I want to Break Free  

Je regardais la carte, le regard éteint, je stockais toutes les informations que je déduisais de la carte et que mon esprit génial liait avec tout ce que je connaissais déjà. Je me détournais de la carte alors que l’officier de liaison m’expliquait que je n’allais pas être seul et qu’un allié allait probablement déjà être là-bas : un arnarco-nihiliste de Weisslogia. Je croassai :

« Peu m’importe, je ferai mon travail comme je le pourrais ! »

La situation était tendue et l’escorte m’inquiétait, j’avais beau ne pas douter de mes capacités, prudence était mère de sûreté et je ne souhaitais pas échouer, pas encore une fois. La victoire était primordiale et plus importante que ma propre vie. Si je devais mourir pour laver mon honneur, alors je le ferais. De toute façon, ce ne serait que la mort d’un Lucius pour la renaissance d’un nouveau, tel un cycle éternel et infinis… jamais plus le temps n’aura d’emprise sur moi.

On m’avait dérangé pour m’informer de cette mission en pleine nuit, vidé de toute émotion et sentiment on m’avait indiqué la salle de réunion où Nyx et un larbin m’avait expliqué ce que je devais faire. J’avais hoché la tête et m’étais incliné. Il fallait juste libérer des prisonniers lors d’un convoi et tuer leur escorte. Une fois cela fait, j’allais essayer de ramener le plus de gens possible et de les convertir à la cause de ma reine suprême et ultime : quelle extase que de prêcher.

Le maître des coups fourrés et de l’ombre se remettait en chasse et avec lui, l’envie de faire un travail sérieux, on ne me prendra plus jamais a sous-estimé quelqu’un, ou quelque chose, ces créatures inférieures et grégaire qu’étaient les humains avaient un potentiel que j’avais mésestimé, mais c’était terminé, je n’hésitais plus. Surtout qu’il n’y avait pas de stratégie à avoir, juste massacrer. Cela ramenait en moi des souvenirs joyeux, des scènes et des frasques de guerres sanglantes. Cela me plaisait d’avance.

Malgré l’impossibilité à faire une embuscade, le plus vieux piège au monde, mais mon préféré à bien des égards, j’étais parti dans attendre. Un passage éclair dans mon atelier m’avait permis de ranger mes marionnettes et m’habiller. J’avais troqué mon tablier de cuir taché de viscère et d’huile pour de larges bottes cloutés, un pantalon de toile noire. Une large ceinture de cuir qui remontait jusqu’à l’endroit où se trouvait mon diaphragme. Un large manteau ouvert en cuir sur mes épaules, les mains recouvertes de gant enfoncés dans mes poches, mon tatouage de guilde bien à découvert, mes cheveux noués dans une natte, j’étais prêt à guerroyer et écraser la bleusaille. Ma rapière accrochée à ma ceinture battait la mesure sur ma cuisse. Ma tenue de guerrier était avancée et prête à être salie de sang.

A huit contre deux, le combat devrait être dur, mais on n’avait pas mis les premiers troufions pour cela. Je devais avoir confiance, resté mesuré et prudent, mais avoir confiance. Il ne manquerait plus que j’ai peur de me battre. Il ne me fallait pas être ridicule, dépourvu de cœur comme de sentiment, ni la peur, ni l’exaltation ne venaient trahir mon équilibre, seul l’envie du travail bien fait résonnait en moi comme un métronome stable et précis.

Je m’enfonçais dans la nuit sans un seul bruit, pressé d’en finir et d’auréoler ma tête comme celle de ma reine de gloire. Elle était invincible et rien ne la déstabilisera pour des siècles encore. Que sa divinité et son prestige soit éternel et que jusqu’à la fin des temps, on chante ses louanges !

Je fis le chemin caché pour arriver pile au bon moment, au bon endroit. Une plaine qui me semblait avoir toutes les caractéristiques pour un bon champ de bataille, surtout que c’était excentré. Ici sera le lieu de la légende lyrique où tous les prisonniers auront été libérés par deux mages surpuissants, élus des dieux.

