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Les Larmes du pantin |feat Lizbeth
Anonymous
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Ven 10 Avr - 11:33



Les Larmes du Pantin






~ feat. Lizbeth







Je n’étais pas homme à être fatigué, en fait, je ne pouvais même pas normalement ressentir la fatigue, mais cependant à cet instant précis, je me sentais vidé, triste, faible, fatigué… Je ne parlais pas de fatigue physique, car je n’étais pas capable de la ressentir, je ne ressentais déjà que très partiellement mon corps de marionnette. Disons plutôt que je me sentais vidé et fatigué spirituellement. Car voilà deux semaines que je ne m’étais pas posé et que je n’avais fait qu’une chose, travailler, pour combler mes erreurs. Mais, je n’étais pas en mesure de me plaindre, je ne faisais que récolter ce que j’avais semé. J’avais été orgueilleux, j’avais laissé mes sentiments prendre le dessus par envie de montrer que j’étais fort et puissant moi aussi… Je m’étais laissé entraîner par la fougue ardente de Malik, je ne regrettais pas mon actes, regretté était l’apanage des faibles, j’assumais tout ce que je faisais, triomphe comme connerie. Mais, disons que j’étais embêté par cela, je ne pouvais pas me retirer de la tête, cette mou qu’elle avait eu en nous voyant tous les deux au milieu de la salle en ruine, de la déception dans les yeux de ma raison de vivre. Moi qui soutenait le regard de tout le monde, j’avais baissé les yeux et ceux-ci m’avait semblé me piqué… Oui, à cet instant précis, j’avais voulu me jeter à ses pieds et pleurer pour qu’elle me pardonne.

Mais, j’avais changé d’idée, je ne pouvais pas me ridiculiser dans un tel comportement, je devais réparer mes actes, faire de mon mieux pour redoré mon propre blason. Ainsi, j’avais pris en charge la reconstruction de la salle d’entraînement seul. Après tout, seul ma jalousie de ne pas être numéro deux avait causé cela… De plus, Malik avait autre chose à faire, comme protéger notre reine, je ne m’inquiétais pas pour lui, il payera bien un jour son comportement. En y pensant bien, nous étions comme des chiens et chats, nous ne pouvions pas nous entendre, nous étions un cocktail explosif et ce qui s’était passé le prouvait. Je ne pouvais m’empêcher de glousser, j’essayais dans une tentative de me faire bien voir par ma reine que je savais avoir déçu. Je me sentais pitoyable, ridicule, faible… Ou était passé le puissant Lucius ? Nulle part, il n’était plus qu’une coquille vide.

Finalement après avoir replacé la dernière plaque de vitre au plafond, après deux semaines sans m’arrêter, j’avais enfin finis. Cela faisait deux semaines que je n’avais vu personne, que j’étais seul, désespérément seul. J’étais certes habitué à la solitude, mais ne pas voir durant deux semaines celle que je considérais comme ma raison de vivre, c’était dur, j’avais souffert durant ces deux semaines. C’était dans ce moment-là que je me rendais compte que je restais un humain malgré beaucoup de chose. Et j’étais gangréné par la jalousie et l’envie, je voulais plus, je voulais être mieux vu que Malik, mais c’était impossible et cela me faisait souffrir. Je ne pouvais m’ouvrir à personne, après tout, je n’étais à leurs yeux qu’une marionnette, sans sentiments, sans rien, juste une coquille obéissante. J’aurais aimé pouvoir parler à quelqu’un, parler à un ami. Mais, c’était peine perdu, je ne possédais aucun amis, c’était malheureux de penser cela, mais affreusement vrai.

Mes pieds traînaient dans le couloir qui menait à ma chambre, à mon atelier. J’étais sale, ma démarche incertaine. D’un blanc cassé à cause du plâtre sur ma peau. Je ne songeais qu’à me poser et ne rien faire, laisser à mon esprit le temps de ne rien faire pour faire autre chose. Je poussai la lourde porte de chez moi, au plus profond de la guilde, puis attrapant un flacon de goutte pour les yeux irrigua mes prunelles sales du platre. Posé sur une chaise, je ne faisais rien, je gardais le flacon dans ma main et ne bougeait pas, crispé dans une position. Si j’avais pu sombrer dans le sommeil, je l’aurais fait. Je ne bougeais plus et finalement mon esprit se décrocha de mon corps, c’était ce qui ressemblait le plus à du sommeil pour moi.

Combien de temps s’était passé ? Une heure ? Deux heures ? Trois semaines ? Un an ? Un milliard d’années ? Je n’en savais rien, ce que je savais cependant, c’est que quelqu’un toqua à la lourde porte de bois et de ma voix monocorde, je l’invitais à rentrer et concentré sur les sons, essayait de deviner qui venait me rendre visite. J’attendais de voir qui allait pénétrer mon antre et finalement, je relevais mon dos, redressant ma silhouette désarticulé quelque secondes auparavant et darda mes yeux vers la personne qui devait être désormais devant moi. Mais, j’avais oublié les gouttes que j’avais placé dans mes yeux tout à l’heure et alors que je dardais mes prunelles vers celle qui était rentré dans ma chambre, des gouttes de sérum pour les yeux coulaient sur mes joues, donnant l’impression que je pleurais. J’avais envie de pleurer, c’était vrai, sentir des larmes sur mes joues calma mon cœur et sans rien dire, j’attendais, concentré sur mes sentiments profonds de l’esprit. Je ne clignais pas des yeux et mon regard scrutait celle devant moi.







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Lizbeth Nightingale
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Lun 13 Avr - 10:39
Les larmes du pantin

Les larmes qui coulent sont amères, mais plus amères sont celles qui ne coulent pas.

On ne peut empêcher les rumeurs de se répandre comme une trainée de poudre. A peine Lizbeth était-elle rentrée de mission qu’elle entendait les murmures qui se voulaient assez bas pour que l’on n’entende rien. Elle est épuisée de sa mission qui a duré bien plus longtemps que prévu, elle est un peu blessée et elle n’a pas dormi depuis deux jours. Pourtant, l’espace de quelques secondes, elle s’arrête au milieu du grand hall de leur guilde pour tourner la tête vers le petit groupe de personnes qui murmurent doucement. Ils sont tellement pris dans leur conversation qu’ils ne la remarquent même pas. La membre de la garde n’a qu’une envie en réalité, celle de passer voir si Livio peut la soigner rapidement avant d’aller s’écrouler dans son lit pour dormir un peu. Ce n’est pas de la curiosité mal placée que de vouloir savoir ce qu’il se raconte entre ces gens. D’expérience, elle sait que lorsqu’on cherche à ne pas se faire entendre, c’est que l’on n’est pas vraiment fier de ce que l’on raconte, ou qu’on ne veut pas que ça se sache. Elle n’a pas besoin de se rapprocher pour faire la curieuse et tenter d’entendre ce qui se dit. Elle n’a qu’un mouvement de la main à faire et soudainement le volume de leur conversation est assez augmenté pour en faire profiter tout le hall.

La conversation se poursuit un peu avant qu’ils finissent par se rendre compte que leur voix porte soudainement plus qu’ils ne l’auraient cru. Lizbeth ne lui quitte pas des yeux en suivant la conversation dont elle n’a pas eu entendre le début. Elle croise ses bras sur sa poitrine se rendant compte qu’ils sont en train de commenter les résultats d’un combat entre Lucius et son commandant. « Vous saviez que depuis il a entrepris de réparer les dégâts de la salle tout… » C’est à cet instant précis que le silence revient brutalement dans la pièce. Ce n’est pas une zone de silence générée par la mage. Non, c’est simplement le signe de la gêne de ce petit groupe de personne qui se rend compte que leur conversation n’est plus privée et que les regards sont braqués sur eux. La zone d’amplification des sons disparait alors que leurs regards se croisent. Même fatiguée, son regard aurait suffi pour leur faire comprendre son mécontentement. « Vous ne devriez pas manquer ainsi de respect à vos supérieurs. » C’est le seul avertissement, teinté de menaces, qu’elle leur lance avant de reprendre sa route et de quitter le hall.

Son premier réflexe est celui de vouloir aller faire un rapport à sa Reine, mais on lui fait savoir qu’elle se repose et ne désire pas être dérangée. Cela ne permettra à Lizbeth que d’être davantage éveillée et présentable lorsqu’elle lui fera son rapport, un peu plus tard. Le pas trainant par la fatigue elle fait un arrêt par la chambre de Livio et le secoue pour le réveiller -elle n’avait pas réalisé qu’il était si tôt. Elle réclame un soin pour sa blessure et tandis qu’il s’exécute elle lui raconte dans les grandes lignes sa mission avant de bailler. Elle promet de revenir le lendemain, mais une fois soignée elle quitte la chambre de son frère, qui va vraisemblablement commencer sa journée, et rejoint la sienne pour s’écrouler de fatigue dans son lit. Ce n’est qu’après avoir dormi quelques heures qu’elle se débarrasse de ses vêtements et saute sous une douche chaude. Quelques dizaines de minutes après, la voilà de nouveau présentable. Elle va cette fois faire son rapport à Nyx. Outre le fait que la cible a été plus difficile à retrouver que prévu, tout s’est déroulé selon le plan, il n’y a pas eu d’imprévus, la cible a été éliminée sans que qui que ce soit s’en aperçoive -l’avantage de ne faire littéralement aucuns bruits lorsqu’on se faufile quelque part. La reine hoche la tête et Lizbeth est autorisée à prendre congé.

