Sora et Raeliana  

C'est une soirée semblable à toutes les autres. Le ciel est clair, quelque peu nuageux. La lune prend de la hauteur. Elle règne en majesté sur la voûte étoilée. L'air est doux, seule, une petite brise souffle. Par instant, elle caresse son visage. Ses mèches, argentées, dansent devant ses yeux d'un gris bleuté. Il attend sagement assis, dans l'ombre d'un lampadaire qui ne fonctionne plus. Il est vêtu pareil à un shinobi, ses vêtements amples d'un noir d'encre, se raccourcisses aux extrémités. Quelques pièces d'armure de ça, de là. Une épaulette pour couvrir l'épaule de son bras fort. Un plastron de cuir. Une paire de mitaines. Un bandana retroussé. Une veste coupe vent qu'il porte ouverte, dont le col surélevé cache la partie inférieure de sa mâchoire. Il guette, les allers venus des clients de l'établissement d'en face. Il espère, qu'aucun d'entre eux ne viendra. Il lui faut être le plus discret possible. Ne pas attirer l'attention. La mission est simple. Il a tout prévu, tout calculé, tout planifié.

Sauf l'imprévu. L'imprévu qui veut que son camarade des services spéciaux. Celui qui était censé faire la mission avec lui à la base, s'est fait prendre. Dès son entrée dans la ville. Le pourquoi du comment, il l'ignore. C'était il y a trois jours. Depuis, le lieutenant a patienté. Rongeant son frein en attendant que la milice locale calme le jeu. Le problème, c'est que le QG lui met la pression, les " planqués " veulent des résultats. Les hommes de confiance qu'il a placés sur le trajet ne peuvent pas attendre indéfiniment, c'est ce soir le grand soir, ou alors, il faudra abandonner. Mais ce n'est pas dans ses habitudes. À ses yeux, la mission est sacrée.

Pour trouver un nouveau partenaire de mission, il a fait jouer le réseau de la résistance. Il a explicitement demandé à ce que son nouvel acolyte soit un citoyen de Crystal. De la sorte, il n'y aura pas de fausse identité à fournir pour entrer dans la ville. Cette tierce personne pourra aller et venir comme bon lui semble sans éveiller outre mesure de suspicions. Une personne qu'il ne connaît pas, ça ne lui ressemble pas. Habituellement, l'espion ne bosse qu'avec des internes à son service. C'est une première pour lui. Un coup de poker qui pourrait lui coûter très cher, mais aussi lui rapporté gros. S'il parvient à gagner la confiance de cette tierce personne, il pourra alors se jouer d'elle pour d'autres gros coups. L'idéal serait, qu'il s'agisse d'une demoiselle. L'argenté pourrait alors éventuellement espérer la séduire, car c'est là, le meilleur moyen de s'assurer de la fidélité d'une taupe.

Le jeune homme a donné rendez-vous à sa partenaire de crime dans la ruelle ténébreuse au seuil de laquelle il se tient. Voilà que le bruit d'une démarche discrète se fait entendre, on vient dans sa direction. D'un reflex mûri par les années de service, l'agent spécial Coldsun recule d'un pas pour se fondre d'autant plus dans les ténèbres. D'une main, il réajuste son bandana, de l'autre, il embrasse le fourreau de son arme poussant la garde de ce dernier d'un demi-centimètre à l'aide de la dernière phalange de son pouce. Son rythme cardiaque augmente, sa respiration se raccourcit, toute son attention va dans la direction d'où émanent les bruits de pas.

Sora et Raeliana  

Le jeune mage aux cheveux argentés ne s'attendait pas à être repéré de la sorte. La demoiselle qu'il observait jusqu'à l'or tapis dans l'ombre semble avoir senti son regard sur elle. De plus, elle a de très bons réflexes vu qu'elle adopte d'aussitôt une posture d'attaque. Sans parler de cette source de lumière volante qui semble être sortie de ses cheveux pour venir l'éblouir de plein phare. Si, elle avait voulue le blesser l'occasion était toute trouvée. Car le jeune homme ne peut à cet instant que, plisser les yeux et porter sa main entre son visage et la source de lumière qui l'éblouie. D'un reflex défensif, car il s'attend à tout moment à subir un impact, le sabreur place son arme encore rengainée entre lui et elle. Un instant de tension s'écoule, mais rien ne se passe. Si ce n'est l'inattendu.

Car l'inconnue se plante devant lui les mains sur les hanches en lui lançant une simple boutade qui ne fait que rajouter à la confusion qui règne dans l'esprit alerte de l'agent royal.

Il ne sait pas très bien comment est qu'il doit prendre cette déclaration. En fait, il n'a pas le temps d'y réfléchir. Car d'ors et déjà d'autres bruits de pas viennent accompagner par des échos de voix et des rires. Certainement de simples badauds imbibés à la boisson, mais à tout moment, c'est une patrouille de soldats. Ni une ni deux, Sora attrape celle qu'il pense bien être sa complice pour l'attirer dans l'obscurité avec lui. D'une main, il pose son index sur la bouche de la demoiselle qui pourrait être tentée de laisser échapper un cri de surprise. Les individus qui passent alors à quelques mètres d'eux sont bel et bien des soldats en uniforme. Ces derniers tracent leur route pour se rendre directement au bar d'en face. Cet établissement que Sora observait jusqu'à présent.

C'est seulement une fois le danger passé, que le lieutenant libère son acolyte. Non pas sans lui lancer un regard qui trahit un sentiment dépréciatif. D'un simple hochement de tête, il désigne le fond de la ruelle au seuil de laquelle ils se tiennent depuis le début. L'argenté s'y engouffre le premier, au fil de sa progression, il laisse glisser sa main droite le long d'un des deux murs qui délimitent le passage. Soudainement, il s'arrête, ses doigts délimitent le contour d'une brique parmi tant d'autres. Avant de faire quoi que ce soit, d'un geste vif à l'aide de deux doigts, il fait signe à sa complice de regarder en direction d'où ils viennent. Lui, jette un rapide coup d'œil dans l'autre sens. Dès qu'il a eu la confirmation de sa partenaire, il dégage pour de bons la dite brique libérant un espace dans lequel il glisse sa main libre pour en sortir deux cartes de la ville roulées sur elles-mêmes.

