Ce que vous appelez l'enfer, il appelle ça chez lui

Moins il y avait d'espoir, plus River se devait de garder la face et montrer que rien ne l'atteignait. Peu importait si leur camp n'était désormais qu'une poignée de narvalos persuadés d'avoir raison, persuadés que la vie serait meilleur sous le règne de Mystogan. Peu importait si la moitié de ses hommes ne se battaient plus que pour la vengeance, et non pour un idéal. Peu importait si tout était foutu d'avance, rien ne changeait avec lui : si la salle de bains n'étaient pas nickel quand il y rentrait et que quelqu'un avait le malheur d'y laisser un poil de cul, le coupable rapidement déniché se retrouverait à récurer les chiottes et les douches à la brosse à dent jusqu'à ce que ça brille comme jamais. On ne s'imaginait pas l'acuité et le sens de la précision qu'on développait, à force de s'entraîner à voir le moindre grain poussière sur un carrelage propre. Daria n'avait jamais laissé de poil de cul, mais River l'avait déjà châtié d'avoir mal nettoyé ses couteaux, ce qui lui permit probablement de se rappeler de le haïr, si à tout hasard elle l'eut oublié. Séléna, elle... Séléna était proche de l'irréprochable. Et pourtant elle n'avait pas été facile à dresser celle-là, on partait du ras-des-pâquerettes ! Les gens qui avaient tout perdu ne pouvaient que vous surprendre : par leur pathétisme, par leur folie, ou par leur rage. Et il y avait bien une rage silencieuse en Séléna. Une rage qui, un jour, soulèverait des montagnes.

Malgré son caractère de merde et l'autorité parfois insupportable de River, la loyauté de ses hommes n'avaient pas de limites. Ils le suivraient jusque dans la mort. River l'ignorait, mais la personne encore plus prête à mourir pour lui, n'était pas un homme. Et puisqu'on parlait de mourir... C'était l'hiver et, comme toutes les saisons à Edoras, la mode était à la mission suicide. Celle du jour se constituait de quatre personnes. Officier Isayeva, Officier Dunham, Caporal-chef Clifford et Sergent-chef Pierce. Rassemblés dans une salle de réunion aussi rudimentaire qu'une cellule de taule, avec une table de bois entre eux et des feuilles de rapports éparpillées, le sergent-chef leur expliqua que la Troisième Division avait repéré une base de Soul Reaper. La particularité de celle-ci ? Elle se trouvait dans le territoire de la Lune et servait de point de planque aux espions des Reapers. Mais ce n'était pas le plus intéressant. Des interrogatoires musclés de captifs, certains à la fidélité vacillante (l'un d'entre eux avaient lâché des informations dès le premier ongle arraché), rapportaient que les mages de cette base avaient cartographié l'ensemble du camp du Royaume de la Lune. De nombreux rapports sur leurs dernières technologies s'y trouvaient, en plus d'informations de localisation de captifs importants. Dérober toutes ces données représentait une opportunité inespérée pour eux. Clifford, Isayeva et Pierce étaient chargés de la réussite de leur infiltration et Dunham, expert de la troisième, était chargé de la récolte des informations.

Les allers et venues de la Cité Royale étant surveillés, un dispositif d'invisibilité permit à leur Legion de quitter son enceinte sans être repéré. Dunham était nerveux. La troisième division n'était pas amateure du casse-pipe. Même Isayeva avait une expérience de la guerre plus poussée que lui. Dans son angoisse, ce putain de moulin à paroles de Dunham ne voulait pas la fermer. River s'était montré patient au départ, le sergent-chef était bien plus sympa que ce qu'on disait de lui. Même il avait ses limites. Au bout de quelques minutes, la moutarde lui monta au nez, et son air glacial ne suffit pas à boucler le clape-merde de l'intéressé « Je suis beaucoup plus efficace si je n'ai rien dans le ventre, pas vous ? C'est la veille de ce genre de mission que je prends un repas complet, après je... » «  Dunham » le coupa Pierce « n'hésite jamais à te rappeler qu'on s'en branle. » Donc, Dunham faisait dans son froc. Clifford allait bien et avait même pris une douche avant de partir pour une fois. River avisa Séléna. Elle avait l'air en forme aussi. River aurait dû taire cette sorte de contentement d'être en compagnie de visages appréciés, Cliff et Sel. Il était déchiré entre deux sentiments. Peut-être qu'un jour, l'un d'eux le trahirait, et planterait une lame dans son dos. Peut-être qu'un jour l'un d'eux mourrait. Est-ce qu'il devait se méfier ? Est-ce qu'il devait se détacher ? Ou devait-il au contraire, accepter que la vie n'était de toute façon qu'une pute, et que ça ne devait pas l'empêcher d'apprécier le maintenant.

