Jamais Liz n’aurait accepté ce genre d’invitation si ce n’était pour les intérêts de sa reine. L’évènement organisé par le gouvernement pour remercier les efforts des soldats sur leur réussite lors des opérations des laboratoires ressemblait bien à une manigance pour amadouer les esprits plus faibles…Et cela avait fonctionné à merveille. Les amies de l’Edo-Liz étaient particulièrement jouasses à l’idée de cette fête. Pour faire bonne figure, Liz avait joué le jeu sans réel intérêt. Si finalement elle était en train de se préparer pour y aller, ce n’était que pour servir les intérêts de sa reine, qui jugeait à raison que se montrer ferait bonne figure, en plus de leur permettre de récolter des informations en profitant de cette petite distraction. « Je vais mettre ça. » A côté d’elle, Livio approuve, mais elle reste convaincue qu’il aurait approuvé n’importe laquelle des tenues qu’elle aurait pu choisir. Elle enfile sa robe, noire et toute simple, et fait un tour sur elle-même devant le miroir pour s’assurer qu’elle est bien mise. Son frère est là pour finir de remonter la fermeture dans son dos avant qu’elle enfile ses chaussures pour se poster dans le hall de la guilde bien avant l’heure du rendez-vous, car l’idée même de faire attendre leur reine est inconcevable.

Dès l’arrivée de la reine, la Nightingale fut incapable de détacher son regard, c’aurait été un affront d’oser accorder son attention à quoi que ce soit d’autre qu’elle. « Bonsoir Liz » La salua-t-elle en agitant la main, déjà dans le personnage si doux et attachant de Linoa. « Ma reine. » La salua-t-elle solennellement. Qu’elle ne mette pas un genou à terre comme les deux gardes de l’entrée ne l’empêcha pas de faire une révérence chevaleresque pour elle. Ses talons claquèrent sur le sol tandis qu’elle rejoignait Liz. « Comment me trouves-tu ? » Demanda-t-elle en tournoyant gracieusement sur elle, un radieux sourire aux lèvres. Aux yeux de la reaper, il était impossible que quiconque parmi les militaires puisse se trouver indifférent au charme de la belle aux cheveux d’Onyx -ne parlons alors pas même de sa véritable apparence, bien plus magistrale encore. L’appréhension dans son regard ne déstabilisa pas la fausse militaire habituée à la franchise. « Vous êtes resplendissante. » Fut la réponse qu’elle lui offrit spontanément. Pour ne pas attirer sur elles l’attention, il sera de mise qu’elle n’emploie plus ce respectueux vouvoiement lorsqu’elles seraient en public. Pour l’heure et tant qu’elle le pourrait, bien trop attachée au respect et à ses valeurs, il lui était inconcevable de faire autrement. Elle fit de son mieux pour ne pas se figer lorsque Linoa attrapa amicalement son bras, privilège qui lui était donné et que peu avait. Elle n’était pas sans connaitre l’immense privilège auquel elle avait droit, ni que ce privilège fut avant tout fondé sur la chance d’avoir eu un double Edorasien lui ayant ouvert les portes des rangs militaires de ce monde.

Leur héliport les déposa une station avant la Cité Royale afin de ne pas attirer sur elles l’attention de n’être que deux à une station où beaucoup de voyageurs pouvaient monter et descendre. Lizbeth s’adressa ensuite à une compagnie de chauffeurs pour les conduire sur le reste du trajet. Conformément aux nouvelles règles de sécurité en vigueur, c’est à l’entrée que le chauffeur les déposa afin que les gardes puissent vérifier leurs identités. Elles avaient beau être toutes deux connues des deux hommes (Linoa de part sa réputation d’être une grande aide à l’armée, et Lizbeth pour avoir déjà travaillé avec eux) ils demandèrent tout de même leurs pièces d’identité afin de bien respecter le protocole. Même sans qu’ils n’en disent un mot, la Nightingale compris qu’ils étaient apeurés des éventuelles représailles de la hiérarchie si l’on venait à apprendre du relâchement sur leurs postes, en particulier un soir où les militaires seraient plus distraits que de coutume, profitant pour une fois de cette soirée pour lâcher prise et se détendre un peu. Certains d’entre eux laisseraient tomber les quelques barrières qui leur sert de défense, l’alcool aidant. C’était une soirée parfaite pour se fondre dans la masse et faire plus ample connaissance soit grappiller des infos auxquelles Liz n’a pas forcément accès.