Un rapide passage dans le hall pour prendre un petit quelque chose à avaler rapidement lui rappelle le petit incident qui s’est déroulé quelques heures plus tôt. Le groupe de bavards n’est plus là, c’est fort dommage car elle aurait aimé leur demander un peu plus de précisions. Elle avale sa tartine rapidement et quitte finalement la pièce pour se rendre devant la chambre de Lucius, qui s’avère être davantage un atelier qu’une chambre. Elle n’a pas perdu ses habitudes d’après l’évasion de l’île Seraphi, même après tout ce temps. Il lui arrive encore de venir dans son atelier pour simplement être là, lui tenir compagnie et lui faire la conversation lorsqu’il en a besoin. Cela peut sembler étrange d’un point de vue extérieur, mais dans le fond c’est toujours ainsi qu’ils ont su s’apprécier mutuellement, apprenant à se connaitre davantage par le silence que par des mots. Elle s’arrête devant sa porte, et frappe à la porte. Elle ne l’ouvre que lorsqu’elle est invitée à entrer, ne se permettant jamais de le faire lorsqu’il n’est pas là pour lui autoriser l’accès à son atelier. « Bonjour, Lucius. » Elle referme derrière elle la lourde porte en bois.

A son allure et au plâtre poussiéreux sur ses vêtements, elle devine sans mal l’activité à laquelle il s’adonnait ces derniers temps. Cela comble quelques vides de l’histoire qu’elle n’a pas eu dans son intégralité. Elle s’installe sur une table en bois, non loin de la porte, c’est comme une habitude qui semble ne jamais vouloir se détacher d’elle. Toujours depuis qu’ils sont là elle s’installe à la même place pour le regarder travailler le bois, pour lui faire la conversation, parfois pour lui jouer un air de violon. « J’ai entendu dire que j’avais raté un combat entre toi et le commandant… » Commence-t-elle d’une voix qui semble plus douce que neutre. Elle n’a pas plus de détails mais elle n’en demandera pas s’il n’a pas envie d’aborder le sujet. En réalité, Lizbeth n’est pas une femme de nature très curieuse, si les informations ne sont pas nécessaires elle se contente de ce que l’on veut bien lui dire. Elle lève les yeux vers lui. « Est-ce que tu vas bien ? » On pourrait croire qu’il a pleuré mais elle sait que ce n’est pas possible. Elle n’a besoin de voir que le flacon qu’il tient dans sa main pour faire le lien. Elle ne sait pas s’il a envie de lui répondre, envie de lui parler. Il pourrait simplement rester silencieux, elle pourrait rester enfermée dans le silence avec lui pendant des heures. Si c’est ce dont il a besoin, cela convient parfaitement à Liz.



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Ven 17 Avr - 14:31



Les Larmes du Pantin






~ feat. Lizbeth






Finalement, lorsque le désespoir frappait mon être, que je me sentais nul, faible, ridicule, pitoyable, inutile, c’était toujours devant Lizbeth. Quelqu’un de superstitieux aurait aisément déduit que la jeune femme me portait malheur, si bien que j’aurais dû rejeter la jeune femme avec hargne, violence et colère. Mais, j’étais plus intelligent que cela, je n’étais point stupide, je savais que Lizbeth n’y était pour rien, elle était probablement même une des personnes sur lesquels je pouvais le plus compter… Oui, c’était cela, je pouvais avoir confiance en Lizbeth, je ne considérais personne en tant qu’ami, mais s’il avait fallu présenter quelqu’un en tant qu’ami, c’était surement le nom et le visage de Lizbeth qui serait remonté à ma mémoire. D’aussi loin que je me souvenais au sein de mes aventures en suivant Nyx, Lizbeth avait toujours été celle qui m’avait le plus considéré comme un être humain, la plus proche de moi. Dans la peur, la tristesse et le désespoir, on se rendait souvent compte d’évidence. L’évidence ici, c’était que comme tout le monde, j’étais fasciné, focalisé par ma reine, si bien que j’en oubliais tout le monde à côté, y compris la mage du son. Je me rendais compte de ce que je ressentais réellement, sans pour autant être capable de l’exprimer physiquement, j’avais une moue mélancolique sur la face, mais c’était bien là, l’unique chose qui pouvait montrer mon état.

Je lui avais rendu sa salutation, incapable de parler de ce que je ressentais. N’aurais-ce pas été le signe de ma faiblesse ? J’étais sensé, je voulais dépasser mon humanité, mais lorsque celle-ci me rappelait ma condition, si jamais je l’écoutais, ne me rabaissais-je pas ? J’avais plein de question qui tournait en boucle dans ma psyché et aucune réponse valable ne me convenait, ni me montait en moi. Je ne savais pas comment réagir, bouleversé par un flot de pensée ininterrompue qui m’empêchait d’avoir une pensée constructive. La fatigue de l’esprit était probablement ce qui faisait cela, qui me démontait moralement. Mais, cependant, c’était sous-jacent, c’était mon subconscient, ainsi, même si en temps normal, je n’y faisais pas attention, les afflictions de l’esprit devait être soignée… Je me considérais primairement comme un esprit, ainsi, pour la bonne forme de mon être, je devais parler, exprimer ce que je voulais dire, mes craintes, mes peurs… Le fait que la seule personne présente pour m’écouter soit Lizbeth rendait la chose beaucoup plus simple, je devais avoir confiance en elle. Enfin, il ne s’agissait pas non plus de vider mon sac, certaine chose de mon esprit ne devrait pas s’échapper. Je n’oubliais pas que la jeune femme était membre de la garde de ma reine, sous les ordres de celui que je considérais comme source de beaucoup de mes malheur. Mes sentiments envers Malik était changeant, j’avais à la fois confiance en lui, mais je le détestais, car je le savais meilleur mage et plus proche de ma reine… Je détestais Malik, je ne pouvais rien y faire. En fait, à cet instant, je me détestais probablement plus que lui, parce que je m’étais comporté comme lui. Son comportement était détestable et j’avais eu le même comportement que lui, au final, je me posais la question de savoir si j’étais meilleur que lui, si je méritais ma place, enfin, si lui aussi méritait sa place. Nous étions dévoué, c’était probablement suffisant, non ?

Mes pensées se tournèrent alors vers la mage du son qui venait de dire qu’elle semblait avoir manqué mon combat avec Malik, puis alors que je restais muet, pesant toujours le pour et le contre de m’ouvrir à elle, elle termina alors en me demandant si j’allais bien. Au moins, il était clair que je n’étais pas seul à me soucier de moi-même, car j’inquiétais même la jeune femme. D’une certaine manière, j’étais triste d’inquiéter Lizbeth, une des seules personnes que j’appréciais et qui m’appréciais en retour.

Arborant ma face fermé et mélancolique, ne diffusant rien de mes pensées, ni de ce que je ressentais, je finis par prendre la parole, pour répondre à celle qui s’inquiétais pour moi. Après tout, elle avait le droit de savoir :

« Disons qu’au début, ce n’était pas censé être un combat, enfin… disons que ton arrogant chef de la garde à voulu testé mes capacités. Doutant grandement de ma force et de la raison de ma place. J’ai perdu le contrôle en voulant lui montrer que j’étais au moins aussi fort que lui, cependant le résultat est là, j’ai perdu autant le duel magique que devant le jugement de notre Reine… Je ne suis pas sensé agir de manière déraisonné, je suis sensé être la voix de la sagesse, j’ai agis comme lui et cela me fait mourir de rage. Or, la jalousie m’a étouffé et au final, j’ai tout cassé. J’ai beau avoir essayé de tout réparer seul, je ne suis pas sûr que cela suffise. J’ai perdu la confiance de Nyx… »


Ma voix grave et rauque n’était plus qu’un filet d’air, j’étais toujours autant incapable de montrer l’étendue du trou dans mon cœur, dans mes sentiments. Mes mots, mes mimiques ne pouvaient pas représenter l’étendue abyssale qu’était mes sentiments à cet instant précis. Je secouai la tête et repris, répondant ainsi à son interrogation principale :

« Je ne puis pas dire que je vais bien… J’ai vécu si longtemps que les moments que je passe ici sont à mes yeux un sursis, une nouvelle vie que j’ai offert à celle qui a été là pour moi lorsque j’ai tout perdu. L’idée même de gâcher la vie que je lui aie offerte me fait souffrir. Et même maintenant, je ne regrette pas mes actes, car j’ai toujours envie de montrer au commandant qu’il n’est pas invincible… Je suis rongé par l’envie et la haine. Je… je me sens perdu et lorsque mon existence se retrouve remise en cause, c’est toujours devant toi… Déjà la dernière fois, ça c’était passé comme ça… Je présume que je peux te remercier pour cette oreille attentive aux tourments d’un vieillard.»

