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Akané & Alicya

Ooh you set my soul alight

La rousse passe une main dans ses cheveux en soupirant. Sa mission est techniquement un succès bien que même elle reconnaisse sans mal que les choses auraient pu se passer un peu mieux que ça.

La maitre de guilde ne lui avait pas laissé le choix quant à sa participation à cette mission spécialement adressée à Lamia Scale de par les relations qu’elle pouvait avoir avec certains membres du gouvernement. Alycia ne veut pas savoir, elle ne veut rien savoir. Sur le papier, accompagner et protéger un homme politique en déplacement était pour elle une formalité, le genre de mission qu’elle n’aurait pas pris en temps normal parce qu’elle n’est pas du genre à vouloir fréquenter ce genre de personnes de toutes façons -la politique, ça lui passe bien au-dessus de la tête. Seulement voilà, on ne refuse pas une demande d’Ohba et ainsi s’était-elle retrouvée dans l’héliport pour s’y rendre, missive en main, à soupirer en étant accoudée à la rambarde du transport. Elle gardait bien entendu un œil sur le type et elle avait bien vite compris pourquoi il avait besoin de protection. Outre son influence somme toute relative, c’était un connard fini relativement insupportable, et dix minutes en sa compagnie avait suffit pour lui donner envie de l’étrangler, elle comprenait donc sans mal qu’il puisse avoir quelques ennemis au dehors. 

L’accompagner dans tous ses déplacements s’était avéré particulièrement chiant pour la scalienne qui n’avait aucune fibre politique et surtout aucun filtre quand on s’adressait à elle. Elle n’avait d’ailleurs écouté que d’une oreille ce type dans tous ses états qui voulait lui faire la peau parce qu’il s’était tapé sa femme…Dans le fond, elle voulait juste que la semaine se termine histoire de pouvoir passer à autre chose et aller tabasser de la guilde noire. Elle n’arriva pas assez vite mais ce fut un soulagement d’enfin pouvoir se débarrasser de se type en le laissant devant le moyen de transport qui allait le ramener chez lui. Tout aurait pu très bien se passer s’il n’avait pas suggéré à la mage de faire le voyage avec lui afin qu’ils puissent profiter dignement de la présence de l’autre. Les sous-entendus auraient pu passer s’il n’avait pas tenté, en prime de la toucher. Garder son calme en sa présence jusque là relevait déjà d’un exploit, elle n’était pas capable d’en supporter davantage et l’avait quitté en lui collant son poing dans la figure. On fait mieux, comme séparation. Bon, on fait pire aussi. 

« Ohba va me tuer… » Enfin, plutôt la faire tourner quoi. Marmonne-t-elle à voix haute alors qu’elle traverse la ville en gondole pour rejoindre son auberge. Il est prévu qu’elle reste ici une nuit de plus et qu’elle reprenne un transport de lendemain pour rentrer à la guilde…Mais à l’heure qu’il est, Ohba a sans doute déjà eu vent de son comportement et l’attend de pied ferme. Elle s’imagine mentalement un millier de plans pour rentrer à la guilde le plus tard possible, ou pour s’infiltrer discrètement prendre une autre quête et repartir sans croiser personne quand une voix familière l’interpelle. « Alyciaaaaa » Quand elle lève la tête, c’est déjà trop tard et elle le sait. Sa meilleure amie a déjà amorcé le bond et est déjà prête à se ramasser, à en juger comment elle s’est prit le pied dans une barre de fer de la rambarde. Elle se ramasse contre elle et la fait se casser la figure en arrière dans le même temps. Dans la chute, les deux échangent un innocent petit bisou qui s’est imposé avec le mal de crane du au choc de sa tête contre le rebord de la gondole. Loin d’en être embarrassée, son amie reste toute étalée sur elle et la serre dans ses bras, le regard brillant de larmes. « Cela fait si longtemps, tu n’as jamais donné de nouvelle ! J’ai cru qu’il t’étais arrivée malheur ! Je suis si contente de voir que tu vas bien ! » « Bien…Bah là tout de suite j’ai mal au crane en fait… » Grimace la rouquine en passant une main derrière sa tête pour la masser un peu.  

Dans le fond, sa réaction n’est là que pour cacher la joie qu’elle ressent de revoir sa meilleure amie, et surtout de voir qu’elle va bien. Durant la bataille de la cité, elle l’avait croisée et n’avait pu s’empêcher de se demander comment les chose avaient tourner pour elle. Beaucoup de personnes avaient perdu la vie ce jour-là. Elle se redresse légèrement pour se retrouver en position assise, la brune toujours accrochée à son cou. Elle pose un regard blasé sur elle qui cache toute la tendresse qu’elle ressent à son égard. « Pleure pas, je suis entière. » Comble de l’effort pour elle, un de ses bras passe autour d’elle pour qu’elle vienne tendrement tapoter dans le dos de son amie. « Désolée d’avoir fait la morte, mais je vais bien. » Murmure-t-elle avec douceur. En réalité, elle n’allait pas si bien que ça et les cicatrices sur son corps pouvaient attester du calvaire qu’elle avait vécu. Mais physiquement elle était en forme et elle se reconstruisait un peu chaque jour. « T’es moins garçon manqué qu’avant, ça te va bien. » Oui, dans le langage Alycia, c’est un compliment même si elle kiffais assez Kanamé version mec, crush de l’enfance sans doute.

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Akané & Alicya

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Cette apparition du passé qui lui était tombée dessus (littéralement tombée dessus !) renvoyait Alycia des années en arrière, à l’époque où tout allait bien, où rien ne s’était passé et où elles avaient toutes les deux encore leurs vies insouciantes. Depuis, le monde avait changé, et toutes les deux elles avaient très certainement changé aussi. Pourtant malgré l’absence et le silence que la rousse avait posée entre elles, elle voyait toujours l’Ito de la même façon. S’éloigner d’elle ne lui avait jamais, à ses yeux, retirer sa place de meilleure amie, bien au contraire. Essayez d’expliquer à Aly que s’éloigner n’était pas la bonne méthode pour la tenir éloignée de ses problèmes…Elle ne l’avait sans doute qu’inquiétée davantage. Mais la logique, dans le domaine social, c’est pas tellement le fort de la chasseuse.

