« AAAAAAH » est à peu près la seule chose que la petite Nel est capable de hurler, en larmes et au beau milieu d’une course folle pour échapper à un monstre géant qui est en train de la poursuivre et qui semble volontiers vouloir faire d’elle son repas.
Elle est incapable de reprendre sa forme adulte pour se défendre et elle le sait. Prise par surprise alors qu’elle contemplait les restes du laboratoire afin d’estimer s’il était possible de récupérer quelques données utiles, elle n’avait pas eu le temps d’éviter le sort qu’on lui avait envoyé dans la figure. Alors, elle l’avait tout simplement gobé pour le renvoyer à l’expéditeur avec toute sa puissance pour qu’on la laisse tranquille. Elle aurait aimé simplement régler ça avec son sabre mais les circonstances en avaient voulu autrement. Le mage d’en face semblait être bien incapable de se relever, et c’était tant mieux car Ninel avait fait place à Nel, qui s’était immédiatement mise à pleurer sans aucune raison. Peut-être simplement le contre coup de l’attaque surprise. Dans tous les cas, force fut de constater qu’il n’y avait rien à récupérer dans le laboratoire. Le peu qui n’en avait pas été détruit avait été passé au peigne fin, sans doute par le gouvernement. De son passage à la cité royale, elle avait appris qu’ils en savaient beaucoup. Mais elle-même n’avait aucune raison de penser qu’elle avait pu découvrir tout ce qu’ils avaient appris. Prudence était de mise et mieux valait estimer qu’ils en savaient beaucoup tout en espérant que ces imbéciles de scientifiques avaient correctement fait leur travail en détruisant les preuves avant de disparaitre -ou avant de mourir. En tout cas, il n’y avait plus rien à trouver ici…Hormis d’indiscrets petits fouineurs.
Si sa crise de larmes n’avait pas duré bien longtemps, le calme fut également de courte durée. Errant encore un peu dans les ruines avant de s’en éloigner, elle s’était retrouvée face à un monstre de petite taille -aussi grand que sa version miniature- qui lui fit prendre ses jambes à son cou le plus loin possible, sans véritablement réfléchir à son itinéraire. Guidée par la peur, elle s’éloigne même du chantier et finir par se perdre en s’enfonçant toujours plus profondément dans la forêt. Elle court, elle fuit, encore et encore, sans même se rendre compte que le monstre miniature a lâché l’affaire il y a bien longtemps déjà. Lorsqu’elle se calme finalement et qu’elle prend le temps de s’arrêter pour reprendre son souffle, elle réalise qu’elle est totalement perdue. Elle tourne sur elle-même, tant et si bien que finalement elle ne sait même plus par où elle est arrivée. L’angoisse lui donne l’impression que la végétation est plus dense encore, que la forêt s’est un peu assombrie alors qu’il n’en est rien. Elle tourne, encore et encore, désespérée, à la recherche d’un chemin qui n’apparait pas. Le tournis lui vient, elle fini sur les fesses, les larmes lui montant aux yeux parce qu’elle est perdue.
Est-ce que le monstre géant qui arrive face à elle ne lui rendrait, d’ailleurs, pas presque service ? Face à ce nouveau danger elle en oublie sa détresse d’être perdue. Éclatant en sanglots et hurlant assez pour ameuter toute la faune de la forêt, elle se remet à courir dans une direction aléatoire. Tout est bon pour s’éloigner du monstre et ne pas finir dans son estomac ! Elle entend derrière elle le bruit lourd de ses pattes qui percutent le sol, les arbres qui se couchent sur son passage. Elle ose un regard en arrière, hurle de plus belle et accélère la cadence. Ses petites jambes arrivent à tenir la cadence, mais il lui semble impossible de le semer. Alors, perdue au milieu de nulle part, elle tente d’appeler à l’aide. « Au checours ! » Peine-t-elle à articuler dans l’urgence et dans l’angoisse.
