La désinvolture manifeste d'une chevelure électrique se baladant dans la guilde. Les mains dans les poches de sa veste ouverte pour dévoiler la façade d'indifférence si caractéristique, mais que beaucoup savent pourtant si loin d'être réalité. Le regard d'azur de la mage parcourt les parchemins jaunis avec un ennui qui lui est, pour le coup, bien réel et justifié pense-t-elle.
Si elle doit faire le point de ces derniers temps, la mage de foudre n'a participé qu'à diverses missions d'escorte de marchands, et autres joyeusetés n'impliquant qu'une action et une aventure ponctuelle et de peu d'intérêt finalement, à dose répétée. Pas réellement d'aventures à braver l'inconnu, à affronter des créatures sauvages, ou quoi que ce soit éveillant un esprit bagarreur et énergique.

Les temps sont troublés, le besoin d'approvisionnement, de transport et de logistique sont d'une importance cruciale avec les enjeux actuels et pourtant, pour la mage, ce sont bien des soucis qui ne l'atteignent ni ne l'affectent d'aucune façon. Elle étouffe un bâillement, premier ennemi de la journée, tandis qu'elle consulte l'affichage. Des cochons sauvages agressifs, des escortes encore, des concours de danse... Elle lève les sourcils.

*Y a vraiment des gens qui payent des mages pour venir danser et chanter sur une scène ?* Incrédule. Désintéressée. Et pourtant, suffisamment perplexe à raison et avec justification de tomber sur pareille tâche. Mais il faut probablement rassurer le peuple d'une façon ou d'une autre, lui prouver que le monde tourne toujours, qu'il y a encore l'espoir d'une vie normale malgré l'abondance de quêtes prouvant le contraire. Les rumeurs qui circulent et que la bleutée écoute avec une attention surprenante, sans pour autant sembler s'affoler, effritent petit à petit ce mur que représente les guildes officiels chez certains.
*A croire que le monde s'effondrera à cause de la panique des individus avant même que l'alliance n'agisse réellement de nouveau.*

Elle hausse des épaules. Elle n'arrivera pas à trouver son bonheur dans les quêtes normales, et elle se voit mal arracher une quête du rang supérieur sans savoir réellement ses capacités pour les effectuer. Elle n'est pas reconnue comme étant de ces élus, et il y a surement une raison qui la fait hésiter à prendre ce risque ; et pourtant, son regard ne peut s'empêcher de tourner vers cette zone désertée de part le manque de membres pour réellement y participer.

*C'est probablement suicidaire, mais en même temps...* Son esprit s'égare un instant, tandis qu'elle se rappelle de quel jour on est. Et visiblement, une certaine personne semble l'avoir oublié également... Sa tête se tourne vers une chevelure blonde plus loin, occupée à elle ne sait quoi. Embêter la nouvelle, froisser des gens en pointant du doigt leur surcharge pondérale inexistante... Allez savoir, des préoccupations de maître de guilde auquel Spann ne fait pas gaffe, ne fera pas gaffe, n'accordera aucun état d'âme en attrapant une quête qui semble encore abordable malgré le rang -et puis, il faut bien que quelqu'un en prenne une pour vider le panneau de temps en temps, non ?- et puisqu'elle doit embarquer le maître aujourd'hui, autant rendre son temps utile également et l'exploiter éhontément !
*Enfin, c'est s'il me laisse embarquer cette mission. C'est juste explorer un coin perdu dans le désert, mais le niveau de danger semble assez variable... Donc, soit ils ont pas estimé correctement la menace, soit il y a des détails incertains qui justifient ce rang.*
Elle secoue doucement le papier en considérant le plan avant de rejoindre le maître. Papier enroulé entre ses doigts, l'air insouciant habituel de son regard bleuté tandis que certains murmurent en l'ayant vu commettre cet acte idiot, elle l'interpellera alors simplement et efficacement, en bonne membre de la guilde, en lui tendant le papier :

"Du coup, on est toujours partant pour la sortie aujourd'hui ?" Cash, droit au but, et vu le ton de sa voix, ça enlève tout doute de rencard romantique ou quoi. Spann, elle est boulot, elle est sérieuse. Et elle ne laisse pas la place à un désistement, un oubli quelconque ou une excuse pour aller au cinéma. "La quête ne m'a pas l'air trooop compliquée, et puisqu'on a plus beaucoup de monde pour les gérer..." Son intonation démontre parfaitement qu'elle est sceptique avec sa propre initiative, mais qu'elle ne la prend pas à la légère. Et aussi qu'elle prend des pincettes sur le sujet. Minerva disparus, l'ancien dirigeant dans un cercueil, la nomination de la barmaid par nécessité à ce rang, tout ça... Ca reste un peu de poids sur les épaules du dragon blanc, malgré tout, surement. "Ca peut toujours être positif si je peux réussir à en retirer une du panneau. Et au pire des cas, ça permettra de concrétiser les détails pour le prochain."

