui les séparait. « Des runes entourent la guilde, on est coincés à l’extérieur et ça va prendre un moment. Bouge-toi le cul» Il releva brièvement la tête, tentant de distinguer d’autres survivants, rien pour le moment, sa visibilité était réduite par la fumée. Son regard se baissa à nouveau vers la seule qu’il avait à portée de main. Elle pissait le sang. River ne savait pas encore s’il pouvait lui demander autre chose que survivre. Sa tête se tourna ensuite vers la droite. Il ne voyait pas ses soldats mais les savait à l’angle. « Oï la bleusaille ! Qu’est-ce que vous branlez ?! » Une voix lui répondit. « On est au max Caporal ! » « Une dizaine, Caporal ! » Dix minutes… c’était tellement long. Tellement de choses pouvaient arriver entre temps. Elle devait se lever. « Séléna. Je sais que c’est dur, mais si tu ne te lèves pas, tu crèves. Me fais pas ça. »

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Séléna Isayeva
Affiliation : Résistance - 2ème division de l'armée
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Séléna Isayeva
Je reviens de l'enfer



Sam 10 Avr - 9:57



And she never wanted to leave


This is the end
 
♣  Séléna & Pierce ♣

J'ignorais que la mort pouvait être aussi douloureuse. J'ai si mal, tellement mal ! J'ignore combien d'heures, secondes (?) sont en train de passer. Respirer est la pire des tortures, chaque expiration me fait mal, j'ai l'impression que mes cotes vont percer mes poumons, ce qui doit être sûrement le cas. Je garde les yeux clos, refusant de regarder la scène, l'odeur métallique du sang me donne envie de mourir, cette odeur de mort quand les corps cessent de fonctionner. J'ignorais que ça pouvait puer autant. Ce mélange de sang et de merde, j'ai la sensation d'être revenue à la case départ, celle d'être misérable. Je voudrais qu'on me tranche la gorge pour ne pas à avoir à endurer plus. Je voudrais qu'enfin, tout s'arrête. Que ma vie défile sous mes yeux, me rappelant les moments heureux que j'ai passé. J'ai tellement mal ! Je ne veux pas avoir de regrets, j'ai vécu comme je le voulais, c'était vraiment bien, malgré la fausse note à la fin. J'ai réussi à me sortir de la misère, j'ai eu des amis. Je sens une larme qui coule le long de ma joue, mes amis.

Je me revois avec Rui dans les égouts à affronter cet immense crocodile, on avait failli mourir ce jour-là, mais on était restée solidaire toutes les deux, on avait combattu ensemble. Elle ne m'a pas laissé tombée, elle a surpassé ses limites pour que je vive. Elle s'est donnée en vain quand je vois mon état et ça me brise le cœur.

Alycia à la plage. À semer le trouble dans le cœur des hommes. Nous étions des pestes ensembles, d'une certaine manière, nous arrivions à nous comprendre. Pas besoin de connaître le passé de l'autre pour savoir qu'on a connu l'enfer. Elle était sûrement ce qui rapproche le plus d'une meilleure amie. Et je n'ai pas pu aller l'aider quand Lestallum a été attaquée ... J'ai failli à mon devoir d'amie.

Natsu et Happy. Leur joie de vivre m'a fait du bien au cœur. Ils sont incroyablement naïfs mais ce sont des gens bien. Toujours prêts à aider son prochain, ne craignant ni la peur et le danger. Se surpasser quand il s'agit de protéger autrui. J'aurais aimé en apprendre plus à son contact, à comprendre d'où lui vient un tel altruisme.

Sting ... O Sting. J'ai mon cœur qui se serre dans la poitrine. J'aurais tant voulu le revoir une dernière fois. J'aurais tellement voulu lui dire que je l'aimais. Car je me rends compte, sur le seuil de la mort que je ne lui ai jamais dit "Je t'aime". J'aurais tellement voulu lui dire, rien qu'une fois !

Finalement, je suis pleine de regrets. Est-ce pour ça que je m'accroche autant à la vie ? Parce que je veux les revoir ? Ces gens qui malgré eux m'ont considérablement changé ? Mais c'est trop tard, rien ni personne ne viendra au secours d'un futur cadavre. Alors pourquoi est-ce que mon cœur refuse de lâcher ? Pourquoi mon cerveau crame son énergie à me maintenir consciente ?

« Séléna ? »

Qui m'appelle ? La Mort ? Elle ne me voit pas avec le charnier ? Je la croyais plus intelligente que ça, faut croire qu'elle aussi peut-être incompétente.

« Séléna, je suis juste là. Ouvre les yeux »


Je me concentre sur la voix, ça me permet d'oublier un peu le reste. Une voix d'homme, je ne l'ai jamais entendue. J'ouvre les yeux. J'ai dû être à moitié inconsciente car le mur extérieur de la guilde s'est effondré, et nouveau miracle, ne m'a pas écrasé. Qui est le gars là-haut qui a décidé de me maintenir en vie ?! Un homme, un militaire vu la tenue. Un regard métallique, aussi froid que le mien, il est juste en face de moi. Je le regarde droit dans les yeux, sans faillir. Il avance sa main et elle s'arrête, suspendue dans le vide.

« Des runes entourent la guilde, on est coincés à l’extérieur et ça va prendre un moment. Bouge-toi le cul»

Je le regarde encore une fois. De l'aide ? Il veut que je quitte l'endroit qui va être très prochainement mon tombeau. Je souffle, plus parce que je ne peux pas lui rire au nez, sinon je l'aurais fait. Je ne veux pas vivre, je ne veux pas faire d'efforts. Je l'entends parler à ses troupes, dix minutes ... C'est long, assez pour agoniser. Assez pour mourir.

« Séléna. Je sais que c’est dur, mais si tu ne te lèves pas, tu crèves. Me fais pas ça. »


Pourquoi est-ce qu'il me veut en vie ? Pourquoi est-ce qu'il connaît mon prénom ? Il ne me semble pas que je sois aussi célèbre que ça. J'ai envie de lui rétorquer un ultime juron, un dernier tacle pour la postérité quand j'entends un bruit derrière moi, mes yeux s'écarquillent. Un couinement de douleur ! Quelqu'un vit ! Je tourne la tête vers le bruit, ignorant le soldat. Si ce dernier est notre porte de sortie, alors, autant en profiter ! Je cherche l'origine du bruit ... Tommy. Pauvre Tommy. Je n'imagine même pas la culpabilité qui doit te ronger, mais toi, toi qui es si prometteur, je dois te sortir de là. Je voudrais avancer mais mes jambes ne me répondent plus, ou plutôt si, trop bien. La douleur est tellement vive quand j'essaie de les bouger que je tombe presque dans l'inconscience. Il est tellement proche de moi, même pas quelques mètres, alors je rampe jusqu'à lui, ignorant les morceaux de verre qui me rentre dans la chair, j'ai déjà dépassé depuis longtemps mon seuil de tolérance à la douleur de toute façon. Je dégage le peu de décombres qui sont sur lui, lui aussi a eu de la chance aucune poutre ou pierre ne lui ai tombé dessus. Je passe un bras sous son aisselle et dans un cri de douleur terrible, je le tire à moi. Je crie autant pour la douleur que pour me donner du courage, si Tommy est en vie, d'autres doivent l'être, je veux qu'ils m'entendent. Je bousille le peu de jambe qu'il me reste pour aller les sauver, tant pis si on doit me les couper par la suite, j'irai les sauver, même si ça me condamne. Je ramène le corps du garçon contre moi, heureusement, étant un pré-adolescent, il n'est pas encore bien lourd à transporter. Je reviens à ma place initiale et je croasse une phrase à l'encontre du soldat.