Elle voit bien dans ses yeux brillants qu’elle est intriguée et inquiète pour son amie. Mais que pourrait-elle lui dire ? Je suis contente de te revoir, Akané ! Tu sais quoi ? Depuis la dernière fois qu’on s’est vues ma guilde a été décimée par mon ex et j’ai failli crever d’ailleurs, mais à part ça je vais bien, et toi ? C’était un sujet compliqué à aborder, même pour elle qui pourtant avait eu tout le temps de le digérer. Elle n’avait pas envie de jouer les rabat joie ni même de commencer à relater le passé avec elle. Un peu plus tard, peut-être, s’était-elle dit face à son sourire doux empli de compréhension. La rousse sourit en réponse au compliment de son amie et se retrouve enfin de nouveau libre lorsqu’elle se redresse. « On va où, au fait ? » Aly lui adresse un petit sourire amusé. C’est vrai qu’elle vient littéralement de sauter dans sa gondole sans savoir ce qu’elle faisait ni où elle allait. « Je rentrais à mon auberge. » Et d’ailleurs, le petit voyage en gondole touchait à sa fin.

Une fois leurs pieds reposés sur la terme ferme, Aly n’a pas le temps de dire ou de faire quoi que ce soit que son amie attrape sa main pour la tirer vers une boutique qui vend un peu de tout, comme toute boutique pour touristes qui se respecte, plus précisément devant un présentoir sur lequel étaient disposés plusieurs appareils photo. Quoi que la rousse aurait pu répondre à la question enjouée de son amie, cela n’aurait rien changé parce qu’elle était déjà lancée dans son idée et qu’elle avait déjà acheté l’appareil pour en faire un premier test…Sur elle. Elle ne tient même pas à voir le rendu parce qu’il est clair qu’elle tire la tronche dessus, alors qu’à côté d’elle Akané rayonne littéralement de joie et de bonne humeur. C’est ainsi qu’elle lui arrache un demi sourire à l’éternelle blasée lorsqu’elle lui suggère qu’elles aillent se prendre en photo devant la Basilique avant que le soleil se couche (c’est une suggestion même si Alycia n’a pas le choix n’est-ce pas ?).

Mains fourrées dans les poches de son short elle se met à suivre la brune jusqu’à ce qu’elle prenne une direction inconnue au bataillon. « Tu voulais pas aller à la Basilique ? » Demande la rousse innocemment avant de comprendre, au minois de l’Ito, que son sens de l’orientation est toujours aussi développé qu’à l’époque. C’est pour ça qu’elles avaient toujours fait une bonne équipe toutes les deux, parce qu’elles avaient toujours été complémentaires. Pour la première fois depuis longtemps un franc sourire amusé se dessine sur ses lèvres. Ça a toujours été aussi simple, de se sentir bien avec Kanamé ? « Vient, c’est par là. » Elle sort une de ses mains de sa poche et la lui tend. Cette fois c’est elle qui la tire avec elle dans les rues de la ville qu’elle connait pourtant à peine. « Tu ne changeras jamais Akané ! Si tu te perds toujours autant achète toi une boussole magique ! » La gronde gentiment son amie. Comment fait-elle pour s’en sortir toute seule au quotidien si elle n’est déjà pas capable de trouver son chemin ?

Passant sur un pont, elle s’arrête soudainement et semble réfléchir à quelque chose. Elle attrape Akané par les épaules pour la déplacer légèrement. « Reste ici trente seconde. » Souffle-t-elle. Elle attrape l’appareil photo, s’éloigne de quelques pas et fait un cliché de la belle brune avec les rivières de la ville baignées par les couleurs d’un soleil de fin de journée en fond. La photo sort toute noire et elle embarque l’Ito avec elle avant que la photo ne se développe totalement. Elles arrivent toutes les deux devant la Basilique lorsqu’Alycia regarde enfin la photo et la regarde avec Akané, en tendant le cliché devant elles, épaules contre épaules. « Je crois que je vais la garder. » Déclare-t-elle avec un fin sourire sur les lèvres. Ca lui fera un souvenir, exactement ce qu’Akané avait en tête, en soi. Elle place ensuite un bras par-dessus ses épaules, pose sa tête contre la sienne et tend l’appareil pour les prendres toutes les deux, avec la Basilique derrière. Elle fait même l’effort de faire un sourire pour la photo. Si ça c’est pas la preuve qu’elle l’aime, son Akané.

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Akané & Alicya

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C’était tant attendrissant que rassurant de voir qu’Akané n’avait pas changé d’un pouce. Elle était toujours aussi mauvaise en orientation et sa petite confession donna à Aly l’impression qu’elles étaient retombées en enfance toutes les deux, juste quelques secondes. « Je ne suis pas certaine d’être douée avec les objets magiques non plus… c’est mieux de pouvoir compter sur ses amis non ? » Elle réalise que, malgré leur séparation, rien n’a vraiment changé. « Comment t’as fait pour survivre sans moi jusque-là, Kanamé ? » Demande la rousse avec un sourire moqueur. Malgré la taquinerie, elle serre sa main un peu plus fort dans la sienne. Aly a du mal à dire les trucs sympas qu’elle pense à voix haute, alors elle les fait comprendre. Là ce qu’elle essaye juste de dire c’est qu’elle est là. Qu’elle essayera d’être là à l’avenir. Le truc, c’est qu’elle avait pas spécialement prévu de disparaitre… Mais le monde avait changé. Ils s’étaient retrouvés à Edoras. Puis Sunrise avait disparu. Ce n’était pas une excuse et elle le savait. Elle se demandait d’ailleurs comment la brune pouvait accepter aussi facilement de faire comme si Alycia n’avait jamais disparu des radars de sa vie.

