Le Combat des TitansS'il y avait quelque chose que méprisait le jeune blond c'était bien la faiblesse. Si il avait prit l'habitude de tout simplement écraser la vermine incompétente, il ne pourrait en faire autant aujourd'hui. Son rôle était tout simplement celui d'un professeur, il évaluait les membres de Soul Reaper pour s'assurer du niveau des actuels membres. S'ils avaient régressés, ils se verraient châtiés et pourraient être rétrogradés, si le niveau de puissance était restés équivalent ils auront juste droit à une remarque désobligeante de la part de Malik, mais s'ils montraient un tout nouveau pouvoir, ils pourraient bien voir leurs rôles au sein de la guilde changés.
En accord avec sa reine, le mage doré fit passer l'annonce de cette évaluation obligatoire, organisant à l'avance chacune de ses rencontres comme il lui plaisait. N'étant pas un fervent adepte de l'adage populaire qui consiste à garder le meilleur pour la fin, Malik convoqua les meilleurs éléments de la guilde en premiers. Et quoi de mieux que de commencer avec celui qu'il considérait (à tort ou à raison?) comme un rival dans la course à l'estime de Nyx, celui qui manipulait ses puissantes marionnettes avec aisance et, bien qu'il restait tapit dans l'ombre le plus souvent, était capable de ravager les rangs ennemis durant un combat. Si la maitresse lui avait accordé le rang le plus prestigieux, le rang S, c'était bien pour une raison, et l'homme devait même être plus puissant que certains membres de la Garde bien qu'il n'en fut pas partit.
Assis sur un gigantesque trône couleur or, Malik observait la salle qui avait été aménagée pour ses évaluations. Elle ressemblait trait pour trait à la salle du trône de la guilde noire d'Earthland nommée Grimoire Heart. La pièce s'étendait sur une trentaine de mètres, assez pour se mouvoir à sa guise. Le sol était habillé d'un simple parquet qui ne résisterait sans doute pas à la violence des affrontements contre les autres membres expérimentés, bien qu'ils n'y verraient que du feu car le bras-droit de Nyx utiliserait son Huitième Cercle pour créer une illusion. L'aspect le plus impressionnant de cette pièce était son plafond entièrement vitré, laissant apparaître la voute céleste. La large porte s'ouvrit, dévoilant le premier invité du Maitre des Neufs Cercles.
— "Toujours à l'heure Papi Lucius! J'espère que tu n'es pas trop rouillé, au sens propre comme figuré d'ailleurs... Je vais t'expliquer le principe de cette évaluation, c'est simple comme bonjour. Il ne te faut pas gagner, même si tu peux essayer, il te faut juste me montrer de quoi tu es capable, ensuite je ferais mon rapport à la maitresse. Normalement je ne suis pas censé trop amoché les évalués mais avec toi je vais pouvoir me lâcher un peu vu que tu n'es plus humain.."
Le jeune homme se leva de son siège pour venir se placer à une dizaine de pas de son adversaire. Dégainant lentement son arme et la pointant vers Lucius.
— "Hummmm... Pour toi je vais choisir le Cinquième Cercle."
S'extrayant directement de l'épée, l'homme à la chevelure argent et armé d'un nunchaku vint se poster à la droite de son invocateur.