"... Pas ... Tant ... Qu'il aura des gens à ... Sauver."


Non, tant que j'entendrai le souffle de mes camarades, je ne peux pas mourir. La Mort n'a pas voulu me prendre ? Qu'elle en paie les conséquences de ne pas avoir fauché plus vite. Mon regard se fait dur, empli d'une détermination que je n'ai jamais eue, le Requiem du bête agonisant qui joue le tout pour le tout. J'essaie d'attraper la main de l'homme mais elle rencontre une surface invisible. Mon regard descend vers elle avec une conclusion terrible à l'esprit.

Je ne peux pas sortir.

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River Pierce
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River Pierce
Le vrai héros de tous les temps



Dim 11 Avr - 19:23
 
And she never wanted to leave

Sel & Riv

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Sa main resta sur la vitre invisible, afin de sentir le moment où elle disparaitrait, où il pourrait agir. La blessée traina dans les ruines à l’entente du bruit de plainte. La limace laissait sur son passage une effrayante trainée de sang. « Arrête, tu aggraves ta blessure. » lâcha t-il de son ton éternellement monocorde. Elle ne l’écouta évidemment pas. Plus elle trainait avec elle ce garçon, mieux River voyait combien on ne pouvait rien faire pour lui. Il n’en dit cependant rien. Séléna revint à son niveau et ils constatèrent qu’elle était bloquée, avec la fumée montée et le feu propagé. Le champ de rune n’était pas à sens unique. Mais en la voyant toucher le mur invisible qui les séparait, River se rappela d’une chose : les pierres l’avaient traversé s’effondrant de son coté. Ce n’était qu’une interdiction de passage de personne. « Lacryma d’eau ! » dit-il d'une voix portante. « Tirez-en depuis l’extérieur à jet plein, ça peut rentrer ! » « Oui mon caporal ! » Son ton se refit bas, pour Séléna. « Reste avec moi, ce ne sera plus très long... »Son regard acier se releva furtivement, observant ce qu'il se passait derrière elle. Son visage n’exprimait aucune émotion. Ni tristesse envers les corps massacrés, ni frustration envers sa propre impuissance du moment, ni soulagement de voir la réactivité des troupes, qui envoyèrent des jets de toute part, y compris du toit. Il ressentait tout cela pourtant. Cependant, son visage indolent était las d’exprimer des émotions qu’il aurait préféré occulter et c'était une obligation pour lui de donner l'impression d'être en contrôle, même lorsqu'il l'avait perdu.

En ramenant son regard vers la blonde, il constata que l’homme près d’elle avait cessé de respirer. Elle ne semblait pas encore l’avoir remarqué. Probablement parce qu’elle était elle-même à deux doigts d’être foutue. À ce stade, la volonté de vivre seule la faisait tenir. River ne voulait pas qu’elle la perde. « Je sais ce que ça fait. » dit-il, le ton aussi calme et monotone qu’à son habitude. C’est une tentative subtile d’essayer de garder son attention, qu’elle reste éveillée. « On est nombreux, aux forces spéciales, à avoir perdu une partie ou toute notre famille. Certains régiments disent qu’on est suicidaires. Ils pensent qu’on fait ce boulot parce qu’on n’a rien à perdre. Tch. Conneries. Personne n’a envie de mourir. Comment pourrait-on se venger sinon ? Tiens le coup, gamine, ou tu perdras toute chance de voir ce jour arriver. » L’appui contre sa paume disparut. La barrière invisible était tombée. Sa main s’avança et se posa un bref instant sur le sommet de la tête de Séléna, réconfortante. L’instant d’après, la blonde fut soulevée du sol et transportée à vitesse surhumaine vers les secouristes. Les sorts de soin ne suffiraient certainement pas, d’autant qu’il faudrait y aller à l’ancienne pour pallier son anémie. Aussitôt qu’elle fut entre de bonnes mains. River retourna au sein des décombres. Le feu avait été rapidement maîtrisé. Quand aux survivants… il y en avait si peu qu’ils étaient déjà déposés aux secouristes eux aussi.

Pierce parcourut avec son escouade l’ensemble du bâtiment, inspectant tous les recoins. Personne. Tous les corps étaient dans la grande salle. Une hécatombe. Ils évacuèrent les cadavres. Le silence était revenu. Un silence de stupeur, une poignée de civils curieux et inconscients observaient la scène à distance avec de grands yeux, retenus dans un périmètre délimité par les soldats de la Première. Ceux de la Seconde échangèrent des regards graves mais ne dirent rien. Ils n’étaient pas désolés, on ne l’était jamais dans son escouade et ils n’auraient rien pu faire de plus. River disait à ces hommes de ne jamais regretter. On ne changeait pas le passé et celui-ci ne devait pas être un frein au présent. Les scribes avaient fait de leur mieux. C’était juste comme ça. Ils rentrèrent à la base de Troia. River ne donna pas son rapport écrit immédiatement. Il appela Knightwalker pour lui en faire un à vif, discuta de mesures possibles à mettre en place, puis décida de laisser passer la nuit, non sans prendre une douche scrupuleuse avant. Il se rendit à l’hôpital de Troia le lendemain sur les coups de six heures. Des informations lui étaient encore nécessaires avant de rendre compte sur papier de manière exhaustive.