Il ne me fallut que quelques instants pour retrouver celui avec qui je devais collaborer. Je me stoppais sans un mot à quelques mètres de lui et ne jeta même pas mon regard sur cet être. Je l’avais reconnu de dos et les ravages qu’il avait produit lors de l’attaque de Lestalum ne trompait pas, c’était un puissant combattant et c’était tout ce qui m’intéressait, je n’avais pas besoin de faire la parlote où de m’appesantir sur d’autres sujets, il savait quoi faire, moi aussi. Je ne me présentais même pas, ma démarche était assez connue, épiloguer serait vain.

Il me prévint alors que la livraison était prévue pour trente minutes en baillant. Il était fidèle à tous les récits qu’on en faisait, Midnight semblait être un excentrique. Ce genre d’individu était toujours plus intéressant. J’attrapais ma montre à gousset et vérifiais, 28 minutes et 47 secondes. L’heure tournait et il fallait nous préparer. Je répondis de ma voix rauque d’outre-tombe :

« Pas de problème, je serais prêt ! »

Je n’étais guère loquace aujourd’hui, bien trop concentré sur ma tâche. Je restais debout, complètement immobile et stable en réfléchissant, puis repris :

« Vu qu’ils nous sentiront venir, on peut oublier l’effet de surprise. Pourquoi tu ne te placerais pas devant, je me place derrière, tu attaques, j’attaque aussi. Ils sont pris en tenaille. Simple et efficace ! »

Ce n’était pas un plan grandiloquent, mais c’était probablement suffisant pour ce que nous devions faire. Il ne nous restait plus qu’à voir s’il validait la stratégie. Ensuite, il serait temps de se battre. Le champ de bataille m’appelait et je commençais à avoir hâte de sortir mes glorieuses créations. Nous serons impitoyables et nul ne survivra !


 

I want to Break Free  

L’inhumain réfléchissait à toute vitesse, croisant toutes les infos qu’il avait à disposition. Son champ des possibles quant au plan se rétrécissait, il calculait le nombre de plan viable, en découvrant que le nombre était inférieur à cent, la marionnette sut que la situation nécessiterait un grand calme et un grand professionnalisme de sa part comme celle de son allié d’infortune. Sur les soixante-sept plans qu’il avait trouvés, il était vainqueur dans soixante-quatre d’entre eux. Lucius était plutôt sûr de lui quant à ses réussites.

Lorsque Midnight lui demanda ce qu’il savait précisément, les deux billes qui servaient d’yeux au marionnettiste se tournèrent le jeune homme alors que son coup se tordait dans un angle impossible pour un humain avant de déclarer, non sans un cliquetis mécanique :

« J’imagine la même chose que toi : un escadron de huit mages dirigés par un rang S, ils possèdent des détecteurs de magie, c’est le véritable problème, c’est à cause de ça que nous serons rapidement repérés. »

Évidemment, celui qui se considérait comme l’esprit le plus brillant de tout Edoras n’était pas parti en mission sans faire quelques recherches, il n’aimait pas se battre sans savoir à qui il allait avoir à faire. Sa prudence l’honorait, mais surtout le rendait particulièrement maniaque, le pantin aimait les plans qui se déroulait sans accrocs, c’était son petit plaisir à lui. Mais, malgré tout cela, ses capacités d’improvisation étaient juste exceptionnelles, grâce à cet esprit génial qui calculait tout ultra rapidement. Les chances de mourir de l’inhumain et du jeune homme était de 3% pour cette soirée, un risque minime que Lucius ne prenait pas à la légère. Il devait revenir en vie, il l’avait promis à sa reine et il comptait respecter cet engagement.