Je me soumettais de bonne foi à cet examen, après tout, si c’était la maîtresse qui le demandait, c’est que cela devait être important. Les ordres de la reine étaient absolus et même si cela me déplaisait, je n’étais pas en droit de répondre, car après tout, c’était Môsieur Goldwind qui s’en occupait. Enfin, le fait que ce soit cet arrogant gamin de Malik me frustrait un peu. Non pas que j’en aurais eu envie, après tout, ce n’est pas mon travail, j’étais destiné à être enfermé dans l’ombre, à tirer les ficelles pour que tout puisse se dérouler pour le mieux, Malik lui devait être dans la lumière, aux côtés de notre déesse. Le fait qu’il puisse décidé d’organiser des combats pour jauger le niveau des membres de la guilde était une chose, se blesser et humilier ceux qui échouaient était une autre. A croire que moi qui avait renoncé à mon humanité était le plus humain des deux. Nos deux caractères diamétralement opposé nous ramenaient à nos places respectives, lui et son arrogance aux côté de Nyx, moi et ma soumission dans l’ombre. J’étais jaloux, je devais bien l’avouer, la relation qu’entretenait ma reine et le Nécromancien me faisait regretter ma propre position, car après tout, j’étais un chien de guerre, je n’étais pas membre de la glorieuse garde de Nyx. Sur ce dernier point, j’avais refusé de l’intégrer, car ce n’était pas ma place, je travaillai seul et caché, la lumière ne me seyait guère. Enfin bref, de par ma non présence au sein de la garde, il fallait croire que tout le monde a commençait à croire que j’étais faible. Il y a au sein de la guilde, ce rêve, ce préconçu, ce préjugé que seuls les plus forts pouvaient et faisaient partis de la garde rapproché de la reine, c’était vrai en partis, certes, mais il n’y avait aucune honte à ne pas faire cela. Je ne me considérais pas comme quelqu’un de bon pour protéger, après tout, j’étais un destructeur, je détruisais tout et massacrais avec style, la défense, c’était une autre paire de manche à mes yeux. Ainsi, j’avais très tôt fait le choix de ne pas rejoindre la garde de Nyx, parce que la défense ne me plaisait pas et parce que l’ombre m’attirait autrement plus. Et puis qui serais-je pour espérer protéger une déesse ? C'était ridicule, elle était d’un tout autre niveau que le mien et que celui de Malik, elle était une déesse, surpuissante qui plus est, qui brimait et soumettait les autres à sa volonté, croyez-moi, mais ma reine n’avait à mes yeux que peu le besoin d’être protégé. Ainsi, selon mon point de vu, j’avais décidé de choisir ce qui était le plus utile à la guilde, soit conseiller ma reine. J’étais devenu le chancelier de la guilde, je m’occupais de toutes les tâches administratives trop chiantes mais néanmoins capitale… J’étais un bureaucrate, sans aucun doute. Mais, ce n’était pas parce que j’étais un bureaucrate que j’étais faible, bien au contraire !
Il était donc temps que je montre une bonne fois pour toute qui j’étais… Et il fallait croire que si je mettais une petite raclée dans la tête du blond, cela arrangerait forcément les choses. Ainsi, arrivant devant la porte de salle qui devait accueillir nos affrontements, je restai quelque secondes devant, sans esquisser un mouvement, puis finalement levant un doigt vers le ciel, je vis silencieusement une boite émergé du sol et tandis que des fils magique sortirent de mes doigts pour ainsi en faire sortir Caligula, de son écrin, je souriais avec légèreté. Je fis quelques mouvements du bout de mes doigts, ainsi, ma marionnette se mis en branle silencieusement sans un bruit. Puis, d’un autre mouvement ample de mes doigts, je forçai ma marionnette à se camoufler dans mon ombre aussi sans aucun bruit. D’un autre mouvement du doigt, la boite disparu sans laisser de trace nulle part, nul bruit, ni nul trou. Je fermai ma main gauche et détacha mes fils pour les cacher dans ma manche. J’avais déjà ma stratégie en tête. Si je pouvais souffler, je soufflerai, l’histoire de faire descendre mon stress, mais sans poumons, j’en étais incapable, ainsi, mon calme coutumier, absolue persistait en moi, je n’avais pas peur, je ne pouvais pas avoir peur, c’était physiologiquement impossible.
Je sortis ma montre à gousset dans ma poche, puis plissa les yeux pour lire l’heure, je vis alors qu’il était presque l’heure et lorsque l’aiguille signalait l’heure exacte, je rentrai à l’intérieur de la salle en poussant la porte avec force. Je venais de pénétrer dans une longue salle aux dimensions impressionnante. Je gardai la tête haute, un léger rictus méprisant aux lèvres. Je connaissais bien Malik, je le connaissais depuis qu’il avait une dizaine d’année, je le connaissais depuis plus de la moitié de sa vie. Je n’irai pas jusqu’à dire que je le connaissais parfaitement, non, dire cela reviendrai à honteusement mentir, mais je le connaissais plutôt bien. Je savais que Malik était quelqu’un de fier, très fier, même arrogant, sûr de lui. C’était à mes yeux sa plus grande faiblesse et le trait qui m’énervait le plus en lui, car après tout, j’étais quelqu’un d’humble et soumis, tout l’inverse de lui. Je savais que le jeune arrogant avait souvent pour habitude de réfléchir trop vite et faire des erreurs sous l’effet de sa fierté mal placé. Finalement, sa fierté et son arrogance était sa pire faiblesse, en effet il possédait une magie redoutable, il était dévoué, il était fort, charismatique, mais pourtant, il était si brouillon et extravagant à cause de cette arrogance. Sa présence sur un trône doré en était la preuve et je ne pus que ricaner à cette vue exubérante et ridicule.
