Tic-tac tic-tac tic-tac BOOM ! Il est l’heure de se lever … Tic-tac tic-tac tic-tac BOOOM ! Impossible de me lever.
Ce qu’on est bien dans un lit … Quel objet incroyable, quelle création artistique bien supérieure à bien d’autre, un lit c’était comme père et mère et le quitter donnait cette même impression d’arrachement à chaque fois … Mais là n’était pas la question, du moins, pas la question d’aujourd’hui puisqu’actuellement mon cerveau s’envolait vers d’autres pensées : aller en ville. Ça faisait bien longtemps maintenant que je m’étais acclimaté aux terribles conditions de vie qu’offraient le désert, mais bon, pour Weiss chéri j’étais bien prêt à faire quelques compromis. Moi, j’étais un homme de la ville et de la mondanité, il n’y avait rien de plus agréable que le bouillonnement de ces hommes heureux et insouciants qui ne connaissent rien à rien tout en essayant d’asseoir leur suprématie quasi divine … Ah ces hommes, quelle belle brochette de cons.
Je regardais l’heure, à la lueur d’une bougie bientôt consumée, laissant mon regard et mes oreilles se perdrent au doux son et au doux mouvement des aiguilles de ma sublime montre à gousset. Qu’elle était belle et mélodieuse cette montre …
Lorsque l’heure était exacte de 12h34, une suite de chiffre impeccable, je me levais du lit dans un seul et même bond comme un piquet, j’étais déjà tout habillé : après tout, dormir comme un cadavre avait bien ses avantages. Alors, je pris mon chapeau haut de forme, je laissais Grim Reaper dans le lit (je vous avais bien dit qu’elle était la femme de ma vie …) et je quittais notre QG direction la Cité Impériale. J’avais besoin de vent frais, et d’un peu d’adrénaline, cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas introduit dans la lumière. Souvent, je regrettais une fois sur place, tant mes yeux en étaient aveuglés, mais peut-être allait-est-ce être différent cette fois ?
J’arrivais après je ne sais combien de jours de voyage, je m’étais caché dans une cargaison de livraison en direction de la cité impériale, le soleil avait tellement tapé sur mon chapeau que j’avais sacrément chaud là-dessous ! Donc je m’étais caché là-dedans, ce n’était pas si terrible, en fait, je soupçonnais même l’homme qui conduisait d’être un parfumeur, j’étais entouré d’odeurs incroyables, de fleurs, de pots, de vases, de cuve, de flacons et de fioles en tout genre donc les couleurs et les senteurs me donnèrent envie de devenir le plus grand poète du monde ! C’était une délicieuse transition entre le désert et la ville en ébullition, la folle capitale où tout le monde brille de mille feux et où le visage de mes confrères et de moi-même est placardé sur tous les points de passage. Ah quelle douce sensation de malfaisance, celle de passer à travers les doigts de la géante main de la justice, elle qui se croit toute puissante mais qui laisse passer tant d’erreurs …
Bizarrement, je sentais (pourtant je n’étais pas très intuitif) que cette escapade allait être belle et étrange de quoi ajouter des épices à nos petites vies moroses.
Ah, j’oubliais, depuis le début de votre lecture je vous mens, je ne suis pas venu jusque-là capitale d’Edoras pour « prendre l’air » c’était pour répondre à un appel bien particulier : celui de Laxus DRAER, célèbre mage de Fairy Tail. Hérésie me diriez-vous ?! Et vous avez bien raison, c’était là un mélange tout à fait antinomique, enfin, pas tant que cela quand on y pensait bien .... Laxus derrière son air de grosse brute épaisse, était plus nuancé que ce dont il avait l’air, en fait, il faisait partie de ces rares gens qui se situent dans le gris : un savant mélange entre noirceur et lumière. Alors entre camarades de la grisaille, on pouvait bien se donner un coup de main de temps en temps. Certes, si lui comme moi étions découvert par nos guildes respectives, on encourait très sûrement la décapitation immédiate, mais par soucis de professionnalisme, nous trouvions chacun notre compte dans ces petites affaires … Enfin … Bref.