Sur-ce, il s'agenouille déposant les deux cartes au sol, l'une devant lui l'autre face à la citoyenne de Cristal, seul problème, ils n'y voient pas grand-chose. D'un simple regard insistant envers-elle, il lui fait comprendre une demande muette, car elle seule à la solution à ce problème, encore, faut il qu'elle joue de discrétion.

Sur les cartes au sol, il y a leur position actuelle cerclée d'un rouge criant, de ce cercle il y a tout un chemin en pointillés qui va d'un point A, jusqu'à un point C, en passant par un point B. Chacun de ces points est évidement un objectif bien définit, autrement dit, si la demoiselle a bien comprise les enjeux de la mission, il s'agit de bâtiments d'ordre militaire. A côté d'eux, l'agent Coldsun a inscrit des annotations accompagnées de petits dessins.

Par exemple le point A, comprend deux petits bonhommes bâtons aux sourcils froncés qui sembles suivre un tracé de pointillés autour du bâtiment en question.

Le point B est entouré d'un enchevêtrement de pointes tournées dans toutes les directions, d'une grande porte gardée par encore deux bonhommes bâtons aux sourcils froncés. Et d'une petite porte à l'opposé de la grande qui n'a pas de gardes, seulement, un petit point d'interrogation figure à côté de cette dernière.    

En dernier, le point C est quant à lui un point d'interrogation à part entière, la seule annotation qui figure à son côté est de dessin de deux chiens qui sembles aboyer et qui n'ont pas l'air commodes non plus. Les animaux sont eux aussi représentés sur un trajet en pointillés qui encercle non seulement le bâtiment, mais le traverse aussi de part en part.

Pour finir, après avoir suivit de son propre regard bleuté celui de sa partenaire au fur à mesure qu'elle déchiffre la carte. Sora claque des doigts pour capter son attention et tapoter de l'index une mention très précise qui apparaît en bordure de carte, une maison parmi tant d'autre mais sur laquelle figure un point d'exclamation et un smiley dessiné en vert qui souris. Il y figure une simple mention disant, point d'extraction sécurisé, à rejoindre en cas de compromission de la mission.

Là dessus, il se redresse tout en restant agenouillé, face à elle, pour mimer de ses mains un appareil photo qui viendrai prendre un instantané de la carte avant qu'il ne referme le poing pour venir tapoter doucement le front de sa camarade, comme s'il voulait y faire rentrer toutes les infos présentes sur la carte.  

Sora et Raeliana  

J'ai supprimé ce post par mégarde ! Je suis vraiment désolé !

Sora et Raeliana  

L'argenté n'a même pas remarqué que sa partenaire le tient par un morceau de son vêtement pour le suivre, son attention durant le trajet est entière tournée vers l'environnement. Arrivé à destination, il s'accroupit pour observer la disposition du bâtiment, l'histoire de s'assurer que rien n'a bougé. Le hangar est identique à la dernière fois qu'il l'a vu. Les gardes aussi sont bien présents. Son regard se porte naturellement vers eux, d'après lui, il va falloir les mettre hors d'état de nuire d'une manière ou d'une autre. Ce ne devrait être qu'une formalité. Car les deux gus sont aux prises avec la déesse du sommeil. Certainement que la boisson n'y est pas pour rien.

L'espion se retourne vers sa camarade pour lui désigner les gardes au cas où elle ne les aurait pas vus. Seulement voilà... Elle n'est plus là... Sora porte son regard aux allants tours. Lorsqu'il la voit, il est trop tard, elle est en train de courir droit sur lui. Il s'immobilise de sachant comment réagir. Elle bondit comme un véritable félin, elle prend appui sur lui. Pour mieux atteindre l'arbre à son côté. En un rien de temps, elle grimpe dans ses branches et va pour le toit du bâtiment d'un grand saut que lui-même n'aurait probablement pas tenté à sa place. Dieu merci elle atteint le toit et, après l'avoir nargué d'un baiser à son attention, elle s'introduit seule dans l'objectif.

Le lieutenant reste un instant à ne plus quoi savoir faire. D'abord, il se frotte les yeux en se demandant si ce qu'il voit est bien réel. Dans sa tête, il se parle à lui-même. " Dites-moi pas qu'elle n'a pas osé... Dites-moi pas qu'elle l'a fait... " Et pourtant si. Son regard trahit sa stupeur. Il est partagé entre une certaine forme de respect pour la prouesse qu'elle vient d'accomplir, et en même temps, il aimerait pouvoir la rappeler à l'ordre pour la sermonner. Elle aurait au moins pu faire semblant de le prévenir. Mais elle n'en a fait qu'à sa tête.

À ce moment Sora se sent seul, et con. Il ne peut définitivement pas la suivre. Le saut entre l'arbre et le toit, il n'est pas sûr du tout d'y parvenir. Et s'il échoue, il va se vautrer dans ce qui alertera les gardes. Pour autant, il ne supporte pas d'être laissé en arrière de la sorte, il a l'impression d'être sous les ordres de la demoiselle, alors que, jusqu'à nouvel ordre, c'est le lui le chef de l'opération. Mais de quel droit, est qu'elle se permet ce genre d'initiatives. Pourvu qu'elle sache ce qu'elle fait.

En attendant, le jeune mage se retrouve obligé de faire le guet. Ce qu'il déteste. Heureusement, sa partenaire de crime ne se fait pas attendre. Encore une fois, l'agent secret la suit du regard jusqu'au saut final où... La branche casse !