J’étais partis dans un gloussement, je riais jaune, de toute évidence, rien de tout cela me plaisait, rien ! Car finalement, je n’étais qu’un vieillard aigris, enragé qu’un jeune me soit supérieur. Enragé qu’un jeune homme, dont alors que l’arrière-grand-père n’était pas né, moi je culbutais déjà des femmes, qui payait de leur corps pour mes services en tant que mage. Finalement, j’étais un être du passé, destiné à disparaître, destiné à ne plus faire partis de ce monde qui n’est plus le sien. J’avais envie de tout détruire, de tout casser une bonne fois pour toute, pour effacer les traces de mes tourments et de ma haine. Pour effacer mon échec qui jamais ne disparaîtra pas de moi. Pour terminer mon existence et emmener avec moi, les ruines de ma fin.








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Dim 19 Avr - 18:39
Les larmes du pantin

Les larmes qui coulent sont amères, mais plus amères sont celles qui ne coulent pas.

L’odeur de bois dont est imprégné l’atelier a un petit quelque chose de réconfortant, sans doute parce que la Reaper ne l’associe qu’à des souvenirs agréables. Depuis leur fuite de l’île elle s’incruste souvent silencieusement dans l’atelier de Lucius, toujours silencieusement les premiers mois, simplement pour le regarder travailler et pour lui tenir compagnie, consciente de ce qu’il avait perdu là-bas. Il aurait pu se débarrasser d’elle, ou lui faire comprendre que sa présence n’était pas désirée, et elle n’aurait pas insisté. Mais il n’en a jamais rien fait et de fait, c’est comme une routine qui s’est installée entre eux. Liz n’avait jamais été très douée concernant les relations sociales, mais elle se sentait malgré tour proche de ceux qui avaient vécu l’enfer avec eux. Certains liens, avec le temps, s’étaient plus resserrés que d’autres, ou juste avec plus de facilité. Grande maladroite car peu habituée, elle ne savait pas trouver les mots justes. Cela ne lui avait jamais empêchée d’être un soutien pour Lucius, qui s’était longtemps contenter d’une simple présence silencieuse comme simple réconfort. Lorsqu’elle savait que quelque chose n’allait pas, elle essayait d’être présente voilà tout. Et dans ces situations là il aurait très bien pu la foutre dehors mais ne l’avait jamais fait. Alors elle continuait d’être présente, tant qu’il l’acceptait, ou tant qu’il avait besoin d’elle.

Puisque jusqu’ici il s’était contenté de sa simple présence, elle ne s’était pas attendue à ce qu’il lui raconte ce qui s’était passé, comblant alors les vides qu’elle avait des faits. Elle s’était à peine attendue à ce que Lucius réponde à sa question en réalité. Elle ne peut traduire cela que par un signe montrant que non, cette fois il ne va vraiment pas bien. Elle l’écoute sans jamais dire un mot, sans dire quoi que ce soit et sans poser une seule question. Ton arrogant chef de la garde… relève-t-elle seulement, intérieurement et sans en montrer quelconque signe sur son visage. Lizbeth est bien trop franche pour démentir ce propos. Pour autant, bien que consciente qu’il soit ainsi, elle ne l’a jamais relevé de la sorte. Elle a toujours accepté ses camarades tels qu’ils étaient, sans jamais relever spécifiquement leurs défauts. Et son commandant…Elle l’avait toujours respecté quoi qu’il fasse, car Nyx lui avait accordé sa confiance et car la défaite lui était inconnue. Outre cet épisode que Lucius était en train de lui narrer, elle n’avait jamais connu un seul faux pas de sa part. Ce n’était qu’un combat, peut-être que les choses étaient allées trop loin, des deux côtés. Ils s’étaient emportés, tous les deux. Ce n’était pas si rare venant du commandant, mais elle n’aurait effectivement jamais pensé possible que Lucius perdre, même temporairement, toute la sagesse qu’il lui valait la place qu’il avait aujourd’hui. « Tu ne devrais pas comparer vos forces dans un duel magique, vous êtes si différents l’un et l’autre. Je ne doute pas un instant de tes talents de combattant et de mage. Mais ils ne résument pas à eux seuls l’étendue de ta valeur. Serais-tu le seul à ne pas le voir ? » Dans les yeux de Liz, les faits étaient là ; Personne ne remettait jamais en cause le statut de Lucius, et même si les mauvaises langues se laissaient aller aux rumeurs le matin même, il avait suffi de voir leurs teints blêmir en se rendant compte qu’ils étaient entendus pour voir, malgré tout, toute l’étendue de leur respect. Lizbeth disait toujours ce qu’elle pensait de la manière dont elle le pensait, que ces mots soient doux ou venimeux, c’était tant chez elle une qualité qu’un défaut. Elle ne mentait pas pour faire plaisir, elle n’enrobait pas la vérité pour qu’elle passe mieux. Chacun avait fini par l’apprendre, d’une manière plus ou moins sympathique. « Notre Reine est magnanime, et juste. Je sais que tu sauras gagner son pardon. »

L’ennui, c’est que les mots de la Reaper ne suffiraient pas, elle en reste persuadée, à aider son camarade à aller mieux. Peut-être parce qu’elle n’est pas capable d’être vraiment douce et réconfortante, peut-être juste parce qu’elle ne sait pas réagir dans ce genre de cas. « Je ne pense pas que tu gâches cette nouvelle vie, tu sais. Un seul faux pas ne peut pas définir tout le chemin traversé jusqu’ici. Tu brilles de talents qui te sont propres. Je pense que tu ne devrais pas laisser ces sentiments ternir cet éclat. Chacun de vous possède des forces différentes mais uniques. » Sa voix reste douce, calme, et posée depuis le début de cette conversation. Elle ne sait qu’exprimer des faits, mêlés au fond de sa pensée, sans savoir si dans le fond ses mots seront réconfortants ou non. C’est facile d’être là pour Livio parce qu’il sait ce qu’elle pense, ce qu’elle ressent et ce qu’elle va dire parfois mieux qu’elle ne le sait elle-même. S’exprimer avec les autres, c’est un peu son point faible, ce qui lui donne souvent cet air détaché des autres. Ce n’est pas parce qu’elle ne s’en soucie pas, c’est juste qu’elle ne sait pas le montrer. Si elle ne se souciait pas du bien être de Lucius, elle ne serait même pas là en réalité. Elle n’aurait pas passé tout ce temps avec lui.

« Tu n’as pas à me remercier. Je serais toujours là pour t’écouter, sache-le. D’ailleurs à ce sujet, sache que ma porte t’est toujours ouverte. » Elle restait convaincue qu’il serait resté seul si elle n’était pas venue frapper à sa porte. Et, à la réflexion, si elle avait passé un temps qu’elle ne comptait désormais plus dans son atelier, elle n’a pas le souvenir que Lucius soit passé la voir dans sa chambre ne serait-ce qu’une fois. Elle y acceptait peu de gens en réalité, mais elle ne lui aurait jamais fermé sa porte comme elle pouvait le faire à tant d’autres qu’elle trouvait insignifiants -lorsque ce n’était pas Livio lui-même qui leur claquait la porte au nez. « J’espère ne pas t’avoir dérangé. Je ne suis pas si bavarde habituellement… » Finalement ses mots étaient sortis tous seuls, s’étaient enchainés. Parce qu’avec tout ce qu’il lui avait confié il lui avait semblé important de lui partager son point de vue sur tout ça. Son image de lui s’était trop ternie pour qu’elle le laisse penser de la sorte sans lui exposer un point de vue neutre et extérieur à tout ça -enfin, relativement neutre, principalement parce qu’elle refuserait de prendre parti entre Malik et Lucius. « Est-ce que je peux faire quelque chose ? » Demande-t-elle finalement. Elle préfère encore l’interroger sur ce qu’elle peut faire pour lui plutôt que de lui donner le sentiment qu’elle ne veut pas faire plus, alors qu’elle ne sait juste pas ce qu’elle peut faire de plus que de lui proposer de l’écouter.



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Mer 29 Avr - 20:14



Les Larmes du Pantin






~ feat. Lizbeth







C’est au moment où on me tendit réellement la main que compris que je n’étais définitivement pas seul, car même si Nyx me tournait le dos, un instant dans ma vie, alors, je n’étais pas obligé de m’enfermé en moi-même, de me maudire de ma faiblesse. Bien qu’on ne se montrait pas l’étendue de nos sentiments respectifs, je sentais quelque avec Lizbeth, ce n’était pas ce que des faibles aurait appelé amour, après tout, je n’étais plus capable qu’aimer une seule femme dans ma vie, si le terme femme suffisait à la définir. Non, le lien qui me tenait à Lizbeth semblait moins clair, plus flou à mes yeux. Pour quelqu’un qui avait méprisé toute personne et m’était considéré supérieur au genre humain, accepté le fait qu’on était… quel mot pouvait définir cette relation, ami ? C’était à mes yeux, un mot trop générique, trop faible pour définir l’absolue de mes sentiments. Non, Lizbeth était plus que cela, Lizbeth était une âme sœur d’une certaine manière.