Une nouvelle fois, elle fit de son mieux pour ne pas se figer lorsque la reine s’accrocha à son bras. Dans ces rues, elle aussi était tenue de jouer la comédie et de se faire passer pour celle qu’elle n’était pas. Edo-Lizbeth était une combattante sérieuse mais rayonnante lorsqu’elle n’était pas en service -niaise, aurait tendance à dire Liz- ainsi elle conduisait joyeusement et amicalement Linoa dans les rues de la capitale jusqu’au bâtiment dans lequel se déroulaient les festivités.  « C’est si gentil de m’inviter à cet événement Liz. Je suis sûr qu’on va bien s’amuser ! » « Tu nous a été d’une grande aide lors de l’opération contre les laboratoires, je suis surprise que tu n’ais pas reçu d’invitation officielle ! » Déclare-t-elle, la tutoyant à contre cœur alors qu’elle présente les invitations aux deux personnes chargées de s’assurer que n’importe qui n’entre pas dans la grande bâtisse. L’un d’eux, qui admire la beauté de Linoa avec quelques étoiles dans les yeux, approuve les dires de la soldate avant de les laisser entrer. « Il n’y a pas un homme qui t’intéresse dans tout ce beau monde ? » Demanda-t-elle d’un ton plus bas, jouant à merveille le rôle de la conspiratrice féminine. Sa grande franchise la pousserait à répondre que non, il n’y aurait pas un homme susceptible de l’intéresser dans tout ce beau monde. Jamais personne n’avait vraiment su attirer son attention, sans nul doute parce qu’elle était bien trop dévouée à sa cause pour s’en éloigner ne serait-ce qu’un peu. Mais elle est dans son rôle et observe le beau monde de l’assemblée avec un léger sourire peint sur ses lèvres très délicatement maquillée. Son regard s’arrête un instant sur le capitaine des forces spéciales, soit son supérieur direct qui n’existe pas sur le fo donc pour le bien de ce rp on suppose que c’est un mec ok ?. « Il y a ici de bons partis mais…Inaccessibles hélas. » On pourrait sans doute tirer des choses intéressantes d’un homme tel que lui, mais la cible n’était pas facile. Non pas qu’il ne serait pas aisé pour leur reine d’en tirer tout ce qu’elle voudrait, mais davantage parce qu’il était le genre de personne qui avait toujours des regards portés sur lui…L’opération ne serait pas assez discrète.

Elle parcourut la salle de son regard. Sans chercher quelqu’un d’une importance somme toute relative, mieux valait encore se rapprocher de ses camarades de la troisième division, chez qui les informations confidentielles pouvaient circuler de façon plus où moins aléatoire selon les missions récemment confiées. « Commençons par aller boire quelque chose. » Ne pas lui présenter un respect infini lui en coute, comme à chaque fois que Lizbeth doit publiquement tenir compagnie à Linoa. Se comporter avec elle comme elle le ferait avec une amie lui demande une intense concentration de tous les instants. Elle conduit son invitée jusqu’au bar où elle lui commande une boisson de son choix, optant pour sa part pour un cocktail aux fruits sans une goutte d’alcool -on ne boit pas en mission après tout. Elle met quelques minutes avant d’apercevoir un groupe d’amis de la troisième division avec laquelle elle a quelques contacts ponctuels. Buvant une gorgée de sa boisson, elle leur adresse un radieux sourire en leur faisant un petit signe de la main, sans pour autant s’approcher d’eux. « Ces hommes font parti du département de l’analyse. » Conte-t-elle à sa reine en faisant mine de se désintéresser d’eux pour qu’ils viennent à elles et non l’inverse. « Je crois que le département tout entier a travaillé sur les échantillons ramenés des différents laboratoires. » Une carte à jouer pour la domination au sein de l’alliance qui n’ôte en rien les possibilités de récupérer également des informations pouvant mettre à mal le gouvernement lui-même également.

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Depuis que Lizbeth avait intégré l’armée à la place de son double, il n’était pas rare que les membres du gouvernement la voient en compagnie de Linoa. Officiellement, les deux jeunes femmes avaient soudé une forte amitié née d’une complicité que chacun pouvait voir au premier coup d’œil. Tout cela n’était dû qu’au talent innée de leur reine pour jouer la comédie, et peut-être aussi à cette affection bien réelle que portait la fausse soldate pour sa reine. Il n’y avait pas que de la loyauté dans le regard de la Nightingale, outre son profond respect pour elle, elle n’aurait sans doute pas été capable de rester à ses côtés si elle ne l’appréciait pas. Après tout, elle était là depuis les tout débuts. Depuis la tour. Avant même que Nyx devienne sa libératrice et sa reine, elle s’était déjà rangée de son côté, comme une poignée d’autres qui se connaissaient depuis toutes ces années. Avec le temps, Liz était devenue Edo-Liz. Et avoir cette complicité avec cette mage indépendante qui offrait son aide au gouvernement lui avait permis, dans une toute autre mesure, de se faire accepter par le gouvernement également, en participant entre autres à ce genre d’évènements qui l’aidait à se faire connaître. Ainsi on n’était même plus surpris de la voir se présenter à des soirées comme celles-ci. Même sans Liz à présent, elle aurait pu s’y faufiler. Sa popularité montait de plus en plus chez les soldats, surtout la portion masculine d’ailleurs. La brune sentit d’ailleurs à la fois honneur et agacement d’apprendre qu’un prétendant avait envoyé une invitation à sa reine : honorée de sa présence, et agacée que l’on puisse poser sur elle des regards aussi indignes avec des intentions sans doute loin d’être louables. Elle n’en montra rien, cependant, car cela lui aurait semblé irrespectueux.