Le sabreur fonce en avant, il freine subitement sur ses appuis dérapant entraînés par l'inertie de sa course. Il s'arrête pile-poil au niveau du point de chute de la demoiselle. Il la rattrape de justesse dans ses bras, manquant perdre l'équilibre. L'espion souffle pour évacuer sa tension. Mais la tension remonte d'aussitôt lorsque qu'il s'aperçoit que le garde qui somnolait vient de se réveiller pour se venir leur rencontre. Il a probablement entendu le bruit de la branche qui craque.

Heureusement pour eux, il prend son temps. Ce qui laisse le temps à Sora de détaler en quatrième vitesse. Il emporte avec lui la demoiselle qu'il a tout juste eue le temps de déposer pied à terre pour l'attirer par la main de manière précipité droit vers la ruelle sombre d'où ils viennent. Dans l'ombre protectrice, où ils ne peuvent pas être vus. Il se plaque dos au mur, pour jeter un coup d'œil discret dans la direction du garde. Ce dernier s'est arrêté au niveau de l'arbre. Il ne semble pas, plus alerte qu'à l'accoutumé. Bien au contraire, il en profite pour ouvrir sa braguette et faire la vidange.

Sora souffle explicitement de soulagement, non pas sans jeter un regard désapprobateur à la cascadeuse mal adroit qui a failli les faire repérer.

Sora et Raeliana  

L'argenté collé au mur près de sa complice de crime, observe silencieusement la démarche du garde qui vient jusqu'à l'arbre en question pour faire son besoin naturel. Il repart aussi sec, d'un air soulagé, il n'a pas remarqué la banche cassée, qui pend encore de l'arbre. C'était moins une. Une minute de plus ou une de moins et, la confrontation aurait été inévitable. A présent, la situation revient au calme.

Derrière son bandana, l'argenté soupire discrètement. Aussi discrètement que sa partenaire qui se laisse glisser à terre. Comme dit précédemment, il ne lui accorde qu'un regard réprobateur. Ce "petit" incident aurait pu leur couter très cher. A défaut de le regarder, la demoiselle l'ignore complètement. Lui, et son regard réprobateur. Au contraire, la voilà qui se redresse face à lui. Le sourire jusqu'aux oreilles, une main sur la hanche. A vrai dire, l'agent royal, qui ne l'avait jusqu'à lors pas vraiment regardé, se rend compte, qu'elle est " plutôt jolie ". En plus de son agilité. Elle ferait une bonne espionne, en tout cas, elle en a le potentiel. Si seulement, elle n'était pas aussi effrontée.

Lorsque elle le remercie, il détourne le regard. Il ne veut pas de ses remercîments, il veut qu'elle lui présente ses excuses les plus plates. Au moins elle a vue se qui se trouvait dans le bâtiment. La preuve en est qu'elle sort une pomme sous le regard bleuté intrigué du jeune homme, fin, intrigué jusqu'au moment où il comprend qu'elle n'a fait que se prendre un petit casse dalle. Le pire c'est quelle le mange devant lui, sans aucune forme de gêne. Devant ce spectacle, en plus de la réplique quelle lui lâche confirmant l'impression du grisonnant qui lui susurrait qu'il peut tenter de jouer la carte de l'autorité autant qu'il veut avec elle, il ne gagnera pas son respect de cette manière-là. Mais le pire...

C'est certainement lorsqu'elle jette le trognon de pomme à même le sol. Là, le sabreur d'un reflex qui trahi sa dextérité hors du commun, intercept le reste de pomme en plein vol. Il écrase ce dernier dans sa main droite tandis que son regard disparait dans l'ombres de ses mèches rebelles. Inutile de voir le regard du lieutenant pour comprendre l'émotion qui le traverse à cet instant. De la compote qui résulte de son empoignade rageuse, il aimerait secrètement à cet instant obliger la demoiselle à la manger. L'agent vétéran Coldsun aura l'occasion un jour d'expliquer à sa partenaire pourquoi est qu'il vaut mieux éviter de laisser la moindre trace de son passage lorsqu'on est en opération. En attendant il va contenir son émotion en se mordant l'intérieur de la joue droite.

Ce n'est pas normal, elle le rend nerveux, elle le fait sortir de ses gonds, lui qui est pourtant connu pour son calme à toute épreuve. Sora n'a pas l'habitude de travailler avec des novices étrangers à son service, pire encore, étrangers à l'armée. Qui puis est qui ne reconnait pas son autorité. D'après ce qu'elle dit elle connait le commandant Sokonashi, ce maudit coureur de jupons, ne perd rien pour attendre. Si il lui a délibérément envoyé cette demoiselle, il va le regretter...

Bref, le Coldsun essai de regagner son sang froid. Il inspire doucement, expire encore plus doucement les yeux fermés, pendant qu'il saisit son propre poignet gauche pour entamer de petits moulinés dans le vide. Puis soudainement, il remet à marcher dans la direction du prochain objectif, non pas sans comme à son habitude, inviter la demoiselle à le suivre d'un simple hochement de tête.

Encore une fois le trajet au travers de la ville endormie se fait sans encombres, "certainement", encore dans un silence pesant, sur le trajet, Sora marque subitement un arrêt en levant la main. Il y a un problème. Il ne pourront pas passer indéfiniment par de petites ruelles obscures. Devant eux, leur ruelle débouche sur une grande avenue bien éclairée, il semble y avoir une certaine activité nocturne. Probablement en lien avec la fameuse fête. Avec le bon timing le duo d'espions devrait pouvoir passer ni vu ni connu. Reste que, il y a aussi un petit groupe de soldats statique devant la devanture d'une auberge. Ils sont en train de procéder au control d'un ou deux fêtards. Leur attention n'est pas nécessairement à son plus haut niveau, mais l'un d'entre eux balaye régulièrement les environs du regard pour couvrir ses collègues. D'une main il tient sa masse d'arme bien en évidence au repos sur son épaule, de l'autre, il peine à tenir la laisse d'un molosse enragé par l'agitation ambiante.