Après tout, cette tendresse qu’elle faisait preuve avec moi était là le signe d’un amour fraternel, j’en étais presque sûr, en tout cas, cela y ressemblait. Pour moi qui avait cherché l’amour toute ma vie, qui l’avait rencontré que deux fois, qui n’avait alors ressentis de sentiment positif que pour une trentaine de gens tout au long de ma vie, définir ce qui se passait dans mon cœur, en imaginant que j’en possédais un, était un sacrés dilemme. Après tout, j’avais aimé deux femme en tant qu’amour pur et passionnel, j’avais aimé une fille en tant que fille, j’avais aimé un homme en tant que père… J’avais aimé un village entier, en tant que gardien de leur santé. Mais, ils étaient tous morts, dans ces liens que j’énonçais auparavant, seul un persistait, celui qui me liait à Nyx et de ce fait à Liz. Je ne savais pas comment un frère et une sœur étaient sensé se comporter les uns avec les autres, la seule base que j’avais, c’était Lizbeth et Livio, leur relation était ainsi symptomatique de ma manière de percevoir le monde dans le prisme des relations entre frère et sœur. Pouvais-je donc considérer Lizbeth comme ma sœur ? Ne serait-ce pas là un signe d’orgueil que de croire cela ?

Après tout, la beauté du sentiment humain est sa réciprocité, jamais un sentiment, une relation n’est aussi belle, que quand elle est réciproque. Prendrais-je alors le risque de considérer Liz comme ma sœur ? Après tout, je ne pouvais pas être son frère, son frère était Livio, quelqu’un qui incarnait bien mieux que moi la vision qu’on avait d’un frère… J’étais alors… plus proche d’un grand père, un être ancien, remplis de sagesse, mais qui n’était pas pour autant exempt de doute… Oui, c’était cela, Lizbeth n’était pas mon âme sœur, elle était plus comme une petite fille, accrochée à quelqu’un qu’elle côtoie depuis longtemps, sans vraiment comprendre qui la personne qu’elle suit à pus être. Encore remplis d’un mysticisme, mais qui cependant ressens une empathie certaine et un calme en sa présence… Avoir réussis à mettre la main sur des mots qui définissait qui j’étais pour Lizbeth, m’aidait à y voir plus clair. J’en tirai plusieurs conclusions de valeur plus ou moins différente. La première, c’est que même si j’avais en tête le modèle que devait être le comportement d’un grand-père, je n’arrêterais pas de me comporter comme Lucius, car il était celui que j’étais.

Mais, cependant, ayant plus ou moins pris conscience des sentiments de Lizbeth à mon égard, j’avais envie de rendre la pareille. Après tout, je n’avais que faire d’avoir une multitude de lien, tant que ceux-ci était de qualité, alors, cela primait assurément. De plus, même en ne prenant en compte que ce que je pouvais ressentir, je devais bien avouer que la compagnie de la jeune femme était plutôt agréable et que je pouvais avoir confiance en elle. C’était dès-lors, bien assez à mes yeux, espérer plus, ne serait que pur orgueil, je n’étais pas un homme terrassé par l’orgeuil, bien que mué par une envie de plus, une soif insatiable, j’étais néanmoins capable de me rendre compte de quand quelque chose suffisait et j’estimais alors que c’était le cas.

En me remérant les paroles de Liz, je prenais entièrement compte de ma situation et de mon comportement. Cela ne me renvoyait qu’une chose, mon comportement était puéril et bien inférieur à celui que je devrai avoir, c’est pitoyable, j’étais Lucius, Chancelier de Soul Reaper, conseiller de Nyx, pas un pauvre pitre sortis de nulle part. Si jamais Nyx était fâchée contre moi, je n’avais qu’a travailler pour laver mes péchés et mes erreurs, implorer sa miséricorde était quelque chose d’indigne pour un être de ma stature de mon rang, je ne pouvais pas m’abaisser chaque fois. Je m’étais adoucis mes derniers temps, cela ne m’allait définitivement pas. Je pouvais bien entendu penser avec douceur à mes anciennes existence, de l’époque où j’étais un médecin intègre, un bon mari et un père aimant, mais plus personne ne pouvait témoigner de cette époque, elle n’existait plus donc que pour moi. J’étais un être du passé, destiné à disparaître, mais pour au moins un instant, je veux me tenir aux côtés de Nyx, je voulais lui dédier ma vie, comme j’avais dédié ma vie à ses pauvres gens. Il était temps de se tourner vers le futur, cesser de se lamenter sur le passé, il était terminé et je devais désormais faire ce que je devais faire, me tenir aux côtés de Nyx jusqu’à ce que je meure. Je devais évoluer et redevenir quelqu’un que j’avais alors été il y a fort longtemps, pour Nyx, je devais sacrifier encore plus mon humanité, je devais élever la guilde en même temps que mes savoirs. Morale, peurs, je laissais tout derrière moi, pour me concentrer sur une seule et unique chose, moi-même, mon art et Nyx. Ma défaite contre Malik était signe de ma faiblesse, de mon adoucissement, j’avais certes était un conseiller et appréciait d’être un chien de chasse, je pouvais aller encore plus loin. Je pouvais devenir un conseiller infaillible qui menait alors tous ces plans pour sa reine à éclore parfaitement. Je pouvais devenir un guerrier ultime qui ne cessait jamais le combat, qui massacrait quand il devait massacrer. Je pouvais tout faire, j’étais libre de devenir celui que je voulais et je voulais devenir quelqu’un de fort, qui fasse trembler de peur par mon simple nom.

D’une certaine manière, si je n’avais pas échoué contre Malik, si Liz n’était pas venue me réconforter, je n’aurai alors jamais compris cela. Je secouai alors la tête, j’étais heureux. Après tout, Liz m’avait replacé sur le droit chemin, un chemin que j’aurais dû reprendre il y a longtemps. Elle m’avait ouvert les yeux sur le comportement pessimiste que j’avais par rapport à Nyx, me plaindre ? Pourquoi faire, on réparait ses erreurs par les actes et c’est ce que j’allais faire. Me comparer à Malik ? Pourquoi faire, nos magies étaient différentes et nous étions deux personnes distinctes avec des caractères et des rôles différents. Bien que je ne fusse pas le second par la force, j’avais des qualités que j’avais et qu’il n’avait pas et vice versa, ainsi, il était clair et j’en prenais absolument note aujourd’hui que mon comportement à cet égard avait été nul. Je ne pouvais toujours pas le supporter et cela ne changerait probablement jamais, mais cependant, je pouvais accepter nos différences. J’avais l’impression de retrouver la vue après l’avoir perdu durant un moment, je me sentais pitoyable, mais j’avais retenu la leçon, il ne servait à rien de se lamenter, je devais travailler pour rattraper cette erreur, cet égarement. J’avais toute les graines dans ma tête depuis le début, il avait juste fallu que Lizbeth arrose ces dernières de bon sentiment, pour que celles-ci poussent, s’épanouissent et je comprenne enfin. Je ne pouvais que remercier Lizbeth, je devais une fière chandelle à la mage du son.

Mon visage était imperméable à chaque chose que je pouvais montrer, ainsi, je n’étais pas persuadé que Liz ait pu comprendre l’énorme machine étymologique, éthique, maléfique, philosophique qui s’était mis en branle dans mon esprit. J’étais resté muet de longue minute, à ne rien dire, a simplement tout digérer, cependant, mes capacités d’analyse était arrivé à leur but, m’apportant le raisonnement que j’énonçais plus haut. Mais, malgré ma face aux émotions imperceptible, à mes yeux dans le vague durant ce laps de temps, je n’avais pas arrêté, car avant de pouvoir cogiter à la hauteur de mes attentes et de mes espérances, j’avais déjà dû faire refluer cette haine envers moi-même et le monde. Bien que la destruction et la non destruction était les faces d’une même pièce, je choisissais la construction. Tout détruire était un rêve vain, il fallait construire, travailler à la hauteur de ce dont on était capable. Par la construction, on faisait bien plus que parfait créer de l’art. Ce qui s’était passé dans mon esprit, je le comparais assez facilement à la construction d’un château bâtis sur de solide fondation, ainsi donc, quelque chose de quasiment inébranlable s’était construit et avec, une volonté à toute épreuve.

Mais, malgré que rien ne puisse normalement être lisible sur ma face, j’avais sentis celle-ci se détendre, prendre une expression plus douce. C’était le comble de l’ironie de voir une expression douce sur mon visage, le visage de quelqu’un prêt à massacrer et tuer sans partage, pour soumettre le monde. La douceur de mon regard, de ma face, presque paternelle était avant tout destiné à Liz, sans même que je m’en aperçoive, comme un subconscient avait détendue mon visage austère.

Désormais que j’avais et vu que mon visage était détendu et que ma détermination était à son maximum et que j’avais ingurgité et compris l’entièreté des paroles de ma cadette, je pouvais désormais décemment lui offrir une réponse convaincante. Ainsi, si j’avais été encore humain, je me serai raclé la gorge, cependant, je n’étais pas humain. De ma voix morne, suave, grave et monotone, transparaissait une pointe de chaleur, signe de ma reconnaissance. Brillait aussi une détermination qui avait quitté ma voix, je brillais de confiance en moi, j’allais probablement être quelqu’un de très différent par rapport au chouineur que j’étais tout à l’heure. J’étais un autre Lucius, assurément, un Lucius qui arrivait à se rendre compte de tout ce qu’il s’était déroulé.