Une fois placé devant lui, il prit la parole. Durant tout le long de son monologue, j’avais écouté ce qu’avait dit le nécromancien en ayant plongé mes yeux dans ses yeux et je n’avais pas cligné pas une seule fois des yeux, soutenant ces yeux rouges comme le sang, les yeux d’un meurtrier, au même titre que les miens. Puis, après son explication terminé ponctué par une dernière phrase, je ne pus qu’esquisser un sourire, après tout, c’était mieux comme cela. Si il allait se donner à fond sous prétexte que je n’étais pas humain, je ne voyais pas de raison pour laquelle moi je me retiendrais. Et puis, s’il se donnait à fond, alors cela nous empêchera tous les deux de nous blessé. C’était déjà un bon début qu’il ne me mésestime pas, en tout cas c’était un bon début pour lui. Je n’étais pas prêt à me retenir, surtout que j’avais du coup un honneur à rétablir, depuis trop longtemps on me mésestimait, cela n’avait qu’assez duré, il était temps de montrer ma force.
Le blond se leva, puis se dirigea vers moi, jusqu’à s’arrêter à une dizaine de pas de moi. Je restai immobile, interdit, ne tressautant pas d’un seul millimètre. Le blond dégaina alors son sabre, puis m’informa qu’il allait utiliser contre moi le cinquième cercle de sa magie. Je vis alors apparaître un homme longiforme aux cheveux cours et gris tenant dans sa main un nunchaku. Je savais que la limite de Malik était de deux cercles en même temps. Avec ma limite de trois marionnettes, cela devrait être jouable, je croyais en mes capacités, mais il n’empêchait que l’affrontement allait être dur, je le savais, je le sentais, l’arrogant était quelqu’un de fort, je ne le savais même que trop bien. Je devais être prudent, cela avait beau être un simple test, je savais pertinemment qu’un faux mouvement de ma part et j’allais mourir aussitôt. Mon adversaire avait beau être à mes yeux un gamin arrogant, il n’en était pas moins fatalement un adversaire redoutable, que dis-je, un adversaire effroyable.
Finalement, par excès de zèle à mes yeux, le chef de la garde de ma reine continua en m’indiquant qu’il me laissait le premier coup et je ne pus que sourire. C’était là à mes yeux un des signes de l’arrogance qui caractérisait Malik, il me sous-estimait trop à mon goût et cela commençait sincèrement me taper sur les nerfs. Mon regard toujours planté dans le sien, je secouai la tête de manière imperceptible, puis répondis en défaisant le sourire qui était auparavant sur ma face:
« Tu me fais bien trop d’honneur Gamin, j’espère pour toi que tu ne le regretteras pas ! »
D’un ample mouvement du bras gauche, une énorme caisse d’une couleur ébène sortis du sol. Faisant presque cinq-mètres de haut, celle-ci contenait ma marionnette avec la puissance brute la plus grande, elle était effroyable et inhumaine. Mes fils magiques rentrèrent dans l’interstice de la boite, puis, tirant d’un coup, le couvercle tomba tandis que d’un pas lent qui fis résonner toute la salle et probablement une partie du quartier général de notre guilde. Trajan rentra de cette manière sur le terrain. D’un mouvement de la main gauche, la boite rentra de nouveau dans la terre dans la moindre trace de sa présence et durant ce mouvement, j’en profitai pour raccrocher les fils de Caligula toujours caché dans mon ombre. Je fis un pas en arrière, puis, mes doigts s’agitèrent avec une précision,une justesse et une vitesse inhumaine, acquise par plus de cent cinquante années de maitrise des marionnettes. Mes mouvements permirent alors à l’énorme pantin de se mettre en branle, puis il arma son poing et le balança de toute sa force en direction de l’invocation du blond. Il ne me restait plus qu’à voir ce qu’il avait dans le ventre. Un combat de titan allait avoir lieux et je trouvais ça follement excitant !
Le Combat des TitansUn avertissement de la part de son adversaire. Une marionnette d'une taille plus que raisonnable envoyée à son encontre. Le duel opposant deux des plus fidèles et puissants serviteurs de Nyx venait de débuter et il risquait de faire trembler les monts Novara.