Sora et Raeliana  

Tandis que le lieutenant argenté réfléchi à la meilleur manière de traverser l'obstacle qui se dresse devant eux. Il se fustige intérieurement de ne pas y avoir penser plus tôt. Le marché nocturne de la ville prend place tout pilepoil sur leur trajet. Le contourner leur prendrai trop de temps, ils n'ont pas toute la nuit devant eux, et changer de trajet pour s'aventurer dans la ville de manière improvisée comporte à ses yeux bleutés trop d'incertitude. Mais ils n'ont pas le choix, dans sa tenue actuelle l'agent du roi sait qu'il ne passera pas inaperçu. Il leur faut un autre itinéraire, simplement trouver un endroit où le marché est encore plus bombé de monde pour se mêler à la foule. Sa décision prise le lieutenant se retourne vers sa partenaire pour lui faire part de sa décision. Mais...

Elle a comme qui dirait disparu. Derrière son bandana le jeune sabreur se mord l'intérieur de la joue. Ne peut-elle donc pas tenir en place ? Où est-elle allée ? Est qu'elle est encore en train de prendre de l'élan pour l'utilisé comme tremplin ? En son absence Sora n'a d'autres choix que de l'attendre. Quand bien même son absence n'a durée que quelques minutes, elles apparaissent comme une éternité à ses yeux.

Finalement cette petit chipie réapparait; avec un manteau long dont il ne souhaite même pas connaitre la provenance rien qu'à la manière dont elle le sent avant avant de le lui remettre. Il n'a pas besoin de lui demander ce qu'elle projette, il lit dans ses intentions. Par contre, il trésaille lorsqu'elle tire son bandana, il n'aime pas l'idée selon la laquelle elle peut voir son visage sans entrave. Aussi, il tourne légèrement la tête de côté, comme s'il voulait fuir son regard. En tant normal il l'aurait mal prit mais, aux vues de la situation, il comprend, du moins pour l'instant.

Car il va vite se figurer que la demoiselle prend un peu trop son rôle à cœur, ils auraient très bien pu marcher tout droit jusqu'à la prochaine ruelle sombre. Mais, faute d'excès de zèle, ou bien, parce que la petit espionne prend un malin plaisir à le faire tourner en bourrique. Elle l'emmène par le bras, jusqu'à l'étale d'un bijoutier. De plus, elle pose sa tête sur son épaule. Que dire... Sora ne se laisse pas décontenancer, et cette soudaine proximité ne le dérange pas plus que de raison, il est normal de jouer de ses charmes quand on un agent spécial. Néanmoins, elle est clairement en train de profité de lui.

Lorsqu'ils arrivent face au bijoutier, qu'elle lui demande une paire de boucles d'oreilles assez chères. Il y a comme qui dirait, un instant de silence, non pas le genre de silence normal du soldat muet..

Un silence, d'autant plus lourd que l'on sent très clairement dans le regard de Sora qui se tient immobile face à sa prétendue "petite" amie, qu'elle outrepasse le cadre de ce jeu de rôle. Un instant de silence ou même le bijoutier n'ose plus dire quoi que ce soit, lui qui était parti dans un long discours sur la provenance des pierres pour justifier leur prix. Il faut aussi noter que, Sora n'a pas prit son porte monnaie, n'ayant pas besoin de ce dernier pour cette mission d'observation. Alors, d'un geste d'une lenteur infinie qui trahi son manque flagrant de bonne volonté il tâte dans la poche du manteau pour en sortir un porte monnaie qui n'est vraisemblablement pas le sien. Il l'ouvre pour en extirper de l'argent qui ne lui appartient pas. Et il le tend au bijoutier qui s'en empare avec avidité. Durant tout le temps de la transaction il n'adresse pas l'ombre d'un regard au commerçant. Son regard azur reste rivé dans celui de la blonde qui se joue de lui, on sent clairement malgré le demi sourire de ses lèvres qu'il lui en veut.. Lorsque le marchand demande s'il doit les emballer, Sora se contente de claquer des doigts en tendant la main. Dès que les bijoux son en sa possession il s'empresse de les fourguer des la poche intérieur de son haut. Loin de lui l'idée de laisser sa "dulciné"... Ne mettre ne serait-ce qu'un doigt dessus.  

Il ne l'a lâché du regard qu'une poignée de secondes l'histoire de congédier son interlocuteur, que déjà, elle à de nouveau disparue, il ne l'aperçoit qu'après avoir tourner sur lui même. Elle est allé s'acheter... A manger... Parce que finalement, elle a de l'argent... Et qu'elle n'en n'a pas eue assez de la pomme de tout à l'heure...  

Elle lui en tend un bout qu'il refuse en détournant le regard, une moue pincée aux lèvres. Il songe encore une fois qu'elle est douée dans son rôle, qu'elle a un véritable potentiel mais son espièglerie pourrait bien lui jouer des tours, sauf si, elle est comme ça uniquement avec lui parce quelle prend plaisir à se jouer de lui. Dès quelle reprend sa main pour s'en aller, il reste de marbre d'une démarche des plus naturelle.

Mais une fois l'angle de la prochaine ruelle franchit. Il reprend les devants en se débarrassant du manteau qui commençait à le gêner. Mais il ne jette pas de regard désapprobateur à son acolyte. Non seulement parce qu'il ne croit plus à l'efficacité de cette méthode, mais parce qu'en plus il se pourrait bien qu'elle est été plutôt douée dans son rôle. Trop fier, ou trop muet pour l'admettre, le Lieutenant se contente d'un nouveau hochement de tête dans la direction du prochain objectif, il refile son bandana, il époussette sa veste originale, il en redresse le col surélevé, et d'un pas tranquille, il reprend la marche attentive habituelle.