Elle ne lâche sa main que quelques instants pour la prendre en photo lorsqu’elles passent devant un beau décor. Est-ce que le garçon manqué qu’elle était lorsqu’ils étaient enfant se rend compte de combien elle est devenue belle ? Si sa modestie est la même, sans doute pas…Un sourire, très fin, illumine son visage lorsqu’elle annonce qu’elle va garder cette photo. Elle sait même déjà où l’accrocher chez elle.

Ce qui est magique avec Akané, c’est qu’elle peut rendre sympa toute activité qu’Aly aurait trouvé chiante. Typiquement, faire du tourisme et prendre des photos, c’est tellement pas son truc qu’elle n’imaginait pas qu’on puisse lui proposer une telle activité un jour. Sauf qu’Akané n’est pas n’importe qui et sa compagnie et sa pétillante bonne humeur rendent le tout malgré tout agréable…Au point qu’elle fait l’effort de sourire sur cette photo avec la Basilique en fond. « Tu es tellement belle Alycia » « Je suis pas la plus jolie fille de cette photo. » Répond-t-elle en faisant une pichenette sur le front de son amie avec un sourire amusé. C’est le plus sympa qu’elle est capable de sortir pour répondre tu es tellement plus belle que moi Akané. « Viens on se prend plus loin, pour qu’on voit les coupoles ! » Elle laisse son bras s’enrouler autour du sien et se fait trainer plus loin. Dans sa précipitation, elle prend pas le temps de cadrer un peu la photo, et son beau visage est à moitié hors champ. Loin d’en être embêtée, Aly trouve que ça leur fera au moins des souvenirs originaux.

« Mais… ! Tu es à Lamia Scale ! » Aly lève un regard curieux vers elle alors qu’elle était encore en train de regarder la photo d’elles qui étaient sorties de l’appareil. Elle cligne des yeux plusieurs fois, un peu prise de court par cette exclamation. L’air paumé qu’elle aborde est tellement un bah quoi tu le savais pas ? qu’elle sent qu’elle a même pas besoin de le dire à voix haute. « On fait tous des erreurs… » La taquine-t-elle en haussant les épaules. La rouquine lève les yeux au ciel, l’air faussement blessée. « Être numéro un, c’est surfait. Y’a pas de challenge ! » Marmonne la rouquine. Elle a pas tellement l’esprit de compétition en fait…Elle fait de son mieux parce que la guilde veut briller et que le maitre ne lui laisse pas tellement le choix de toute façon, mais dans le fond le classement elle s’en tape royal. La preuve étant qu’elle se sentait parfaitement à sa place dans une petite guilde sans prétentions et à peine connue, à l’époque.

Elle s’apprête presque à lui demander ce qui lui prend d’un coup lorsque sa bonne humeur semble s’envoler. « Tu étais venue à la Cité Royale quand on a été attaqué, n’est-ce pas ? » Sa voix, plus faible, a perdu toute sa bonne humeur. Aly se contente d’hausser les épaules et d’hocher positivement la tête. « … C’est pour ça que tu as toutes ces cicatrices ? » Pendant un instant, elle sait pas ce qu’elle peut répondre à Akané. Parce qu’il était certain qu’elle aurait fini par poser la question…N’importe qui avec un sens de l’observation un peu plus développé que le sien aurait même posé la question plus tôt. Aly soupire et passe une main dans sa tignasse rousse. Elle relève l’appareil et la prend une nouvelle fois en photo. Lorsque le cliché sort du polaroïd, elle lui fous sous le nez. « Fait pas cette tête, Kanamé. Tu fais de plus belles photos quand tu souris. » Elle a pas franchement envie d’aborder la façon dont elle a reçu toutes ces cicatrices sur le corps…Même après cinq ans, elle se sent toujours pas prête à parler de ce qui s’est passé. Même avec Cal, même avec Iris, qui sont au courant parce que c’est eux qui l’ont ramenée d’entre les morts, elle n’est pas prête pour leur en parler.

Elle laisse le silence s’installer entre elles, et finalement elle lui donne une fraction de réponse. Juste une fraction. « Celle-là. » Elle désigne la marque que la flèche que Nahim lui a planté dans la cuisse lui a laissé. « Et celle-là. » Elle pose sa main sur une marque qu’elle a à l’épaule, elle aussi vient d’une flèche de Nahim. « Ce sont les cicatrices que je me suis faite à la Cité. J’étais en hauteur, sur les toits, pour couvrir nos alliés avec mes flèches. J’ai beaucoup moins souffert de cette bataille que la plupart de nos alliés. » Sauf pendant son tête-à-tête avec Nahim. Mais elle avait été remise sur pied rapidement et avait pu y retourner. Ça laisse beaucoup d’interrogations, peut-être trop. Ça ne semble pas rassurer son amie, alors elle lui sourit comme si tout allait bien. Comme si elle n’était pas la dernière survivante d’une guilde qui avait été décimée des années plus tôt. « Tu me connais, j’ai toujours été une tête brûlée, j’attire les problèmes. Mais je vais bien, et j’ai calmé mes ardeurs depuis. » Elle s’agrippe à son bras comme si elles étaient un couple. « Oublie ça, et allons manger une glace ! » Déclare-t-elle en la trainant avec elle.

