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Désolé, j'étais parti acheter des clopes - Pv Erza
Caleb Hendrickson
Affiliation : Crystal Valley
Magie : sérum
Caleb Hendrickson



Mer 10 Juil - 22:19

Désolé, j'étais parti acheter des clopes
ft. Erza Knightwalker


Caleb se tenait patiemment assis. Après tout, s'il avait bien compris une chose, c'est que s'énerver se servait à rien ici. Perdre ses moyens ici avait pour conséquence de perdre la raison petit à petit. Ici, c'était la porte de l'Enfer. Il avait passé suffisamment d'années à mettre les gens en prison pour savoir à quel point cet endroit pouvait faire péter un plomb. Ce qui était pratique avec Caleb, c'est qu'il n'avait plus de santé mentale. Et surtout, il avait compris qu'un prisonnier calme qui ne bougeait pas avait tendance à rendre mal à l'aise les gardes. Et les voir tout frileux avait le don de plaire au blond. On lui demanda d'aller en salle d'interrogation, il obéit docilement. Il fut bien heureux de porter ses lunettes opaques, car il lança un regard haineux à l'endroit. Il connaissait les couloirs par cœur, toujours la même odeur, toujours la même atmosphère. On aurait dit que la prison était hors du temps. La seule chose qui différenciait le avant de maintenant, c'était qu'il était enchaîné et qu'il suivait des jeunots qui se prenaient pour des cadors. La situation devait être sacrément critique pour que l'état-major ne corrige pas le tir. Ils se prenaient pour les sauveurs du monde mais ils n'avaient jamais été sur le terrain. Ils n'auraient pas tenu une seconde sur Dayara. L'envie de les recadrer aurait pu être présente, mais ce n'était plus le souci de Caleb désormais. Il avait passé suffisamment d'années à essayer de mettre du plomb dans la cervelle de ses recrues à l'époque. Est-ce que ça avait marché ? Absolument pas. La seule façon de les former, c'était de les confronter à la dure loin du terrain. Il finit par arriver dans la salle d'interrogatoire. Il s'assit paisiblement, remerciant le jeunot de lui avoir montré le chemin, ce qui eut pour effet de rendre le cadet complètement décontenancé. Caleb insista avec un sourire, le gamin demanda si l'ancien commandant avait besoin de quelque chose. Il demanda le plus innocemment du monde un verre d'eau. Lorsqu'on le laissa seul, Caleb se demanda combien de temps il devrait rester ici avant de retrouver son doux logis et surtout, sa cave à vin.

Il s'était rendu de lui-même à la Cité Royale, histoire de prendre la température. Il avait voulu déambuler dans la capitale, l'ambiance était électrique, même à l'entrée. La dernière fois qu'il était venu ici, c'était un endroit paisible où il faisait bon vivre. Une insouciance coupée de la réalité du monde, alors que les gens de la capitale vivaient leur meilleure vie, le dehors était en proie au désastre. D'une certaine manière, c'était un juste retour des choses. Il était enfin temps de rentrer à la maison. Il observa de loin le palais, des sentiments contradictoires l'étreignit. Il aurait voulu brûler cet endroit, le réduire en cendres et mettre la tête de Faust sur une pique. Il s'avança tranquillement, les gardes se rapprochèrent de lui, se demandant ce que faisait cet idiot. On lui demanda qui il était, il répondu mollement.

"Caleb Hendrickson."

Il ne s'attendait pas à la suite pourtant, ce fut la surprise qui le ravit totalement. Il se demanda pour quel chef d'accusation il avait pu être arrêté. Après tout, il avait été correct ... Enfin, de mémoire. Oh, ça n'avait plus d'importance, il était citoyen de Crystal désormais, il ne pouvait pas être jugé aussi facilement. Il se laissa faire de bonne grâce, il n'avait plus la foi ni l'envie de mettre une raclée à ces gosses. Pourtant, il se demanda qui allait l'interroger. Pourtant ses papiers étaient en règle ... Il retint un soupir, il avait des choses à faire et il n'avait pas le temps de gérer de la paperasse. Il avait une enfant à évaluer. Alors qu'elle ne fut pas sa surprise quand elle débarqua. Un sourire magnifique se dessina sur ses lèvres.