« Vous savez qui des Blue Pegasus est réveillé ? » L’infirmière de l’accueil regarda ses dossiers. River eut l’œil indiscret. Il vit que certains avaient succombé de leurs blessures durant la nuit. « Il n’y a que Séléna Isayeva. » Le soldat avait aussi les yeux baissés sur les notes et vit la chambre écrite à côté de son nom. Il releva la tête et dépassa la jeune femme. « Vous devriez la laisser se reposer » Cette infirmière ne pouvait rien faire de plus qu’une recommandation devant un caporal.  « Tch. Ce n’est pas ce dont elle a vraiment besoin.  » Il toqua à la porte de la rescapée, avec politesse, mais entra sans attendre l’autorisation. Elle était dans un état... relativement mieux qu'avant physiquement parlant, le bras branché à l’hydratation. Du moins, c’était  la propreté qui se dégageait d’elle qui lui donna cette impression. S’il n’était pas dans une certaine obligation, River serait repartie pour effectivement la laisser se reposer. Cependant, il tenait de Knightwalker la fâcheuse manie de bousculer les autres quand la nécessité se faisait sentir. « Oï Séléna. Je suis River Pierce, caporal des forces spéciales » dit-il, toujours aussi stoïque, comme s’ils ne s’étaient jamais croisés auparavant. Il tira la chaise visiteur et s’installa près d’elle, prenant son temps pour la laisser se préparer psychologiquement à l’idée qu’elle allait devoir parler. « Je ne vais pas te demander ce qu’il s’est passé, je le sais déjà, mais il y a un truc qui m’interpelle. Weisslogia savait exactement le moment où vous seriez tous réunis et à quel endroit. Comment est-ce possible selon toi ? »

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Séléna Isayeva
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Séléna Isayeva
Je reviens de l'enfer



Ven 16 Avr - 18:07



And she never wanted to leave


This is the end
 
♣  Séléna & Pierce ♣

Je ne l'écoute pas, je refuse de l'écouter. Qu'est-ce qu'il en sait, ce foutu soldat ? Qu'est qu'il y connaît au désespoir ? Il ne sait rien, il ne sait rien du tout. Moi je sais, je le sais profondément. Il y a toujours un peu d'espoir, il faut juste le stimuler pour qu'il reste en vie. Oui, il y a forcément un peu de bon en ce monde, sinon pourquoi se battre ? A quoi bon rester en vie tout ce temps si c'est pour s'infliger de telles calamités ? Je veux croire qu'il reste quelque chose, même infime. Je ne demande pas grand chose. Je ferme les yeux et pour la première fois de ma vie, je me mets à prier réellement.

Je prie si fort pour que Tommy, que je garde serré contre moi continue de respirer, je caresse ses cheveux, faisant fi de mon corps qui me souffrir le martyre, je prie tous les dieux, ceux qui ont vécu, ceux qui vivent et ceux qui vivront de le maintenir en vie. Je vends presque mon âme pour que ce garçon innocent puisse voir l'aube. J'y mets une telle ferveur ! J'en ai les larmes qui coulent le long de mes joues. Je répète sans cesse 'Pitié, Pitié'. Les larmes coulent encore et toujours, sans que je puisse les arrêter. Je demande au temps de s'arrêter, qu'il ai pitié ! Je ferai tout, absolument tout pour qu'il vive !

Je sens son cœur s'arrêter de battre. Le hurlement de désespoir que je pousse est si violent, je  me brise les cordes vocales. Pourquoi tant de haine ? Qu'ai-je fais en ce bas monde pour mériter un tel supplice ? Je n'ai pas toujours été sympa mais est-ce que ça vaut de voir sa guilde se faire massacrer ? Qu'ai-je pour que le sort s'acharne sur moi ?

« On est nombreux, aux forces spéciales, à avoir perdu une partie ou toute notre famille. Certains régiments disent qu’on est suicidaires. Ils pensent qu’on fait ce boulot parce qu’on n’a rien à perdre. Tch. Conneries. Personne n’a envie de mourir. Comment pourrait-on se venger sinon ? Tiens le coup, gamine, ou tu perdras toute chance de voir ce jour arriver. »

Je ne le regarde pas, je ne lui réponds pas. Et pourtant, je sens sa main sur mon crâne. Comment avoir un geste d'affection avec un drame pareil ? Pourquoi est-ce qu'il veut tellement que je vive ? Je ne mérite pas de vivre. Pourquoi est-ce qu'il m'encourage, cet idiot ? Pourquoi il ne va pas voir ailleurs si j'y suis. Je ne mérite pas qu'on s'occupe de moi, je n'ai pas réussi à sauver un seul de mes amis. Je veux qu'on me laisse seule, moi et mon désespoir. Je veux que ça s'arrête. Que tout s'arrête. Alors pourquoi il me soulève des ruines, avec douceur ? Pourquoi est-ce qu'il tient à ce que je vive ? Moi qui n'en ai plus la foi ? Pourquoi est-il là à courir vers les secouristes ? Pourquoi ces idiots s'acharnent à soigner le cadavre que je suis ?

Je sombre dans l'inconscience, ne pouvant plus lutter une seconde de plus. Je ne veux plus me réveiller, je ne veux plus rien ressentir. Je sombre un peu plus chaque seconde, ma conscience se fait de plus en plus ténébreuse. Même respirer est compliqué. Je n'arrive plus à réfléchir ... C'est vraiment la fin ? C'est comme ça que ma vie se finit ? La seule conclusion, c'est qu'elle fini de manière aussi pitoyable que son commencement. Quelle déception. J'aurais voulu tenir un peu plus longtemps, pas forcément très longtemps. J'aurais voulu choisir ma propre fin. Ça aurait été ça, la fin épique. Mais on ne choisit pas, on ne peut pas toujours choisir. J'ai défié la mort trop longtemps en restant en vie, il est temps de tirer sa révérence.

...

...

J'ouvre les yeux. Une salle blanche qui pue le désinfectant à plein le nez. Pas possible d'être passée de l'autre côté avec une odeur pareille, ça réveille les morts ce machin. J'ai mal aux yeux, j'ai trop pleuré. Je n'ai plus aucune larmes en moi. Mon corps semblent si léger. Je n'ai plus mal nul part. Un regard sur le côté me permet de voir le saint qui a opéré ce miracle : la morphine. Je me redresse et m'assoie difficilement, ignorant la sensation de vertige. Avec le sang que j'ai perdu, je suis anémiée. Sous les draps, je peux voir que mes jambes ont repris un bon angle. Je suppose que les médecins ont planché autant magiquement que physiquement, un vrai défi en soi. Même s'ils ont réussi à réparer mon corps, pourquoi Diable me suis-je battue ? Je n'ai même pas envie de me venger ... Je veux juste que tout s'arrête. Je regarde ma main bandée. Je voudrais me réveiller d'un terrible cauchemar et que c'était qu'une sale histoire, ce n'est pas le cas. Je suis seule et je ne possède plus rien. Alors pourquoi suis-je en vie ?

« Oï Séléna. Je suis River Pierce, caporal des forces spéciales »


Je ne l'avais pas entendue entrer, en fait, je m'en fiche un peu de lui. Alors son nom ... Je reconnais sa voix. En vérité, quand j'étais dans l'inconscience, j'ai entendu sa voix tourner en boucle. Je veux savoir pourquoi il s'est battu pour moi ? Du pur altruisme ? Je ne peux pas le croire ? Il y a forcément quelque chose de moins glorieux derrière ça. Je continue de fixer ma paume et je murmure.

"Je n'ai pas perdu mes amis, j'ai perdu ma famille. Tous ses membres en quelques secondes. Et je vais devoir assumer seule le fait de devoir tous les mettre en terre. Et moi, je vais devoir continuer seule."

