Je n’avais rien fait de très palpitant dernièrement et j’avouais volontiers que cela m’embêtait un peu. Mes quêtes n’avaient rien eu d’exceptionnel depuis ma chasse aux œufs avec Lucy, tellement que les monstres me manquaient. Je voulais bouger, courir, faire quelque chose qui me donne la satisfaction du travail bien fait ; plutôt que cette paperasse immonde et dégoulinante qui inondait chaque jour un peu plus notre tableau des missions. Je désespérais. Aujourd’hui, la seule requête qui aurait pu attirer un tant soit peu mon attention m’était passée sous le nez alors que Juvia s’était empressée de s’en emparer, de l’enregistrer avant de disparaître derrière les portes de la Guilde. Elle avait été si rapide que j’avais à peine eu même le temps de lire l’intitulé avant de me plaindre au comptoir, face à Mira. « Y’a pas une mission intéressante ?! » m’étais-je exclamé, dépité alors qu’elle vint me répondre avec le sourire que c’était la bleutée qui venait de s’en aller avec. Dommage …

Ouais, dommage … J’étais quand même prêt à m’en aller à sa rechercher, pour l’accompagner sur cette mission, peu importe ce que cela pouvait être cependant, le démon titilla assez mon attention que pour que je reste à l’écouter. La situation se résumait alors en deux mots : Crystal Valley et contrat de chasse ; et soudain, cela me sembla d’une évidence claire, il fallait que j’aille là-bas ! Ainsi, ne perdant pas plus de temps qu’il n’en était nécessaire, je me dirigeais alors à mon tour vers la sortie, mon fidèle ami volant sur les talons. Crystal Valley était la zone neutre et par définition, certainement l’endroit le plus hétéroclite que l’on puisse trouver dans tout Edoras. Je ne pourrais donc pas m’y enflammer par pure caprice, quand bien même je devais venir à croire le chemin de l’un de mes ennemis. Un lieu indépendant à la fois frustrant et distrayant où seule l’idée de ce contrat de chasse devait guider mes pas.

La seule idée que je doive me rendre à Mideel me donnait déjà des sueurs froides, lorsque je réalisais seulement ce que cela signifiait. Je devais changer de continent et pour cela, il était nécessaire que j’utilise l’héliport qui aurait certainement raison de mon âme … Pourtant, la promesse de ces contrats de fit pas faillir ma détermination et ainsi, survivant à ce trajet de l’enfer, je mettais enfin les pieds, le regard émerveillé, dans cette cité à la dépendance de sa seule autorité. Nombreuses activités auraient pu trouver grâce à mes yeux cependant, je restais rivé sur mon seul objectif alors que passant devant une affiches de dragonneaux, je me jurais mentalement de revenir les voir. Il ne me fallut d’ailleurs pas longtemps pour que mes recherches sur le tableau recelant les contrats se retrouve à ma vue, alors que devant s’était attroupé un groupe prêt à partir en chasse.

Me faufilant au travers cet attroupement, Happy les surplombant de ses petites ailes, j’observais bientôt le vaste tableau face à moi où chaque contrat était répertorié. Vraiment, je pouvais m’y donner à cœur joie ! Et lorsque mon ami se stationna face à l’un des documents pour attirer mon attention, je su que j’avais trouvé ce que je cherchais. « Wow Natsu, regarde ! Tu crois qu’on pourrait y goûter ? » Mon intérêt pour la nourriture se déclarant soudain, je portai ainsi davantage attention à ce que me désignait l’Exceed ; une requête de Don Miguel, un cuisinier de renom, dont le célèbre Jambon était son titre de mission. « Y’a plutôt intérêt oui ! » lui répondis-je alors que je me saisissais du contrat qui ferait notre affaire.