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Akané & Alicya

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Voir sa meilleure amie se perdre avant de réaliser que la rouquine venait de lui faire un compliment laissa un sourire amusé se dessiner sur les lèvres d’Alycia. Lorsqu’elle comprit enfin qu’elle venait de sous-entendre qu’elle la trouvait bien plus belle qu’elle, ses joues prirent une teinte encore plus colorée que celle de sa tignasse rousse, ce qui était horriblement mignon. Elle se contente de rire doucement de sa répartie, dont elle semble avoir gardé un niveau équivalent à celui de l’époque malgré les années qui ont passées. « Il faut apprendre à t’aimer Alycia » Elle la regarde du coin de l’œil, sourire malicieux sur les lèvres. Elle ne réplique pas. C’est que c’est bien plus facile à dire qu’à faire, surtout pour une gamine comme elle, habituée à ce qu’on l’abandonne sans qu’elle ne puisse jamais rien y faire, sans jamais qu’elle ne comprenne pourquoi parce qu’elle semblait ne même pas valoir la peine qu’on le lui explique. C’est pas grave, elle a apprit à vivre avec. Mais s’aimer ? C’est encore une autre histoire.

Elle avait mis tellement de temps à voir le tatouage de guilde de la rouquine qu’Aly avait commencé à croire qu’elle l’avait vu depuis le début et avait juste décidé que ce n’était pas un fait à soulever. Mais non, elle le remarque bien plus tard, ne manquant pas de la taquiner sur son choix. Avec un niveau de réparti au moins aussi élevée que celui de son amie d’enfance, elle déclare qu’être numéro un n’offre aucun challenge. « Essayez de nous en donner pour voir ! » La Lamia se contente d’hausser les épaules. A quoi bon être la première guilde ? Elle n’a jamais cherché le feu des projecteurs, de toute façon. En ça, Lamia Scale était la guilde parfaite pour elle. Si le Maitre de la guilde tenait à sa réputation autant que les autres, c’était tout de même la guilde qui faisait le moins parler d’elle. Bien sûr, sur le moment, ce n’était pas cette raison qui l’avait fait intégrer Lamia Scale. Mais cela rendait son appartenance à cette guilde bien plus confortable que si elle avait appartenu à n’importe quelle autre guilde.

S’intéressant à sa marque de guilde, il aurait été étonnant qu’elle ne s’attarde pas sur ses cicatrices également. Entre celles qu’Iris n’arrivait pas à faire disparaitre et celles que la rouquine ne voulait pas qu’on lui enlève, sa peau commençait à accumuler des marques sur sa peau autrefois si lisse et si douce. Tout ça datait d’une époque où Kanamé le protégeait ardemment, une époque où Sunrise était encore une petite guilde sans prétentions mais dans laquelle régnait la joie de vivre. Elle ne pouvait pas lui parler de ça. Akané avait beau être sa meilleure amie, elle ne se sentait toujours pas capable d’en parler, encore moins depuis que son démon personnel s’était décidé à repointer le bout de son nez à la cité royale. Elle ne sait même pas si elle sera capable d’en parler un jour, en réalité. Mais pour aujourd’hui, c’est une certitude, elle ne peut pas. Elle répond sans vraiment répondre, elle donne quelques informations qui ne lui semblent pas vraiment être importantes. Et elle laisse cette conversation derrière elles en entrainant son amie vers un marchand de glace, comme les touristes qu’elles sont pour aujourd’hui.

Lorsqu’Alycia, gourmande mais étant tout de même capable d’une certaine retenue en public, pris deux boules de glaces, Akané en demanda le double alors que ce nombre incroyable n’était même dans les propositions du commerçant, trois étant le nombre maximum proposé par le glacier. Même le ventre sur pattes que pouvait être la chasseuse la regarda avec surprise en se demandant si elle serait vraiment capable de finir ça. « J'ai jamais vu de glaces aussi énormes, tu veux pas qu'on prenne une photo avec ? C'est débile mais on s'en fiche » Au vu de ses capacités de cadreuse exceptionnelle, il semblerait qu’Alycia était devenue, quelque part entre la dernière photo et maintenant, la photographe attitrée de cette petite sortie entre filles. Elle était d’accord sur un point : c’était un peu débile. Mais elle ne l’avait pas vue depuis des années et la voir avec ses petits yeux pétillants la rendait faible lui donnait envie de lui faire plaisir. Et dans le fond, elle lui devait. Après tout, c’était elle qui avait disparu du jour au lendemain sans un mot. « T’as raison, on s’en fiche. » Lui répond Aly avec un petit sourire. Elle brandit l’appareil pour prendre un beau cliché des deux copines. « J’ai un droit de taxe sur une partie de nos photos, Kanamé ! Mon mur et mon frigo manquent cruellement de photos de toi. » Ajoute-t-elle en regardant le cliché apparaitre peu à peu. En réalité elle n’était pas du genre à accrocher des photos chez elle. Mais là c’était Akané. L’idée d’avoir son visage d’accroché chez elle lui semblait moins débile que d’avoir des photos d’autres de ses amis, même si sur son frigo trainait une photo d’elle avec Iris et Séléna depuis leur dernière sortie à la plage. Il fallait un début à tout.

Elles s’installent sur un banc, dans un spot romantique où elles ne sont entourées que de couples, c’est que la ville est réputée pour ça, dans le fond. Elle pensait avoir laissé dernière le sujet de ses cicatrices et de ce qui s’était passé à la cité. Mais visiblement, ça traîne toujours dans un coin de la tête d’Akané, qui revient sur le sujet en essayant d’être délicate. « Puisque tu étais en hauteur, c’est …un archer qui t’as fait ça ? J’étais en mission avec le gouvernement récemment, afin de faire cesser les activités d’un laboratoire sordide qui exploitait la santé des mages ! Il y avait un archer, peau qui a bien pris le soleil et yeux verts. Est-ce qu’il y est pour quelque chose ? » Nahim. La description colle parfaitement, elle essaye de ne pas tiquer mais lorsqu’elle en a fait la description, Aly a immédiatement tourné la tête vers elle. Son amie serre le poing, ses sentiments à son égard sont clairs en tout cas. Pas comme pour Aly qui se sent plus mitigée. C’est normal, Akané ne le connait pas, c’est facile de mépriser l’ennemi pour elle. Aly l’a connu y’a une autre vie, quand il n’avait pas encore basculé du mauvais côté. Elle sait qu’elle le déteste pour tout ce qu’il a fait. Mais elle sait qu’il y a aussi autre chose, elle arrive pas à mettre le doigt dessus. Dans le fond, peut-être que c’est juste de la nostalgie ? « Hm, ça lui ressemble. » Se contente-t-elle de marmonner en s’attaquant à sa glace, avec moins d’entrain qu’elle n’en avait un peu plus tôt. « Comme dirait le maître, je lui ai attrapé sa race et je la lui ai détruite ! » Elle adresse un petit sourire à son amie, doux, mais peut-être un peu triste. « Même quand tu ne le sais pas, tu me protège toujours ! » S’amuse-t-elle de constater. Ça lui fait du bien de réaliser que les choses entre elles ne changent pas. Elle n’avait jamais osé revenir la voir après toutes ces années d’absences. Maintenant, même si ce n’était pas facile pour elle, elle ferait un effort.