Force est de constater qu’elle a malgré tout un peu de chance dans son malheur : cette nouvelle course poursuite lui permet de retrouver un sentier qu’elle se met à suivre, dans l’espoir fou que le monstre ne voudra pas quitter les arbres. Cette idée folle n’a aucune logique et, pour cause, le monstre ne fait pas cas de l’endroit où elle se trouve, il continu de la prendre en chasse. Une nouvelle fois, elle ose un regard en arrière. Elle a l’impression qu’il gagne du terrain alors elle accélère avant même de recommencer à regarder où elle va. Elle tourne la tête pour regarde devant elle, et là c’est le choc. Elle se cogne la tête contre la jambe de quelqu’un, elle est arrêtée net et tombe sur les fesses. Son regard brillant de larmes se lève sur un homme à l’expression froide, presque cruelle. « Je…Je… » parvient-elle à peine à bafouiller, au bord d’une nouvelle crise de larmes. Derrière elle le monstre la rattrape mais elle n’est plus capable de bouger, figée par l’aura de cet homme qui lui fait face.
C'est terrible, mais à l'instant où je sens que tout le monde est d'accord avec moi, j'ai envie de changer d'avis. Je suis un type de ce genre-là.
Ils sont nombreux à avoir été lancés sur les traces du laboratoire défoncé de la forêt Nibel. Maddox il n’est pas là pour fouiner, lui. Entre Liz qui est infiltrée, la présence de Nyx sur place au moment des recherches, et Lucius, la reine a les informations qu’elle veut.
Mads, il est là pour ces gens qui fouinent justement, ces membres du gouvernement qui viennent vérifier les restes d'infos à récupérer, les potentielles dépouilles à apporter aux familles, parce que tout a sauté. Ces soldats qui ne repartent jamais parce qu’ils l’ont croisés, lui. Toutes ces brèches dans l’armée, on les exploite pour les aggrandir, pour affaiblir, pour frayer un chemin à Nyx vers le trône de Mystogan. Chaque vie volée compte. C’est un grain de sable en plus sur leur balance. Après quelques jours de chasse à l’homme, Mads est sur le chemin de retour. L’héliport de leur guilde va passer le chercher à une station, avec d’autres Reapers isolés. Ce transport est leur Saint Graal, ticket d’accès partout sans avoir à subir les barrages terrestres. Le petit souci, c’est qu’on n’en a qu’un pour des centaines, alors il faut s’organiser en fonction. On le consacre à la reine et à sa garde, soit le clan fameux des Reapers, un privilège que Maddox approuve totalement. Faut les grands moyens, pour ceux qui se sortent les doigts du cul. Alors qu'il est sur le chemin guidant vers l'orée de la forêt, une voix d’enfant, de tout petit enfant, attire son attention. Il n’a rien contre ces spécimens. Ils sont pardonnables de ne pas vénérer Nyx parce qu’ils ne savent rien, qu’ils sont encore bêtes. C’est un stade de leur vie où tout est rattrapable, où ils peuvent encore faire les choix qui les mèneront vers la gloire, ou vers le néant. L’appel à l’aide ne le laisse pas indifférent. Ça fait écho à ceux qu’il a voulu crier à une époque où il était trop lâche pour le faire. Il a été peureux, lui, mais un peureux silencieux. Loin d’aujourd’hui avec sa bonne grande gueule quand il s’agit de tailler les autres. Il avance vers les appels et il repère d’où ça vient.
C’est un bambin qui court vers lui en jetant plein de regard derrière, et qui chouine trop pour voir ce qui s’y passe. Le bleuté s’arrête de marcher, les mains dans les poches. La petite chose courte sur patte rentre dans sa jambe et tombe sur ses petites fesses. Dans un moment pareil, le cœur de n’importe quel humain normal aurait fondu. Mads, il la regarde comme il regarde n’importe qui n’étant pas de Soul Reaper. Une moue courbe ses lèvres vers le bas, méprisant, d’autant plus méprisant qu’elle est si petite et qu’il est si haut. « Je… je… » elle n’a rien dit, mais elle a l’air de savoir dire. Maddox se demande : Ça sait parler à cet âge là ? Vu d’en bas, son air froid et détaché semble plus menaçant et dangereux, chose dont il ne se rend pas compte, car ça l’intéresse pas trop de faire que les gamins se pissent dessus devant lui, en fait. Il garde la tête baissée vers elle, assez inquisiteur, tandis que le monstre qui la poursuivait se jette sur sa petite stature. Les mains toujours dans les poches, le Reaper lève alors son pied par-dessus la gamine. Il y a cette micro seconde où la peau de la bête s’écrase contre sa semelle, tel un cratère formé sur son poitrail, avant qu’elle ne soit projeté à pétaouchnok vers l’arrière. Le Reaper repose le pied au sol, au même endroit qu’avant.
