Inventaire : - Lacrima d'invocation Ramuh (2)
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Erza Knightwalker
Gardienne de la Galaxie
Ven 2 Avr - 0:44
Knightvendish
Sippin' on straight chlorine
À Babylone, la semaine ensoleillée avait grignoté la neige au pied des monts. Deux écoles s’étaient formées au seins des chasseurs alpins, ceux qui passaient leur entrainement les yeux plissés, et ceux qui vivaient au quotidien avec des marques blanches autour des yeux et des allures de crétin. Knightwalker arriva la nuit du mardi, peu avant le lever du soleil et, la sonnerie de la cloche matinale qui rappelait grandement le fracas frénétique d’une cuillère en bois sur une gamelle. Tous les soldats se levèrent et s'activèrent avec la coordination d’une fourmilière. Les gradés n’eurent à houspiller aucun retardataire cette fois. Cinq minutes avant les six heures tapantes, le bataillon se tenait dans la cour bétonnée, au garde-à-vous devant Knightwalker et son capitaine. Depuis la chute de Lestallum, tous savaient que les entrainements durciraient. Ils allaient passer quatre jours haïssables en présence de l’écarlate. Le sablier de terreur s’activa au moment où Erza parcourut le bataillon en ligne droite et traversa la cour. Les soldats se retournèrent vers les monts, dont les sommets immaculés chatoyaient sous le soleil levant. Il la suivirent jusqu’aux portails en barbelés délimitant la base.
La journée se fit au pas de course, à porter des bardas de trente-cinq kilos, chargés des sacs de couchages, des vivres, de bastos, entre autres. Leur programme éprouvant incluait le test de nouvelles armes. Un sentiment de reconnaissance envahit le coeur de chacun quand la nuit couvrit enfin leurs épaules. Un campement fut établi à huit cent mètres d’attitude. Les combattants s’activaient avec le même dynamisme qu’au matin, s’auto-congratulant de ne pas être tombé dès le premier jour rythmé par l’impitoyable commandante. Celle-ci n’exprima à aucun moment la moindre satisfaction quant à l’effort général fourni. Son visage était figé dans une sévérité ressemblant à s’y méprendre à du dédain. On ne la trouva pas autour du feu le soir. Son absence fut l’occasion pour certains de chuchoter à son propos. Des coups d'oeil furtifs s'évadaient vers la tente de celle-ci. Ils étaient le troisième régiment qu’Erza visitait. Sa morosité était un signe de fatigue, selon certains. Elle fut présente au feu matinal, l’air égal, impassible. La sonnerie de son PHS vint éclater le silence que sa présence avait jeté sur le bataillon. Knightwalker décrocha, sans un mot et se contenta d’écouter.
On se rendit compte qu’elle avait été, depuis le début, de bonne humeur, jusqu’à cet instant précis. Ses traits se durcirent. Son regard devint glaçant et la tension à sa mâchoire donna l’impression qu’elle pourrait à tout moment frapper quelqu’un comme ça, sur un coup de sang.
« Je pars. Svetlana prend la relève. »
Sans plus d’explication, elle se leva, s'éloigna, dépassa les fronts de bandière, et disparut entre les sapins épais de la forêt. L’heure d’après, on vit son Légion s’élever et filer vers le nord. Les soldats avaient redouté la venue de Knightwalker mais, son départ prématuré déclencha la fuite de l'adrénaline. Passé la crainte des débuts, on aurait voulu la voir rester, on aurait voulu se démener et souffir sous son commandement. Une brise de déception enveloppa les troupes qui remballèrent les tentes.
Knightwalker arriva à la capitale avec beaucoup d'avance par rapport aux prévisions. En voyant son Légion approcher depuis une fenêtre de la base royale, l'officier qui avait appelé Erza dut se précipiter à sa rencontre. Essouflé, il fit le salut millitaire devant une commandante au visage exprimant la rudesse d'une porte de prison. En silence, elle défit son manteau et l'écrasa sur le plexus de l'homme avant de le dépasser. Tout capitaine qu'il fut, celui-ci accepta sans rechigner cette destitution temporaire le reléguant en hôte de vestiaire.