En traitre, elle prend une photo d’Akané qui mord avec appétit dans sa glace, juste avant sa petite grimace face à l’effet soudain du froid sur ses gencives. « J’ai participé à cette mission aussi. D’ailleurs, je me disais bien que je connaissais la voix de cette alliée qui a hurlé ‘’Et la justice !’’ dans les couloirs au début de l’opération. » Elle se moque un peu, mais pas trop. Elle l’a toujours aimée comme elle était, passionnée. « J’ai fait équipe avec Laxus et Igneel, le commandant de la première division. Je crois que pour détruire le laboratoire, ils n’auraient pas pu faire une meilleure équipe… » Elle rit légèrement en passant une main gênée dans sa chevelure rousse. Heureusement que leur mission était de tout détruire, parce que sinon ça se serait fini de la même façon et elle s’en serait pris plein la figure. « On a réussi à sauver quelques victimes, et à attraper quelques scientifiques qui sont maintenant entre les mains du gouvernement… » Elle continu de manger sa glace, avant qu’elle lui fonde dans les mains. « J’espère qu’on va réussir à en apprendre plus, et qu’on pourra aider les victimes. D’ailleurs, Laxus a sauvé une des mages saintes dans l’opération. Elle a intégré Lamia depuis. » C’est tellement plus facile de parler de ses missions que de parler de ses cicatrices ou de Nahim. Elle a envie de savoir s’il fait partie de ces personnes qui ont été embarquées, mais elle n’arrive pas à tourner la question dans sa tête sans donner l’impression qu’elle s’intéresse vraiment trop à son cas. Alors elle ne demande pas. Peut-être que lui donner des détails sur son groupe va donner envie à Akané de parler davantage du sien.

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Akané & Alicya

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Alycia est bien incapable de dire depuis combien de temps elle n’a pas juste profité de sa journée de la sorte. Si elle n’avait pas croisé Akané, elle serait sans doute rentrée à son auberge, puis à sa guilde, et serait sans doute repartie en mission dans la foulée. Au lieu de ça, elle est là à se prendre en photo avec sa meilleure amie et à parler de les accrocher au frigo…Comme si elle recommençait juste à vivre normalement. « Tu es sûre que tu me veux sur ton frigo ? C’est le lieu le plus prisé d’une maison, tu ne ferais pas d’overdose ? » « Une overdose de toi ? Jamais. » Marmonne la rouquine à voix basse avec un petit sourire très fin sur ses lèvres on dirait une ado timide amoureuse. Il lui faut quelques secondes, visiblement, pour que l’idée remonte jusqu’à son cerveau et qu’elle trouve finalement qu’accrocher leurs photos sur le frigo est une bonne idée et pour qu’elle se dise qu’elle sera pareil.

C’était presque incroyable de se dire qu’Akané avait croisé le chemin de Nahim pendant la mission d’infiltration des laboratoires. Dans le vaste monde qu’était Edoras, il avait fallut que sa meilleure amie croise le chemin du type qui avait détruit sa guilde et dont elle n’arrivait pourtant toujours pas à vouloir la mort. « Il faut que des choses ne changent pas » Alycia hoche silencieusement la tête. C’était exactement comme quand elles étaient petites, Akané prenait sa défense, toujours. Même quand elle n’avait absolument aucune idée de ce qui avait bien pu se passer. Elle ne s’étend pas sur le sujet. Peut-être qu’un jour elle sera capable de lui parler de Nahim et de Sunrise…Mais pas aujourd’hui. Qu’importe que sa meilleure amie endosse pour elle le rôle de chevalier servant…Nahim, c’était son problème, sa responsabilité. Elle ne voulait plus mêler qui que ce soit à cette histoire.

C’est une aubaine que son amie aime autant parler de ses missions qu’elle, et que le sujet est de fait bien vite mis de côté pour se concentrer sur ce qui s’est passé dans ce laboratoire. « En réalité, j’ai entendu beaucoup de choses, entre deux explosions. » S’amuse la rouquine, d’un petit ton espiègle. « Ton partenaire avait l’air…Énergique ? » Hasarde-t-elle. Le terme qu’elle cherchait était plutôt totalement barjot mais elle ne savait rien de lui et elle n’avait pas très envie de mettre les pieds dans le plat ce qui est plutôt la spécialité de Nané dans leur couple duo.