Le ton est monocorde, à quoi bon injecter de l'émotion ? Je n'en ai plus de toute façon. Je me sens vidée, suis-je vraiment en vie ? Bonne question. Je ne lui parle pas, je réponds à son discours d'hier, comme si c'était la seule chose qui comptait vraiment. J'ai envie d'être en colère contre lui, pourquoi m'a-t-il sauvé ? Je ne méritais pas une telle torture. Le sentir proche de moi me donne presque la nausée. Ce n'est pas du dégoût, c'est un sentiment de colère, finalement qui brûle au fond de moi. Quand la barrière était encore active, c'est moi qu'il a préféré sauver. Je suis certaine que d'autres étaient en vie, je ne méritais pas son salut. Je ne veux pas de la charité d'autrui.

« Je ne vais pas te demander ce qu’il s’est passé, je le sais déjà, mais il y a un truc qui m’interpelle. Weisslogia savait exactement le moment où vous seriez tous réunis et à quel endroit. Comment est-ce possible selon toi ? »

Ah oui ... Il fallait un témoin. C'est plus facile pour les rapports. C'est pour ça qu'il vient me parler. Je soupire, parce que je n'ai pas envie de répondre. Il n'y a aucun intérêt, même lui devrait avoir une idée derrière la tête. Je fais lentement bouger les doigts de main.

"Un traître. Quelqu'un a trahi et vendu les Pégases."


Je voudrais tellement pleurer, mais la colère déjà s'estompe, ne laissant qu'une logique froide et glaciale.

"Qui, je ne sais pas, beaucoup de gens étaient au courant à Troïa, nous avons mis plusieurs jours à organiser les festivités."


Je ferme les yeux. Dire que 24h auparavant, j'étais encore belle et joyeuse. Toute une vie détruite en quelques secondes, c'est tellement rapide. Nous restons quelques secondes muet. Un malaise ? Non, je ne crois pas, une question en suspens que je n'arrive pas à poser.

"Pourquoi moi ?"

Enfin, je daigne à tourner la tête vers lui et je plante mon regard dans le sien, sans ciller. Je ne craignais pas les militaires, je les crains pas davantage maintenant. Le bleu de mes yeux faisant au regard métallique du soldat. Une sale tête, le genre de gars qui doit passer sa vie à se battre. Il n'a aucune manière, un rustre sûrement.

Alors pourquoi a-t-il montré autant de douceur à une inconnue ?

Est-ce pour répondre à ces questions concernant ce soldat que je suis restée en vie ? C’est à cause de lui que je dois vivre ce supplice ?



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River Pierce
Affiliation : Résistance - 2ème division de l'armée
Magie : Le Talent
Disponibilité : Svetlana - Liz - Daria
Inventaire : - PHS
- Gourde infinie
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- Lacrima d'invocation Titan (7)
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River Pierce
Le vrai héros de tous les temps



Dim 18 Avr - 16:03
 
And she never wanted to leave

Sel & Riv

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« Je n'ai pas perdu mes amis, j'ai perdu ma famille. Tous ses membres en quelques secondes. Et je vais devoir assumer seule le fait de devoir tous les mettre en terre. Et moi, je vais devoir continuer seule. » « Pour ce que ça vaut, il y a d’autres survivants. Trois, je crois ». Il n’offrit pas plus de réconfort que ça, pas de discours optimiste tourné vers l’avenir. Bien sûr qu’elle pourrait retrouver des camarades pour l’épauler, une nouvelle famille même, qui sait, mais ça ne servait à rien de l’aborder maintenant. Dans ce genre de moment, on ne comprenait rien, et on ne voyait rien, si ce n’est sa propre douleur. River était bien placé pour le savoir. Après un léger silence empathique, où seul son regard argent trahissait un certain navrement malgré des traits restés stoïques, il fut contraint de rentrer dans le vif du sujet. Situation d’urgence obligeait. Alors que tout était en stand-by, que les commandants étaient réunis à Condor, qu’on attendait les prochains ordres, c’était le moment où jamais pour lui d’essayer d’avoir des réponses. Une piste. Il fallait préparer le terrain maintenant, avant que sa mémoire ne s’étiole encore.

River savait déjà qu’un traître s’était glissé parmi eux en posant la question, c’était évident. Il demandait, qui. Mais Séléna ne voulait pas faire l’effort de réflexion. Comportement compréhensible. Il lui demandait de pointer un coupable parmi les personnes de son entourage, pas seulement des connaissances, mais aussi des personnes qu’elle croyait connaître, qu’elle aimait. N’importe qui aurait foutrement mal à le faire. Y compris lui-même, si on lui demandait de désigner une tête de sa propre escouade. Derrière ses airs flegmatiques en toute circonstance, en tout drame, à chaque décision difficile qu'il prenait, River pouvait passer pour un type au cœur de pierre, manquant d’humanité, mais il était en réalité l’un des plus sensible de sa division. Séléna avait entraperçu cette douceur dont il était capable, comme d’autres aux portes de la mort qu’il avait tenté de relever. Elle faisait partie des seules à avoir survécu et à s’en souvenir pour en témoigner. Mais Pierce était désormais redevenu lui-même, le caporal qui ne laissait pas de temps au deuil. Qui voulait des noms, des cibles, qui interrogeait directement une fille qui venait de perdre sa famille. Parce qu’il le fallait. Il voulut insister, mais Séléna le devança par une question. « Pourquoi moi ? » Le regard de River se perdit un instant vers la fenêtre, les souvenirs se faufilant dans son esprit. Tout survivant digne du nom avait déjà songé à ça, très exactement. Ces deux mots. « Je me suis posé la même question lors de la Bataille de la Cité. Seizième escouade décimée, et seulement moi pour me relever. Le hasard ne s’explique pas, c’est comme ça . » En la regardant, il réalisa qu’elle ne parlait pas de ça, qu’il avait mal interprété la question. Ses sourcils se haussèrent légèrement. « Oh », lâcha t-il, sans émotion. Séléna pensait qu’il l’avait sélectionné comme l’on ramassait un joyau parmi les ruines, la réalité n’avait strictement rien à voir.