« Dunham, Séléna, vous vous occuperez du repérage. Nous devrons avancer et récupérer un maximum de données sans se faire choper. C'est par souci de discrétion qu'on est en nombre restreint, au cas où il reste un con parmi vous pour ne pas l'avoir compris. Quand l'assaut sera inévitable...» Parce qu'il le sera « Clifford tu passeras en tête. Séléna et moi serons juste derrière, mais je devrais certainement aider Dunham pour sa mission. Elle est d'une importance capitale.»

Ce que vous appelez l'enfer, il appelle ça chez lui

Au sol, Isayeva et Dunham prirent les devants. Clifford et Pierce déplacèrent le legion vers un lieu où il ne risquerait pas de gêner le passage d'un ennemi, vu qu'on n'avait pas de putain de parking. Clifford vérifia également les runes d’invisibilité de la bête. Pierce enfila son oreillette, se mettant en contact avec son supérieur. « Major, a-t-on les coordonnées d'un camp à proximité ? » « Affirmatif. Je vous les envoie. » « Les protections sont bien en place ? » s'assura le sergent-chef. « Oui, vous allez recevoir la délimitation précise du périmètre sécurisé. Restez en ligne. On pourra vous guider à distance quand vous sortirez. » « Merci Major. » River et Clifford rejoignirent Dunham et Isayeva, laquelle exposa sa vision. Il était à peu près certains que quatre péquenauds ne pouvaient faire évacuer personne, c'est bien eux qui devraient évacuer à un moment.  « Rien n'est moins sûr  » répondit-il d'ailleurs.

Plus que les observations de la blonde, c'est bien le temps record qu'elle avait mis à les faire, qui l'impressionna. River en oublia de l'appeler gamine. « Bon travail, Séléna.». Dunham émit une objection et évoqua la possibilité de garder leur discrétion plus longtemps qu'estimé par la blonde. La Troisième avait mis en place une technologie plus efficace que les brouilleurs. Au lieu de mettre à plat les lacrimas de surveillance, ce qui attirait la suspicion immédiate de l'ennemi, il pouvait bloquer l'image qu'elles projetaient de sorte qu'elles ne détectent aucune activité suspecte. « Quitte à ne pas savoir fermer ton clape-merde, tu pouvais pas lâcher cette information avant ? » l'épingla Pierce. Dunham s'excusa platement et poursuivit le monologue. Il pouvait aussi, comme Séléna l'avait indiqué, pirater les images d'une lacrima de surveillance et les voir sur son PHS, si l'objet se trouvait à moins de quinze mètres. Cela leur permettrait d'aviser les déplacements ennemis. Son plan d'action fut détaillé de manière un peu trop exhaustive, si bien qu'une intervention d'Agrège Frère leur aurait fait gagner de précieuses secondes, mais River ne lui en tint pas rigueur. Il comprit pourquoi, sur une mission à faible effectif, c'était ce type qu'on avait choisi. Avec un peu plus de chance, Dunham serait suffisamment à distance pour que Riv ne sente pas l'odeur dans la merde quand il se chierait dessus.

