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Black Dahlias † River
Daria Bradley
Affiliation : Résistance
Magie : Serum de magie
Disponibilité : River † Sel
Inventaire : Toile d'Arachnée
Daria Bradley
Le voilà mon secret captain, je n'ai jamais cessé d'être en colère !



Mar 19 Mar - 19:11

black dahlias
ft. River Pierce

L’illusion a fait son œuvre, récupérée dans un état tellement lamentable à la suite de sa rencontre inopinée avec Skyadrum, que personne n’a remis en doute sa version des événements. Elle a eu le temps de murir sa réflexion durant les jours passés allongée dans l’infirmerie, le temps qu’on la rafistole. Seule avec ses pensées, continuant de se convaincre que la solution proposée par le maître des ténèbres restera l’unique option en sa possession pour ne pas terminer sa vie à la botte d’une puissance qu’elle abhorre. Elle a accepté le rôle de chair à canon, uniquement pour s’offrir le luxe de partir en dehors de la cellule abritant sa carcasse depuis un an et le grand chamboulement des puissances. Maintenant qu’une porte de sortie s’offre à elle, la perspective d’un autre futur l’attire, et renvoi ses tendances suicidaires au second plan. Le chemin à parcourir pour réunir les conditions favorables à la rupture de ses chaînes est long, pavé de difficultés qui ne lui laissent pas le droit à l’échec. Comme d’habitude, ils l’ont remis sur pied sans pousser les soins jusqu’au bout, avant de la renvoyer derrière les barreaux lui servant de paysage la majeure partie du temps. Son corps est meurtri, mais elle commence à s’y faire, une opportunité de s’endurcir sans être dans la pleine mesure de ses moyens. Les jours s’enchaînent dans une similarité qui pourrait lui faire perdre la notion du temps, sans que ses services soient nécessaires, la résultante de sa dernière mission ayant peut-être mis un frein à l’utilisation de la blonde. Ou alors, aucune mission suicide n’est disponible pour l’envoyer à la place de précieux soldats.

Les bribes d’information concernant le monde extérieur qu’elle arrive à percevoir proviennent des soldats gardant les cellules. Des chuchotements, d’abord, échangés furtivement, légèrement amplifiés par l’écho régnant en maître entre les pierres des geôles. Puis les messes basses sont rejointes par de l’agitation, car l’une des pièces maîtresses de la Résistance vient d’échouer aux mains de l’ennemi. Le spectacle est distrayant, d’observer que l’absence d’une seule personne puisse causer une telle panique chez les soldats. Daria suit l’évolution de la situation comme un divertissement aux multiples rebondissements, dignes des plus grandes œuvres de la littérature. Véritables montagnes russes de sentiments lorsqu’ils pensent avoir retrouvé la trace du captif avant de se rendre compte qu’il ne s’agissait que d’une fausse piste. Les recherches prennent un nombre incertain de jours, il y a longtemps qu’elle ne les compte plus. Ses nouveaux objectifs occupent tout le temps qu’elle ne consacre pas à suivre l’évolution de la situation extérieure. À vrai dire, si River n’était pas l’acteur principal de cette distraction, Daria ne prendrait même pas la peine de suivre les tumultes agitant ses geôliers. Pourtant, son attention finie par être piquée, bien plus qu’elle ne le veut quand elle comprend qu’ils ont enfin trouvé la position exacte du brun. Problème, les volontaires au sauvetage suicide et dont le sacrifice est acceptable ne se bousculent pas au portillon. Elle devrait s’en foutre, du sort de River, ou plutôt, elle voudrait s’en foutre. Mais à chaque fois, les images embrouillent son esprit. Elle, incapable de porter le dernier coup, lui, plongeant sous la lame de Knightwalker, pour qu’au final, ils se maintiennent en vie. Faire les cent pas n’aide pas à chasser l’idée, alors elle se retrouve appuyée contre les barreaux de sa cellule, claquant sa main factice contre le métal afin d’attirer l’attention des gardes postés à quelques mètres. « Hey ! Ducon et Ducon. Allez leur dire que j’suis volontaire pour sauver le cul de votre pote. » Elle a besoin d’insister un peu – bien qu’on lui demande de la fermer à plusieurs reprises – pour qu’on la prenne au sérieux et que sa demande remonte aux bonnes personnes.

Pour la première fois, on la retape complétement. Face à la complexité de la mission, ils veulent lui donner toutes les chances de réussite, l’autorisant même à prendre part à des entraînements sous étroite supervision. Elle en profite, la garce, pour lever le premier verrou là maintenant sous le joug de l’armée, vérifiant l’efficacité du dispositif implanté au plus près de son cœur. Elle va un peu trop loin lors d’un sparring, refuse de s’arrêter à l’échange de coups prévu, tape un peu plus en prenant son opposant pour un sac de frappe. Son petit jeu s’arrête au moment où elle sent son muscle cardiaque se serrer sans prévenir, jusqu’à la faire s’effondrer au sol. Mystère résolu, les menaces sur sa vie ne sont pas que des paroles en l’air, d’une pression sur un bouton, ils sont véritablement en mesure de lui faire passer l’arme à gauche au moindre écart. Elle sait à quoi s’en tenir, ce qui complexifie réellement sa capacité de s’échapper. Seule incartade à mettre à son actif, pas besoin de faire naître des soupçons sur son comportement. Les détails de l’expédition se règlent rapidement, pendant qu’elle reprend du poil de la bête.

****

Le continent de l’hiver éternel, des étendues blanches à perte de vue et un froid à leur glacer les os. Ils sont largués à Norest, à peine quelques mètres dans les terres afin de ne pas se faire repérer. Un petit groupe de cinq, pour assurer la mobilité, mais aussi du fait qu’on ne peut se permettre d’envoyer plus face aux chances de réussite. Ils doivent parcourir le territoire ennemi en direction d’une ancienne cité maudite, lieu de captivité de Pierce, en évitant tous les axes principaux, trop bien gardés par les forces locales. L’avancée à des allures d’une randonnée en enfer, rappelant les exercices infernaux menés par la Deuxième Division. Tous se souviennent des dommages infligés à leurs corps pour arriver au bout des tortures imposés par Knightwalker, mais dont l’expérience acquise se trouve aujourd’hui vitale pour survivre aux conditions déjà atroces alors qu’il s’agit de la partie la plus simple de leur mission. L’escouade ralenti le rythme lorsque les lignes de Djinn se dessinent à l’horizon, gardant une certaine distance entre eux et la cité. Ils n’ont le droit qu’à une tentative, donc toutes les précautions sont prises pour mener le plan à bien. Regroupés autour d’une lacrima ayant toutes les peines du monde à réchauffer qui que ce soit, ils passent les détails en revue, rappelant le rôle de chacun dans les heures à venir. « Pourquoi c’est l’autre connasse qui prend le lead une fois à l’intérieur ? » Un miracle, s’ils arrivent à se coordonner jusqu’au bout sans que la rancune vienne tout foutre en l’air, pas certain que la fausse cohésion aurait tenue aussi longtemps dans une situation moins drastique. « T’auras les couilles de suivre les ordres si on te demande de tabasser le premier péquenaud qu’aura pas vénéré leur gourou de merde assez fort ? » Ils n’ont pas d’autres choix pour réussir à s’introduire entre les murs de Djinn, que de se fondre dans la masse en se faisant passer pour des fidèles de la reine mégalo. Jouer le rôle à la perfection comporte des risques, et nécessite de mettre de côté tout semblant de morale. Un principe que Daria n’aura aucun mal à suivre, ce qui est beaucoup moins sûr pour les quatre autres soldats et leurs idéaux de protection du peuple. « La ferme Bradley, t’es juste placée en première ligne car t’es une perte acceptable. » Impossible de nier la réalité, s’il faut jeter quelqu’un en pâture pour s’échapper, ce rôle lui sera désigné d’office.

N’ayant pas le luxe de pouvoir traîner, l’escouade se lance dans l’observation des alentours, à la recherche d’un groupe qu’ils pourraient neutraliser afin de leur dérober le nécessaire à leur camouflage. Ils finissent par trouver leurs victimes, isolées et attaquées sans la moindre hésitation, embuscade menée en prenant soin de ne pas abîmer les tenues qu’ils vont revêtir. Dissimulation des corps, changement d’accoutrements et les voilà enfin parés pour foutre les pieds en ville, la blonde masquant partiellement son visage pour éviter qu’on la reconnaisse. Ils n’ont pour seules informations que celles partagées lors du briefing effectué avec la Troisième Division avant leur départ. Quelques menus détails sur la ville, tous les renseignements connus sur les us et coutumes afin de pouvoir évoluer sans se faire cramer au premier point de contrôle et un plan d’action adaptable en fonction du déroulement des événements. L’illusion est en place, et le petit groupe pénètre dans l’enceinte de la ville alors que le soleil a déjà entamé son plongeant vers l’horizon. La découverte de la cité maudite pourrait les ébahir, si seulement la tension engendrée par leur mission ne forçait pas une concentration de tous les instants. Chacun connaît son rôle, au point que tout s’exécute sans avoir besoin de paroles. Trois d’entre eux partent de leur côté, pour préparer une distraction, sans laquelle ils ne pourront pas quitter la ville sans se faire choper. Daria et le quatrième soldat prennent la direction des cellules. Les chronomètres sont synchronisés, car tout est une question de tempo à partir de cet instant.