Erza déambula dans les couloirs de pierre en ignorant les divers saluts sur son passage. Le cliquetis cadencé et habituel de ses guêtres en métal avait été remplacé par le froissement discret de son jogging d'hiver. On ne l'entendait pas arriver. Le Cavendish, si, quand la porte de son bureau s'ouvrit à la volée. Deux autres soldats étaient présents, au rapport et se ratatinèrent légèrement en remarquant l'humeur de la commandante, celle-là capable de mettre du plomb dans l'air.
« Dehors. »
Ces fantassins de la première division répondaient hiérarchiquement à Ethan. Ils disposèrent pourtant sans même un regard pour lui. L'air meurtrier de l’écarlate avait suffi à les faire s’effacer du tableau aussi rapidement que la craie au passage d’une brosse. Ce n’était pas le choix le plus courageux ou professionnel de leur part mais, cela restait le meilleur choix. Les yeux glacials de l'écarlate suivirent un bref instant leur fuite, avant de se poser sur Ethan. Que de choses à dire sur cet homme. Du bien à l'origine, s'il fallait être honnête. Erza l'avait eu sous son commandement et il figurait parmi les tenaces qu'elle appréciait sans le dire — à l'évidence. Cependant, qu'il était commandant, Ethan cumulait bévue sur bévue. Premièrement, sa promotion annoncée comme un gagnant de tirage au sort. Deuxièmement, le départ de Lizbeth en plein entrainement, provoqué à la demande de cet homme. Dernièrement, ce jour : changement des plans de Knightwalker pour une raison qui la sortait de ses gonds.
« Non content de quémander ta position de commandant, tu déranges mes soldats durant leur entrainement, tu me déranges, et tu imposes au gouvernement le plan le plus lâche de l’histoire d’Edoras. Bravo Ethan, même depuis l’autre bout du monde, tu réussis encore à me fatiguer. Dépêche-toi, je n'ai pas que ça à faire. »
Il aurait convenu qu'Erza prenne un jour de repos en revenant de Babylone, que leur départ se fasse le lendemain matin mais, elle n'était pas reconnue pour respecter le temps des autres, encore moins quand on ne respectait pas le sien. Cavendish n'eut d'autre choix que de l'accompagner vers les box des Legions qu'elle avait quitté pour le tirer de sa tanière et l'obliger à se magner.
« Avec nos pertes du moment, la population pourrait très bien tenir sur la moitié de ce continent » lâcha t-elle avec cynisme. « alors quel est le sens de cette expédition au Nord, anticiper un repli ? Pitoyable. Quel message cela envoie à nos hommes selon toi ? »
« Je croyais que c'était un excellent chasseur. — Oui, et Hannibal Lecter était un excellent psychiatre. »
Affiliation : Résistance
Magie : Gravitation / Sérum de magie
Disponibilité : Alycia ✗ Svet ✗ Erza
Inventaire : - PHS
- Paire de lunettes à vision X
- Stylo tranchant
Ethan Cavendish
Je respecte ton avis mais en même temps, c'est pas le mien, donc c'est pas le bon
Lun 5 Avr - 23:19
Sippin' on straight chlorine ✗
Jamais il n’a passé autant de temps enfermé entre quatre foutus murs, le blanc, que depuis la prise de ses nouvelles fonctions. La tâche semble sans fin, remettre l’armée en ordre de marche, passer du pitoyable au passable pour s’offrir l’infime chance de renverser la vapeur avant un point de non-retour. Le problème, c’est que de chaque semblant d’amélioration découlent de nouveaux sujets à corriger. Cercle sans fin, qui explique pourquoi l’alliance enchaîne les victoires sans que les militaires ne puissent y faire quoi que ce soit. Les journées sont de plus en longue tandis que les nuits se raccourcissent au strict minimum. La tête entre les mains, la respiration posée, quelques instants de répit avant de se replonger dans les emmerdes, comme si ça suffisait pour se remettre les idées à l’endroit. Le bureau est en bordel, littéralement, c’est un miracle que le Cavendish arrive encore à trouver les dossiers