« Je ne peux qu’imaginer les horreurs qu’ils ont découvert. Il ne s’agissait pas seulement d’enrichir le sol en magie, j’en suis persuadée. Les monstres de Baram sont prêts à tout. » Verre en main alors qu’elles avaient toutes deux évoqué un sujet sensible, Lizbeth hocha doucement la tête, l’air grave et sérieux. « Ils ne reculeront devant rien, j’en suis persuadée… » En réalité, en plus de très bien se l’imaginer, elle savait de quoi il en retournait. Si officiellement elle n’avait eu accès a que peu d’informations, le plus gros de ce qui avait été découvert restant secret défense pour le moment, c’est directement de sa guilde qu’elle avait pu en apprendre plus. Prétextant prêter main forte à leurs alliés, ils avaient en réalité mené eux même leur petite enquête et participé activement, l’air de rien, à la destruction des locaux. Ce que le gouvernement était en train d’apprendre, elles le savaient déjà. Outre l’extraction de magie sur des sujets d’expérience pour tenter de réintégrer cette magie dans les sols, plusieurs expérimentations portaient sur des armes, des créations de monstres…Et elle restait persuadée qu’en creusant un peu plus, ils pourraient découvrir encore de nouveaux squelettes dans les placards. Mais cela importait peu. L’appauvrissement des sols en magie était une réalité. Constituée principalement de mages d’Earthland, Soul Reaper n’était pas vraiment handicapée par cette nouvelle. A l’inverse, cela leur donnerait même l’avantage sur leurs alliés. « Je m’interroge aussi sur les conséquences qu’auront ces découvertes, et sur les mesures qui seront prises. J’aimerais apporter mon aide. » « Nous en saurons plus lorsqu’ils auront terminé d’analyser tout ce qui a pu être récupéré des laboratoires. Tu nous aides déjà tellement ! Je ne doute pas que mes supérieurs feront appel à toi lorsqu’on en saura plus. » Elle avait intentionnellement utilisé le pluriel, sa supérieure étant théoriquement Knightwalker, une femme qui se passerait volontiers de l’aide de quiconque si elle en avait le luxe. Jtm zazou.

Du coin de l’œil, Liz remarquait que certains regards se posaient parfois sur elles. Savoir si on s’intéressait à leur conversation était une toute autre histoire, mais dans tous les cas leur conversation ne laissait en rien paraître leurs véritables intentions. Nyx était naturellement parfaite dans ce rôle. Liz, pour sa part, avait eu besoin de longs mois d'entraînement et d’adaptation pour jouer la comédie à la perfection. Discrètement attentive à tout ce qui pouvait se passer autour de sa Reine, elle avait vu ces hommes s’approcher bien avant qu’ils se présentent à elle en prétextant la providence qu’ils étaient venus chercher leurs boissons en même temps qu’elle. Si elle était restée elle-même, elle aurait siroté sa boisson en silence en posant sur eux un regard blasé, peut-être un peu noir. Mais Edo-Liz était joviale et sociable, alors elle leur sourit chaleureusement tandis que sa reine montrait de la compassion à un soldat qui trouvait que le contexte ne se prêtait pas à ce genre de soirée. Elle se retient d’ailleurs de lui faire savoir que personne ne l’avait forcé à venir si c’était pour démoraliser ceux qui étaient là pour se changer les idées. « De nombreuses vies ont été sauvées grâce à vous. Par ces temps terribles, je trouve au contraire qu’il est plus nécessaire que jamais de célébrer les petites victoires. » Sourire encourageant sur les lèvres, Linoa brillait de compassion pour ses alliés miliaires. « Grâce à toi aussi Linoa. » Ainsi donc y avait-il eu quelqu’un pour la reconnaître au milieu de tous ces ignorants. Dans le cas contraire, c’est Lizbeth qui aurait innocemment lâché son nom afin de l’intégrer un peu plus aux équipes. Certains la voyait déjà comme l’une des leurs. Pour les autres, ce n’était qu’une question de temps. C’est donc elle, Linoa ? Les murmures se multiplient, Liz n’a même pas besoin d’user de sa magie pour en entendre la plupart. D’un regard, elle essaye de leur signaler que cela n’est pas très poli de parler ainsi à voix basse des gens et ça c’est juste parce qu’elle peut pas les tabasser pour ce manque de respect inconcevable. « Je n'ai pas fait grand chose... mais j'ai fait de mon mieux » La mage des sons du se faire violence pour ne pas complimenter la reine dont la touchante humilité était plus vraie que nature ; cela aurait été trop. Elle sait pourtant que dans l’assemblée, des voix vont s’élever. Et cela ne tarde pas, d’ailleurs. « Ne sois pas si modeste, tu nous as été d’une grande aide lors de la prise des laboratoires ! » D’autres voix s'élèvent alors, une à une et de plus en plus nombreuses, pour appuyer les dires de ce soldat qui se trouvait sur place ce jour-là. Mage de soin de l’armée, c’est lui qui avait pris en charge les blessures de Lizbeth, puis du reste du groupe. C’est aussi lui qui avait commencé à répandre la nouvelle, propagée depuis en rumeurs ayant parfois pris des proportions incroyables, que ces soldates, aux côtés de Knightwalker, avaient affronté l’un des maîtres de l’alliance Baram : Skyadrum.