Elle n’avait pas parlé des exploits de son équipe et du fait qu’Emily avait rejoins Lamia pour frimer, même si dans les faits elle aurait carrément eu la matière pour le faire. C’était simplement naturel pour elle de parler de ses missions puisque c’était à ça qu’elle passait tout son temps. Et aussi parce que c’était plus simple de parler de ce genre de choses que de parler d’elle, même avec quelqu’un qui la connaissait si bien. Elle continu d’attaquer distraitement sa glace, bien plus attentive à ce que dit son amie. Son regarde se porte au loin, sur les grands édifices qui sont des perles architecturales. « Moi aussi, je te protègerai toujours. » Marmonne-t-elle tout bas sans tourner la tête vers elle lorsqu’elle évoque que même les mages sacrés ne sont plus à l’abri. Malgré toute sa bonne volonté, elle ne peut pas s’empêcher de rire lorsqu’elle apprend quel comportement avait eu son coéquipier avec elle. « Je ne savais pas qu’on pouvait être plus extrême que Lyon ! » Commente-t-elle, calmant son rire mais gardant un sourire amusé aux lèvres. « Je crois que Lyon est passé à autre chose cela dit… » Alycia sourit et hausse les épaules. « Je ne m’inquiète pas pour lui. » Contrairement à leur maitre de guilde qui avait demandé à Aly de s’assurer que tout aillait bien. Depuis, elle avait appris l’identité de celle dont il s’était épris et gardait précieusement le secret, en plus de couvrir ses arrières quand il en avait besoin.

« Nous…Je n’irais pas jusqu’à dire qu’on a détruit le bâtiment tous seuls non plus… » Presque, peut-être, se retient-elle d’ajouter. C’est vrai que pour une mission de destruction massive, il faut reconnaitre qu’elle fait plutôt un bon duo avec la pile électrique de Fairy Tail. « On n’aurait pas pu évacuer tout le monde sans l’aide des renforts non plus, cela dit. On ne s’attendait à ce qu’il y ait autant de victimes dans ces laboratoires. C’est que les infrastructures étaient incroyables grandes pour des labos illégaux. » Et ce n’était qu’une partie d’entre eux, le gouvernement cherche encore activement les autres, dont on ignore encore le nombre exact.

Il est compliqué d’évoluer dans un contexte si tendu, au milieu de la menace des guildes noires et de l’alliance Baram. Comme son amie, Aly n’a pas véritablement cherché à s’amuser ces derniers temps…En particulier depuis l’attaque de la cité. Elle se tuait à la tâche comme elle savait si bien le faire et elle n’avait toujours pas eu l’occasion de mettre pieds à Crystal Valley. L’idée ne lui aurait peut-être même pas traversé l’esprit si elle ne lui en avait pas parlé en lui proposant d’y aller ensembles comme si c’était un nouveau rencard, qui suivait de façon naturelle celui-ci. « Je… » ça ne lui ressemble pas vraiment d’aller dans ce genre d’endroit, mais Akané a une bouille bien trop mignonne pour qu’elle brise son petit cœur plein d’espoir. Elle aurait l’impression de lui foutre un râteau, ce qu’elle a pas très envie de faire après avoir disparu des années durant. « On peut faire ça, oui. T’as ta lacryma de communication sur toi ? » Parce que pas elle, elle l’a encore laissé chez elle. A se demander à quoi ça lui sert d’en avoir une. Elle termine sa glace et essuie ses mains sur la petite serviette qu’on lui a laissé avec. Lorsque son amie lui tend l’appareil elle y entre son numéro comme si c’était la chose la plus naturelle au monde, avant de lui rendre. « Je ne disparais plus, promis. »

Elle se redresse et attrape la main de libre de la tigresse pour l’aider à faire de même. « Viens, il parait que du haut de la tour on a une vue magnifique sur toute la ville. » Elle l’entraine avec elle, paye les deux entrées, et comme elles sont toutes les deux des mages en pleine forme et ont besoin d’exercice, surtout après les glaces, dirait Sting elles prennent les escaliers et non pas l’ascenseur. On pose sur elles des regards impressionnés, alors que ce n’est finalement pas grand-chose comparé à leurs entrainements quotidiens. Et surtout, le jeu en vaut la chandelle car les rumeurs disaient vrai, la vue sur la ville est magnifique. D’autant plus que le soleil se couche et que cela leur offre un spectacle magnifique (et romantique à souhait). « Viens là ! » Marmonne-t-elle en se mettant à côté d’elle pour les prendre en selfie, anticipant ainsi la demande qu’elle allait sans doute lui faire de se prendre en photo avec ce beau paysage derrière elles. Elle lui fait un large sourire en lui tendant le cliché.

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Akané & Alicya

Ooh you set my soul alight

« Tu imagines qu’il y en avait deux, et que le gouvernement soupçonne en plus de ça qu’il y en ait d’autres ? » La rouquine hoche simplement la tête sans ajouter quoi que ce soit. Elle n’a pas un point de vue très optimiste sur la situation et, pour sa part, elle est bien persuadée qu’il en existe bien d’autres. Pire encore, elle se doute qu’ils seront plus difficiles à trouver, car maintenant que le gouvernement et les guildes légales ont saccagé deux laboratoires, ils vont probablement redoubler de vigilance sur les mesures de camouflage et de sécurité. C’est pas vraiment le genre de sujet sur lequel elle a envie de rebondir, parce qu’elle vient de retrouver Akané et elle a cœur de lui laisser les souvenirs les plus agréables possible. Elle se connait, et elle connait l’Ito. A continuer de débattre sur le sujet, elles seraient capables de partir à la recherche de ces laboratoires à deux avec Alycia qui ouvrirait la marche pour pas qu’elles tournent bêtement en rond pendant trois jours avant de se rendre compte que oui, effectivement, elles sont passées devant ce rocher vingt-sept fois. Ce qui est absolument parfait avec Akané, c’est qu’elles sont complémentaires. Alycia n’aurait pas osé aborder un sujet tel que celui de Crystal Valley (bon ok elle y aurait juste jamais pensé) quand bien même elle avait envie de laisser derrière elle ce sujet sérieux pour quelque chose de plus joyeux. Ca leur permet de faire de beaux projets d’avenir et ça donne même à Aly l’occasion de chopper la lacryma de communication de sa meilleure amie pour y entrer son numéro. Elle devrait peut-être préciser qu’elle n’a jamais la sienne sur elle ? Devant le sourire d’Akané, elle n’ose pas et se dit qu’elle le fera plus tard. Mais spoiler alert, elle va totalement oublier de le faire.