Suite à son aparté, le sergent-chef posa son PHS sur sa paume, la lumière du dos de l'appareil projeta l'hologramme miniature d'une carte. « Notre legion se trouve là. Si Clifford ou moi-même sommes à la traîne, Dunham, tu devras te barrer sans nous, on pourra s'en tirer. Essaie au moins d'emmener Isayeva avec toi. » La blondinette était une rapide depuis ses entraînements, mais sans dopage, ça ne suffirait pas. Un des deux gradés devrait la porter. River donna une oreillette à enfiler à Dunham, Isayeva et Clifford. « Quand on sera sorti, le Major nous guidera vers le camp le plus proche, on y sera en sécurité. » Il dézooma la carte. Un point apparut, représentant le camp en question. Comprendre l'itinéraire à vue de nez sans l'avoir jamais parcouru s'avérait compliqué, sans aide extérieure. « Ne sautez surtout pas à la flotte quoiqu'il arrive. On vous cueillerait. » Les quatre camarades se postèrent sur la corniche, première ouverture proposée par Séléna. Dunham accéda à la caméra de surveillance intérieure. Un premier problème se présenta. Les gardes étaient bien présents, mais d'autres mages circulaient çà et là comme un moulin. Ils étaient sur un lieu de passage trop fréquenté. On ne pouvait pas les buter et les effacer du paysage sans prendre un risque trop élevé d'être repéré. « Essayons par en bas » chuchota River après dix minutes de perdues à attendre. L'analyse de Séléna s'avéra exact. Dunham pirata les images d'un hangar d'approvisionnement, les bloqua, et ils entrèrent. Un mage malheureux croisa leur route. Clifford n'en fit l'affaire que d'une seconde. Séléna récupéra la carte d'accès et ils balayèrent le corps derrière une carcasse de véhicule. Ce n'était pas la meilleure planque, mais pour quinze minutes, ils n'avaient pas besoin de plus.

Le groupe se faufila en semant quelques rares morts, qu'ils enfermèrent avec eux dans un premier bureau. River s'était attendu à trouver deux ou trois ordinateurs dans une salle épurée. Rien à voir. Sur des tables en bois, des parchemins et des parchemins de tout et de rien. Certains vides, car écrits à l'encre invisible, ou autre. Des bibliothèques d'ouvrages d'archives de partout. On ne savait pas où donner de la tête ! « C'est quoi tout ce bordel ? ». Dunham, lui, semblait parfaitement préparé. Il ouvrit son sac sans fond d'une main et vida les tables en jetant tout dedans. « Vous n'êtes pas chez les Lunes, sergent-chef. » dit-il « Les earthlandais sont plus parchemins que disque dur. Leurs documents sont scellés magiquement, ça prendra du temps à décrypter tout ça. » Le son d'une alarme leur perça les tympans. Ils étaient cramés. Clifford se tint prêt, il était premier en ligne de front. « Sainte pute. On a tenu deux minutes. » grinça River. Il y avait deux entrées dans cette salle. Clifford s'élança vers l'une d'elle pour nettoyer un premier couloir. « On peut pas embarquer tout ça... » « Si, on peut. » Dunham fit tomber les étagères dans son sac qui bouffait tout la gueule grande ouverte. Riv ne pensait pas un jour s'improviser lanceur de balles, mais voilà qu'il se trouvait à user de sa vitesse pour aider Dunham dans son entreprise.

Le deuxième sas s'ouvrit. Séléna neutralisa les premiers arrivants. River dégaina l'arme et fonça vers ce couloir. En un éclair, son épée trancha l'ensemble des corps, sécurisant le périmètre pour offrir un peu plus de sursis à Dunham. Il revint sur ses pas. Clifford était revenus également, pouce levé. Ils étaient encore loin d'être submergés. « Isa', Clif', vérifiez s'il n'y a pas d'autres salles d'archives ! Je couvre le cul de Dunham. »