« Dites...vous venez vous installer avec nous ? » Demanda finalement l’un des soldats, presque timidement, en désignant leur table. Placée proche du centre de la zone dans laquelle ils avaient aménagé toutes les places assises, l’endroit était idéal pour tenter de capter les conversations alentour. Liz lui fait un sourire un peu doux, mais elle attend malgré tout la discrète approbation de la reine avant d’accepter de les rejoindre.  « Oui, pourquoi pas ? » Sa tendresse ne ressemble en rien à sa véritable personnalité, plus détachée. Fort heureusement, avec le temps, se comporter comme Edo-Liz était devenu comme une seconde nature. Prenant leurs boissons avec eux, le petit groupe va s’installer. Du haut de leur galanterie probablement calculée, les hommes laissent les demoiselles s’installer sur les banquettes et prennent les chaises, bien moins confortables. Maintenant, elles n’avaient plus qu’à faire la conversation et à leur faire croire qu’elles buvaient autant qu’eux, juste assez longtemps pour que leurs défenses commencent à naturellement tomber sous les effets de l’alcool.

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Sous ses allures de fête célébrant une réussite pour les actions portées contre les laboratoires, l'événement avait tout de même un léger goût amer pour certains soldats, de ce que pouvait capter Liz dans les brides de conversation. La victoire apparente n’était en réalité qu’une défaite supplémentaire et elle en convenait, bien qu’il soit hors de question de leur avouer. C’était la preuve que l’alliance agissait dans l’ombre bien davantage que ce à quoi ils s’attendaient. Et c’était peu dire. Soul Reaper avait commencé à imposer sa domination sans que le gouvernement s’en rende compte. Elle le savait pour les côtoyer de façon régulière, ils n'étaient pas au niveau, ils ne faisaient pas le poids. Et son admiration pour sa Reine n’affectait absolument pas son jugement. Pragmatique, elle aurait été capable d’alerter le commandant de la garde si elle avait senti ne serait-ce qu’une once de risque pouvant venir de l’autre camp. Ce n’était pas le cas. Aucune menace réelle ne planait sur leur tête actuellement. « La présence de la commandante était rassurante. Erza a tenu tête à Skyadrum pour nous laisser partir avant l’explosion... elle est si impressionnante ! Oh, j'y pense ! Les soldats qui ont récupéré mes documents ont dû me maudire, j’avais tout froissé dans la précipitation ... ! » Face à la pointe d’appréhension dont elle joue, un soldat tente de poser sa main sur son épaule en la rassurant. Les mots n’ont aucun de mal à atteindre la Reine, il n’en va pas de même pour cette main forcée de s'arrêter lorsque Liz passe entre les deux en faisant mine de ne pas l’avoir vu pour récupérer son verre sur le comptoir. Elle n’en boira pas une seule gorgée mais ce n’était pas l’objectif de toute façon. Nyx a en horreur que l’on pose la main sur elle et il est bien de son devoir de s’assurer que cela n’arrive pas, dans la limite du raisonnable afin de ne pas attirer de soupçons. Sur ce point, accepter de rejoindre leur table étant avantageux, c’était beaucoup moins subtil d’essayer de toucher quelqu’un lorsque l’on est assis à table. De fait, il y a des chances pour qu’ils n’y risquent moins.

Linoa fut la première à s’installer à table et tapota la place à côté d’elle pour y inviter Liz, qui prit place à ses côtés. « On prend une bouteille à cette table ? Un bon rouge du domaine Fort-grisaux, vous avez ça ici ? » Les désirs des demoiselles étant, apparemment, des ordres, un des garçons ne manquant pas l’occasion pour commander la bouteille dans la seconde avant de lui adresser un sourire charmeur. Quel rustre. La Reaper pris sur elle pour lui sourire et ne pas lui adresser un regard emplis de menaces. Edo-Lizbeth n’était pas un rôle difficile à tenir, elle s’y était faite avec le temps. Mais le tenir en compagnie de sa Reine, c’était une toute autre histoire. Une concentration de chaque instant. Lorsque la soirée touchera à sa fin, elle s’écroulera probablement dans son lit, plus à cause de la fatigue mentale que physique. « Lizbeth est une petite nature, elle ne doit pas prendre plus d’une coupe, surveillez-la bien » Elle répond au clin d’oeil de sa reine par un petit sourire gêné par si feint que ça. Mimique de l’Edo-Liz à chaque fois qu’elle est embarrassée, elle passe sa main dans ses cheveux. Elle sait qu’elle doit parfois rendre la taquinerie pour peindre une relation bien plus naturelle, mais elle se contente d’un petit rire lorsqu’elle se penche vers elle pour la pousser doucement de l’épaule. La boutade et le contact physique sont à eux deux beaucoup trop pour elle, sur l’instant. Cela ne l’empêche pas de remarquer l’intérêt certain qu’a pu avoir un des hommes à cette petite mise en garde. Elle serait prête à parier qu’il la surveillera bien...Mais pas dans le sens sous-entendu par Linoa.