Nous nous dirigeâmes ainsi, l’Exceed, la requête du Jambon et moi jusqu’à l’hôtel renseigné sur le document afin d’avoir une idée de la localisation et également, de la quantité à rapporter. Fièrement, je me présentais alors au chef, demande à la main, prêt à partir bastonner du bestiau jusqu’à ce que son intervention me laisse dubitatif. « Merveilleux ! Je n’attendais pas autant de monde, j’en suis ravi. Vous ne serez pas trop de trois ! » Trois ? « Quoi ?! Mon dieu Natsu, il ne sait plus compter déjà… » Je posais mon regard sur Happy dont la voix s’était faite murmure et qui, l’espace d’un instant, leva la paume de ses petites pattes velues vers le ciel pour marquer son incompréhension que j’acquiesçais d’un signe de la tête. Et à ce moment-là seulement, mon regard est attiré dans un renfoncement de la cuisine pour laisser apparaître une jeune fille que Don Miguel avait à son tour regardé avec enthousiasme. « Bien, maintenant que vous êtes tous là, je vous laisse apprécier l’île de Salomon pour m’en ramener un sanglier. Sur ce, la cuisine n’attend pas, je compte sur vous ! » Et l’homme se détourna de nous, les informations nécessaires désormais en notre possession. Apparemment, nous étions partis pour visiter une île avec une parfait inconnue … J’espère qu’elle ne voudra pas nous piquer notre repas.

Grâce à Mira, je m’étais rendu sur le continent Mideel où, Crystal Valley et ses contrats de chasse me tendaient les bras. Je l’avouais volontiers, la mission ne m’intéressait réellement que dans la perspective où je pouvais goûter à ce met d’exception comme le cuisinier se plaisait à l’appeler. Peut-être devrais-je penser à en rapporter un deuxième, dans le doute ? Ca nous ferait déjà du bestiau à ramener, ce n’était peut-être pas la meilleure idée qui existe, quoi que … La réflexion faisait doucement son chemin ne laissant en moi, qu’un doute agréable quant à la finalité de cette chasse. J’étais chaud bouillant à l’idée de tâter du monstre et pourtant, deux éléments imprévus ne purent que me laisser y réfléchir avec effrois, ne me donnant que la sensation d’une douche froide.  Une île avec une troisième personne ? Je dégluti difficilement à cette nouvelle alors que je comprenais bien que trop rapidement ce que cela impliquait, un héliport de plus … Cette fois je n’y survivrais pas ! Surtout si je devais partager ma part de nourriture une fois revenu. Peut-être qu’en ramener un second serait judicieux finalement.

Dans tous les cas, notre contact retourna alors à sa cuisine avant que je ne me retourne en direction de notre nouvelle équipière de fortune. Je devais être aussi blasé qu’Happy en ce moment, alors que l’odeur de notre festin nous passait lentement sous le nez. J’étais près à lui dire qu’il ne restait plus qu’à nous mettre en route cependant, elle me coupa l’herbe sous le pied en s’inclinant ce qui ne manqua pas de me mettre quelque peu mal à l’aise. « Quel honneur de rencontrer un mage et un Exceed aussi connu ! Je me prénomme Séléna, c'est un plaisir d'effectuer ce contrat avec vous. » A ses mots, plutôt que de répondre la moindre formule de politesse, je posais mon regard sur l’Exceed à mes côtés, étonné tout en dirigeant mon index dans ma direction. « Je suis connu ? » A cette question, mon ami haussa simplement ses épaules, la paume de ses petites pattes vers le ciel. « Aucune idée … On a rien fait de particulier. » C’est bien ce que je pensais. Ainsi nous avons commencé à réfléchir sur une raison qui pourtant ne nous vient pas. « Ha ! La destruction de l’usine de lacryma. » Et à ce moment, je compris le langage non verbal du chat qui me jugeait sur ma stupidité. « Non, ca c’était pas nous ! » « Ha oui, c’est vrai. » Nous avions mis le feu à tellement de choses sur Earthland que je ne comprenais pas comment ca n’ait pas encore été le cas ici, prêt à naïvement endosser un rôle qui n’avait pas été le mien.