L'objectif B n'est pas beaucoup plus loin, ils y sont en un rien de temps. Il s'agit d'une grande place qui a été transformé en camp de base de forme carrée. Composé de grandes tentes dortoirs agencées dans une symétrie parfaites, son enceinte est délimité par un grillage couvert de barbelés. Son entrée principale, un grand portail de grillage coulissant est non seulement fermé, mais en plus gardé par trois gardes bien attentifs. L'un d'entre eux est au sommet du seul mirador du camp, il balaye de son regard la totalité de l'agencement. Heureusement, il ne peut pas tout voir, il y a de nombreuses zones d'ombre au sein du camp et les tentes offrent de nombreux angles morts à sa vision. Si les renseignements que l'argenté possède sont véridiques, l'un de ses hommes a préalablement fait une entrée à l'arrière du camp. Un trou dans la clôture suffisamment grand pour qu'un homme puisse s'y glisser en rampant.

Leur objectif se voit de loin, inutile de réfléchir, c'est la tente violette parmi toutes les autres blanches, elle est plus grande que les autres, semble plus confortable, et elle a ses deux propres gardes pour en surveiller l'entrée.

Sora et Raeliana  

Sora s'est débarrassé du manteau qui ne lui appartenait pas, comme si de rien n'était, il l'a simplement jeté dans un coin. C'est seulement en continuant son chemin un peu plus loin, qu'il se rend compte, que sa partenaire a pris un peu de retard sur lui. Mais il a complètement oublié son épaulette. A ce moment précis, il est concentré comme toujours, sur l'environnement direct, pour ne pas se faire surprendre.

Les voilà rapidement aux abords du camp qui figure l'objectif B. Les deux espions se font discret comme des ombres. Ils arrivent au fameux passage aménagé préalablement. A contrario de sa partenaire, l'agent royal ne se préoccupe absolument pas de la saleté de ces vêtements. Il veut simplement entrer et sortir le plus rapidement possible. Curieusement, la mission se passe drôlement bien, mais il a pensé un peu trop vite. Car, après avoir laissé sa partenaire prendre les devants, elle et lui se retrouve coincés dans la tente du chef de camp. Ce n'est pas la faute de la demoiselle, de toute manière il fallait tenter le coup. Au risque de voir leur hôte se réveiller. Ni une ni deux, son acolyte du soir l'attire avec elle sous le bureau de l'endormi.

Les deux larrons se retrouvent collés, et situation est assez... Comment dire... Gênante... Car, à défaut d'avoir suffisamment de place pour deux. Les voici l'un sur l'autre, plus exactement, elle, à cheval sur lui qui assit les jambes en tailleur. De plus, leur visages sont à quelques centimètres, et en essayant d'ajuster sa position, l'argenté frôle le museau de la magicienne. Il y a comme un instant de mal aise où, il la regarde et, le temps semble s'arrêter, juste un instant de contact visuel, où, il ne peut décrocher son regard de son visage, observant, tantôt ses boucles blondes, tantôt, ses lèvres, tantôt ses yeux. Même s'il fait relativement sombre dans cette tente, encore plus sous se bureau, il discerne très bien les traits de la demoiselle, en fait il son tellement proche l'un de l'autre que leurs souffles pourraient s'entrecroiser de manière explicite si le jeune homme aux yeux azures ne portait pas de bandana. Seulement voilà...

La réalité s'impose brutalement lorsque Sora vois la main de leur hôte tâter à l'aveugle sous le bureau à la recherche d'on ne sait quoi. La seule chose qui l'empêche de les voir directement, c'est la nappe en dentelle violette. En décrochant son regard de celui de sa jolie partenaire Sora aperçois ce que la main aveugle cherche. C'est un simple stylo qu'ils ont dû envoyer valdinguer dans la précipitation. Le problème c'est que l'argenté ne peut pas l'attraper son bras droit est coincé... La seule chose qu'il puisse faire c'est signaler la présence de l'objet en haussant explicitement les sourcils dans sa direction, ce, plusieurs fois d'affilés...

Sora et Raeliana  

Le jeune homme au sabre n'était déjà pas très à l'aise dans la position initiale, alors, maintenant qu'elle se penche sur lui pour se cacher le visage dans son cou. Il frisonne, par ce que durant un instant il peut sentir le souffle de la demoiselle se répercuté contre sa peau, en plus du poids de son corps qui se répercute sur lui. Il en viendrait presque à regretter de porter un plastron l'empêchant de sentir la plastique de sa partenaire de crime.

De-là, tout va très vite. Elle capte le message subliminal qu'il tentait de lui faire passer. Elle donne à leur hôte ce qu'il cherchait désespérément, il signe deux papiers, puis sort discuter avec ses gardes. C'est là qu'elle le libère, il peut maintenant s'extirper à sa suite. Mais il prend un peut de retard. L'espion n'est pas sûr d'avoir trouvé se qu'il cherchait. Il s'agit simplement de l'acte de concession de la place sur la quelle se trouve le camp. Un contrat écrit qui stipule que le secteur appartient à l'armée qui y campe. Dès qu'il l'aura subtilisé, il espère bien que les soldats en stationnement seront contraints de partir. Malheureusement les secondes passent et impossible de le trouver, dehors l'officier rigole avec ces hommes. A tout moment il peut re rentrer. D'ailleurs il commence à glisser une main pour pousser le rideau d'entrée, mais il ne regarde pas se qu'il fait trop occupé à terminer sa discussion. Sora a juste le temps d'extirper le l'acte d'une pile qu'il effeuillait. Illico presto il file à la suite de la blonde.

Dehors, elle lui pose une simple question. Il la regarde, il hésite à répondre. Et finalement pour la première fois depuis leur rencontre il lâche un mot.

" Oui. "

L'agent Coldsun ne veut plus jouer aux muets. Après ces quelques expériences de ce soir, ainsi qu'après avoir bien observé le comportement de la demoiselle. Il est persuadé qu'elle n'a rien a caché. Peut être se trompe t-il, au quel cas elle est très douée.