Dans le silence qui revient, Maddox se demande, il faut faire quoi de cette gamine ? Elle porte un os sur la tête en décoration, lui aussi il en a un, qui couvre sa mâchoire. Qui lui a foutu ça ? C’est qui ses parents, Mads les connaît ? Elle a l’air seule, là. S’il la laisse derrière, y a des chances qu’elle meurt. N’empêche, leur guilde n’est pas une foutue SPA, ce n’est pas son problème. Pour la dépanner, il dégaine le katana, l’enjambe, et tranche nettement le monstre qui revient à la charge, l’éliminant définitivement. Ce sera tout pour sa part. Il ramène son attention vers la petite et ses grands yeux larmoyant de gnome. « La sortie vers la Capitale est par là » il donne un coup de menton dans la direction à prendre. Elle a bien couru pour échapper à un monstre, et elle a un os sur la tête. Elle peut bien marcher tout droit. Elle tombera forcément sur quelqu’un à un moment, qui plus est. « Circule, morveuse. » Il se détourne et part. Ainsi commence la toute fin de sa vie peinarde.
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Sam 9 Mai - 11:33
Breath the wild
N’aurait-elle pas dû, comme toute enfant solitaire qui croise enfin quelqu’un, se sentir heureuse et soulagée d’être rentrée dans quelqu’un qui lui donne un espoir de pouvoir être sauvée du monstre qui la pourchasse ? Levant la tête vers lui, elle chouine un peu, retient ses larmes. Mais il ne ressemble pas à un héros, il ne ressemble pas à un chevalier. A dire vrai, l’expression froide et méprisant qu’il aborde tandis qu’il la regarde de haut lui fait peur. Il dégage un petit quelque chose de terrifiant, et elle reste là, le cul par terre, à le regarder. Devrait-elle avoir davantage peur de lui, ou du monstre ? Elle ne sait même plus laquelle des deux menaces semble la plus importante tant son air agressif et dangereux la cloue sur place. Le monstre, lui, ne l’a pas figée sur place, il n’a pas bloqué tous les sons qui voulaient sortir de sa gorge juste en posant son regard glacé sur elle. Elle a envie de pleurer, mais même ça, elle n’arrive pas à le faire tant la crainte de celui qui lui fait face la fige dans tout son être. Elle est prise d’un léger sursaut de peur lorsqu’il lève son pied, par réflexe elle vient mettre ses petits bras devant son visage, elle a peur de se prendre un coup. Mais il ne s’en prend pas à elle. Malgré son air froid et détaché, il est finalement bien en train de la sauver du vilain monstre qui voulait faire d’elle son repas ! Un peu hésitante, elle baisse ses bras et tourne légèrement son visage vers le monstre, juste à temps pour le voir se manger la semelle de son héros un peu flippant et être envoyé à l’autre bout de la forêt. En réalité, il est juste envoyé plusieurs mètres plus loin, mais la perception des distances de Nel n’est pas la même que celles des gens normaux quand elle a cette taille-là. Elle relève les yeux vers lui lorsqu’il repose le pied par terre, exactement là où il se trouvait avant d’éjecter le monstre. Son expression n’a pas changé, mais comme il vient de la sauver elle a moins peur de lui, d’un coup. Elle le voit différemment. Il y a encore des larmes dans ses grands yeux d’enfant, mais elle le regarde avec admiration, sa petite bouche en o sans être capable d’émettre de commentaire. Tout au mieux, elle émet un drôle de son qui ressemble vaguement à un « Ooh ! »