« Peu m’importe que tu ne sois pas aussi bavarde d’habitude, tu m’as ouvert les yeux et rien que pour cela, je te suis reconnaissant. Je me suis rendu compte de beaucoup de chose et je comprends mieux beaucoup de chose. Je peux désormais dire sans rougir que je n’aurai plus de moment de vide comme cela, c’est en partis grâce à toi. Et puis, tu ne m’as point dérangé, sans ton intervention providentielle, alors qui sait combien de temps, je serai resté à médire seul. »


Je me levai et m’inclinai alors devant la jeune femme. Ce n’était quelque chose que je faisais que devant Nyx, ma reine le savait. C’était un grand honneur que je faisais à la jeune femme, mais elle le méritait, j’en étais persuadé. Puis, me relevant et m’asseyant de nouveau, garda les yeux dans le vague et répondis alors dans un souffle :

« Tu en as déjà bien assez fait pour moi, tu ne crois pas ? Je te suis reconnaissant et j’espère pouvoir te rendre la pareille un jour. Autant que j’ai compris aujourd’hui que je pouvais compter sur toi, tu peux compter sur moi. »

Je fis une pause et d’un mouvement sec, je tournai ma tête vers Liz et avec la douceur paternelle que j’avais alors toujours seulement offerte à ma défunte fille, je soufflai :

« Pendant que tu es là, veut tu boire quelque chose, un verre d’eau, une tasse de thé ? Un verre de vin. N’hésite pas, au moins pour cette fois, j’accepte de me soumettre à tes désirs. »

Je posais alors ma tête sur ma main et scrutait la jeune femme, sans détourner le regard. N’hésite pas Liz, tu peux compter sur moi, maintenant et pour longtemps ! Lucius n’a qu’une parole et l’honneur coule plus ardemment dans ses veines que nulle part auparavant. J’irradiais de confiance en moi, alors que je regardais celle qui était pour l’heure, l’héroïne de cette journée à mes yeux. Je gravais chaque détail de ses expressions, de ses mouvements, pour ne jamais oublié la moindre chose de ce moment, ce délicieux moment !










Sphinx. pv 020




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Lizbeth Nightingale
Affiliation : Soul Reaper
Magie : Magie des sons
Disponibilité : River ☣ Julia ☣ 2/3
Inventaire : Lacryma d'écran de fumée
Cape d'invisibilité
Lizbeth Nightingale
Batman



Dim 3 Mai - 21:03
Les larmes du pantin

Les larmes qui coulent sont amères, mais plus amères sont celles qui ne coulent pas.

Habituellement incapable de mener à bien une conversation normale, la mage des sons était persuadée qu’elle n’avait pu que poser un pansement sur une plaie, au mieux. Les relations sociales n’étaient pas son fort et pour cause, elle n’avait pas véritablement de relations avec les autres, ou très peu d’entre eux. Nyx était sa reine, et tout ce qu’elle faisait elle le faisait pour elle, parce qu’elle lui devait sa liberté et sa vie. Malik était son commandant, elle lui obéissait et elle le respectait mais elle était incapable d’aller au-delà, de le voir autrement. Maddox…Était peut-être ce qui se rapprochait le plus d’un ami pour elle. Mais ils étaient très différents l’un de l’autres. Complémentaires, sans l’ombre d’un doute. Longtemps elle l’avait protégé et maintenant il lui rendait la pareille. Elle l’aimait beaucoup, mais même avec lui qu’elle connaissait depuis toujours, elle se sentait maladroite, ce qui ne l’affectait sans doute pas parce qu’il la connaissait par cœur. Il y avait Livio…Livio qu’elle aimait de tout son être, parce qu’il était sa moitié, son frère. Il la connaissait mieux que personne et palliait à ses faiblesses à sa place, lorsqu’elle faisait de même. Et, bien entendu, il y avait Lucius. Lucius qu’elle connaissait depuis toute petite, depuis qu’ils s’étaient enfuis de la tour tous ensembles. Elle n’avait aucun doute quant à son affection certaine envers lui. Après tout, Lizbeth était du genre à dire tout haut ce qu’elle pensait, sans prendre en compte la possibilité de blesser les gens. Il en allait de même pour son attitude, elle faisait ce qu’elle avait envie de faire et, qu’importe que cela pourrait blesser les autres, si elle n’avait pas envie de passer du temps en leur compagnie, elle ne le faisait pas, n’en déplaise à leur égo.

Elle se fichait de la plupart des gens et pourtant, à l’époque déjà elle trainait dans son atelier alors qu’ils se connaissaient à peine. Silencieuse dans le respect de son travail, mais également parce qu’elle n’aurait pas su quoi dire. A l’époque, elle estimait que s’il n’avait pas voulu d’elle, c’était que sa compagnie ne lui était pas désagréable, alors elle avait continué de venir, tissant entre eux au fil des années un lien fort mais étrange sur lequel elle n’avait jamais su mettre de nom. Elle était incapable de dire ce qu’était Lucius pour elle, elle était tout juste capable de dire qu’il avait une place importante dans son cœur mais pour elle, savoir ça, c’était déjà beaucoup. Est-il vraiment nécessaire d’aller plus loin ? Elle prendrait le temps de la réflexion si vraiment il venait à lui demander ce qu’il représente à ses yeux. Mais dans le fond, elle n’a pas besoin de cette réponse stricte pour reconnaitre cette profonde affection et cet attachement certain qu’elle lui porte. Elle se serait horriblement mauvaise lorsqu’il s’agit de le montrer. Elle espère, cependant, que depuis le temps qu’elle traine dans ses pattes comme une enfant curieuse, il comprend le sens de ses mots et de ses actes envers lui. Lucius est intelligent et loin d’être aveugle. Il doit forcément voir à quel point elle se comporte différemment avec lui qu’avec tous les autres.

Elle aimerait être capable de faire plus et dans le fond elle est persuadée que la seule chose qui la bloque réside dans cette incapacité à savoir ce qu’elle doit faire, et non pas dans ce qu’elle est capable de faire ou de ne pas faire. Lizbeth est une combattante et le réconfort, qu’importe combien elle le voudrait, ne fait pas partie de ses compétences. Pour autant, elle a la sensation de voir le visage de Lucius se radoucir, ne serait-ce qu’un peu. C’est léger, presque imperceptible mais Lizbeth est observatrice, elle sait remarquer les petits détails qui changent sous ses yeux. Elle ne remarque pas seulement les légères différences de l’expression de son visage. Lorsqu’il reprend la parole, elle note aussi toutes les petites subtilités et toutes les petites nuances de sa voix. Les sons étant son domaine, il aurait été ridicule de sa part de ne pas remarquer la chaleur, la détermination et la confiance qui lui manquait lors des échanges qu’ils avaient eu jusqu’alors. Il se relevait doucement de cette erreur qui, assurément, le rendait plus fort aujourd’hui qu’il n’avait pu l’être la veille. C’était également ainsi que l’on grandit et que l’on progresse : en faisant des erreurs, en étant capable de les reconnaitre et de fait, en sachant qu’on ne ferait jamais plus la même erreur.

Elle n’a pas la sensation de mériter toute cette reconnaissance qu’il lui accorde, car elle n’a pas la sensation d’avoir fait tant que ça pour lui. Elle est présente certes et les quelques mots qu’elle lui a destiné semblent avoir eu l’effet escompté. Cependant ce n’était pas grand-chose, Liz a toujours cette impression de ne pas en avoir fait assez, ce sentiment qu’elle aurait pu en faire plus. Elle lui adresse un léger sourire. Fin, très doux. « Tu redeviens toi-même. » Observe-t-elle sans véritablement cacher la joie que lui procure le fait de le voir reprendre confiance en lui. « Tu t’en serais très bien sorti sans moi. Je t’ai juste aidé à te remémorer certains faits que tu avais temporairement perdu de vu. » Murmure-t-elle. Il n’avait pas besoin d’elle pour cela, sa logique l’aurait conduit à ces réponses même sans qu’elle ne vienne lui parler. Elle a peut-être un peu accéléré le processus. Au plus.

« Ne… » fais pas ça commence-t-elle avant d’être coupée dans son élan lorsque Lucius se relève pour s’incliner devant elle. Elle sait que cet honneur est réservé à Nyx, leur reine et qu’elle est la seule devant laquelle il s’incline. La maitresse des sons n’est plus capable d’en produire un seul tant ce geste la touche, bien qu’elle ne considère pas mérité qu’on se comporte de la sorte avec elle. Elle reste sans voix et finalement, il se redresse pour se rasseoir sur sa chaise, le regard dans le vague. « J’aurais aimé faire plus en réalité. » Elle est le genre de femme à se dire que l’on peut toujours faire mieux, qu’il y a toujours moyen de faire plus que ce que l’on est capable de faire. C’est ainsi qu’elle a su se dépasser, qu’elle a apprit à être la femme qu’elle est aujourd’hui. C’est ce qui fait qu’elle tente de s’améliorer un peu plus chaque jour. « Merci, Lucius. » Murmure-t-elle. Merci de me dire que je peux compter sur toi.