C’est ainsi, que les choses clarifiées pour nous, ou presque, que je m’intéressais de nouveau à la blonde à nos côtés. « Enchanté, moi c’est Natsu et lui c’est Happy ! » Un large sourire illuminait désormais mon visage alors que j’avais terminé de faire les présentations. Une fois son nom prononcé, Happy bondit, patte à l’air en de s’exclamer haut et fort sur sa présence. « Aye ! » Elle semblait décidée à continuer sur sa lancée et c’est presque en chantonnant, que la demoiselle poursuivit. « Êtes vous déjà allés à Salomon ? Il faut prendre le bateau et de ce que j'ai compris, notre cible vit dans l'une des forêts de l'île. J'ai une magie de soutien, cela pourra être utile, on y va ? » J’avais bien été sur une île mais il n’était pas question de celle-ci et c’est seulement maintenant que je me demandais, combien il pouvait y en avoir. Histoire de connaître les noms de mes possibles refus à venir … « Jamais ! » venais-je de clamer comme une vérité face à laquelle je devais être fière, tellement mon sourire irradiait en ce moment. C’était facile de se concentrer sur les réponses lorsque l’on ne pensait pas à l’arrivée ou tout du moins, le moyen d’y parvenir dans le cas présent. « On a déjà été sur une île, mais pas celle-là. Tu crois qu’il y a des gros monstres là-bas ? » « Ne parle pas de ca Natsu ! Ca me fait penser à la montagne et je n’aime pas ca. » Attaqua mon ami avec sérieux alors que, visiblement, le souvenir de cette créature gigantesque ne plaisait qu’à moi.

J’obtempérais finalement, reprenant le fil de la conversation où je l’avais laissé. « Dans tous les cas, on ne le saura pas sans y aller ! Allons-y, Séléna. » Et avis terminé, je lui offris un nouveau sourire avant de prendre la tête du groupe, direction le port le plus proche. Allez savoir pourquoi, personne ne voulait atterrir sur cette île alors que j’aurais tout donné pour le contraire, non seulement pour tâter du monstre mais surtout, pour avoir un trajet moins long qui celui qui nous attendait désormais. Le temps nécessaire, nous avons marché, nous mettant en appétit pour ce qui nous attendrait et qui retardait ma montée dans ces engins de malheur.  « Alors, tu viens d’où comme ca ? » finis-je par demander à notre nouvelle acolyte le temps du trajet, histoire d’en savoir un peu plus sur elle puisqu’au contraire, elle semblait bien nous connaître. Ca me laissait toujours sceptique mais qu’importe, nous avions un but commun après tout et pour ca, il ne servait à rien de se poser trop de questions. Ainsi, arrivé au port après un certain temps, je finis accrocher au rebord du pont, la tête dans le vide, à déverser ce qu’il restait encore en moi. Trop de transports sur une même journée.

La journée n’avait déjà que trop bien commencé alors qu’en peu de temps, je m’étais déjà retrouvé dans deux moyens de transports différents, deux de trop par rapport à ce que je préfère en temps normal. Ce n’était pas de ma faute si ca me rendait malade ! Les autres dragon slayers aussi d’ailleurs, allez savoir pourquoi … Et si ce n’était pas pour la promesse de toucher à ce fameux jambon et d’en rapporter un peu pour non sans que personne ne le remarque, je ne serais jamais monté sur ce bateau. Car qui disait bateau, disait immanquablement mal de mer, une vérité que je ne connaissais que trop bien, pour un calvaire bien trop long pour mon propre bien. Happy et moi n’étions pas partit tout seul pourtant, laissant une coéquipière surprise rejoindre notre quête, loin de ce qui était prévu initialement. Le programme était simple : prendre le contrat de chasse, tuer du cochon, manger et rentrer ! Mais visiblement, c’était sans compter la présence de la jeune fille même si après tout, était-ce si important qu’elle soit avec nous ou non ? Mon plan ne devrait pas en être trop perturbé ou tout du moins je l’espérais.