« Je ne t’ai pas choisie gamine. Tu étais la plus proche de mon point d’ouverture à respirer. Ta vie est importante pour moi, mais pas plus que celle d’un autre inconnu. J'ai sauvé ce que je pouvais. » Si Bob s’était trouvé là, alors il serait venu en aide à Bob et l'aurait encouragé à vivre. Ces choses-là ne se calculaient pas. Là il n'avait pas vraiment eu de choix, trop peu de survivants pour ça. Mais parfois, il fallait vraiment faire des choix. La personne la plus jeune. La personne qui avait le plus de chance de survivre. Ou pire, le civil, et non le soldat. Devoir faire passer les autres avant ses propres camarades, c'était pour lui une déchirure à chaque fois. « J’insiste, Séléna. Repense à ce qui s’est passé récemment en rapport avec ta guilde. Qui, de nouveau, y est entré ? Qui zonait dans le coin ? Qui avait un comportement secret, suspect ? Tu n’as pas à me donner les réponses tout de suite, mais sache que la Troisième t’interrogera en tant que témoin. » Les victimes avaient malheureusement cette double peine. Souffrir n'était pas suffisant, on les obligeait à revivre leur drame, plusieurs fois, jusqu'à ce qu'on soit certains d'avoir tous les détails. Parfois on obtenait des réponses, et justice, d'autres fois c'était en vain. « J’ai conscience de la difficulté de ma demande, mais il va falloir que tu repenses à ces deux dernières semaines dans le détail. Écris tout. Même si ça ne donne rien, au moins tu n’auras pas de regret. Tu t’en voudrais de laisser ce traitre s’en tirer aussi facilement. »

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Séléna Isayeva
Affiliation : Résistance - 2ème division de l'armée
Magie : les 7 péchés
Disponibilité : Daria & Ethan & Ultear (3/3)
Inventaire : - Kit de soin
- PHS
- Boisson de héros
-Pistolets x2 + cartouches d'ether
-Epée empruntée à Son Sergent-Chef
Séléna Isayeva
Je reviens de l'enfer



Dim 2 Mai - 17:09



And she never wanted to leave


This is the end
 
♣  Séléna & Pierce ♣

Je n'ai pas envie de l'écouter, je n'ai pas envie de parler. Je veux rester seule. Moi et mes souvenirs maintenant tâchés de sang. Je ne vois plus le hall de la guilde avec ses couleurs chatoyantes, je ne vois que les éclaboussures d'hémoglobine. Tout ce qui était beau et merveilleux est devenu sombre et mort. Je me refuse à repenser aux visages de mes camarades. C'est trop douloureux. Je ne veux pas les croire morts, simplement plongés dans un grand sommeil et qu'ils leur faut beaucoup de soin avant de réveiller. Je veux rester dans le déni concernant leur décès. C'est trop dur, trop rapide. Je veux croire que je suis dans un mauvais rêve, on m'a jeté un sort, c'est pour ça que je ne peux pas me réveiller. Je voudrais me pincer la peau mais je sais parfaitement que ce cauchemar est la réalité, aussi terrible et affligeante soit-elle. Alors quand il continue de parler, ça me rend dingue.

« Pour ce que ça vaut, il y a d’autres survivants. Trois, je crois »


Je ferme les yeux. Tais-toi. Juste quitte cette chambre et laisse moi seule. Je ne veux pas te voir. Je veux oublier tes bras qui luttent pour me maintenir en vie, ta voix qui se fait presque suppliante pour que je continue à respirer, ton regard, pareil au mien, qui se veut froid et stoïque alors qu'un flot d'émotions y coulent. J'ai la gorge qui se serre, seulement trois ... ? Avec moi dans le lot ? Alors que nous étions tellement plus que ça ? Pourquoi si peu ? Pourquoi étais-je à l'écart, en train d'admirer ce foutu gâteau ? Cette pièce montée énorme, pleine de crème et de fruits comme je les adore ? Cette sensation d'être une enfant devant cette douceur de la vie. J'ai l'impression d'avoir dit adieu à l'innocence et au bonheur. Il reste quoi dans cette vie pour rester en vie ? Rien. Absolument rien. C'est insupportable de me savoir en vie. Pourquoi je fais partie du pourcentage des gens en vie ? Sur tous les membres, je fais parties des plus malchanceuses. Ma vie ne va être faite que de malheurs ? Quand je pense enfin avoir le droit d'être heureuse, tout s'effondre. Oui, encore une fois, mon monde s'écroule. Je devrais avoir l'habitude, je sais ce que ça fait, la dernière fois, j'étais enfant et sans magie en plus ! Je devrais pouvoir aller mieux non ? Je sais comment panser mes blessures, alors pourquoi j'ai si mal ?

« Je me suis posé la même question lors de la Bataille de la Cité. Seizième escouade décimée, et seulement moi pour me relever. Le hasard ne s’explique pas, c’est comme ça . »

J'ouvre les yeux, le regardant de nouveau, mon regard se fait de nouveau vide, je ne veux pas lui accorder cette hypocrisie de gens qui disent comprendre sa peine. Lui comme moi, si nous nous ouvrons ne serait-ce qu'un peu, je suis sûre que nous nous effondrons. Il me suffit d'un regard pour comprendre que nous sommes pareils. Très pudique quand il s'agit de montrer véritablement ce que nous sommes. Lui aussi a perdu sa famille, en temps normal, j'aurais eu de la peine, là je m'en fiche. Parce que ma peine m'empêche tout simplement de faire preuve d'altruisme ... Et je n'en ai jamais vraiment fait d'ailleurs.

« Oh »

L'idiot vient de comprendre, je voudrais replier mes jambes contre ma poitrine, comme pour faire un bouclier, me protéger de ses paroles dures et froides, mais hélas, ce mouvement m'est impossible à effectuer sans hurler et m'évanouir de douleur.

« Je ne t’ai pas choisi gamine. Tu étais la plus proche de mon point d’ouverture à respirer. Ta vie est importante pour moi, mais pas plus que celle d’un autre inconnu. J'ai sauvé ce que je pouvais. »

Je souffle, non, on ne choisit pas, non, on essaie de trouver quelqu'un d'autre de plus important. Et dans un élan de colère, tourné non pas vers lui, mais vers moi. Je lance sur un ton glacial.

"Avez-vous vraiment essayé de trouver quelqu'un d'autre ?"

J'ai envie de croire qu'avec cette remarque, je le blesse dans son orgueil et décampe d'ici. Oui, je voudrais pouvoir me reposer, je suis fatiguée, tellement fatiguée ! J'ai envie de m'endormir pour ne jamais me réveiller.

« J’insiste, Séléna. Repense à ce qui s’est passé récemment en rapport avec ta guilde. Qui, de nouveau, y est entré ? Qui zonait dans le coin ? Qui avait un comportement secret, suspect ? Tu n’as pas à me donner les réponses tout de suite, mais sache que la Troisième t’interrogera en tant que témoin. J’ai conscience de la difficulté de ma demande, mais il va falloir que tu repenses à ces deux dernières semaines dans le détail. Écris tout. Même si ça ne donne rien, au moins tu n’auras pas de regret. Tu t’en voudrais de laisser ce traitre s’en tirer aussi facilement. »

Heureusement que la morphine est là, je me replie sur moi-même, comme une enfant. Je ne veux pas. Je ne veux pas chercher le traître. Je ne veux pas croire que quelqu'un ait pu me trahir, trahir la guilde. Nous étions des marginaux, mais clairement pas une menace. Alors pourquoi nous ? Je ne veux pas chercher, ça fait mal. Je ferme de nouveau les yeux, idiotement, je veux croire qu'en faisant ça, le soldat va disparaître. Cela ne fait même pas douze heures que l'attaque a eu lieu que je dois déjà témoigner ? Je ne veux pas. Et je sais que si je ne le fais pas, ils vont me cuisiner jusqu'à ce que je craque. D'une voix sans émotion, parce que je refuse de pleurer, ni même de crier. Presque en étant un robot.