Son sourire si fin ne quitte pas ses lèvres lorsqu’il tourne la tête vers elle et lui propose quelque chose à boire. Ce tête à tête aura décidément été bien différent de tous ceux qu’ils ont pu avoir jusqu’ici. Toujours assise sur la table de bois, elle ramène un genou contre elle et pose son menton dessus, sans le quitter des yeux. Il y a dans son regard une douceur qu’elle n’y a jamais lu. Elle profite de l’instant car elle est capable de reconnaitre les moments uniques, exceptionnels, comme celui-ci. « Je ne bois jamais d’alcool… » Lui avoue-t-elle dans un souffle. Sa reine pourrait avoir besoin d’elle à tout moment et il est pour elle hors de question de dégrader ses capacités si l’on venait à lui confier une tâche de dernière minute. « Mais j’adore le thé. » Conclu-t-elle en scellant ainsi sa demande. Au milieu de cette conversation, ce jour est devenu un jour particulier pour elle également. Elle a cette sensation que leur relation gravée dans le bois était restée intacte, inchangée jusqu’à aujourd’hui. Et que cette petite conversation, ces échanges de quelques mots et de quelques vérités les avait fait se rapprocher d’un coup, rattrapant les années de retard où ils s’étaient contentés de rester silencieusement l’un près de l’autres sans que jamais rien ne change.



CODAGE PAR AMATIS

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Les Larmes du pantin |feat Lizbeth Giphy

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Mer 6 Mai - 20:42



Les Larmes du Pantin






~ feat. Lizbeth







Rétrospectivement, revoir le léger sourire de la mage du son, faire tourner cette image en boucle me rendait plutôt heureux, si ce que je ressentais à cet instant précis s’appelait joie. Plus sérieusement, comme dit précédemment, je prenais compte de mes propres sentiments comme ceux de Lizbeth, quand on ne cherchait pas à voir quelque chose, on ne voyait pas. J’étais pour ma part aveuglé par Nyx, toute autre lumière passant dans mon champ de vision semblait éclipsé par la lumière que mettait ma reine dans ma vie. Cependant, en pleine éclipse de mon soleil principale, je me rendais compte que d’autre astre tournait autour de moi et je venais de remarquer le plus splendide d’entre tous, Liz. Il était clair que j’étais impatient de voir la chaleur de celle pour qui je dévouais ma vie revenir, mais j’en tirai une leçon, même dénué de cette chaleur principale, tant que Liz resterait non loin de moi, je n’aurais pas à souffrir du froid. Enfin, pour un être principalement dépourvu du toucher, parler de chaleur et de froid est paradoxal, mais c’est l’allégorie la plus pertinente qui m’avait traversé l’esprit.

Enfin, bien qu’elle resplendisse à mes yeux comme un soleil, je ne pouvais pas ignorer plusieurs choses. Pour un être comme moi, dénué de bien des choses, les mots prenaient un sens tout particulier pour moi, y compris ceux que j’utilisais pour parler, mais aussi ceux que les autres utilisaient. J’en tirais ainsi bien souvent un avis sur la personne avec qui je parlais, j’essayais d’en trouver les intentions, les failles. Utilisé la faiblesse des autres était chose facile une fois qu’on l’avait même trouvé. J’étais même quelqu’un de plutôt étranger à la faiblesse des autres, ce n’était pas mes affaires à moins qu’on ne soit mon adversaire et que dans ce cas-ci, je veuille le vaincre, le ridiculiser, le mutiler… ou dans le cas d’une personne chère. En effet, pour poursuivre sur le fond de ma pensée, je ressentais dans les paroles de ma cadette, quelque chose que je n’avais pas envie de voir. Trop de servitude. Peut-être parce que je ne considérais avoir qu’un maître et que j’étais ainsi dévoué à une seule personne et grâce à mon statut de personne ayant dépassé mon humanité, j’y étais plus sensible qu’un autre, mais voir un tel manque de confiance, n’était pas agréable. Quand je parlais de servitude, cela se comprend par le fait qu’un serf est soumis, n’ayant pas confiance en lui, de risque d’être châtier. Or, dans le cas d’une membre de la garde de ma reine, c’était plus… gênant. Enfin, si ça avait été n’importe quel membre, cela ne m’aurait pas intéressé, j’aurais juste relevé sans rien faire. Mais, au vu de ce que j’avais compris, faire désormais preuve de passivité pour cela serait un grave manque d’irrespect envers Liz qui méritait infiniment plus que je ne passe mon chemin. Ma mémoire était malheureusement trop bonne et mon cœur trop tendre, car si jamais je ne faisais rien, je ne me le pardonnerai pas. Je comprenais les humains, je savais leurs failles, moi-même gardait des faiblesses liées à cette condition indivisible de mon être, ce qui s’était passé auparavant le prouvait très bien. Tout cela pour dire que je voulais rassurer Liz.

En effet, elle était celle qui m’avait tendu la main il y a encore quelques instants, mais désormais que j’avais repris un parfait contrôle, j’étais aussi capable de lui tendre la main et de mettre en pratique mon vécu et mes connaissances, j’étais une véritable encyclopédie. J’étais ainsi plutôt fière de rendre la pareille à ma cadette, qui méritait à mes yeux plus de reconnaissance. J’étais probablement bien hypocrite d’oser porter de tels mots dans mon esprit et une telle vertu et je n’ai que peu d’excuse. Or, pour ma défense, le simple fait de ne pas avoir remarqué la réelle nature, ni la force du lien qui m’unissait à Lizbeth était déjà une punition bien assez importante. Pour un être théoriquement incapable d’oublier quelque chose comme moi, ces pensées, ces regrets de ne pas avoir tendu ma main plus rapidement allait définitivement me faire souffrir. J’étais responsable, je le savais, mais ce n’était pas une raison pour rester inactif et vain. Maintenant que je savais, je voulais tout mettre en œuvre. Liz comme beaucoup de membre de la guilde avait manqué de parent, de figure paternelle, avec du recul et ma compréhension actuelle des choses, je comprenais que si je m’étais un peu plus imposé, plus fait entendre dès le début, au lieu d’être un mouton sans vie suivant celle qui m’avait sauvé, alors, j’aurai peut-être pu guérir plusieurs maux de l’esprit et du comportement de ceux qui m’entouraient désormais. J’avais été trop passif et je m’en voulais.

En fait, plutôt que dire que j’avais été trop passif et je m’en voulais réellement et sincèrement, il serait probablement plus juste que je m’en voulais pour Liz, les autres n’avaient aucune autre forme d’utilité à mes yeux que de servir Nyx, le mieux possible. Parce que soient clair, lorsque je dis aimer l’humanité, je ne fais qu’aimer les œuvres des grands, l’architecture, les mathématiques, la philosophie, la poésie, les actes individuels étaient dépourvus de beauté classique ne revête aucune importance à ceux. C’était probablement des pensées cruelles, mais je n’en avais cure, après tout, je n’étais pas là pour être gentil, ni pour aider les autres. Ainsi donc, me faire souffrir avec d’hypothétique futur n’avait que peu de sens, surtout après que ma cadette m’ait ouvert les yeux. Si j’acceptais de faire quelque chose pour Liz, c’est parce qu’un lien indéfinissable nous unissait, un lien qui allait au-delà des mots. Enfin, c’était comme cela que je l’analysais. Et c’était d’autant plus véridique, car qui était venu prendre de mes nouvelles ? Était-ce quelqu’un d’autre que la mage du son ? Non, ce n’était personne d’autre qu’elle. Elle méritait les sentiments que je nourrissais à son égard.

C’était là, beaucoup de pensées qui avait traversé mon esprit alors que d’un mouvement de la main, une marionnette s’était mise à préparer le thé par ma camarade. L’avantage d’être avant tout un esprit, me permettait d’avoir des réflexions qui me paraissait profonde et intense en un laps de temps aussi cours. J’avais juste eu à lancer un solennel : Ainsi soit-il, je te servirai le thé. Le reste du temps m’avait permis de former dans ma psyché et mon organe pensant, un plan. Pendant que mon pantin préparait le thé pour la demoiselle, j’avais les mains libres et le temps d’ainsi me mettre en œuvre. Certains ne verraient là qu’un caprice, je ne pensais pas que ce soit réellement un caprice, l’envie d’aider ceux qu’on apprécie ne pouvait être qu’un simple caprice, ni juste une envie de ne pas avoir de dette. De toute façon, j’avais tant fait que tout le monde avait une dette envers moi, je ne me formalisais pas de ce que faisaient les gens pour moi, car généralement, ce n’était que pour se faire bien voir, ou alors pour ne plus avoir de dette. Encore une fois, Liz était différente et j’avais d’autre considération, bien plus… sentimentale. J’avais beau calculer le bénéfice et le coup que je pouvais tirer pour n’importe quelle action, je n’étais pas un monstre calculateur, enfin, le terme monstre me définissait plutôt bien.

Je finissais de rejoindre la jeune femme vers l’entrée de mon atelier, puis m’asseyant par terre, contre la lourde porte en bois, condamna au moins pour le temps de la conversation que nous allions avoir, ce temple d’artisanat qui était chez moi. Levant les yeux vers le ciel, arborant la face la plus positive que je possédais, soit un demi-sourire, je commençai à parler :

« Je ne puis non plus boire d’alcool… je crois bien que j’ai oublié ce qu’était le goût d’un bon vin. Désormais, la seule chose qui me sustente, c’est l’huile pour mes engrenages, qui me permet de vivre et marcher encore et encore, je l’espère définitivement. »

Je fis une pause, regardant que mon pantin effectuait bien la tâche que je lui avais donnée, puis, je repris, en parlant calmement, avec le ton le plus paternel que je possédais :

« Tu n’as pas à te sentir gêné par le fait que j’ose m’incliner devant toi. Je considère que cet honneur a pu te revenir. Disons que c’est aussi le paiement… non, le mot paiement n’est pas approprié, disons plutôt que c’est pour te remercier et aussi pour m’excuser. M’excuser de un de t’avoir possiblement causé du souci et m’excuser de deux pour avoir probablement mis si longtemps à me rendre compte du lien qui nous unissait toi et moi. C’est bien la première fois que nous parlons ainsi tous les deux, c’est explicable, parce qu’avant toute chose, le lien qui nous unit est un lien qui va bien au-delà du simple fait de parler, de communiquer avec de simple mot. Moi qui aime définir tout, me voilà plutôt bien embêté pour définir ce qui nous relie, quelque chose d’autre, différent de Nyx. C’est aussi pour cela que tu pourras compter sur moi.»