Trajan était une création sortant de l'ordinaire, extraordinaire même sur certains points. Si Malik pouvait stocker des âmes, il n'avait pas le luxe de les modifier à sa guise pour les optimisés, chose que pouvait aisément faire son adversaire avec ses pantins. Le colosse se jeta sur lui telle une bête sauvage, une bête enragée. Lui qui attendait de la part de Lucius un semblant de stratégie... Cette marionnette avait beau être un monstre de puissance brute, il était lent et un adversaire lent était vulnérable, très vulnérable. Malik ne laisserait pas Trajan couvrir la distance qui le séparait de sa cible et l'anéantirait avant car il n'allait pas se risquer à affronter ce concentré de force à courte distance, c'était bien trop dangereux. Malik était peut-être arrogant, beaucoup trop même, mais il n'était pas stupide et ne désirait pas finir broyé par une immondice de son homologue de l'ombre. Le jeune homme fit rapidement quelques pas en arrière, suivi de son soumis, assez pour se mettre à une distance qu'il pensait raisonnable. IL restait tout de même très confiant quand à l'issue de cet affrontement. Lucius était un puissant mage mais il restait un bureaucrate qui n'était pas souvent mis en situation de combat réel face à des adversaires de taille, tout le contraire de Malik Goldwind. Les deux hommes étaient en même temps très semblables et très différents, comme le jour et la nuit, l'un était jeune et l'autre vieux, l'un était réfléchi tandis que l'autre était impulsif. La seule chose qui liait ces deux individus étaient la divine incarnation que représentée Nyx.
Malik lève son bras gauche, celui qui ne tient pas l'épée, pour ordonner à son âme d'attaquer. "Hell's Door..." un murmure suivit d'une violente volée d'armes en tout genre.
Un large écran doré se forme derrière Malik et son Cercle, on pourrait croire qu'il s'agit d'eau. A sa surface se forment de nombreuses irrégularités, comme si l'on avait jetés des pierres dans cette eau si pure. Se dévoilant timidement, des dizaines et des dizaines d'armes, souvent des épées ou des lances. Elles laissent dépasser leurs pointes alors que la majeure partie de ces-dernières sont encores tapis dans "l'eau" . Elles n'attendent que le signal du manieur pour lacérer ceux et celles qui oseraient se dresser face à l'homme à l'armure couleur or. La pièce baigne dans la lumière engrangée par Hell's Door, elle éblouie ceux qui se tiennent face à Malik. Il est la lumière, il est le soleil.
La pluie solaire est lancée sur Trajan. Il ne pourra pas esquiver et même s'il réussissait il mettrait à découvert son manieur et l'exposerais à de lourds dommages. Lucius est un homme rationnel, il ne mettrait jamais son corps principal en danger alors qu'il est capable de remettre Trajan sur pied par la suite.C'était une décision stupide de lancer une marionnette aussi peu mobile contre une âme plutôt rapide comme la Colère. Malik lança un rapide regard à son serviteur, puis à Papi Lucius, posté derrière son pantin, comme pour ordonner au Cercle de s'attaquer directement à celui qui tirait les ficelles. L'homme paré de rouge s’exécuta et entama un manœuvre de contournement. Malik surveillait tout de même l'immense création de son adversaire dans l'éventualité ou la pluie divine ne suffirait pas à l'abattre.
— "Tu peux être sérieux deux minutes? Je commence déjà à m'ennuyer!"
Il ne s'ennuyait pas, mais il voulait voir son adversaire se battre à pleine puissance, il n'en serait que plus fier. Battre un des meilleur serviteur de sa reine à son maximum reviendrait à asseoir sa place de plus puissant mage de Soul Reaper après Nyx.
Il était évident à mes yeux que l’attaque de Trajan échouerait, après tout, l’énorme pantin était lent, très lent, il n’avait pour but que de détruire sauvagement, d’une certaine manière, il était de la poudre aux yeux, une distraction énorme et solide. Ainsi, je n’attendais rien de celle-ci, absolument rien à part distraire, ce qu’il fit à mon sens très bien, le blond et son invocation recula ne se laissant par toucher par l’énorme poing de mon fantastique pantin. Tandis qu’il levait sa main gauche, je vis ses lèvres esquissés quelques mots, Hell’s Door. Je venais de comprendre en quelque seconde la dangerosité de la situation pour moi. D’un mouvement vif et sec, de la main droite, Trajan cessa tout mouvement et encaissa l’attaque. Et quel attaque, voir l’énorme cercle doré apparaître derrière lui, voir la salle désormais baigné d’une fabuleuse lumière solaire, c’était à mes yeux un spectacle merveilleux. Je savais faire la part des choses et je savais que cette attaque était incroyable, typiquement le genre d’attaque que j’aurais en horreur d’encaisser et de toute manière, j’en étais bien incapable. Ainsi, croisant les bras sur son torse, Trajan encaissa l’attaque et pour ne pas qu’il tombe, je fus obligé de le faire reculer d’un pas. Je ne m’étais pas attendus à ce que Malik soit aussi sérieux, lui qui sous-estime tout le monde, le voilà qui était quand même sérieux… J’avouais que sur coup, il avait été plus humble que moi. Si j’avais pu montrer mon mécontentement, je l’aurais fait, mais j’étais en plein affrontement, j’avais autre chose à faire.