*Et si ça peut aussi te faire sortir le nez de tes papiers, éventuellement, pour te faire prendre l'air, ça sera clairement pas plus mal.* Aura-t-elle pensé, derrière son air naturellement détendu. Elle ne se doute absolument pas de tous les soucis et responsabilités qu'a dû endosser le nouveau maître depuis cette fameuse bataille -même si elle a suffisamment de jugeote pour se douter qu'entre l'administration et la gestion de la guilde, son image avec le peuple et le gouvernement -surtout le gouvernement semble-t-il- et bien d'autres soucis, ça doit clairement pas être la joie. Elle n'est peut-être pas suffisamment intéressée pour s'en morfondre, mais elle n'est pas non plus suffisamment désintéressée pour tourner la tête et prétendre à ne rien faire.

"Enfin, je peux toujours en embarquer une autre si ça pose problème..."

Insouciance bienheureuse à la lueur bleutée incertaine.
Si le maître joui de son privilège sacré de pouvoir, en sirotant sa boisson laiteuse de fortune, congédier des membres innocents -peut-être ont-ils réellement eu un imprévu dans leur quête précédente, peut-être ont-ils simplement eu peur de dire qu'ils s'étaient fait voler ou quoi et tourné pendant quelques jours avant de revenir, le monde seul le sait- pour des quêtes on ne peut plus cruelles et désespérées -au moins, la clémence du dragon sacré aura autorisé le blasphème de la foudre à les suivre pour les aider, c'es par un heureux hasard pour Spann, qui a décidé d'embarquer une quête d'un rang similaire lui en propose une !

La connaissance préalable de la situation précédente aurait su lui enlever ce nuage de doute éparse dans le regard de l'attente d'un jugement, le papier de sa main maintenant retiré et consulté par le maître de guilde, tandis que celui-ci garde le silence le temps de ses quelques raisonnements. Une seule incertitude subsiste : pense-t-elle qu'elle est seulement prête pour s'aventurer sur ce genre de missions, ou prendra-t-elle le refus qui semble le plus logique ?

*Bon, je suppose qu'il faudra que j'attende qu'il se révei... Ah, il est de retour.*
Et au vu de son expression presque risible et agaçante, on pourrait penser qu'il se moque. Mais pour Spann, qui le côtoie depuis déjà pas mal de temps et le voit gérer cette guilde en tant que maître de fortune, avançant vers un maître certifié, l'inquiétude précédente se dissipe lentement dans son regard azuré.
Sa réponse est positive, ce qui signifie qu'il pense soit qu'elle en a les capacités, soit le potentiel, et que ça mérite son attention. Il est au moins suffisamment attentionné pour pousser dans la gueule du loup quelqu'un et le forcer à se donner à fond avant de tabasser le-dit loup ; nul doute que ça pourra bien se passer !

Elle opine simplement du chef, avec un léger sourire à l'adresse de Lecter comme réponse.
*Mais si je comptais uniquement sur Sting pour la prise de cette mission, ça tuerai totalement le but de vouloir aider, ou de tester mes limites.* Elle hausse simplement des sourcils, sa main regagnant sa place dans sa veste en gardant sa réflexion pour elle-même, avant d'emboîter le pas au maître et au chat sur cette tape d'épaule encourageante. Visiblement, il a l'air... Satisfait de quelque chose, mais la mage de foudre ne cherchera pas à passer plus de temps sur cette réflexion. C'est une des petites choses de la vie qu'il est bon de laisser tranquille.
*Ah mais, c'est sur un autre continent, ça veut donc dire...* Elle lève les yeux au ciel. Trop tard. La malédiction des dragonslayer fera son affaire. Le voyage se passera comme il passera, il est trop tard pour regretter cette prise de mission !

Quant à la provocation puérile de l'homme en blanc ? Un léger sourire amusé se dessine sur les lèvres rosées de la demoiselle délicate et douce à ses côtés. Croisant alors les bras en tapotant du pied à l'attente de leur véhicule, elle lâche à son semi-partenaire :
"Je ne comptais pas sur autre chose en prenant cette mission." Un aveu simple, sans autre signification ni sous-entendu. Sa chevelure bleutée s'agite à l'arrivée de l'embarcation. "Et je me demande si je devrai même compter sur toi, on est même pas encore embarqué que tu as déjà l'air abattu..." Elle ne se moque pas -peut-être un tout petit peu quand même. Mais elle est désolée d'avance pour lui, et constate un fait. Il a déjà l'air de souffrir alors qu'il n'a pas un pied sur le véhicule volant.