Ne surtout pas sortir du moule, une simple suspicion à leur égard viendrait mettre un terme à l’infiltration. Les deux résistants parcourent les rues en direction de leur destination, jusqu’à arriver face à l’immense bâtiment. Comme une danse, ils se déplacent uniquement en fonction du balai des gardes, afin de ne pas se faire alpaguer. Les premiers instants ne souffrent d’aucunes complications, mais à mesure qu’ils avancent, la sécurité se fait de plus en plus présente. Au point qu’une distraction soit nécessaire. L’acolyte s’y colle, trouve un moyen d’attirer l’attention sans cramer sa couverture, laissant Daria continuer pour arriver dans la salle ou River est captif. Trois gardes assurent la sécurité, l’interpelle dès son premier pas en direction de la cellule pour lui signifier qu’elle n’a rien à foutre ici. Elle trouve une excuse, prétextant vouloir mettre un visage sur la menace dont tout le monde parle. Pas la première fois qu’elle se retrouve en présence des illuminés, à force, elle sait exactement quoi leur dire pour les faire sortir de leurs gonds, et par extension, quoi leur dire pour produire l’effet inverse. On la laisse s’approcher des barreaux, afin d’avoir une vue imprenable sur le prisonnier. « C’est ça, le soldat dont tout le monde parle ? » L’ironie de leurs conditions inversées lui tire un léger rictus, alors que les gardes y vont de leurs commentaires rabaissant sur le captif. « Je m’attendais à quelqu’un de plus grand qu’une chaise de bar. » Qu’elle lance sur un ton affichant une fausse déception. Un pas de plus, presque collée au métal entravant la liberté de River. Elle vient cogner sa main factice contre les barreaux. « T’as vraiment une sale gueule. » Ça doit le rendre fou de se retrouver dans une situation où la propreté est le dernier de ses soucis. Les moqueries continues, chacune accompagnées de rires. « N'oublie pas de me dire merci une fois que je t’aurais sorti de là. » Et la pseudo-euphorie s’estompe soudainement, les gardes s’observant entre eux pour déterminer s’ils ont bien saisi cette dernière phrase. Elle a un sourire carnassier, Daria, alors qu’elle tire un poignard de l’intérieur de sa manche pour venir trancher la gorge du premier type à proximité. Le mouvement est soudain, précis. Profitant de l’effet de surprise pour enchaîner, elle pivote en direction de la seconde cible, plongeant la lame dans l’abdomen à plusieurs reprises, visant le cœur dans un dernier coup fatal. Les sensations d’une violence passée, ses gestes rappellent Nihayat sans profiter de sa puissance d’avant l’enfermement. Pas encore assez affutée, le troisième garde a le temps de riposter et gâche quelques secondes précieuses avant de lui aussi perdre la vie. L’élimination est moins propre que prévu, moins silencieuse, aussi. La porte de la pièce s’ouvre, les muscles se tendent aussitôt, mais c’est bien l’acolyte qui apparaît à la place d’une nouvelle menace. Il s’est occupé des gardes voisins et retourne surveiller que personne d’autre ne vienne ici avant que la suite du plan se mette en place. La blonde jette un coup d’œil au chrono attaché à son poignet, son compagnon d’infortune en fait autant, commentant avant de fermer la porte. « Un peu moins de dix minutes, bouge ton cul Bradley. » Le temps qu’il leur reste avant que la distraction censée les aider à quitter les lieux ne soit initiée. Daria fouille les cadavres, jusqu’à trouver les clés qui permettraient à River de retrouver un semblant de liberté. Le trousseau en main, elle s’approche à nouveau de la cellule et la déverrouille. « T’as entendu ton pote ? T’as moins de dix minutes pour te changer. » Elle pointe en direction des cadavres et des fringues salopées qu’ils portent. Pas le meilleur moyen de passer inaperçu, mais toujours mieux que sa dégaine actuelle, dans l’agitation, moins de gens y prêteront attention. « Et j’ai toujours pas entendu de merci. »

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River Pierce
Affiliation : Résistance - 2ème division de l'armée
Magie : Le Talent
Disponibilité : Séléna - Svetlana - Liz - Daria
Inventaire : - PHS
- Gourde infinie
- Toile d'Arachné
- Lacrima-Rappel
- Collier Trompeur
- Lacrima d'invocation Titan (7)
- Un CD dédicacé
- Un sac sans fond
- Matériaux précieux pour la forge
- Lacrima de soin
River Pierce
Le vrai héros de tous les temps



Mer 20 Mar - 14:13
 
Black Dahlias

Dada & Riv

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Au départ, un sortilège d'incantateur bloquait l'utilisation de son sérum dans un large champ donné. Mais on s'était rendu compte que Pierce pouvait toujours envoyer des coups de pied briseur de crâne, alors on lui avait injecté cette merde qui le réduisait à l'état de légume. Une injection toutes les douze heures, délai de dissipation du poison. Ce truc ne l'empêchait pas de penser, malheureusement. De ressasser sa vie et ses erreurs. Son plus grand, et peut-être seul réconfort d'avoir survécu, c'était de savoir que ça devait faire vibrer ses camarades d'espoir. Plus que seulement penser, il pouvait tenir une conversation aussi, encore que ça le soûlait assez rapidement. Roupiller, c'était préférable, mais il évitait parce qu'on l'avait déjà réveillé avec une semelle dans la gueule. Putain, il en avait presque sursauté de bonheur en pensant que c'était Knightwalker, avant de réaliser la force de lopette qu'on avait mis dans la frappe. Ce ne fut pas complètement débile de l'avoir cru. Plus il respirait, plus il savait qu'il allait vivre. Erza viendrait pour lui.

Un jour, Richard Sonomachin balança quelques croix sur une carte du Nord et il fut formel : River se trouvait dans un de ces quartiers de haute sécurité. Cela faisait pas mal de frappes à porter, et diverses stratégies à adapter selon leur manque d'effectifs. Knighwalker s'octroya celle de rentrer dans le tas, tandis que d'autres choisirent d'être plus raisonnables. Ce furent ces derniers qui le trouvèrent, le cul à terre, les bras suspendus, le dos courbé, blafard et vaincu. La voix qui lui parvint, il la reconnut avec un peu trop de facilité. C'était pas méchant, tiens. Il était moins dégradant d'être moqué sur sa taille, que d'être moqué sur sa condition de loque. C'est qu'elle était devenue presque sympa, Daria. Son souffle trembla d'un ricanement. Épuisé, il en eut jusqu'à la flemme de relever la tête, ou d'esquisser le moindre rictus. Pourtant, elle était drôle, la blonde. « Tch. Putain. T'as de l'humour, toi. » Dommage qu'il ne fut pas d'humeur à rire. Il aurait voulu que ce soit Erza, de l'autre côté. Pas la toute première personne à lui avoir tourné le dos. Les gardes aussi se foutaient de sa poire. River ne les entendait pas. « T'as une sale gueule. » Il se rappela lui avoir dit ces mêmes mots, quelques mois plus tôt. Ils se ressemblaient et ça lui crevait le cœur chaque fois qu'il s'en rendait compte. C'était ça qui les avait rapproché, à l'époque où il n'était pas un vieux, mais un jeune con. « Ouais. Mais pas plus que d'habitude. » s'auto-clasha l'homme avec flegme, en considérant que celle-là il ne l'avait pas volé. Il n'en pensait pas moins cela dit. Quand on voyait ses collègues canons de beauté, Knightwalker, Isayeva, Aslanov, et compagnie, River jugeait qu'il avait tout l'air d'un vilain petit canard à côté. Ironiquement, l'expression était correcte de part en part, surtout canard, bordel. Il ne risquait pas de l'oublier après avoir eu Liz sous le nez ces derniers jours, lui ouvrant le crâne d'un souvenir vif, une plaie béante, qui pissait de nouveau le sang maintenant qu'il avait Daria tout près. « N'oublie pas de me dire merci une fois que je t’aurais sorti de là. » Ouais, pensa-t-il. En deux temps trois mouvements, elle les mit à terre. Cette facilité qu'elle eut... River ne l'avait pas vue depuis un sacré bout de temps.

Elle le détacha. Les mains du brun retombèrent et il écouta le plan, toujours assis comme un enfant sage. Ses yeux s'écarquillèrent. Vivre dans sa propre crasse, c'était une torture psychologique qu'il pouvait supporter. Vivre dans la crasse d'un autre, même cinq minutes ? Les séquelles qu'il aurait à son retour seraient irréversibles. Heureusement, Pierce avait l'habitude des traumatismes. « Nous ne sommes pas encore sorti » Il tenta de se redresser et de se diriger vers le cadavre, mais se ramassa mollement. Ses muscles répondaient à peine. Du coton ! Une autre vague de stupeur le saisit. En plus de ça... il allait devoir ramper ? « J'peux pas » avoua-t-il dans un souffle. La plombe qu'ils étaient en train de mettre juste pour sortir alerta le coéquipier. « Tu fous quoi Bradley ? » « On a un problème, soldat » dit River, essayant de faire que sa voix faible portât juste assez. L'intéressé se précipita à leur rencontre.