qu’il cherche sans perdre un temps indécent. Ce que l’inquiète, dernièrement, c’est la possibilité d’une nouvelle attaque de grande envergure, Baram s’amuse à en lancer à intervalles réguliers, et après quelques semaines de calme suite aux événements de Lestallum, chaque jour supplémentaire et une chance de voir une ville se faire rouler dessus. Pour tenter de combler les pertes humaines d’un tel assaut, il a proposé au roi la construction d’abris dans les villes, pour protéger rapidement la population et que celle-ci ne soit pas utiliser par les terroristes lors de leurs attaques. Le problème, c’est que leur élaboration est un véritable casse-tête, aussi bien d’un point de vue logistique que financier. Des coups sur la porte de son bureau viennent le sortir de ses réflexions, son regard s’accroche sur l’horloge posée dans un coin, huit heures tapante, le temps n’est plus qu’une notion abstraite, au point de jeter un coup d’œil par la fenêtre dans son dos pour savoir s’il s’agit du début de la journée ou de la soirée. Après en avoir reçu l’invitation, deux soldats font irruption dans le bureau et referment la porte derrière eux. Ils viennent faire leur rapport après avoir été missionnés pour étudier les emplacements idéaux des futurs abris à travers l’entièreté de la Cité Royale.
Callé au fond de sa chaise, le commandant écoute avec attention le résultat des observations et, comme attendu, il y beaucoup plus de blocages que de solutions. Échange dynamique pour tenter de mettre en lumière des compromis, pour rendre le projet viable avant de le présenter de manière plus sérieuse au roi. Quelques dizaines de minutes, trois quarts d’heure tout au plus, avant que la discussion soit interrompue par l’ouverture brusque de la porte. « Dehors. » Pas un mot de plus, un simple mot affûté comme une lame de rasoir suffit à faire déguerpir les deux soldats sans le moindre regard pour leur commandant. Comment leur en vouloir, à leur place, il aurait sûrement fait la même chose, n’importe qui aurait eu la même réaction face aux traits meurtriers de la commandante écarlate. Visite surprise, pas pour le féliciter de son nouveau poste, indéniablement. Ethan l’a déjà vu ce regard, impossible de lui échapper, ne reste plus qu’à attendre de voir la foudre s’abattre sur lui. « Non content de quémander ta position de commandant, tu déranges mes soldats durant leur entraînement, tu me déranges, et tu imposes au gouvernement le plan le plus lâche de l’histoire d’Edoras. » Pas le temps de lésiner sur les critiques, le blanc n’a même pas le temps de pouvoir rétorquer. « Bravo Ethan, même depuis l’autre bout du monde, tu réussis encore à me fatiguer. Dépêche-toi, je n'ai pas que ça à faire. » Point positif, il n’a pas besoin de lui demander son avis sur ses idées, la position d’Erza semble des plus claires. Lorsqu’elle tourne les talons, il n’a d’autres choix que de la suivre, les débats ne vont pas en rester là. La courte balade se termine dans les box des Légions, où l’écarlate en profite pour remettre une couche. « Avec nos pertes du moment, la population pourrait très bien tenir sur la moitié de ce continent alors quel est le sens de cette expédition au Nord, anticiper un repli ? Pitoyable. Quel message cela envoie à nos hommes selon toi ? » Bien, enfin une question, enfin un moment pour le Cavendish de pouvoir en placer une. « Désolé de bousculer tes habitudes, il y a tellement de choses à changer que j’ai oublié de prendre ton calendrier en considération avant de faire quoi que ce soit. » Dire qu’il n’y a encore pas si longtemps, il n’aurait pas osé moufter face aux paroles de la Knightwalker. Ses pupilles parcourent la salle dans laquelle ils se trouvent, mais ne croisent aucune autre personne qu’eux, tout le monde ayant préféré se mettre à l’écart de la tension ambiante.