Le pantin avait mis la bouilloire sur le feu et commençait déjà à sortir la tasse et à battre le thé. Mes doigts bougeaient gracile, presque imperceptible, en même temps, c’était une tâche simple, répétitive, elle n’avait plus de secret pour moi. Mais, je devais me reconcentrer sur ce que je voulais dire. Mes réflexions avançaient tranquillement et se dirigeaient vers leur point culminant, mais il n’était pas encore l’heure, il restait encore un petit chemin à parcourir.

« Tu n’as pas à te sentir désolé de ne pas avoir fait plus, à dévaloriser ce travail, ces mots que tu as mis en place pour me rappeler une raison que j’avais oubliée quelques instants. Je ne vais te partager qu’un avis personnel, mais pour moi, ce n’est pas à toi de dire que tu n’as pas fait assez, mais aux autres, à ceux à qui tu offres. Dans le cas où ça avait été pour toi, cela aurait été différent, mais je suis celui qui a été aidé, je suis donc, celui qui peut dire, si oui, ou non, tu m’as assez aidée ou si tu aurais dû faire plus. Je vais te raconter une petite histoire issue de ma propre vie, je n’ai dû sortir ces fables du passé à personne, mais j’y vois quelque chose de pertinent. J’ai déjà été à ta place, celle de celui-qui a aidé, il y a bien longtemps.

Je venais de voir mes précédents compagnons de guilde se faire massacrer, moi, j’avais fui, ne ressentant rien pour eux, ils n’étaient qu’un moyen pour moi d’arriver à mes fins. Or, j’en eus marre, je ne voulais faire ce que je faisais, je me décidais alors à parcourir le pays à pied, pour trouver quelque chose à faire. Finalement, je trouvais un village qui ne possédait pas de médecin, je m’y installais quelque temps, j’avais pour plan de repartir rapidement, je voulais juste mettre à leur service mes connaissances du corps humain et de ces problèmes. Sauf, que j’ai rencontré cette fille. Elle n’était pas très vieille et ne devait pas avoir quinze ans, elle travaillait comme prostituée et était déjà enceinte, sans foyer, sans rien. Elle était à la rue et sans rien. J’ai alors pris la décision de l’accueillir chez moi, je lui aie offert, un foyer, à manger, j’ai même accepté de devenir le père de cet enfant. Je me suis plié à la vie de famille, je l’ai sauvé de la misère. Sauf que je n’ai jamais eu l’impression d’avoir fait assez, pour quelqu’un qui avait autant galérer, je pouvais construire un château, engager des dizaines de domestiques. Je pouvais faire de sa vie et de celle de son enfant, une vie de faste, d’opulence. J’aurai pu aller plus loin, bien plus loin par amour pour elle. Quand je lui ai parlé que je voulais faire plus pour elle, celle-ci m’a répondu que j’avais fait tellement et j’avais sauvé sa vie à elle et à sa fille.

Je pense qu’on veut faire plus par appréciation aux gens. Par exemple, je n’ai pas envie d’aider un inconnu, cependant, si c’était Nyx ou toi, j’aurai plus envie de faire quelque chose. Comprends-tu ? Seule ton appréciation de la personne entre en ligne de compte. Si tu n’avais aucun respect pour moi, il est même probable que tu n’aurais même pas passé le pas de porte de mon atelier. Ainsi donc, je ne peux te dire qu’une seule chose, tu as fait bien assez pour moi et ne dénigre donc pas les efforts dont tu as fait preuve. Qui sait si n’importe qui d’autre avait été à ta place, s’il aurait réussi. Nous n’en savons rien, mais je peux cependant offrir une réponse quand même. Non. Cela n’aurait pas marché, car ça n’aurait probablement pas été quelqu’un avec qui j’ai un lien autre que celui de servir Nyx. »


J’avais beaucoup parlé, je m’étais beaucoup appesanti sur mes sentiments, sur ce que je ressentais, sur ma vision du monde. J’espérais sincèrement que mes mots avaient réussi à toucher la jeune femme. D’un mouvement de la main, mon pantin portant un plateau avec la tasse de thé s’avança. La bouilloire avait sifflé en plein durant mon long monologue et le pantin avait ensuite obéi selon mes directives invisible, mais mécanique, en servant dans une tasse et avait commencé à s’avancer. Quant à moi, je me relevai facilement, d’une rotation sur moi-même. Si la jeune femme avait été attentive à mon regard, celle-ci aurait remarqué que je ne l’avais pas lâché des yeux une seule seconde, je n’avais pas cligné des yeux une seule fois, c’était aussi l’avantage d’être un pantin, je n’avais pas à cligner des yeux. Après, je savais que beaucoup considéraient mon regard comme gênant et malsain, après tout, il n’y avait pas beaucoup de vie dans ses yeux morts. Cependant, j’étais capable d’y insuffler de la vie quand je parlais de chose personnelle comme je venais de le faire, où alors quand je parlais de Nyx ou à Nyx.

Prenant la tasse sur le plateau avec finesse, je la tendis sans trembler à la mage du son et murmura tranquillement :

« Tiens, ta tasse de thé. »

Puis, attendant, qu’elle ait bus une gorgée et me permit alors quelque chose qu’en temps normal, je n’aurai pas fait, avec personne. Cependant, tant parler à la jeune femme m’avait décoincé sur certaine chose et je me sentais plus proche d’elle que je ne l’avais jamais été. Ainsi donc, posant ma main sur sa tête, ébouriffa ces cheveux alors que je me penchais pour être plus proche d’elle. Et alors fermant les yeux, tourna la tête légèrement vers le côté et arborait le plus beau sourire dont j’étais capable. Je n’avais jamais oublié les gestes que faisaient les humains entre eux, mué par leur sentiment. Et moi qui observais continuellement ceux-ci d’un regard avide de compréhension, j’étais capable de copier leur mimique assez facilement et c’était ce que j’étais en train de faire. Alliant à cela, la parole, prenant la voix la plus douce dont j’étais capable, je soufflai, comme une brise de vent :

« Tu es une jeune femme épatante, forte, bonne, douée. Tu devrais avoir plus confiance en toi Lizbeth ! Tu ne perçois peut-être pas tout cela, mais pour un regard extérieur comme le mien c’est dommage ! Enfin, jusqu’au moment où je considérerai que tu auras assez confiance en toi, j’imagine que je pourrai compenser cette confiance en ayant encore plus confiance en toi ! »

Rouvrant ainsi les yeux, mes mimiques reprirent leur place, celle d’une face égale, cependant, un sourire narquois persistait. Je me sentais alors beaucoup plus humain et déterminé que je ne l’avais jamais été durant une grande partie de mon existence en tant que pantin. Je me retournai alors et lança ainsi de manière plus solennelle :

« Ne te met pas la pression pour cela non plus ! »







Sphinx. pv 020




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Lizbeth Nightingale
Affiliation : Soul Reaper
Magie : Magie des sons
Disponibilité : River ☣ Julia ☣ 2/3
Inventaire : Lacryma d'écran de fumée
Cape d'invisibilité
Lizbeth Nightingale
Batman



Ven 8 Mai - 16:43
Les larmes du pantin

Les larmes qui coulent sont amères, mais plus amères sont celles qui ne coulent pas.

C’est étrange, cette idée de ne se rendre compte de la profondeur et de la beauté d’un lien que lorsque l’on prend le temps d’y réfléchir, que lorsque l’on prend le temps de mettre des mots et des idées précises dessus. N’étant pas très attachée à mettre des mots sur le peu de liens qu’elle peut nouer avec les autres, elle aurait longtemps pu rester dans une inconnue confortable. Après tout, voilà bien des années, depuis les tout débuts de leur nouvelle vie, qu’il en est ainsi et que cela convient tant à Lucius que cela lui convient à elle. Jamais elle ne s’est véritablement interrogée sur les raisons de sa présence régulière autour de Lucius, elle n’a jamais été du genre à se poser ce genre de questions. Elle en avait envie, alors elle le faisait voilà tout. Liz avait toujours été simple à ce point, faire ce qu’elle voulait faire et dire ce qu’elle pensait. Elle n’est pas si difficile à lire, elle n’est pas si difficile à cerner. Son manque de liens vient probablement d’un manque d’intérêt pour les autres. Elle est capable de tout pour le peu de personne qu’elle aime où à qui elle voue une dévotion sans failles. Les autres ne l’intéressent pas…Cela ne signifie pas qu’elle serait du genre à les rejeter si on tentait de s’approcher d’elle. Mais on ne le fait pas. Son manque d’intérêt, peut-être, laisse à penser qu’elle est inaccessible. Elle est bien loin de l’être. Elle est simplement maladroite dans la plupart de ses relations sociales. Les choses, pour elles, semblent bien simples avec Lucius. Peut-être parce qu’il a toujours été là. Peut-être parce que ça a beaucoup aidé la mage des sons de créer ce lien sur la base d’un silence dans lequel elle est bien plus à l’aise qu’avec des mots. Le temps rend les échanges plus simples. Et pourtant, elle est consciente de ne toujours pas se trouver pleinement à l’aise.