Elle n’a aucune idée de toutes les questions qu’il est en train de se poser. Elle le regarde juste, sans oser émettre aucun commentaire, alors qu’il semble réfléchir en regardant sa bouille d’enfant. Maintenant qu’elle est sauvée, elle essuie l’humidité qu’il reste dans ses yeux d’un coup de manche de ce vêtement devenu trop grand pour elle, pour tenter de se montrer un peu plus courageuse qu’elle ne l’est, sans vraiment avoir conscience qu’après avoir couru partout en hurlant, c’est déjà mort de toute façon. Pendant ce temps, il dégaine son katana et enjambe la gamine, pour aller trancher le monstre sans aucune difficulté sous son regard ébahis, avant de reporter son attention sur la mini-femme. « La sortie vers la Capitale est par là » Il donne un coup de menton dans la direction qu’il veut lui montrer. Elle tourne curieusement la tête vers le sentier qu’il lui montre. « Circule, morveuse. » Il tourne les talons et il part, mais il ne part pas du tout dans la direction qu’il vient de lui montrer. Est-ce qu’il compte la laisser seule, après lui avoir ainsi sauver la vie ? C’est dommage parce que Nel n’a plus l’intention de rester seule dans cette foret dangereuse. Elle le regarde s’éloigner comme si elle n’existait plus. Hésitante, elle fini par se remettre sur ses petits pieds, regardant l’un après l’autre le chemin qu’il lui a désigné et le chemin qu’il a emprunté. « Je… » Bafouille-t-elle encore une fois, sans trop savoir ce qu’elle doit faire. Sa voix tremble, elle sent qu’elle est sur le point de se remettre à pleurer comme la gosse qu’elle est.
Rien que le fait d’entendre un petit bruit et de voir un buisson bouger dans la direction que son héros du jour lui a indiqué a raison de son hésitation qui penchait déjà fortement du côté de la balance : être une chieuse insupportable et suivre le type qui veut visiblement pas être suivis. Comme il est encore dans son champ de vision, elle n’a pas si peur que ça. Mais elle hurle quand même. « AAAAHH ! » Avant de se remettre à courir vers ce pauvre gars qui n’a rien demander en se remettant à pleurer. Elle n’a pas peur à ce point, mais il est vrai qu’elle n’a pas envie de rester toute seule dans cette forêt. Surtout que l’homme est en réalité bien moins effrayant qu’il en a l’air. Qu’il ne veuille pas d’elle, elle s’en fout royal dans le fond. Elle court vers lui et, sans vraiment lui laisser l’option de se débarrasser d’elle, elle s’agrippe à sa jambe comme si sa vie en dépendait, en chouinant. Lorsqu’elle estime être bien accrochée comme un koala -il peut bien secouer sa jambe dans tous les sens si ça lui chante, ça lui fera pas lâcher l’affaire- elle lève ses grands yeux humides vers lui. « Je…Je… » Maronne-t-elle une nouvelle fois. Je veux rester avec toi est ce qu’elle pense. Dans les faits, sa bouche dit tout autre chose. « …Tu veux pas jouer avec moi ? » Elle a les yeux humides, mais elle étire ses lèvres dans un grand sourire enfantin. C’est ce qu’elle a trouvé de mieux pour tenter de le retenir un peu et le faire rester avec elle.
C'est terrible, mais à l'instant où je sens que tout le monde est d'accord avec moi, j'ai envie de changer d'avis. Je suis un type de ce genre-là.