"Erza, quel plaisir de te voir ... Que me vaut l'honneur de ta présence ?"

Il se cala dans sa chaise, observant avec intérêt l'enfant qui était devenue une femme, et au vu de son regard incendiaire, il allait manger chaud. Pourtant, il ne put se demander depuis combien de temps elle était dans cet état, la dernière guerre à Troïa n'avait pas été de tout repos ...

"Comment vas-tu ?"

Selon sa réponse, il pourrait savoir si la tête de la Résistance serait bientôt cuite ou non, il en allait de son avenir de ses différents commerces. La Résistance était devenue gourmande en demande d'armes et autres matériels, il y aurait peut-être moyen de faire gonfler les prix.


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Erza Knightwalker
Affiliation : Résistance
Magie : Lance "Ten Commandments"
Disponibilité : Event
Inventaire : - PHS
- Lacrima d'invocation Ramuh (2)
- Lacrima-Rappel
- Cape d'invisibilité

Erza Knightwalker
Gardienne de la Galaxie



Sam 27 Juil - 12:48

Désolé, j'étais parti acheter des clopes
ft. Caleb Hendrickson


Bâtie dans les profondeurs rocailleuses annexes au palais, la base fourmillait d'activités et bruissait des préparatifs de guerre. À peine eut-elle posé le pied dans la grande salle qu'un messager se précipita vers elle, lui jetant une nouvelle des plus étranges à ses oreilles. Caleb Hendrickson venait d'être arrêté. Ce nom résonnait comme un écho du passé, un souvenir qu'elle avait balayée d'un revers d'indifférence. Sans un mot, elle se dirigea vers ses quartiers. Dans sa chambre, elle se débarrassa de son uniforme de campagne empreint la rudesse de ses dernières missions. Les vêtements s'entassèrent dans un coin, imprégnés de l'odeur âcre de la poudre et du sang. Elle prit une douche rapide et enfila une armure plus formelle reflétant son rang et sa détermination.

Erza emprunta le dédale de couloirs sombres et étroits menant à la prison. Les murs, noirs de suie et de salpêtre, exsudaient une humidité glaciale qui pénétrait les os. Des torches vacillantes projetaient des ombres dansant comme des spectres sur les parois rugueuses. Le bruit de ses bottes martelant le sol se mêlait à l'écho lointain des prisonniers sur les banc des salles d'interrogatoire. Elle descendit un escalier en colimaçon et pénétra dans un long couloir où la lumière se faisait rare. L'odeur de caveau, un mélange suffocant de moisissure et d'humidité, lui emplit les narines, lui rappelant les pires heures de sa lutte. Les gardes se redressaient à son passage, leurs visages trahissant leur peur et leur respect pour la redoutable commandante.

Enfin, elle arriva devant la porte massive d'une des salles. Le métal usé et rouillé témoignait des années de souffrance endurées entre ces murs. Elle inspira discrètement, rassemblant sa volonté, et poussa la lourde porte qui s'ouvrit dans un grincement sinistre. Là, assis calmement, enchaîné comme un vieux lion fatigué, se tenait Caleb Hendrickson. C'était bien lui, elle reconnaîtrait cette silhouette d'entre mille.

« Commandant... 
— Erza, quel plaisir de te voir ... Que me vaut l'honneur de ta présence ? »

La jeune femme cilla. Il se fichait du monde ?

« Comment vas-tu ? »


Pour toute réponse, elle contourna la table et lui décocha une droite puissante. La chaise bascula vers l'arrière, menaçant de renverser Caleb au sol. D'un mouvement vif, elle le saisit par le col, empêchant la chute, et le remit en place.

« Je vérifiais juste que tu n'étais pas un fantôme. »

Sa voix posée, nonchalante, annulait la hargne du geste avec une ironie tranchante. Erza aussi, elle savait se ficher du monde, quand elle le voulait. Elle s'éloigna.