Au moins, elle semblait avoir bonne connaissance des lieux contrairement à moi ce qui pourrait nous être utile, même si l’idée de chercher le monstre à coup de bras de fer n’était pas non plus déplaisante, surtout que j’avais besoin de me défouler. Séléna disait s’y rendre pour la première fois mais au moins, elle s’était renseignée. C’est vrai qu’à bien y penser, une magie de soutien n’était pas le plus efficace face à des monstres … qu’à cela ne tienne, la situation promettait d’y être intéressante. Ainsi, sur le bateau, avant de complètement perdre pied avec mon manque des transports, je luis avais demandé d’où elle venait. Ce n’était pas quelque chose que je demandais nécessairement d’emblée mais face à quelqu’un qui semblait vous connaitre, ce n’était peut-être pas une si mauvaise idée, un peu de curiosité. « Je viens d'Earthland. Je vivais dans le Nord de Fiore. Un jour, le Maître Bob m'a sauvée du désespoir et il m'a invité à rejoindre Blue Pegasus. Peu de temps après, on est arrivé ici mais je n'ai pas quitté les Pégases, c'est ma famille, ma maison. » Je l’écoute avec attention, ou du moins, autant que je le puisse alors que bientôt une interrogation se logeait dans mon esprit. Je tournais le regard vers Happy, songeur alors que visiblement, lui aussi était en pleine réflexion. Bob … c’était qui encore celui-là ? Et comme si nous étions connectés par la pensée, mon ami bleu leva d’un coup sa patte en l’air, victorieux. « Le Bouddha efféminé ! » A sa description, les deux neurones se touchèrent enfin et à mon tour, l’illumination atteint mon regard. « Oh lui !! C’est fait longtemps qu’on ne l’a pas vu. » « N’est-ce pas ? » Il était inutile de dire que nous étions déjà repartis dans notre petit monde avec une fierté non dissimulée.

C’est sous ce sentiment de satisfaction qui nous montâmes finalement à bord et que bien malgré moi, mon inconfort me rattrapa sans que je ne puisse rien y faire. Ce sentiment bienheureux venait de laisser place à une impuissance de type dragon slayers, ne laissant plus que de moi, la coquille vide qui subissait ce voyage, blanc comme un linge. Une fois après avoir été malade, je restais pris du bord, près à bondir sir l’envie se faisait une nouvelle fois sentir alors que je gisais, appuyé contre la rambarde. Ainsi, lorsque nous accostons enfin après cette durée pour le moins interminable, je me trainais comme je le pouvais jusqu’à la terre ferme alors que, désormais, plus rien ne tanguait autour de moi. « Toi aussi, tu ne supportes pas de voyager en bateau ? Je suis terrifiée quand je dois monter dedans. » Je relève la tête, nauséeux alors que la blonde venait de s’accroupir devant moi, me mettant bientôt un présent sous le nez. Instantanément, mon regard brilla de reconnaissance alors que j’e m’emparais du biscuit qu’elle me tendait alors. De la nourriture et de la terre … Je devais être le plus heureux depuis la fin de notre trajet ! Je bredouille un merci qui se perd rapidement alors que j’engouffrais presque instantanément le présent, comme si je n’avais plus rien mangé depuis des lustres, ce qui ne devait pas être si loin de la réalité, alors que mon dernier repas remontait à ce matin.

« Ce n'est pas grand chose mais tu devrais manger un truc, si tu dois vomir, autant que tu aies quelque chose dans l'estomac. On attend que tu ailles mieux pour se mettre à la recherche de notre cible. » Quelques minutes au sol me suffirent pour me remettre sur pied alors que je n’avais pas été des plus loquace depuis notre débarquement. D’un bond, j’étais alors retourné à ses côtés, un sourire ravi sur le visage alors que je décidais de prendre la tête des opérations. « Merci Séléna ! J’ai le mal des transports mais ca ne me met pas jusqu’à cet état d’habitude. » J’étais quelque peu gêné je l’avoue, me grattant l’arrière du crâne tout en lui parlant. J’étais bien vaseux en règle générale, mais jamais malade, voilà qui rectifiait le tir et qui me confirmait que je ne devais pas abuser de ces engins de malheur ! Heureusement qu’une fois bien avancé dans la végétation, je retrouvais mes marques et dès lors ma positivité originelle. Elle posa une question à Happy et bien évidement, il se contenta simplement de secouer la tête, presque choqué à cette demande. Il portait une personne, c’était déjà très bien ! « Happy ne pourrait pas, on ne décolérait pas du sol, même si t’as pas l’air très lourde. » Traduction : bien sûr que tu pèses moins que moi mais c’est pas une raison ! Je pourrais très bien courir, ce n’étais pas un problème en revanche, elle n’avait pas l’air très solide cette fille. « Happy pourra te porter. »

