Cal entend son ventre gargouiller. Il a faim. Ce n'est pas vraiment étonnant quand on voit le bestiau qu'il est, il a besoin de manger pour entretenir sa masse musculaire et pour ne pas mourir de faim. Il a un appétit gargantuesque. Il aime la bonne chair et le bon vin, c'est sûrement le plus gros péché de Cal : la bouffe. Il adore manger, s'il pouvait passer sa vie à table, il est quasiment sûr qu'il hésiterait plusieurs minutes avant de donner une réponse claire et audible. Il adore tester toutes les spécialités, ne reculant devant aucun dégoût. Son côté félin devant sûrement beaucoup aider à ne pas en douter. Il regarde les quêtes, un peu chagriné. Seul les jewels sont présents dans les récompenses, il aime gagner sa vie, c'est sûr mais manger, c'est très important. Et il ne va pas se mentir, il compense sa détresse émotionnelle par la nourriture. C'est un peu cliché, il l'admet bien volonté, mais c'est toujours mieux que de se droguer avec un tas de médicaments pour ne plus rien ressentir. Il a cette peur de devenir un légume, incapable de ressentir la moindre vibration, ne plus avoir goût à rien et doucement, se laisser mourir. Mais Cal a décidé de se reprendre en main, de ne plus plonger dans les ténèbres de la dépression. Il ne veut plus souffrir comme ça, il veut remonter la pente et soigner cette blessure qui refuse de guérir. Il y a tellement de cadavres qui sèment sa route qu'il n'a plus une seule larme dans son corps pour les pleurer. Ce grand corps qui cache un cœur si sensible, si doux et tellement couverts de plaies qui pour certaines, suppure de pus. Il veut se coller un gros sparadrap dessus et ne plus avoir le cœur qui saigne. Se jeter à corps perdu dans l'inconnu pour ne pas regretter, c'est presque beau tellement c'est naïf.  Et pourtant, elle marche.

C'est pour ça que Cal porte attention à cette drôle de rumeur sur un cuisinier de Crystal Valley. Il n'y est jamais allé, pas vraiment intéressé par les divertissements proposés là-bas, se méfiant de ce repère de sirènes comme de la peste. Pourtant, c'est là-bas qu'on mange les meilleurs mets. Il finit par se rapprocher, la faim aidant. Un fromage au goût légendaire ? Il soulève un sourcil, un peu intrigué. Il croise les bras. Il avoue, cette histoire l'intéresse, si cela lui permet de pouvoir manger quelque chose de divin, est-ce que ça ne vaut pas le coup de tenter. Il entend de nouveau son ventre gronder, comme si ce dernier était mû d'une volonté qui lui était propre. Cal soupire et se décide à rejoindre le fameux cuisinier, il ne sait pas résister à son estomac qui bave à l'idée de goûter à cette ambroisie. Il sait qu'il ne trouvera pas la paix d'ici là. Il se sent esclave de lui-même, c'est légèrement embêtant. Il arrive au restaurant après un court voyage, se repérant avec un peu de mal dans l'immense ville, les lumières l'agressent, ça brille de partout, toutes les enseignes essaient d'accrocher son regard en même temps, c'est psychédélique. Il arrive non sans mal et demande à remplir le contrat. Quand il voit la récompense, il se demande s'il n'est pas venu un peu la bouche en cœur. Pour qu'elle soit aussi élevée, c'est que le risque doit être grand, pourquoi traire une vache va être aussi compliqué ? Avec la chance qu'il a, il va affronter la déesse des vaches et va devoir se faire courser comme le chaton qu'il est. Il sait déjà qu'il va devoir se transformer en lion de feu pour pouvoir faire face.

Il commence à échafauder des plans quand quelque chose lui tire la manche, il baisse sa tête vers le corps minuscule qui réclame son attention, le cuisiner :

"Il n'y a pas que vous qui êtes intéressez mon bon monsieur ... Mais si vous me ramenez le lait, je peux vous offrir du fromage à vous deux !"

Cal regarde la deuxième personne, une jeune brune, qui semble si petite à côté de lui, des cheveux aussi brun que les siens, un regard perçant, presque glacial. Cal se sent mal à l'aise, il y a quelque chose qui le dérange chez cette femme, il ne sait pas quoi, mais il fait fi de cette menace qui se présente à lui. Il se tourne vers elle et se présente poliment, en respectant une distance de bienséance.

"Bonjour Madame ... Me permettez-vous de faire le voyage avec vous afin de venir en aide à ce brave monsieur ?"


Il n'y a qu'une question qui tourne en boucle dans la tête de Cal en la voyant : Qui est-elle ?

L'ouverture du contrat de chasse n'ayant pas eu de réponse depuis plus de trois semaine, il vous est retiré.

Cal reçoit un point d'influence.