En réalité, il n’est pas certain d’être débarrassé du marmot juste parce qu’il lui a indiqué le chemin à suivre. Elle est vraiment bas âge et la chose la plus intelligente à faire pour elle serait bien de rechercher la compagnie de quelqu’un. Mais lui, il n’est pas le bon quelqu’un, et il l’a mis sur la voie pour qu’elle trouve meilleure compagnie. Maddox émet un soupir sifflant en entendant le cri de la gamine derrière lui. Il l’a aidée une fois, il avait déjà atteint son max là. Son regard mauvais se plisse tandis que les pleurs se rapprochent, et il ne s’attend certainement pas à ce boulet de canon qui lui fonce dans la jambe. La surprise et la force de frappe de la petite déséquilibre un court instant le colosse, dont l’autre jambe titube pour se rattraper. Après un bref écarquillement d’yeux, Mads crispe brièvement la mâchoire et baisse un regard meurtrier vers la toute petite chose accrochée à lui, les poings serrés. Il donne une forte secousse de la jambe, qui aurait dû l’envoyer voler sur un bon cent mètres vu son poids plume. Seulement, elle ne bouge pas et reste fermement accrochée. Le bleuté repose alors sa jambe assaillie, entre colère et ahurissement. Mais d’où elle tient cette force, celle-là ? « Je…Je… » « Merde ! Tu m’as pas écouté ? » réplique t-il, le ton agressif. Nan, elle n'a pas écouté, elle n'en a rien à cirer. « …Tu veux pas jouer avec moi ? » Les yeux larmoyant, elle lui offre un sourire adorable qui aurait même fait fondre le cœur à un psychopathe de renom Preuve est que l’un des plus grands de ce monde l’a à la bonne. Et même Maddox, il n’est pas à l’aise à l’idée d’écraser son petit corps dans le sol d’un coup de talon, juste parce qu’elle le fait chier et qu'il est déjà en train de perdre patience. Elle le prend pour un clébard à qui on lance la baballe ? Déjà ça l’étonne qu’elle lui demande de jouer, et non pas où est maman. Foutrement bizarre.
Le bleuté se penche. Sa main la saisit par le haut de sa tenue verte, dans dos, juste sous sa capuche – parlant de ça, on dirait une tenue de sauvage. Elle vit là ou quoi ? C’est pas vraiment des fringues que des parents donneraient à leur bambin, déjà que l’os sur la tronche l’avait interpellé. Mads la soulève pour mettre son visage au niveau du sien comme un chaton pas sage. Ce n'est pas anodin qu'il ne l'a pas attrapée par le col, sinon elle s’étranglerait d’être tenue ainsi, là elle est comme allongée. Cependant, le regard glaçant du Reaper donne plus l’impression qu’il contemple une cible à abattre qu’un minou. « J’te conseille de déguerpir moucheron, si tu me suis, tu vas finir dans l’assiette d’un cannibale de ma guilde. » Ouais il change de méthode. Finalement, si elle se pisse dessus, elle le laissera peut-être tranquille. Mads lâche son petit corps, qui atterrit lourdement par terre. Quelque chose lui dit que cette chute ne serait pas une si terrible expérience pour elle, vu la patate qu’elle a. C’est d’ailleurs étonnant à son âge. Sans chercher plus loin, Mads la pousse du passage avec le côté du pied, ce qui traine son corps hors de son chemin, et il reprend sa route, les mains dans les poches. Pourtant au fond de lui, il se doute que tant qu’elle respire et qu’elle est en mesure de marcher, elle va continuer à le faire chier. Les gosses, ils sentent, ça. Ils ont ce truc pour tester les adultes et voir les limites que ceux-ci ne franchiraient pas en les punissant. Et là c’est compromettant. Hors de question d’emprunter l’héliport avec cette gamine ou de révéler quoique ce soit concernant Soul Reaper. Elle est étrangement dégourdie pour son âge et il n’a confiance en rien. Mads ne peut décemment pas non plus la buter, ça va à l’encontre de son code d’honneur… et puis, quel genre d’enfoiré pourrait éliminer une bouille comme ça ?