« D'après certaines rumeurs, tu étais mort. Ce n'est peut-être pas entièrement faux. Tu as dû rester dans le coma un paquet de temps, pour croire qu'on te laisserait rentrer ici comme un touriste. Tu as déjà les lunettes, ne manquait que le short et le parasol. »

D'autres rumeurs, plus certaines, faisaient de lui un citoyen coulant des jours paisibles à Crystal Valley. Ancien commandant respecté, il avait été autrefois un allié précieux, un stratège brillant et un combattant redoutable. Ses années de service avaient forgé en lui une résilience inébranlable et une ruse calculatrice. Elle se souvenait de ses méthodes implacables, de sa capacité à manipuler les situations en sa faveur, transformant chaque revers en une opportunité. Cependant, sa lâcheté et sa loyauté bancale l'avaient finalement éloigné de leurs idéaux communs, le poussant vers des alliances douteuses et des décisions qui avaient coûté cher à la Résistance.

Debout, postée derrière la chaise assignée au supérieur en face du prisonnier, refusant de s'installer, Knightwalker croisa les bras.

« Ce n'est pas à toi de poser les question. Que diable es-tu venu chercher à la Cité Royale ? Parce que si tu penses pouvoir jouer avec nous, sache que tu n'auras aucune pitié de ma part. »


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Caleb Hendrickson
Affiliation : Crystal Valley
Magie : sérum
Caleb Hendrickson



Dim 25 Aoû - 21:27

Désolé, j'étais parti acheter des clopes
ft. Erza Knightwalker


Il la regarda arriver, fière et magnifique. Elle avait toujours eu cette hargne dans le regard. Ce feu intérieur qui la consumait. Elle était tout simplement flamboyante. Caleb essaya de se rappeler comment elle était enfant. C'était pour lui aussi vieux que plusieurs millénaires, un temps maintenant révolu. Comment elle le voyait lui ? Il n'était désormais plus que l'ombre de ce qu'il avait été, il en avait parfaitement conscience. Où était la droiture, l'esprit chevaleresque désormais ? Mort et enterré ? Quand il la voyait, il avait presque espoir de pouvoir espérer ressentir de nouveau ce genre de sentiment positif. Mais à la seconde où il eut cette pensée, il repensa à ses actions. Elles n'avaient rien de noble, c'était bien même le contraire. Il avait écrasé des armées sans le moindre respect pour les hommes d'en face, les tuant sans la moindre pitié, pour la gloire d'un autre qui ne souciait guère des vies enlevées. Non, ce souverain ne voyait que des pions sur une carte et s'énervait avec hargne quand ses pions reculaient. Combien d'hommes Hendrickson avait-il envoyé à la boucherie ? Il ne savait pas. Par honte, il avait préféré ne jamais retenir ces chiffres qui ne faisaient que de grimper. Et quand il les regardait, il ignorait tout simplement les noms inscrits sur les stèles commémoratives. C'était bien plus simple à supporter. Des chiffres, ça peut dire tout et n'importe quoi, alors que des noms ... En y repensant, il n'avait jamais été quelqu'un de chevaleresque, il n'avait été que le chien enragé d'un maître fou. Il n'avait rien de valeureux là-dedans.

Alors quand elle l'appela Commandant, il tiqua. Il n'avait plus rien du Commandant qu'il était jadis. Bien au contraire ! Il n'avait plus la même prestance et le sérum l'avait considérablement affaibli. De plus, pour quel honneur elle l'appelait comme cela ? Il n'avait rien d'honorifique ici. Non. Absolument rien. Il n'avait plus le droit d'être appelé ainsi, il n'était plus de l'armée. Il ne voulait plus faire partie de ce carnage. C'était bien pour cette raison qu'il avait demandé la naturalisation à Crystal. L'appeler Commandant, c'était lui rappeler qu'on comptait sur lui, qu'on attendait de lui quelque chose. Il ne voulait plus être ce meneur d'homme. Il avait été si mauvais dans ce rôle que de l'endosser une nouvelle fois, c'était revoir ces foutus chiffres qui défilaient sans cesse devant ses yeux.