C’est ainsi sur un ton toujours aussi léger que les deux jeunes femmes continuent leur visite de la ville comme si elles n’étaient que des simples touristes. En haut de la tour donnant une merveilleuse vue sur la ville, Alycia ne peut s’empêcher d’afficher un sourire attendri en observant Akané et les étoiles qu’elle peut avoir dans les yeux devant de magnifique paysage. Elle-même n’est pas vraiment du genre à noter de genre de choses habituellement, ni même à être une grande romantique ou rien du genre, mais elle doit bien reconnaitre que la vue est magnifique. Comme elle tient à ce que la brune passe une merveilleuse journée, elle ne râle pas à l’idée de prendre des photos à la chaine, et arrive même à sourire sur certaines d’entre elles. Bien qu’épuisée de sa journée et de toutes ces photos (qui font qu’elle a aujourd’hui pris plus de photos d’elle qu’elle n’avait pu le faire de toute sa vie jusqu’ici) elle se prête une dernière fois au jeu avec la statue du penseur. Le sourire d’Akané valait bien la peine de se faire mitrailler de la sorte, du moins le pense-t-elle. Lorsqu’elle s’adosse à la rambarde pour sortir toutes les photos, Alycia vient s’installer à côté d’elle et pose sa tête sur son épaule afin qu’elles puissent les regarder ensemble. « On en a plein, tu as vu ? Je vais devoir racheter des polaroïds demain... j'imagine que tu passes la nuit ici ? » La rousse hoche la tête comme elle le peut tout en gardant sa joue contre l’épaule de son amie. « Je suis sensée rentrer demain. Mais la guilde a l’habitude que je disparaisse plus longtemps que prévu, alors… » Alors si tu veux qu’on continu de batifoler je peux rester un peu plus. Elle ne finit pas sa phrase, mais le sous-entendu qu’elle peut encore passer un jour ou deux avec elle, si elle en a envie, lui semble assez clair.

Sa main attrape quelques photos ici et là. Ce n’est quasi rien comparé au nombre qui reste dans les mains de la brune, mais Alycia n’est pas vraiment du genre à garder des souvenirs, et le nombre récupéré lui semble déjà énorme, de son point de vue. Elle se retourne, pour s’accouder à la rambarde et regarder peu à peu le soleil se coucher. Petit à petit la lumière faibli et la nuit commence à reprendre ses droits. « Ton auberge est loin d’ici ? Je peux te raccompagner avant de… » Commence-t-elle avant qu’elle ne s’interrompe d’un « Oh, j’ai une meilleure idée ! » en se redressant d’un coup alors qu’elle tourne la tête vers elle. « Tu pourrais venir à la mienne ! » Elle ne sait pas dans quelle auberge crèche Akané, mais comme de son côté sa mission était de faire la babysitter d’un type politique plus ou moins influant, la chambre qu’on lui a payée pour l’occasion est tellement spacieuse et luxueuse qu’elle s’y sent même mal à l’aise, elle que ça ne dérange pas de dormir au milieu des bois. Aussi, les soirées entre filles et les soirées pyjamas ne sont pas tellement sa tasse de thé habituellement, mais elle se souvient assez des gouts d’Akané pour savoir qu’elle adorait faire ce genre de choses, à l’époque. « Si t’as envie ? » Ajoute-t-elle, parce qu’elle a l’impression que sa déclaration ne lui laissait pas le choix, alors qu’elle a tout a fait la possibilité de lui dire non, de tourner les talons et de se perdre pendant trois heures avant d’enfin retrouver son auberge à elle.

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Akané & Alicya

Ooh you set my soul alight

« Ho toi aussi ? Ça m’arrive quand je me perds… et parfois parce que la mission est plus longue que prévue » Il est impossible pour Alycia de ne pas avoir un petit sourire attendrit à l’attention de son amie, qui essaye de se rattraper tant bien que mal. Elle ne soulève pas le fait que, pour sa part, ce n’est pas tellement parce qu’elle a l’habitude de se perdre -les légendes racontent que comme Akané n’avait aucun sens de l’orientation, Aly comblait en ayant se talent pour deux- mais bien davantage parce qu’elle a souvent besoin de rester seule. Sa guilde n’y fait plus cas, ils ont l’habitude et ils savent qu’elle fini toujours par repointer le bout de son nez. C’est qu’elle est coriace, dans le fond. Même quand elle est dans la merde elle arrive à s’en sortir.

Alycia n’était pas une grande sentimentale, elle s’attachait peu aux gens et avait du mal à leur montrer ce qu’elle ressentait pour eux. En ça, Akané était une exception. Elle arrivait à faire un peu plus d’efforts avec elle qu’avec les autres, sans doute parce qu’elles se connaissaient toutes les deux depuis toujours. La retrouver ainsi de façon totalement fortuite à Altissia n’avait fait que renforcer ce sentiment : les longues années passées loin l’une de l’autre n’avait rien changé. Elles passaient la journée ensemble comme si elles s’étaient vues la veille. La rouquine ne disait pas combien cela lui faisait chaud au cœur, mais elle l’avait montré dans de petites attentions tout au long de la journée. Akané, elle pourrait aussi ne pas la voir pendant dix ans que son accueil ne serait pas différent. Rien ne pourrait jamais changer la tendresse et l’affection qu’elle avait pour elle. C’était bizarre, de se quitter comme ça sur un beau coucher de soleil. Un peu romantique, mais bizarre. Et elle n’avait pas très envie de lâcher là sa meilleure amie alors que sa présence à ses côtés lui faisait tant de bien. Ainsi, c’est aussi naturellement qu’elle était capable de le faire qu’elle lui avait proposé de dormir avec elle dans son auberge. La chambre (ou plutôt la suite) était immense après tout, bien trop grande pour elle seule. Sans doute bien trop grande pour deux aussi, d’ailleurs. Lui demandant si elle en avait envie, elle se pris une tape dans le dos qui la secoua légèrement en avant -Akané ne mesurait pas sa force. « Rho ce que tu es drôle Alycia ! Bien sûr que oui ! Ce sera comme avant, on dormait tout le temps ensemble ! Tu te rappelles ? » Elle sourit en hochant la tête. Oui, elle se rappelait parfaitement bien de la façon dont Kanamé avait viré sans ménagement la fille qui était sensée dormir dans le lit à côté du sien pour prendre sa place. Elle restait intimement persuadée que si on lui foutait globalement la paix à l’époque alors que d’autres étaient les victimes des plus grands, c’était principalement du au fait de sa grande amitié avec la brune. « Comment je pourrais oublier ? » Souffle-t-elle doucement.