Ce que vous appelez l'enfer, il appelle ça chez lui

River leur avait juste demandé d'ouvrir la voie, histoire que Dunham puisse faire son taffe de ramasseur de paperasses. Mais le duo Clifford-Isayeva ne s'arrêta pas là. Ils revinrent avec leur butin, tandis que le flot d'ennemis se déversait sur eux comme du sang pissant d'une artère ouverte. River repéra deux armes magiques à gros calibre, inconnues au bataillon. En voulant trop rentrer dans le tas, le caporal ne remarqua pas que l'une d'elle était braqué sur lui. « Clif' ! » River se jeta sur lui pour le protéger. Un sigil de la taille d'un boulet de canon lui percuta le dos et le sonna quelques secondes. Il ne comprenait pas l'essence de la magie qu'on lui avait jeté. Ça ne pouvait pas être une simple décharge. « Ça va, chef ? » demanda Clifford, embarrassé de son inattention. River acquiesça tandis que Séléna passait devant lui. Prêt à se jeter à nouveau dans l'arène, sa semelle gauche glissa sur le sol tandis qu'il s'arrêta, frappé de surprise par une bande de mecs en totale inertie, presque inaptes au combat. « Tu sais faire ça, toi ? » s'étonna-t-il envers Isayeva. Son pouvoir était une misère, il en avait déjà fait les frais. Mais foutre autant de personnes à l'arrêt quasi total, c'était impressionnant. Les mecs essayèrent de lutter et s'agiter, obligeant River à les achever sec avant qu'ils ne se retrouvent submergés à nouveau. Un petit sourire aux lèvres, il passa près de Séléna en lui tapotant la tête. Plus le temps de s'éterniser. C'est comme si les renforts, et renforts de renforts, venaient de s'inviter. Un déluge de merde leur tomba dessus et, dommage, ils n'avaient pas de parapluie. De son côté, Dunham avait enfin tout ce qu'il voulait.

Ils prirent leurs jambes à leur cou. Proche d'eux au départ, River se bouffa un mur invisible qui l'empêcha d'aller plus loin. Il s'y heurta plusieurs fois, sentant une douleur dans le dos à chaque échec, là où il avait reçu l'attaque magique. Rattrapé par l'ennemi, il se retourna et poursuivit le combat. S'il se trouvait dix mètres derrière les autres, cela n'avait rien à avoir avec un héroïsme stupide, contrairement à ce que les apparences laissaient croire. Il ne pouvait pas aller plus loin. « Pierce ! » « Vous êtes encore là ?! » Impossible d'activer sa lacrima-rappel, il était vraiment coincé. Mais c'était étrange. L'instant précis où il croisa le regard inquiet de Séléna, il se dit que, plus que jamais, il devait s'en sortir. River n'avait pas l'intention de se laisser crever comme une merde, l'échappatoire, il comptait la trouver, malgré toute cette volonté et cette force qui se faisait la malle, au point de le faire douter. Une faiblesse physique grignotait peu à peu ses muscles, et il ne pouvait pas appeler à l'aide : ça les condamnerait tous. Incertain de son sort, pour la première fois depuis un sacré bout de temps, il voulut dire des paroles qu'il aimerait que Séléna retiennent de lui, à la place de toutes les tacles qu'il lui avait envoyées auparavant. « T'as encore des progrès à faire gamine, mais je suis fier de toi. » Il esquissa un mince sourire. Bref instant de douceur avant que sa lame ne s'abattit sur un ennemi venu trop près. Il ressentait une fatigue étrange, une lourdeur. Il était moins précis. Craignant que ses mots ne l'inquiètent davantage, il reprit ses manies habituelles, comme si tout est normal. « Barrez-vous ! Si j'arrive au camp avant vous, mon poing dans vot'gueule vous fera visiter Earthland ! » Clifford ne douta pas une seule seconde de ses paroles. Il tira Séléna deux fois plus fort. « Dépêche où tu te feras encore botter le cul ! Le chef est increvable, c'est à nous de faire gaffe. » River put souffler de soulagement de la voir disparaître avec les deux autres. Cette situation était un déjà-vu. La dernière fois, Séléna avait traîné pour partir. Elle avait refusé de le laisser derrière. Elle avait presque compromis la mission, et River l'avait buté pour ça une fois rentré. La dernière fois, il s'était tiré d'affaires. Il était revenu à son régiment. Il lui avait dit : Tu dois me faire confiance. Aujourd'hui, elle avait obéi. Elle lui faisait confiance. Mais cette fois, il ne reviendrait pas.