Fixant de nouveau son regard sur son interlocutrice, Ethan lève le point au niveau de son torse, un doigt en l’air. « Premièrement, j’avais besoin de Nightingale pour faire la lumière sur la dernière attaque de Midgar. » Principalement, parce qu’il la connaissait personnellement, ce qui lui faisait dire que la brune pourrait potentiellement lui fournir des informations supplémentaires que celles couchées dans les rapports par les autres soldats. Le blanc lève un second doigt. « Deuxièmement, le plan plus lâche de l’histoire ? Vraiment ? » C’est difficile à croire quand les livres d’histoire du royaume sont blindés d’idées à la con, tout particulièrement les années du règne de Faust. « C’est pas plus lâche que de kidnapper les mages d’une autre dimension pour les transformer en lacrimas, et encore moins que de mener l’assaut d’un génocide sur des chats volants. » Des événements peu reluisants menés sans la moindre hésitation sur les ordres d’un souverain à l’esprit flingué.
Et dans tout ça, le plus drôle, c’est que cette expédition au Nord n’est même pas son idée à lui, il se trouve juste que le commandant partage l’avis du roi d’aller explorer ce territoire abandonné. « Quel message ? Sûrement un meilleur que de rester ici à se faire casser la gueule à répétition sans jamais rien faire. » C’est ce qui résume le mieux ces dernières années de guerre à sens unique qui oppose le gouvernement Edorasien à l’alliance Baram, un combat de boxe dans lequel l’armée se fait enchaîner dans un coin sans pouvoir contre-attaquer, en se contentant d’attendre le dernier crochet qui va l’envoyer au tapis, définitivement. « L’idée est simple, prendre le territoire avant que Baram ne mette la main dessus. » Car l’alliance montre une propension à étendre son influence de plus en plus rapidement. « Le roi a donné son accord pour y stationner des soldats et ouvrir un laboratoire de recherche pour l’implantation de lacrimas. » À défaut d’accepter de reprendre les études sur le sérum de magie. « Et effectivement, si jamais il en vient à ça, pour offrir une solution de repli. Si tant est que la population nous fasse encore confiance au moment venu. » Ce qui n’est pas gagné, les défaites successives faisant monter la grogne du peuple, si on devait en arriver à un déplacement massif, pas certain que tous suivraient. Ethan détache finalement son regard d’Erza et se dirige vers un Légion, entraînement celui-ci vers l’extérieur. « Maintenant que chacun a dérangé l’autre, autant aller jeter un coup d’œil. Si ça t’intéresse pas, libre à toi d’aller plaider ta cause au roi. » Qu’il lâche en passant à ses côtés avant de grimper sur l’animal et de prendre la direction du continent abandonné.
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Erza Knightwalker
Gardienne de la Galaxie
Lun 26 Avr - 1:13
Knightvendish
Sippin' on straight chlorine
« Désolé de bousculer tes habitudes, il y a tellement de choses à changer que j’ai oublié de prendre ton calendrier en considération avant de faire quoi que ce soit. — Tu as intérêt de le prendre en considération à l’avenir. Nous sommes en pleine préparation d’offensive. Toi et moi n’avons pas les mêmes priorités. »
Plutôt que de se taire, Cavendish se permit des libertés qu’il n’aurait pas pris sans ce nouveau grade. Il ouvrit sa bouche.
« Premièrement, j’avais besoin de Nightingale pour faire la lumière sur la dernière attaque de Midgar. — Et quitte à te réveiller tardivement, tu ne pouvais pas attendre la fin de sa session. »
Un soupir agacé franchit les lèvres de la commandante à la mention d’un passé lui apparaissant lointain. Bille laissée de son fait puisqu’elle avait fait mention de l’histoire d’Edoras. L’argument lui parut toutefois inefficace.