Elle reste attentive lorsque la bouteille est déposée sur la table et lorsque le service commence. Sur le principe, on ne devrait pas rencontrer ce genre d’ennuis à une soirée entre militaires, mais elle s’assure tout de même que rien d’indésirable n’est versé dans les verres de vins. C’est pas qu’elle ne fait pas confiance aux représentants de la justice Edorasienne mais...Si, totalement en fait. « Au fait, je songe à rejoindre une guilde, laquelle me conseillerez-vous ? Ne me dites pas Sabertooth, je sais qu’ils ont parfois des problèmes de discipline. En plus, certaines personnes me confondent avec Akané Ito. C’est plutôt flatteur mais il ne faudrait pas non plus que je lui vole la lumière ! » Elle attend que les coupes soient distribuées pour tourner la tête vers elle. Rejoindre une guilde...La Reine désirait-elle véritablement intégrer une guilde légale, ou tentait-elle de faire la conversation ? Des tas de scénarios se bousculent dans la tête de la Reaper, déstabilisée par l’annonce. Mais s’il s’agit d’une véritable stratégie, Malik en sera forcément mis au courant et agira en conséquence pour que la protection de la Reine reste assurée à temps plein. « Tu ne préfèrerais pas l’armée, plutôt ? » Tente Lizbeth avec un léger sourire. Mais l’armée ne serait pas leur meilleure carte à jouer. « Oui ! Tu devrais rejoindre notre division ! » « Non, plutôt la nôtre ! » Haussant un sourcil, elle boit une gorgée de sa boisson pour donner le change. S’ils pouvaient se battre pour savoir qui aurait la chance d’avoir Linoa à leurs côtés, ils le feraient. Ils oublient un peu vite que la belle ne se laisse pas dicter ses choix, même si elle donne cette impression de légèreté et d’accessibilité. « Saberthooth et Fairy Tail ont des problèmes de discipline... » Murmure-t-elle, songeuse, en réfléchissant réellement à la question. « Tu n’as pas idée du nombre de fois où on leur doit des signalements de dégradation. » Ajoute-t-elle sur le ton de la confidence, alors que ce n’est un secret pour personne. « Blue Pegasus ont un sens des priorités bien différents des autres, et passent bien plus leur temps à draguer qu’à vraiment se rendre utiles. Je ne te les conseille pas. » Je t'aime Sel. Un autre groupe passe à côté de leur table et en profite pour les saluer, l’occasion pour la Nightingale de vider son verre dans la plante près d’elle est saisie en plein vol. « Ça nous laisse...Lamia Scale ? Ils ont aussi quelques originaux dans leurs rangs mais ce sont ceux qui font le moins de vague, de mon expérience. » Quelques hochements de tête de la part de ses collègues approuvent ses dires. « Mais tu n’as pas peur de perdre un peu de ta liberté si tu rejoins une guilde ? » Drôle de question lorsqu’elle même est enchaînée à ses obligations de militaire.

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La main de la reine, douce et d’apparence délicate, posée sur la sienne, fit sombrer Liz dans un silence confus encore un moment après qu’elle se soit retirée pour attraper son verre. Cela ne l’empêcha pas, après avoir retrouvé ses esprits, de faire un rapide récapitulatif à voix haute des guildes encore debout et des raisons pour lesquelles elles ne méritaient pas l’honneur que l’on s’intéresse à elles. De toutes celles encore là envers et contre tout, Lamia Scale était aux yeux de la fausse militaire la moins honteuse à rejoindre. Et encore, c’était parce qu’il fallait faire un choix, mais à son humble avis il n’y en avait pas une pour rattraper l’autre, honnêtement. Rejoindre une guilde, c’était se priver d’une liberté bien trop précieuse, selon elle. Son rôle ici était aussi celui de poser ce genre de questions, même si dans les faits elle ne remettrait jamais en cause une décision de sa Reine. Celles-ci étaient toujours mûrement réfléchies et elle avait conscience de ne pas en comprendre toutes les subtilités. Ce n’était pas son rôle, elle laissait ça au commandant et à Lucius, bien que ce dernier semblait partir en vrille ces temps-ci. Ça ne la regardait pas, elle avait son rôle et s’y tenait, voilà tout. « Ce serait là le plus grand inconvénient… »