J’avais déjà eu de nombreuses occasions de voir cette savante technique qu’était Hell’s Door à l’œuvre, mais c’était bien la première fois que je la subissais et je devais bien avouer que je n’étais pas déçu, sa force n’était pas abusé. La magie de Malik permettait plusieurs choses dont je n’étais pas capable, cela me rendait en partis fou et fier. Fou parce que j’étais jaloux de cela, je désirais cette force, ces capacités, mais fier néanmoins parce qu’il était de mon côté et le serviteur le plus dévoué de notre reine, l’avoir à mes côté était un grand honneur. Comme à chaque fois que je parlais de lui, c’était des sentiments contradictoires qui me venait en tête. Tandis que mon pantin fut forcé d’esquisser un nouveau pas en arrière, je pus entendre l’arrogant se plaindre qu’il s’ennuyait, et me somma d’être sérieux. J’avais envie d’en découdre, pour montrer que je n’étais pas personne. Mais, aussi grande ma volonté de me battre, en voyant la force de la première attaque de Malik, j’acceptai que je n’aie probablement que peu de chance de le battre. Ce n’est pas pour autant que je m’avouai vaincu, non, mais il était plus puissant que moi. Et bien cette vérité m’énervait, j’étais bien obligé de l’avouer, il était fort et je devais me donner à fond.
D’un calme toujours olympien et d’une voix égale, ma voix gutturale résonna :
« Chaque chose en son temps ! »
S’il espérait me faire perdre mon calme, il n’en était pas loin. Car malheureusement pour moi, cette impression d’être méprisé, d’être constamment comparé à lui, tout cela me déplaisait et j’étais sur le point d’exploser. Croyez bien que je ne voulais embêter personne au sein de la guilde à faire part de mes doutes, de mes craintes quant à la vision des autres, mais j’en avais ici et maintenant plus qu’assez. Mon ressentiment ne cessait de grandir à cet égard, j’étais en train de devenir fou. Etait-ce moi qui étais simplement paranoïaque à voir quelque chose qui n’était pas là ? Je ne sais pas, tout ce que je sais, c’est que je ne voulais pas être un obstacle aux plans de Nyx, de sa glorieuse destiné. Ainsi, j’avais essayé de me persuader que j’étais dans le faux, mais je ne savais pas qui croire, mes sentiments ou ma raison ? Ma raison me criait que ce n’était rien, mais mes sentiments eux, souffrait. Lorsqu'on dédiait sa vie pour quelqu’un et qu’on a l’impression de ne pas être estimer, cela peut se montrer très douloureux. Mon épicurisme m’appelait à me satisfaire de ce que j’avais, mais ma volonté à posséder, à ne jamais abandonner mes rêves, elle me poussait à vouloir plus. Quels logique, quel choix faire ? J’avais toujours refusé la domination de l’arrogant blond sur moi, mais maintenant que je le combat et que je me rendais compte de cela, qu’il m’était supérieur, peut-être pas de beaucoup, mais nettement supérieur, qu’étais-je censé faire ? Me satisfaire de la place de numéro Trois ? Jusqu’au jour où quelque me surpassera de nouveau ? Non, je ne pouvais accepter ce destin, je pouvais accepter de n’être que le numéro Trois, mais alors jamais je n’accepterai d’être le numéro Quatre ou moins. Quels issus pour moi dans ce cas ?
Bat toi à ton maximum et prouve ta valeur pour que plus jamais on ne doute de toi, deviens l’éternel numéro Trois, satisfait toi de cette place, mais ne la quitte jamais, défends là comme tu défends ton immortalité. Sort les crocs Lucius, cesse d’être ce petit animal soumis, attaque bon sang !