Alors, il prit la droite avec plaisir. On ne frappait pas son Commandant, on baissait simplement la tête. Il détestait ce mot plus que tout, il prit cela comme une plaisanterie de Knightwalker, rien de plus. Il ne pouvait pas en être autrement. C'était intolérable sinon. Il se massa tranquillement la joue alors qu'elle parla à son tour. Il pouvait la comprendre. Il n'avait pas donné signe de vie pendant des années et il apparaissait tel le premier opportuniste du coin. En vérité, avait-il vraiment une idée de son retour ? Le mal du pays ? Pas vraiment. La Cité Royale lui donnait une nausée terrible. Aussi, il préféra lui répondre sur le même ton.

"Je dirais plus mort vivant que fantôme, j'évite simplement de pousser des râles quand je suis en compagnie d'humain."


Il ne put s'empêcher de sourire quant à l'allusion du parasol et du short. De mémoire, il n'avait jamais osé enlever son uniforme quand il était en poste. Il fallait toujours être présentable. Même encore aujourd'hui, il était affublé d'une tenue plus que correct. Il n'aurait pas l'indécence de se présenter devant son successeur en touriste. Il fallait avoir une certaine prestance. Afin de sauver un peu les apparences. Il n'y avait rien d'autre à sauver de toute façon.

"Allons, si j'avais voulu venir en touriste, j'aurais sorti le grand jeu ! Tongues, chaussettes, short, chemise à fleurs et sac banane. Dommage que le cocktail d'accueil ne soit pas terrible, mais ça a le goût de l'enfant fugueur qui rentre enfin à la maison je suppose."

Drôle d'idée que de faire de l'humour avec la Commandante, elle n'était pas réputée pour ça. Mais après des années à se farcir des cons avec lui comme dernier venu, la pauvre ne devait pas avoir souvent l'occasion de rire. Avait-elle simplement le temps de vivre ? Caleb, dans son malheur, avait eu la chance de mettre les voiles avant que la situation ne dégénère. Aurait-il tenu tout ce temps sans jamais faiblir ? Non. Il n'avait pas cette force mentale, il ne l'avait plus du moins. Mais elle l'avait fait sans faillir, il fallait au moins lui reconnaître ça. On avait considéré à tort Caleb comme un héros, il n'en était rien en vérité. Il n'y a rien d'héroïque à jouer aux chevaliers quand tout va bien. Elle, elle s'évertuait à maintenir le cap contre vent et marée. Et quelles tempêtes avait-elle dû affronter ! Elle avait vu l'apogée puis la chute du royaume qu'elle servait en l'espace de quelques années. Un enfer pour la psyché. Alors, il pouvait comprendre son interrogation. Il aurait sûrement réagi pareil, aussi s'attendait-il à mourir à la fin de cet entretien, pour évacuer des années de frustration et sentiment d'abandon. Il n'avait eu que faire d'elle pendant des années, pourquoi revenir maintenant ? Parce que selon lui, c'était maintenant qu'elle ne devait pas craquer. Aussi, il planta son regard dans le sien, autant que ses yeux aveugles le lui permettaient.

"Pour te féliciter."

Il n'y avait aucun soupçon d'humour dans sa voix. Aucune moquerie non plus d'ailleurs. Il n'était pas ici pour s'excuser, cela aurait été un comble de venir s'excuser après des années d'absence et de revenir comme une fleur. Il n'avait pas cette incorrection. Il avait été trop longtemps dans l'armée pour manquer autant de respect à une ancienne camarade. Il laissa quelques secondes, le lui laissant le temps de développer son argumentaire.

"Je ne suis pas venu ici pour faire du tourisme. Je connais suffisamment les lieux pour me déplacer sans canne. Cependant, ton exploit à Troïa, il mérite qu'on te félicite. Je suis quasiment sûr qu'aucun des jeunots qui t'accompagnent n'a eu l'audace de dire que ta persévérance et ta ténacité se sont révélées précieuses. C'est toi, le héros de l'armée."

Il n'y avait aucune émotion dans sa voix, aucune fierté ni rien du tout. Il ne faisait qu'établir des faits. Le plus sobrement possible. Il arrivait trop tard pour la féliciter comme il se devait. Mais il ne put s'empêcher de voir une fatigue dans le regard de la rousse. La même fatigue qu'il avait pu ressentir autrefois. De se sentir seul au monde avec personne pour conseiller ni même pour donner un cap. Il avait navigué en eau calme, elle naviguait en pleine tempête. Si bien que le répit offert par la reprise de Troïa devait sonner comme une récompense douce-amère. La perte d'hommes avait été minime, heureusement.