« Incapable de faire la différence entre une attaque de nécessité et un repli ; ta nouvelle division te sied à ravir. »
Rien à redire sur le laboratoire de recherche cependant. C’était une très bonne idée. L’armée avait cruellement besoin de renforcer ses soldats et leur donner les armes pour faire face à un ennemi évoluant sans cesse. Mais aux dernières nouvelles, c’est Ethan qui se faisait "casser la gueule" ; Edo-Erza n’avait pas rencontré ce problème en bataille. Avec ses hommes, elle pourrait tenir, si elle n’avait pas dans les pattes ce genre d’individus qui ne soutenaient pas l’oppression, qui voulaient fuir au lieu de résister. Même en côtoyant des lâches tous les jours, Knightwalker ne comprenait pas cette mentalité. Elle ne se savait pas à côté de la norme mais, elle l'était. Parfois on la voyait comme un héros, mais le plus souvent, comme un monstre dénué de conscience, qui se lançait à la guerre comme si elle n’imaginait pas son trépas
« Maintenant que chacun a dérangé l’autre, autant aller jeter un coup d’œil. Si ça t’intéresse pas, libre à toi d’aller plaider ta cause au roi. — Museau, Ethan » cracha t-elle pour toute réponse.
Il le faisait exprès ! Elle ne serait pas venue si la demande ne portait pas le sceau royal. Knightwalker ne pouvait pas envoyer chier tous les ordres qui lui venaient sans une bonne raison, ce serait de l’insubordination. Pour autant, elle ne râlait pas pour le plaisir de râler. Erza était de ceux à subir en silence quand cela en valait la peine, s’il le fallait. Ce qu’elle refusait de cautionner, c’était l’interruption d’entrainements importants pour une affaire qu’elle aurait placé en avant-dernier dans une to do list. Ethan était déjà parti tandis qu'elle rejoignait le box de son Legyon.
Le lieutenant du deuxième régiment aérien, assis en tailleur sur un caisson à côté du portail, griffonnait des notes sur un vieux carnet marron, un épi à la bouche. Erza sut qu’il était en permission car il ne se leva pas en la remarquant. Charles n’avait pas de famille à rejoindre alors il trainait là comme une âme perdue en attendant que les amis terminent leur services, pour aller boire un verre ensemble après. Salut Erza. Elle répondit par un hochement de tête et grimpa sur sa monture. L’animal n’avait originellement pas de nom, mais se reconnaissait en tant que « Guizmo » depuis qu’Eucliffe l’avait baptisé ainsi. C'était ce même jour où le chasseur de dragon avait dégobillé en plein vol avec elle. Terrible histoire. Ethan avait pris de l’avance, Erza prit l’envol depuis le toit ouvert par un soldat qui voulait se faire bien voir. Il empocha un remerciement de l’écarlate avant le départ de celle-ci. Elle rattrapa son collègue.
« Nous n’avions déjà pas assez de soldats pour protéger Lestallum…. priver l’armée de deux commandants le temps de cette expédition est irresponsable » dit-elle d’une voix portante.
Fallait-il qu’un malheur arrive en leur absence pour qu’il s’en rende compte ? Elle ne l’espérait pas, malgré sa fâcheuse manie à détester se voir donner tort quand elle fut persuadée avoir raison.
L’air se refroidissait à mesure qu’ils avançaient. Chaque inspiration brûlait les poumons et chaque expiration relâchait une buée glacée. On les voyait de là, les plages de verglas, puis les plaines enneigées, et enfin les monts dans la brume du lointain. En même temps qu'un brouillard de plus en plus opaque, le vent s’étaient levé et sifflait à leurs oreilles comme un cri strident infini. L’altitude et la vitesse de vol, même au plus bas, rendaient l’avancée insurmontable. Il fallut se poser dès que le sol le permit. Météo moqueuse. Ils étaient là pour une expédition rapide, où survoler le continent aurait été préférable, or ils ne le pouvaient guère et allaient se contenter d’une petite partie de ce que Norest avait à offrir. On ne pouvait compter sur Erza pour accepter de repartir et de revenir le lendemain.