Nous avions rendez-vous, comme toujours dans une ruelle sombre, non loin du QG de Fairy Tail qui se trouvait déjà bien excentré de la ville, et, comme vous vous en doutez, le loup n’attrape jamais sa cible lorsqu’elle est sous sa gueule baveuse. J’arrivais en sifflotant, et je voyais déjà sa silhouette massive et ses cheveux ébouriffés un peu plus loin. Une fois à sa hauteur, je retirais mon chapeau et je passais deux doigts le long de son visage avec un grand sourire. Il avait une peau étonnamment douce ce grand monsieur à l’air ronchon.
" – Mais qui avons-nous là ? … Le grand Laxus en personne, on en tremblerait presque de peur. Alors comme ça, on a encore besoin de moi grand méchant loup de Fairy Tail ?"
Dis-je avec un léger gloussement à la fin.
On avait ENCORE besoin de moi ! Alors que, pour une fois, je n’avais besoin de personne. Mais bon, pour Laxus chéri et ses gros biceps capables de casser des noix, j’étais au moins capable de faire un petit aller-retour. Surtout si ça me permettait de l’embêter et qui sait, de lui soutirer autre chose que des informations dont je n'avais pas besoin pour une fois ...
Je suis independant, moi, disait-il. Pourquoi veut-on que je sois aujourd'hui de la meme opinion qu'il y a six semaines ? En ce cas, mon opinion serait mon tyran
Contrairement à ce que les apparences peuvent laisser croire, Laxus n’est pas doué qu’à rentrer dans le tas. Autrement, il n’afficherait pas un rang que Dragnir, cet autre expert en la matière, ne possède pas. Cependant, c’est un bon gros sujet de merde que son grand-père lui refile. Une guilde de mages noires avait kidnappé une vingtaine de gosses qu’ils avaient voulu sacrifier au nom d’un pouvoir immense à aquérir, le Sacre. Les gamins ont été sauvés in extremis par les Saber, qui ont au passage défoncé la guilde, mais la légende subsiste. Et ses hérétiques aussi. Le Draer doit démêler le vrai du faux, et savoir si le Sacre existe vraiment, ou s'il ne s'agit que d'une légende entretenue par une grosse poignée d'abrutis.
Le problème, c’est qu’il est techniquement impossible de prouver qu’une chose n’existe pas. Le seul domaine du possible, c’est de prouver qu’une chose existe. Et pour prouver que le Sacre existe, faudrait grosso merdo buter des gosses au clair de lune lors d'un rite de cinglés, avec très certainement un cercle de tocards scandant leurs mélopées de conneries mystiques en même temps. Ce n’est pas vraiment une option. Par contre… il existait peut-être des mages noirs dans ce monde qui étaient déjà allés au bout du rite. La guilde défoncée par Sabertooth n’avait pas été discrète, à faire vingt disparus dans la même ville, le même soir. Cependant, les disparitions, c’était une monnaie courante, même parmi les gosses. Et si d’autres mages avaient déjà tenté ce sortilège, et s’ils avaient échoué, découvert une supercherie ? Ça, c’était une piste à exploiter. Ce qui tombait bien, c’est que Laxus connaissait la crème de la crème du type pas net qui semble en savoir un peu trop sur tout le monde, et qui l’a déjà aidé sur des cas complexes.
Janus. Ce type est recherché, mais personne ne semble savoir précisément pourquoi. On l’a balancé, peut-être. Il n’était pas à la Bataille de la Cité, on est assez formel là-dessus. Laxus l’est aussi. Son flair de Chasseur ne trompe foutrement pas. Il ne le trompe tellement pas qu’il sait que ce mec chlingue quand même les problèmes. Littéralement. Avec les odeurs de divers mages noirs que le Draer a repéré sur lui, dont celle de Weisslogia en personne, rien que ça, tu te doutes un peu du bordel. Cependant, Janus semble s’amuser à brouiller les pistes. Ce type a même déjà remis à Laxus les cartes en main pour défoncer des plans de guildes noires. On pourrait le prendre pour un espion allié, si on ne voyait pas la moitié de sa gueule affiché à divers endroits.