"Je ne suis pas là pour venir pour te lécher les bottes, je laisse ça aux politiques qui viendront te les cirer avec avidité. Ce que tu as accompli avec ton escouade … Bravo. C’est sûrement la première victoire militaire que je vois pour Edoras depuis que je suis né. »


Il ne comptait pas les siennes. Tout simplement parce que pour lui ce n’en n’était pas. En étant supérieur en nombre et une technologie plus avancée, l’ancien royaume d’Edoras avait écrasé ses voisins sans la moindre résistance significative de ses anciens voisins. La Résistance actuelle était en sous-effectif et se battait avec les moyens du bord contre des adversaires bien plus redoutable. En comparaison, ses exploits lui semblaient bien futiles. Mais il savait que dans l’état actuel des choses, l’armée avait encore en mémoire sa gloire d’antan, quand il n’y avait pas de réels adversaires à sa taille. Il fallait rendre justice à cette armée qui se battait comme une bête acculée.

« Sur un malentendu, t’arrivera à reprendre Galad. »

La vérité, c’était qu’il ne pouvait supporter Skyadrum agir de la même manière que Faust à l’époque. Caleb n’était pas un pacifiste dans l’âme mais pourtant, il espérait voir sa terre natale enfin en paix pour un bon paquet de temps. Erza allait sûrement l’engueuler, il était là pour ça, depuis combien de temps n’avait-elle pas explosé ? La Résistance était arrivée à un point où si elle faiblissait, c’était définitivement cuit. Vu le peu d’années qui lui restait à vivre, autant qu’il serva de canne à cette gamine sur qui on comptait décidément trop dessus.


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Erza Knightwalker
Affiliation : Résistance
Magie : Lance "Ten Commandments"
Disponibilité : Event
Inventaire : - PHS
- Lacrima d'invocation Ramuh (2)
- Lacrima-Rappel
- Cape d'invisibilité

Erza Knightwalker
Gardienne de la Galaxie



Lun 16 Sep - 0:12

Désolé, j'étais parti acheter des clopes
ft. Caleb Hendrickson


Quelle chute effroyable pour cet homme autrefois porté en triomphe ! Caleb, ancien commandant des armées, réduit désormais à l'état d'étranger, pire encore, de suspect. On le regardait comme un potentiel terroriste en puissance, un de ces agitateurs venus troubler la paix de la Cité, en jouant des cordes de la nostalgie, pour séduire, manipuler, et, au final, abattre ceux qui l’avaient un jour admiré. Assis sur la chaise froide de la salle d’interrogatoire, il semblait étrangement à l’aise, comme si cette situation, loin de le diminuer, le renforçait.

« Allons, si j'avais voulu venir en touriste, j'aurais sorti le grand jeu ! Tongues, chaussettes, short, chemise à fleurs et sac banane. Dommage que le cocktail d'accueil ne soit pas terrible, mais ça a le goût de l'enfant fugueur qui rentre enfin à la maison je suppose. »

Ces paroles, légères en apparence, masquaient une intention sournoise. Il jouait, feignant de faire de ce retour une évidence, comme si sa présence ici devait se passer de justification. Mais la commandante Knightwalker ne se laissait pas duper par de tels stratagèmes. Elle recadra aussitôt le propos.

« Tu n'es plus chez toi. Et ce, depuis bien des années. »

C'est pour cette raison précise qu'il avait été arrêté. Caleb n'était plus l'homme sur qui l'on pouvait compter. Aux yeux de l'armée, il était un lâcheur. Aux yeux d'Erza, il était bien pire encore. Car il avait fait partie des rares personnes en qui elle avait placé sa confiance et, il l'avait trahie.

« Pour te féliciter.
— Pardon ? »

Sa réponse la laissa coite. Elle, qu'on avait toujours regardée comme une tyran impitoyable, se voyait soudain gratifiée du titre de "héros". Caleb, dans sa tirade, osa même exprimer sa préférence pour la Résistance, sous-entendant qu'il ne reconnaissait pas en Skyadrum un dirigeant digne de Galad. Rien de tout cela ne parvint à adoucir le visage fermé d’Erza. Elle ne se laisserait pas amadouer par des flatteries aussi grotesques.