Il lui faudrait encore un peu de temps avant de fixer son choix sur ce qu’elle détestait le plus, entre ce glacier stérile, mort, maudit, et les campagnes galadiennes avec leurs bourbiers et leurs sentiers qui ne menaient nulle part. Derrières les souffles aigus du vent, des grondements s'élevèrent progressivement, de plus en plus fort. Sur la brume autour d’eux se formèrent des ombres, de hautes silhouettes difformes grossissant telle une armée de morts voulant traverser le voile vers leur monde. Une dizaine de morbols blancs grouillaient vers eux. Ce pauvre Ethan serait reparti la queue entre les jambes si elle n’était pas venue. Un halo recouvrit la lance qu'Erza tenait dans sa main droite. Eisenmeteor venait de céder la place à Silfarion.
« Sais-tu pourquoi ce continent est abandonné ? As-tu bien fait tes recherches ? » dit-elle avec sarcasme, avant de s'élancer et découper du monstre à la pelle.
« Je croyais que c'était un excellent chasseur. — Oui, et Hannibal Lecter était un excellent psychiatre. »
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Ethan Cavendish
Je respecte ton avis mais en même temps, c'est pas le mien, donc c'est pas le bon
Lun 24 Mai - 16:14
Sippin' on straight chlorine ✗
Liberté prise sans sourciller, il y a encore de ça quelques semaines, de tels propos lui auraient sans aucun doute valu un séjour à l’hôpital pour se remettre de la correction reçue sans la moindre patience. Changement de position hiérarchique et les dés sont redistribués, sans pour autant donner l’illusion d’être intouchable, il sait qu’à la provocation de trop, le résultat ne sera pas différent, la ligne est toujours là, seulement décalée de quelques centimètres. Le Cavendish n’enchérit pas sur la convocation de Lizbeth, se contentant d’un simple haussement d’épaules en guise de réponse. Le timing était, certes, loin d’être parfait, mais il avait traité le sujet au plus tôt à la suite de sa prise de poste. Si aucun de ses prédécesseurs n’avait jugé bon de s’attarder sur une énième attaque visant la citadelle, laissant traîner le dossier de longues semaines, lui en avait décidé autrement. « Incapable de faire la différence entre une attaque de nécessité et un repli ; ta nouvelle division te sied à ravir. » Assaut nécessaire seulement dans l’esprit dérangé d’un roi à la folie apparente. Il n’y avait qu’une quête de pouvoir derrière ses années sombres, le bien du royaume brandi en étendard pour se voiler la face et justifier l’injustifiable. « Je vois parfaitement la différence entre une tentative de génocide ordonnée par l’esprit malade d’un homme et une solution de repli dans une situation critique. » Tous les soldats de la division offensive ont participé à l’attaque contre les Exceeds, peu importe leur conviction sur le moment, les sanctions dans le cas contraire dissuadant même les plus fervents opposants à l’assaut. « On peut au moins s’accorder sur un point, ce changement de division n’est pas une si mauvaise idée. » Ils n’ont plus les mêmes intérêts en tête, là où l’écarlate doit s’en prendre à l’alliance en mettant en jeu la vie de ses propres troupes, le blanc se retrouve à jouer avec la vie des civils. Quand il se retrouve mis en échec par un assaut des forces adverses, ce sont les habitants qui viennent en souffrir les conséquences, et pas seulement les militaires impliqués dans la bataille. « Museau, Ethan. » Aucune réponse, il n’est pas fou au point d’aller au-delà des limites de manière aussi rapide. Le commandant se contente de récupérer un Légion pour partir en direction des terres aux origines du conflit entre les deux militaires.