D’ailleurs, si le thunderman était parfaitement réglo, ce n’est pas lui qui se rendrait à ce rendez-vous, mais des soldats qui mettraient fin au mystère sur Jan’, et qui le mettrait en état d’arrestation. Sauf qu’il est utile, ce con. L’argenté n’est peut-être d’aucune faction, cela n’en fait certainement pas quelqu’un de correct. Il ne pue pas seulement le mage noir, il a aussi la gueule de l’emploi en fait. Et les manières ! Quand on te donne un lieu de rendez-vous certes pas loin de ta guilde, mais que même les chats errants n’osent pas fréquenter, c’est un peu gros… Il n’y aurait que Natsu pour trouver ça normal, et encore.
Soit Janus est à l’heure, soit aucun des deux ne l’est, mais en tout cas, ils arrivent presque au même moment. L’autre s’approche en sifflotant, détendu comme un putain de cow-boy qui rentre dans un saloon. D’ailleurs il retire son chapeau une fois devant le thunderman. Ce dernier lui offre un léger soupir exaspéré en guise de salut. Janus répond d’une façon qui est la sienne, et le blond ne bronche même pas, conservant un air parfaitement stoïque, quoique presque blasé, tandis que les doigts de l’autre lui passent sur le visage comme on salut un animal. Il m’prend pour un clébard ? songe d’ailleurs le mage. Remarque, que Janus soit bizarre, ça ne le dérange pas. Fried est bizarre. Scarlet est bizarre. Dragnir est bizarre et con en prime. Laxus est rodé avec les énergumènes de ce monde. En plus, il faut lui reconnaître des couilles en aciers à ce type, pour qu’il prenne ses petites libertés. En général, vu que Laxus est réputé pour envoyer des patates qui arrachent la gueule, on évite.
« Tout de suite les grands mots » rétorque calmement le maître de la foudre. Entre « besoin », et « grand méchant loup », il ne sait pas sur lequel l’argenté a trop forcé. En tout cas, son vis-à-vis jubile d’avance de savoir un truc que le Draer ignore. Janus avait bien confirmé avoir des informations sur le Sacre (sans quoi il ne serait même pas là). Aussi, Laxus aurait évidemment préféré qu’il lui transmette ce qu’il sait à distance, mais ça ne marche pas comme ça avec ce cinglé.
Le fou voulait le rencontrer en personne pour lui refiler ses infos. Laxus se dit que c’est pour le faire chier, ce qui ne l’agace pas tant que ça en réalité, du moment que l’autre se montre utile. « Crache ce que tu sais sur le Sacre, et t'auras aucune raison de trembler » ajoute d’ailleurs directement le Draer, sans animosité. On ne va pas tortiller du cul pour chier droit. Il n’a pas son temps, bordel.
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Mar 3 Mar - 18:28
Le rouge et le noir
Comment est-ce que les pions se jouaient et s’avançaient dans ma tête ? C’était une question à laquelle je n’avais pas encore trouvé de réponse. J’avais l’impression que là-haut, dans ma caboche, les choses se mélangeaient sans ordre précis et que les fous n’avaient plus envie de destituer la reine mais plutôt de flirter avec le roi … C’était comme si, alors que je comprenais tellement bien ce monde, j’étais incapable de déchiffrer mon horlogerie interne, ma folie personnelle. Mon inconscient m’échappait, c'était frustrant. Et, j’étais un être tellement enclin au délire qu’il m’était parfois impossible de résister à certaines pulsions qui apparaissaient dans mon cerveau. C’était comme si des images se peignaient là-dedans, toutes seules, sans que je puisse intervenir, et que je devais, coute que coute, réaliser ces tableaux dans le monde réel. C’était complètement fou. J’étais complètement fou.
Mais ça me plaisait bien …
Et puis, j’avais l’impression que d’autres sur cette Terre étaient encore plus fous que moi. Même plus fous mais totalement instables tant sur un plan physique que sur un plan mental, et, lorsqu’on en arrivait là, peut m’importait si vous étiez un mage noir ou un mage blanc, il fallait que quelqu’un vous arrête. Et souvent, j’étais derrière l’arrestation d’un ou deux barjots sans que personne n’en sache rien. Je m’amusais à être un marionnettiste, à manipuler mon petit monde et à utiliser des armes qui n’étaient pas les miennes … Ah … Ce qu’il était chouette ce monde de coucou. Et croyez-moi, si les fous ne peuplaient pas la terre, on s'ennuierait beaucoup.