"Le traître n'est sûrement pas mort lors de l'attaque, alors, ça fait quatre suspects."


Je prends le temps de marquer une pause, avant de continuer.

"Vous attendez quoi pour me mettre sur l'échafaud monsieur le soldat ? Éliminer la menace en nous tuant tous, je suis sûre que ça évitera une tonne d'emmerdes par la suite. La Troisième ne va pas venir je suppose, vous êtes mon bourreau en vérité."

J'ouvre les yeux, encore une fois et j'élève la voix, grave et glacial à la fois. Sans joie de vivre, je ne veux pas continuer cette vie.

"Je ne sais pas qui c'est, mais une chose est sûre, c'est que je refuse de vivre avec cette vérité, dommages pour les docteurs, je n'ai pas envie de me battre. Je n'ai pas envie de me venger, je veux que tout s'arrête. Je n'ai connu que la malchance dans ma vie, je n'ai pas la foi de me battre, d'ailleurs, je ne sais même pas me battre. Je laisse ça aux autres, moi, je ne suis qu'une épave qui ne mérite absolument pas de vivre. Je ne comprends pas pourquoi j'ai réussi à atteindre l'âge adulte. Alors par pitié, soit vous me tuez, soit vous partez, que je puisse mourir lâchement et seule, les morts glorieuses, je laisse ça aux héros, je n'en suis pas une, je le serai jamais."

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River Pierce
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Le vrai héros de tous les temps



Dim 2 Mai - 19:29
 
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« Avez-vous vraiment essayé de trouver quelqu'un d'autre ? » L’insulte à son blason ne l’offensa pas. River devait néanmoins mettre les points sur les i quant au travail que son escadron et lui avaient réalisé sur les lieux. Non, ils n’avaient négligé personne et c’était important de le souligner. « Nous avons trouvé tout le monde » rectifia t-il d’ailleurs. Et pas seulement les survivants. La blonde avait omis un détail important. Les morts aussi avaient le droit à la dignité. Ils seraient enterrés comme il se devait. Les forces spéciales avaient malheureusement été retenus par les runes, mais une fois dans la demeure, ils avaient tous fait leur travail jusqu’au bout avec la Première. Cependant, le caporal ne pouvait pas en vouloir à cette blonde de cracher son fiel au premier venu. Ironiquement, il avait fait la même chose après la mort des siens, la mort de sa première vraie famille. On ne l’avait plus repris. River avait désormais un rapport plus serein au deuil. Il souffrait toujours autant des pertes, plus que les autres, mais il le montrait moins qu'eux. Cette contenance à laquelle il se tenait rendait les épreuves moins difficiles à traverser. En faisant semblant d’aller bien, de rester stoïque, la douleur s’atténuait et les apparences devenaient peu à peu vraies.

« Le traître n'est sûrement pas mort lors de l'attaque, alors, ça fait quatre suspects » « Au sein de Blue Pegasus, oui» Cette précision avait son importance. Parce qu’au total, ils étaient bien plus que quatre, de suspects. « Vous attendez quoi pour me mettre sur l'échafaud monsieur le soldat ? Éliminer la menace en nous tuant tous, je suis sûre que ça évitera une tonne d'emmerdes par la suite. La Troisième ne va pas venir je suppose, vous êtes mon bourreau en vérité. » « Ce n’est pas comme ça que ça se passe. Et si le coupable n’est pas parmi vous quatre ? » Ils auraient l’air bien cons. « Blue Pegasus était une guilde d’hôtes. Vos amis d’ailleurs y entraient comme dans un moulin. Fairy Tail, Sabertooth, Lamia Scale, et citoyens de toute contrée, pour peu qu’ils connaissent l’un d’entre vous. » C’était pour cette raison précise qu’il lui demandait de se repasser les deux dernières semaines en détails dans sa tête. Qui, de tous les gens ayant potentiellement pénétré leur demeure, s’y était trouvé récemment, avaient eu un comportement suspect ? Pierce voyait qu’il l’avait déjà trop bousculée, braquée, qu’il lui avait fait du mal par les mots. Il ne s’arrêta pourtant pas en si bon chemin, la blondinette s’aventurait sur un terrain peu recommandable en déclarant vouloir mourir aussi bêtement.

« On a ruiné ta maison. Décimé ta famille. Et c’est la fin que tu veux ? N’as-tu pas la rage de n'avoir rien pu faire ? N’as-tu pas la rage d’être clouée au lit au lieu de te tenir debout, prête à riposter ? » Il le demandait parce que pour lui, il n’y avait rien de plus rageant que ça, l’impuissance. Il s’était retrouvé à genoux devant elle et devant le Tommy. Il les regardait crever sans rien pouvoir faire, et derrière le calme qu’il montrait pour tenter de faire tenir la blonde, il avait eu la rage. Après un léger silence, ses mots, aussi calmes que blessants par leur vérité, surgirent à nouveau : « … Je te rassure sur un point. Quoiqu’il arrive, tu vas crever. Maintenant, tu as le choix. Est-ce que tu vas crever là, seule et comme une merde, ou est-ce que tu crèveras au combat, avec moi, et d’autres, sur la route de la vengeance ? Il n’y a pas de héros, gamine, juste des braves et des lâches. Je ne vais pas te convaincre que tout ira mieux, ça ne sera peut-être jamais le cas. Mettons que ta vie est gâchée. Vas-tu gâcher ta mort aussi ? » Il s’éloigna. Les apparences étaient trompeuses, il n’allait pas la laisser livrée à son sort. River voulait prévenir le personnel médical de la garder à l’œil, qu’elle ne fasse pas de bêtise. Mais il s’arrêta devant la porte. Tourner le dos à quelqu’un qui parlait de suicide, c’était… un peu trop compliqué pour un type comme lui. Il ne fallait pas jouer sur sa sensibilité comme ça. Sensibilité qui semblait totalement inexistante tandis qu’il tournait à nouveau un visage flegmatique vers elle. Ces gens, tous, qui croyaient le connaître ou qui ne le connaissaient pas du tout, qualifieraient ses yeux acier de blasé. Mais il suffirait d’un bref aperçu de son cœur pour se dire qu’ils avaient en fait quelque chose de très morose. « Sois raisonnable. Fais ce qu’on te dit. »


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Séléna Isayeva
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Je reviens de l'enfer



Lun 10 Mai - 22:54



And she never wanted to leave


This is the end
 
♣  Séléna & Pierce ♣

Pourquoi il refuse de me laisser à mon sort ? Je n'ai pas la force de lutter contre lui, je ne veux pas lutter. Je veux trouver un moyen de combler ce vide qui commence à croître en moi. Ce sentiment de panique qui commence à devenir conséquent, au fil des minutes qui passent, je commence à prendre conscience de la réalité. Ce n'est pas un terrible cauchemar, non, c'est pire que ça, c'est la réalité. Je ne peux pas croire que tout le monde soit mort. Ce n'est pas possible, on n'a pas pu perdre aussi facilement. Nous sommes peut-être les plus faibles des guildes, mais pas à ce point ? J'ai envie de hurler. J'ai l'impression d'avoir subi un alignement des astres contre nous. Le monde a été contre nous. Je n'ai pas demandé ça, je n'ai pas signé pas tout ça. J'ai l'impression d'être la victime de ma propre existence, je me fais ballotter par un tourbillon et je ne peux rien. Moi qui faisais mine que tout allait bien. Je dois voir la vérité en face. Tout allait mal. J'ai juste décidé de fermer les yeux, en espérant que tout aille mieux un jour. J'ai envie de pleurer, j'ai envie de hurler mais à quoi bon ? Ça ne fera revenir personne.