« Pas vraiment. » Le regard de Liz suivit celui de sa Reine lorsque celle-ci se retourna vivement pour poser ses yeux sur un homme qui semblait avoir la trentaine et qui avait, visiblement, suivi la conversation de leur table. Il leur exposa son point de vue alors que personne ne lui avait rien demandé et, dans le fond, Liz devait reconnaître qu’elle était d’accord avec lui. Les guildes encore debout ne l’étaient pas parce qu’elles étaient puissantes. D’ailleurs, elles se faisaient balayées à chaque nouvelle attaque de l’alliance sans être capables de protéger leurs cibles. La moue mécontente qu’elle affiche au fil de ses mots n’était qu’une façade. Ce type avait beau être du côté du gouvernement, il était lucide. Et il arriverait un jour où même les murs de la Capitale ne pourraient pas les sauver. Pour preuve, l’alliance y avait déjà démontré quelques exploits. Mystogan était incapable de protéger son peuple. Ce n’était qu’une question de temps avant que l’on s’en rende compte et que l’on se range du côté d’une personne réellement capable de gouverner ce monde : Nyx. « Declan… sergent du régiment de l’analyse… » Finit-il par être présenté par un homme de leur table après qu’il se soit éclairci la gorge, comme mal à l’aise face à un discours si défaitiste. « Je m’en doutais ! Seule la troisième division a ce réflexe de laisser traîner l’oreille ! Je ne vous en veux pas, c’est même votre devoir » Le soldat ne se garde pas de donner plus d’informations sur le sergent à voix basse. Liz restait néanmoins persuadée que le type laissait toujours traîner son oreille et qu’il arriverait à capter qu’on parle de lui malgré le bruit environnant et le volume volontairement bas de sa voix, c’était son rôle et il semblait le remplir à la perfection jusqu’ici. « Un type charmant. » Conclut la soldate avant autant d’ironie dans sa voix que le soldat. Elle connaissait Declan de réputation mais il avait tendance à ne pas se mêler aux autres et à ne tisser de liens qu’avec le strict nécessaire, bien souvent des gens qui bossaient directement avec lui. Ce type savait des choses, et il savait visiblement comment les préserver. Dommage qu’il ne se trouve pas à leur table car il aurait été ainsi plus aisé de le faire parler.

Le buste de la Reine se tourna dans sa direction pour rendre l’échange plus aisé et elle échangea encore quelques mots avec lui et son cynisme bien connu désormais de la plupart des soldats. Liz fit mine de siroter son verre lorsqu’il se désintéressa de leur table en laissant la conversation repartir entre eux. « On est tous ébranlés de savoir que des civils sont exploités comme du bétails… » « C’est plus que ça Linoa. » Elle écoutait d’une oreille en étant attentive à ce qui aurait pu se dire autour d’eux et particulièrement à la table de derrière lorsque la brèche se présenta devant elle. Elle remit un peu d’alcool dans leurs verres avec discrétion pour qu’à la fin de la soirée, leurs souvenirs ne soient plus que des images floues et peut-être des échanges de mots tellement incohérents qu’il n’aurait pu s’agir que de rêve. Entre le breuvage et les pouvoirs de sa Reine, ils pourraient balancer toutes les informations qu’ils avaient et être persuadés le lendemain qu’ils n’auraient échangés que des banalités. Et tout ça, sans jamais se douter que la meilleure guilde de l’alliance s’était en réalité jouée d’eux. Du coin de l’œil, elle observa le sergent qui laissait encore sans doute traîner l’oreille. Avec son pouvoir, elle s’assura cependant qu’aucun mot de leur conversation ne parvienne à qui que ce soit en dehors de cette table. D’un point de vue extérieur, ils sembleront simplement ne pas parler assez fort pour passer au-dessus de tous les bruits environnants –les conversations tout autour d’eux, les bruits de verre, la musique…Les révélations qui allaient se dévoiler ici ne regardaient que Soul Reaper, et personne d’autre. « Ma fiancée bosse avec Declan… » Commença le soldat, visiblement mal à l’aise de le mentionner. Visiblement les clauses de confidentialité n’étaient pas toujours respectées. Tant mieux.