« Ce n'est pas notre première victoire », rétorqua la pète-sec. « Où étais-tu quand, par deux fois, nous avons repoussé les armées ennemies de la Cité Royale ? Certainement pas là pour nous aider, ni pour me féliciter. »

La colère d'Erza se contenait difficilement. Ses yeux lançaient des éclairs tandis qu'elle se penchait au-dessus de la table, le regard fixé sur cet homme qu’elle croyait autrefois fidèle. Ses doigts pianotèrent nerveusement sur la surface froide, comme si elle luttait contre l’envie d'y frapper du poing.

« Tu n'étais pas là non plus, pour exprimer ta déception ou ta désolation quand nous avons perdu Midgar, Altissia, Sycca, toutes ces terres sacrifiées à un psychopathe et à une pseudo-déesse. Dis-moi, les vois-tu comme des héros, eux aussi ? »

Elle marqua un silence, lourd et chargé de sens. Suivant la logique qu’il venait d’exposer, ces ennemis qu’elle avait combattus auraient dû, à ses yeux, être considérés comme tels également. Absurde.

« Un héros n'est pas un vainqueur, ni un conquérant, mais un sauveur. »

Erza savait qu’elle ne correspondait pas à cette définition, elle qui consacrait sa vie à remettre Mystogan sur le trône d'Edoras, elle qui se battait pour préserver le peu de proches qui lui restait, peu regardante des sacrifices qu'il en coûtait.

« Je ne m'attends pas à ce qu'un homme tel que toi comprenne cette nuance. Alors, assez de faux-semblants, Caleb. Donne-moi la vraie raison de ta venue, tant que je suis encore courtoise. »

Elle le fixait en attendant une vraie réponse qui, elle le savait, n’apaiserait pas sa rancune.


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Caleb Hendrickson
Affiliation : Crystal Valley
Magie : sérum
Caleb Hendrickson



Dim 6 Oct - 21:39

Désolé, j'étais parti acheter des clopes
ft. Erza Knightwalker


Il la laissa exploser. Gardant son visage impassible, laissant sa colère ruisseler sur lui comme si c'était de l'eau de pluie. Oui, il avait bien conscience de ce que l'armée avait dû endurer depuis qu'il était parti. Plus que n'importe qui, il savait ce que ça signifiait de perdre, vraiment perdre. Ce n'était pas simplement des villes qui avaient été attaquées. Ce n'était pas simplement de la couleur sur une carte, mais bien des nombreuses vies qui avaient été perdues. Et il en avait eu. Pourtant, Caleb n'était pas là quand ça s'est produit. Avait-il des remords ? Non. Absolument pas. Il n'avait rien à faire là-bas. Pourquoi aurait-il aidé une armée qui était au summum de sa puissance et qui avait la mainmise sur tout le territoire ?

L'ancien commandant répondit, implacable, quitte à mettre le feu aux poudres :

"Vous avez toujours été victimes des attaques des anciennes guildes. Comme tu le dis, vous vous êtes défendus. Vous avez joué au chat et à la souris et vous avez perdu."

Il marqua une pause, avant de reprendre avant que la tempête ne le frappe de toute sa puissance :

"C'est la première fois que vous gagnez en territoire ennemi. Vous avez obligé Skyadrum à agir alors que ses Réceptacles étaient sur le coup. Vous avez récupéré le sauveur en plein territoire ennemi. Pour la première fois, vous avez un vrai avantage. Accepte le compliment. Il servira de pansement pour réparer le barrage qui cède. Quant à ta définition du héros ..."


Il leva la tête, réfléchissant quelques instants avant de répondre. La question n'était pas évidente, elle pouvait même être un piège.

"Tu dis un sauveur, mais c'est quoi un bon sauveur ? Essayer de sauver une partie de la population quitte à sacrifier l'autre ? Ou essayer de sauver tout le monde mais de ne pas y arriver ? Je ne suis pas un héros, je ne l'ai jamais été. Essaie de l'être, mais ne te brûle pas les ailes."