« Au sein de Blue Pegasus, oui. Ce n’est pas comme ça que ça se passe. Et si le coupable n’est pas parmi vous quatre ? Blue Pegasus était une guilde d’hôtes. Vos amis d’ailleurs y entraient comme dans un moulin. Fairy Tail, Sabertooth, Lamia Scale, et citoyens de toute contrée, pour peu qu’ils connaissent l’un d’entre vous. »

Alors autant accuser tout le monde. Tout le monde est coupable. Tout le monde mérite de mourir. De toute façon, qu'est-ce que ça change maintenant. Je n'ai plus de famille, les gens que j'aime sont tous morts. Je sens le désespoir gonfler ma poitrine. C'est vraiment fini ? Plus jamais je me réveillerai le matin par leur rire ? C'est fini les sermons du Maître Bob ? Lui qui me reprochait avec gentillesse mon comportement de sale gosse. C'est fini, les défilés de mode, à tester les fringues les plus moches qui soit ? C'est fini ce sentiment d'appartenir à quelque chose ? Non, je ne veux pas y croire, ça ne peut pas finir comme ça. Je ravale mes larmes, je refuse d'éclater en sanglots devant quiconque. Je refuse de partager ma peine. Je n'ai pas envie de voir la mine désolée des autres guildes. Je vais devoir tous les enterrer. Je vais devoir dire à quel point la vie c'est nul sans eux. Comment vais-je faire ? Comment vais-je supporter le vide qu'ils ont laissé derrière eux ? Je ne peux pas, je ne peux pas ... Je me mords les lèvres, j'ai besoin d'être seule. Comme je regrette ces quelques minutes où je ne ressentais rien ! Ça fait trop mal, j'ai la poitrine qui me déchire, je voudrais m'arracher le cœur pour ne plus jamais vivre cette peine.

"... Pour frapper aussi bien, pour connaître aussi bien la maison, c'est un traître."

Je le prononce dans un souffle, pas bien sûre de ce que j'avance. J'ai presque envie de dire, que c'est moi, la traîtresse. On va me tuer aussi sec et comme ça, je pourrais enfin arrêter de souffrir. Même si je ne retrouve pas la vraie taupe. Je ne peux pas la traquer, je suis terrifiée de savoir qui nous a vendu, j'ai peur que devant son nom, je m'effondre pour de bon. Je ne suis pas une grande guerrière, j'ai une grande gueule mais derrière j'en mène pas large. Je me cache dès que je peux, je laisse les autres combattre. Je fais la fière mais j'ai peur de tout. Alors comment pourrais-je être utile ? Je suis un déchet désormais, à qui vais-je servir désormais ? C'est par ma beauté que je régnais mais désormais, j'ai envie de devenir un fantôme. J'ai envie de me fondre dans l'ombre et ne jamais en sortir.

« On a ruiné ta maison. Décimé ta famille. Et c’est la fin que tu veux ? N’as-tu pas la rage de n'avoir rien pu faire ? N’as-tu pas la rage d’être clouée au lit au lieu de te tenir debout, prête à riposter ? »


Je serre les dents, je ne réplique pas. Je ne suis pas une soldate moi. Je ne sais pas me battre. Je ne sais même pas me servir d'une arme. Je ne sais rien faire. Alors comment pourrais-je venger qui que ce soit ? Je ne suis pas intelligente en plus, je fonce dans le tas sans réfléchir. Ce n'est pas en hurlant que je retrouverais l'assassin. Je suis une moins-que-rien, je ne peux pas le faire, je peux rien faire. Enfin, j'admets mon impuissance. Je suis pire que tout. Je ne suis pas un humain comme lui. Je ne suis pas une battante. Pas un héros.

« … Je te rassure sur un point. Quoiqu’il arrive, tu vas crever. Maintenant, tu as le choix. Est-ce que tu vas crever là, seule et comme une merde, ou est-ce que tu crèveras au combat, avec moi, et d’autres, sur la route de la vengeance ? Il n’y a pas de héros, gamine, juste des braves et des lâches. Je ne vais pas te convaincre que tout ira mieux, ça ne sera peut-être jamais le cas. Mettons que ta vie est gâchée. Vas-tu gâcher ta mort aussi ? »


Les mots sont tellement durs. Pourquoi est-ce qu'il se bat pour que je prenne ma revanche ? Je suis utile qu'un Mister Freeze à la plage. Alors pourquoi je dois me relever ? Pourquoi est-ce que je dois sortir de ce lit d'Hospital pour les venger. Je risque de mourir en essayant. Est-ce vraiment ce qu'ils auraient voulu ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Je ne sers à rien, tout est fichu alors pourquoi lutter ? Pourquoi cet inconnu veut que je me relève ? Je me renferme sur moi-même et je ne l'entends même pas qui s'éloigne, je me sens au bord du gouffre, je n'ai qu'une envie, c'est de plonger, me laisser avaler par les ténèbres. C'est tellement plus simple et tellement moins douloureux.

« Sois raisonnable. Fais ce qu’on te dit. »

Je pousse un petit rire ou plutôt, un croassement.

"Non, j'ai toujours tendance à faire le contraire de ce qu'on me dit de faire. On m'a demandé de mourir et par fierté, je suis en vie. J'ai pas voulu que Barbie Silver ai raison de moi. J'ai toujours cru que j'étais là pour défier les probabilités, montrer que même les moins-que-rien pouvaient réussir."


Mon regard se fixe au sien. Ai-je déjà parlé si librement ? Ai-je déjà dit que j'étais une moins-que-rien ? Je ne crois pas. J'ai toujours tout gardé caché au fond de moi. Quand j'essaie de percer ce regard métallique, je ne vois que le froid, un épais rempart, pareil au mien. Il ne faut pas être détective pour voir que ce type a vu l'enfer et ses méandres. Lui ... Il a tenu bon, lui, il semble avoir les qualités pour survivre à ce grand jeu d'échec dont nous sommes les pions.