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Mer 27 Mai - 23:29
Breath the wild
Elle ne fait même pas attention à ce regard meurtrier qui est posé sur elle tant tout ce sur quoi elle se concentre, c’est de s’accrocher au pauvre type qui n’a rien demandé à personne. La forte secousse qu’il donne dans sa jambe pour tenter de la faire voler plus loin n’y change rien. Nel n’a pas de force…Sauf lorsqu’il s’agit de foncer dans les gens pour leur faire des câlins en leur donnant souvent un coup de tête par la même occasion ou lorsqu’il s’agit de s’agripper désespérément à eux. « Merde ! Tu m’as pas écouté ? » Non, effectivement, elle ne l’a pas écouté, elle ne l’écoute toujours pas et elle n’en a rien à foutre surtout. Elle ne veut pas être seule, et pour ça elle n’a pas trouvé de meilleure idée que de lui proposer de jouer avec elle parce qu’il a clairement la gueule de l’emploi. Malgré son regard humide, elle arrive même à lui sourire en faisant cette proposition, ce qui ne semble pas particulièrement l’amadouer.
Malgré tout il se penche et sa main saisi le haut de ses vêtements, dans son dos. Comme il la soulève, elle se laisse faire bien docilement. Ses larmes en viennent même à disparaitre pour laisse son sourire s’agrandir. Son petit corps s’éloigne du sol jusqu’au niveau de son visage et elle écarte les bras comme si elle faisait l’avion en éclatant de rire. Dans son esprit de gamine, sur le moment, elle croit qu’il a capitulé et qu’il commence à jouer avec elle. Ce qui la calme instantanément, c’est ce regard de tueur qu’il pose sur elle. « J’te conseille de déguerpir moucheron, si tu me suis, tu vas finir dans l’assiette d’un cannibale de ma guilde. » Ça pourrait faire flipper n’importe quel gamin qui, à son âge, saurait ce que ‘’cannibale’’ veut dire, mais ça doit pas être si fréquent que ça. Nel, elle se contente de le regarder avec ses grands yeux ronds, clignant plusieurs fois des yeux comme si elle ne comprenait pas le sens de ce mot. Ce qu’elle ne comprend pas, c’est surtout pourquoi il ne veut pas jouer avec elle. Il la lâche et elle s’écrase la face contre le sol, avant de se faire écarter du chemin avec le côté de son pied. Quand elle se redresse, ses yeux sont à nouveau humides, elle se tourne vers lui mais il est déjà en train de s’éloigner d’elle.
Y'a des tas de gamins qui se seraient démontés après les menaces, même sans les comprendre. Après tout, le regard qu’il avait posé sur elle valait bien toutes les menaces du monde. Mais Nel est du genre à être tenace, et au-delà de ça, elle ne veut vraiment pas se retrouver toute seule ici au milieu des monstres. En plus, malgré son air faussement méchant, comme il l’a sauvée d’un monstre. C’est un peu son héro du jour et que font les enfants lorsqu’ils croisent leurs héros ? Bah ils les collent. Elle se redresse de sa toute petite hauteur en levant un bras vers le ciel. « On joue à chat cannibale ! » Déclare-t-elle de sa voix de gamine en réussissant à ne pas butter sur le mot compliqué de la phrase avant de le poursuivre de ses petites jambes sur le chemin. Il en a rien à battre de ce qu’elle est en train de faire et il continu son chemin tranquillement comme si elle n’existait pas. C’est ce qui lui permet, malgré ses petites jambes, de le rattraper assez vite pour lui toucher la jambe. « Je t’ai attrapé ! Maintenant c’est toi le chat ! » Déclare-t-elle toute joyeuse en sautillant sur place avant de se mettre à courir dans le sens inverse. Sauf que…Il n’en a toujours absolument rien à foutre et quand elle se retourne pour voir s’il la rattrape, il est toujours à ignorer son existence et continuer son chemin comme si…Comme si ils n’étaient pas en plein jeux ! Contrariée, elle gonfle ses petites joues et reviens près de lui en quatrième vitesse. « T’es le chat alors tu dois m’attraper, c’est la règle du jeu. » Lui explique-t-elle de façon pédagogue (à ses yeux) d’abord persuadée qu’il ne connait simplement pas les règles alors qu’il s’en branle toujours autant. Comme elle se fait ignorer, qu’elle n’aime pas ça, qu’elle a vraiment envie de jouer et surtout qu’elle ne veut vraiment pas rester seule, elle agit par instinct lequel on sait pas, pas l’instinct de survie déjà. Dans un geste d’une rapidité et d’une agilité qu’elle n’est pas sensée avoir à son âge, elle s’empare de son katana et prend ses jambes à son cou à toutes vitesse, en éclatant de rire. « C’est toi le chat ! » Au moins maintenant, elle est sûre qu’il va jouer avec elle.