Le ton était calme, aucune attaque ni même tacle verbale. C'était presque comme s'il lui donnait un conseil dont elle en aurait de toute façon cure. Elle avait évolué sans lui. Il n'était pas à même de servir de conseiller, après des années à être aussi loin du front, avait-il encore la réalité du terrain ? Pourtant, en ces lieux si familiers, l'envie d'aller regarder les cartes et de lire les derniers rapports le chatouillaient. Ce n'était pas de la curiosité, mais plutôt comme un ancien réflexe qui s'était réveillé. Il avait passé une majeure de sa vie ici. Pourtant, ce n'était plus son rôle. Il n'était plus rien désormais. Il était redevenu un spectateur de la partie. Avait-il le droit de parler ainsi à la commandante ? Sûrement pas. Mais avec qui pouvait-elle cracher le fond de sa pensée ? Avec qui pouvait-elle se permettre de juste craquer ? Il espérait ne pas être le seul. Aussi, il lui accorda la vérité à sa question.

"C'est d'un banal que c'en est affligeant. Pas d'espionnage ni de pot-de-vin. Rien de tout ça. Je suis venu me recueillir sur les tombes de ma famille."

La vérité était simple. Pas de récupération politique en apparaissant aux côtés de la rousse. Il l'avait complimenté, c'était suffisant. Il ne comptait pas non plus lui lécher les bottes pour espérer sortir de prison, car c'était bien ça qu'il l'attendait. Si la Commandante ne décidait pas de punir son arrogance d'un coup bien placé dans le thorax. Caleb n'était plus à ça près.

"Je n'ai jamais été le Commandant noble que tu adulais jadis. J'ai joué avec vos vies, je n'ai pas hésité à envoyer délibérément des hommes à la mort pour sauver les autres. Je ne vois rien d'héroïque là-dedans. J'ai eu l'impression de jouer à Dieu, et plus j'essayais de vous sauver, plus l'orgueil me rongeait. Je me suis retrouvé seul, incapable de discerner le bien du mal. Et je n'ai pas pu protéger de simples gamins d'un fou furieux."

L'injection du sérum avait été le fait de trop pour lui. Il s'était juré que quitte à sacrifier les adultes, les enfants n'auraient rien. Mais ce ne fut pas le cas. Et c'était son seul et unique regret qui jamais, ne le laissait tranquille. Il parlait toujours doucement, il ne voyait pas l'intérêt de se mettre en colère alors qu'elle bouillait en lui. Il n'avait personne à qui la confier, cette colère. Il pouvait se permettre d'être honnête sur sa pensée, mais pas sur ses sentiments. Ils n'avaient pas ce genre de relation. Il fixait Knightwalker sans trembler. Il n'éprouvait pour elle qu'un profond sentiment de tristesse. De devoir porter cette charge qu'aucun humain ne devait endurer à ses yeux.

"Alors explique-moi sincèrement à quoi j'aurais pu servir. Moi qui ai failli de si nombreuses fois. Je te félicite de tenir la barre sans flancher, tu es sûrement l'héroïne que tu penses être mais ce n'est pas mon cas."

Et un flot de souvenirs douloureux remontèrent à la surface. Il revit sans mal tous ces corps alignés couverts d'un linceul. Il les avait envoyés à la mort sans sourciller. N'y avait-il aucune autre solution ? N'aurait-il pas pu les sauver ? Plus il y réfléchissait, moins il ne comprenait les honneurs qu'on lui rendait. Il les avait sauvés de sa folie en démissionnant. Combien serait tombé sinon ? Aurait-il pu faire front contre Skyadrum, lui l'éclopé ? Il n'était qu'un boiteux désormais, juste assez intéressant pour qu'on l'écoute un peu. Caleb avait peut-être sauvé les meubles en confiant son fardeau à quelqu'un de plus capable. C'était d'un égoïsme terrible mais il n'y avait pas de sentiments à la guerre. Aussi, il conclut.

"Adule tes exploits, pas les miens. Félicite-toi pour une fois. Accorde-toi une seconde de bonheur."

Le monde aurait bien le temps de lui rappeler à quel point il pouvait être cruel.


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