Je tournais de nouveau le regard vers l’avant, alors que nous avions décidé de la marche à suivre. ou absolument pas en vrai, mais il n’y a que l’auteur pour le reconnaître. Franc battant, je m’enfonçais avec Happy alors que Séléna nous suivait de près. Jusqu’à maintenant, il n’y avait pas grand-chose qui retenait mon attention ou tout du moins, jusqu’à ce que ce manque de chose la retienne. D’un coup, plus aucun son ne nous parvint et je ralentis le rythme pour bientôt m’arrêter au milieu de la forêt, tendant d’autant plus l’oreille. Le regard sérieux, je changeais soudain de direction alors que des plaintes presque inaudibles me parvenaient. « Par-là. » Je n’y allais pas dans la dentelle alors que ceci était loin de l’idée que j’avais pu en avoir de base. Les monstres étaient une chose, les humains en étaient une autre !

Lorsque les voix se firent davantage présente dans mon esprit, j’hâtais soudain le pas pour arriver sur les lieux au plus vite et trouver ainsi allonger à même le sol, un homme blessé et une jeune fille en pleur à ses côtés. Visiblement, leur histoire avait mal tourné et désormais, ils semblaient bien incapables de fait un pas de plus, alors qu’ils tentaient comme ils le pouvaient de se cacher derrière cet arbre. Sans élance, je m’avance alors, choquant happy par ma délicatesse alors que bientôt, je m’accroupis près d’eux. « Qu’est-ce que vous faites ? » La question pouvait paraitre stupide, et elle l’était vraiment puisque vraisemblablement, ils étaient en train de cuisiner ! Fallait qu’ils crachent le morceau et pour ca, il nous fallait d’avantage d’indice, et ce n’était pas les griffures que ce mec avait sur le corps qui allaient nous y aider. Je pointais alors un point derrière nous, devant leur regard vide, avant de poursuivre. « L’embarcadère est par là, vous deviez y être plus en sécurité. » Soudain, une lueur d’espoir sembla se poser dans leurs yeux alors qu’ils retrouvaient l’usage de la parole, pour une mise en garde désespérée. « N’allez pas là-bas, ce monstre a … N’y allez pas c’est dangereux. » Ce monstre avait quoi ? J’échangeais un regard avec Happy, peu enthousiaste face à cette situation, me défiant presque du regard de s’y rendre. Ces gens n’avaient rien d’aventuriers, et je ne craignais pas les défis !

« C’est gentil, merci. » Séléna me remercie de ma prévenance à son égard et en réponse, je ne manque pas de lui offrir un magnifique sourire sincère avant de poursuivre ma marche. Pourtant, je m’arrêtais bien vite alors que mes sens étaient en alerte. Quelqu’un avait besoin d’aide, les pleurs et la détresse émanait d’un endroit particulier ; lequel je me dirigeais sans attendre, renseignant simplement à ma partenaire la route à prendre, comme si elle pouvait simplement comprendre où je voulais aller. Elle me suivit de loin sur le chemin qui me menait à ce bruit caractéristique et arrivé devant, je m’arrêtais pour faire face à ces deux malheureux. Ils devaient rebrousser chemin, je leur indiquais d’ailleurs l’itinéraire et somme toute réponse, je récoltais simplement un avertissement. Dangereux ? Comme si j’allais avoir peur d’un simple sanglier …

« Happy, tu pourrais les aider à rejoindre l’embarcadère ? Le monsieur n’est pas en état de marcher et ils iraient plus vite si un grand mage comme toi pouvait les aider. » Dans mon dos, ma coéquipière interpella l’Exceed qui, flatté, ne manqua pas de répondre une fois que nous ayons échangé un regard entendu. « Hi ! Je suis un mage de Fairy Tail, je peux le faire ! » Et ces mots prononcés de manière joyeuse, il fonça vers le blessé pour le soulever par le col de sa chemise, non sans un petit mouvement de faiblesse qu’il tenta de cacher. « A tout de suite Happy ! » Je le motivais à revenir rapidement alors que derrière lui, suivait péniblement son amie, peu rassurée. « Ca va aller, il ne le lâchera pas vous savez ! » Mais il semblerait que c’était bien là le cadet de ses soucis dont je n’avais aucune idée ou tout du moins, je ne cherchais pas plus loin. Aucune réponse, j’haussais donc les épaules pour reporter mon attention sur la situation devant nous alors que la blonde, toujours à mes côtés, murmurait quelques mots en s’approchant de moi. « La bête est proche, je vais grimper à un arbre pour voir où elle est. »