Sa grande amoureuse meilleure amie accrochée à son bras, elle traverse les rues calmes de la ville tranquillement, comme si elles étaient en train de profiter de rentrer à l’auberge pour faire une petite promenade de couple. Les quartiers riches se présentent peu à peu et, comme Akané n’a aucune idée de qui était l’employeur d’Alycia, elle fronce de plus en plus les sourcils alors qu’elles s’y enfoncent. « Heu… ça ressemble plus à un hôtel cinq étoiles qu’à une auberge ça… » Lui fit-elle remarquer lorsqu’elles passent les portes en or du bâtiment où elle loge. « C’est un détail ! » Répond la rousse, pour qui un endroit où dormir n’est rien de plus…Qu’un endroit où on dort. On pourrait dire que tant qu’on lui file un lit, elle est contente, mais ça ne serait même pas tout à fait vrai, puisque ça ne la dérange même pas de dormir à même le sol dans les bois. Cette chambre c’était beaucoup trop pour elle et elle n’avait pas manqué de le faire remarquer à son employeur. Mais lui-même avait logé ici avant de repartir dans la journée et il voulait sa garde du corps près de lui. Elle n’a pas de doute sur le fait qu’il aurait pu tenter de demander à ce qu’elle partage sa chambre s’il n’était pas tombé sur une mage avec autant de caractère qu’Aly. Lyra, par exemple, n’aurait sans doute pas osé refuser…La mission ne l’avait pas plus passionné que ça, mais vu la tournure des choses elle était contente que ce soit tombé sur elle plutôt qu’une autre mage de la guilde.

Traversant le hall, elle s’amuse des expressions faciales de sa meilleure amie qui semble observer les moindres détails avec une attention particulière et ce même dans l’ascenseur. Arrivées à l’étage, elle déverrouille l’entrée de sa chambre et dépose les clés sur le petit meuble posé à côté de la porte. « Mais que… tu es devenue riche ? » Alycia s’étire alors que sa meilleure amie entreprend de faire le tour de la pièce plusieurs fois. « Je bossais pour un type qui logeait ici le temps de son déplacement à Altissia. » Explique-t-elle mollement. « Il voulait que je reste dans les parages alors… » Alors elle se retrouve avec une suite bien trop grande pour elle. Elle est bien contente d’avoir sa meilleure amie avec elle pour la dernière nuit.

Elle semble se réveiller de sa contemplation des lieux quelques minutes plus tard. « Peu-preums à la douche ! » Et sur ses mots elle se précipite dans la salle de bain pour s’y enfermer. Aly en profite pour leur commander des trucs à boire et à manger en vue de la folle nuit soirée qu’elles vont passer ensemble. Elle pensait qu’Akané prendrait bien plus de temps sous la douche qu’elle ne le fit réellement. Elle fut presque surprise d’entendre aussi vite un « J’ai finiiii ! » énergique alors qu’elle débarquait dans le salon dans un des peignoirs à disposition dans la salle de bain. « Si on frappe à la porte, c’est sans doute le room service ! » L’informe-t-elle histoire qu’elle ait la présence d’esprit de répondre et de ne pas s’interroger des heures durant sur si elle devrait ouvrir la porte ou non. Alycia prend sa douche à son tour, non sans sourire de voir que les crèmes de beauté mises à disposition avaient enfin été ouvertes. Qu’on lui en laisse l’occasion ou non, elle n’était pas coquette. Il fallait qu’Iris l’habille, la coiffe et la maquille de force quand elle voulait qu’Aly soit un minimum féminine.  

Elle ne s’attarde pas sous la douche, réalise en enfilant ses sous-vêtements qu’elle n’a pas de pyjama -c’est pas un soucis de dormir en sous-vêtements quand on est seule, ça le devient quand on partage son lit- et enfile à son tour un peignoir avant de rejoindre le salon. Elle ne s’est pas absentée très longtemps mais cela a suffit pour que le room service passe par là en installant tout sur la table basse du salon. Elle s’installe dans le canapé, à côté de sa meilleure amie, et lance une comédie romantique (les préférées d’Akané) sur la lacrimavision afin d’avoir un fond sonore…Mais les deux amies passent surtout leur soirée à papoter de tout et de rien pour rattraper le temps perdu. Lorsqu’elle se réveille le lendemain, endormie dans le canapé contre elle, elle ne se souvient même plus à quel moment de la conversation de la veille elle s’est endormie. Elle rassemble ses affaires silencieusement pour la laisser finir tranquillement sa nuit. Elle est déjà habillée et s’est réinstallée dans le canapé à côté d’elle quand sa meilleure amie émerge. Elle non plus, il ne lui faut pas bien longtemps pour se préparer. En quittant l’hôtel, elle se contente de rendre sa clé -puisque la note est payée par son employeur et ne manque pas de faire un gros câlin à Akané -malgré son manque d’intérêt pour ce genre de marques d’attention- avant d’embarquer dans l’hélistation pour rentrer à Lestallum. « Tu vas me manquer. » Confesse-t-elle exceptionnellement. « On se revoit bientôt, d’accord ? » Venant d’une rouquine habituée à disparaitre, c’est un grand pas en avant.

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