*Tu parles de vouloir lui faire prendre l'air et se détendre. Joli plan de ne pas regarder la destination... Mais en même temps, les noms de ce monde sont bizarres. Oh bon...* Un nouveau haussement d'épaule en embarquant. "Prends soin de lui Lecter, d'accord ?"
Spann est congédié à ses propres affaires par une tentative -futile- du dragon blanc de garder un semblant de dignité. Tandis que tout le monde sait que ce genre de situation le met à mal.
Culpabilité. Agacement. Elle accepte. Une femme sait quand détourner le regard pour permettre à un homme de garder les apparences. Accepter de croire quand il prétend être fort. Être solide. Et malgré tout, Spann a cette sensibilité, en se posant quelque part, de faire glisser quelques jewels à un serveur en glissant à son oreille : "Un verre d'eau pour le jeune homme blond là-bas. Ainsi qu'un sac en papier avec mes excuses d'avance. Et... Quelque chose à manger pour son chat. Un peu léger, mais sophistiqué, il est gourmet malgré les apparences."
Elle saura détourner le regard, mais également soutenir dans l'ombre. Si elle ne peut lui apporter la petite tape dans le dos pour le soutenir, elle pourra au moins lui apporter les éléments pour l'aider un peu dans cette épreuve. Et ça sera sa façon de s'excuser, de loin.

Le voyage aura été... Somme toute paisible, du côté de la bleue. Et bien rapide, si elle doit reconnaître un avantage à ces transports, c'est bien qu'ils le soient. Rien à voir avec Earthland pour le coup, la technologie de ce monde montre bien ses avantages au quotidien. Le calvaire n'aura au moins pas été trop long pour Sting, pense-t-elle. Un dernier achat pour la route -Spann n'a clairement pas pu résister à embarquer un paquet de sucettes- qu'elle commence à consommer dès lors qu'elle a rejoint ses compagnons -qu'elle grattifie d'un sourire- et constate que le blond commence à avoir une bien meilleure mine qu'à l'embarcation. Rassurant ! Elle ne fera aucun commentaire sur l'expérience qu'il a subi, elle respecte toujours autant sa résolution, tout comme elle le remercie silencieusement d'avoir malgré tout accepté de venir.
Par contre, la chaleur se fait déjà sentir, suffisamment pour qu'elle se présente sans veste -ce qui est vraiment rare et mérite d'être souligné- celle-ci étant rangée avec les autres dans sa magie de rééquipement. Avec son simple débardeur noir, elle se sent déjà mal à l'aise et agacée, mais il faudra faire avec. Ou plutôt, sans. Être proche d'un désert, c'est quelque chose d'assez impensable pour une simple habitante respectable de Fiore !

Le papier de la mission de nouveau sortit, elle juge nécessaire -et surtout maintenant faisable- de pouvoir discuter de la marche à suivre avec ses partenaires probablement plus légers et frais -enfin, frais...- qu'au départ :

"Apparemment, la ruine se situe à seulement quelques heures de la ville. Le chemin n'est pas compliqué, mais il nous faudra des vivres. Et surtout, de l'eau." Elle insiste, même si c'est évident, mais l'eau dans un désert est probablement la chose la plus vitale et c'est bien pour ça qu'elle le mentionne à part. Elle passe d'ailleurs une main sur son front pour chasser quelques gouttes avec agacement, avant de reprendre. "Et de quoi se protéger du soleil également... Mais en faisant le tour de quelques étales, on devrait pouvoir s'en sortir. Et si on peut en même temps glaner des informations auprès des locaux pour savoir précisément à quoi on a affaire, ça sera un plus." Elle résume assez simplement ses pensées, mais elle estime qu'il faut au moins ce minimum de préparation avant de s'attaquer à un désert. Des rations, de l'eau, des informations.
Elle compte sur le pouvoir ultime du capitalisme pour ce dernier point si la simple vue de la marque de la guilde ne suffit pas à délier des langues. Si un petit achat de matériel est bienvenue, elle est persuadée que la dépense pourra également rendre plus bavards certains marchands...

*Mais trouver un coin tranquille à l'ombre ne ferait pas de mal histoire de s'acclimater plus facilement à ce fichu pays...* Un nouveau soupire. La vie d'une femme frêle et fragile est parfois si compliquée.