« Chef, qu'est-ce qui vous arrive ?! » Il avisa River, qu'était même pas foutu d'aller enfiler une veste. « … On peut dire adieu au plan... » se lamenta-t-il. La Résistance était à la ramasse et pourtant ils avaient mis au point un système qui faisait marcher Bradley au pas. Alors qu'est-ce qu'il s'imaginait, ce tocard, que les prisonniers de la Nuit étaient aussi bien conservés qu'une putain de momie de l'Orbia Museum ? River saluait la patience extraordinaire de la blonde pour l'avoir supporté toute la mission. Il y avait des gens dans ce monde qui rendaient l'idée du suicide acceptable. Agenouillé, River s'humecta les lèvres. La présence de ce bouffon eut le mérite de lui faire retrouver la force d'au moins relever la tête. « Tu pensais que j'étais au club med avec grasse mat' et couscous-merguez, connard ? » « Tant pis pour la couverture... Porte-le, Bradley. » C'est qu'elle était la seule des deux à avoir suffisamment de compétences pour se battre avec un boulet au pied. Et si l'autre se battait aussi bien qu'il réfléchissait, on donnait pas cher de la peau de Pierce. Lequel était pas certain de vouloir subir l'humiliation d'être baladé par Bradley (Ndlr : mais moi si). « Vous n'avez pas un contre-sort dans la manche ? » « Désolé, chef... » « Je vois. Pas de plan B. Finalement, c'est pas si mal ici. Partez sans moi. Je vais rester encore un peu. » Avec l'handicap de Pierce, accompagné de sa poisse sculptée par Satan lui-même, ils n'auraient pas d'autre choix que de se frayer le chemin vers la sortie par la force.


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Daria Bradley
Affiliation : Résistance
Magie : Serum de magie
Disponibilité : River † Sel
Inventaire : Toile d'Arachnée
Daria Bradley
Le voilà mon secret captain, je n'ai jamais cessé d'être en colère !



Lun 25 Mar - 23:28

black dahlias
ft. River Pierce

« Rien que pour le fait d’être venue te sauver le cul en me gelant les miches sur ce continent de mort, tu pourrais déjà lâcher un premier merci. » Le second viendra une fois qu’ils auront réussi à quitter le territoire des illuminés de service. Mais avant de laisser les contrées enneigées derrière eux, encore faut-il réussir à mener le plan jusqu’au bout. Si toutes les étapes se sont passées sans accrocs jusqu’alors, la suite prend du plomb dans l’aile lorsque River se montre incapable de tenir sur ses jambes. Pire encore, le moindre de ses mouvements semble entravé. Quelques secondes à observer la larve sur le sol, sans un mot, prise au dépourvu face à la mollesse affichée. « Tu t’fous de ma gueule ? » Qu’elle s’exclame, appuyant sa semelle contre le militaire afin de le remuer. Le temps est actuellement leur ressource la plus précieuse, et le numéro de River vient sérieusement entamer le peu qu’ils possèdent. Elle n’est pas la seule à s’en inquiéter, l’acolyte revenant passer une tête pour s’enquérir de la situation. « Tu fous quoi Bradley ? » Pour une fois, les problèmes ne viennent pas d’une mauvaise volonté de faire les choses. Même sa voix semble éprouver toutes les peines du monde à atteindre un niveau audible. Tu parles d’un problème, la condition de River vient rebattre les cartes, en compliquant exponentiellement les prochaines minutes. « Ouais, un putain de problème. On nous a envoyé sauver un impotent. » Elle aurait dû s’en douter, trop de facilités pour arriver jusqu’à la cellule devait bien finir par se payer à un moment où un autre. Impossible de récupérer une personne aussi importante sans embûche sur le chemin.

Le coéquipier s’agite, se précipite aux côtés de River avant d’arriver à la conclusion que les deux autres ont immédiatement eue en tête. « … On peut dire adieu au plan … » Pas le couteau le plus aiguisé du tiroir. Si la blonde doit sa présence dans le groupe de sauvetage à son statut de chair à canon, elle commence à comprendre pourquoi le soldat en fait lui aussi partie. L’ambiance prend rapidement du plomb dans l’aile, tous les rouages de leur échappée sont déjà en mouvement, ils n’ont pas le luxe de pouvoir changer radicalement de plan. Elle tente pourtant de trouver une alternative qui ne viendrait pas considérablement faire chuter les chances de réussite. Mais à chaque tentative, le résultat final est similaire. « Tant pis pour la couverture… Porte-le, Bradley. » L’initiative la tire de ses pensées. « Si c’est pour sortir des conneries pareilles, tu peux la fermer. » L’envie de se trimballer un boulet à bout de bras n’est pas vraiment présente. « Va plutôt surveiller le signal pour qu’on se casse d’ici. » Il ne doit plus rester trop longtemps avant la distraction qui était censée garantir la facilité de leur évasion. Le soldat s’exécute sans oublier d’envoyer chier la blonde dans un premier temps. « Tu t’crois drôle ? » L’agacement monte en flèche sur les dernières minutes face à l’incapacité de trouver une autre solution que l’ordre balancé par l’autre con. « Me donne pas une bonne raison de te laisser pourrir dans ta crasse. » Pas crédible pour deux sous, comme si elle pouvait le laisser dans sa merde après tous les efforts consentis pour venir le sortir d’un destin funeste, comme il avait pu le faire pour elle. La véritable raison de sa frustration, c’est qu’elle se voudrait détachée du sort de River, mais qu’elle n’arrive pas à le faire tomber l’oubli. Ce lien perdure, peu importe le nombre de fois où elle a tenté de le rompre.

Des coups sur la porte, qui font comprendre instantanément que l’attente vient d’arriver à son terme. « Bradley, maintenant ! » Plus le temps de réfléchir, elle accroche son regard une nouvelle fois sur River, se faisant à l’idée de devoir le trainer durant leur sortie. « Fait chier. » Elle s’approche de l’un des cadavres, le retourne d’un coup de pied afin d’avoir accès à son arme, tire l’épée de son fourreau avant de revenir aux côtés de River. Elle lui plaque la lame contre le torse, plaçant la main du militaire sur la poignée. « Aux moins, si tu crèves, tu le feras avec une arme à la main. » Un réconfort comme un autre, ou plutôt un moyen détourné de lui dire qu’il a intérêt à se battre jusqu’au bout, elle n’est pas venue jusqu’ici pour le voir claquer comme un vulgaire péquenaud. Et sans lui demander son avis, elle vient le porter sur son dos. « Oublie le merci, tu vas me devoir tellement plus que ça. » Ils sortent de la pièce, la suivante offrant une brève vision sur l’extérieur. On peut observer un bâtiment en flamme à l’opposé de leur position, travail des trois autres membres de l’expédition, avec pour objectif d’attirer une partie des forces présentes et libérer le chemin. Le groupe devait profiter du chaos engendré pour rapidement quitter la ville, avant que les fidèles de la plus grande mégalo d’Edoras ne s’organise à nouveau et filtre les sorties pour trouver les coupables. La discrétion n'étant plus une option, il leur faut maintenant foncer dans le tas avant que les forces locales se regroupent sur leur position en flairant l’entourloupe. Première étape, sortir du bâtiment carcéral. « On fonce. Tu passes devant et tu découpes tout ce qui essaye d’entraver le chemin. » Les consignes sont simples, si le soldat n’est pas le plus rapide à réfléchir, elle espère au moins qu’il compense au combat. « Toi, tu t’accroches. J’ai pas envie de faire demi-tour pour te ramasser. » Sa prise sur River est un peu plus marquée que nécessaire, le désir inconscient de ne pas le laisser lui échapper. Enfin, ils s’élancent, profitant de la surprise pour se défaire des premiers gardes croisant leur route. Rapidement, l’effet s’estompe et leur progression parvient aux oreilles des ennemies. Malgré l’opposition, ils parviennent à quitter l’intérieur pour rejoindre la rue. Le chemin à emprunter pour quitter la ville est imprimé dans leurs esprits, mémorisé à l’aller, avec une ou deux déviations, mais pas de quoi semer leurs opposants dans une ville que les concernés connaissent sur le bout des doigts. Le rythme ne baisse pas en direction de la sortie, pourtant, la progression ralentit à mesure de la distance parcourue. Le fracas de l’acier, l’opposition grandissant à chaque minute, l’évolution de la situation ne va pas dans leur sens. À deux avec un boulet sur le dos, ils vont se faire attraper avant d’arriver à la destination finale. « Qu’est-ce qu’ils branlent les autres ? » Qu’elle lance dans le vide, comme si quelqu’un pouvait lui donner la réponse. La seule chose qu’ils peuvent faire pour le moment, c’est de continuer à avancer autant qu’ils le peuvent, en espérant que les trois autres membres du groupe ne se soient pas fait choper. Sans les distractions supplémentaires, ils sont cuits.