L’hésitation dans la voix du soldat était pourtant la preuve qu’il aurait pu être fiable s’il ne s’était pas frotté au pouvoir de Nyx. On ne trahit pas la personne que l’on aime…Enfin, du moins ça c’est la théorie. Le silence s’installe quelques secondes, durant lesquelles Liz se demande si le type résiste assez pour qu’il y ait besoin de le persuadé un peu plus pour qu’il parle. « Oh, Juliette ? » Demande-t-elle l’air de rien avant de se tourner vers Linoa pour ajouter sous le ton d’une fausse confidence « Cette fille est adorable. » Elle n’en pensait rien en réalité. Juliette était une idéaliste qui croyait dur comme fer au fait que l’on peut faire arrêter ce conflit insensé en trouvant un moyen de contenter tout le monde. Elle irradiait de douceur, de bonne humeur et de bonté. Edo-Liz adorait vraiment cette fille, mais Lizbeth la trouvait insupportable. « Comment va-t-elle d’ailleurs ? Je ne l’ai pas vue ce soir. » Heureusement. Cette fille prenait tout le monde dans ses bras pour les raisons les plus triviales qui soit. La saleté aurait sans doute essayé d’étreindre sa Reine pour la remercier de tout ce qu’elle avait jusqu’à présent. Comme si on remerciait quelqu’un de cette façon. Son absence était une aubaine. « …euh…mal ? » Finit par marmonner le fiancé. L’air inquiet qui se dessina sur les traits de Liz était aussi sincère que son affection pour Juliette. Elle posa doucement sa main sur son épaule, signe de soutien qui l’encouragea à continuer. « Elle a vu les documents…Je crois que ça lui a fait un choc. Elle ne veut plus sortir, elle a peur de me voir partir en mission, elle…Elle n’est plus elle-même. » Son verre se retrouve plein comme par magie. Il le boit cul sec, visiblement ébranlé de mentionner le sujet. « Elle a pu en parler à quelqu’un ? » Sous ses airs inquiets, Liz essaye d’en savoir plus. Il aurait sans doute rien balancé sans le pouvoir de sa Reine.

Et c’est probablement pour la même raison qu’il poursuit, la voix tremblante, après avoir regardé tout autour de lui comme pour s’assurer que personne n’écoute. Personne ne le fait. Ça, Liz s’en assure. « Elle est tombée sur des rapports qui mentionnent des tests sur les humains. » Liz fronce légèrement les sourcils. Elle est familière avec les tests pour leur pomper leur magie, ça fait partie de la documentation qui s’est volatilisée chez eux. C’est horrible mais un fait relativement connu et ça ne justifie une telle réaction. Nouveau silence. Les autres types ont l’air d’être déjà dans les vapes. La bonne affaire. Elle pose un regard curieux sur Linoa avant que le type se décide à poursuivre. « L’un d’entre eux fait état de sujets humains que l’on tente de remodeler pour servir la cause de Baram…Beaucoup sont morts car le procédé n’était pas adapté sur des sujets vivants. Mais le rapport mentionne le succès de ces tests sur un sujet qui aurait réintégré sa vie sans souvenir de ce qu’il a vécu dans ce laboratoire. » Un lavage de cerveau ? « …Un soldat, selon le rapport. » Est-ce qu’ils sont naïfs au point de croire qu’il n’y avait pas d’espions jusque-là ? « …Qu’est-ce qu’on lui a fait ? Est-ce que tu sais de qui il s’agit ? » L’air inquiet, à la limite de la panique, qu’elle lui offre joue le jeu de la militaire qui ne s’y attendait pas. Mais elle s’attendait à tout de la part de Lux et Blood Moon en réalité. S’ils pouvaient en apprendre plus, cela leur donnerait un avantage certain sur les autres.

CODAGE PAR AMATIS

Les révélations faites montraient combien le gouvernement était fragile, presque trop facile à infiltrer. Elles montraient aussi que Weisslogia et Skyadrum s’adonnaient à des activités qui n’avaient pas encore été mises à nu, que ce soit dans leurs laboratoires ou ailleurs. Plus que jamais les Reapers devraient être attentifs aux cartes qui se joueraient dans tous les camps. Au-delà de ça, Liz se devait d’être de plus en plus vigilante ; qu’on ne la soupçonne pas pour le moment ne voulait pas dire que ce ne serait jamais le cas. Pour réduire ces chances à néant, elle devait continuer de jouer le jeu à la perfection ce qui diminuait de plus en plus le temps qu’elle pouvait passer auprès des siens. Malgré son utilité certaine au sein de l’armée, l’idée n’en était pas moins frustrante, car elle était avant tout une membre à part entière de la garde de Nyx. Avant d’intégrer l’armée, son devoir avait toujours été d’être à ses côtés. Dans son cœur et dans son âme, cela était toujours le cas, bien que ces impératifs avaient été revus en priorité face à l’utilité d’avoir des yeux et des oreilles chez l’ennemi. Indispensable à sa façon, elle regrettait en silence de devoir passer de plus en plus de temps loin des siens. Sacrifice nécessaire, cependant. Elle ne bronchait pas. Liz ne bronchait jamais en réalité. « C’est une information que les guildes devraient aussi avoir. Je ne me sentais déjà pas en sécurité avant d’apprendre cela, alors maintenant... et qui nous dit que ce cobaye est le seul succès ? Il y en a peut-être eu un autre depuis. » Hochement de tête de na Nightingale pour appuyer les propos de Linoa. L’homme ne répondit pas, car il n’y avait rien à répondre. Il semblait se sentir coupable alors qu’il n’y était pour rien. Personne n’y était pour rien, en réalité. Tout ce qu’il put faire fut de blâmer l’alcool. Une porte ouverte permettant aux filles de s’éclipser. « Nous non plus n’avons pas été raisonnable. Lizbeth, on s’était dit de prendre un verre d’eau entre chaque boisson » Hochement de tête avant de baisser les yeux, l’air coupable. Les hommes de la table regardaient les deux jeunes femmes comme s’il se passait entre elles plus qu’il n’y paraissait. La gardienne ignora leurs regards en se levant pour suivre sa Reine jusqu’au bar.