L’un comme l’autre aimant se perdre dans leurs pensées, ils sont généralement de bonne compagnie dans leur silence respectif. Ce jour semble bien particulier puisqu’ils échangent plus qu’ils ne semblent l’avoir fait jusqu’alors. Pourtant les bonnes habitudes ne semblent pas se perdre. A peine vient-elle de porter son choix sur le thé que tout son esprit est déjà ailleurs, avant qu’elle soit subitement ramenée à la réalité par les mots du Reaper, qui contrôle d’un mouvement de la main une marionnette qui s’active à la tâche.

Toujours Liz restait dans l’entrée de l’atelier, a tel point qu’il semblerait que la table de bois présente proche de la porte soit devenu son emplacement attitré. Elle ne l’avait, d’ailleurs, jamais vu avoir quelconque autre utilité que celle qu’elle en faisait lors de ces visites, comme si elle fut placée là à cette intention uniquement. Elle aimait, en réalité, cette idée d’aller et venir sans jamais trop s’enfoncer dans l’atelier, sans jamais trop s’imposer dans ce monde qui n’était pas vraiment le sien, sans jamais trop déranger l’artiste qui y travaillait. C’est un peu surprenant, pour elle, de voir Lucius s’installer par terre, au pied de la grande porte en bois, près d’elle, dans cette zone vague de l’entrée qu’elle ne dépasse jamais vraiment. Elle ose, elle aussi, un petit demi-sourire aux mots de l’artisan. Elle ne dit pas un mot, malgré la pause qu’il prend et durant laquelle il contemple le pantin occupé à préparer le thé pendant cet échange. Entre celui qui a oublié le gout d’un bon vin et celle qui n’en a jamais bu, ne forment-ils pas un duo intéressant ?

Elle était loin de penser que les choses évolueraient de cette façon. Lucius était bien plus fort d’esprit que l’étaient la plupart des Reapers. Elle s’attendait à ce que le silence soit aussi suffisant qu’il l’était toujours. Pourtant jamais ils n’avaient autant échangé, jamais ils n’avaient vraiment mis de mot sur ce lien qui les unissait. Comme Lucius le disait si bien, leur lien allait au-delà des paroles et de la communication classique. Sans perdre son demi sourire, elle tourne la tête vers lui. Est-ce que dans le fond, ils n’avaient pas toujours su qu’ils pouvaient compter l’un sur l’autre ? Inconsciemment c’était peut-être une évidence. Mais cela faisait du bien, parfois, de l’entendre. Cela faisait du bien, parfois, de mettre des mots sur de belles choses nées du silence. « Merci. » Le murmure est si faible qu’il en est presque inaudible. Liz n’est pas femme à se dire qu’elle peut vraiment compter sur les autres. Elle sait pourtant qu’elle peut s’appuyer sur une poignée de personnes. Son jumeau, bien entendu. Maddox, son ami de toujours. Et Lucius…Sur qui elle savait qu’elle pouvait compter sans jamais vraiment l’avoir réalisé jusque-là.

Lizbeth n’a jamais vraiment été femme à s’ouvrir, à parler d’elle ou de sa vie. Peut-être parce qu’elle sait que Livio la comprend sans qu’ils aient besoin d’en parler. Ou peut-être est-ce parce qu’elle pense qu’on ne pourrait pas la comprendre si elle commençait à parler d’elle, de sa vie, de l’abandon qui a frappé les jumeaux. Lizbeth ne parle que très peu, et dans cette quantité minime de paroles elle ne parle jamais d’elle. Elle ne s’attend donc pas à ce que les autres s’ouvrent à elle non plus, elle est d’ailleurs consciente qu’elle n’est pas celle vers qui l’on voudrait se tourner naturellement pour en arriver là. Pourtant aujourd’hui Lucius s’ouvre un peu à elle, juste pour lui montrer qu’elle n’a pas à dévaloriser son aide, juste pour lui montrer qu’il la comprend, qu’il a vécu ce sentiment aussi. Outre le message, qui la touche profondément, elle se sent émue d’apprendre que c’est une histoire qui n’a été racontée à personne. Elle-même est bien placée pour savoir qu’il n’est pas aisé de remuer un passé qui a été longtemps laissé derrière soi. Ramenant ses genoux contre elle, elle y croise ses bras pour y déposer sa tête, visage tourné vers Lucius, le regard dans le sien, écoutant dans un silence respectueux cette fable de son passé qu’il partage avec elle. Elle est incapable de dire un mot, mais elle se demande si cette fille est la même que celle qu’il a perdu, à la tour. Cet endroit sordide avait pris à tous une part d’eux même. Lizbeth y avait laissé son amour pour sa famille, ses espoirs qu’ils viennent un jour. Tout avait été remplacé par ce sentiment d’abandon, qu’elle combattait chaque jour, qu’elle soignait en servant Nyx et avec la présence des autres Reapers, y compris Lucius. « Je comprend le sens de tes mots, oui. Sache que je suis ravie d’avoir pu t’aider. » Murmure-t-elle lorsqu’il en eu terminé. Comprendre est un premier pas, l’appliquer et ne plus ressentir ce besoin d’en faire plus en sera un second, sans doute. « Quoi que tu ais besoin à l’avenir, je serai là. » Elle n’a sans doute pas besoin de le préciser, mais aujourd’hui est un jour où ils mettent des mots sur les ressentis qui restent habituellement silencieux. Les seules choses que Liz seraient incapables de faire pour Lucius seraient celles qui pourraient nuire à Nyx. Or, elle sait sa dévotion pour leur Reine. Rien ne passe avant leur Reine, jamais. C’est peut-être aussi ce qui les rapproche tant.

Cet échange avait laissé tout le temps au pantin de terminer de préparer la tasse de thé, qu’il apporta sur un plateau. Quittant le sol et la porte en bois qui servait de support à son dos, Lucius récupéra la tasse sur le plateau pour la tendre à Lizbeth. Elle se redressa et ses jambes revinrent se balancer doucement sous la table sur laquelle elle était toujours assise. Elle attrapa la tasse fumante pour la porter à ses lèvres, buvant une gorgée du liquide chaud. Et elle se figea net, regardant Lucius avec de grands eux surpris lorsqu’il vient se pencher vers elle, ébouriffant ses cheveux telle une figure paternelle qu’elle n’avait jamais eu dans sa vie. Elle en était d’autant plus touchée qu’elle ne l’avait jamais vu se comporter avec personne de la sorte. La surprise et l’émotion la laissent muette alors qu’il reprend la parole d’un ton exceptionnellement doux. Outre le geste, elle est touchée par ces mots. Outre son jumeau, reçoit-elle parfois ce genre de paroles ? Non, jamais. Personne ne met jamais en avant ses qualités, personne ne lui dit jamais d’avoir confiance en elle. Cela aurait été le rôle de son père, qui est mort. Ou celui de Cal, qui l’a abandonnée. N’est-ce pas bien difficile d’avoir confiance en elle dans une situation comme la sienne ?

Il rouvre les yeux et se redresse, se retourne pour s’avancer dans son atelier. « Ne te met pas la pression pour cela non plus ! » Lance-t-il finalement, de manière plus solennelle. Lizbeth reste encore un peu silencieuse. Son visage d’ordinaire impassible laisse aujourd’hui quiconque y lire l’émotion qu’elle ressent après cet échange, après ces mots. Elle baisse légèrement la tête, mais son sourire si fin est toujours là. Elle boit une nouvelle gorgée du délicieux thé qui lui a été servis. « Je vais faire un effort. » Souffle-t-elle dans un murmure. Elle termine sa tasse et, retombant sur ses jambes, dépose le récipient vite sur le plateau sur lequel il a été apporté. « Je garde tes mots en mémoire, pour toutes ces fois ou je manquerai de confiance. » Déclare-t-elle avec douceur. Elle tourne les talons, sa main vient trouver la poignée de la grosse porte en bois. Elle tourne cependant une dernière fois la tête vers Lucius. « Je suis venue t’apporter un peu de soutien, mais sache que tu m’as beaucoup aidée aussi. » Alors que pourtant elle n’était pas tant consciente de ce manque de confiance et du besoin qu’elle avait de remédier à ça. « Merci, Lucius. Passer du temps avec toi est toujours aussi agréable. Que ce soit dans le silence ou non. » Elle lui adresse un dernier sourire, avant de passer la porte et de la refermer derrière elle.



CODAGE PAR AMATIS

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Les Larmes du pantin |feat Lizbeth Giphy

Spoiler:
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Mar 12 Mai - 1:35
Fin du RP


Bravo pour avoir terminé ce RP !
Soul Reaper se démarque par la cohésion et la complicité de ses membres importants, largement supérieures aux autres guides noires; un esprit bien honoré dans ce RP.
Lizbeth et Lucius reçoivent chacun 3 points d'influence.

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