Cette voix dans ma tête ne pus que me faire rire intérieurement, c’était là à mes yeux une issus très enviable, la place de numéro Trois, c’est mieux que rien. Attaquons donc. D’un mouvement de la main droite, j’invitai Trajan à attaquer, mais celui-ci ne fis pas un seul mouvement et je ne pus constater que avec horreur que des lames de Hell’s Door étaient enfoncés dans ses articulations, empêchant tout mouvement. Je fis la moue, déçu que ma marionnette n’ait pas duré aussi longtemps que je l’aurai voulu. Mais, alors fortement agacé de ma défaite sur ce point, je peinai à reconnaître un sifflement caractéristique qui m’indiqua une présence et il ne me fallut que quelques instants pour faire jaillir Caligula du sol avec une multitude de pieux d’ombre pour empêcher l’inévitable assaut du Quatrième Cercle du Maître des Enfers, dont le nunchaku me frôla le visage. Telle une cage, des barreaux fait de l’ombre elle-même m’empêchèrent l’attaque du Quatrième cercle. Encore une fois, c’était une attaque fantastique
Profitant de cet instant de sécurité ou Caligula retenait l’autre, d’un mouvement sec de la main et du bras, l’énorme boite de Trajan ressortis de terre et des énormes fils magiques apparurent tirant la marionnette dans son écrin, puis, une fois la boite fermée, disparu sous terre, ce n’avait été que l’affaire de quelques secondes, trois tout au plus. Mais, j’avais beau avoir fait apparaître et disparaitre la boite de Trajan, j’avais fait remonté celle de Néron et Crassus au passage, prêt à réellement en découdre. Puis, d’un mouvement ample de mes doigts, les deux marionnettes s’ébrouèrent et se lancèrent dans la bataille, quasiment instantanément.
Levant la main gauche un épais caveau de pierre se dressa autour de moi et de mes trois marionnettes à découvert, nous isolant quelques instants. Ce faisant, empêcha le Quatrième cercle de nous poursuivre dans ce caveau hermétique. Durant cet instant en sécurité, je sortis un de mes yeux de ses orbites, puis le plaça dans l’orbite vide de Néron. J’en profitai aussi pour faire retourner Caligula dans mon ombre. Puis croisant les mains, je fis disparaître ma protection de pierre qui n’avait duré qu’au bas mots, une dizaine de seconde, au même moment ou Néron qui désormais portait un de mes yeux, ce qui me permettait de suivre ses mouvements au sein du combat au mieux, fit exploser une bombe fumigène qui créa un épais nuage de fumée, au même moment où celui-ci se mis à cracher des gerbes de flammes tout autour de lui, partout dans la salle, déchaînant un chaos infernal et dantesque.
Le Combat des TitansComme Malik l'avait supposé, le colosse Trajan ne tenta pas d'esquiver la moindre de ses épées, préférant encaisser toutes les attaques car si lui ne le pouvait pas alors son manieur en était encore moins capable. L'ignoble création de Lucius était dans un piteux état, il était partiellement détruit et ses articulation étaient bloquées par les résidus de sa pluie divine. Hell's Door était une technique simple mais formidablement efficace contre les ennemis lents et/ou nombreux. Le blond ne pouvait pas lire les émotions sur le visage de son adversaire car c'était tout simplement impossible mais il commençait à deviner un certain agacement chez la marionnette vivante. Peut-être allait-il devenir sérieux, à moins qu'il ne le soit déjà ce qui serait tout de même fort décevant, pour lui comme pour Lucius. Le classement de puissance de la guilde qui change pourrait être une bonne chose...si les simples membres intégraient bien le fait que la puissance était récompensée par des nouveaux privilèges et une place aux côtés de Nyx, il y aurait sans aucun doute une recrudescence de mages puissants dans la guilde grâce à laquelle Soul Reaper pourrait commencer par prendre la tête de l'Alliance Baram puis une fois une grande armée constituée le rêve de la déesse pourrait être exaucé.
Tout se passa très rapidement. Papi Lucius usa d'une de ses marionnettes pour bloquer in extremis l'attaque de la Colère puis en l'espace de deux ou trois secondes, il fit surgir du sol une énorme boîte dans laquelle il entraina Trajan avant de faire retourner cette même boîte à la terre. Deux nouveaux pantins étaient de la partie, Néron et Crassus venaient de rejoindre le terrain et, en comptant celui qui était déjà en pleine confrontation avec mon Cercle, il s'agissait dorénavant d'un combat à quatre contre deux bien qu'il n'était pas correct de comptabiliser Lucius car il était déjà occupé à manipuler ses créations, Il s'agissait donc plus d'un combat à deux contre trois sauf s'il décidait d'invoquer une nouvelle âme ce qui équilibrerait les forces. Le commandant ne voulait pas être débordé par les pantins de Lucius d'autant plus que, ne l'ayant pas souvent observé en situation de combat il ignorait le nombre maximum d'acolytes qu'il pouvait invoquer. Ainsi, le jeune homme prit la décision d'invoquer deux nouveaux Cercles tout en ordonnant à celui présent sur le terrain de retourner dans l'arme de son maitre, il avait besoin de lui à tout moment pour s'assurer un contrôle du combat si son adversaire venait à invoquer un nombre conséquent de pantins en même temps.
— "Que le vent attise les flammes! Luxure et Hérésie!"