Je me tournais alors vers elle, dubitatif quant à sa proposition avant de lui répondre le plus simplement du monde, remettant mes inquiétudes au second plan pour le moment. « Okai ! Fais attention là-haut. » Il était facile de tomber, surtout sur des hauteurs assez hautes pour vous briser le coup. Elle semblait fragile mais au fond je ne pouvais pas l’empêcher de vouloir y grimper si elle faisait attention. Elle était peut-être douée pour ca, Lucy grimpait bien aux arbres de toutes façons, c’était peut-être plus facile pour les filles ? Une réflexion qu’il faudrait que je pousse davantage à l’avenir pour en avoir le cœur net. Ainsi, Séléna monta au sommet et une fois qu’elle eut observé les alentours, elle cria dans sa direction. « Natsu ! La bête est à environ 500 mètres de nous ! »

Je l’observe sur son perchoir et lentement, mon sourire s’agrandit alors que la réalité de la situation s’empare de moi. J’abat mon poing dans ma main libre, prêt à en découdre alors que j’entends désormais la bête arriver dans notre direction. « Bien joué Sel, tu as attiré son attention ! » Je luis adresse un signe victorieux, levant le pouce en l’air, satisfait de cette intervention. Je ne la pensais pas si directe mais pour le coup, ca ne me dérangeait pas le moins du monde ! J’étais excité, je m’enflammais au plus le son me paraissait proche et quand l’animal fut visible, je clignais des yeux alors qu’il se dirigeait, tête la première, vers l’arbre où était encore pendue ma comparse. Elle se mit à hurler, l’attirant d’autant plus ce qui est une surprise de taille. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit à ce point impliquée dans la mission, c’était une bonne nouvelle ! Au moins désormais, nous étions certains qu’il s’agissait bien de notre cible. Petit bémol, il venait de venir à bout de l’arbre dans lequel elle avait élu domicile et dans une dernière tentative, elle saute au sol avant … de détaller. Quoi ?! « Cours ! » Le temps que je le réalise, elle courrait dans ma direction et au vue du manque de préparation et de la vitesse de l’animal, je n’eus pas d’autre choix que de courir à mon tour, ses défenses me touchant presque l’arrière train !

Notre course commençait alors, direction une zone plus sécurisante de laquelle revenait déjà mon petit ami volant, peu conscient de la situation dans laquelle nous nous trouvions. « C’est fait Natsu, maintenant ils .. HAAA ! » S’il était déjà bleuté, l’Exceed était également bleu de peur et se mit à voler à contre-sens en hurlant. « Qu’est-ce que t’as fait Natsu ?! » « Moi ?! Mais j’ai rien fait cette fois ! » J’étais indigné, répondant presque en criant alors que l’adrénaline faisait son chemin. Il fallait mettre tout le monde à l’abri, surtout Séléna qui n’avait pas de puissance d’attaque et d’ailleurs … « C’est elle qui l’a attiré ! » « Ne mens pas, elle n’a pas l’air de vouloir mourir bêtement. » Il avait raison et je n’avais rien à redire là-dessus. Mais ce n’était pas moi ! doucement, nous nous dirigions vers le bord de l’île avant que je ne m’arrête subitement pour changer de sens, si on continuait, d’autres personnes seraient blessées dans la course. Alors, me tournant vers la créature, je libérais mes flammes afin de la décourager d’avancer, Je pensais avoir réussit cependant, lorsqu’elle passa outre mon rideau de feu, je me remis à courir afin de trouver un endroit où utiliser ma magie de manière optimale. « C’est quoi ce truc ?! » Oui, je pense que ce sanglier n’était pas normal et à présent, il voulait certainement que je finisse en brochette.