Mais trêve de réflexion, les deux voleurs reprennent leur fuite vers le passage secret par le quel il sont entrés. Or, il y a comme un petit problème, pas des moindres. Il y a un peu plus loin dans l'ombre des silhouettes à demie éclairées reconnaissables entre toutes. Celles d'une patrouilles canine avec ces deux gros molosses qui se chamailles l'un l'autre.  

Avant qu'ils n'aient le temps de tourner les talent, les deux animaux s'arrêtent de jouer et commence à pointer leur museaux dans leur direction. Ils se mettent aussi à grogner retroussant leurs babines baveuses découvrant des dents acérés. Leur maîtres interpelé par se comportement suspect regardent à présent dans la direction du couple.

Fort heureusement d'un reflex salvateur, le Lieutenant d'argent tire sa compagne par la main pour l'attirer de justesse dans la première tente longiligne qui se présente à eux. Dieu merci, il n'y à l'intérieur que des soldats ronflants et sifflants sur leurs lits superposés. Certain dans leur sommeil se tournent pour se gratter par intermittence, ou bien réajuster leur couverture dans des soubresauts somatique. Jusque-là tout le monde dort. Le problème est le suivant.

Il va falloir marcher sur la pointe des pieds le plus rapidement possible, pour sortir de la tente. En attendant, la patrouille canine gagne du terrain, eux, avancent à grande vitesse et plus les chiens flairent la piste plus ils grognent menaçant d'aboyer pour sonner l'alerte.

Alors que le l'agent royal entamait d'entrainer sa complice avec lui dans une marche à pas de velours. Il se rend rapidement compte, que, ils n'arriveront pas à traverser toute la tente à temps. Ni une ni deux il improvise, il entame sans aucune gêne de retirer son plastron et son haut pour se foutre torse nu. Il jette ses vêtements sur un lit libre. Puis, la musculature fine de son torse à découvert il lâche un clin d'oeil à sa partenaire avant de lui jeter dans les bras un uniforme ramasser à la va vite. Il s'approche d'elle, tout près, si près qu'il peut lui murmurer à l'oreille sans risquer de réveiller les autres soldats dormants.

" Change toi vite et le moment venu suis moi sans me perdre de vue... "

Ceci-dit il pivote sur lui même pour tourner le dos à la demoiselle et il recommence à se changer enlevant son pantalon jusqu'à finit en slip et de-là, se rhabiller d'un uniforme identique à celui qu'il lui a donné. Dans la panique, il ne se soucis guère du regard qu'elle peut porter sur lui et il n'a que faire de la relooker, même si, il y a peut être eu un petit regard en biais a un moment donné. Juste un tout petit maladroit, coup d'œil...

A peine sont ils changés que Sora lui lance un dernier regard énigmatique ainsi qu'un sourire qui, disons le, dans ce contexte, laisse à présager une plaisanterie d'envergure. Alors, sans une once d'hésitation il place ses mains en porte voix et il hurle à pleins poumons dans la tente.

" ALERTEEEE  !!! ALERTEEE !!! ON NOUS ATTAQUE !!! RASSEMBLEMENT GENERAL !!! "

Il s'en suit un bordel monstrueux, les hommes endormis sursautent, tombent, crient, se bousculent, les lits se renverses, les chiens, encore dehors, se mettent à aboyer comme des fous. L'alarme se propage à travers le camp comme une trainée de poudre. Tout le monde court dans tous les sens, le mirador sonne la cloche, on allume des torches, on file aux râteliers pour s'armer.

Dans la panique générale, Sora s'élance dans une direction bien choisie. Il a juste le temps de regarder par dessus son épaule pour s'assurer que l'espionne le suis. Il file à travers le camp en continuant de crier à qui veut bien l'entendre, qu'on les attaque à la porte principale. Il court si vite que la distance se fait invraisemblablement courte par rapport au temps qu'il leur a fallut pour se faufiler jusqu'à la tente du chef.

Parvenu à la grille il passe le premier, de l'autre côté il tire de ses deux mains sa camarade pour lui faire gagner du temps. Tout deux filent comme des ombres jusqu'à la ruelle proche la plus sombre et même là Sora ne s'arrête pas, il veut courir jusqu'à l'objectif suivant. Le temps que les soldat de la lune prennent conscience que c'est une fausse alerte, un traquenard, il veut avoir mis le maximun de distance entre eux et eux.        

Sora et Raeliana  

 Le plan de l'espion se passe comme prévu. Sa camarade joue le jeu à merveille. Une fois habillée tout en soldat on pourrait facilement la confondre avec n'importe quel membre du camp. Surtout de nuit. Avant d'acquiescer à son idée, la demoiselle, s'est tout de même permise une petite pique. Sora ne s'en n'est pas formalisé, mais, il ne l'oubliera pas pour autant. Parce si il est finalement plus sexy quand il est muet, alors il pourrait bien s'amuser à redevenir muet à l'avenir. Alors, il pourra constater ce qu'elle préfère entre le fait, qu'il soit sexy, ou bien qu'il parle.

Ce que l'agent du roi n'avait pas prévu. C'est que cette jolie blonde qui le suit depuis le début de cette soirée est certes, bien plus souple que lui. Mais qu'en attendant, elle n'a pas son endurance. Peut être qu'elle est fatiguée parce qu'elle commence à sentir les effets du manque de sommeil ? Qu'importe. Si elle ne peut pas tenir le rythme, alors il la portera.

" Viens, monte sur mon dos il faut encore qu'on trace jusqu'au prochain objectif "

L'escrimeur aux yeux gris azurés pose donc un genou à terre s'accroupissant en présentant son dos à sa partenaire. Dès qu'elle est bien fixée, il reprend la course à petit trot. Plus lente, parce qu'il n'est pas si costaud que ça quand même. Mais il peut encore la porter pour les quelques rues qui les séparent de l'acte final de leur mission.

Malgré le peu de visibilité et le fait que l'uniforme subtilisé les rendent plus visible qu'à l'accoutumée. Sora parvient à éviter les rencontres fortuites. Il marque plusieurs arrêts pour changer de rues, évitant de rencontrer la sortie d'un bar de nuit gavé de clients, et d'autres badauds passants hasardeusement.