En s'enfermant dans une carapace toute de pierre construite, le marionnettiste avait laissé le temps au commandant de faire les changements nécessaires sans se mettre en danger. Il allait donner à son adversaire un aperçu de sa toute-puissance en invoquant son meilleur duo, la Luxure et l'Hérésie, le premier avait simplement un rôle de soutien bien qu'il dispose de quelques talents en combat et le second était véritablement le Cercle qui avait la plus grosse puissance de destruction grâce à sa magie de feu qui, comblée avec celle du vent pouvait devenir problématique pour la plupart des individus présents dans la zone d'action des deux âmes, Malik n'utilisait que rarement ces deux âmes car il ne pouvait lui-même se protéger efficacement de sa propre attaque et devait utiliser ses âmes pour se défendre ce qui limitait bien souvent le nombre d'utilisation des techniques du duo bien qu'une seule attaque soit largement suffisante la plupart du temps.
Je l'ai peut-être trop surestimé, j'aurais pu l'emporter sans utiliser d'âmes à ce niveau mais une démonstration de force pour montrer qui est le second de notre reine était nécessaire.
Enfin du mouvement du côté de Lucius, une bombe détonna, libérant un large écran de fumée sans doute pour laisser le temps à ses pantins, qu'il pensait toujours être en surnombre, d'approcher Malik pour le mettre hors d'état de nuire. Si Malik cherchait en priorité à viser Lucius le contraire devait être vrai aussi, les créations de chacun devenaient inutiles sans maitre. Si Lucius imaginait que Malik allait se concentrer sur la défense il allait être déçu. Aucun besoin de se préoccuper des pantins quand on connait l'emplacement de celui qui tire les ficelles.
— "Je sais que tu es là Papi! Cruel Sun!"
L'Hérésie fit apparaitre une boule de feu sur son index gauche, bien qu'elle n'ait de Soleil que le nom, cet amas de flammes restait impressionnant. Sans tarder, d'un ample mouvement de bras, le mage de feu envoya sa création vers la position présumée de Lucius tout en ordonnant au mage de vent d'attiser les flammes de son partenaire à l'aide de sa magie, l'attaque serait dévastatrice. Cette technique, utilisée dans un espace clos risquait d'occasionner de nombreux dégâts dans le QG entier, et Malik, aveuglé par son arrogance se rendit compte un peu tard qu'il allait sans doute aucun être sévèrement blessé par le Cruel Sun, si en extérieur la protection de ses âmes lui suffisait ce n'était pas le cas ici.
— "Cercles! Protégez-moi!"
Il était clair que le ton de Malik trahissait son inquiétude grandissante. Il risquait de se blesser lui-même, quelques membres de la guilde, mais surtout sa reine. Les monts Novara allaient être secoués.
A peine sortis de mon caveau de pierre, plongé dans la fumée, je ressentis une présence nouvelle au sein de la zone de combat, il ne faisait aucun doute à mes yeux qu’une autre des âmes damnés de Malik était désormais sur le terrain. Mais, je ne connaissais que trop peu leur signature magique pour pouvoir ne serait-ce qu’espérer pouvoir déterminer qui était mon adversaire. Enfermé derrière mon mur de pierre, je n’avais pas pu entendre l’invocation de mon homologue. Je virevoltais au sein de la brume, slalomant les yeux fermés, concentré par les sons autour de moi, mes sens magiques à leur paroxysme, j’essayais, malheureusement en vain, de trouver qui était mon adversaire. Mais, c’était cause perdu, je connaissais chacune des invocations de Malik, mais leur capacité étaient une énigme pour moi, comme leur empreinte magique. A mes côté, Néron et Crassus, dans mon ombre, Caligula. J’essayais de contourner ce qu’il venait d’invoquer pour espérer le prendre à revers, c’était là, à mes yeux, ma seule chance de lui rabattre son caquet et montrer que j’étais définitivement quelqu’un d’utile et de puissant, malgré que je n’égale pas ses capacités.
Mais alors que je commençai à serrer les dents, sous l’effet d’un stress intense. Non, disons plutôt que j’étais inquiet, j’avais les pensées que j’aurais sous l’effet d’un stress incroyable, mais cependant, mon corps était un havre de calme. Ne plus être victime de ces faiblesses de l’être était mon plus grand avantage, je ne pouvais pas perdre mon calme et j’étais toujours apte à prendre des décisions concrète et possible. Cependant, n’allez pas croire que je n’étais pas stressé, j’étais terrifié, car après tout, je jouais ma vie. Etant le plus faible de nous deux, j’étais le plus en danger, mais ce n’était pas à mes yeux un excuse pour fuir. La fuite était l’apanage des faibles, les forts faisaient des retraite stratégique une fois leur objectif atteint, mon objectif n’était pas atteint. Ainsi donc, ma joute, mon combat devait perdurer, pour que je prouve à l’autre que j’étais capable.