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River Pierce
Affiliation : Résistance - 2ème division de l'armée
Magie : Le Talent
Disponibilité : Séléna - Svetlana - Liz - Daria
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- Gourde infinie
- Toile d'Arachné
- Lacrima-Rappel
- Collier Trompeur
- Lacrima d'invocation Titan (7)
- Un CD dédicacé
- Un sac sans fond
- Matériaux précieux pour la forge
- Lacrima de soin
River Pierce
Le vrai héros de tous les temps



Mar 26 Mar - 23:56
 
Black Dahlias

Dada & Riv

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« Rien que pour le fait d’être venue te sauver le cul en me gelant les miches sur ce continent de mort, tu pourrais déjà lâcher un premier merci. » « Si t'étais là de bon cœur, t'aurais même pas à m'le demander. » C'est qu'il s'imaginait qu'on l'avait encore envoyée au casse-pipe sans préavis. S'il savait... Incapable de bouger son cul, la blonde lui marcha dessus pour qu'il se magne. Celle-là devait vraiment regretter la saveur de son poing dans la gueule, elle ne perdait rien pour attendre. Pas plus réjouis que Riv quant à la perspective de servir de livreur (manquait plus que ça à son compteur), elle refusa l'honneur. « Me donne pas une bonne raison de te laisser pourrir dans ta crasse. » River la jaugea un bref instant. Il s'inquiétait de cette lueur dans ces yeux, qui lui donnait l'impression qu'elle ne voulait pas l'abandonner. Et pas parce qu'une telle faute la condamnerait. Il détourna le regard en se traitant mentalement de connard. La seule chose qu'elle ne voulait pas, c'était qu'on la bute. Roger. Elle n'avait pas le choix. Roger.

Daria s'éloigna. Il crut un instant qu'elle allait vraiment le laisser claquer là. Difficile de lui en vouloir. Le contact rugueux de l'épée sur sa paume le sortit des vapes. Le poing écrasé sur le cœur, il releva la tête vers elle. Ses doigts se refermèrent. Il y avait quelque chose de rassurant, d'avoir ça en main. Sentiment vite balayé par ses jambes décollant du sol. Et nous y voilà. River eut malgré tout la présence d'esprit de veiller à ne pas la blesser avec l'arme qu'il tenait. Un tel truc pesait foutrement lourd. Il ne s'en était jamais rendu compte avant. « Oublie le merci, tu vas me devoir tellement plus que ça. » Qu'est-ce qu'elle pouvait attendre de lui hein. De la thune, pour qu'elle puisse décorer sa cellule ? La liberté, qu'il n'a pas l'autorité d'offrir ? « Fais renaître ma dignité de ses cendres et ton prix sera le mien » rétorqua-t-il. Ouais, ça faisait sens de promettre un truc qu'on pouvait pas se permettre, en échange d'un truc qu'on pouvait pas nous rendre. River n'avait jamais réclamé de remerciement après l'avoir sauvée. Il n'en avait pas besoin. Mais elle, qui insistait tant sur la dette, n'était-ce pas pour mieux le manipuler, semer les graines dans son cerveau qui le pousseraient à l'erreur, plus tard ? C'était forcément ça. Et rien à voir avec le fait que ressentir de la gratitude, ce serait au moins ressentir quelque chose de positif envers elle. Rien à voir avec le fait que c'était ce qu'elle espérait de lui, plutôt que de la haine. Ou alors, si elle l'espérait, il y avait une attente au bout de compte, une attente où il serait perdant à nouveau. Il le savait.

Daria rejoignit l'autre soldat avec son bagage. River regarda la plaque d'argent sur le torse de l'homme. Donovan Rosier. Grade sur l'épaule : adjudant. « On fonce. Tu passes devant et tu découpes tout ce qui essaye d’entraver le chemin. »  Voyant son supérieur certes pas en état de marcher, mais capable de tenir une arme,  Rosier esquiva : « J'obéis désormais au sergent-chef, Bradley » « Rosier, la ferme et écoute mon fidèle destrier. » L’interpellé s'exécuta aussitôt. Personne ne crama qu'il y avait une blague et qu'elle se trouvait juste dans le mot fidèle. River serait à jamais un incompris. Lorsque la blonde poussa une accélération, son avant-bras s'accrocha à ses clavicules en veillant à ne pas l'étrangler. Il sentait qu'elle le tenait fermement, et ne le laisserait pas s'envoler. Il n'était pas grand, mais pas tout à fait poids plume non plus. Cette scène, il l'avait déjà vécu. Elle l'avait déjà tiré de merdiers dans le genre, à cette époque où elle était la meilleure, et lui un loser, ou pas exactement, mais à peu près. Il grossissait le trait, mais c'était le même crayon.

Dehors, le brasier, à distance, montait au nez autant que le froid claquait à la gueule. « Qu’est-ce qu’ils branlent les autres ? » River se dévissa le cou, regardant derrière puisqu'il obstruait pas mal sa vue. Deux flèches les rattrapaient. « Tu parles d'eux ? » Il plissa les yeux. Non. Les mecs qui leur chargeaient dessus n'appartenaient pas à l'armée. «  Vire à gauche ! » lâcha-t-il en filant un coup de talon à sa cuisse, comme si Daria était vraiment son putain de cheval. Il dévia une lame d'un coup qu'il porta en même temps qu'elle. Peut-être qu'il aurait eu le bras défoncé sans ça. Ils durent abandonner la route principale, et se faufiler dans des ruelles de plus en plus étroites... jusqu'au cul-de sac. « Par la fenêtre. Ne pétez aucune vitre. On passe en furtif. » Ils s'engouffrèrent dans une auberge et, après une traversée de couloir, prirent une fenêtre plus haute du bâtiment d'en face. River guidait la blonde, pointant du doigt les ouvertures. Le stratagème de baraque en baraque perdit l'ennemi, mais ils se perdirent aussi eux-mêmes. Dans un salon vide, à la décoration bois et cheminée de chalet alpin, River profita du calme. « Une pause ! » Il descendit du dos de Daria, fit quelque pas, et se laissa glisser contre le mur. Ils avaient cinq minutes devant eux, dix au mieux. Rosier tenta d'activer sa lacrima sur River, en vain. « C'est pas des soins qu'il me faut. C'est un shot de vitamine. » Le soldat se précipita dans la cuisine et lui ramena le premier truc qu'il trouva : une bouteille de jus, plein d'espoir. River en descendit la moitié avant de la tendre à Daria. Ouais, tous les gardiens de la ville étaient derrière leur cul et Pierce faisait un pique-nique. Pas vraiment de l'inconscience. River, avec un minimum de forme, cela représentait une meilleure chance de survie.

Une voix grave, un son grésillant, lui parvinrent. Rosier recevait des informations depuis le PHS qu'il avait collé à son oreille. «  Qu'est-ce qu'ils racontent ? Où est la commandante ?» Il lui avait manqué, qu'on lui dise pas le contraire. « Elle vous cherchait. On m'dit qu'elle vient de s'écraser sur une deuxième base et qu'elle descend tout le monde. » « Mais pourquoi ? Vous m'avez trouvé y a un bon moment. Qu'est-ce... » Les yeux de River s'écarquillèrent. « Vous ne le lui avez pas dit.  » La tronche que fit Rosier lui répondit. Personne n'y avait pensé, que ce soit lui, ou les trois autres guignols au courant que Riv était sur place. Daria, elle, n'en avait rien à branler, pour peu que ce fut son job. Elle n'était même pas point de contact. « Je le fais tout de suite » s'empressa de dire Rosier en appelant la commandante. Il ne parvint pas à la joindre. Le temps qu'elle fasse chou blanc, ils en avaient pour un moment. River était sur le cul à un point difficile de s'en relever. Il avait l'expression effroyablement stupéfaite d'un mec qui se réveille et qui se rend compte qu'il n'a plus sa bite. C'est qu'aux forces spéciales, il était accoutumé à la présence de personnes qui pensaient vite. Pas le choix. Une fraction de seconde de retard était synonyme de mort. Les autres régiments de la Deuxième ne réclamaient pas une vivacité égale, certes, mais fallait pas déconner non plus ! « J'comprends pourquoi le commandant Cavendish passe sa vie à s'cacher les yeux. Vous êtes tous éblouissants de conneries... » Rosier appela le lieutenant, afin de réclamer des renforts au plus vite. River se leva avec un aplomb étrange pour lui. C'est qu'il était sorti du champ d'anti-magie. Son sérum, ainsi réactivé, bouffait le poison plus rapidement. La démarche était faible, mais déterminée. Il arracha le PHS des mains du soldat. « Lieutenant ! C'est quoi ce tocard de Rosier que vous m'avez envoyé ?! Filez-lui une platine à un mariage de beauf, mais lui filez jamais une escouade. » « Content de voir que vous êtes en forme sergent-chef. Rejoignez les coordonnées que je vous envoie. Les renforts arrivent. » Faudrait déjà sortir de là. La porte d'une chambre s'ouvrit. Une femme à moitié endormie en émergea. Elle se figea en les remarquant. Le bras de River s'étendit instinctivement devant cette sociopathe de Daria. « On ne touche pas aux civils » décréta River, au cas où ses bonnes idées de connasse lui traverseraient l'esprit. « Barrons-nous. » Repartir d'un point inattendu, c'était comme rebattre les cartes pour atteindre le chemin vers la sortie. Le problème : tous les agents étaient aux aguets, et leurs renforts aussi, ne tarderaient pas.