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Comment en étais-je arrivé à prendre contact avec un certain mage de Fairy Tail dont les cheveux électrisés me donnaient toujours envie de rire ? Eh bien, comme je vous l’avais expliqué, c’était une association qui n’était pas si étonnante que ça. Laxus voulait régler des affaires, ces dernières malheureusement n’étaient parfois pas réglables sans moi (ou plutôt sans mes informations …), et moi, je savais tirer mon compte et j’arrivais parfois à obtenir quelques informations qui pouvaient s’avérer utiles (c’était rare : monsieur à l’emblème rouge n’était pas un grand bavard). Enfin bref, j’avais aujourd’hui des informations sur le Sacre, et j’allais le faire passer à la casserole avant de lui donner ne serait-ce qu’une pincée de sel. J’avais déjà commencé mon numéro en passant mes doigts sur son visage carré et dessiné, agréablement doux et contrasté, et je ne comptais pas m'arrêter là.
" - Quels grands mots ? Après tout tu as bien le look du grand méchant loup mais, là tout de suite, t'as plus l'air d'un petit agneau qui a besoin de quelques astuces pour débucher les prédateurs … "
Dis-je avec un sourire.
" - Je me trompe ? "
Dis-je l’air narquois. Et je m'amusais à le voir perdre sa patience, serrer du poing, incapable de supporter que qui que ce soit sur cette terre, on ose le défier ou se jouer de lui. Laxus faisait partie de ces hommes là, qui se prennent probablement trop au sérieux, et qui sont incapables de voir l'incroyable humour de deux hommes que tout opposent et qui pourtant se retrouvent dans une ruelle déserte au milieu de la cité royale la plus éblouissante de tous les univers ! Je sentais bien que monsieur muscle avait une belle envie de m'en décrocher une pourtant, même avec le peu d'informations qu'il avait sur moi, il devinait bien que ce n'était pas une très bonne idée que de s'en attaquer à mon visage ...
" - Qu’est-ce que tu peux être pressé ! Moi j’aimerais bien que tu me donnes des raisons de trembler pourtant … "
Après tout, c’était vrai, nos échanges avec Laxus devenaient de plus en plus ennuyants. J’arrivais, je le taquinais, je clignais des yeux, je regardais ma montre, je riais, je souriais, je soupirais, il me menaçait de me fracasser, du coup je riais encore plus fort, puis, avec ses yeux de merlan frits, je finissais par lui donner des informations, à lui soutirer quelques retours, puis, souvent sans même un merci, il partait, me donnant vue sur un dos beaucoup trop énorme pour ne pas être un bœuf et sur un fessier prêt à exploser dans ses pantalons. Enfin, je finissais par rentrer dans ma cave désertique, rejoindre un autre homme que j’affectionne tout particulièrement : Weisslogia. Mais, cette fois-ci, j’avais bien l’intention que les choses soient différentes … J’hésitais, peut être allais-je lui faire du chantage ou, peut-être allais-je user de mes pouvoirs pour embrouiller un peu son esprit fermé … Ahlala j’hésitais tellement, comment faire pour m’amuser de casse-noisettes ?