C'est terrible, mais à l'instant où je sens que tout le monde est d'accord avec moi, j'ai envie de changer d'avis. Je suis un type de ce genre-là.
Cette gamine est la chose la plus suspicieuse qu’il a croisé depuis Skyadrum lui-même, avec son regard de « tu vas te prendre un couteau dans le dos un jour », qui n’était même pas adressé au bleuté. Celui-ci l'avait juste vu, et rien de plus, comme il n'est pas qualifié pour la parlotte.
Même si ça remonte, Maddox se souvient très bien : il a été en compagnie d’une bande de morveux, il sait ce que ça fait d’être séparé de sa famille. On chouine papa et maman, on essaie de trouver d’autres figures maternels et paternels, ou au moins, on recherche la compagnie des autres, de gens fiables. Cette gamine, paumée en plein Nibel, qui vient d’échapper à un monstre grâce à lui, veut faire joujou ? Le bleuté l’ignore en se disant bien qu’elle finira par se fatiguer à lui courir dans les pattes. Le plus étonnant, c’est certainement qu’elle réussit plusieurs allers-retours alors que, pour être à ce niveau de la forêt avec des petites jambes comme ça… c’est qu’elle n’est pas paumée depuis seulement quelques heures, mais plus. Elle n’a pas bu ni mangé depuis probablement plus d’une demi-journée. C’est peut-être une enfant sauvage adoptée par des gorilles ? Impossible. Elle ne saurait même pas parler. On dirait plutôt qu'elle est "éduquée", et surtout précoce. Elle parle trop bien. Elle marche même trop bien, pour son âge.
Quand son katana se décroche de sa ceinture, Maddox s’arrête de marcher et tourne la tête, le regard écarquillé de stupeur. Il a tout juste le temps de voir une petite boule verte volante revenir au sol et se carapater avec son arme. « C’est toi le chat ! » Bien joué, elle a toute son attention. « Reviens-là sale gosse ! » crache t-il. Ce reaper est un bélier, il la rattraperait en quelques enjambées, mais il se dit que la gamine va avoir la décence de prendre peur au son de sa voix de gros rageux (ou son aboiment de chien enragé). Sauf que non, elle s’éloigne en ballotant derrière elle cette épée trop grande pour elle, qu’elle lui a chapardé avec une habilité trop développée pour un bambin. Maddox se retrouve contraint de courser la gamine, dont les petites jambes semblent encore plus rapides qu’escompté, et elle devient encore plus étrange à ses yeux. Une fois presque à son niveau, le bleuté bondit. Son pied plaque la lame au sol tandis qu’il atterrit. Cette force la clouant sur place, alors qu’elle allait vers l’avant, la fout au sol. Déjà qu’elle n’a pas besoin de ça pour être regardée de haut par le grand méchant loup... Celui-ci glisse les mains dans ses poches sans récupérer son épée pour le moment. C’est qu’il pourrait éclater ce moucheron rien qu’en shootant dedans. « T’es quoi, exactement ? » aboie t-il. Juste après sa réponse, son pied s’écrase à nouveau au sol, tout prêt de la gamine cette fois, qui se retrouve enfoncée dans le petit cratère crée à l’impact.
« Je n’ai pas l’habitude de m’en prendre aux gamins. Mais le moment où je vais penser que t’exterminer sera le seul moyen d’être tranquille approche à grands pas. » Il lui adresse le regard peu amène du dernier avertissement, avant d’enfin libérer une main et se pencher pour récupérer son katana. Maddox ne le range pas tout de suite et maintient la lame près de la gorge de la petite. Il s’éloigne en la tenant en joue, et quand la pointe passe devant son nez, il se ravise en ayant une idée qui pourrait lui faciliter la vie. Mads revient vers la gamine, l’attrape à nouveau par le fringue et l’accroche à une branche plus haute que lui avec, soit à environ deux mètres du sol. Le temps que ça se déchire ou qu’elle trouve une solution (il l’en sait capable, cette saleté), il sera probablement assez loin !