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Daria Bradley
Affiliation : Résistance
Magie : Serum de magie
Disponibilité : River † Sel
Inventaire : Toile d'Arachnée
Daria Bradley
Le voilà mon secret captain, je n'ai jamais cessé d'être en colère !



Lun 15 Avr - 21:19

black dahlias
ft. River Pierce

Est-ce qu’elle est là de bon cœur ? La réponse lui échappe, trop de choses viennent s’entremêler face à cette perspective, un tas de ressentis dont elle ne sait pas trop quoi foutre, sans réussir à tout mettre en ordre pour arriver à une réponse claire. Personne ne lui a rien demandé, ils n’ont pas eu le temps avant que la blonde se propose de prendre part au sauvetage suicidaire en terre ennemie. Sa justification se perd dans le silence, incapable de déterminer celle motivant réellement cet entêtement de toujours vouloir que leurs chemins se croisent, qu’importe la situation. Leur plan a déjà une balle dans le pied avant même de concrètement commencer, l’homme valant une armée même pas fichu de tenir sur ses deux jambes. C’est à Daria qu’incombe la tâche de le trimballer jusqu’à quitter cet endroit maudit. Elle se serait bien passée d’une telle improvisation, tout comme River, à n’en pas douter. L’esprit s’agite de manière aussi intense que brève afin de trouver une alternative, mais rien de viable ne lui vient en tête. Pas le choix, alors elle lui fout une épée dans la main, comme pour dégourdir ses réflexes, un soldat reste un soldat, le contact d’une arme entraîne au combat. Cogiter plus longtemps n’arrangera pas la situation, elle le hisse sur son dos sans plus attendre, sans manquer de faire grimper la dette imaginaire instaurée au moment où elle l’a débarrassé de ses entraves physiques. Il accepte en ajoutant une nouvelle contrepartie. « J’suis là pour te sauver, Riv, pas pour faire des miracles. » Elle banalise la mission comme s’il s’agissait d’une énième affectation sans le moindre danger. Pourtant, dans les conditions actuelles, c’est bien d’un miracle dont ils ont besoin pour s’échapper sans y laisser la vie. Ils rejoignent le troisième soldat en attente dans la salle précédente, sonnant le début de l’échappé. D’un coup d’œil vers l’extérieur, on peut apercevoir la fumée s’élevant dans le ciel, signal du reste de l’équipe. Elle balance un ordre à l’adjudant, qui ne manque pas l’occasion de lui faire comprendre qu’il s’en tape au possible, ne réagissant maintenant qu’aux commandes de River. Elle s’apprête à rétorquer une menace impliquant une lame parfaitement affutée et les parties génitales de Rosier, mais le poids mort sur ses épaules lui grille la priorité. « T’es loquace pour un type aussi utile qu’un sac à dos. » Et comme ça, le trio s’élance vers les emmerdes.

Avancée mortelle, ils n’ont pas d’autre choix que de semer la mort pour passer les soldats s’opposant à leur tentative de quitter les lieux. Leur chemin est similaire à une impasse, ils progressent tout en sachant pertinemment qu’à un moment ou un autre, ils vont tomber face à un mur d’adversaires dont ils ne pourront pas se défaire. Leur partie, à Daria et Donovan consiste à mettre la main sur River et l’extraire de sa prison. Le reste du groupe est censé avoir préparé une route optimale pour foutre le camp, sans eux, pas moyen de s’en sortir aussi bien qu’espérer. Elle gueule rapidement lorsque l’opposition commence à prendre en épaisseur, comme si sa complainte avait la capacité de faire apparaître les soldats concernés par magie. Elle y croit une demie seconde lorsque River s’agite dans son dos pour identifier deux silhouettes. Sauf que ceux-là n’ont aucune intention de leur venir en aide, bien au contraire, arme en avant, ils cherchent à les butter. Elle se décale instantanément sur sa gauche, vient bloquer l’attaque en même temps que River, dégage le premier assaillant alors que le second est aux prises avec l’adjudant. L’option de la rue principale se referme déjà devant eux, et avec le peu de connaissances concernant la cartographie locale, ils n’ont plus le choix que de partir à l’aveugle pour semer leurs adversaires et s’octroyer le droit de souffler. Riv prend le lead, à défaut d’être capable de se servir de ses muscles, il se transforme en GPS vivant, les envoyant vadrouiller sans avoir la moindre idée de la destination. Ils passent de bâtiment en bâtiment sans ralentir la cadence, empruntant les fenêtres sans laisser de traces derrière eux. La tactique est efficace, leur offrant un moment de répit à défaut de savoir leur localisation actuelle.

Dans un salon vide, River quitte son moyen de transport pour aller s’affaler contre un mur, voyant Rosier accourir pour tenter des soins futiles. Daria, elle s’approche d’une fenêtre, placé de manière à pouvoir regarder vers l’extérieur sans qu’on puisse la voir au premier coup d’œil, s’assurant que leur position ne soit pas déjà quadrillée. Les recherches de l’autre débile dans la cuisine pour contenter son supérieur lui font quitter le son point de vue sur l’extérieur pour se rapprocher du pique-nique improvisé pendant le temps mort de la course poursuite. Elle choppe la bouteille lorsque le brun lui tend, observant rapidement l’étiquette avant de lui rendre sans y toucher. « Termine tes vitamines, ça relancera peut-être ta croissance. » Histoire de compenser toutes les soupes qu’il a dû esquiver dans sa jeunesse. Le PHS de Rosier s’active, l’espoir de recevoir des nouvelles, qui s’estompe rapidement face à l’échange lunaire. Elle observe s’en vraiment en avoir quelque chose à foutre, tout ce qu’elle attend, c’est une solution pour quitter les contrées glacées de Norest. Une tentative de joindre Knightwalker infructueuse plus tard et les deux soldats affichent un air stupéfait, chacun pour des raisons propres. « Qu’est-ce qu’on s’en branle de prévenir Erza ? Qu’elle reste dans son coin, au moins elle occupe une partie des autres connards. » Des forces en moins à affronter pour eux, impossible pour les dégénérés de laisser la commandante sans la moindre opposition, elle ravagerait ce royaume d’illuminés jusqu’à retrouver son précieux River. « J’ai pas envie de me retrouver face à Malik et toute la clique de retardés de l’autre sorcière. » Ils ont suffisamment de problèmes pour éviter de s’en rajouter.

La discrétion s’estompe dans les dernières minutes quand finalement des informations leur parviennent. Une porte qui s’ouvre, dévoilant une silhouette peinant à quitter le royaume des songes, cherchant sans foute à connaître l’origine des bruits venant perturber son sommeil. L’inconnue se glace face à la scène, à ces trois personnes armées lui faisant face. Le seul geste provient de River, tendant le bras pour dissuader la blonde du moindre mouvement. Elle observe la nouvelle venue quelques secondes, avant de reporter son regard sur le brun. « C’est comme ça que tu m’vois ? » Comme s’il pouvait en être autrement avec son comportement des dernières années, quand elle marchait dans les pas de Weisslogia sans autre motivation que d’extérioriser le chaos et la violence encombrant son esprit. Tout le monde peut s’accorder à la qualifier de psychopathe sans avoir à avancer des justifications, ses faits d’armes parlent pour elle. Pourtant, elle est censée amorcer une sorte de rédemption, Daria, revenir dans le droit chemin en aidant ceux qui s’entêtent à croire qu’ils sont les gentils. La preuve, elle est ici de son propre chef, sans même qu’on ait eu à lui forcer la main en lui rappelant que pouvait lui ôter la vie d’une simple pression sur un bouton. Pas un geste de violence, elle se contente de fixer la civile d’un regard qu’elle n’a pas besoin d’accompagner de mots. Un simple doigt sur la bouche afin d’imposer le silence et elle décale maintenant qu’ils ont leurs ordres. Le groupe a retrouvé l’avantage de la surprise, personne ne sait d’où ils vont s’élancer. En contrepartie, ils n’ont aucune foutue idée d’où ils se trouvent et de comment sont positionnées les forces adverses. River reprenant du poil de la bête, plus besoin de le porter, alors les trois s’élancent dans les ruelles, toujours avec la même disposition. Rosier ouvre la marche, les deux autres lui emboîtent le pas. Il ne faut pas longtemps avant que les membres de la secte ne les repèrent et déclenchent un nouveau branle-bas de combat. Les ruelles limitent la quantité d’adversaire arrivant directement au niveau de leurs côtes, mais les chemins empruntés sont plus facilement bloqués, forçant le groupe à bifurquer à chaque fois que l’opposition semble trop dense pour passer en frontal. Leur progression n’est pas négligeable, mais les coordonnées fournies à travers le PHS ne sont pas encore en visuel et l’avancée prend un coup d’arrêt quand un groupe de fanatiques un peu plus coriaces réussissent à s’approcher. Les conditions et le nombre rendent la défense compliquée, encore plus lorsque l’adjudant se retrouve embrochés à plusieurs reprises, jusqu’à s’effondrer sur le sol dans une mare de sang. Acculés, dos à dos, pas la première fois qu’ils se retrouvent dans une telle merde. « Ça me rappelle des souvenirs. » Elle devrait flipper d’arriver à la fin, mais à la place, des images du passé viennent jouer dans son esprit. La poigne se resserrant autour de son arme, elle ne se contente pas de détourner les atteintes à sa vie, non, elle reprend l’offensive. « Pas moyen qu’on crève ici. Si tu comptes te reprendre en main, maintenant semble le moment opportun. » Il semble loin, le discours balancé à Skyadrum en lui demandant de l’achever. Une explosion sur le côté, dirigée contre les forces locales, des silhouettes apparaissent dans la fumée. « Sergent-chef, par ici ! » Le reste de la troupe à la rescousse, la fuite de la Cité maudite peut reprendre.