Erza ne tarde pas à le rattraper. « Nous n’avions déjà pas assez de soldats pour protéger Lestallum…. priver l’armée de deux commandants le temps de cette expédition est irresponsable. » Ils n’ont pas réussi à défendre ni Lestallum, ni Midgar à deux reprises, ni Baladria, ni Durengard… Peu importe l’endroit, peu importe les troupes, ils semblent se faire casser la gueule à chaque occasion, il n’y a que la Cité Royale qui a tenu le coup, non sans d’importants dégâts. Tout tend vers l’inéluctabilité d’une défaite cuisante. « La majorité des ressources sont dirigées sur les ruines de Lestallum, chacun des camps doit récupérer, ça nous laisse bien une paire d’heures pour nous occuper du nord. » Triste réalité de se dire qu’ils sont en pseudo-sécurité uniquement le temps que leurs opposants regroupent leur force et détermine une prochaine cible. Au fur et à mesure que les deux Légions s’avancent vers le continent abandonné, l’air devient de plus en plus tranchant, allant jusqu’à piquer la peau de sa froideur extrême, sensation désagréable dans les poumons à chaque inspiration. Décidément, rien ne semblait vouloir pencher de leur côté, le temps venant se jouer d’eux en recouvrant les terres inconnues d’un manteau brumeux, empêchant toute reconnaissance lointaine en restant bien tranquillement sur leurs montures. À l’instant où une parcelle de terre se dessine sous leurs yeux, les commandants viennent s’y poser. Quelques secondes, c’est tout le temps qu’il faut pour que des bruits lugubres viennent accompagner les bourrasques de vent. Pas besoin d’avoir une imagination débordante pour comprendre que le comité d’accueil est déjà sur eux. De la brume occultant une bonne partie de leur champ de vision s’extirpent une dizaine de monstres, tous identiques, des morbols blancs. La lance de l’écarlate illumine les environs pour prendre une nouvelle forme. « Sais-tu pourquoi ce continent est abandonné ? As-tu bien fait tes recherches ? » Personne n’a mis les pieds ici depuis des décennies, par lassitude de devoir repousser des hordes de monstres de manière régulière, sans parler du climat plus que difficile.
Pas de répartie sur l’instant, s’ils comptent observer ou même simplement quitter cet endroit, il va leur falloir se débarrasser de la menace. Même pas sûr que ces morbols s’inquiètent d’une quelconque opposition, l’attention sans doute concentrée sur les Légions, les deux militaires ne faisant office que de barrage entre eux et un futur repas. L’exploration sera un peu plus sportive qu’imaginée, mais ils ne peuvent pas vraiment faire marche arrière dans ces conditions. Frappant dans ses mains pour lutter contre l’engourdissement du froid, le Cavendish vient se placer face aux deux monstres situés le plus à gauche. En soit, les morbols n’étaient pas les adversaires les plus dangereux à partir du moment où on avait assez de mobilité pour esquiver les diverses substances qu’ils utilisent en combat. De plus, la magie du Cavendish fonctionne particulièrement bien sur les objets ou organismes avec une masse importante. Les monstres continuent leur avancée sans le moindre ralentissement, venant se présenter à distance suffisante, quelques volutes de gaz s’échappant déjà de leurs gueules. Sans plus d’attente, les hostilités commencent, le commandant évitant les premiers jets toxiques balancés dans leur direction ainsi que les coups de tentacules, jouant de sa faible gravité afin de se faufiler derrière ses cibles. Leur lenteur pour se retourner laisse une ouverture. Nouvelle activation de sa magie, cette fois à l’encontre des deux monstres, concentrant leur centre de gravité de manière exponentielle pour les faire s’effondrer sur eux-mêmes, à la manière d’un trou noir. L’action n’est pas instantanée, mais les deux morbols finissent par ressembler à des canettes qu’on viendrait d’écraser, compactés jusqu’à ne plus donner signe de vie. Par certains qu’il aurait pu s’en sortir de cette manière en faisant face à toute cette horde en solitaire, mais Knightwalker est là pour s’occuper des autres. Les deux finissent entourés par les cadavres de leur comité d’accueil, moment de répit temporaire. « Ça ferait un endroit parfait pour entraîner les troupes, et pour planquer un bâtiment de recherche à l’abri des regards indiscrets. » Pas grand monde penserait à venir regarder ici, la désolation du continent n’attirant pas l’œil. « En plus des ressources que tous les monstres qui se baladent ici peuvent fournir. » Mais le commandant ne peut nier que cette première impression du continent nord ne donne que peu d’optimisme en tant que solution de repli. « Si on arrive à implanter au moins une structure de recherche, le reste pourra découler plus facilement. » Reste que de dégager une zone ne sera probablement pas de tout repos.