Lorsque le mage de Weisslogia approuva son plan, le pantin jubilait d’avance : tout le monde se soumettait à son génie, c’était bien une preuve de sa supériorité certaines sur ses méprisables et faibles être humain. Il répondit toujours aussi neutre et détaché de sa voix rauque et grave :

« Ainsi-soit-il ! »

L’embuscade était la perfection incarnée, le plan de base. La simplicité même du mal. C’était toujours un plaisir pour l’inhumain que de démontrer la supériorité tactique de ses plans. Après tout, renvoyer une image forte et inflexible de Soul Reaper était aussi son but, si Midnight voyait que Nyx était entourée d’un conseiller aussi intelligent et féroce, alors, la place et le charisme de la guilde, mais surtout de sa reine serait encore plus magnifié ! Il fallait se faire craindre pour se faire respecter, c’était le seul et unique moyen ! Il fallait donner un os de terreur à ronger au mage le plus puissant du monde Telles étaient les pensées de l’artisan de la terreur qui s’ôterait la vie sans le moindre doute si cela pouvait permettre à Nyx d’asseoir ses ambitions. Enfin, pour l’instant, la place de la machine à tuer n’était pas là, pas dans une fosse, mais bien dans l’ombre de sa reine.

Mais, le mage de Lux Requiem semblait avoir des questions sur la magie du marionnettiste, qui dû alors prendre un choix, celui de donner quelques secrets à un ennemi, si les deux êtres collaboraient, leurs chances de survie augmentaient et cela arrangeait le pantin, qui répondit alors :

« La base de mon pouvoir est que je peux invoquer mes marionnettes à n’importe quelle distance de moi, c’est parfait pour prendre par surprise effectivement. Cela me permettrait de faire sortir divers adversaires d’un coup sans qu’ils me voient. Ma distance de contrôle est supérieure à leurs distances pour sentir les ennemis approcher. »

Le marionnettiste avait dit juste ce qu’il fallait pour rassurer Midnight et que le plan puisse se mettre en place. Le pantin qui était normalement si précis ne donnait que des invocations vagues, il fallait garder les secrets de sa magie le plus longtemps possible : c’était important, en cas de conflit futur. Le but de l’inhumain était de bâtir une situation ou Nyx serait supérieur aux deux autres guildes, qui finiraient par se faire détruite où absorber. Il fallait bâtir un futur ou sa déesse serait la plus forte et ainsi garder secrets les limites de son conseiller.

Un regard sur la montre à gousset dans la main de la marionnette et il commença à s’éloigner pour e mettre en place. D’ici trois minutes et quarante-sept secondes, ils allaient passer, c’était le moment de se préparer. Vu qu’il ne faisait aucun mouvement superflu, il était silencieux dans la nuit noire et préparait déjà ses fils magiques autour de ses doigts. La rapidité d’action allait être primordiale… c’était pour cela que Lucius ne comptait pas utiliser Auguste, qui ne ferait jamais qu’un adversaire à affronter pour les hommes, mais bien trois marionnettes : le trio de la destruction, Néron, Crassus et Sénèque.

Enfin, pour que Sénèque soit à son plein potentiel, il devait d’abord prendre de la vitesse et allait donc débarquer de la forêt à pleine vitesse, pour causer le plus de dégâts. Se plaçant donc à deux-cent-dix mètres pour être sûr de ne pas se faire prendre, Lucius se prépara. Il avait hâte d’en terminer avec cette mission, diverses expériences l’attendaient dans son laboratoire et il avait hâte de les terminer.  

D’un geste de la main, la terre se fissura doucement alors qu’émergeait l’énorme Sénèque, qui se mit à tourner sur lui-même, concentrant le plus d’énergie cinétique possible. Doucement, en contrebas, sur le chemin, le véhicule commença à avancer. Lucius calcula minutieusement le moment et à ce moment-là, d’un geste de la main, deux écrins de bois à taille humaine apparurent alors que des cris explosèrent pour crier la surprise et que Crassus tombait directement au sol, enfermant les roues du véhicule dans la roche, alors que Néron bombardait des gerbes de flammes ! Bienvenue en enfer, le pantin vous attendait, choisissez votre mort et périssez pour la gloire de Nyx !