Le soldat spécial finit par s'arrêter au niveau d'un terrain vague abandonné entre deux immeubles, livré à la végétation luxuriante qui le recouvre, l'endroit est parfait pour s'y cacher et faire une pause bien méritée. En se glissant entre les buissons verdoyants Sora repère rapidement un carré d'herbe tendre où il dépose doucement Raeliana.

Il est essoufflé, il transpire à grosses gouttes dans son uniforme légèrement trop grand pour lui qui sentait déjà la sueur avant même qu'il ne l'enfile. C'est en soupirant profondément que le jeune mage royal s'adosse à une vielle souche se laissant lourdement tomber. D'abord il regarde la voûte étoilée qui apparaît par endroits entre les branches au-dessus d'eux. Puis il abaisse son regard vers la magicienne et là en admirant encore une fois les traits de son joli visage il est pris d'un rire nerveux. En temps normal il ne rigole pas en mission, mais là, c'est plus fort que lui, c'est l'effet de la pression qui se relâche. Aussi, parce qu'il repense à une certaine situation incongrue dans laquelle ils étaient, il y a encore peu.

Il rit tant, qu'il avale de travers sa propre salive et se met à tousser compulsivement. Il est obligé de baisser son bandana qu'il finit par retirer, et jeter, l'histoire de pouvoir reprendre convenablement son souffle. C'est le moment qu'il choisit pour prononcer deux trois mots à l'attention de sa partenaire affichant toujours l'air enjoué d'excitation dût au cours des évènements.  

" Je m'appel Sora... Sora Coldsun... Enchanté de te rencontrer Raeliana. "

Non, il n'a pas oublié son prénom, bien qu'elle ne l'ai prononcée qu'une fois au début de cette soirée et que lui ne le verbalise que pour la première fois. Il ne peut s'empêcher de songer que c'est un joli prénom pour une jolie demoiselle, il a de la chance que ce soit elle qui ait accepté la quête.      

Sora et Raeliana  

  Cette petite pause il en avait lui même bien besoin. Il est certes endurant, capable de porter Raeliana sur une certaine distance mais rien de surhumain. Dans ce petit écrin de verdure où il reprend son souffle à la lueur des étoiles il pourrait presque en oublier qu'ils sont au milieu d'une ville. La miss blonde ne semble pas avoir très bien prit son rire nerveux, mais elle n'en montre presque rien même s'il se doute qu'elle n'en pense pas moins. Elle est revenue à sa tenue initiale après avoir jeté l'uniforme puant. L'espion royal songe qu'elle n'aurait pas dû s'en débarrasser d'aussitôt, peut être aurait-il pu leur être utile par la suite. Lui en tout cas va garder le sien. Il est persuadé qu'avec ses talents de comédien il peut en tromper plus d'un. Sans compter le fait que, quoi que sente cet uniforme, il devrait rendre sa propre odeur moins perceptible au museaux des futurs canidés. Car comme l'indiquait la carte le prochain objectif sera, en partie, gardé par ces derniers.

C'est Raeliana qui s'était fait toute silencieuse, à croire que c'est lui qui prend la parole c'est elle qui arrête de parler, vient à sa rencontre pour lui tendre la main en lui demandant où est qu'ils vont à présent. Il n'y a plus que quelques pâtés de maisons qui ne les sépares de la dernière étape de cette quête. Le sabreur saisit la main de sa partenaire pour s'aider à se relever. Alors qu'il est debout face à elle dans l'instant qui suit, il reste silencieux ne semblant pas décidé à répondre à sa question, la regardant simplement dans les yeux un sourire malicieux aux lèvres.

Finalement, d'un hochement de tête, il indique une vague direction vers la quelle se diriger, un comme si il était redevenu muet.

Là-dessus, il file avant de se reprendre une pique qu'il aurait peut cherchée. C'est seulement deux ruelles sombres plus loin, que le petit groupe débarque face à ce qui apparaît être un énorme chantier. Dont on devine le bâtiment à venir. Une sorte de forteresse, un petit bastion en devenir. L'agent royale sait de source sûre que les membres de la lune veulent renforcer leur présence dans cette ville pour la seule et bonne raison qu'elle est la dernière étape avant le capitale aux mains des rebelles. Ce qui en fait donc un point stratégique très convoité.

Sans s'exposer à la lumière artificielle de l'artère suivante, Sora marque un arrêt à la lisière de l'ombre qui les protèges de la vue des sentinelles qui patrouilles sur l'ébauche de mur d'enceinte de la future citadelle.

" Regarde mais n'avance pas trop. Tu vois, ils sont bien plus nombreux et plus alertes que sur nos objectifs précédents... Sans parler des chiens... "

Le chantier à beau être loin de sa finalité. D'ors et déjà il y a une véritable garnison qui protège le lieu. Des soldats patrouilles individuellement sur le début de muraille, on les vois facilement parce qu'il porte chacun une torche. Il y a aussi à deux des quatre coins de l'édifice des tours de guets, l'une de pierre, l'autre encore de bois, elle ont elles aussi leurs propres sentinelles dont on devine la lumière des flambeaux. En attendant un peu il émerge à l'orée d'un des angles de l'enceinte carrée une patrouille canine identique à celle qu'ils ont déjà rencontrée dans le camp de campagne. Elle suit le pourtour du mur de défense, fessant par moment, une pause là où les molosses semblent avoir senti une odeur. En l'état, la future forteresse, bien qu'inachevée, semble impénétrable. C'est certainement pour ça que malgré toute la préparation en amont, l'objectif C restait un mystère dans sa disposition.