Les trois autres étant dehors, River pouvait désormais s'occuper de lui-même et pourtant... pourtant il se sentait partir. Les bras mou, le souffle court, il n'était pas lui-même. Pour cette sortie, c'était foutue. Mais il en existait bien une autre ! Il s'extirpa de ce couloir mortel et revint sur ses pas à une vitesse qui aurait dû être deux fois supérieure. Il manqua de perdre son arme en parant une attaque. Il en était réduit à fuir, cesser de miser sur la force, se préserver au nom de la vitesse. Il se perdit dans les dédales de couloirs. Un cul-de-sac, une salle qu'ils n'avaient pas atteint à quatre. River avait réussi à devancer la masse, à s'isoler, mais il n'irait pas plus loin. Ses jambes lâchèrent sans qu'il ne puisse faire demi-tour. Dans ses tripes grandissait le mauvais pressentiment de celui qui allait crever. Dernier geste de désespoir, il photographia cette carte lumineuse placardée au mur, dont les divers points représentaient sans doute un élément important pour l'armée. Un mouvement de pouce, et ce fut envoyé au Major. River espérait qu'on parlerait de lui en disant : il a eu une mort héroïque. Le soldat Pierce a envoyé des informations d'une importance capitale, sa mort n'aura pas été vaine ! C'était beau de se voiler la face, quand on savait qu'avec la poisse qu'il se payait, il y avait surtout de fortes chance qu'il venait d'immortaliser une map monde de stations essence, pour que les héliport de la Nuit ne tombent plus en rade.

On le trouva. Un tir lui fit lâcher son PHS. C'était la première fois qu'il se retrouvait ainsi. Seul, sans défense, cernés de toute part. L'espace d'un moment, il crut qu'Erza apparaîtrait pour le tirer de là. Il y avait bien trop de monde, mais c'était encore possible. Hélas, quand Pierce releva la tête, c'est Malik qu'il vit. Bien. Fin de la partie. Sa vie défila en un flash. Les gens qu'il n'avait pas sauvé, ceux qu'il avait sauvé, dont Séléna. Il se rappela de ce moment où elle lui avait témoigné sa reconnaissance. Elle lui avait promit de ne pas gâcher la vie qu'il lui avait offerte, que si elle devait mourir, elle mourrait avec dignité. Elle avait même préparé ses dernières paroles, celles qui lui donneraient le courage de garder la tête haute avant de passer l'arme à gauche, tandis que lui espérait juste que les siennes ne soient pas « putain de merde ». Il ne savait pas de quel poème elle les tirait, ni la signification, mais ça l'avait fait sourire. « T'as intérêt de  dire ça rapidement » l'avait-il chambré. C'est con parce qu'il allait clamser sans en avoir percé le mystère.

Il s'imaginait la mort comme quelque chose de rapide, quelque chose qu'on ne voit pas venir. C'est comme ça qu'il avait l'impression de l'infliger, quand il frappait comme la foudre. Mais en fait... putain, comme elle était lente. Il avait eu le temps de voir son passé défiler, en plus du futur qu'il n'aurait jamais. River ne craignait pas que sa vie de merde s'arrête. Il craignait la réaction de ceux qui l'auraient perdu. La commandante péterait un câble. Clifford allait encore chialer. Son escouade, cette nouvelle bande qui avait tout fait pour se joindre à lui, allait se retrouver dans le même désarroi qu'au moment où il les avait recruté. Et Séléna... River ferma les yeux, s'obligeant au calme et à l'acceptation. Il vola les dernières paroles que la blonde s'étaient préparées pour elle-même.

« Sur la rive où les camélias fleurissent... », murmura-t-il pour lui-même, comme une prière, avant que le dernier coup ne s'abatte. Peut-être qu'ils se retrouveraient tous là-bas.