Il fallait désormais voir la force de la contrattaque et les dégâts que Midnight allait produire. Le pantin était heureux des cris, tout se passait comme prévu et bientôt, il pourrait continuer ses expériences. Mais, avant le réconfort, l’effort et vu les capacités des deux mages, cela n’allait pas être trop compliqué. Lucius n’était pas vraiment inquiété et attendait de voir comment ça tournait, mais une chose était sûre, seul deux personnes parmi celles qui se battent reviendront à la civilisation et ce n’était probablement pas les gardes.  

 

I want to Break Free  

Grâce à ces marionnettes, Lucius était capable de voir et entendre ce qui se déroulait en bas. En s’amputant sciemment de la vision d’un œil et de l’ouï d’une oreille, il entendant et voyant à moitié ce qui se passait en bas, tout en gardant un œil sur sa propre enveloppe physique qui représentait ce qu’on pourrait appeler son point faible, mais tout était relatif. Autant dire que du coup, le pantin avait très bien entendu le discours de Midnight et ne l’avait pas beaucoup trouvé à son goût, mais soit, peu lui importais finalement, si ces hommes étaient si faibles au point de rejoindre le premier homme qu’ils voyaient, alors ils n’étaient que des girouettes, indigne de suivre la voie de la divinité de Nyx.

Ils auraient tôt fait de comprendre que Lux Requiem n’était pas le seul organisme en marche qui avait favorisé leurs évasion, vu qu’à ce moment-là, le chariot, désormais vidé de ses prisonniers fut anéantis par Sénèque qui lancé tel un boulet de canon l’avait anéanti, le réduisant en morceaux, envoyant ici et là des éclats de bois et de fer et permettant à tous d’observer le symbole de Soul Reaper qui peint sur le ventre de Sénèque était désormais visible. Même si quelques instants auparavant l’homme le plus recherché avait honteusement plié l’échine devant le suppôt de Weisslogia, le chancelier se devait de montrer à tous que Lux Reqiuem était incapable de travailler seule et que c’était uniquement la présence d’un second mage qui avait permis de s’échapper aussi facilement.

L’esprit de Lucius était à quatre endroit en même temps n’avait pas le temps de se concentrer sur ces vagues prisonniers trop faible pour réussir à rester hors de prisons, ces abrutis qui juraient loyauté à la première personne venue. Il n’avait pas peur de ce qu’on lui répondrait, il savait très bien que kidnapper un ou deux de ses prisonniers ne serait pas trop difficile et d’une certaine manière permettrait de contenter les quotas. Le maître mot avant recrutement, c’était efficacité. Et le moins qu’on pouvait dire, c’était que cette opération était une réussite. Trois mages étaient morts sous les coups des marionnettes du marionnettiste, être celui qui avait été absorbé dans le sol par Crassus, celui qui avait été écrasée comme une crêpe par l’arrivée de Sénèque et le dernier brûlé à mort par Néron. Leurs effectifs réduits de moitié, la victoire ne faisait plus guère de doute.

Mais, il fallait être prudent, un être humain acculé était prêt à tout pour survivre et même à des sacrifices énormes. Le pantin surveillait le mage S qui représentait le véritable problème dans cette situation, il était le seul qui pouvait représenter un réel danger pour lui. Et Lucius comptait bien s’en occuper, pour au moins avoir la gloire du combat a défaut d’obtenir la loyauté absurde et ridicule de loques humaines. Surtout qu’un homme avait fui, terrorisé par les flammes et les traces sanglantes sur le sol et se dirigeait dans sa direction, continuant de manier ses marionnettes, le pantin dégaina sa rapière, prêt à affronter un mage au corps à corps. Un petit défi que le marionnettiste acceptait volontiers, prêt à tester sa supériorité sur ces ridicules êtres humains.

A l’autre bout du combat, il remarqua son prochaine adversaire, le mage de rang S, le véritable danger qui allait devoir désormais affronter trois marionnettes en même temps, qui n’allait pas lui laisser passer sa moindre erreur. Un petit trois contre un, il n’y avait rien de mieux, de plus fun et de plus drôle et amusant et bien entendu, plusieurs plans étaient déjà prévu pour réduire en cendre la moindre résistance de la part de ces pauvres soldats incapable de nous arrêter.