Mais, sous l’effet de l’action, slalomant, c’est à peine j’entendis le cri de Malik, qui si j’avais eu un système cardiaque aurait figé mon sang dans mes veines. Cruel Sun ? Non, il n’est pas sérieux, il ne peut pas lancer une attaque comme celle-ci ici ? Ce n’est pas possible, il va tout casser, tout détruire ? Et puis, il va me tuer ? Toutes ses pensées traversèrent mon esprit en un fragment de seconde. Je dois ma survie probablement à ma réactivité inhumaine et mon calme absolue. Ainsi donc, il avait invoqué l’Hérésie, une âme aux capacités destructrice incroyable. D’un mouvement souple des deux mains, je lâchai les reines de Néron et Caligula pour simplement me concentrer sur Crassus, ma seule et unique chance de survie. La marionnette bâtisseuse se plaça devant moi et d’un mouvement des bras, bâtit un énorme mur de pierre de plusieurs mètres de large, pile au moment où le souffle de l’explosion et le déluge de flamme percuta la salle, faisant vibrer les fondements même de la guilde. J’entendis la pierre brûler, crépiter, exploser. C’était un véritable déluge et massacre pour la structure interne du bâtiment. Si j’avais été assez vif, j’aurais pu essayer de préserver une partie du quartier général, mais l’attaque avait été si rapide que j’avais eu grand mal à me protéger. Cependant, sentant le souffle chaud sur mon visage, je continuai d’agiter les bras et les doigts, pour améliorer et ma protection et essayer de ne pas laisser la voute s’effondrer, car si je survivais à cette attaque, ce n’était pas pour finir écraser sous un parpaing. En plus, je me rendais compte maintenant que si jamais il y avait un problème et que toute la guilde finissait détruite, nous serions alors accusés à part égale. Rien que d’imaginer Nyx, ma déesse me faire un reproche, je sentis mon cœur se serrer, enfin, c’est ce que j’aurais dit si j’avais eu un cœur. Enfin, j’avais préservé le tout pour que ça ne s’effondre pas, mais il restait cependant qu’il faudrait des réparations et des rénovations. Je n’étais pas dieu, face à une attaque d’une telle force, je ne pouvais pas faire de miracle, tout avait déjà été ébranlé, si personne n’était mort, c’était déjà un exploit.
Une fois le souffle de l’explosion terminé, je m’extrayais or de ma protection, je sentais un léger picotement sur ma tête et dans ma poitrine. Un regard vers celle-ci m’appris qu’un morceau de roche était enfoncé au niveau de mon torse et ressortait de l’autre côté de mon corps. De même, un éclat de verre de la taille d’une épée était enfoncé dans mon crâne. J’avais reçu des dommages importants, assez pour considérer que ma vie était désormais assez en danger. Je ne pouvais plus ignorer que ça sentait véritablement le sapin brûler pour moi. Il me restait plus qu’une seule option, invoquer Auguste. Après tout, elle était la seule marionnette qui n’avait jamais perdu, j’avais une confiance absolue en elle. Partant vers Néron, je finis par extraire mon œil de son orbite, puis le replaça dans mon propre orbite.
D’un mouvement de mes deux bras, je sortis la boite d’Auguste du sol, un écrin doré, d’où sortis la plus belle de mes créations. Sans attendre, je sortis mes deux prunelles de mes orbites, puis les enfonçais dans ceux d’Auguste. Je devais maintenant me débrouiller pour me cacher, je décidai de m’allonger sur le sol et de ne plus bouger, maintenant ma concentration à son maximum. L’apogée du combat commençait, le dernier round allait avoir lieu. Ainsi, guidant ma marionnette à travers la brume de pierre calciné qui persistait et les éclats de pierre partout, Auguste s’élança avec l’envie de tuer. Je devais considérer cela comme un match à mort si je voulais espérer survivre, c’était ma seule chance.
En tant que conseiller de la reine, et connaisseur de ses éléments, il était très mal avisé de la part de Lucius d'accepter un combat dans l'enceinte de Soul Reaper : il aurait dû se douter des désastres à venir. Et les éviter. Quand on a un certain statut, mettre en péril sa propre image n'est pas sans rejaillir sur la reine.
Accueil
Calendrier
Dernières images
FAQ
Rechercher
Membres
Groupes
S'enregistrer
Connexion