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River Pierce
Affiliation : Résistance - 2ème division de l'armée
Magie : Le Talent
Disponibilité : Séléna - Svetlana - Liz - Daria
Inventaire : - PHS
- Gourde infinie
- Toile d'Arachné
- Lacrima-Rappel
- Collier Trompeur
- Lacrima d'invocation Titan (7)
- Un CD dédicacé
- Un sac sans fond
- Matériaux précieux pour la forge
- Lacrima de soin
River Pierce
Le vrai héros de tous les temps



Mer 17 Avr - 22:00
Black Dahlias

Dada & Riv

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« T’es loquace pour un type aussi utile qu’un sac à dos. » «  À dos ? Putain t'es gentille toi, j'ai l'impression d'être transporté comme un sac à merde. » C'était un peu le cas. Avec les Nuits collés au cul, Daria avait autre chose à faire que de s'assurer de son confort. Heureusement, ils trouvèrent un sanctuaire pour respirer, au point que River eut même le luxe de pique-niquer et retrouver sa personnalité de chieur.  « Termine tes vitamines, ça relancera peut-être ta croissance. » La première fois qu'elle l'avait attaqué sur sa taille, il avait trouvé ça marrant, la deuxième fois était trop rapproché pour l'être aussi. « T'es même pas foutue de changer de disque alors que j'suis une quatre-voies d'la vanne ? » Pire qu'une quatre-voies même : il était chiant, il se faisait pas les bons potes, il était dans le camp des perdants, il était le Mary Poppins de l'armée, il y avait l'embarras du choix. Sauf que c'est lui qui, au final, se retrouva à insulter tout le monde. Daria ne comprit pas l'intérêt de prévenir la commandante, semblant ignorer qu'en sa présence, Malik ou quiconque ne poserait justement pas un problème. « Si elle était là, on serait déjà douchés et couchés, bordel ! » Il était bien placé pour le savoir, vu le nombre de fois qu'elle avait sauvé son cul. Pas le temps d'insulter leur mère en remontant jusqu'à leurs ancêtres, il fallait déguerpir. Daria s'étonna que River la soupçonna de vouloir buter une civile pour le bien de leur couverture. « C’est comme ça que tu m’vois ? » Sa mémoire était une ardoise magique apparemment, y avait tout d'effacé.  « Non. C'est comme ça que tu t'montres. »

Dehors, les adversaires furent épars sur le début. Mais une vraie réorganisation se forma, les obligeant à changer de route à plusieurs reprises dans les dédales de rues. Tailladés de toute part, Rosier ne fit pas long feu. River eut mal au cœur. Il avait passé son temps à le traiter de crétin... le fait que ce fut vrai ne le faisait pas moins culpabiliser. Daria et lui se retrouvèrent seuls contre tous. La mémoire sembla enfin revenir à celle-ci, puisque ça lui évoquait des souvenirs. « Pas moyen qu’on crève ici. Si tu comptes te reprendre en main, maintenant semble le moment opportun. » Malheureusement, il n'avait pas de bonne nouvelle à apporter. River était épuisé. Il jetait ses bras pour se défendre avec une force plus tiré du désespoir que des muscles. « Ils t'ont p't-être forcé à venir pour moi, mais à l'époque, t'avais le choix. » Elle avait toujours fait le choix de l'aider, jadis. Il trancha une gorge et tourna la tête vers elle. « J'étais ton ami, pas vrai ? » Cette question, posée alors qu'ils n'étaient pas certains de se tirer de là, le faisait se sentir comme un enfant. Il s'en foutait. River trouvait du réconfort à savoir que sa relation avec Daria, à un moment donnée, fut vraie. Qu'il n'avait pas souffert de son absence dans le vent, pour du faux, pour du rien. Une détonation retentit. Le brun couvrit son visage de son avant-bras, évitant la poussière jetée à leurs yeux. « Sergent-chef, par ici ! » Pierce se jeta vers l'avant et suivit le groupe comme un forcené. Distancer l'ennemi de quelques mètres était largement suffisant pour entrevoir la chance de s'en sortir.

A l'usure, les cinq comparses semèrent les Nuits, trop habituées à leur zone de confort, pas rodés comme eux, les champions de la survie, les grands manitous de la défaite cuisante et du repli suprême. Les soldats se permirent même de converser sur le chemin, de regretter le défunt Rosier. Le lieutenant appela sur le PHS de ce dernier, que River détenait toujours, le prévenant que le point de rendez-vous était déplacé à cause des mouvements ennemis. « Vous avez entendu ? Nouvelle position, ne ralentissez pas ! » La cité s'éloigna derrière eux. Le sergent-chef était surpris d'arriver à suivre alors qu'il ne demandait qu'à tomber à plat ventre et dormir. Ils atteignirent une forêt de hauts sapins, suivant la direction indiquée. Au point de rendez-vous, ils reprirent leur souffle. Mais... personne. River composa le numéro. « Lieutenant ? » « Nous sommes arrivés. » informa son interlocuteur. River regarda autour de lui, le visage éteint. Il sentait l'odeur de la fiente d'ici. Le vent couvrit son murmure, lui donnant une faiblesse funeste.« Non, chef... Je ne vous vois pas... » Ils ne pouvaient pas s'être gourés, avait-on piraté leur système de localisation ? Le bataillon, qui se dessinait lentement d'entre les arbre, ne portait pas le sceau de Mystogan. Défait, Pierce laissa retomber sa main.

Il prit une lente inspiration résignée. Impossible de reculer, les salopards arrivaient dans leur dos aussi. Le combat reprit, plus épuisant encore à cause de la hauteur de neige. Un résistant tomba, trop loin pour que Pierce ou Bradley ne puisse le protéger sans se mettre à défaut. La vague d'adversaires qui s'abattit les sépara des deux autres, encore plus cernés qu'eux. River évalua ses chances. Celles de la blonde. Est-ce que ça en valait le risque ? Reaper l'avait enterré dans le fin fond du trou du cul du monde et pourtant... l'armée l'avait trouvé. Il existait, partout sur la carte, des prisonniers, des soldats pour qui on ne se donnerait pas cette peine. Il ne pouvait pas se permettre de mettre sa vie en péril, et avoir causé tous ces sacrifices pour rien. Ses poumons n'avaient plus d'air. Sa tête tournait. Il n'avait pas récupéré, il s'était affaibli. Une seule connerie et il serait de retour à la case départ, avec une escouade en moins pour l'armée. Et il y avait une autre raison, pour laquelle Riv avait peur, qu'il refusait de s'admettre. La boule à la gorge, le mort dans les yeux, il saisit fermement le poignet de Daria. « On trace ! » Il fit en sorte d'être entendu par les deux autres soldats, les encourageant à un repli qu'ils avaient moins de chances de réussir de leur côté. Il le savait. Si seulement River avait la hargne de Knightwalker, pour prendre ce genre de décision sans que ça ne nuise à sa santé mentale, à son sommeil, à sa vie. Avec la vitesse hors du commun du sérum, Daria et lui avaient une chance de semer à nouveau l'ennemi, le semer mieux encore... surtout en se séparant. Sur les trois cent premiers mètres, il tint le coup. Petit à petit, il faiblit et finit par lâcher le poignet de la blonde afin de la laisser le distancer. Du moment qu'il la gardait en vue, tout irait bien. Ensemble, ils avaient parcouru le double de la distance qu'ils avaient fait à cinq, dans un même laps de temps. River n'avait plus de jambe pour courir, mais au moins, il n'y avait plus d’ennemis en vue. Ce qui tombait bien, car il n'avait plus de bras pour se battre non plus. Cassé en deux, un coude appuyé contre un arbre, il souffla tout l'air qu'il pouvait pendant plusieurs secondes, blême, le visage perlant de sueur, fiévreux, malgré le froid.

« Ils ne peuvent pas envoyer leur position... Nous ne pouvons pas envoyer la nôtre... »  Ses yeux remontèrent doucement le tronc de l'arbre sur lequel il était appuyé, allant vers le sommet. Il se redressa en poussant un énième souffle glacée. « De là haut. Nous saurons où nous sommes. Nous pourrons les guider à la voix » Le tout était de ne pas être repérés, mais vu le calme ambiant, la nuit n'était plus à leur porte. Restait un hic. River baissa un regard découragé. Jamais il n'aurait la force de porter sa carcasse tout en haut. Il reluqua l'équipement de Daria, un instant, et tiqua. Ses doigts saisirent le grappin d'arachné à sa ceinture, qu'il remarquait pour la première fois. Contrairement à lui, Bradley n'était pas aussi friande de cet objet. Il passa un bras autour des épaules de la blonde, jeta le grappin au ciel et activa le raccourcissement du fil.