Je suis independant, moi, disait-il. Pourquoi veut-on que je sois aujourd'hui de la meme opinion qu'il y a six semaines ? En ce cas, mon opinion serait mon tyran
Tu ne peux pas traiter Laxus Draer d’agneau et lui flatter le visage en même temps. Il faut faire un choix. Laxus vire la main de Janus d’une pichenette. Pas une petite. Le genre qui lui aurait cassé le poignet s’il était édorasien. Ce type est plus résistant que ça, heureusement pour lui. « Reformule comme tu veux, baltringue ». Il ne va pas nier avoir besoin de son aide, même si ça le fait profondément chier que l’autre se fout de sa gueule plutôt que cracher le morceau. Conciliant bon gré mal gré, le S-Class se dit que ça vaut le coup de poireauter, et de subir son humour foireux, s’il a les informations qu’il demande. Il connaît un peu le bestiau, Janus aime bien faire mariner. Alors ok, on mangera à sa sauce. Cependant, sa dernière demande laisse le Chasseur de Dragon un brin perplexe, bien qu’il n’en montre rien. Comment ça, il veut trembler ? Laxus se contente de le jauger deux secondes en silence, parfaitement stoïque. Et c’est ce court mutisme qui trahit en réalité sa surprise. Mais … une seconde, il vient vraiment d’avoir un feu vert pour lui en retourner une dans la gueule ? C’est presque trop beau pour être vrai. « …T’es comme ça toi ? » demande t-il alors avec une pointe de moquerie. Sa main saisit le col de l’argentée et le décolle du sol sans le moindre souci. « Si ça te fait plaisir… »
« Laxus, s’il-te-plait ! » lance t-on depuis la rue plus importante, perpendiculaire à leur ruelle paumée. Il reconnaît la voix. Elle appartient à un soldat à qui il a filé un coup de main pendant la Bataille de la Cité. Le Draer se fige. Son informateur et lui-même ont beau avoir une ombre projetée sur eux, le colosse n’est pas très discret. Encore moins quand il s’apprête à péter la gueule à quelqu’un. L’air blasé, il lâche finalement Janus et les soldats faisant leurs patrouilles, qui sont restés à distance, lui font un signe de la main en remerciement. Ils repartent sans demander leur reste, c’est-à-dire sans s’intéresser à l’argenté qui chlingue les problèmes. Alors, qu’on veuille éviter la violence, il veut bien le comprendre. Mais personne ne tique sur la personne que le Draer vient de soulever ? Ignorant tout du pouvoir de Janus, qui agit sur les sens de qui bon lui semble, notamment la vue, Laxus se contente de l’observer avec suspicion et sévérité. Techniquement, si les deux acolytes prennent la peine de se déplacer dans ce trou, soit une ruelle que même les chats évitent, c’est parce que le blond ne veut pas être vu avec ce type. Or il a été vu avec ce type. Et le problème n’a été personne d’autre que lui-même. Il y a une couille quelque part. « Putain mais t'es quoi ? » Il inspire légèrement d’exaspération et croise les bras en se forçant à la patience. Au final, peu importe. Et tant mieux d’ailleurs, Laxus n’aura pas à expliquer ses fréquentations devant la troisième division. Il n’a pas le temps pour ces conneries.
« Qu’est-ce que tu veux ? Sois clair. » lâche le Draer de son ton menaçant, bourru. Et il sait que malgré cet ordre, Janus va trouver le moyen de tortiller du cul pour chier droit. Il ne cède rien facilement. « Si c’est un passage à tabac d’accord. Mais va vite te faire photographier la gueule, tu vas pas te reconnaître après. » Le pire dans tout ça, c’est qu’il n’est même pas certain que son vis-à-vis ne le mène pas en bateau. Sa fiabilité est très relative. Il n’empêche que chaque fois qu’il a donné une info, celle-ci s’est toujours trouvée avérée.
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Lun 30 Mar - 18:01
Le rouge et le noir
Vous savez, finalement, ça avait été très agréable de toucher le visage de Laxus, sa peau était étonnement douce, quoi que légèrement rugueuse, et, son énervement faisait monter la température de sa peau comme s’il rentrait en ébullition (c’était tout à fait apprécibale). Mais, ce qui fut encore plus appréciable, et croyez-moi je pèse mes mots, ce fut lorsque, pris d’une forme de pulsion meurtrière, Laxus réinterpréta mon humour pour le faire passer au premier degré et qu’il crut en plus qu’il avait assez de talent pour pouvoir abimer mon visage de porcelaine. Et que, dans un mouvement brusque, il attrapa mon col parfaitement repassé et me fit léviter quelque peu. Du coin de l’œil, je pus apercevoir une sublime contraction dans son biceps (balle de football américain plutôt) et qu’une veine éclata sous l’épiderme de sa peau en un instant. Dans le même temps, il me traita de baltringue, mot plein de douceur mais bien loin de me définir dans mon entièreté.
" -Baltringue ? Une insulte ? Mhhhh …. "
Je marquais une pose, l’air faussement pensif.