"Vous savez ... Vous avez vu mourir des tas de gens. Alors pourquoi tenez-vous à ce que la garce de service survive ? Je ne sais pas me battre, je ne pense pas que je vais vaincre Baram en me déhanchant devant eux, ça se saurait depuis le temps. Je peux lancer des escarpins mais rien de plus. Alors, comment pourrais-je les venger ? Je ne sais pas obéir aux ordres, pas me battre et je ne suis pas une femme intelligente. On ne change pas le monde avec de bons sentiments. Nous ne sommes pas dans un conte de fées. Comment voulez-vous changer ce que je suis, le déchet dépressif en quelque chose d'utile ? À part en chair à canon pour les attirer, je ne vois pas en quoi je peux avoir une mort honorable."


Je prends une légère inspiration avant de finir, ne quittant pas son regard, enfonçant mon regard dans le sien, presque suppliante.

"Je vous en prie. Je ne veux pas que vous ayez sur la conscience ma survie. Je vous le ferais payer, je serai le boulet qui vous empêchera d'avancer. Je refuse de devenir le fardeau de quelqu'un. Hier encore, je vous aurais dit que ça aurait été avec plaisir que je vous aurais fait chier ... Désormais, je vous prends en pitié, m'avoir dans les pattes, c'est l'horreur."

Une tentative d'humour ? Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est que je l'implore de m'abandonner. Il s'est donné tant de mal à me sauver et je le regrette profondément, si seulement il avait sauvé quelqu'un d'autre. Moi, je ne sers plus à rien, je ne changerais rien, les faibles n'ont pas leur mot à dire dans ce monde.

"Vous avez sauvé la pire personne qui soit. Je suis sincèrement navrée pour vous."

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Mer 12 Mai - 23:45
 
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Sel & Riv

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« ... Pour frapper aussi bien, pour connaître aussi bien la maison, c'est un traître. » Peu sûr. Weisslogia connaissait surtout l’emplacement de la guilde, ainsi que leur grande salle. Toutes les victimes se situaient dans cette grande pièce et nulle part ailleurs, on ne pouvait donc pas affirmer qu’il connaissait si bien la guilde. Il avait juste les informations qu’il fallait. « Seule la grande salle a été visée, une visite aurait suffi. » River y repensa. Les informations qu’il fallait… « Pense à noter toutes les personnes au courant de la fête que vous faisiez. » Ce serait un début de piste, mais là encore, on ne pouvait pas affirmer que l’information n’avait pas fuité très loin en bouche à oreille. Après ces instructions, River devait partir, mais les allusions au suicide avaient freiné son départ. Le caporal vivait avec le but personnel de toujours agir de façon à ne rien avoir à regretter. Or s’il partait sans se retourner et apprenait plus tard qu’Isayeva s’était laissée mourir, il culpabiliserait. « Non, j'ai toujours tendance à faire le contraire de ce qu'on me dit de faire. On m'a demandé de mourir et par fierté, je suis en vie. J'ai pas voulu que Barbie Silver ai raison de moi. J'ai toujours cru que j'étais là pour défier les probabilités, montrer que même les moins-que-rien pouvaient réussir. » « Tu trouves que tu as réussi ? » dit-il sans sarcasme, sans émotion d’ailleurs.

Malgré son interrogation, il ne donna aucune justification quant à l’importance qu’il attachait à la vie des autres, par extension celle de cette fille. Beaucoup de gens extérieurs à l’armée avaient tendance à croire qu’à force de côtoyer la mort, chaque défunt ne devenait qu’une statistique, surtout aux yeux d’un gars à l’humeur toujours égale comme River. Ce n’est pas lui qui dirait le contraire. Il ne s’avouerait pas sensible. River avait besoin au contraire de véhiculer une image de contrôle. Ça n’en faisait pas quelqu’un qui avait moins de cœur, au contraire. Garder la face, c'était aussi servir le bien commun, ça permettait de rassurer ses hommes, d’être une sorte de réconfort et de pilier par sa stabilité. « Tu te plantes sur toute la ligne. Peu importe que tu sois le plus faible de ce monde, ou le plus grand héros de l’histoire, personne ne peut protéger personne. » Ca voulait aussi dire qu’elle ne valait ni plus ni moins que qui que ce soit d’autre. « Je vous en prie. Je ne veux pas que vous ayez sur la conscience ma survie. Je vous le ferais payer, je serai le boulet qui vous empêchera d'avancer. Je refuse de devenir le fardeau de quelqu'un. Hier encore, je vous aurais dit que ça aurait été avec plaisir que je vous aurais fait chier ... Désormais, je vous prends en pitié, m'avoir dans les pattes, c'est l'horreur. » « Je n’ai jamais dit que je comptais te babysitter » Son invitation à se battre avait pu porter à confusion. Il avait dit « Avec moi ». Même s’il avait voulu dire, « avec nous », les autres, les soldats, les mages, il avait dit moi. Et finalement, c’était peut-être la meilleure chose qu’elle pourrait faire pour sortir de ce statut qu’elle déplorait, en se jugeant si sévèrement : aller dans un endroit où elle serait formée au combat. « …Tu poses trop de questions gamine. » C’est qu’elle devait vraiment être paumée. « Si tu veux apprendre à te battre, tu n’as qu’à t’engager. Au bout du chemin tu seras soit une combattante, soit de la chair à canon, comme tu dis, mais au moins ton utilité n’aura plus à être remise en question. Je ne garantis pas que tu passeras la première inspection par contre. On ne prend ni les chialeuses ni les lavettes. » Cela pourrait au moins la rassurer sur le fait qu'elle serait surtout un boulet pour elle-même. « Si tu ne sais plus quoi faire de ta vie, essaie ça, c’est tout ce que je peux te conseiller. »

Sur ce, cette fois, River partir. Même s’il ferma la porte derrière lui, Séléna n’allait pas rester longtemps seule. Dans son échange bref  avec l’infirmière, il demanda à ce qu'on la garde à l'oeil et qu'on contacte ses amis d'autres guildes. Le caporal ne pouvait pas forcer cette fille à vivre, mais il lui avait montré d’autres alternatives que la mort. Sans tact, sans délicatesse, mais il avait fait de son mieux, un mieux qui lui était propre, sachant que River ne savait pas foutre de la poudre aux yeux des gens. Sa franchise était de toute façon ce qu'on appréciait le plus chez lui, passées les sensibilités heurtées de prime abord.

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Jeu 13 Mai - 13:49

And she never wanted to leave

Fin du RP

RP aussi difficile que nécessaire, actant la fin d'une ère. J'ai adoré lire.
Malgré l'impuissance, River a fait de son mieux. Son équipe et lui ont réussi à ramener un maigre nombre de rescapés mais, c'est toujours mieux que rien. Il reçoit 7 points d'influence pour cette triste opération.
Malgré son état, Séléna a eu le réflexe de vouloir sauver un des siens, scène poignante. L'initiative, malgré l'échec, lui rapporte 6 points d'influence.
River bénéficie du Starter Pack, ce qui lui ajoute 2 points supplémentaires.
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