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Daria Bradley
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Ven 26 Avr - 0:03

black dahlias
ft. River Pierce

Quelques minutes de répit afin de reprendre leurs esprits, le souffle court, suivant la course haletante à travers un dédale d’habitations, malice visant à perdre leurs poursuivants sans vraiment viser un lieu précis. L’instant est une parenthèse dans leur fuite, car, à tout moment, l’effort devra reprendre de plus belle, sans garantir d’autres occasions comme celle-ci. « Si elle était là, toute la clique de tarés l’accompagnerait et ton cul d’anémié trainerait toujours en taule. S’ils t'ont chopé, crois bien qu’ils ont de quoi lui infliger le même sort. » Elle paraît invincible, Erza, car elle vient toujours retourner les situations pour limiter la casse, presque une constante universelle, tellement que tout le monde en a conscience, savoir la neutraliser est devenue une nécessité. Ils pourraient se prendre la tête indéfiniment, mais la présence d’une civile vient leur rappeler que le temps n’est pas une denrée qu’ils peuvent gaspiller. « Tu vois rien d’plus que ce qui te dérange. » La violence, les défauts, sans comprendre les justifications. Impossible de poursuivre indéfiniment sur leurs différends, il leur faut se remettre en mouvement pour quitter la cité maudite au plus vite maintenant que des coordonnés d’extraction viennent de leur être communiquées. Le trio s’élance de nouveau dans des rues inconnues, naviguant non sans mal à cause de leur connaissance limitée du terrain et de l’opposition grandissante à laquelle ils doivent faire face. La fuite est compromise lorsque le nombre d’adversaires devient trop important, coûtant la vie de Rosier. Dos à dos alors que la faucheuse se rapproche dangereusement, une nouvelle fois, les souvenirs d’une autre époque ressurgissent. La volonté retrouvée empêche de baisser les bras, et à chaque coup porté à son encontre, Daria répond avec hargne, tranchant la chair comme elle sait si bien le faire. Qu’importe la motivation mise dans chaque attaque, la horde d’ennemis semble sans fin, chaque corps envoyé inerte sur le sol ne sert qu’à repousser l’inévitable. Les mots de River l’interpellent, à croire qu’elle n’est pas la seule dont l’esprit s’offre un voyage dans le passé. « Sérieusement ? » Comme s’ils n’avaient pas déjà assez à faire en essayant de préserver leurs vies. « Tu penses vraiment que c’est le moment idéal pour une discussion à cœur ouvert ? » Pourquoi pas, après tout, ils risquaient de ne pas avoir d’autre occasion de le faire, même si elle ne savait déjà pas quoi répondre à cette question en temps normal.

Pas le temps de la réflexion, les bruits d’aciers sont couverts par une explosion voisine, soulevant un nuage de poussière suffisant pour mettre en pause les combats en cours. Un cri les invitant à s’échapper, le reste du groupe de sauvetage décide enfin de venir participer à la fête. Il n’en faut pas plus pour profiter de la confusion et se jeter à leur rencontre, distraction parfaite pour remettre un minimum de distance entre le groupe et ses poursuivants. L’expérience fait la différence, habitués aux situations les plus critiques, à devoir survivre dans des conditions appelant la mort à la moindre erreur. Les membres de forces spéciales savent s’en tirer face à des adversaires devenus trop confortables face à leur nouveau statut de dominance. Elle suit, Daria, dans le silence, pendant que les autres échanges mots et regrets sur la perte de Rosier. Le sort de l’adjudant ne lui tire pas la moindre émotion, elle l’aura sans aucun doute oublié aussi rapidement qu’elle l’a connu. Pas de pause, cette fois, jusqu’à ce qu’ils atteignent les coordonnées de leur extraction. Mais à l’arrivée, personne ne les attend, un mauvais signe dans l’urgence de leur situation. Les regards se perdent dans les alentours, à la recherche d’indices, pour ne trouver que des arbres à perte de vue et pas la moindre trace d’une équipe de secours. Un instant de silence quand chacun réalise qu’ils viennent d’être bernés. Des silhouettes se dessinent, dévoilant rapidement le piège se refermant. Des adversaires de toutes parts, les poignes se resserrent sur les armes, le combat étant inévitable. Encore plus en désavantage que dans la ville, la couche de neige sur le sol n’aide pas au déplacement, et rapidement, le corps d’un soldat vient déjà rougir le manteau blanc. Tant d’efforts pour se faire avoir comme des bleus et crever au milieu de nulle part. Les efforts consentis pour se frayer un chemin jusqu’ici commence à peser, la lame est plus lourde et les muscles tétanisent face aux coups encaissés. Le point de rupture se rapproche. Un contact sur son poignet, un ordre et elle s’exécute sans la moindre latence, faussant compagnie aux illuminés pour plonger dans les pas de River. Fuir, encore et toujours, leur seule solution pour espérer quitter ce continent infernal en vie. Ils ne sont plus que deux, le sérum dopant leurs capacités, ils réussissent à instaurer une distance avec les poursuivants, avançant sans le moindre regard en arrière. L’échappée dure un certain temps, de quoi assurer leur solitude et l’absence de menace. Elle tilte, au bout d’un moment, que la pression sur son poignet a disparu, stoppant net sa course pour chercher River du regard et le trouver arrêté en arrière, appuyé contre un arbre à tenter de reprendre son souffle. Aucune idée de ce que les fidèles de Nyx ont pu lui foutre dans les veines, mais la menace est sérieuse si même le sérum ne peut pas en venir à bout. « T’as une sale gueule. » Qu’elle lui balance une fois revenue à son niveau, alors que la respiration de la blonde peine aussi à retrouver un rythme normal.

Leurs options se comptent sur les doigts d’un manchot, isolés en territoire ennemi sans la moindre possibilité de communiquer clairement avec leur camp. Son regard s’envole vers la cime des arbres, suivant celui de River avant qu’il n’entreprenne de les envoyer dans la direction indiquée en se servant du grappin d’arachné attaché à la ceinture de la blonde. Elle déteste cet objet, Daria, habitué pendant des années à pouvoir se déplacer librement sans le moindre effort. Elle n’avait besoin que d’un pas au travers d’un portail pour atteindre la moindre destination lui passant par la tête. Un moyen de transport bien plus agréable que de voltiger au bout d’un câble. Mais l’époque de sa liberté étant révolue, il lui faut composer avec la technologie mécanique plutôt que magique. Ils atterrissent en haut des arbres, s’accrochant pour surplomber la forêt et gagner une vue plus dégagée de leur position. « Si tu refais un truc comme ça j’te laisse crever ici. » Mauvaise face à la surprise, elle reporte son attention sur les alentours, tâchant de trouver des points de repère par rapport à la première partie de l’expédition et le chemin aller. Il n’y a pas un seul bruit autour d’eux, si leur situation n’était pas aussi catastrophique, elle pourrait prendre le temps d’observer le paysage se dévoilant sous leurs yeux à une telle hauteur. Mais son esprit est occupé par d’autres priorités. Finalement, ses pupilles retrouvent la silhouette de River, ou plutôt, du PHS qu’il possède encore, venant l’arracher pour s’en servir elle-même. L’objet est totalement compromis, preuve en est du guet-apens dans lequel ils sont tombés auparavant, mais leur offre tout de même une possibilité. Il y a longtemps qu’elle ne fait plus partie de l’armée, mais certains protocoles, même s’ils ne sont peut-être plus d’actualité, n’ont jamais quitté son esprit. La fréquence toujours paramétrée sur le canal alloué à leur mission, elle communique d’abord sans utiliser un seul mot. Elle appuie à plusieurs reprises sur le push to talk, dans un rythme bien précis pour signifier que la ligne n’est pas sûre. Sait-on jamais, des fois qu’il y ait encore un opérateur de l’armée à l’autre bout malgré l’ingérence de la Nuit. Elle baragouine ensuite quelques inepties sur un ton des plus sérieux, évoquant une position géographique erronée et d’autres informations tout aussi fausses. Finalement, elle paramètre l’appareil pour déclencher un signal de détresse d'ici à une heure, avant de l’envoyer voler le plus loin possible.