« J’ai une confidence à te faire. » Le message était clair. La seconde suivante, elles seules pouvaient entendre leur conversation. L’avantage de ce genre d'événement était que faire mine de murmurer pouvait laisser croire que l’on n’entendait rien uniquement à cause de tout le bruit environnant. Elle les débarrassa également de cela le temps qu’elles échangent sans oreilles indiscrètes d’ailleurs : le calme était agréable et agir de la sorte le renvoyait des années en arrière, lorsque son pouvoir s’était manifesté pour la première fois dans une cellule sombre et froide. « Je comprends mieux pourquoi l’armée fait de moins en moins appel aux mages pour leurs opérations extérieures. J’ai reçu moins de sollicitation ces derniers temps. Tout le monde se méfie de tout le monde. Vérifie qu’ils ignorent vraiment l’identité de ce soldat. Si c’est le cas, ce sera à toi de découvrir de qui il s'agit en première. L’information se trouve nécessairement du côté de nos chers amis, il faudra mobiliser d’autres personnes chez nous pour mener cette enquête. » Liz fit mine de s’intéresser un peu à ce qui se passait autour d’elle, comme si elles étaient en train de parler de boissons, de garçons ou de choses qui se passaient ici et maintenant. Jouer la comédie avait été difficile pour elle les premiers mois. A présent, c’était chez elle une seconde nature qui la surprenait parfois elle-même. « Je crois qu’il n’y a pas que les mages. » Exposa-t-elle  lorsque des verres d’eau furent posés devant elles par un des serveurs. « Même au sein du gouvernement, les opérations secrètes se multiplient et les informations ne circulent plus comme elles le faisaient avant. Même si ce n’est pas le cas, les gradés commencent à donner le sentiment aux soldats qu’ils ne leur font plus confiance. Ils doivent penser que ça sécurise leurs manœuvres, mais en réalité ils commencent peu à peu à démoraliser les troupes, surtout les plus engagés et les plus idéalistes : les plus loyaux supportent mal d’être soupçonnés. » A force de trop tirer sur la corde de la sécurité, ils pourraient finir par faire eux-mêmes exploser leur système de l’intérieur. Les guildes noires n’auraient alors plus qu’à admirer le spectacle avec un verre à la main.

« Autre chose » Buvant quelques gorgées de son verre d’eau, le silence se fit une nouvelle fois rien que pour elles, signe que la Reine pouvait ainsi s’exprimer librement. « Il serait utile d’avoir les prévisions des prochaines semaines concernant les zones de fouille de l’armée. Cela nous permettrait d'anticiper et de mettre la main sur un laboratoire, nous aurons nos informations directement à la source. » Hochement de tête entendu. Le silence perdure quelques secondes encore. Son verre d’eau se vide, elle le repose sur le comptoir. « Ma division n’a pas directement accès à ces informations, mais la plus grande qualité d’Edo-Lizbeth réside dans ses bonnes relations avec le monde entier. » Une plaie dans la vie quotidienne, un avantage non négligeable lorsque l’on a besoin de quelque chose. « Je sais où chercher, et je sais comment avoir le champ libre. » Pour cela, tout le crédit revenait à sa Reine, car elle avait travaillé la véritable soldate avec son pouvoir pour lui soutirer toutes les clés dont Lizbeth se servait aujourd’hui en se faisant passer pour elle. Tout le monde à ses secrets et l’ancienne Liz était, semblait-il, une confidente de choix. De l’avis de la gardienne, cela relevait de son côté totalement transparent et de l’aisance que l’on peut avoir à se confier à des gens dont on sait qu’ils ne se mettent pas vraiment en avant, même si elle avait étrangement changé ces dernières années. Que répondre à cela ? La guerre change les gens après tout. « Tout vous sera transmis dans les prochains jours. » L’usage de sa magie lui permettait de remettre entre elles tout le respect qu’elle lui devait. Il s’effaça en même temps que son pouvoir lorsqu’elle dû reprendre le rôle de la bonne amie de Linoa jusqu’à la fin de la soirée. Lorsqu’elle s’acheva, Lizbeth la raccompagna jusqu’à d’autres membres de la garde qui se chargeraient de l’escorter sur le trajet du retour : sa fonction fit qu’elle devait rester à la Cité pour reprendre son poste aux premières lueurs du jour le lendemain.

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