" -T’es encore dans le placard Laxus ? "
J’eus le regard très sérieux, pour un dandy comme moi, il n’y a rien de pire au monde que de rejeter sa nature, même si toute la terre entière vous prétend que votre nature est mauvaise. Certes, certaines choses sont plus acceptables que d’autres, mais tant que la loi ne vient pas vous mettre des bâtons dans les roues, laissez donc libre court à votre imagination ! Si Laxus était de mon bord, où même à moitié dans mon bord, n'oubliez pas que Philipe Catherine dans sa chanson "88%" dit : 88% des hommes sont pédés ... Mais seulement 73% veulent se l'avouer ... à vue de nez. Cette chanson me faisait bien rire, elle était bien loin de la réalité mais elle montrait bien que, peut importe qui l'on est, il est toujours difficile de s'affirmer !
Enfin bref, revenons à nos moutons. J’avais entendu, au loin des bruits de pas qui commençaient à résonner entre les flaques d’eaux de la ruelle sombre, étonnant de voir passer là des êtres humains autres que ces fous de chez Fairy Tail … Mais il s’agissait là de personnels du gouvernement, des chiens de gardes en patrouille surement, qui avaient reconnu leur camarade de lumière. Je profitais de ce moment pour me brouiller à la vue des gardes et pour infiltrer le cerveau de mon grand méchant loup, pris au dépourvu.
Je n’avais pourtant rien de mystique des X-men, non pas que le personnage manquait de charme ou de charisme, mais mon art et mes capacités allaient bien au-delà d’une simple métamorphose. Avec ma magie, je vais m’infiltrer dans chaque neurone, chaque synapse, chaque influx nerveux qui parcourt votre cerveau, j’infiltre presque votre âme et toutes ses pensées puisque je peux sentir chaque mouvement, chaque muscle, chaque pulsion qui se répartissent dans toutes les informations électriques de votre boîte crânienne. Et, comme un virus, je peux m’introduire et rompre le circuit, comme une drogue ou comme de l’alcool je peux même me dissimuler et me faire passer pour une de ces informations nerveuses. Je me faufile comme un serpent dans votre cortex cérébral et je me joue de vous avec la plus grande des délectations. Je passais ma langue sur ma bouche, mon dieu, quel plaisir j’éprouvais à utiliser mon art. Car mon art était bien le seul art du monde qui n’était pas juste beau, juste désintéressé : il avait de l’utilité.
Alors, lorsque Laxus avait retourné son regard vers moi, j’avais changé de visage, soudainement, ses yeux lui donnaient l’information qu’il avait devant lui une jeune femme séduisante, avec une belle poitrine, bien ronde et bombé, des lèvres assez charnues sans prendre trop de place dans l’harmonie du visage. Des yeux bruns avec une légère pointe de jaune acidulé, un nez prononcé sans trop l’être qui donne un certain caractère et des sourcils à peine garnis qui donnaient l’air d’être incroyablement entretenus. Je battais des yeux devant lui. L'instant d'après j'étais un jeune homme à la peau bronzée, blond comme un surfeur, assez bien musclé, une jolie casquette sur le visage.
" Qu’est-ce que je suis ? Eh bien … Tout ce que tu veux Laxus … Et … si c’est toi qui me photographies, ce serait avec plaisir. "
Dis-je avec un clin d’œil sur un ton enjôleur, un photoshooting porn avec Laxus méritait bien une première de couverture sur le Playboy Sorcerer n’est-ce pas ? Alors avec un sourire, je posais une main sur ma joue, tout content du regard interrogatif qu’il me lançait et je posais une main sur son cœur, m’amusant à le faire battre encore plus fort. Enfin, dans les faits, il ne battait pas plus fort mais dans tous les cas, c’était ce que son cerveau pensait, vous aviez compris j’en suis sûr ! Et vous aviez aussi compris que c'était pour moi un bon moment ... Je n’allais pas vendre la mèche aussi rapidement ! Je n’allais quand même pas inverser les rapports de force aussi vite ! Quel gâchis ce serait-ce ! J’avais envie de m’amuser un peu, de m’amuser beaucoup, de m’amuser passionnément, de prendre mon pied, ça arrivait rarement après tout. Ce n’était sûrement pas Weisslogia qui allait me satisfaire …
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