Un dernier coup d’œil sur l’horizon avant d’agripper River et de déclencher le grappin de son propre chef. Quelques coups dans les airs afin de parcourir de la distance avant de retrouver le sol et la couverture de la forêt. « J’ai eu le droit qu’à une consigne concernant la deuxième partie de l’opération : si tout part en vrille et qu’il n’y a plus possibilité de contact, le point d’extraction sera identique au drop du début. » Elle n’a pas besoin de préciser que les secours n’attendront pas éternellement. Elle est loin d’avoir la forme à la suite de toutes leurs péripéties, mais son état semble presque idéal face à celui du brun. Plusieurs couches de vêtements sur le dos, fouillant dans sa tenue des forces spéciales toujours recouverte par celle des soldats locaux, la blonde sort une barre énergétique dans un emballage typiquement militaire. Ration de survie de fortune qu’elle tend à River. « Me claque pas entre les doigts, je t’ai déjà porté une fois aujourd’hui, j’ai pas envie de renouveler l’expérience. » Et par sûr qu’elle en aurait la force sur la distance restant à parcourir jusqu’à leur cible. L’eau n’est pas un problème, la profusion de neige dans les alentours faisant affaire. Ils doivent se remettre en route, Daria ouvrant la marche pour se diriger au point de rendez-vous. Le passage dans les airs lui a permis d’avoir une idée de la direction à prendre, par rapport aux différents marqueurs caractéristiques du paysage. Pour éviter toute déviation, elle utilise le grappin régulièrement, toujours avec aussi peu d’envie, pour prendre de la hauteur et vérifier qu’ils sont toujours sur la bonne trajectoire. Malgré les efforts, malgré le fait qu’ils ne restent pas immobiles, le froid se fait sentir sans le moindre mal. Le silence des lieux en est presque oppressant. « Est-ce que ma réponse changerait quelques-chose ? Par rapport à ce que tu voulais savoir quand on était sur le point d’y rester. » Non, elle n’a pas oublié la question, oui, elle y revient d’elle-même sans la moindre invitation. Peut-être dans l’espoir de démêler tous les nœuds arpentant son esprit. Mais surtout, pour essayer de mettre des mots sur des émotions qu’elle ne maîtrise pas. Son regard est fixé vers l’avant, accroché à n’importe quoi qui l’empêche de venir chercher les pupilles de River. « Comment tu fais pour ne pas haïr l’armée pour tout ce qu’elle représente, après tout ce qu’ils nous ont fait ? » Eux les délinquants, forcés en cobayes et entraînés pour tuer quiconque avait le malheur de parler à l’encontre du pouvoir en place. Elle n’a jamais réussi à maîtriser sa colère Daria, lui laissant les rênes de ses décisions, la déversant dans une violence sans aucune limite, étouffant tous les autres sentiments. Un monstre de haine, nourrit par cette impression d’injustice, incapable d’appréhender que le brun puisse passer outre leurs expériences communes. Elle veut comprendre pourquoi il n’est pas à ses côtés pour se venger, pourquoi il a choisi les autres, plutôt qu’elle.

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River Pierce
Affiliation : Résistance - 2ème division de l'armée
Magie : Le Talent
Disponibilité : Séléna - Svetlana - Liz - Daria
Inventaire : - PHS
- Gourde infinie
- Toile d'Arachné
- Lacrima-Rappel
- Collier Trompeur
- Lacrima d'invocation Titan (7)
- Un CD dédicacé
- Un sac sans fond
- Matériaux précieux pour la forge
- Lacrima de soin
River Pierce
Le vrai héros de tous les temps



Hier à 16:13
Black Dahlias

Dada & Riv

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« T'as une sale gueule. » « Je sais, tu l'as déjà dit. » Encore qu'il considérait avoir une sale gueule au quotidien, alors entendre ça, ça lui faisait un peu l'effet d'un commentaire type « tu as les yeux gris», putain d'observatrice quoi. Être baladée dans les airs sans prévenir dut lui causer un petit sursaut du cœur, vu combien elle apprécia la surprise. « Si tu refais un truc comme ça j’te laisse crever ici. » « Ça aussi, ça m'dit quelque chose. » Depuis les airs, il chercha, sans succès, le Legion de Knightwalker. Il la voyait exactement de la même façon qu'il interdisait ses soldats de le voir, lui. Comme l'invincible solution à leur problème. Il ne s'était évidemment pas vanté de ce qui l'avait piégé, et auquel la commandante ne se serait pas laissé prendre. Erza ne se mettait pas en péril pour ses hommes, vu qu'elle se considérait plus nécessaires qu'eux, et elle l'était.

River avait fait un geste digne d'elle en se tirant sans un regard en arrière, donnant un ordre de repli qui avait peu de chances d'être un succès du côté de leurs autres camarade. Et ça, c'était en train de le hanter. Le PHS lui fut arraché des mains. Il reconnut le morse dans le bruit, mais ne fit pas l'effort du déchiffrage pour laisser de la place à ce qui lui restait d'idées claires. C'est-à-dire pas grand chose, puisque dans ce calme plat, il rejouait dans sa tête ce moment où il avait tourné le dos aux autres soldats pour se sauver lui, pour la sauver elle. Daria l’agrippa à nouveau. Il passa machinalement un bras autour d'elle aussi. Après une bonne distance, ils retrouvèrent le sol sur une zone de calme parfait. N'empêche qu'ils gardèrent un rythme assez soutenu. River lui fut reconnaissant de rompre le silence avec ses informations de mission. « Un point de rendez-vous compromis si les fanatiques les y ont déjà cueilli. C'est à tenter, j'ai pas de plan B. On a un camp de ravitaillement sur ce continent, plus au sud, mais je perds espoir de le trouver maintenant que t'as foutu la seule carte en ma possession à la poubelle. » Il attrapa la barre énergétique qu'elle lui tendit, défit le papier et y donna un croc digne d'un chasseur de dragon.

« Me claque pas entre les doigts, je t’ai déjà porté une fois aujourd’hui, j’ai pas envie de renouveler l’expérience. » dit-elle alors qu'elle venait justement de le reposer au sol, quoi, dix secondes plus tôt ? « J'avais plutôt l'impression que tu commençais à t'faire à l'idée de t'accrocher à moi ». Le papier finit au sol, derrière eux, polluant les contrées de la salope qui avait ordonné son voyage jusqu'ici. Daria revint sur ses précédentes paroles en tournant autour du pot de façon effarante. Leur autre point commun, c'était bien d'être des handicapés de niveau 3 quand il s'agissait de savoir exprimer leur sentiment, ou simplement mettre des mots dessus. La différence, c'est que quand River avait une réponse, il était direct, lui. Alors que Daria n'était même pas foutu de réemployer les mêmes mots, esquivant le sujet avec l'absence de subtilité d'une gonzesse contournant un béhémoth avec une danse du ventre. « Pas foutue de chier droit, ma parole, toujours à tortiller du cul... ! Je voulais juste savoir. Qu'est-ce qu'on en a à foutre, que ça ne change rien. Je réponds bien à tes questions à la con, moi. » Preuve étant, il répondit à celle qui suivit, sur sa vision de la cause qu'il servait. « Tout le monde a été complice de Faust, pas seulement l'armée, et pas seulement le connard que t'as servi après lui. Oui, il y a des fils de pute chez nous, comme partout » Assez drôle de dire ça au figuré, vu qu'il était lui-même le fils d'une catin au propre. « Mais il y a aussi des personnes qui ont des rêves, des peurs, des vies de merde, y a des désespérés, ou des abrutis, ou des paumés, des gens comme nous. Tu crois que ça m'a fait du mal, le trou, les expériences foireuses, les expéditions à température sous zéro, les revers de gifle de Knightwalker ? Non... » Putain, il s'était jamais rendu compte combien ça prenait de l'énergie, le blabla pendant la course, il inspira et souffla un bon coup. La fièvre lui donnait des coups de chaud et des coups de froid à répétition qui l'aurait fait tourner de l'œil depuis belle lurette, sans sérum en soutien. « Ce qui m'a fait mal, c'est qu'un jour t'as retourné ton épée contre moi pour buter notre amitié, en plus de mes camarades. Moi la question que j'me pose, c'est comment j'fais pour ne pas te haïr, toi. » Il cracha ce dernier mot avec tout le mépris qu'il aurait dû ressentir pour elle, sans y parvenir. Il y avait un truc dont il était conscient, et qui pesait dans son esprit, c'est que peu importait combien leur parcours se ressemblaient, ils n'avaient pas affronté les épreuves de la même façon. Autrefois, River n'était qu'une petite frappe qui avait eu l'opportunité d'échapper à la taule, et qui l'avait saisi malgré la conscience du danger. Il avait survécu, et ses deux meilleurs potes aussi, et pour cette raison, il ne regardait pas cet épisode de sa vie comme un passage dramatique, mais comme, presque, un bon souvenir. Et quand on lui avait demandé le pire, quand on l'avait forcé à devenir une sombre merde et de s'en prendre aux innocents, il avait eu Daria pour l'alléger du poids de la culpabilité et faire le sale boulot. Pierce haïssait Faust pour ses agissements. L'ancien roi avait manipulé une bande de désespérés dont Knightwalker avait fait parti. Mais sans ce connard, le sergent-chef serait sans doute toujours une crasse des bas fonds, égoïste, sans but.

« … Je sais que t'as morflé plus que moi. » reconnut-il. Et pas seulement parce qu'elle était une femme. « Tu m'as dit que tout le monde n'en avait rien foutre. Tu pensais que je n'en avais rien à foutre parce que je n'ai rien vu, parce que je n'ai pas pu t'aider comme toi tu m'aidais ? C'est pour ça que tu t'es tirée avec lui sans rien dire ? » Ou alors, parce qu'elle savait que River la retiendrait ? Par crainte du rejet et qu'il refuse de la suivre ? Ou rien à voir, par dégoût de lui ? Des griefs dont il ignorait la cause et qui le rongeaient. River peinait à suivre le rythme alors, avant qu'elle ne le dépasse à nouveau, ou décide d'aller vérifier le ciel, il étendit son bras devant elle et la repoussa vers l'arrière. Il lui fit face. Sa main appuya sur ses clavicules et lui imposa de rester en place. « Où va ta grande gueule, quand elle est nécessaire ?! Pour une fois, parle, bordel ! » Il avait envie de la cogner pour la réveiller mais s'abstint. Daria pouvait le retourner en deux secondes dans son état.

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