Mais dire que c'est impossible c'est mal connaître l'agent Coldsun. Qui en fessant jouer un peu le réseau de la résistance à réussit à dégoter une info de première qualité. Ce sa partenaire va découvrir à son grand désarroi c'est que les deux espions ne vont pas avoir d'autres choix que de passer par les égouts de la ville. Ce pourquoi le jeune homme au cheveux grisâtres va déporter de côté pour s'agenouiller au niveau d'une plaque d'égout anodine parmi tant d'autre. Il la soulève avec un peu de difficulté puis fait glisser le couvercle n'ouvrant que partiellement le passage souterrain d'où émane d'ors et déjà une odeur pas très ragoutante.

Là-dessus il adresse un clin d'œil à son acolyte et lui dit avant de disparaitre par l'ouverture.

" Penses à refermer derrière nous... "

En bas, c'est tunnel dans lequel s'écoule un canal nauséabond. Le corridor va droit dans la direction de la forteresse. Il suffit de suivre l'eau qui s'écoule en prenant bien soin de marcher sur les bords. Pour finalement qu'apparaisse au loin un cul de sac. Qui n'en n'est pas vraiment un car, il y a comme qui dirait un conduit vertical dans le fond. Une sorte de cheminée qui n'en n'est pas une, taillée à même la parois, assez large pour qu'on puisse grimper à l'intérieur. Mais pour se faire, il va falloir se montrer quelques peux endurant. La surface n'est pas loin, mais l'effort à fournir reste considérable.

" Je te montre comment on fait, si tu ne parvient pas à me suivre je me débrouillerai tout seul, tu n'aura qu'à rejoindre le point d'extraction. "

Sur-ce, il passe premier, à quatre pattes, une fois à l'intérieur, il s'adosse à un pan de mur tend les jambes devant lui posant ses pieds bien à plat contre la paroi opposée. De-là, il pousse avec force sur ses jambes et entame de se hisser pas après pas. Petit à petit, son dos glisse tandis qu'il joue des épaule pour gagner du terrain maintenant, juste assez de force dans ses jambes pour s'empêcher de glisser et de retomber sous l'effet de la gravité. C'est comme marcher sur un mur vertical tout en étant assit contre son opposé. Ce n'est pas très confortable, pas très reposant, mais ça fonctionne inexorablement.

Une fois là-haut, les deux espions pourront se figurer qu'ils ont grimpé par les futures sanitaires de la citadelle. Dieu merci il ne sont pas encore en activité. Le petite pièce qui leur est dédiée est vide de toute présence, mais l'on peut d'ors et déjà percevoir le pas cadencé des gardes qui patrouilles dans les couloirs, tantôt à leur étage, tantôt à ceux d'au dessus.

Autrement dit, c'est ici que les choses sérieuses commences, une seule erreur et il seront piégés dans le bâtiment qu'ils tentaient d'infiltrer.

Sora et Raeliana  

 Malgré sa réticence la demoiselle l'a suivi. Sa réaction de dégout lorsqu'elle a comprise par où ils allaient passer n'a pas manquer de faire rire l'agent secret. Et, malgré l'effort physique à fournir, pour grimper tout du long de la cheminée menant à l'intérieur de la forteresse en ruine, elle l'a suivit, par courage ou par fierté, difficile à dire. Qu'importe, il l'aide évidement à émerger du conduit en l'attirant à lui. Sa partenaire s'écroule alors au sol essoufflée. Le jeune homme aux cheveux gris se retient un petit rire avant de prendre note de ce qu'elle lui dit. En effet elle a raison, il est tentant de commencer par les étages supérieur pour trouver le bureau en question. Là dessus elle va jeter un coup d'œil par la porte. Sora la rejoint dans son élan passant sa tête au dessus de la sienne pour se figurer de ce qu'elle voit.

"Maintenant ? On se sépare, tu va à droite je vais à gauche, on se retrouve ici dans...  Dix, vingt minutes... Bon courage..."

Il attend encore deux secondes en tendant l'oreille. Personne ne vient. Alors il ouvre la porte des sanitaire en grand et file dos courbés, talons dressés. Il retire ses chaussures et se déplace à pas de velours, comme il l'a déjà fait de nombreuses fois au cours de sa carrière.

Il se joue des zones d'ombres. Lorsqu'il marche derrière un garde, il calque son pas sur le sien. S'arrête, lorsque ce dernier s'arrête. Recommence à avancer avec une synchronisation quasi parfaite. Si le gus va pour se retourner, le sabreur saute derrière une caisse. Dès qu'il l'entend recommencer à marcher, il reprend sa propre marche. Finalement il trouve une cage d'escaliers, alors, il l'emprunte, pensant logiquement qu'elle le mènera aux étages supérieurs. Grossière erreur.

L'escalier donne dans le vide. L'édifice n'est pas terminé. Heureusement que, le sabreur a pris son temps. Sans quoi, c'aurait été la chute libre sans retour. Il se retrouve dans l'embarra, redescendre dans les couloirs de l'étage inférieur, ou bien, tenter un saut. Un saut entre son pan d'escalier et l'échafaudage d'en face. Si Raeliana était là, elle aurait pu aisément le faire. Lui, en doute de ses capacités. Pourtant, parvenir à l'échafaudage lui permettra de grimper par les échafaudages lui évitera de croiser les gardes.

Ici, le vent souffle. Par intermittence une bourrasque manque de le déséquilibrer faute d'altitude. Regarder la rue en contre-bas lui donne le vertige. Alors, il prend son souffle en main, respire profondément, prend un peu d'élan, et... Saute.

Comme il le craignait son saut est trop court. Un sentiment de frayeur le gagne. Il a juste le réflexe de tendre les bras en avant pour saisir le bord de la passerelle qu'il visait. Le voici, suspendu dans le vide, tenant à bout de bras le rebord qui l'empêche de rejoindre le vide. Mais il est fatigué, entre l'effort physique et le manque de sommeil de cette nuit d'action, il sent rapidement, trop rapidement, ses membres faiblirent.

Rapidement, une main lâche, la deuxième qui soutient à présent tout le poids de son corps, commence à glisser dangereusement...