De toute ma vie, je n’aurais jamais cru que mon rêve d’être entouré de morceaux de viandes bien juteux, serait aussi un de mes pires cauchemars. Le cochon, aussi grand que deux Garulas réunis, promettait un repas luxueux, si toutefois nous arrivions à en substituer une partie à l’arrivée. J’en avais déjà l’eau à la bouche, le rêve d’y goûter à quelques pas seulement et pourtant, loin de respecter l’ordre de la chaine alimentaire, c’est lui qui me poursuivait en ce moment. Il venait de briser mes illusions d’un coup de charge, ne laissant plus que mes espoirs de nourritures me poursuivre pour me pourfendre. Je n’étais pas d’accord ! Depuis quand c’est la viande qui nous chassait ? Faut avouer qu’elle était pas commode la bestiole, et n’était pas loin de nous rattraper maintenant que le bruit l’avait attirée.

J’avais tenté de la déstabiliser mais il fallait croire que sa peau était bien plus dure qu’il n’y parait alors que sans prévenir, la créature avait traversé mon mur de flammes, nous faisant courir de nouveau à contresens. « Un sanglier qui veut jouer aux cartes avec nous, c'est évident ! » « Quoi ?! » La réflexion de ma coéquipière venait de me forcer à réagir. « T’as déjà vu un cochon utiliser ses pattes ?! » Elle devait être folle, avait-elle reçu un coup sur la tête ? Je ne sentais aucune odeur de sang en tout cas mais elle divaguait complètement, même moi je savais que c’est impossible ! Dans tous les cas, l’extrémité de l’ile approchait à grand pas, jusqu’à ce que bientôt, nous soyons littéralement au pied du mur. Devant nous, c’est une chute d’une dizaine de mètres qui nous attendait et en contre-bas, la plage de sable qui délimitait le territoire. J’essayais de réfléchir à la façon d’aborder la situation, sans pousser la blonde en bas d’où nous nous trouvions cependant, je ne m’attendais pas à ce qu’elle ne m’attrape pour sauter. « Natsuu ! »

Même Happy ne s’y attendait pas mais lui au moins, il pouvait voler … Alors que j’atterrissais sur mes deux jambes avec la grâce d’un éléphant, Séléna roula sur elle-même jusqu’à se remettre sur pied. Elle semblait aller bien cependant … « Non mais ca va pas ?! T’as vu d’où on vient ? T’aurais pu te faire mal ! » Et joignant le geste à la parole, j’indiquais le sommet de la falaise, quelque peu révolté alors que le sanglier nous rejoignait dans sa rage. « Il continue à nous foncer dessus ! » Mon ami volant était perspicace et paniqué par la situation et c’était bien là le moment de revoir ses priorités. « T’inquiète pas Happy. » A présent que nous avions un espace rien qu’à nous, il fallait en profiter. « Natsu, oublie pas, la viande de cochon, ça doit cuire longtemps pour être sûr de tuer tous les parasites. » J’en profitais alors pour craquer mes poings, prêts à repartir au combat quand la blonde usa de ses talents.

Quelques secondes plus tard, la bête était maîtrisée et je ne manquais pas de me tourner vers la demoiselle, un énorme sourire aux lèvres, pouce levé dans sa direction. « Merci Séléna ! » Et l’instant d’après, je reprenais ma respiration pour sortir mon premier rugissement du dragon sur le sanglier qui bougeait à peine. Ca manquait d’action tout ca mais après tout, avec l’odeur alléchante que commençait à dégager la créature, et mon estomac criant doucement à la famine, l’idée du repas m’importait plus que quoi que ce soit. Les minutes s’enchainèrent alors, bien trop lentement à mon goût jusqu’à ce qu’enfin, mon flaire ne me trompe pas. Il était cuit ! J’éteignis mes flammes, les yeux gourmands, un filet de bave coulant presque de ma bouche alors qu’Happy était dans le même état. « Je préfère les poissons mais … Il faut que je goûte ca. On peut Natsu, hein ? » Il me suppliait presque du regard et j’aurais bien du mal à lui dire le contraire alors que je rêvais de la même chose que lui. Pourtant, un éclair de lucidité s’insinua malgré tout dans mon esprit, me faisant douloureusement douter. « On doit le ramener entier ? » demandais-je alors à notre coéquipière du jour alors que je réduisais déjà, petit à petit, la distance me séparant de mon repas.