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Erza Knightwalker
Gardienne de la Galaxie
Sam 10 Juil - 14:16
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En quelques minutes de grondements monstrueux et vacarme meurtrier, l’hostilité des lieux retomba sous un calme accompagné par le vent aigu, laissant deux silhouettes solitaires au milieu d'un champ de carcasse brouillé par le voile d'une brume glacée. En revenant vers Ethan, elle sentait déjà les muscles de ses jambes s'engourdir doucement après l'effort, sous l'humidité et le froid.
« Ça ferait un endroit parfait pour entraîner les troupes, et pour planquer un bâtiment de recherche à l’abri des regards indiscrets. »
Erza préférait de loin se contenter de Babylone, qui disposait du climat suffisamment rude pour des entrainements efficaces.
« Il t’en faut si peu. » soupira l’écarlate avec lassitude.
Une telle estimation faite sur un terrain semblant tout à fait stérile, juste après un massacre de morbols blancs, laissait penser que le commandant allait bien vite en besogne. Les hommes et leurs idées fixes... L'écarlate savait qu'il ne changerait pas d'avis et que tous les obstacles qu'ils rencontreraient seraient pour lui l'appui de sa théorie. C'était le problème avec les décisions prises en amont : le travail d'enquête qui en découlait, ainsi que tous les indices recueillis, se retrouvaient biaisés par un point de vue déjà fixé.
« En plus des ressources que tous les monstres qui se baladent ici peuvent fournir. »
La moue boudeuse d'Erza montrait qu’elle aurait bien à redire, on n’avait même pas exploité le quart de l’île Salomon en la matière. Elle ne désapprouvait pas Ethan parce que ça lui faisait plaisir, loin de là.
« Ce ne sont que des suppositions, le potentiel d'exploitation reste à prouver. Nous sommes aussi là pour ça. »
« Si on arrive à implanter au moins une structure de recherche, le reste pourra découler plus facilement. »
« Je ne comprends pas l’intérêt de l’implanter ici. Le secret, l’isolement ? L’île Dayara conviendrait tout autant, c’est un terrain qu’on a la chance de connaître et de maîtriser de bout en bout. Qu’est-ce qui t’amène ici Cavendish ? La soif de découverte ? Rejoins une guilde. »
Erza donna un signe de menton sévère qui ne désignait rien de particulier, si ce n'est l'inconnu s'étendant devant eux, des terres dangereuses auxquelles on affublait tant de légendes. Elle l'invitait à prendre les devants. La liste des choses qui irritaient Knightwalker s'avérait longue. L'impression de brasser de l'air figurait dans les dix en pole positions. Elle réclamait une bonne raison d'implanter quoique ce soit ici plutôt qu'à Babylone, autre chose que des monstres et un sol de glace sous ses pieds.
« Je veux du concret. »
Ethan qualifiait cet endroit de solution de repli mais, rien n'indiquait que l'ennemi n'était pas déjà implanté ici. Ce serait d'ailleurs un début d'explication quant à leur difficulté immense à les débusquer. Weisslogia et Skyadrum connaissaient les légendes entourant ces contrées, entre anciennes civilisations maudites et village de glace piège à tout explorateur. Ils auraient le culot de ne pas les craindre.
« Je croyais que c'était un excellent chasseur. — Oui, et Hannibal Lecter était un excellent psychiatre. »
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