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Jeu 25 Juin - 18:12
Breath the wild
« Reviens-là sale gosse ! » La gamine aux cheveux verts éclate de rire, profondément amusée par la situation. Malgré son ton visiblement rageur, elle est ravie d’avoir toute son attention. Elle ne fait d’ailleurs pas demi-tour, trop heureuse qu’il joue enfin à chat avec elle en respectant cette fois les règles du jeu. Elle galope, mais avec ses petites jambes elle est vite rattrapée par le géant bleu. La grande surprise réside surtout dans sa façon de faire, fort peu conventionnelle mais y’a rien de conventionnel dans cette rencontre de toute façon. Son pied plaque la lame au sol, coupant la course de la gamine. Son élan la fait se casser la figure sans aucune grâce, face contre le sol, avec une violence qui lui met les larmes aux yeux (mais soyons réalistes, c’est plus pour se faire plaindre que parce qu’elle a vraiment mal). « T’es quoi, exactement ? » Malgré l’air et le ton menaçant, alors que de petites larmes ont élu domicile au coin de ses yeux, la gamine sourit. Elle a son attention, c’est tout ce qui compte pour elle. Il peut prendre le ton ou faire les grimaces qu’il veut, il est son héro du jour et elle n’a pas du tout peur de lui. « Nel ! » Déclare-t-elle comme s’il lui avait demandé qui elle était, alors que le rustre s’en tape probablement autant que de la paire de chaussette qu’il a enfilée en se levant ce matin. Il coupe court à la joie débordante de la demi-portion en écrasant son pied au sol, tout près d’elle. La violence de l’impact créer un petit cratère dans lequel elle s’enfonce toute entière, du haut de sa toute petite taille de bambine.
Pourtant, Ninel ne bouge pas. Si elle a perdu son sourire, elle continue de le regarder presque curieusement avec ses grands yeux d’enfants. « Je n’ai pas l’habitude de m’en prendre aux gamins. Mais le moment où je vais penser que t’exterminer sera le seul moyen d’être tranquille approche à grands pas. » Elle cligne des yeux plusieurs fois sans piper mot. La gamine est loin d’être stupide, elle sait très exactement à quel moment elle s’approche trop des limites, et elle sait s’arrêter avant de les franchir. Il récupère son katana et la seconde suivante, la lame se retrouve proche de sa gorge. Si les yeux de Nel s’humidifient, ce n’est pas parce que la menace pèse sur elle, mais bien parce qu’elle réalise qu’il ne veut pas d’elle et qu’il va s’en aller en la laissant la. « Mais je… » Marmonne-t-elle tout bas quand il s’éloigne. Une lueur d’espoir brille au fond de ses yeux lorsqu’il revient sur ses pas, elle se retient d’avoir un large sourire béat de le voir revenir ainsi près d’elle.
Mais c’est un espoir qui est bien vite étouffé dans l’œuf. Il l’attrape à nouveau par ses vêtements pour l’accrocher à la branche d’un arbre. Avec sa petite taille, elle a l’impression d’être si haut qu’elle pourrait presque atteindre le ciel, à cette altitude ! C’est du moins la remarque qu’elle se fait, l’esprit dissipé, avant de se rendre compte que son sauveur est en train de se faire la malle. « Ah…Attend moi ! » Supplie-t-elle presque en gigotant dans tous les sens pour quitter son perchoir. Sur un coup de chance, elle fini par y arriver une pognée de minutes plus tard, mais il est déjà loin. Ses petites jambes courent dans la direction qu’il a prise. Elle ne finit par se rendre à l’évidence que lorsqu’elle trébuche sur un morceau de racine qui dépasse et qu’elle se mange le sol une nouvelle fois. Ses yeux sont humides, sa voix trembles. « Il est parti ? » Chouine-t-elle, de nouveau seule au milieu de cette forêt hostile.
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